dimanche 30 septembre 2012

Libye : le gouvernement US admet enfin la vérité à propos de l’attaque de Benghazi...

Incroyable mais vrai, chers lecteurs, la Clique des Vertueux Innocents (CVI, voir lexique, où encore le très saint gouvernement US) vient d’admettre que l’attaque de son ambassade à Benghazi et la mort de l’ambassadeur Stevens qui s’en est suivie ne fut pas due à une manifestation pacifique qui avait débordé, mais bien à une attaque terroriste soigneusement préparée.

Voici l’annonce de Reuters du 28 Septembre dernier :

WASHINGTON (Reuters) - The top U.S. intelligence authority issued an unusual public statement on Friday declaring it now believed the September 11 attack on U.S. diplomatic facilities in Benghazi, Libya, was a "deliberate and organized terrorist attack."

The statement by the office of Director of National Intelligence James Clapper acknowledged that it represented a change in the U.S. intelligence assessment of how and why the attack happened. During the attack on two U.S. government compounds in the eastern Libyan city, four U.S. personnel, including Ambassador Christopher Stevens, were killed.

Shawn Turner, spokesman for Clapper's office, said that in the immediate aftermath of the attack, U.S. agencies came to the view that the Benghazi attack had begun spontaneously after protests at the U.S. Embassy in Cairo against a short film made in California lampooning the Prophet Mohammad.

Turner said that as U.S. intelligence subsequently learned more about the attack, "we revised our initial assessment to reflect new information indicating that it was a deliberate and organized terrorist attack carried out by extremists."
 
He said it remained "unclear" if any individual or specific group commanded the attack. U.S. agencies nonetheless believe that some of the militants involved in the attack were "linked to groups affiliated with, or sympathetic to al-Qaida."
Nous sommes heureusement surpris qu’il n’ait fallu aux 16 Agences de renseignements US que deux semaines pour découvrir ce que la Chronique de Cochon sur Terre, comme d’autres d’ailleurs, avait écrit 3 jours après l’attaque.
Voici ce que nous écrivions le 16 Septembre :

« Le 11 Septembre 2012, le numéro Un d’Al-Quaéda, Ayman al-Zawahiri, produisit un enregistrement vidéo de 42 minutes dans lequel il confirma la mort de son second, Abu Yahya al-Libi, le 4 Juin dernier, et appela à célébrer comme il se doit l’anniversaire du 11 Septembre 2001.
L’attaque du consulat US à Benghazi par la milice salafiste Ansar el-Sharia en découla et aboutit à la mort de Christopher Stevens, nommé ambassadeur en Libye pour le remercier de ses efforts dans la chute et la mort de Khadafi, sodomisé, lynché et assassiné par nos alliés de l’époque (il y a déjà si longtemps !) ; les même qui tuèrent le nouvel ambassadeur US qui avait tant oeuvré à les armer et à leur fournir tout ce dont ils avaient besoin pour leur œuvre de destruction qu’alors nous portions haut dans nos coeurs. »


Hummm... Ne le dites pas, chers lecteurs, mais ils nous ont certainement lus ce qui expliquerait leur changement d'opinion.
Il faut dire que ces « gens » ont un budget « officiel » de plus de USD 80 milliards par an pour faire leurs recherches et leurs analyses, ce qui ne les aide pas beaucoup pour avoir l'esprit libre. Ne vous moquez pas, chers lecteurs, c’est lourd à porter USD 80 milliards ; tandis que nous, à la Chronique de Cochon sur Terre, nous ne sommes pas « alourdis » par un tel budget, inutile de vous le préciser... Nous sommes d’une légèreté... quasiment insoutenable.

Mais revenons à Reuters.

"On September 14, three days after the attacks, President Barack Obama's press secretary, Jay Carney, said the United States had no evidence the Benghazi attack was planned.

Two days later, Susan Rice, the U.S. ambassador to the United Nations, said preliminary information suggested the attacks were not premeditated and were protests against the anti-Muslim film that provoked demonstrations in Egypt.

On September 19, Carney echoed Rice, saying, "Our belief based on the information we had was that it was the video that caused the unrest in Cairo and the video that — and the unrest in Cairo that helped — that precipitated some of the unrest in Benghazi and elsewhere."


Eh oui, chers lecteurs, Susan Rice, l’ambassadeur de la CVI à l’ONU est une des trois amazones hystériques du Département d’Etat US qui pousse à la guerre humanitaire à chaque fois qu’une occasion se présente. Elle fut à la tête du parti de l’intervention à tout crin en Libye.

Admettre que la mort de l’ambassadeur US à Benghazi était due à un plan organisé à l’avance par un groupe terroriste, AL Qaéda et affiliés, c’est à dire ceux la même que les USA et leurs caniches anglo-français armèrent jusqu’aux dents, cela revient à admettre que toute l’opération fût une gigantesque et monstrueuse faute. Et ce, dés le départ.

De même, ignorer que les « manifestants » qui s’attaquèrent à l’ambassade US du Caire hissèrent le drapeau noir des salafistes après avoir arraché le drapeau US de son mat, l’ignorer permet de soutenir encore que ces manifestations furent spontanées et uniquement causées par le fameux film « innocence of islam ».

C’est faux.
La haine anti-américaine n’est due qu’à la politique US et à ses conséquences désastreuses pour les populations qui la subissent, que ce soit au Moyen-Orient où partout ailleurs dans le monde.

L’admettre reviendrait à avouer que toute cette politique est néfaste et qu’elle n’a aboutit et ne peut créer que des catastrophes : Afghanistan, Irak, Libye, Soudan, Yemen et maintenant Syrie ...

Susan Rice en étant une des promotrices les plus hystériques, elle devrait en porter sa part de responsabilité ; en conséquence elle devrait être relevé de son poste et virée purement et simplement.
Mais cela ne se passe pas comme cela à la CVI. Susan Rice vise le poste de Tata Killary qui est censée démissionner le 1er Janvier, laissant ainsi la place vacante. Ayons confiance, chers lecteurs, ne doutons pas que Susan Rice soit nommée pour ses bons et loyaux services aux USA et au monde, particulièrement aux libyens et autres syriens, en attendant les suivants sur la liste.

Mais pour le moment, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 28 septembre 2012

Bassam Tahan : on veut détruire la Syrie.

Bassam Tahan est le porte-parole du collectif pour la Syrie. Agrégé d'arabe est titulaire de la Chaire supérieure d'arabe au Lycée Louis-Legrand, à Paris, Bassam Tahhan est professeur de civilisation arabe et de géopolitique à l'Ecole nationale supérieure des techniques avancées (Paris), chercheur associé au CNRS à l'Ecole pratique des hautes études (section philologie et linguistique et histoire des religions).



jeudi 27 septembre 2012

Quand des rebelles désertent l'ASL pour rejoindre l'arméee syrienne.

Hier, Mercredi, des rebelles de l'ASL ont annoncé qu'ils désertaient l'ASL pour rejoindre les rangs de l'armée nationale syrienne.

Aie, ouie, oups, gloups... (C'était le Ministre des Affaires Étrangères de la France, et quelques autres, qui s'étranglait).

