lundi 20 février 2012

Embargo contre l'Iran : les Européens, dindons de la farce.

Vous souvenez-vous, chers lecteurs, de ce que l’on nous disait il y a moins d’un mois à propos de l’embargo décrété par l’UE sur demande très insistante des USA ?

Non ?

On nous avait assuré que tout irait bien, que cela n’aurait aucune conséquence sur notre merveilleux niveau de vie, que notre économie si brillante n’en pâtirait nullement et que le pétrole, finalement, nous pourrions bien en trouver ailleurs et bla bla bla... D’ailleurs l’Arabie-Saoudite, notre meilleur allié démokrate, se chargerait de faire la différence en pompant un peu plus de pétrole dans ses puits en voie d’extinction. A cela de nombreux experts avaient émis de sérieux doutes, contestant la possibilité d’augmenter la production saoudienne non seulement dans les proportions requises mais surtout sur un laps de temps que l’on pouvait raisonnablement estimer à de nombreux mois, voir des années.

Pour résumer, non, le pétrole n’augmeterait pas à cause de l’embargo européen contre l’Iran décidé par les USA.

Et puis on nous avait rassuré en nous affirmant que nous ne serions pas les seuls à nous tirer une balle dans le pied puisque la planète entière ferait de même, trop contente de satisfaire tous les desideratas démokratiques des USA, parangon de Vertu et de Probité Universels comme l’on sait.

Fort de cela nous avons tous vus les prix à la pompe augmenter sévèrement depuis. Le Brent est aujourd’hui à US$ 120. Mais les Iraniens n’avaient pas encore décidé de césser leurs exportations de pétrole à l’Europe. Cette fois c’est fait, en tout cas pour la France et l’Angleterre, ce qui n’est pas très grâve il faut bien le dire puisque cela ne concerne que de faibles quantités de pétrole. En revanche si l’Iran faisait de même, comme ils l’ont menacé, pour la Grèce, l’Italie et l’Espagne, les conséquences seraient beaucoup plus spectaculaires sur des économies au mieux de leur forme comme on sait.

Mais le sujet le plus important est celui-ci : non seulement l’Inde mais la Chine ont fait savoir à travers des contrats récents signés en bonne et due forme avec l’Iran qu’il n’était pas question pour elles de césser leurs relations commerciales habituelles avec quel pays que ce soit sous pretexte que cela n’a pas l’heur de plaire aux USA et à leurs marionettes européennes.

Dont acte.

La Chine et l’Iran viennent de renouveler leur accord d’exportation de pétrole par lequel la Chine augmentera ses importations de pétrole en provenance d’Iran. En effet la National Iranian Oil Company (NIOC) a conclu un accord avec la société chinoise UNIPEC (International United Petroleum and Chemical Corporation) pour augmenter les importations de pétrole iranien à destination de la Chine jusqu’à 500.000 barils par jour en 2012 au lieu de 220.000 barils par jour et 60.000 barils par jour de « gas condensate » en 2011.

Il semble donc que les petits « experts » qui jappaient de joie au début de l’année à l’idée que la Chine était en train de réduire ses importations de pétrole avec l’Iran pour se faire bien voir des USA, eh bien il semble qu’ils se soient trompés une fois de plus. Car s’il est vrai que les importations chinoises de pétrole iranien avaient fortement baissé en Janvier et Février cela faisait partie de la renégociation en cours et cela a sans doute permis à la Chine de payer son pétrole moins cher tout en en important de plus grandes quantités. Désormais il semble que cette dernière ait abouti à la satisfaction des deux parties.

D’autre part, l’Inde a elle aussi fait un bras d’honneur aux USA et à ses laquais européens. Elle aussi ne voit toujours pas pourquoi elle devrait se priver de relations économiques satisfaisantes avec l’Iran sous pretexte de respecter les « oukazes » US. Elle a donc signé avec l’Iran un nouvel accord aux termes duquel 45 % du pétrole iranien livré à l’Inde seront payés en roupees sur des comptes en Inde pour éviter les sanctions imposées par les USA et les Européens. A noter qu’en Janvier les importations de pétrole iranien par l’Inde ont augmenté de 37,5 % par rapport à Décembre 2011 pour atteindre 550.000 barrils par jour.

De plus l’Inde se prépare à envoyer en Iran une énorme délégation commerciale à la fin de Février afin d’explorer les possibilités d’élargir le partenariat économique entre les deux pays. C’est évidemment un opportunité en or pour les Indiens de remplir le vide laissé par les sanction européennes en Iran. Gageons qu’ils sauront s’y employer fructueusement avec leurs partenaires persan à qui on n’apprend pas à faire du commerce.

Dernière nouvelle : l’Iran a signé un contrat avec un consortium regroupant des sociétés ukrainiennes et iraniennes pour l’exploitation de trois champs de pétrole dans lesquels sera investi USD 800 millions par les Ukrainiennes et leurs associés.

La Corée du Sud a négocié avec les USA (comme prévu) une exemption pour importer son pétrole d’Iran sans avoir à subir de sanctions de la part de son garde chiourme US. Le Japon est déterminé lui aussi à poursuivre ses relations économiques avec l’Iran, sans compter la Turquie et beaucoup d’autres comme la Russie par exemple.

Bref au bout du compte seuls les « alliés » européens des USA devront payer les pots cassés dans cette affaire. Ce sont les dindons de cette farce sinistre.

Une fois de plus.

Mais pour le moment tout va bien à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes