jeudi 17 septembre 2009

BMDE: la force des choses.

Cette fois il semblerait que ce soit la bonne; nous voulons parler de l’annonce de l’abandon par les USA de leur projet de déploiement d’un système antimissile (BMDE) en Pologne et en Tchéquie.

Bien entendu cela faisait déjà un certain temps que le bruit courait à ce propos et cela ne peut pas constituer une surprise. Mais il est vrai qu’entre l’annonce officielle et les bruits qui courent il existe toujours des failles où se glissent les doutes et les faux espoirs. Désormais c’est terminé, plus de doutes où de fantasmes; il n’y aura pas de BMDE en Europe de l’Est, que ce soit en Pologne où en Tchéquie.

Quelles pourraient en être les conséquences?


Bien entendu, et comme tout le monde le comprend parfaitement, l’abandon du BMDE est UNIQUEMENT dû à de nouveaux renseignements sur l’état d’avancement des missiles iraniens, à des causes technologiques et financières; il n’y a aucune autre raison, qu’on se le dise. C’est pourquoi un nouveau système d’interception de missiles devrait être mis en place au cours des prochaines années, un système terrestre mobile où embarqué sur des frégates AEGIS, un système qui ne nécessiterait plus d’être déployé en Pologne où en Tchéquie. Donc un système à la pointe du progrès comme on aime et comme on le mérite, un système qui plus est qui coûtera beaucoup... eh bien non, pas cette fois... beaucoup MOINS cher ! Eh oui, c’est bien la première fois dans l’histoire que cela se produit mais c’est ainsi: les brillants cerveaux du lobby militaro-industriel US vont nous fabriquer un système plus sophistiqué et moins cher que celui proposé antérieurement.

Vous n’y croyez pas ? Si cela peut vous rassurer moi non plus.


Peu importe, le fait essentiel est que le BMDE, naguère indispensable à la sécurité de l’Europe, et des USA bien sûr, eh bien ce jouet est désormais tout à fait inutile. Et non seulement il ne sert plus à rien mais il y a une bonne raison à cela; oui, une très bonne raison, la meilleure même qu’on puisse... imaginer. Non, nous ne sommes pas devenu des adultes entre temps. C’est beaucoup plus simple que cela: figurez-vous que nos services les plus secrets viennent de se rendre compte que les Iraniens, car c’est bien d’eux qu’il s’agit, après avoir mis le paquet pour développer un missile de longue portée, nucléaire évidemment, eh bien figurez-vous qu’ils ont changé d’avis; ils ont soudain décidé de privilégier le développement de missiles de courtes où moyenne portée; des missiles donc qui ne pourraient pas atteindre l’Europe, et encore moins les USA évidemment. Du coup nous n’avons plus besoin du BMDE alors que l’on nous avait seriné pendant des mois que nous ne pouvions pas nous en passer une seconde de plus; au nom de notre sacro-sainte... SECURITE bien sûr !


The White House said that the intelligence the US had on Iran indicated that "the threat from Iran's short- and medium-range ballistic missiles is developing more rapidly than previously projected, while the threat of potential Iranian intercontinental ballistic missile capabilities has been slower to develop than previously estimated." (Sources: The Guardian).

C’est une bonne nouvelle, non ? Enfin pour les russes j’entends.

Qui çà ?

Ben les russes quoi...

Sachez bien qu’ils n’ont strictement rien à voir avec tout çà, mais alors rien du tout ! D’ailleurs on s’en fout des russes, c’est tout simple. Nous n’en n’avons pas besoin.

Ah ?


Robert Gates, the defence secretary, «denied that the move amounted to appeasement of Russia and said that the decision was taken on the grounds of new intelligence, cost and technical feasibility.» (Sources: The Guardian).

C’est étrange car il parait qu’en ce moment même les américains et les... russes sont en train de négocier une réduction de leurs armements nucléaires à Genève. Et il parait même que les russes se montraient intransigeants sur la suppression du BMDE pour aboutir à un accord avant la fin de l’année...

C’est étrange car en Septembre dernier les mêmes russes, décidément ils sont partout, ont autorisé les américains à faire transiter sur leur territoire (4500 vols par an) le ravitaillement, le matériel et les renforts dont ils auraient besoin pour leurs troupes en Aghanistan, permettant ainsi l’établissement d’une nouvelle voie d’approvisionnement vitale car non susceptible d’être coupée par les attaques des talibans, comme c’est actuellement le cas pour la route passant par le Pakistan.

C’est étrange car il parait que les américains comptent beaucoup sur les russes pour les aider dans leurs éventuelles négociations avec les iraniens à propos du développement du programme nucléaire de ces derniers; il parait également que les américains compteraient sur les russes pour les soutenir au Conseil de Sécurité s’il fallait renforcer les sanctions contre les iraniens en cas d’échec des pourparlers.

C’est étrange car il parait que les américains auraient bien besoin du soutien des russes pour résoudre le problème de la Corée du Nord...

