samedi 29 juin 2013

Ce que vous n'avez pas compris, Monsieur Snowden...

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Monsieur Snowden, qu’avez-vous donc voulu prouver par vos actes ?
Monsieur Snowden, que pensiez-vous que vos « révélations » allaient provoquer chez ceux qui bénéficient de l’avantage merveilleux d’être désormais espionnés de manière institutionnalisée et globalisée ?
Monsieur Snowden, croyiez-vous vraiment qu’en « dévoilant » les activités d’espionnage de la NSA vous alliez pouvoir changer quoi que ce soit et que les populations de la planète forceraient leurs gouvernements bien-aimés à cesser leurs activités illégales ?

Monsieur Snowden, il semblerait qu’après une semaine passée à l’aéroport de Sheremietevo à Moscou, en transit, c’est à dire en dehors de Russie légalement parlant, la situation ne soit bloquée et que personne ne soit plus disposé à vous accueillir. Où, à tout le moins, si peu que le choix se compte sur les doigts d’une main, et encore.

A cette aune, n’êtes-vous pas étonné que dans un monde dit « libre » pratiquement personne ne se soit pressé de vous accorder un asile politique tout à fait mérité ; que les populations mondialisées ne se soient pas levées comme un seul troupeau pour vous soutenir contre la Nomenklatura dont les hommes de main nous espionnent jour et nuit ?

N’êtes-vous pas surpris que ces hordes de passionarias occidentaux éprises de démokracie, de droitdelhomme, de la femme et des poissons rouges et bla bla bla, que tous ces groupies qui se « mobilisent » pour les femen, le « mariage pour tous » où encore les « panneaux solaires à vapeur », qu’aucun donc ne se soit bougé pour vous soutenir ? Nous ne parlerons pas, bien entendu, de tous ces « zintellectuels » dont nous sommes si friands, nous autres Français, qui se lancent dans des campagnes médiatiques aussi bien menées qu’elles sont mensongères pour « libérer »  par les bombardements humanitaires appropriés, tel où tel pays du dictateur de service, véritable où non d’ailleurs ; nous n’en n’avons pas entendu un seul se porter à votre défense, eux qui pourtant ne ratent pas une occasion , les pires généralement, pour se pavaner dans les médias de désinformation de Cochon sur Terre.

Monsieur Snowden, nous voudrions aujourd’hui vous révéler la triste réalité : Personne ne vous aidera car tout le monde se moque comme d’une guigne de ce que vous avez révélé.
Personne ne se lèvera pour vous, Monsieur Snowden, car personne ne veut être dérangé par vos activités, comme par celles de vos collègues à venir, s’il y en a, ce qui est très loin d’être assuré ;
Il n’y aura pas d’émeutes pour vous soutenir, Monsieur Snowden, car personne ne veut perdre sa béatitude de poisson rouge qui consiste à recevoir sa béquée tous les jours et à tourner librement dans le bocal que nos gouvernements bien-aimés ont crées pour notre bien-être à tous, en regardant la télévision à travers le verre déformant du dit bocal.

Monsieur Snowden, vous n’êtes pas un héros, contrairement à ce que certains excités ont prétendu sur des blogs que personne ne lit. Vous êtes un « empêcheur de tourner en rond », voilà ce que voue êtes aux yeux de ceux que vous avez voulu avertir. Et c’est précisément pour cette raison que personne ne vous viendra en aide et que les foules « libres » et démokratiques du monde dit occidental ne lèveront pas le petit doigt pour vous défendre. Car vous les menacez, ces foules « libres » et amantes de la « démokratie » ; avec vos prétendues « révélations », vous leur mettez leur petitesse et leur couardise sous le nez.

Elles ne vous le pardonneront pas.

C’est d’ailleurs ce que prouve le dernier sondage de CNN/ORC International Survey (ici) qui indique que 52 % des sondés (américains) souhaitent vous voir extradé et trainé en justice pour « trahison », sans se rendre compte que c’est eux-mêmes qu’ils trahissent ainsi. Mais nous ne pouvons pas leur en demander trop non plus.

En bref, Monsieur Snowden, ce que vous avez fait ne servira à rien car cela ne changera absolument rien à la situation. Au contraire, le système se renforcera encore un peu plus grâce à l’inertie générale des populations lobotomisées et anesthésiées par la propagande et le confort petit bourgeois dans lequel on les fait survivre jour après jour, tout en leur promettant l’immortalité (grâce aux « progrès » de la bio-technologie) afin de bénéficier à jamais de cette survie exaltante qui est désormais notre lot quotidien.

Monsieur Snowden, vous êtes tout seul.

Enfin presque, mais cela ne fera pas de différence pour sauver votre peau.
Vous vous êtes trompé d’époque. Vous vous êtes laissé prendre à la propagande du système qui nous ressasse à plein temps combien nous aspirons tous à la liberté, à la démokratie et bla bla bla... alors que nous survivons tous dans un univers de plus en plus totalitaire et collectiviste où la liberté, la vraie, est en passe de disparaitre complètement.

Vous y avez cru.
Vous avez eu tord.

Mais, c’était bien naturel puisque vous êtes vous-mêmes un produit du système contre lequel vous vous êtes levé si courageusement. Vous vous êtes laissé abuser par l’emploi de ces mots et de ces expressions toutes faites qui ne revêtent plus leurs significations anciennes mais leur exact opposé : liberté = coercition, individualité = collectivisme, demékratie = tyrannie etc...
Vous avez cru vous révolter contre le système sans vous rendre compte de la mystification dans laquelle nous survivons tous. Car la vérité, c’est que nous avons tellement perdu le sens de la réalité que nous nous imaginons que c’est ce dans quoi nous survivons. D’où le problème fondamental du vocabulaire et de son sens inversé que nous avons évoqué plus haut, source de votre méconnaissance de vos contemporains.
C’est ainsi que votre révolte renforcera le système qui profitera de l’inertie générale. Dans un premier temps en tout cas. D’un autre côté, les mesures prises pour éviter que ne se reproduisent des situations comme  celle que vous avez crée renforceront la fragilité du système ; à terme elles contribueront à son écroulement en sapant son efficacité, déjà fort problématique.

Cher Monsieur Snowden, vous ne vous êtes pas rendu compte que les populations que vous avez voulu avertir du danger qui les menacent ne sont pas prêtes à entendre ce que vous avez à dire. Elles ne le sont pas car elles croient à la propagande du système. Elles croient très volontiers que le système « exagère » un peu, certes ; mais elles croient encore plus qu’elles font réellement face à un danger menaçant leur confort et leur survie, d’où leur exigence d’être protégées. C’est ainsi qu’elles sont ravies de se décharger de leur responsabilité sur le Léviathan étatique ; elles sont soulagées d’avoir abdiqué toute indépendance : que ce soit pour subvenir à leurs besoins matériels où que ce soit pour éviter de penser par elles-mêmes. Sans parler de faire face aux dangers supposés qui menacent la soit disant « civilisation » (encore une inversion sémantique, une des plus graves d’ailleurs) qui est la nôtre.

Vous avez commis deux erreurs d’appréciations :
- vous avez surestimé l'appétence de nos populations pour la liberté ;
- vous avez sous-estimé la peur qui les ronge.

C’est pourquoi elles ont abdiqué toute liberté en faveur d’une sécurité supposée.

Le Président des USA, Prix Nobel de la Paix (quelle plus belle inversion du sens des mots que celle-ci ?) l’a d’ailleurs très bien résumé :

« On ne peut pas vivre à 100 %  en sécurité sans sacrifier un peu de sa vie privée ».

Dans le cas qui nous occupe, nous avons sacrifié quasiment 100 % de notre liberté contre une sécurité aléatoire, puisque 100 % de sécurité ne peut pas s’obtenir raisonnablement. Ce qui explique d’ailleurs l’extension toujours plus grande de l’espionnage général et la perte de liberté qui l’accompagne comme son ombre. Jusqu’où cela pourra t’il aller ? Jusqu’à l’écroulement du système lui-même sous son propre poids.

La liberté est un fardeau, Monsieur Snowden. C’est un poids lourd à porter et la plupart des épaules de nos contemporains ne sont pas assez fortes pour en supporter la charge et l’exigence. La responsabilité de soi-même, qui est le fondement de toute liberté, est un masque grimaçant qui effraie désormais la plupart de nos contemporains.