Eh oui, chers lecteurs, la vie n'est pas toujours aussi simpliste que le croient nos idéologues de tous poils qui se l'imaginent à l'aune de leur capacités zintellectuelles ; noire où blanche, c'est à dire à la sauce Busch Junior qui déclara fameusement : "ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous". 
Eh bien, non !
On peut aussi ne pas être avec nous sans être pour autant contre nous ; et puis on peut aussi être avec nous puis contre nous ; où encore contre nous puis avec nous puis de nouveau contre nous sans oublier qu'on pourrait très bien être à la fois avec nous et contre nous ; bref, c'est compliqué la vraie vie, c'est à dire celle que ne connaissent pas les Représentants du Bien sur Terre (RBT).
Il y a beaucoup de possibilités qui échappent complètement à nos zintellectuels.

En l’occurrence onze rebelles ont annoncé par la voix de leur chef, le Lieutenant-Colonel Khaled Abdel Rahman al-Zamel, qu'ils désertaient l'ASL pour rejoindre les rangs de l'armée et coopérer avec le nouveau Ministère de la Réconciliation Nationale crée en Juin par le gouvernement après les éléctions. Cette annonce fut faite lors de la seconde réunion de l'opposition syrienne non-combattante organisée hier à Damas et faisant suite à la première qui eût lieu les 22 et 23 Septembre dernier au cours de laquelle les ambassadeurs de Russie, de Chine et d'Iran avaient pris la parole, entre autre.

"We have decided to return to the army and cooperate with the Ministry of National Reconciliation..."
“We are all Syrians, we reject a revolution that starts with the shedding of blood...”
"The solution can't be achieved through holding weapons, blasts, sabotage or killing the innocent, but repenting from the wrongdoing and through political means." 

Un autre officier ASL présent, Yaser al-Abed, déclara quand à lui en s'adressant aux rebelles : 
“Work your minds and know that holding weapons is nothing but a violation to the minds and freedom alike.”
“Syria is our home and honor, but they wanted to burn it. The most targeted things are our religion, nation and land,” al-Abed said. “I have known all that, and that is why I have decided to lay down my weapon to be a loving person who seeks the good and the humanity.”

Hummm...

Se pourrait-il que nous assistions bientôt à une vague de désertion de l'ASL vers l'armée syrienne demandant l'aide de Bachar El Assad pour lutter contre les envahisseurs étrangers financés et armés par nos alliés démokrates qataris et saoudiens avec notre bénédiction ? Quelle rigolade ce serait, chers lecteurs !

En attendant, le monde des bisounours en vacance perpétuelle à Disneyland se retrouverait cul par dessus tête... Il ne resterait plus qu'à attaquer nos gouvernants bien aimés, les RBT, pour crimes contre l'humanité et la boucle serait bouclée.

Mais pour le moment tout le monde est content à cochon sur Terre, le meilleur des mondes.
 

mercredi 26 septembre 2012

Morsi : l’Egypte est un état souverain ; le cauchemar des USA devient réalité.

Tout le monde parle de l’interview donnée par le Président Egyptien Mohammed Morsi au New York Times publié la semaine dernière. Avec raison, certes. Car durant cet interview d’une heure et demi, le Président Egyptien confirma sans ambages ni circonvolutions la direction que nous pensions qu’il était en train de faire prendre à l’Egypte sur le plan international alors qu’il avait décidé de se rendre à Pékin puis à Téhéran, avant même d’aller faire une visite d’allégeance à Washington. C’était il y a un mois.

A la suite de cet entretien le doute n’est plus permis : le Président Égyptien  entend bel et bien mener la politique étrangère de son son pays en fonction des intérêts de ce dernier et non pas en fonction de ceux des USA, d’Israël où de quiconque.

Voici quelques extraits de cet interview avec le New York Times dans lequel nous pouvons distinguer trois sujets principaux pour la question qui nous intéresse :

- les USA doivent respecter la souveraineté égyptienne, tout comme celle des pays du monde arabe en général, et apprendre à vivre avec des nations ne partageant pas les mêmes valeurs ni les mêmes coutumes, y compris lorsque ces dernières s’opposent aux leurs.
- les USA doivent comprendre qu’ils ne pourront plus gouverner l’Egypte, ni même d’autres pays arabes, par l’intermédiaire de gouvernants achetés pour ce faire.
- les USA ne pourront jamais rétablir des relations normales au Moyen-Orient, sans parler de la paix, s’ils n’appliquent pas intégralement les accords de camp David qui impliquaient un état palestinien indépendant ; sans cela les accords resteront caducs ce qui implique que l’Egypte n’a aucune obligation à les remplir.

“If you want to judge the performance of the Egyptian people by the standards of German or Chinese or American culture, then there is no room for judgment,” he said. “When the Egyptians decide something, probably it is not appropriate for the U.S. When the Americans decide something, this, of course, is not appropriate for Egypt.”

Arabs and Americans have “a shared objective, each to live free in their own land, according to their customs and values, in a fair and democratic fashion,” he said, adding that he hoped for “a harmonious, peaceful coexistence.”
“Successive American administrations essentially purchased with American taxpayer money the dislike, if not the hatred, of the peoples of the region,” he said, by backing dictatorial governments over popular opposition and supporting Israel over the Palestinians.
He said it was up to Washington to repair relations with the Arab world and to revitalize the alliance with Egypt, long a cornerstone of regional stability.

But he also argued that Americans “have a special responsibility” for the Palestinians because the United States had signed the 1978 Camp David accord. The agreement called for the withdrawal of Israeli troops from the West Bank and Gaza and for full Palestinian self-rule.

“As long as peace and justice are not fulfilled for the Palestinians, then the treaty remains unfulfilled,” he said.

If Washington is asking Egypt to honor its treaty with Israel, he said, Washington should also live up to its own Camp David commitment to Palestinian self-rule. He said the United States must respect the Arab world’s history and culture, even when that conflicts with Western values.
(Sources : New-York Times -  22 Septembre 2012)

Morsi dénonce donc on ne peut plus clairement les trois piliers sur lesquels s’étaient bâtis la stratégie et le développement de l’influence US parmi les « élites » du Moyen-Orient et parallèlement le rejet et la haine des USA parmi les populations arabes :

- ingérence directe dans les affaires intérieures des pays concernés, c’est à dire non respect de leur souveraineté.
- soutien à des régimes corrompus et impopulaires, pour partie à cause de leur suivisme aveugle de la politique étrangère des USA tout autant que pour la mainmise des dirigeants sur les richesses de leurs pays soumis dans le même temps à une doctrine néo-libérale qui détruit les cadres socio-économiques traditionnels.
- soutien inconditionnel à Israël.

Ce faisant, Morsi se retrouve en phase avec les sentiments populaires répandus non seulement en Egypte mais aussi dans l’ensemble de la région. Et comme nous l’indiquions il y a quelques jours, il devra « coller » de plus en plus au sentiment de la rue, non seulement pour garder ce soutien populaire mais aussi pour couper l’herbe sous le pied des salafistes, financés par les saoudiens. Son absence de condamnation des incidents ayant eu lieu au Caire contre l’ambassade des USA est la meilleure des illustrations de ce schéma.

Mais il y eut pire que l’entretien du New York Times. Et de cela, la presstitute n’a pas parlé.
Nous voulons évoquer l’interview accordé à la télévision égyptienne par le Président Morsi Samedi dernier. Au cours de cet entretien le Président a clairement établi quel type de relation il voulait nouer avec l’Iran. Des relations normales, comme avec tout autre état légitime. Ce qui signifie que les relations diplomatiques avec rétablissement d’ambassade dans chacun des deux pays n’est plus éloignée. C’est ce que nous supputions déjà ici.