Ce sont de mauvaises langues certainement qui colportent ces ragots.


The news on Thursday, however, reinforced a sense that the region — once at the center of American foreign policy in the days of the Solidarity movement and the broader fight for freedom in the former Communist bloc — has drifted out of Washington’s focus compared with problems in Afghanistan and Pakistan, Iran and North Korea. And all are problems the United States needs help from Russia, with its strategic location and Security Council veto, to fix. (Sources: NY Times).

Ce qui est intéressant dans toute cette histoire c’est d’observer les réactions, assez discrètes d’ailleurs, des Européens à l’annonce de la nouvelle. Réactions soulagées, notamment de la part des Allemands, et satisfaites, notamment de la part du Secrétaire général de l’OTAN Rasmussen. En réalité cette histoire de BMDE avait profondément énervé les européens et les membres de l’OTAN. Nous faisons la distinction car pour les uns, les Allemands où les Français par exemple, le BMDE risquait de compromettre leurs efforts pour nouer des relations privilégiées avec la Russie, ce que les américains ne peuvent voir que d’un oeil torve. D’autre part l’OTAN qui avait très mal pris cette initiative de défense qui faisait fi de son existence et de son utilité...

Il faut noter également que si les gouvernements polonais et tchèques ont réagi de manière négative il n’en est pas de même de leurs populations qui n’ont jamais été favorables à ces implantations de missiles et de radar. Aujourd’hui les gouvernements pleurent et les populations rient.


Au-delà de ces considérations le sentiment général en Europe est que les USA semblent se désintéresser de l’Europe au profit d’autres théâtres d’opération, plus chauds dans tous les sens du terme. Il est probable qu’un jour aussi il leur faudra se résoudre à se poser la question de savoir à quoi peut bien encore servir d’entretenir des troupes et des bases qui coûtent cher dans une région du monde où il y a très peu de chance qu’elles servent un jour prochain. Car lorsque l’administration américaine aura bien compris que la Russie n’est plus une menace, n’en déplaise aux polonais, la présence de ses troupes sur le territoire européen deviendra immédiatement un fardeau financier insoutenable. Et ce d’autant plus avec les problèmes budgétaires inextricables qui s’annoncent.


On peut déjà en voir quelques effets avec l’annonce la semaine dernière de la possible suppression d’une partie importante des chasseurs basés à Okinawa (F15 et F16) en raison de leurs vétusté, raison officielle, sans être remplacés avant plusieurs années... si tant est qu’ils le soient un jour. En lieu et place il faudra se contenter des hypothétiques F35 de la base de Guam, située beaucoup plus à l’Est, vers les USA, F35 qui n’existent pas et dont le futur relève pour le moment du virtualisme le plus complet. Donc il n’est pas difficile d’imaginer un sort similaire pour les troupes basées en Europe puisque la raison officielle de leur présence a disparu depuis dix huit ans. A l’appui de cela retenons que l’USAF envisage déjà de réduire le nombre de ses avions aux Royaume-Uni.


En vérité la situation parait évoluer de plus en plus rapidement vers un retrait des forces US de leurs bases à travers le monde vers les USA, principalement en raison de la crise budgétaire dans laquelle ils sont englués et de laquelle ils ne pourraient sortir qu’en pratiquant des coupes budgétaire draconiennes dont le budget du Pentagone serait le premier à faire les frais.


Pour l’Europe cela signifie à terme, probablement plus rapproché qu’on ne le pense, comme pour le Japon et la Corée du Sud, qu’elle ne pourra plus compter que sur elle-même pour se défendre. Cela signifierait que la France, grâce à sa capacité industrielle, la qualité de ses armements et la compétence de son armée, la France donc pourrait jouer un rôle pivot dans la nouvelle architecture de défense européenne, en espérant que l’Europe soit capable de s’entendre pour se faire. Il y a néanmoins quelques raisons, assez ténues pour le moment il est vrai mais belle et bien valables tout de même, pour espérer qu’un noyau de défense européen se forme autour de la France, du Royaume-Uni et de l’Allemagne. La situation budgétaire plus que critique du Royaume-Uni laisse entrevoir à ce propos quelques lueurs d’espoir d’une accélération du processus bien qu’il soit encore un peu tôt pour en tirer quelques conclusions que ce soit. C’est en tout cas déjà une possibilité à l’état d’ébauche dans certains cervelas de responsables britanniques. Mais cela impliquerait une rupture des mentalités à propos de l’alliance soit disant privilégiée avec les USA, privilège qui apparaît de plus en plus douteux aux yeux de certains responsables d’Outre-Manche. A ce propos le sommet de Saint Malo en Décembre 1998 entre la France et le Royaume-Uni avait ouvert de séduisantes perspectives qui pourraient être réactualisées dans une optique de coopération européenne renforcée.