Vous pensez que nous exagérons ?
Voyons cela.
Les dénonciations de Wikileaks ont-elles changées quoi que ce soit ?
Le soldat Bradley Mannings est-il libéré ? Y a t’il eu des manifestations pour sa libération par des populations en délire ? Non, bien au contraire.
Les guerres menées au nom du Bien en Afghanistan, en Irak, en Libye, et aujourd’hui en Syrie, ont-elles menées à des manifestations d’envergure pour s’y opposer ? Les mensonges incroyables que l’on nous a servi sans vergogne pour les justifier ont-ils été dénoncé et leurs auteurs ont-ils été jugés ? Y a t’il eu des manifestations de la population pour protester contre cela ? Pas que nous sachions.
Nous avons écrit plus haut que vous vous étiez trompé d’époque, Monsieur Snowden. Effectivement nous ne sommes pus à l’époque de la guerre du Vietnam qui, elle, a provoqué de fortes résistance parmi la population qui ont fini par amener le Président Nixon à se retirer du Vietnam.
Qui manifeste aujourd’hui ? Personne.

Vous avez déclaré lors de votre interview au Guardian le 9 Juin dernier :

« Je ne veux pas vivre dans une société qui fait ce genre de choses (espionnage général etc). Je ne veux pas vivre dans un monde dans lequel tout ce que je peux faire où dire est enregistré. Ce n’est pas quelque-chose que je suis disposé à supporter où à accepter. »

C’est bien là le problème, Monsieur Snowden, parce-que vous êtes un des rares qu’indispose encore le fait de devoir survivre dans un monde tel que celui-ci. Car, comme déjà dit, non seulement la majorité des populations d’aujourd’hui ne sont pas indisposée par le meilleur des mondes en devenir, mais en plus elles exigent l’avènement du panopticon généralisé.

Pour assurer leur sécurité et leur bien-être.

Car de leur liberté ils s’en moquent.

Stuart-Mill avait bien compris ce mécanisme qui provoque l’abaissement de l’homme :

"Un état qui abaisse ses citoyens afin d'en faire des instruments plus dociles entre ses mains, fut-ce dans leur intérêt, finira par s'apercevoir qu'on ne peut rien faire de grand avec de petits hommes."


C’est ce que vous n’avez pas compris, Monsieur Snowden : vous êtes trop grand pour eux.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 25 juin 2013

Snowden : Kerry va être très "déçu"... espérons-le !

Monsieur John Kerry, Secrétaire d’Etat des USA a déclaré qu’il serait « extrêmement déçu » au cas où le gouvernement de Hong Kong aurait laissé partir M. Snowden tout en sachant qu’il était recherché par l’immaculé gouvernement des USA pour espionnage, trahison et j’en passe.

Oui, oui, chers lecteurs, M. Kerry, membre haut placé de la Clique des Vertueux Innocents (CVI, voir notre lexique), c’est à dire de l’irréprochable et non moins vertueux gouvernement des USA dont le respect des lois est proverbial, sans parler bien entendu de son respect tout aussi légendaire de la souveraineté des autres Etats de la planète où du respect total de la vie privée de ses propres citoyens, etc, etc, etc... Bref, inutile de continuer dans cette voie, les USA sont l’alpha et l’omega du respect des lois, qu’elles soient nationales où internationales, qu’on se le dise !

C’est donc pourquoi M. Kerry peut être troublé et déçu qu’un pays comme Hong Kong puissent ignorer une demande d’expulsion d’un citoyen US par son gouvernement. Il est d’ailleurs certain qu’il sera tout autant déçu par la Russie qui laissera partir M. Snowden où bon lui semblera puisque ce dernier n’a commis aucun acte répréhensible sur le sol russe. De plus M; Snowden ne se trouve pas sur le sol russe puisqu’il est toujours dans l’enceinte internationale de l’aéroport de Sheremetievo.
C’est ainsi que le Président russe en a profité pour rappeler quelques évidences de droit (que ne connaissent pas ni M. Kerry ni ses collègues du de la Clique des Vertueux Innocents).

“It is true that Snowden has arrived to Moscow, and it really came as a surprise for us. He arrived as a transit passenger, and didn't need a [Russian] visa, or any other documents. As a transit passenger he is entitled to buy a ticket and fly to wherever he wants,”

“We can only extradite any foreign citizens to such countries with which we have signed the appropriate international agreements on criminal extradition,” he explained.

Snowden “has not committed any crime” on Russian soil, Putin added. Russian security agencies “have never worked with and are not working with” the former CIA employee, he also stressed.

"Snowden is a free person. The sooner he chooses his final destination, the better it is for him and Russia," Putin said.

(Sources : Russia Today - 25 Juin 2013)
Il y a donc de fortes probabilités pour que M. Kerry soit de nouveau très déçu par le comportement d’Etats souverains qui respectent le droit international. Il est vrai que ce ne sont vraiment pas des façons de se comporter, surtout lorsque l’on a à faire aux USA qui, eux, sont si respectueux de l’ordre international, ainsi que les révélations de  M. Snowden l’ont montré jusqu’à maintenant. Rassurez-vous, chers lecteurs, il y en a encore beaucoup d’autres à venir, toutes aussi sensationnelles que celles déjà parues qui se résument pour le moment à ceci :

- 5 Juin : le Guardian révèle (ici) un ordre secret émanant du Foreign Intelligence Surveillance Court intimant l’ordre à la société Vérizon de fournir tous les enregistrements téléphoniques de plus d’un million de ses clients sur une base journalière, incluant l’heure des appels, leur durée et les numéros de appelés. C’est ce que l’on nomme des metadatas car, supposément, le contenu des conversations n’est pas fourni... Nous leur faisons une confiance aveugle sur ce point, bien entendu.

- 6 Juin : révélation de l’existence du programme PRISM (ici) qui permet à la NSA de collecter toutes les datas enregistrées et conservées (emails, vidéo et chats, pièces jointes, sms ainsi que tous les détails existnts sur les réseaux sociaux) par les plus grandes firmes de l’Internet sur leurs clients : Apple, Google, Facebook Skype etc...

- 8 Juin : révélation (ici) de l’existence du programme de la NSA nommé « Boundless Informant ». C’est un programme qui analyse et stocke toutes les données collectées par les deux précédents, y compris toutes celles que les membres irréprochables du Très Saint Gouvernement des USA avaient juré, la main sur le coeur et sous serment bien sûr, qu’elles n’étaient pas collectées par respect pour la vie privée des citoyens et bla bla bla... C’est alors que l’on apprend que ce programme ne concerne pas seulement les USA et leurs citoyens mais s’applique aussi à des pays étrangers.

- 12 Juin : Le journal South China Morning Post révèle (ici) que le Très Saint Gouvernement des USA, par l’intermédiaire de la NSA, a tranquillement piraté les données (sms principalement) des clients des compagnies téléphoniques chinoises (Chine continentale et Hong Kong) de téléphone mobile. Snowden déclara alors que ce piratage de masse était couvert par la Foreign Intelligence Surveillance Court.

- 17 Juin : le Guardian révèle (ici) que l’agence d’espionnage britannique (GCHQ) a intercepté les communications des dirigeants réunis aux sommet du G20 de Londres en 2009 en accédant aux données (y compris appels téléphoniques et emails) des laptop et blackberry des diplomates d’Afrique du Sud, de Turquie et de Russie principalement.

- 20 Juin : le Guardian révèle (ici) que la NSA est autorisée à analyser les informations enregistrées « par erreur » (contenu des appels téléphoniques et emails des citoyens US). Qu’ils soient considérés à l’intérieur des frontières des USA où à l’exterieur reste à l’entière discrétion du gouvernment des USA. Cela signifie qu’en réalité la NSA n’a pas besoin d’un juge pour être autoriser à espionner et enregistrer les conversations téléphoniques et emails de citoyens US.

- 21 Juin : le Guardian révèle (ici) que le GCHQ britannique enregistre et stocke toutes les données téléphoniques et d’internet passant par les cables en fibre optique à travers l’Atlantique, particulièrement les données en provenance et à destination de l’Allemagne.