Morsi souligna qu’il était important pour l’Egypte d’avoir une « strong relationship » avec l’Iran qui est « a major player in the region that could have an active and supportive role in solving the syrian problem ».
A propos de sa proposition sur la Syrie et sa demande que l’Iran participe au quartette il affirma ceci : « I do not see the presence of iran as a problem, but it is a part of solving the syrian problem ». Il ajouta que la participation de l’Iran pour résoudre le problème syrien était « vital », que « Egypt do nto have significant problem with Iran, Egypt-Iran relationship is normal like with the rest of the world’s states ».

Quelle est la conséquence de cela ?

L’écroulement de toute la stratégie US et Saoudienne au Moyen-Orient.

Celle-ci  consiste à projeter, et à créer, sur tout conflit au Moyen-Orient la lutte entre shiites et sunnites. Cela permet, notamment en Arabie Saoudite où à Bahrein, de camoufler les revendications politiques et économiques derrière ces conflits religieux. Cette politique délibérée d’exacerbation systématique des haines sectaires, en grande partie grâce au terrorisme, permettait de :

protéger l’Arabie Saoudite en particulier, et les pays du Golfe généralement, des retombées politiques du Printemps Arabe. Ce qui permet aux USA de maintenir leur hégémonie sur la région et ses sources d’énergie.
affaiblir l’Iran et réduire autant que faire se peut son influence grandissante dans la région. La destruction de la Syrie et de son régime allaouite, à la fois allié de l’Iran et du Hezbollah, constitue une étape majeure de ce plan, tout comme le morcellement de l’Irak et du Liban. C’est là que se rencontrent les intérêts stratégiques à la fois d’Israël et des Saoudiens, tous deux ayant intérêt à affaiblir les états les entourant : Irak et Syrie notamment.

Mais lorsque l’Egypte, le plus important pays arabe sunnite, et l’Iran, le plus grand état shiite, se tendent la main et s’entendent pour régler les problèmes de la région, toute la narrative du conflit irréductible entre sunnis et shiites clamée sur tous les toits par les saoudiens et les américains retombe comme un mauvais soufflé. A ce moment là, les revendications politiques, sociales et économiques qui furent mises sous le boisseau dans les pays du Golfe resurgiront avec d’autant plus de virulence qu’elles ne pourront plus être détournées de leur objectif par de fausses querelles entretenues artificiellement par des terroristes payés et armés pour ce faire.

Morsi apparait dés lors comme l’homme le plus dangereux pour l’hégémonie US sur la région, et par conséquent il constitue une menace pour le maintien au pouvoir des régimes du golfe, saoudiens notamment, instruments de ce contrôle US du Moyen-Orient. Dangereux non pas directement, non pas par la violence qu’il ne veut pas générer, mais au contraire par sa politique d’apaisement avec l’Iran ; car sa démarche s’oppose frontalement à la nécessaire politique de violence et d’affrontement systématique des USA et de leurs vassaux face à l’Iran, ceci afin de protéger leurs intérêts en instaurant le chaos par la déstructuration générale de la région et des états la constituant. Ce schéma fut appliqué avec succès en Libye. Dans cette optique la paix entre sunnites et shiites et l’échec de la tentative d’isolation de l’Iran par les Occidentaux, constituerait le pire des cauchemars pour les USA et les Saoudiens, tout comme pour Israël ; car cela amènerait une unification des musulmans du Moyen-Orient face à ce que, tous, considèrent comme les deux principales sources de problèmes dans la région : la question palestinienne et la présence des USA au Moyen-Orient.
Prochaine cible : la péninsule arabique et accessoirement la Jordanie.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Syrie : un documentaire de la TV russe.

Excellent documentaire sur le terrain à propos de ce qui se passe actuellement en Syrie. On y voit notamment le médecin français Beres qui raconte ce qu'il a vu et le nombre impressionnant de terroristes étrangers, dont des français, qu'il a du soigner ; leur but ? établir la sharia et le califat.
A voir et à faire circuler.


mardi 25 septembre 2012

dimanche 23 septembre 2012

USA - Mojahedin-e Khalq : par grâce présidentielle un nouvel allié nous est né...

La secte iranienne islamo-marxiste (quelle prouesse!) Mojahedin-e Khalq est sur le point de passer du statut d’organisation terroriste à celui d’allié nécessitant un soutien militaire et financier immédiat.

L’administration Obama vient de faire savoir au Congrès que l’ex sauveur de l’humanité (prix Nobel de la Paix et promoteur à n’importe quel dommage collatéral de la Pax Americana à travers le monde) « désirerait » faire enlever de la liste des organisations terroristes du Secrétariat d’Etat aux affaires étrangères la secte Mojahedin-e Khalq.
Pourquoi cela ?
Parce-qu’en retirant les Mojahedin-e Khalq de la liste des organisation terroristes du Département d’Etat US, cela permettra au régime Obama de la faire financer légalement par le Congrès. C’est pourtant la même qui fût considérée jusqu’à avant hier comme une des organisations les plus criminelles de la planète dont on recherchait les activistes avec alacrité pour les tuer où les enfermer et les torturer à Guatanamo où ailleurs.
Eh bien aujourd’hui ces terroristes viennent d’être blanchis intégralement ; nous avons tout oublié, particulièrement les innombrables crimes et autres forfaits commis par nos nouveaux alliés.

Pas si nouveaux que cela en vérité.

Brièvement résumé, les Mojahedin-e Khalq sont des iraniens islamo-marxiste en guerre avec le régime iranien contre lequel ils conduisent des attentats à la bombe et des assassinats, généralement excusés par ses défenseurs anglo-US parce-que ces « faits d’arme » sont dirigés contre le régime iranien : ce ne sont donc pas des attentats terroristes.
De la légitime défense probablement.

Ce retrait de la fameuse liste des organisations terroristes n’est pas survenu comme çà du jour au lendemain. Cela fait des années que d’innombrables lobbyists intriguent pour parvenir à redonner une vertu à l’organisation en question.

Voici, par exemple, ce qu’en disait en 2009 le think tank « the Brooking’s Institution » dans son rapport intitulé : « Which path to Persia ? » :

"Perhaps the most prominent (and certainly the most controversial) opposition group that has attracted attention as a potential U.S. proxy is the NCRI (National Council of Resistance of Iran), the political movement established by the MEK (Mujahedin-e Khalq). Critics believe the group to be undemocratic and unpopular, and indeed anti-American.

In contrast, the group’s champions contend that the movement’s long-standing opposition to the Iranian regime and record of successful attacks on and intelligence-gathering operations against the regime make it worthy of U.S. support. They also argue that the group is no longer anti-American and question the merit of earlier accusations. Raymond Tanter, one of the group’s supporters in the United States, contends that the MEK and the NCRI are allies for regime change in Tehran and also act as a useful proxy for gathering intelligence. The MEK’s greatest intelligence coup was the provision of intelligence in 2002 that led to the discovery of a secret site in Iran for enriching uranium.