En ce qui concerne les pays de l’Est, et particulièrement la Tchéquie et la Pologne, il est certain que cette abandon du BMDE a fait l’effet d’une douche glacée. Nous pouvons d’ores et déjà supposer que cela modifiera sensiblement leur position tant à l’égard de la fiabilité d’un partenariat avec les USA qu’à l’égard d’une plus grande intégration dans une défense européenne indépendante qui rassurerait peut-être ces pays par rapport aux dangers qu’ils perçoivent en provenance de Russie. A notre avis cette perception n’a pas lieu d’être au vu de la situation actuelle mais il est difficile de leur en vouloir après avoir subi 50 ans d’occupation soviétique. De plus la date choisie pour l’annonce de l’abandon du BMDE ne pouvait être mieux choisie: le 17 Septembre 1939 fût le début de l’invasion de l’Est de la Pologne par les soviétiques, conformément à l’accord germano-soviétique du 23 Août 1939. Il faut avouer que c’était particulièrement délicat bien qu’on ne puisse pas dire que l’intention y était car certainement personne parmi les têtes non pensantes de Washington n’a dû faire le rapprochement.

Et puis: Who care ?


En conclusion, une fois encore, la crise est la grande maîtresse des événements et il semble que l’on soit obligé de naviguer à vue et au mieux en fonction de ce qui arrive. Cette histoire de BMDE en est encore une illustration. Contraints, forcés, les USA abandonnent ce projet car ils se voient obligés d’obtenir le soutien de la Russie sur d’autres théâtres d’opération; à court où, au mieux, à moyen terme, ces choix pourraient peut-être se révéler sensés, mais il semblerait malgré tout que cela ne soit à nouveau que le produit d’une fuite en avant qui n’aboutira qu’à accélérer la chute de tout l’édifice.

Désormais échaudés, il est bien possible que les pays d’Europe de l’Est ne voient plus leur salut que dans une Europe plus forte; il est possible également que le Royaume-Uni, au prise avec une crise budgétaire sans précédent et à un certain malaise par rapport à son «alliance privilégiée», ne se tourne vers l’Europe pour sa défense, sans parler des risques de banqueroute qui l’obligerait à demander l’aide du FMI et de la BCE, ce qui pourrait le forcer à abandonner la livre pour l’Euro; il est possible également que, face à des dettes gouvernementales et à des déficits budgétaires insupportables, et au vu de ce qui précède, la France comme l’Allemagne ne se décident à accélérer la réalisation d’une défense commune avec l’Angleterre, ce qui pourrait avoir l’avantage de leur faire réaliser des économies (en théorie en tout cas). D’autre part nous pouvons également penser que l’Europe et la Russie se rapprocheront et que le projet du Président Medvedev, sa «nouvelle architecture de sécurité Européenne», ne fasse surface à nouveau.

Tout ce que l’on peut dire aujourd’hui est qu’il parait de plus en plus probable que les Européens vont devoir faire face rapidement, et tout seuls, à la charge de leur défense. Qu’elle se réalise de manière commune dépendra d’eux mais les événements leur faciliteront la tâche en les forçant à agir; s’ils le veulent, s’ils se montrent perspicaces, s’ils savent surmonter leurs rancoeurs et leurs petitesses respectives, alors ils pourront tirer parti des remous de l’histoire pour en sortir renforcés.

Mais cela fait beaucoup de si...

D’un autre côté qui aurait pu dire en 1945 ce que l’Europe deviendrait quelques décennies plus tard ?


jeudi 10 septembre 2009

La France, le Brésil et les rafales: quelle importance?

Effervescence dans la presse gauloise, cris de joie, cocoricos et tout le bataclan; pour un peu nous pourrions croire qu’une équipe de France de football où de rugby a gagné un match quelconque, où même une coupe du monde...

Même pas... Nous avons simplement vendu 36 rafales au Brésil, 50 hélicoptères, 4 sous-marins etc... bref un vulgaire accord de commerce à en croire les commentaires de nos médias de Cochon sur Terre, ensorcelés par les chiffres et les Euros sonnants et trébuchants. Nos cochons se réveillent comme Louis de Funes dans «la folie des grandeurs»; au son de l’or que son valet de chambre lui fait tinter dans les oreilles: «Il est l’or Monseignor, l’or de se réveiller» etc...

Et pourtant l’or, dans cette histoire n’a qu’un intérêt très secondaire.


En effet l’intérêt principal de cette affaire n’est pas la vente en elle-même ni les sommes que cela rapportera, bien que cela ne soit pas à négliger; non, c’est plutôt la portée politique de toute l’affaire et ce que cela révèle de la situation internationale d’aujourd’hui qui importe. En clair c’est un bon baromètre en ce qui concerne la manière dont les différents partenaires perçoivent la situation mondiale au delà des discours de circonstance.


Comme on sait, sous l’impulsion de leurs Présidents respectifs, la France et le Brésil ont entamé une lune de miel depuis plus d’un an maintenant, concrétisée par des contrats commerciaux et d’armement, divers accords et déclarations communes sur les questions internationales du moment, dont la régulation des marchés financiers, le changement climatique où encore la réorganisation des institutions internationales telles que le FMI où le Conseil de Sécurité des Nations Unies; c’est ainsi, par exemple, que la France s’est engagée à soutenir la candidature du Brésil au Conseil de Sécurité.


Il ne faudrait pas faire l’erreur, comme certains, de croire que tout cela n’a pas beaucoup de conséquence et ne concerne que deux puissances moyennes qui s’amusent dans l’arrière court que les grands leur ont laissé pour s’en débarrasser. Il s’agit là d’une vision du monde datant des années 90, voire antérieure de dix ans. Car cela implique non seulement que rien n’ait changé depuis la disparition de l’URSS mais surtout que la scène mondiale n’ait subi aucune modification majeure depuis l’an 2000. Cela implique également une cécité consternante par rapport à ce qui se déroule sous nos yeux en ce moment même.


Il semblerait au contraire que les dirigeants brésiliens et français aient pris acte de la situation internationale nouvelle et agissent en fonction de cela, comme le font la Russie, la Chine et peut-être comme le fera bientôt le Japon avec son nouveau gouvernement. Il ne serait pas ridicule d’affirmer que ces pays sont en train de se positionner en fonction de la nouvelle situation géostratégique qui se dessine. En d’autres termes nous serions en train de voir émerger sous nos yeux les configurations géostratégiques du siècle à venir, c’est à dire un nouvel ensemble de blocs continentaux destinés à remplacer à court terme l’ancien ordre bipolaire puis unipolaire qui remplaça le premier très temporairement.


C’est ainsi que le Brésil, de par sa richesse et son emplacement stratégique au centre de l’Amérique latine, parait destiné à jouer un rôle leader sur le continent sud-américain; c’est ainsi que la France, et ce contrairement à ce que l’on peut lire continuellement en France même, non seulement n’a pas de raison de ne pas jouer un rôle fondamental en Europe dans l’avenir mais a toutes les chances, si elle s’y prend bien, d’y avoir le rôle prépondérant. De même en ce qui concerne la Russie, la Chine où encore l’Inde. C’est ainsi que les acteurs du nouvel ordre multipolaire mondial commencent à se faire connaître, à se reconnaître mutuellement, à s’allier et à collaborer pour l’édification de ce monde nouveau qui est en train d’émerger sous nos yeux.


Vous pourriez nous dire qu’il manque quelqu’un dans toute cette énumération. Vraiment ? De qui voulez-vous parler ?

Ah, oui, oui, vous avez raison, mais nous ne l’avions pas oublié justement. Simplement nous ne savons pas quelle place accorder à ce pays dans le futur. Que va t’il devenir ? Survivra t’il tel quel où bien se décomposera t’il lui aussi comme l’URSS ? En réalité plus çà va moins nous pourrions nous aventurer à faire de pronostics sur l’avenir des USA. Comment savoir à quoi ressemblera ce pays dans cinq ans ? Existera t’il même encore dans les frontières où avec l’organisation politique qui sont les siennes aujourd’hui ? Nous n’en savons rien. En revanche plus le temps passe, plus nous sommes témoins de ce qui arrive ici même aux USA, plus nous devenons pessimistes quand à ce que l’avenir pourrait réserver à ce pays. Mais l’histoire n’étant pas déterminée...


En revanche, ce qui est certain c’est que l’apparition de ce monde multipolaire est en train de se faire en dépit des USA. Non seulement en dépit de ce pays mais également en fonction de la perception par les autres de son affaiblissement réel où supposé. En réalité le supposé semble bien en deçà de la réalité. Mais plus la réalité apparaîtra aux yeux des nouveaux acteurs internationaux plus ils s’enhardiront sur la scène mondiale. Cela nous réserve un avenir plein de surprises et d'intérêt... non, l’histoire n’est pas terminée; en tout cas pas tant qu’il y aura encore un homme digne de ce nom sur cette planète.