- 23 juin : Le South China Morning Post révèle (ici) que la NSA a piraté les ordinateurs de l’université chinoise Tsinghua, une des meilleures universités dans le domaine de la recherche en Chine. Selon Snowden, les ordinateurs du réseau Hong Kongais de cables sous-marin de fibre optique Pacnet a lui aussi été piraté par la NSA.

Pour inciter la Russie et la Chine a extrader M. Snowden, Kerry a donné un argument de poids :

« I would urge them (Russia and China) to live by the standards of the law because that's in the interest of everybody ».

Ben voyons !
Respectons la comme les USA le font eux-mêmes. Gageons que le Président Poutine et le Président chinois ont pris un certain plaisir à « décevoir » le pauvre Kerry.

Pendant ce temps l’Ecuateur examine la requête d’asile de Snowden pour des raisons « humanitaires ». Quand on sait comment finissent ceux qui s’attaquent au Leviathan Big Brother US, il y a de quoi s’inquiéter sur le sort de Snowden s’il était extradé dans son pays d’origine. On ne le reverrait pas.
Le journaliste Glenn Greenwald, celui par qui le scandale est arrivé, risque lui aussi de voir sa tête mise à prix. En effet il semblerait que Washington soit en train d‘étudier la possibilité d’inculper Greenwald pour avoir publié les documents fournis par Snowden. Bien entendu il s’agirait là de la plus grave attaque contre le métier de journaliste qu’il y ait eu depuis longtemps puisque cela reviendrait en pratique à interdire aux journalistes de faire leur métier qui est de servir en théorie de contre pouvoir face au pouvoir politique. C’est à dire ce que fait précisément Greenwald, mais ce que ne font pas l’écrasante majorité des journaleux aux ordres. C’est peut-être la raison pour laquelle il semble qu’on ait perdu l’habitude de ce que peut-être un vrai journaliste comme Greenwald qui n’hésite pas à courir des risques en s’attaquant à l’état et aux abus qu’il commet.

Greenwald raconte dans un interview un incident troublant mais nullement étonnant de la part du Très Saint Gouvernement des USA :

“I would be shocked if the US government were not trying to access the information on my computer,” Greenwald said. “I carry my computers and data with me everywhere I go.”

Elsewhere in his interview with Lake, Greenwald explained that one potential lapse almost led to the loss of the intelligence.

“When I was in Hong Kong, I spoke to my partner in Rio via Skype and told him I would send an electronic encrypted copy of the documents,” Greenwald said. “I did not end up doing it. Two days later his laptop was stolen from our house and nothing else was taken. Nothing like that has happened before. I am not saying it’s connected to this, but obviously the possibility exists.”


Mais Snowden, bien au courant des dangers qu’il courre, a pris ses précautions pour que les documents qu’il a en sa possession puissent être publiés s’il lui arrivait « quelque chose » (personne n’y pense bien sûr).

Snowden “has taken extreme precautions to make sure many different people around the world have these archives to insure the stories will inevitably be published,” Greenwald said. He added that the files are “highly encrypted” and corresponding passwords to render them readable have not yet been distributed.

According to Lake, Greenwald said, “if anything happens at all to Edward Snowden, he told me he has arranged for them to get access to the full archives.” Greenwald previously claimed that Snowden provided him with the archives of "thousands" of documents, dozens of which he considered to be newsworthy.


De très nombreux autres documents seront publiés au cours des mois qui viennent. Le Très Saint Gouvernement des USA, qui n’a absolument rien à se reprocher mais tout de même..., le sait parfaitement sans savoir exactement ce qu’a emporté Snowden. D’où la panique qui se traduit par son agressivité et ses démarches absurdes pour récupérer Snowden coûte que coûte. Mais cela n’empêchera plus de nouvelles révélations. La boite de Pandore est ouvert et il est même probable que cela servira d’exemple à d’autres hommes que Snowden, Assange où Bradley Manning qui se lèveront à leur tour et dénonceront l’imposture et l’horreur du système.
C’est en tout cas ce que pense le grand reporter Pepe Escobar :

“Definitely, we’re going to have a collection of Assanges, Mannings and Snowdens from now on, especially from the US tech geeks who are extremely uncomfortable with this Orwellian panopticon surveillance thing: not only in the US as we’ve seen some revelations on Britain as well. It is an Anglo-American thing. Of course everybody is involved in cyber wars, but the forefront is the US,”.
Nous ne savons pas si cela suffira, nous en doutons en réalité, mais nous pouvons au moins espérer que ce genre d’individu, ces héros d’aujourd’hui qui luttent seuls contre ce monstrueux panopticon global, inspireront les autres et les réveilleront à leur tour. Si ce que révèlent Snowden, Assange, Mannings et les autres sur la perversité du système n’est pas suffisant pour secouer les populations, alors il n’y a pas d’espérance à avoir.

Dans ce cas, M. Kerry et ses collègues en imposture et en infamie peuvent dormir tranquilles. Et il arrivera un jour où M. Kerry ne sera plus jamais déçu car les Snowden du futur, si tant est qu’il y en ait encore, lui seront livrés immédiatement sous les applaudissements des foules en délire.

Mais pour le moment, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Olivier Delamarche et les guignols de la FED...


samedi 22 juin 2013

Turquie : quand le mirage s'évanouit...

Cela fait maintenant plusieurs semaines que les protestations se succèdent en Turquie, à Istanbul, certes mais aussi à Ankara et dans d’autres villes du pays.
On y a vu beaucoup de gaz, de cannons à eau, de manifestants brutalement traités par la police ; on a beaucoup entendu le PM Erdogan traiter les manifestants de « terroristes », rien que çà !, et menacer ces derniers de prison et autre outils démokratiques, que les adeptes de ces respectables régimes politiques aiment à utiliser lorsqu’on a le malheur de s’opposer à eux. A noter que ces même « outils » deviennent immédiatement insupportables et synonymes de tyrannie, dictature et bla bla bla, lorsqu’ils sont utilisés par des régimes qui ne portent pas l’estampille politiquement correcte précédemment évoquée.

Souvenons-nous de ce que ce même Erdogan déclara à propos du Président Syrien lorsque ce dernier tenta de s’opposer à la révolte organisée par les Frères Musulmans de son pays (soutenus par le Qatar, les Saoudiens et la Turquie) afin de renverser le régime syrien.

Bien, passons.
Depuis quelques semaines c’est donc au tour d’Erdogan de faire face au mécontentement de son peuple. Tout au moins une grande partie de ce dernier.
Pourquoi ce mécontentement ?

Tout d’abord il est bien évident que cette fureur contre Erdogan et son parti, l’AKP, ne s’est pas déclenché à cause de quelques arbres où d’un shopping mall de plus, bien que cette histoire de mall soit révélatrice à plus d’un égard de ce qui se passe en Turquie depuis dix ans. Nous y reviendrons.
La véritable cause de cette révolte est hautement symbolique : c’était la volonté d’Erdogan de détruire le Centre Culturel Mustapha Kemal et de démonter le monument qui lui est dédié sur cette même place. Pourquoi faire ? Pour y construire une mosquée.

C’est un symbole très fort qui reflète bien ce qui se produit en Turquie depuis dix ans. Cela est également le reflet de la volonté d’Erdogan de faire table rase de l’héritage de Kémal Ataturk en faveur d’un retour à une néo-ottomanisation du pays, c’est à dire une islamisation de la société turque au détriment de la sécularité établie par Kémal Attaturk précisément. D’où le symbole de la Place Taksim qui a soudain coalisé tous les segments séculaires de la société turque contre Erdogan et sa politique de déconstruction de l’oeuvre de Mustapha Kémal.

Unlike Davutoglu’s claim, the ongoing Turkish uprising has nothing to do with some illegitimate groups trying to undermine public order, attack the police, and destroy public and private property. This is a spontaneous, civil and politically unaffiliated movement of diverse groups of people who are fighting for human dignity against an increasingly authoritarian party aiming to regulate social, economic, and private life as it pleases. The party is pushing for a conservative Islamic lifestyle, threatening in particular women and youth, and criminalising and imprisoning opposition groups ranging from seculars to Kurds, socialists, and trade unionists. Although the mainstream media argues that this is essentially a secular and amorphous middle-class movement, what connects these diverse groups is that the majority of their members need to sell their labour power to live.
(Sources : The Takshashila GCCP - 22 Juin 2013 - Sabri Oncü)

Bien entendu le mécontentement grandit depuis dix ans, c’est à dire depuis qu’Erdogan est arrivé au pouvoir et à entrepris son oeuvre d’ottomanisation de la Turquie. Cela s’est fait principalement par le biais des attaques répétées et systématiques contre l’armée qui était le rempart crée par Ataturk pour garantir la sécularisation et l’europeanisation du pays. Ces attaques multiples contre l’armée (sous les acclamations enthousiastes des bobos occidentaux laïcs), sous divers prétextes, furent indispensables pour l’affaiblir et lui ôter toute possibilité et toute velléité de s’opposer aux plans d’Erdogan et de son parti.