Despite its defenders’ claims, the MEK remains on the U.S. government list of foreign terrorist organizations. In the 1970s, the group killed three U.S. officers and three civilian contractors in Iran. During the 1979-1980 hostage crisis, the group praised the decision to take America hostages and Elaine Sciolino reported that while group leaders publicly condemned the 9/11 attacks, within the group celebrations were widespread.

Undeniably, the group has conducted terrorist attacks—often excused by the MEK’s advocates because they are directed against the Iranian government. For example, in 1981, the group bombed the headquarters of the Islamic Republic Party, which was then the clerical leadership’s main political organization, killing an estimated 70 senior officials. More recently, the group has claimed credit for over a dozen mortar attacks, assassinations, and other assaults on Iranian civilian and military targets between 1998 and 2001. At the very least, to work more closely with the group (at least in an overt manner), Washington would need to remove it from the list of foreign terrorist organizations."

( page 117-118 of "Which Path to Persia?" Brookings Institution, 2009 )
 

A noter que ce rapport recommandait de se servir officiellement du MEK contre l’Iran, malgré qu’il était spécifié dans le rapport lui-même que le MEk était une organisation terroriste qualifiée. Pour la soutenir officiellement il fallait d’abord retirer l’organisation terroriste de la fameuse liste du Département d’Etat.

Voilà qui est fait.

Il faut dire que les sponsors du MEK sont puissants. Jugez-en :

The New York Times ad is only the latest in a years-long, multi-million dollar campaign by the MEK and its supporters to enlist famous U.S. politicians and policymakers in their efforts to get the group removed from the State Department's list of foreign terrorist organizations and resist Iraqi attempts to close Camp Ashraf, which the new government sees as a militarized cult compound on its sovereign territory.

The campaign has included huge rallies outside the State Department, massive sit-ins at congressional hearings, and an ongoing vigil outside the State Department's C Street entrance.  MEK supporters there tout the support of a long list of officials, including Congressman John Lewis (D-GA), former Pennsylvania Gov. Ed Rendell, former FBI Director Louis Freeh, former Sen. Robert Torricelli, former Rep. Patrick Kennedy, former National Security Advisor Gen. James Jones, former Joint Chiefs Chairman Gen. Richard Myers, former White House Chief of Staff Andy Card, retired Gen. Wesley Clark, former Rep. Lee Hamilton, former CIA Director Porter Goss, senior advisor to the Romney campaign Mitchell Reiss, retired Gen. Anthony Zinni, and former Sen. Evan Bayh.

(Sources : Foreign Policy - 8 Mars 2012)

Tous ces RPT (Représentants de la Probité sur Terre, voir lexique) et ces membres de la CVI (Clique des Vertueux Innocents, voir lexique) n’ont pas l’air d’être au courant du rapport rédigé par Wendy Sherman en 1994, assistante de Madeleine Albright alors Secrétaire d’Etat de Clinton, qui amena le Département d’Etat à mettre le MEK sur la liste des organisations terroristes en 1997 :

“The Mujahedin  (MEK) collaborated with Ayatollah Khomeini to overthrow the former shah of Iran. As part of that struggle, they assassinated at least six American citizens, supported the takeover of the U.S. embassy, and opposed the release of the American hostages.”  In each case, the paper noted, “Bombs were the Mujahedin's weapon of choice, which they frequently employed against American targets.”

“In the post-revolutionary political chaos, however, the Mujahedin lost political power to Iran's Islamic clergy. They then applied their dedication to armed struggle and the use of propaganda against the new Iranian government, launching a violent and polemical cycle of attack and reprisal."


Mais ces retournements de « convictions zinébranlables » sont probablement explicables de manière assez simple, voire même terre à terre.
Tout d’abord le MEK organisa une énorme campagne de lobbying, tant en Europe qu’à Washington afin de se faire retirer des listes terroristes européennes et américaines. C’est ainsi que le MEK fut déjà radié des fameuses listes par Bruxelles et Londres il y a plus d’une année. Logiquement Washington devait suivre car on ne lésina pas sur les moyens.

The M.E.K. advocacy campaign has included full-page newspaper advertisements identifying the group as “Iran’s Main Opposition” — an absurd distortion in the view of most Iran specialists; leaders of Iran’s broad opposition, known as the Green Movement, have denounced the group. The M.E.K. has hired high-priced lobbyists like the Washington firm Akin Gump Strauss Hauer & Feld. Its lawyers in Europe won a long fight to persuade the European Union to drop its own listing of the M.E.K. as a terrorist group in 2009.
(Sources - New York Times - 26 Novembre 2011)

La plupart des « supporters » du MEK acceptèrent également de faire des discours afin de soutenir le projet de suppression du MEK des listes terroristes européennes et US, tant lors de ses réunions publiques à Paris (car, oui, chers lecteurs, c’est nous qui hébergeons tous ces braves gens, comme Khomeini avant eux. Si l’on se fie aux résultats passés, inutile de vous dire que nous sommes enthousiastes quand aux fruits futurs de notre brillante politique zétrangère) qu’à Londres, Bruxelles où Washington. Tous ces nouveaux partisans furent « remerciés » comme il se doit, afin, sans doute, de les aider à se "construire" des « convictions » si sincères et si inébranlables que même les fameuses bombes anti-bunker de l’US Air Force ne pourraient les entamer (à noter qu’on envisage l’utilisation de ces dernières contre les installations nucléaires iraniennes)

"Many of the American supporters, though not all, accepted fees of $15,000 to $30,000 to give speeches to the group, as well as travel expenses to attend M.E.K. rallies in Paris. Edward G. Rendell, the former Democratic governor of Pennsylvania, said in March that he had been paid a total of $150,000 to $160,000."
(Sources : New-York Times - 21 Septembre 2012)

A $ 30.000 le discours, voire $ 150.000 pour les plus enthousiastes de la cause, il est évident que les convictions fleurissent aussi vite que les champignons après la pluie. Elles peuvent également moisir sur pied si on ne les consomme pas rapidement, ce qui explique probablement pourquoi nos chers gouvernants bien aimés ont les convictions si changeantes, voire opposées.
Car elles pourrissent beaucoup plus rapidement qu’on ne pourrait le croire ; il faut donc en changer souvent afin de ne pas s’en trouver démuni un beau jour sans s’en être rendu compte.

Mais il faut bien comprendre que ce n’est pas parce-qu’une organisation se trouve sur le fameuse liste du Département d’Etat que l’on ne peut pas avoir de relations avec elle. On peut en avoir, et on ne s’en prive pas, mais par l’intermédiaire d’un tiers, afin de respecter la loi qui interdit à toute agence de l’état US d’avoir quelque relation que ce soit avec une organisation listée comme terroriste par le Département d’Etat. En l'occurrence cela fait plusieurs années que la CIA, c’est à dire les USA, soutient le MEK dans ses campagnes terroristes en Iran à travers le Mossad.

"Deadly attacks on Iranian nuclear scientists are being carried out by an Iranian dissident group that is financed, trained and armed by Israel’s secret service, U.S. officials tell NBC News, confirming charges leveled by Iran’s leaders.

The group, the People’s Mujahedin of Iran, has long been designated as a terrorist group by the United States, accused of killing American servicemen and contractors in the 1970s and supporting the takeover of the U.S. Embassy in Tehran before breaking with the Iranian mullahs in 1980.

The attacks, which have killed five Iranian nuclear scientists since 2007 and may have destroyed a missile research and development site, have been carried out in dramatic fashion, with motorcycle-borne assailants often attaching small magnetic bombs to the exterior of the victims’ cars.

U.S. officials, speaking on condition of anonymity, said the Obama administration is aware of the assassination campaign but has no direct involvement.

The Iranians have no doubt who is responsible – Israel and the People’s Mujahedin of Iran, known by various acronyms, including MEK, MKO and PMI.

(...) Much of what the Iranian government knows of the attacks and the links between Israel and MEK  comes from interrogation of an assassin who failed to carry out an attack in late 2010 and the materials found on him

(...) Two senior U.S. officials confirmed for NBC News  the MEK’s role in the assassinations, with one senior official saying, “All your inclinations are correct.” A third official would not confirm or deny the relationship, saying only, “It hasn’t been clearly confirmed yet.”  All the officials denied any U.S. involvement in the assassinations."

(Sources - NBC News - 9 Février 2012)

C'est pourquoi le retrait du MEK de la liste du Département d’Etat ne changera probablement pas grand chose à la situation puisque cette organisation terroriste est déjà utilisée, entrainée, armée et financée depuis plusieurs années par le Mossad et la CIA. En revanche, il est possible que cela annonce le début d’une opération de plus grande envergure contre l’Iran, du même type que celles que nous avons déjà essayé contre la Libye et que nous tentons de faire aboutir en Syrie, sans parler du Caucase et d’ailleurs.

L’assassinat de l’ambassadeur US à Benghazi nous a bien prouvé à quel point l’idée d’utiliser des organisations terroristes islamistes est excellente au vu des résultats spectaculaire qu’elle provoque inévitablement. Car la milice salafiste qui exécuta l’Ambassadeur US fut armée, entrainée, et financée par les Saoudiens, les Qataris et la CIA. Le MEK, Al Qaeda et toutes ses branches plus où moins directes également. Pourtant, à chaque fois, les pyromanes US croient pouvoir maitriser ceux qu’ils prennent pour des marionnettes ; ils pensent pouvoir les utiliser puis les exécuter une fois leur mauvais oeuvre accompli ; et ils s’imaginent peut-être aussi (on n’ose y croire) que leurs alliés saoudiens et qataris ont les mêmes objectifs qu’eux. La décade écoulée nous a pourtant prouvé amplement l’inverse. Cette stratégie n’a abouti qu’à nous faire des ennemis irréductibles de ces alliés temporaires. L’Afghanistan, l’Irak, l’Egypte, la Libye etc en sont les meilleures preuves.

Et accessoirement, cette stratégie fait de l’Occident le principal et le plus généreux des sponsors du terrorisme international, qui provoque ainsi l'extension de ce domaine du chaos dont nous vous parlons régulièrement et qui nous permet de maintenir notre domination sur les régions qui sont indispensables au maintien de notre merveilleux niveau de survie. N'en doutez pas, chers lecteurs, c'est nous seuls qui sommes à l'origine de la dévastation du monde que nous voyons à l’œuvre aujourd'hui. Le terrorisme est notre arme principale pour ce "way of life" qui n'est pas négociable, comme l'avait si brillamment déclaré Busch sénior à Rio il y a vingt ans.

Non, notre "way of life" n'est peut-être pas négociable mais cela ne signifie pas pour autant que nous pourrons le garder. Et quand nous l'aurons perdu nous regretterons amèrement de ne pas l'avoir négocié.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 21 septembre 2012

Georgie : torture des prisonniers et amour de l'art.

A la veille d’élections présidentielles, notre grand allié, Saakashvili, ce "beacon of democracy" comme le nomma Busch, se retrouve impliqué dans un scandale qui secoue la Géorgie. Le ministre de l'Intérieur, Akhalaia, grand allié de Saakashvili, a démissionné ; le pays est en proie à des protestations furieuses contre Saakashvili, ce représentant exemplaire de la démokratie, tout comme le sont nos autres grands alliés saoudiens et qataris etc...
Il parait qu'on peut juger quelqu'un à ceux dont il s'entoure.
Hummm....

L'assistant du chef de la prison principale de Tbilissi (4.000 prisonniers), Vladimir Bedukadze, a quitté secrètement le pays après avoir remis sa démission. Il est en Belgique depuis le mois de Juillet où il a demandé l'asile politique pour lui et sa famille, restée, elle, en Géorgie par manque d'argent. Jusque là rien de particulièrement extraordinaire. Le problème est que l'individu en question a emporté avec lui 2 heures de vidéos filmées par lui sur ordre de l'ex-ministre de l'intérieur Akhalaia, allié politique de Saakashvili. Ces vidéos sont un concentré des tortures infligées aux prisonniers politiques où autres sur ordre du ministre et du président, notre allié démokrate exemplaire. Selon Vladimir Bedukadze, ces vidéos étaient destinées à divertir le président. 

La charge présidentielle étant probablement trop lourde pour ses nerfs, le meilleur moyen serait qu'il démissionnât mais il ne semble pas que cela soit à l'ordre du jour.

RT: Who gave the orders? Who in the government knew what was going on? And who kept this matter under wraps?
V.B.: I made those videos on the instruction of the chief warden, and then the chief warden showed these videos to Minister Akhalaia. I made those videos over the period of a year, or maybe six months, I’m not sure. I didn’t make them in a day or two. They were accumulated over a period of time, and eventually I had two hours of video. Minister Akhalaia was in charge of all correctional facilities. Then Saakashvili made him Deputy Defense Minister. Then he became Defense Minister, and then, Minister of Internal Affairs. Throughout this time, Akhalaia remained in charge of Georgia’s prison system.
RT: How do you know the chief warden showed those videos to Akhalaia?
V.B.: I just did what I was told to do. I made those videos for him, and then he would take the tape, and I don’t know what he would do with it. But Akhalaia would often come to the Gdlani prison, perhaps once or twice a week. He used to spend a lot of time talking to the chief warden in his office. Akhalaia was a very close ally of President Saakashvili, whom President Bush called a “beacon of democracy.” He was fully aware of what was going on in the prisons. This is why I insist that Saakashvili should resign. In a democratic country, it wouldn’t be the Minister of Interior Affairs or Defense Minister stepping down; the President would resign. President Saakashvili must step down if he is a democrat. But he’s no democrat. He keeps the entire nation in chaos and fear. He relies on criminals. He has people with blood on their hands working in high positions in the government.
RT: Was Saakashvili aware of what was going on?
V.B.: Of course he knew. Saakashvili was fully aware of what was going on. When Akhalaia was appointed minister in 2005, the system was very far from European standards. Then Saakashvili appointed Akhalaia minister, and Akhalaia started taking very tough steps. He would send security forces into prisons. They would break into prisons and beat up inmates. Even Akhalaia himself would often be there with a camera, filming everything. And then, I think, he would show those videos to Saakashvili in order to show him what kind of system he had built. European MPs would visit the Gdlani prison, and they were impressed. They would say, “How did you manage to build such a system? You have 4,000 inmates there, and this place is so quiet, we haven’t heard as much as somebody speaking loudly. It’s almost as if there were no inmates there at all.

(...)

RT: Who gave you the order to make those videos? And who among the high-ranking officials knew about what was going on?
V.B.: Nobody – just the chief warden and I. I was deputy chief warden. He wanted me to film some interesting moments: for example, when police arrest an opposition activist, or a prominent figure, is arrested, he wanted it on tape. Probably, they intended to use those videos later against those people. The chief warden would take those videos to Akhalaia, and Akhalaia would take them to the President. They used it for entertainment. They enjoyed watching how helpless people were in their hands. Once they take you to prison, you are nobody. You have no dignity. This is why these videos caused such an outrage in Georgia. This is why all those young people are protesting.
RT: How did they pick inmates for torture?
V.B.: They just did it for entertainment, or, if an inmate had something to do with politics, if he was Saakashvili’s enemy, they would pick him. The system is extremely politicized. If you work in.
(Sources : www.rt.com - 20 Septembre 2012)

En revanche il ne fait aucun doute que notre allié tortureur en chef est un grand amateur de cinéma, raison pour laquelle il demandait que l'on filmât pour son plaisir les moments les plus intéressants des séances de torture ordonnées par lui via son complice Akhalaia.

Ne doutons pas un instant, chers lecteurs, que cet amour du septième art a permis à Saakashvili de bénéficier d'une grande compréhension de la part de notre presstitute et de nos zintellectuels auto-proclamés qui sont d'habitude si prompts à voler au secours des opprimés, des orphelins et des "droitsdelhomme, de la femme et des frigidaires" malmenés à travers le monde. C'est probablement pour cette raison qu'on ne les a pas entendu miauler à la mort à propos de cette affaire.

N'en doutons pas, chers lecteurs, Saakashvili est un véritable artiste aux yeux de nos cervelas en chef germano-pratins. 
Il faut lui pardonner.
Il sait très bien ce qu'il fait.
Pour l'amour de l'aaaaaart, surtout du 7ème (à ne pas confondre avec l'arrondissement de Paris où habite BHL).

Mais pour le moment tout va bien à cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 18 septembre 2012

Olivier Delamarche : explication des effets du QE3


Olivier Delamarche nous donne aujourd'hui une excellente explication des effets pervers du QE3 et autre planche à billet en surchauffe que les marchés accueillent avec tant d'enthousiasme.
Attachez vos ceintures !


dimanche 16 septembre 2012

Benghazi, Le Caire : pas de panique, tout va bien.

«We came, he saw, he died».

C’est ainsi que Tata Killary Clinton commenta à la télévision la mort ignominieuse du colonel Khadafi, sans oublier le petit rire hystérique dont elle accompagna son propos nauséabond, partagé bien sûr par la journaleuse qui l’interrogeait. C’était une phrase émanant de la cheftaine de la «cause juste», incarnation du Bien sur Terre, sûre d’elle-même et de la grande justesse de chacun de ses actes et de ceux de son camps, au-delà de tous soupçons.
La Justice immaculée foudroyant le Mal. D’où le rire probablement, trahissant la satisfaction du travail accompli à n’importe quel prix, surtout lorsque ce sont les autres qui le payent.
C’était donc il y a une année, une année de « triomphe », une année de certitude, une année où le Bien avait triomphé du Mal, en route pour la victoire finale, définitive et lumineuse avant d’autres combats tous plus victorieux les uns que les autres : justice nous serait rendue éternellement, à nous ses uniques enfants légitimes !

C’est pourtant court une année.

Surtout pour quelqu’un comme l’ambassadeur des USA en Libye qui vient d’être tué.
Car il y a un an Christopher Stevens faisait de son mieux pour aider, armer, équiper, coordonner les milices djihadistes et autres révoltés libyens à se débarrasser du colonel Khadafi.
Celui dont nous avions pourtant appris à apprécier grandement son combat impitoyable contre les salafistes durant des années ;
celui qui rendait pourtant de grands services à la CIA en « interrogeant » les salafistes qu’elle lui amenait à Tripoli par avions banalisés très spéciaux.
Ces même Salafistes qui, pourtant, furent soudain transportés par avion en Libye (les mêmes avions peut-être que ceux qui les amenaient naguère à Tripoli pour se faire torturer) ; ils y furent armés jusqu’aux dents par Christopher Stevens et nos chers alliés démokrates Qataris et Saoudiens ; ils furent encouragés à tuer, détruire et éliminer l’armée du colonel Khadafi, et ce qui ne leur plaisait pas par la même occasion : ce que l’on nomme chez nous « dommages collatéraux ».

Mais ils firent plus, beaucoup plus : ils nous échappèrent.

Le 4 Juin dernier, au Warizistan, le numéro deux de la nébuleuse Al Quaéda, le libyen Abu Yahya al-Libi, fût assassiné par un des jouets préférés du Prix Nobel de la Pax Américana : un drone. Ce Djihadiste fût capturé en Afghanistan en 2002 par les Américains puis enfermé et torturé dans la base de Bagram dont il s’échappa en 2005. En 2011, al-Libi refit surface dans les rangs des « Légions du Bien », nos nouveaux alliés dans notre combat lumineux pour délivrer notre planète de la présence insupportable du colonel Khadafi, notre ex-allié. C’est ainsi que le dénommé al-Libi, comme beaucoup d’autres de son accabit, se métamorphosa successivement de « terroriste » en « combattant de la liberté » sans avoir rien changer à son attitude et à ce pour quoi il combattait : l’établissement de la Charia et d’un califat islamique universel. Cependant il redevint rapidement un terroriste et fût éliminé le 4 Juin dernier en tant que «combattant des « Légions du Mal ».
Avouez, chers lecteurs, que voilà une existence bien remplie ; d’aucuns diraient chargée... Il y a de quoi vous faire tourner la tête.

Le 11 Septembre 2012, le numéro Un d’Al-Quaéda, Ayman al-Zawahiri, produisit un enregistrement vidéo de 42 minutes dans lequel il confirma la mort de son second, Abu Yahya al-Libi, le 4 Juin dernier, et appela à célébrer comme il se doit l’anniversaire du 11 Septembre 2001.
L’attaque du consulat US à Benghazi par la milice salafiste Ansar el-Sharia en découla et aboutit à la mort de Christopher Stevens, nommé ambassadeur en Libye pour le remercier de ses efforts dans la chute et la mort de Khadafi, sodomisé, lynché et assassiné par nos alliés de l’époque (il y a déjà si longtemps !) ; les même qui tuèrent le nouvel ambassadeur US qui avait tant oeuvré à les armer et à leur fournir tout ce dont ils avaient besoin pour leur œuvre de destruction qu’alors nous portions haut dans nos coeurs.

Mais le 11 Septembre 2012, la boucle fût bouclée.

Stupeur et naïveté.

Le Prix Nobel de la Pax Americana (Obama) : «It’s especially tragic that Chris Stevens died in Benghazi because it’s a city he helped to save. At the height of the Libyan revolution, Chris led our diplomatic post in Benghazi…he built partnerships with Libyan revolutionaries and helped them as they planned to build a new Libya…»

Tata Killary Clinton : «How could this happen? How could this happen in a country we helped liberate, in a city we helped save from destruction?»

Ces réactions ne sont-elles pas extraordinaire ?