En ce qui concerne la France cet accord (les Rafales) avec le Brésil, même s’il n’est pas concrétisé dans l’avenir, renforce encore notre supposition évoquée à propos de l’entrée de notre pays dans l’OTAN. C’est à dire que le Président de la République a compris que l’affaiblissement des USA, pour ne pas dire autre chose, était un événement d’une importance géostratégique majeure qui allait bouleverser de fond en comble l’équilibre mondial. Il ne faudrait d’ailleurs pas dire un événement mais bien plutôt l’Evénement avec un grand E. Si l’on se place à la lumière de cette hypothèse, et ce malgré les dérapages et les emballements que l’on connaît, la politique extérieure et européenne du Président prend un sens plutôt convaincant et même assez brillant. Et nous ne voyons aucune raison valable, à part une sclérose cérébrale avancée, de ne pas accorder au Président ce genre de qualificatif si et seulement si notre supposition se révèle juste. Néanmoins cette hypothèse semblerait se confirmer au fur et à mesure que les mois passent et que la crise se développe. C’est ainsi que nous pouvons observer les actes et les déclarations des représentants de la France en contradiction formelle avec les belles paroles destinées aux USA, le renforcement notre amitié avec eux, notre alliance éternelle, ce qui d’ailleurs n’est pas forcément contradictoire... Et pendant ce temps là nous agissons non pas contre eux mais en dépit d’eux, sans eux, en clair comme si nous n’avions pas besoin d’eux dans la plus pure tradition de notre pays. Et c’est bien là la question essentielle qui tourmentent les deux alliés principaux des USA, l’Europe et le Japon, sans parler des pays du BRIC et du reste du monde pour qui les comportements d’alcoolique des USA constitue un danger pour la stabilité du monde...


La réponse vient d’elle-même, fournie par le spectacle de la faiblesse de plus en plus visible des USA, notamment leur impuissance militaire mise en relief par les situations tout à la fois tragique et grand guignolesque de l'Irak et de l'Afghanistan. Encore une fois plus cette impotence se révélera au grand jour, plus les anciens alliés (Europe, Japon) se détacheront d’une alliance devenue inutile et encombrante; où plutôt plus vite ils reprendront leur indépendance. L‘Europe est en train de prendre cette voie, guidée par la France et, plus timidement, par l’Allemagne en dépit des beaux discours officiels; il est fort probable également que le Japon lui aussi prendra le tournant avec son nouveau gouvernement, si l’on tient compte des déclarations de Hotoyama avant les élections.


Comme nous l’avons déjà soutenu les USA se retrouveront de plus en plus isolés sur la scène politique internationale et les relations entre la France, et l’Europe, et le Brésil ne sont qu’une pierre de plus à l’édifice qui est en train de se construire en dehors des USA dans tous les domaines, que cela concerne le remplacement du dollar, le Conseil de Sécurité où encore la régulation des marchés financiers etc...

Cela signifie également la fin de ce que l’on a appelé la globalisation, comme l’a clairement déclaré le futur premier ministre du Japon:


« (...) the era of US-led globalism is coming to an end and that we are moving away from a unipolar world toward an era of multipolarity.»

Voilà ce que signifient ces contrats: la construction d’un monde multipolaire, sous nos yeux, ordonné autour de blocs géographiques, économiques et politiques, qui s’élève au fur et à mesure de l’affaiblissement des USA qui impliquera l’abandon d’une grande partie des quelques 800 bases dont ils disposent à travers le monde, sans parler de l’Irak où de l’Afghanistan. Malgré tout ces derniers pourraient parfaitement avoir un rôle de grande puissance parmi d’autres s’ils avaient le courage et la lucidité d’abandonner leurs rêves hégémoniques dont ils n’ont de toute manière pas les moyens. Mais cela les obligerait à réaliser que le monde n’a plus besoin d’eux alors que, bien au contraire, ce sont eux qui ont besoin du monde pour survivre. Vaste psychodrame en perspective qui a probablement déjà débuté.


La France et le Brésil, tout comme la Chine et la Russie, sont les pionniers et les précurseurs du nouvel ordre mondial destiné à remplacer celui qui s’était mis en place en 1945. Et contrairement à ce que certains croyaient cela ne pouvait se produire qu’avec la disparition des DEUX ex-superpuissances et leur réintégration dans le club des grandes puissances parmi les autres.

Nous sommes en train d'assister à la régression de la seconde superpuissance au rang de puissance régionale comme les autres à mois que...

La France et le Brésil, eux, en ont pris acte.

vendredi 4 septembre 2009

Du champs "géant" de Tiber, du Peak Oil et du virtualisme pathologique.

La compagnie pétrolière BP vient de nous faire un cadeau merveilleux qui a provoqué un soulagement général à Cochon sur Terre. En effet, d’après BP, un nouveau gisement de pétrole aurait été découvert dans le Golfe du Mexique, un gisement dit «géant» par la compagnie et repris et souligné en choeur par tous les cochons de Cochon sur Terre. Pensez-vous 4 milliards de barils ! 4 milliards de barils s’exclament les cochons en se tordant leurs pieds de cochons de joie à l’idée de pouvoir continuer à consommer en toute quiétude pour les millénaires à venir ! 4 milliards grognent-ils asphyxiés de bonheur, c’est énorme, c’est monumental, c’est ... bla bla bla ...


Enorme par rapport à quoi, bande de cochons ! Qu’est-ce que ce chiffre signifie réellement ? Combien de temps de votre misérable consommation ce chiffre couvre t’il ?

Ah, ben, euh ... Voilà la réponse des cochons, tout à leur joie stupide et ignorante, envoûté par des chiffres qui ne signifient rien par eux-mêmes. Mais les chiffres gardent toujours leur magie et leur capacité d’ensorceler les faibles d’esprit comme on le voit à nouveau par cet exemple. Et puis cela permet de se rassurer à bon compte.