At one time, Mustafa Kemal, with the support of the army, purged Turkey of any attributes of a «Muslim state» and turned the core of the former feudal Ottoman Empire into a Europeanized secular country. According to Atatürk's precepts, the army was the buttress of the secular authorities and their protector against Islamization.

Erdoğan has devoted all 10 years of his administration to depriving the army of its cementing role in society, replacing the officer corps with imams. In recent years there has been a growing «epidemic» of dismissals, criminal cases and scandals in connection with Turkish officers and generals, who have been accused of attempting coups d’état, corruption and much more.

(Sources : 21 Juin 2013 - Dmitri Sedov)

Cette politique néo-Ottomane est un mélange de nationalisme et d’islamisme, branche sunnite bien évidemment. Mais n’oublions pas le côté économique qui joue un rôle très important, et sans lequel Erdogan n’aurait pas été réélu trois fois de suite.

Car Erdogan, que de nombreux observateurs accusent d’être membre des Frères Musulmans, partage en tout cas avec ces derniers, outre leur détestation de la laïcité, leur pragmatisme économique qui leur font promouvoir le néo-libéralisme dés qu’ils le peuvent (ce qui explique, entre parenthèse, pourquoi de si nombreux occidentaux sont devenus si friands de ces islamistes néo-libéraux, l’argent n’ayant pas d’odeur comme on sait). Cette copulation effrénée du néo-libéralisme et de l’islamisme n’est pas unique à la Turquie ; il suffit de voir ce qui se passe au Qatar où en Egypte pour s’en convaincre. Les deux font très bon ménage.
En Turquie, les prouesses supposées de l’un ont permis à l’autre de se développer en achetant des voix grâce à l’argent engrangé par les succès du premier (néo-libéralisme). Ce qui engendre de ténébreuses affaires de népotisme et de corruption, comme c’est le cas pour cette histoire de Taksim Square où le contrat du mall projeté était attribué au beau frère d’Erdogan...

En effet, la politique économique d’Erdogan lui a valu les acclamations dithyrambiques de toute l’oligarchie occidentale, saluant les « performances économiques » de la Turquie etc... Cela a duré dix ans, jusqu’à aujourd’hui. La Turquie, modèle économique pour tous ses voisins, dont la Syrie au premier chef etc...
Le problème de tout cela est que ce soit disant modèle économique était un mirage  alimenté par la dette immodérée ; il est désormais en train de se dissoudre dans l’acide de la réalité économique, au fur et à mesure que les facilitées de crédit à taux bas s’évanouissent sous la pression de la crise systémique générales qui grandit à vue d’oeil, entrainant le monde dans la spirale infernale, y compris les fameux pays émergents, dont le Brésil.

The AKP economic miracle of the past decade stands on two pillars; first, on the fuelling of consumption through excessive credit. The driving force behind the country’s recent economic growth has been nothing but a spectacular rate of credit expansion, which reached 30% for households and 40% for businesses in 2011. Secondly, rent extraction through privatisation of the commons—from land to public enterprises, and spaces and buildings to natural resources – has been another pillar of the economy under AKP rule. Indeed, Gezi Park that triggered the ongoing rebellion is the latest example of attempted privatisation of the commons.
(Sources : The Takshashila GCCP - 22 Juin 2013 - Sabri Oncü)

Une fois encore, toute cette soit-disant « croâssance » économique ne reposait que sur une montagne de dettes alimentée par les taux artificiellement bas, comme partout ailleurs.

Neither of these strategies is sustainable. Further, not only are households in significant debt—with a debt to disposable income ratio of about 45% in 2011—but also the corporate sector.[6] Although the AKP takes pride in having paid the last installment of its debt to the International Monetary Fund (IMF), Turkey has borrowed increasingly more in the international financial market during its reign, shifting the foreign debt burden from the public to the private sector.

While the total foreign debt stock of Turkey in 2002 was $130 billion with 67% owed by the public sector, the foreign debt stock in 2012 was $337 billion with 67% owed by the private sector. In addition, while only 13% of the total foreign debt stock was short term in 2002, the short-term debt constituted 30% of the total foreign debt stock in 2012. More importantly, 88% of the short-term debt belonged to the private sector, and 66% of it belonged to the private financial sector in 2012.

(Sources : The Takshashila GCCP - 22 Juin 2013 - Sabri Oncü)

Ce qui se passe en Turquie aujourd’hui  n’est qu’un début car la situation économique va empirer et ne permettra plus à l’AKP d’acheter la paix civile comme cela fût le cas depuis dix ans. Désormais Erdogan et son parti devront faire face non seulement à leurs opposants « kemalistes » mais aussi au mécontentement grandissant de ceux qui, jusqu’à maintenant, s’étaient tenus tranquilles en raison des soit-disant prouesses économiques de l’AKP. Apparemment ils ne sont pas prêts avec cette bonne grâce « demokratique » que recommandait pourtant si fortement Erdogan à son voisin syrien (ici, ici, ici).
Désormais il va falloir payer la facture. Mais personne n’est solvable.

Pour Erdogan il est possible que ces événements n’aient définitivement scellé ses ambitions de devenir Président après avoir modifier la Constitution afin de transformer la Turquie en régime présidentiel. La grogne monte et l’armée observe dans l’ombre.

Cela se traduira politiquement et socialement dans les faits, n’en doutons pas.
Comme au Brésil.
Comme ailleurs.

Bientôt.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 19 juin 2013

Syrie : le général Dempsey contre une intervention.

Mercredi dernier s’est tenu à la Maison Blanche une réunion entre apparatchiks du gouvernement US à propos, notamment, de la situation en Syrie (article bloomberg).
Il semblerait que Kerry, le Secrétaire d’Etat que toute la presstitute considère comme une « colombe » et bla bla bla, ait fortement réclamé une intervention de l’aviation US afin que cette dernière bombarde les aéroports syriens pour de détruire les forces aériennes du gouvernement.

Le général Dempsey, le Chef d’Etat Major de l’armée US, a alors mis les points sur les I en précisant à nouveau la position du Pentagone à propos de la situation en Syrie, qui s’oppose frontalement aux velléités d’intervention des politiciens US va-ten-guerre, irresponsables et corrompus. A ce sujet, d’ailleurs, il est toujours bon de rappeler combien les militaires occidentaux en général tentent de contenir les ardeurs guerrières à caractère promotionnelles, et donc démagogiques, voire dogmatiques, des politiciens médiocres et sans scrupules qui nous gouvernent. Le meilleur exemple reste l’action du Pentagone, et particulièrement de l’US Navy, pour résister aux volontés d’attaque de l’Iran par le duo Busch-Cheney en 2007-2008, ce qui permit d’éviter une guerre qui aurait provoqué un désastre encore plus grand que l’aventure irakienne. C’est dire.

Mercredi dernier, donc, le Général Dempsey s’est opposé à Kerry la colombe :
- Il demanda quels étaient les plans post-frappe aérienne du Secrétaire d‘Etat, s’il y en avait (il n’y a en a aucun bien sûr) et il déclara que le Departement d’Etat ne comprenait pas bien toute la complexité qu’impliquait une telle opération (c’est le moins qu’on puisse dire).
- Dempsey affirma qu’il ne s’agissait pas de larguer quelques bombes où d’envoyer quelques missiles comme çà, mais que pour sécuriser le ciel syrien, c’est à dire neutraliser le système de défense sol-air syrien, cela nécessiterait au moins 700 sorties aériennes de la part de l’US Air Force. Et cela sans compter les S300 que les Russes ont envoyé, vont envoyer où n’enverront jamais. De plus cela impliquera d’accepter des pertes importantes du côté US.