Le chœur des vierges effarouchées, c’est à dire les RBT (les Représentants du Bien sur Terre), entonnèrent à tue tête l’hymne du Bien martyrisé, de la Justice blessée, de l’Innocence Parfaite maculée, bref l’hymne de l’arroseur arrosé qui n’a pas du tout compris ce qui s’était passé et qui s’en trouve d’autant plus décontenancé qu’il est toujours persuadé de son innocence et de la justesse de ses actes ; de ce fait il n’est pas coupable de ce qui est arrivé, ce qui signifie que les RBT ont subi une terrible injustice.
Et nous aussi, chers lecteurs.

Et n’allez surtout pas penser que ce serait de l’hypocrisie de la part de nos deux RBT préférés ! Ils sont on ne peut plus sincères, ce qui nous parait d’autant plus inquiétant.  Et oui, c’est bel et bien là le principal problème : nos gouvernants bien aimés sont totalement déconnectés de la réalité et du monde dans le quel ils ne survivent plus. D’où leurs réactions sans cesse en décalage et provoquant des catastrophes toujours plus grandes dont on ne pense se tirer qu’en en créant de plus cataclysmiques encore. Jusqu’au jour où nous aboutirons au désastre ultime. Car ils poursuivent avec une opiniâtreté que nous serions en droit d’admirer si les résultats n’étaient pas si dramatiques, ils s’entêtent à répondre aux catastrophes qu’ils provoquent de la même manière, toujours et encore, en espérant toujours que cela aboutira un jour à un résultat différent. Mais cela ne parvient qu’à étendre le chaos toujours plus loin et de manière toujours plus meurtrière ; d’abord chez les autres puis chez nous.

Les événements de Benghazi et du Caire, ces assauts du consulat et de l’ambassade US, furent très probablement coordonnés, ce qui fait dire à de nombreux analystes que ce fameux film grotesque, mis sur youtube très opportunément, fût un coup monté afin de donner un bon prétexte à des assauts planifiés à l’avance. C’est fort probables étant donné la quasi parfaite simultanéité des deux événements de Benghazi et du Caire. Qu’ils furent ensuite suivis à Karthoum, au Yemen où ailleurs ne sauraient être étonnant puisque ce sont des pays où les salafistes sont bien implantés et dans lesquels ils disposent de troupes sous la main mobilisables très rapidement pour le coup de main qui leur demandé. Mais ces dernières manifestations sont plus liées à des situations locales qu’autre chose, même si l'antiaméricanisme y est tout aussi virulent qu’en Égypte où en Libye.

«...Chris led our diplomatic post in Benghazi…he built partnerships with Libyan revolutionaries and helped them as they planned to build a new Libya…»

Aujourd’hui la Libye est un champ de ruine, ravagée par les rivalités et les combats des tribus et des milices entre elles, le tout sous le regard impuissant du gouvernement fantoche installé par nos soins, dont ceux du défunt ambassadeur US.
Les salafistes, quant à eux, sèment la mort en fonction de leurs intérêts, chez les uns où chez les autres, entre deux allers-retours en Syrie pour y accomplir le même travail : la destruction des tous les États existants, la suppression de toutes les religions autre que l’Islam et la suppression de toutes les branches de l’Islam qui ne se rattachent pas au wahhabisme, notamment le soufisme. C’est ainsi qu’en Libye comme en Égypte, les soufis sont les victimes des salafistes qui ne cessent de les persécuter et de détruire leurs mosquées ; de la même manière qu’ils le font avec la communauté copte en Égypte ; comme cela fût fait en son temps avec les Chrétiens d’Irak ; et comme ils tentent de le faire aujourd’hui en Syrie, avec notre bénédiction, avec toutes les minorités comme avec les sunnites pro-Bachar el Assad.
Leur but ultime étant l’établissement de la Charia (version wahhabite) et du califat universel.
C’est un objectif qui ne nous parait pas très en phase avec la démokratie à l’Occidentale ululée sur tous les toits par  les RBT (voir lexique) mais apparemment cela ne choque personne.
Jusqu’à maintenant en tout cas.
Jusqu’au 11 Septembre dernier.

Les attaques du 11 Septembre et les violences qui ont suivies dans tout le Moyen-Orient contre les ambassades US et autres (à Karthoum) feront-elles prendre conscience à nos dirigeants bien-aimés que nos intérêts ne correspondent pas forcément avec ceux de nos alliés démokrates quataro-saoudiens ?
Ces événements leur feront-ils prendre conscience que le scénario qui se déroule en Syrie en ce moment même pourrait voir une répétition de ce qui s’est passé en Libye et en Irak au cas où le régime laïc et multiconfessionnel de Bachar el Assad disparaitrait ?
Se pourrait-il que nos gouvernants bien-aimés soient insensibles au devenir de plusieurs millions de Syriens qui seront tués où, dans le meilleur des cas, chassés de terres qu’ils occupent depuis deux millénaires pour certains ?
Se pourrait-il enfin que nos gouvernants bien-aimés comprennent que nos alliés wahhabis n’ont pas du tout les mêmes intérêts que les nôtres ? Nous pourrions même dire qu’ils sont en totale opposition étant donné qu’ils prônent deux visions du monde que rien ne permet de relier. A cette question nous pouvons affirmer que nos alliés démokrates quataris et saoudiens le savent parfaitement tandis que nous ne pouvons pas en dire autant de nous-mêmes.
Se pourrait-il que nos gouvernants bien-aimés comprennent enfin combien l’Iran est importante au Moyen-Orient par le contre poids qu’elle représente face à l’expansion du salafisme dans tous les pays musulmans ?
etc etc etc...

Tout se déroule selon le plan prévu sauf quand çà déraille.

Mais nous ne pensons pas que cela suffira pour une raison simple : le chaos est notre objectif ultime. La propagation de l’Islam radical est une stratégie délibérée pour semer la guerre civile et la créer la somalisation du Moyen-Orient afin d’affaiblir définitivement les pays qui auraient pu encore menacer notre domination : il y avait 5 pays dont il fallait renverser les gouvernements afin de provoquer le chaos destructeur qui permettrait de remodeler la région tout entière selon le plan Busch ; voici la carte qui l'accompagnait, carte intitulée « the New Middle East » (ci-dessous).


Ces pays les voici : Yemen, Libye, Irak, Iran, Syrie. Vous voyez, chers lecteurs, que le plan se déroule à merveille. Pour les trois premiers la mission est accomplie ; la destruction de la Syrie est en cours, du moins on l’espère ; quand à celle de l’Iran ça vient, un peu de patience.

Pour ce faire les USA ont systématiquement utilisé les salafistes pour renverser les régimes qui ne leur plaisaient pas lorsque ces derniers s’opposaient à leurs plans (les cinq états cités plus haut) en espérant qu’une fois ces régimes à terre ils pourraient se débarrasser des djihadistes et faire accéder au pouvoir de plus modérés, comme les Frères musulmans en Egypte ; d’autre part les USA, comme les Saoudiens et les Qataris, ont systématiquement alimenté et entretenu la division shiites - sunnites afin d’affaiblir l’Iran, la Syrie et le Hezbollah et détourner l’attention sur les répressions en cours en Arabie Saoudite et à Bahrein.