Alors de quoi s’agit-il ?

Il s’agit de la découverte par la compagnie pétrolière BP d’un champs de pétrole (Tiber Field) soit disant «géant» dans le Golfe du Mexique contenant des réserves estimées à environ 4 milliards de barils. Ce champs est situé non loin du lieu d’une autre découverte, le Kashida Oil Field contenant 3 milliards de barils.

Pour rester dans le champs des découvertes récentes de pétrole dont on a abondamment parlé ces dernières années, mentionnons également celles qui ont été faîtes au large du Brésil (Tupi et Santos Fields) qui ont porté les réserves prouvées de pétrole de ce pays à 12 milliards de barils, certains disent 20 milliards. En Iran on a découvert récemment un champs de pétrole de 8,8 milliards de barils ainsi qu’au Vietnam un champs de 1,2 milliards de barils.

Alléluia c’est merveilleux crient les cochons.

Laissons-les grogner et voyons ce que cela signifie réellement.


Il faut d’abord savoir qu’en général on ne peut jamais récupérer tout le pétrole contenu dans un champs en raison de complications géologiques dont la technique, malgré de très réelles améliorations, ne peut pas venir à bout . Par conséquent le taux de récupération moyen est de 35%. Il y a des exceptions comme les champs de la Mer du Nord (Forties) où le taux de récupération a atteint 70%, mais cela reste rare. En ce qui concerne les découvertes mentionnées plus haut le taux sera très probablement de 30-35% ce qui veut dire par exemple que la fameuse, où fumeuse c’est selon, découverte de BP permettra au mieux de récupérer 1,4 milliards de barils. Qu’est-ce que cela représente ? A peine deux mois de la consommation des USA (20 millions de barils par jours - Sources: CIA)... où encore 19 jours de la consommation mondiale au rythme moyen de 2008 (A peu près 85 millions de barils par jours - Sources International Energy Agency).


A titre de comparaison le plus grand champs de pétrole jamais découvert sur la planète est celui de Gawar en Arabie Saoudite. Il fût découvert en 1948 et son exploitation débuta en 1951. Depuis lors il a produit en moyenne environ 5 millions de barils par jours jusqu’à aujourd’hui et il représente, d’après ce que l’on sait, entre 50% et 60% de la production totale de l’Arabie Saoudite, second producteur mondial après la Russie. Ce champs a déjà fourni de 1948 jusqu’à 2000 environ 60 milliards de barils. Désormais il semblerait, d’après Matthew Simmons (Sources: www.simmonsco-intl.com), que Gawar ait passé son Peak Oil en 2005, ce qui pourrait être une explication à la baisse de la production saoudienne observée depuis 2006.


Il y a désormais une prise de conscience de plus en plus aiguë au niveau des gouvernements comme de l’International Energy Agency (IEA) que la crise dite du «Peak oil» n’est probablement pas pour après-demain mais bien pour demain, voir aujourd’hui comme certains l’affirment depuis un certain temps déjà. En réalité le Peak Oil parait avoir été atteint l’année dernière (2008).

C’est ainsi que deux rapports officiels sont apparus coup sur coup l’année dernière, apportant des précisions sur ce fameux «Peak Oil». Nous voulons parler du rapport de l’IEA (Sources: www.iea.org) et de celui de la UK Industry Task Force on Peak Oil and Energy Security (Sources: www.peakoiltaskforce.net), tous deux datant de 2008.

Tout d’abord ces deux rapports admettent enfin que le monde doit désormais se préparer à faire face à une crise pétrolière due à une baisse structurelle de la production de pétrole. En d’autres termes la production de pétrole dans le monde a atteint son maximum et a commencé à diminuer. Ce qui veut dire que le fameux «Peak Oil» (comme déjà dit) pourrait réellement avoir été atteint en Juillet 2008.

L’IEA prévoir dans son rapport que la demande mondiale de pétrole pourrait s’élever à 106 millions de barils par jours en 2030, ce qui signifie qu’il faudrait découvrir six champs pétroliers de la taille de celui de Gawar, le plus grand champs de pétrole jamais découvert sur la planète afin d’y pourvoir, selon Fati Birol. Le problème est que l’IEA prévoit en même temps une diminution drastique de la production mondiale de pétrole commençant dés 2009 (85 millions de barils par jours) pour s'effondrer à 30 millions de barils par jours en 2030, alors que la demande, rappelons-le, sera censée être de 106 millions de barils par jours.


De son côté l’ITPOES souligne trois inquiétudes majeures:


  1. Le vitesse accélérée à laquelle les champs de pétrole se vident.

A ce propos il faut savoir que les découvertes annuelles de champs pétroliers ont déclinées depuis 1960. De plus la production a outrepassée les découvertes depuis 1984, ce qui signifie que depuis cette date le monde consomme plus de pétrole qu’il n’en découvre. C’est une situation insoutenable par excellence.