Face aux pseudos arguments hypocrites à consonance romantique de Kerry (toujours les mêmes, répandus dans tout le monde occidental et concentrés comme un bacille de peste bubonique sous le terme "interventionnisme humanitaire"), Dempsey se montra inflexible : sans une stratégie d’entrée, une stratégie de sortie, bref sans un plan d’ensemble pour une intervention de ce genre qui prendrait en compte toutes les conséquences qu’une telle action entrainerait (intervention russe et iranienne, embrasement du MO en entier, flambée du pétrole), Dempsey campa sur ses positions fermement : impossible d’envisager une intervention telle que voulue par Kerry et sa coterie de guerriers en chaise roulante mentale du Département d’Etat.

Il est certain que la position du Pentagone et de son chef, le général Dempsey, rejoint celle d’Obama ; pour le moment en tout cas.
Pourtant deux jours après était annoncé la décision que les USA allaient livrer des armes aux terroristes et autres « rebelles ». Malgré les glapissements enthousiastes de la presstitute, il est passé pourtant relativement inaperçu que l’annonce de livraison des armes en question ne concernait que des armes légères et des munitions et qu’il ne fut pas question d’une intervention quelconque, sans parler que l’éventuelle « no fly zone » fût explicitement rejetée par la Maison Blanche.
La réalité est qu’Obama se sentit obligé de lâcher un peu de leste face aux pressions exercées sur lui tant par les « faucons » démocrates et républicains, que par les états alliés : lisez France et Angleterre, Qatar et Arabie Saoudite etc... 
Comme toujours, cette position mi figue mi raisin mécontenta tout le monde : les anti intervention et les interventionnistes de tous bords.

Un autre point intéressant dans cette réunion, c’est la croyance superstitieuse toujours bien implantée dans les cervelas de nos politiciens : que la force aérienne puisse faire une différence dans ce type de conflit. Hors on sait que l’armée syrienne use peu de son aviation contre les terroristes car ce n’est pas un type de conflit où l’aviation peut être efficace, à l’exception de certaines situations bien spécifiques. C’est précisément pour cette raison que l’armée syrienne a dû passer par une formation accélérée aux combats de guérilla, urbaine notamment, de type G4G et non pas de type conventionnel auquel elle avait été habituée. C’est d’ailleurs à partir du moment où l’armée syrienne s’est réformée qu’elle a pu remporter les succès que l’on sait et qui se poursuivent encore aujourd’hui, même si la presstitute n’en parle pas. Le Hezbollah, lui aussi, est un maitre dans l’art de la guérilla et du G4G, comme il l’a déjà montré en 2006 face à Israël. Dans ces conditions les armements aériens hors de prix ne sont pas aussi efficaces ni décisifs que les rêveries des politiciens occidentaux ne le voudraient.

Pour résumer voilà ce que le général Dempsey a dit Mercredi dernier : c’est soit une intervention majeure type Irak, planifiée à l’avance en prenant en compte toutes les conséquences catastrophiques qui en découlerait (guerre générale au MO, intervention russe et iranienne, flambée des prix du pétrole etc...), soit rien du tout. A la rigueur quelques livraisons d’armes aux rebelles pour satisfaire les marchands de canons souscripteurs de campagnes électorales, apaiser les faucons et rassurer les alliés sur notre « engagement » pour la démokracie, la liberté, l’humanitarisme et bla bla bla. En sachant que cela ne changera rien sur le terrain.


Ah, et puis un détail : si on opte pour une intervention majeure il faudra songer à payer car avec les restrictions budgétaires en cours l’armée US n’a plus les moyens d’aller s’amuser en Syrie avec le matériel nécessaire pour ce genre d’opérations.

A bon entendeur salut !

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Philippe Béchade : il n'y a aucune amélioration économique !


vendredi 14 juin 2013

Syrie ; les USA aideront les rebelles : bla bla bla bla...

Finalement, le gouvernement démokratique des USA a décidé soudainement que l’Armée Syrienne avait utilisé du gaz sarin plusieurs fois au cours des combats l’opposant aux terroristes étrangers soutenus par l’Occident et ses alliés démokrates saoudis et qataris.

Le problème de cette déclaration c’est que tout le monde sait parfaitement qui a utilisé du gaz, bien qu’en petite quantité : ce ne sont pas les troupes syriennes mais nos alliés terroristes équipés, financés et soutenus à bout de bras par ces grands parangons de démokratie que sont nos meilleurs alliés, le Qatar et l’Arabie Saoudite.
A part la France et la Grande Bretagne, le monde entier sait parfaitement que cette histoire de gaz sarin est tout aussi fantaisiste et mensongère que ne le fût en son temps celle des armes de destruction massives de Saddam Hussein.

Même le Secrétaire général de l’ONU a déclaré qu’il s’opposait à l’envoi d’armes aux « rebelles » et qu’il remettait sérieusement en cause l’affirmation selon laquelle ce seraient les troupes syriennes qui auraient utilisé du gaz :

"the validity of any information on the alleged use of chemical weapons cannot be ensured without convincing evidence of the chain-of-custody."
Ban Ki Moon
Bref personne n’y croit.

Mais pourquoi agir de la sorte, au moment où les troupes gouvernementales sont en train d’attaquer les positions des terroristes à Alep et qu’il apparait qu’elles ont de bonnes chances de chasser ces derniers de la ville comme cela fût fait il y a deux semaines à Qusayr ?
Pourquoi déclarer aujourd’hui que l’on va « aider » les « rebelles » alors que tout le monde sait que les seuls groupes combattants efficaces en Syrie sont ceux d’Al Qaéda et du front Al Nusra ; alors que la supposée Armée Syrienne Libre n’a aucun crédit sur le terrain et que son supposé commandant en chef, Idriss, n’a aucune autorité sur le terrain ; alors que l’opposition syrienne est tellement divisée qu’elle semble incapable de se mettre d’accord pour envoyer une délégation au sommet de Genève organisé par la Russie et les USA. Il est même probable que ce dernier n’ait pas lieu faute de délégués de l’opposition capables de représenter toutes ses composantes...

However, the members are still deadlocked over picking a leader and forming an interim government, one of the main reasons for a delay in U.S.-Russian plans for a peace conference in Geneva next month. Once hyped as a last-ditch effort for a political transition, the peace conference now looks increasingly unlikely, especially with the new chemical-weapons charges.
Behind the scenes, U.S. officials are exasperated with the coalition members, but very little of the frustration bubbles up publicly.

(Sources : Mc Clatchy - 14 Juin 2013)
La presstitute a fait de la déclaration de la Maison Blanche une chose sensationnelle qui allait changer le cours des choses (ahahah). Il semblerait pourtant que la réalité ne soit pas tout à fait à la hauteur des fantasmes des hystériques de type Mac Cain et compagnie :

“The president has made a decision to provide the Syrian opposition with military items that can increase their effectiveness on the ground, but at this point it does not include things like guns and bullets,”
(Sources : The Daily Beast - 13 Juin 2013)

« But at this point it does not include things like guns and bullets »
Nous sommes loin des flots d’armement dont les apprentis guerriers de tous poils rêvent depuis si longtemps. Quant aux rumeurs d’intervention sous forme de zone d’exclusion aérienne, on ne voit pas très bien ce que cela changera sur le terrain, et ce d’autant plus que la rumeur prétend que cette zone d’exclusion aérienne serait établie au Sud, le long de la frontière jordanienne, sur une profondeur de 25 miles ; c’est à dire d’aucune utilité pour sauver Alep et empêcher la reprise du Nord du pays par le gouvernement. Que cela permette de protéger la Jordanie contre des islamistes chassés de Syrie, certes. Mais rien de plus dans ces conditions précises.

Cela dit toute cette histoire de livraison d’armes est contradictoire car d’autres sources gouvernementales assurent que des armes seront livrées mais uniquement des armes de poing et des munitions.

After confirming that Syrian president Bashar al-Assad used chemical weapons against rebels in the country’s bloody civil war, the U.S. has agreed to begin sending small arms and ammunition, officials said Thursday. The aid will be coordinated by the CIA and could expand to include anti-tank weapons, but the administration remains divided over how far to go. 

Dans tous les cas de figure, qu’il s’agisse d’aide non létale où d’armes de poing avec munitions, il est plus que probable que cela ne changera rien sur le terrain, à supposer qu’il existe encore un terrain où ces armes seront utilisées lorsqu’elles arriveront à destination. Si elles arrivent jamais. Car si les troupes gouvernementales reprennent Alep dans les semaines qui viennent, il est probable que l’aide, qu’elle quelle soit, ne servira plus à rien faute de combattants.

Experts said that the administration may not be moving quickly enough to save Aleppo, considering the slow pace of its decision making and the even slower pace of its implementation of previous decisions to give increased assistance to the struggling rebels.

Contrairement à ce que raconte Idriss et son état major d'opérette, ce ne sont pas les armes qui feront une différence mais les hommes. Car l’opposition et les terroristes étrangers manquent d’hommes et la récente victoire de l’armée syrienne à Qusayr n’a pas arrangé la situation à ce niveau là. De plus, sur le terrain, nous savons également que les armes fournies par les Qataris et les Saoudiens tombent immanquablement dans les main d’Al Qaéda et consort, revendues par nos braves « rebelles », où simplement partagées avec des combattants autrement aguerris et efficaces que nos chers protégés. Ce qui explique les hésitations des Américains à livrer des armes aux rebelles puisqu’ils savent bien ce que ces derniers en font. Quant aux missiles sol-air demandés naïvement par Idriss, personne n’a envie de les retrouver détournés et utilisés contre des vols commerciaux de compagnies occidentales.

Autant dire que les fameuses armes, sans parler d’une intervention directe, ne sont pas encore à l’ordre du jour en dépit de toutes les déclarations ronflantes de la Maison Blanche et des cris d’hystérie des « interventionnistes » et autres « humanistes » en goguette.
De plus il suffit de poser la seule question valable pour se rendre compte de la vacuité de ses déclaration et des réactions qui s’en sont suivies :

A qui envoyer les fameuses armes ? 
Il n’y a que trois possibilités :

- A l’opposition politique qui ne représente personne à part elle-même ?
- A l’armée syrienne libre qui n’a pas d’efficacité sur le terrain, sauf lorsqu’elle est noyautée par les islamistes étrangers à qui elle donne où vende les armes qu’elle reçoit des saoudiens et des qataris ?
- Aux seuls combattants valables sur le terrain, c’est à dire les islamistes d’Al Qaéda et Al Nusra ?

La réponse à cette question montre le dilemme insoluble dans lequel se trouvent les occidentaux et les qataro-saoudiens. A cela s’ajoute désormais la fin de l’aide active de la Turquie aux rebelles, et bien entendu la quasi impossibilité d’une participation quelconque de ce dernier pays à une action contre la Syrie.

Voilà donc ces belles déclarations martiales de la Maison Blanche pour ce qu’elles sont : un écran de fumée destiné à masquer le désarroi, l’impuissance et l’impasse de la situation des Occidentaux face à cette question syrienne. C’est aussi une manière de rassurer nos alliés du Moyen-Orient qui se posent actuellement beaucoup de questions sur l’utilité de leur alliance avec les USA. Nous pensons principalement à L’Arabie Saoudite mais aussi aux Israéliens. Ils ont d’ailleurs bien raison de se poser des questions à ce sujet.

Nous parions donc toujours que l’Occident ne fera rien et qu’il n’y aura pas d’intervention de quelque sorte que ce soit de la part des Occidentaux en Syrie qui n’en n’ont de toute manière ni les moyens ni l’envie.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

lundi 10 juin 2013

Edward Snowden : celui qui voulait être libre.

L’homme, jeune (29 ans), est à l’origine des « fuites » à propos de l’effroyable « architecture d’oppression » bâtie par le NSA grâce à l’espionnage systématique de tous (portrait ici). Ce système est connu sous le nom de PRISM et ne connait aucune limite dans son action, selon les propres mots de Snowden : « They are intent on making every conversation and every form of behaviour in the world known to them ». Snowden est un ancien employé de la CIA, du NSA ainsi que de firmes travaillant pour ce même NSA. Il connait donc très bien ce dont il parle et ce d’autant plus qu’il est lui-même un programmateur informatique d’un niveau élevé, une des raisons pour lesquelles il fut recruté par le NSA. Il s’est réfugié à Hong Kong après avoir transmis au Guardian ces renseignements qui font tant de bruit aujourd’hui. Snowden a accordé une interview en décidant de dévoiler son identité (ici).

« Le NSA a construit une infrastructure (d’espionnage) qui lui permet d’intercepter pratiquement tout ce qu’il veut. Grâce à cette capacité, la plus grande partie de toutes les communications humaines sont automatiquement intégrées et enregistrées dans le système sans aucune recherche spécifique. Si je veux connaitre votre email où le numéro de téléphone de votre femme, tout ce que j’ai à faire est d’utiliser les données disponibles. Je peux obtenir vos emails, mots de passe, enregistrement téléphoniques, transactions par cartes de crédit etc... »

Personne n’est à l’abri de ce programme d’espionnage qui inclut virtuellement toute la population US mais qui déborde très largement sur tous les pays étrangers où se trouvent une ambassade US et une cellule du NSA où de la CIA. En cas de besoin. A cet égard, parmi les documents révélés par Snowden, se trouve une carte du monde sur laquelle les pays sont recouverts de couleurs différentes, allant du rouge au vert foncé, indiquant le degré d’espionnage auxquels ils sont soumis. Ce qui est révélateur, c’est que les USA eux-mêmes figurent au même rang que la Chine et ... l’Allemagne (couleur jaune) après l’Inde, Égypte (couleur orange foncée) et l’Iran, le Pakistan et Israël (rouge).


Mais ces activités d’espionnage ne peuvent pas se faire sans la participation des sociétés que l’on nomme les PRISM nine et qui incluent : APPLE, GOOGLE, MICROSOFT, YAHOO, FACEBOOK, AOL, PALTALK, SKYPE, YOUTUBE. Ces sociétés US ont autorisé, semble t’il, à la NSA un accès direct à toutes les données digitales contenues sur leurs propres serveurs concernant leurs clients, à les enregistrer et à les conserver systématiquement pour une durée de temps illimitée: audio, vidéo, emails, photos, documents en attachement, ainsi que savoir où et à quoi on tel où tel s’est connecté, combien de temps a duré la connection et ce qui s’y est fait.

« Every day, collection systems at the National Security Agency intercept and store 1.7 billion e-mails, phone calls and other types of communications
(Sources : Washington Post - 19.07.2010)

Voir ici l'article du Washington Post à propos de ce système de surveillance général devenu fou et totalement hors de contrôle.

C’était il y a deux ans. Aujourd’hui le système a été largement perfectionné :

« the NSA is collecting some 100 billion 1,000-character emails per day, and 20 trillion communications of all types per year.»
(Sources - Willima Binney, ex chef du renseignement du NSA - Juin 2013)

Edward Snowden a décidé de révéler ce qu’il savait en toute conscience de ce que cela allait lui apporter comme problèmes (voir à cet égard l’histoire de Bradley Mannings), y compris la possibilité de se voir éliminer d’une manière où d’une autre, comme cela arrive souvent, notamment aux deux inspecteurs du FBI qui enquêtaient  récemment avec un peu trop de zèle sur l’attentat de Boston.

Guardian : Que pensez-vous qu’il va vous arriver désormais ?
ES : rien de bon

G : Pourquoi Hong Kong ?
ES : Je pense qu’il est vraiment tragique qu’un Américain soit obligé de se réfugier dans un endroit réputé moins libre (sous entendu que les USA). Pourtant Hong Kong a une réputation de liberté malgré la République de Chine. HK a une grande tradition de liberté d’expression.

G : Pensez-vous que vous finirez très probablement en prison ?
ES : Je n’aurais pas pu faire ce que j’ai fait sans avoir accepter le risque de terminer en prison. Vous ne pouvez pas vous opposer à l’agence de renseignement la plus puissante du monde sans accepter les risques qui lui sont liés. S’ils veulent vous avoir, avec le temps ils vous auront.


Ce pessimisme apparent, qui n’est au fond que du réalisme, quand à ce qui l’attend, est confirmé par un autre ex-membre d’une agence de renseignement (Annie Machon du MI5) passée de l’autre côté de la barrière en ayant le courage de dénoncer publiquement les agissements illégaux de l’agence à laquelle on appartient et les dangers que ces derniers font courir à ses concitoyens (interview sur RT ici). Elle aussi confirme que les raisons qui l’ont poussé à agir contre le MI5 sont les mêmes que celles qui ont provoqué l’acte de Edward Snowden.