De plus l’IEA a réalisé une étude sur le terrain sur l’état des réserves de pétrole dans le monde, champs par champs, et est arrivée à la conclusion que le taux moyen de baisse de production des 800 plus grands champs de pétrole du monde s’élevait à 6,7% par an (Sources: World Energy Outlook 2008). A titre d’exemple le champs mexicain Canterell, le 3 ème où 4 ème plus important au monde, a vu sa production baisser de 16% en 2008.


  1. La lenteur à laquelle les rares nouveaux champs de pétrole découverts sont mis en exploitation (généralement 10 à 15 ans)


  1. Le manque flagrant d’investissements réalisés par l’industrie pétrolière dans son ensemble depuis quelques années.


A ce propos le géologue indépendant Colin Campbell a déclaré quand à lui:


«The whole world has now been seismically reached and picked over. Geological knowledge has improved enormously in the past 30 years and it is almost inconceivable now that major fields remain to be found».


Il est désormais à peu près avéré que l’on connaît au moins 95% des réserves mondiales de pétrole, sachant que les 5% qui restent ne pourront pas changer la donne en ce qui concerne le «Peak Oil» ni éviter le déclin de la production à partir de cette année (2008 - 2009). Cela pourrait expliquer la raison pour laquelle l’industrie pétrolière ait cessé d’investir massivement non seulement dans la prospection mais aussi dans l’amélioration des installations déjà existantes.


C’est ainsi que ces deux organisations, l’ITPOES et l’IEA, sans compter les nombreux géologues où experts indépendants, sont d’accord pour penser que 2014 pourrait être l’année au cours de laquelle la production de pétrole ne sera plus suffisante pour satisfaire la demande mondiale.

Ce qui ne signifie pas qu’il n’y aura plus de pétrole mais pas assez; ce qui signifie en revanche que les prix se retrouveront au plafond.

Ce qui signifie également que notre monde divin de Cochon sur Terre, modèle inégalable pour l’univers tout entier, se retrouve en voie de disparition à très court terme si rien n’est fait pour s’adapter à cette nouvelle donne; ce qui veut dire que notre société de consommation bien aimée risque bien de se retrouver cul par dessus tête par un sevrage intempestif de pétrole, ce breuvage qui fût si bon marché et si abondant durant tout un siècle. En effet l’énergie fossile chère ne signifie pas seulement l’énergie utilisée telle qu’on l’utilise dans les transports où le chauffage; cela aura des répercussions sur la production et la disponibilité de tous les produits innombrables fabriqués à base de pétrole (plus de 300.000 parait-il), sans compter l’utilisation abondante qui en est faite à travers l’agriculture (pesticide, engrais), la pêche, la chimie, la production d'électricité, les produits fabriqués avec du pétrole comme les plastiques, le ciment, le goudron etc...


La fin de l’ère de l’énergie quasiment gratuite et sans fin (théoriquement) signale le retour aux fondamentaux comme on dit en économie. Cela signifie la fin de la parenthèse historique au cours de laquelle l’humanité avait cru pouvoir s’affranchir de sa condition. Cela aura trois conséquences majeures avec toutes les implications innombrables qu’elles supposent: 1) la fin de la société de consommation, c’est à dire du gaspillage à tout crin, au profit de plus de sobriété, 2) la mort de son dernier avatar en date, ce qui fût appelé brièvement la globalisation au profit de la relocalisation et 3) une décomplexification radicale du monde.


1) Les priorités seront renversées et, ironiquement, nous retrouverons les mêmes que celles que nos ancêtres avaient eue pendant des millénaires. C’est ainsi que la production de nourriture redeviendra une priorité, entraînant à sa suite un nouveau transfert de main d’oeuvre des villes vers les champs. Dans le même élan il faudra réapprendre de nombreux métiers tombés récemment en désuétude, rendant vie à un artisanat que l’on croyait en voie de disparition, afin de remplacer une désindustrialisation au moins partielle dans le meilleur des cas.

Nous entendons déjà les cochons hurler de rire et ceux qui crient au ringard qui veut la désindustrialisation générale; quelle régression ! Mais nous ne voulons rien; nous nous contentons d’imaginer ce que sera un monde dans lequel le pétrole sera une denrée rare et chère, c’est à dire une société où il ne sera plus question de gaspiller quoi que ce soit; où en tout cas pas à l’échelle criminelle qui fût celle de votre société de consommation car, bande de cochons, il ne s’agira pas uniquement du pétrole mais également des matières premières en général. Eh oui, ces matériaux si peu chers et utilisés comme s’ils étaient inépuisables sont eux aussi sujets à un peak: le peak gold par exemple qui n’est pas très loin, où le peak uranium etc... Eh oui, car votre monde ridicule de Cochon sur Terre a réussi à épuiser une très grande partie des réserves naturelles de la planète en 50 ans. Et il serait légitime de se demander si le résultat en valait la chandelle comme on dit. A priori non étant donné l’impasse dans laquelle se trouve l’humanité. Et dans un tel cas l’industrialisation que nous connaissons ne sera plus qu’un rêve de dément.