RT: Why do you think he has done it?
AM: Well, because what the NSA is doing is turning the USA and by de-facto the rest of the world into a Big Brother surveillance state. As soon as you get into this situation where the nuts and bolts with the internet, like Google, Facebook and all, a  system that we all use can be used to spy on us whether those companies know it or not, means that we have no privacy whatsoever. And once we have no privacy on the internet we then lose any sense of freedom to express ourselves openly. We lose our freedom to download information and ingest information openly. So we lose free society. Free thought requires free media.

(Sources : RT - 9 Juin 2013)

En réalité, de nos jours, l’un des problèmes les plus graves auxquels nous ayons tous à faire face, et ce dans n’importe quel pays, c’est la course folle et nihiliste des états à toujours plus de pouvoir et de contrôle sur leurs citoyens, sous n’importe quel prétexte : mais généralement c’est pour notre bien, et plus particulièrement pour protéger « notre sécurité ». C’est d’ailleurs ce qu’à indiqué l’ex sauvenr de l’humanité, Prix Nobel de la Paix pour justifier les agissements injustifiables de la monstruosité bureaucratique nommée NSA :

« On ne peut pas avoir 100% de sécurité en ayant 100% de vie privée ».

Le problème est que lorsque l’on veut vivre à 100% en sécurité, on finit par survivre à 100% prisonnier du système chargé de nous procurer cette soit disant sécurité. C’est donc encore une fois une question de choix. Or pour faire un choix il faut encore en être capable, ce qui signifie qu’il faut avoir la liberté de pouvoir le faire. Cette liberté est également la liberté de penser librement et de pouvoir avoir accès aux informations nécessaires pour prendre telle où telle décision. C’est précisément cela qui nous est de plus en plus contestée par nos gouvernements bien aimés à travers le monde.
En fait, il n’y a plus désormais que deux types d’individus : ceux qui acceptent de se laisser dépouiller de leur liberté sans rien faire, en toute conscience où pas, et ceux qui refusent avec toutes les conséquences que cela implique.
Edward Snowden, Bradley Mannings et tous les autres font partie de ces derniers. Massie Machon pense qu’il y en aura encore beaucoup d’autres :

RT: And now, after Snowden, do you think we are going to see more?
AM: Of course. This happens time and time again. And as the powers of the state and corporative state become greater people will become more concerned about civil liberties not just within their own countries but also the implications around the world: what happens in Syria, or Libya, or the Middle East or Central Asia? People are worried about this, the implication.
So I think normal young people within the intelligence agencies are going to think: Well, actually we are doing this for good reasons not bad reasons. And they will speak out.

(Sources : RT - 9 Juin 2013)

Nous ne partageons pas son optimisme. Cela dit même si ce dernier s’avérait exact il faudrait encore que cela puisse ébranler le système suffisamment pour le mettre à bas. Nous n’y croyons pas car pour cela il faudrait un réveil beaucoup plus général. Il suffit de voir l’apathie universelle qu’à suscité le cas tragique de Bradley Mannings pour s’en convaincre. Julian Assange est un autre exemple. Et nous craignons fort que celui de Edward Snowden ne vienne confirmer l’effroyable indifférence de la grande majorité à leur situation de prisonniers du système qui est chargé de leur sécurité. Comme souvent d’ailleurs, les organisations chargées de défendre une population quelconque finissent toujours par appliquer les méthodes qu’elles utilisent contre leurs ennemis extérieurs contre leur propre population. C’est ce qui se produit aujourd’hui aux USA et ailleurs.

Edward Snowden, quand on lui a demandé pourquoi il avait fait ce qu’il a fait, et ce en dépit des risques énormes que cela impliquait pour lui, a répondu ceci :

« Je ne veux pas vivre dans une société qui fait ce genre de choses (espionnage général etc). Je ne veux pas vivre dans un monde dans lequel tout ce que je peux faire où dire est enregistré. Ce n’est pas quelque-chose que je suis disposé à supporter où à accepter. »
(Sources : The Guardian - 9 Juin 2013)

Les choses ne pourront changer que lorsqu’il deviendra insupportable à la majorité de survivre dans la prison que devient leur propre pays ; quand il leur sera insupportable de survivre dans un monde dans lequel tout ce qu’ils disent et tout ce qu’ils font est enregistré. Ce jour là, cela changera.
Pas avant.

Et vous, chers lecteurs, vous est-il insupportable de survivre dans un monde dans lequel tout ce que vous dites et tout ce que vous faites est enregistré pour être éventuellement utilisé plus tard contre vous lorsque vous serez devenus à votre insu hors la loi ?

Vous n’avez rien à vous reprocher, dîtes-vous ?
Cela n’a aucune importance car c’est ce qu’on vous reprochera à vous qui importera grâce ce qu’ils auront enregistré sur vous pendant des années : cela leur fournira les preuves à charge dont ils auront besoin pour vous condamner alors que vous n’aurez toujours rien à vous reprocher. 

Comme l'explique Edward Snowden, ce jour là il sera trop tard.

"Because even if you’re not doing anything wrong you’re being watched and recorded. And the storage capability of these systems increases every year consistently by orders of magnitude … to where it’s getting to the point where you don’t have to have done anything wrong. You simply have to eventually fall under suspicion from somebody – even by a wrong call. And then they can use this system to go back in time and scrutinize every decision you’ve ever made, every friend you’ve ever discussed something with. And attack you on that basis to sort to derive suspicion from an innocent life and paint anyone in the context of a wrongdoer."

Ne vous méprenez pas, chers lecteurs : aujourd’hui la seule différence qui compte réellement entre les habitants de Cochon sur Terre, c’est ceux qui acceptent ce système de coercition et ceux qui ne l’acceptent pas et qui s’y opposent. Tout le reste n’est que du bavardage sans importance.

Il y a un camp qui ne contient qu’une minorité d’individus. Vous savez lequel. Mais c’est celui d’où sortent les héros véritable d’aujourd’hui : les Mannings, les Snowden etc... Et puis il y a l’autre côté : ceux qui acceptent avec reconnaissance leur servitude toujours plus grande.

Et vous, de quel côté êtes-vous ?

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

samedi 8 juin 2013

USA : espionnage pour tous !

Georges Orwell est un minus !
C’est un petit gratte-papier sans imagination. C’est un tout petit rêveur gentillet qui n’a jamais pu comprendre à quel point la réalité dépasserait sa fiction ... en 2013.
Bref c’est un « has been ». En bref il est « dépassé », le progrès ininterrompu dans lequel nous survivons de plus en plus difficilement l’a tout simplement laissé seul sur la case départ.
Allez Georges, va te coucher, nous n’avons plus besoin de toi et de tes visions de doux rêveur optimiste. Nous ne sommes plus en 1984 mais en 2013. Et en 2013, çà ne plaisante pas sur le plan de la ... SECURITE.

Jugez-en, chers lecteurs.

D’après le Guardian de Mercredi dernier (article du remarquable Glenn Greenwald, ici), la société Verizon fût forcée par la «justice US» de transmettre à la NSA (National Security Agency) les « méta données «  téléphoniques de ses clients sur une base quotidienne et récurrente puisque cela se reconduit depuis 2006.

L’ordonnance publiée par le Guardian (ici) est valable pour trois mois, depuis sa date d’émission en avril de cette année jusqu’au 19 juillet. Selon le Washington Post « Un expert de cet aspect de la loi a dit mercredi soir que l’ordonnance semblait être la prolongation de routine d’une ordonnance semblable émise par le même tribunal en 2006. »

Gros scandale.

Grosse « émotion ».

Des cris, des larmes de crocrodiles, des jérémiades à s’ouvrir les veines, les « indignations » de commande habituelles pour de telles « révélations » et bla bla bla... Les zélites républicaines comme démocrates se succèdent sur les plateaux et les micros en tout genre pour jurer leurs grands dieux que non, au grand jamais, personne n’a jamais violé la sacrosainte Constitution, ni les droitsdelhomme, de la femme et de l’enfant-singe ; ils sont tous venus en choeur rassurer le bon peuple américain en lui affirmant la main sur le coeur et les larmes aux yeux qu’il vivait bien toujours dans la plus parfaite démokratie de l’univers et que ses droits, c’est à dire sa liberté de consommer sans entrave, ne sont en aucun cas égratignés par le monstre bureaucratique (NSA) chargé de veiller sur sa ... sécurité.

Ah, nous voici rassurés...

Néanmoins, nous apprenons (personne ne le savait avant cet article du Guardian, c’est juré) que la société Vérizon a 121 millions de clients mais que la branche visée par cet ordre de justice n’en a que 10 millions.
Une paille, vraiment pas de quoi en faire toute une histoire.

Peut-être bien, sauf que Vérizon n’est pas la seule société concernée.

L’accumulation d’une vaste banque de données téléphoniques n’est qu’une partie d’une campagne systématique pour rassembler le plus d’information possible sur tout le monde, citoyens américains et non citoyens. Jeudi 6 juin, le Washington Post a rapporté que la NSA et le FBI (Federal Bureau of Investigation) « sont branchés directement sur les serveurs centraux de neuf société Internet américaines, collectant des enregistrements, des vidéos, des photographies, des courriels, des documents et des journaux de connexion qui permettent à des analystes de retracer avec le temps les mouvements et les contacts d’une personne. »

Selon ce journal, les sociétés qui livrent l’information comprennent Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, Paltalk, AOL, Skype, YouTube et Apple. On doit assumer que le gouvernement a accès à toute communication électronique via Internet et téléphone, y compris le contenu des appels qui n’est pas inclus dans les ‘métadonnées’. Le Guardian a cité Russel Tice, un analyste du renseignement à la retraite de la NSA devenu dénonciateur qui disait « ce qui est en train de se passer est plus étendu et plus systématique que tout ce quiconque avait jamais suspecté ou imaginé. »


Il s’agit tout simplement de l’espionnage systématique de toutes les communications digitales et de leur contenu (quoi qu’on dise) de dizaines de millions d’Américains ; c’est à dire non seulement des appels téléphoniques mais de tout ce qui se passe sur internet, les courriers électroniques (email), les tchat etc... Tout est enregistré et stocké indéfiniment au cas où, un jour, « on » ait besoin de « preuves » contre tel où tel individu pour une raison X. Et ce d’autant plus qu’aujourd’hui n’importe qui peut-être arrêté et mis au secret sans avoir de compte à rendre à personne, c’est à dire sans avoir à donner aucune justification sur les raisons de l’arrestation.

The Washington Post and Guardian report today that the NSA is tapping directly into the central servers of 9 leading U.S. Internet companies – including Microsoft, Yahoo, Google, Facebook, PalTalk, AOL, Skype, YouTube, Apple .. and soon Dropbox – and extracting audio, video, photographs, e-mails, documents and connection logs that enable analysts to track a person’s movements and contacts over time.

Comme l’a confirmé un ancien chef du NSA pendant trente ans, William Binney :

« the NSA is collecting some 100 billion 1,000-character emails per day, and 20 trillion communications of all types per year. »

Tout est enregistré et conservé pendant des années, au cas où on en aurait besoin.

Binney says that if anyone gets on the government’s “enemies list”, then the stored information will be used to target them. Specifically, he notes that if the government decides it doesn’t like someone, it analyzes all of the data it has collected on that person and his or her associates over the last 10 years to build a case against him.  This includes whistleblowers, activists or even government insiders … like the head of the CIA.

Bien entendu tout cet horrible appareillage de surveillance générale de tous en permanence n’est qu’un des aspects d’un ensemble beaucoup plus vaste qui englobe à la fois les programmes de surveillance et d’assassinats par les drones, la surveillance  et l’enregistrement de toute transaction financière par carte de crédit où autre, sans parler des microphones couplés à des vidéos installés désormais dans les bus où encore des microphones et vidéos installés dans les lampadaires des villes...

Et encore bien d’autres petites merveilles technologiques comme on les aime tant par les temps qui courent et qui permettent de nous enchainer toujours plus.
Le plus comique de toute cette horreur c'est que tout cela n'est pas du tout efficace en dépit des sommes astronomiques dépensées pour ce faire :

Russia Today: President Obama has said that the invasion of privacy is done in the name of security, is he right about that? Does mass surveillance help security?
Willaim Binney: No, it doesn’t. In fact it adds more of a problem because what that means, quite simply, is that if you go into a larger database, you get more data back no matter what the query is. It’s like making a query with Google. If you go in with a Google query you can get tens of thousands, or hundreds of thousands or even a million returns. Well, there’s no way you can go through that, all of that, to see what you’re really interested in. So what that does is make them less proficient at doing their jobs.
(Sources : Russia Today - 8 Juin 2013)

Mais rassurez-vous, chers lecteurs, comme l’a dit l’ex-sauveur de l’humanité, prix Nobel de la Paix (ahahah) :

« On ne peut pas vivre à 100 % en sécurité avec 100 % de vie privé ».

Eh oui, c’est bien là le problème ; d’une part ce que nous nommons « vie privée » n’est rien d’autre qu’une partie essentielle de la liberté individuelle, d’autre part vivre à 100 % en sécurité ne relève plus de la vie mais de la survie.
C’est un choix que chacun doit faire.

Prendre le risque de vivre, où survivre sans aucun risque.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 5 juin 2013

Philippe Béchade : le marché action est une bulle causée par la FED uniquement.


Syrie : 70% de la population soutient Assad selon l'OTAN.

Selon un rapport reçu par l'OTAN récemment (Mai 2013), il semblerait que la population syrienne soutienne le Président syrien Bachar Al Asssad à 70 % ; 20 % seraient neutres et seuls 10 % se montreraient hostiles au gouvernement.

Bien évidemment les résultats de cette enquête ne furent pas criés sur tous les toits ni commentés par nos élus si férus de démokratie et si enclins à écouter la voix des populations. Sauf lorsque ces dernières votent comme nos zélites le désirent. C'est grâce au journaliste d'investigation internationalement reconnu, Pepe Escobar, que nous avons eu connaissance de cette enquête aux résultats pour le moins gênants pour nos gouvernants bien aimés.




Western politicos love to shed swamps of crocodile tears about "the Syrian people" and congratulate themselves within the "Friends of Syria" framework for defending them from "tyranny".

Well, the "Syrian people" have spoken. Roughly 70% support the government of Bashar al-Assad. Another 20% are neutral. And only 10% are aligned with the Western-supported "rebels", including those of the kidnapping, lung-eating, beheading jihadi kind.

The data was provided mostly by independent relief organizations working in Syria. The North Atlantic Treaty Organization (NATO) received a detailed report in late May - but, predictably, was not too keen on releasing it.


Ceci dit on peut comprendre que les Syriens ne voient pas d'un très bon œil l'action de nos alliés cannibales, assassins et poseurs de bombes, voire utilisateurs de produits chimiques à leurs temps perdus, qui ravagent leur pays à qui mieux mieux depuis deux ans, pillant tout ce qu'il y a à prendre, sans parler de la destruction d'un patrimoine historique plusieurs fois centenaire.

La démokracie à l'Occidentale vaut bien ... une petite guerre ... et quelques menus sacrifices ...

Mais pour le moment tout le monde est content à cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Syrie : Qusair libérée par l'armée syrienne.

La télévision syrienne Sana a annoncé que l’armée syrienne avait repris le contrôle de la ville stratégiquement essentielle de Qusair. A sa suite, l’opposition a confirmé cette défaite : les terroristes étrangers, financés par nos alliés qataris et saoudiens, et soutenus par les gouvernements français, anglais et US, au moins en bonnes paroles si ce n’est en armes et espèces sonnantes et trébuchantes, ont donc été battus par l’armée syrienne et ont été soit tués soit se sont repliés. Mais ceux qui ont survécus à la bataille ne pourront aller bien loin puisque l’armée syrienne a encerclé la ville ce qui interdit toute possibilité de s’échapper.

La ville de Qusair était devenu le centre principal d’approvisionnement des terroristes en armes et munitions en provenance du Liban tout proche. A partir de cette ville les armes et munitions se répandaient vers le Nord en direction de Homs et d’Alep, entre autre. Désormais ces villes ne recevront plus rien, où presque. La perte de Qusair scelle probablement le sort des terroristes à Homs dans un avenir très proche.  Quant à Alep, ce sera probablement la prochaine étape.