Peut-être que votre chroniqueur fantasme mais vous serez bien d’accord avec nous pour affirmer que les grands investisseurs, ces hommes d’affaires si réalistes que vous prisez tant, pas des rêveurs eux, sont avisés et savent ce qu’ils font lorsqu’il s’agit d’argent, non ? Alors expliquez-nous pourquoi les plus grands investisseurs de la planète déboursent des sommes colossales pour investir dans les matières premières où dans les terres arables tout autour de la planète ? S’ils pensaient que la valeur de ces biens ne monteraient pas dans le futur proche pensez-vous qu’ils en achèteraient autant qu’ils peuvent ?

Pourquoi le gouvernement chinois investi t’il massivement lui aussi de la même manière que ces hommes d’affaire si ces biens étaient destinés à rester si abondant et bon marché.

Où encore pourquoi de nombreux gouvernements autour du monde ont cessé de vendre leur or et se sont-ils soudain mis à en acheter ?


2) Une autre conséquence de la fin de l’ère du pétrole bon marché sera la relocalisation du marché et des échanges, c’est à dire, enfin!, la mort de la globalisation. Pas de panique ce n’est qu’un constat de décès, elle l’est déjà. En revanche, si nous parvenons à contrôler au mieux les événements qui s’annoncent, cela signifierait que les échanges économiques pourraient se faire à nouveau dans leur vaste majorité au sein d’entités géographiques, économiques, et/où politique plus vastes que celles de l’Etat-Nation, comme l’UE, l’Amérique du Nord où l’Amérique du Sud, l’ASEAN etc...

Mais en tous les cas nous serons condamnés à devenir de plus en plus autonomes, que ce soit au niveau strictement local, régional où encore continental si tout va bien.


3) L’autre conséquence majeure sera la nécessité de décomplexifier nos sociétés qui ne pourront plus supporter, financièrement entre autre, le fardeau des usines à gaz, où à pétrole, que sont devenus nos états respectifs à force de centralisation excessives. Car localisation signifie également simplification des structures et responsabilités locales accrues. Ce qui ne veut pas dire anarchie où disparition du pouvoir régalien. Car nos sociétés hautement complexes, ces sociétés dites développées, sont les plus menacées par cette ère du pétrole cher et rare; en effet ce sont celles dont la survie économique repose le plus sur l’abondance de l’énergie peu chère; que celle-ci disparaisse brutalement sans anticipation et leur stabilité politique volerait en éclat.

Pour éviter un désastre il faudrait une prise de conscience générale du danger, où tout au moins de la part de nos gouvernants bien aimés, afin d’établir d’urgence des stratégies d’anticipation, et donc de sortie de cette dépendance, non seulement du pétrole mais aussi des matières premières. Cela ne signifierait pas s’en passer totalement mais s’en désaccoutumer partiellement, volontairement et progressivement bien qu’à un rythme soutenu. Cela impliquerait nécessairement l'abandon de notre modèle de société actuel qui, de toute manière, n'est pas viable, pour une société moins complexe et plus autosuffisante au sein d'une entité économique et/où politique, comme déjà mentionnée plus haut. A cette condition seulement le choc inévitable pourrait être atténué. C’est en vérité une politique de désintoxication dont nous avons besoin; le problème est que nos gouvernements bien-aimés sont les plus intoxiqués de tous ... Et, pour être juste, qui aujourd’hui dans le public de Cochon sur Terre accepterait une telle politique et ses implications ? Pratiquement personne; il suffit de regarder quelles sont les questions qui soulèvent le plus l’inquiétude et l'intérêt des cochons pour s’en convaincre.


Alors désastre sans précédent, apocalypse telle que nous l’annoncent de nombreux commentateurs à travers le web où des livres pas forcément dénués d'intérêts ? La vérité est que l’on ne sait pas. Et comment le pourrions-nous ? L’histoire n’étant pas déterminée, ni dans un sens ni dans l’autre, la catastrophe peut éventuellement être évitée mais aussi ne pas l’être, même si la majorité des cochons ne veut pas et ne peut pas imaginer cette dernière éventualité, par bêtise et par ignorance.

Certes ce ne serait pas la première fois dans l'histoire qu'une civilisation (sic) s'effondrerait; la différence est qu’aujourd’hui il ne s’agit pas d’une civilisation mais de l’humanité prise dans son ensemble. Et on peut dire sans exagérer que c’est plutôt mal parti étant donné le virtualisme pathologique dans lequel nous nous sommes internés, comme le montre une fois encore l’exemple du champs soit disant «géant» de Tiber.


Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.