Mais ces jolis plans sur la comète ne prennent pas en compte le fait que toute révolution qu’elle quelle soit voit toujours les plus extrémistes vaincre les plus modérés pour finir par se saisir du pouvoir à la faveur d’une surenchère démagogique effrénée ; sans parler d’une situation économique désastreuse que les extrémistes savent très bien utiliser pour décrédibiliser ainsi toujours plus les modérés au pouvoir.
C’est précisément le scénario qui est en train de se dérouler en Egypte où l’attaque de l’ambassade US et la publication du fameux film pose un problème au gouvernement égyptien qui ne veut pas se voir dépasser sur sa droite par les salafistes. En conséquence les Frères Musulmans sont condamnés à fouler de plus en plus délibérément les plates bandes des salafistes pour ne pas se faire emporter par la tourmente. Sans aucune garantie.

Les attaques contre le consulat US à Benghazi, contre l’ambassade US au Caire et les manifestations qui s’en sont suivies un peu partout au Moyen Orient sont la preuve de l’échec de la politique que le gouvernement US a suivi pour récupérer un Printemps Arabe qu’il n’avait pas vu venir.
Il révèle la haine des USA répandue dans les populations arabes, notamment en raison du soutien inconditionnel des USA à Israël. Et cela devra un jour être pris en compte par les gouvernements issus du Printemps Arabe s’ils ne veulent pas à leur tour passer à la trappe de l’histoire.
Pour ce faire ils n’auront d’autre solution que de se radicaliser pour couper l’herbe sous le pied des salafistes. Sans quoi ils seront expulsés et remplacés par ces derniers.
Dans tous les cas de figures les Occidentaux se retrouveront face à des gouvernements de plus en plus hostiles, des forces politiques radicalement opposées à leurs intérêts, alors qu’ils auront entretenu l'espoir naïf qu'ils pourraient les manipuler et les utiliser en fonction de leurs intérêts aux dépends de ceux des pays concernés, comme au bon vieux temps.

Les pyromanes ne sont-ils généralement pas les premiers à périr par le feu qu’ils ont allumé.

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

lundi 10 septembre 2012

Syrie : massacre de 20 soldats par nos alliés.

Un nouveau fait de guerre dont on espère que nos gouvernants bien aimés Normalo 1 et le "Ministre des Affaires étrangères de la France" se montreront aussi fiers  que leurs petits protégés le sont en publiant ces images de leur exploit héroïque, nos alliés terroristes financés et armés par nos alliés démokrates Saoudiens et quataris, entrainés par nos soins et ceux du MI6 et de la CIA.
Ce petit massacre commis par les combattants des "droitsdelhommeetdelademokratie" date de Vendredi où Samedi dernier, lorsque les terroristes occupèrent brièvement une caserne au Nord-Est d'Alep dans laquelle ils capturèrent ces malheureux pour les assassiner, les mains liés dans le dos et les yeux bandés.


samedi 8 septembre 2012

Turquie : l'effet boomerang ?

Il y a un an et demi le premier ministre turc Erdogan était encensé dans le monde arabe et le prestige de la Turquie était au plus haut. Le premier ministre Turc était en passe de devenir le nouveau leader du monde arabe et le défenseur de son indépendance. La politique « zero problems avec nos voisins » de son ministre des affaires étrangères Davutoglu avait jusque là plutôt bien fonctionné et permis à la Turquie d’engranger des relations cordiales avec la Syrie, l’Iran et l’Irak tout comme avec Israël.
Las. Aujourd’hui la Turquie est en passe d’être isolé. La politique de Davutoglu est passé de « zero problems » à « problems with everybody » ; nous parlons toujours des relations régionales de la Turquie. La popularité naissante d’Erdogan s’est évanouie au profit du nouveau Président égyptien Morsi et les Turcs eux-mêmes manifestent leur mécontentement vis à vis de la politique étrangère du duo de choc Erdogan-Davutoglu.

Que s’est-il passé ?

Il semblerait que les événements dits du Printemps arabe aient tourné la tête de nos deux dirigeants adeptes de la doctrine du « zero problems ». La Syrie en particulier a attiré leur attention en réveillant des ambitions jusque-là ignorées, où mises en veilleuse en attendant un heure propice pour se révéler au grand jour.
La crise syrienne a conduit Erdogan a se mêler activement des affaires internes de ce pays.

Au départ il y eut tout d’abord un mauvais calcul, où plutôt une appréciation erronée de la solidité du régime du Président Assad. A sa décharge il semblerait que tous les participants à cette opération de déstabilisation aient fait la même erreur de calcul en misant sur une opération rapide et peu couteuse, pariant sur un soulèvement général de la population contre le régime dés les premières escarmouches organisées. Comme on sait il n’y eut nulle manifestation de ce genre et la population syrienne ne s’est pas encore soulevée en masse contre le régime, un an et demi après le début de l’opération de déstabilisation. Au contraire, comme on l’a vu à Alep entre autre, plus les mercenaires étrangers, financés et armés par nos alliés saoudiens et qataris, entrainés, bichonnés et soignés par nos soins, plus ces bandes d’assassins commettent leurs méfaits plus la population semble se tourner vers l’armée pour s’en protéger. Ce qui ne signifie pas que toute la population soutient le régime mais que même ceux qui ne sont pas pro-régime finissent par se dire que ce dernier vaut mieux que les barbares étrangers.

De plus, il semblerait que tout ce petit monde de comploteurs se soit mis le doigt dans l’oeil en sous-estimant fortement le nombre de supporters du régime ; car il semblerait bel et bien que ce dernier puisse compter sur le soutien d’une majorité de la population, y compris sunnites, et non pas seulement celui des minorités, comme cela a souvent été conté dans les médias de désinformation occidentaux et leurs alliés.

A ce propos il est fort probable que nos conspirateurs du Golfe aient pris leurs fantasmes pour la réalité, tant il est vrai que les Saoudiens et leurs minions du GCC font tout ce qu’il est possible de faire pour inciter les communautés sunnites et chiites à s’entre-tuer afin de leur permettre non seulement d’affaiblir le prestige et l’influence de l’Iran sur les populations arabes, qui est grand, y compris chez les sunnites, tout en détournant l’attention de ce qui se passe chez eux ; cela leur permet ainsi de liquider l’opposition chiites à Bahrein et en Arabie Saoudite en toute tranquillité, avec notre complicité hypocrite.

Isolation externe de la Turquie.

Mais revenons aux Turcs.
Certes on a dû faire miroiter à Erdogan et son acolyte Davutoglu que le fruit syrien était prêt à tomber pour qui secouerait légèrement l’arbre syrien.
Erdogan et Davutoglu y ont vu une bonne occasion d’asseoir une domination néo-ottomane sur la région par l'intermédiaire de la mise sous protectorat de fait d’une Syrie dotée d’un nouveau régime faible et « démokratique », le tout sous les yeux bienveillants des USA. De plus la possibilité d’éradiquer une bonne fois pour toute le problème des kurdes résidents en Syrie soutenant leurs cousins Turcs dans leur espoir commun d’un Kurdistan indépendant tint une bonne part dans leurs calculs.
Mais cette politique n’a fait qu’isoler la Turquie de ses voisins.

Iran : sur cette question kurde les Iraniens tout comme les Turcs partageaient la même inquiétude et  restait un motif d’entente entre les deux pays qui coopéraient pour lutter contre la guérilla kurde. Les relations entre les deux pays s’étaient nettement améliorées depuis l’accession au pouvoir d’Erdogan. Leurs relations économiques s’étaient développées, les investissements turcs en Iran étant parmi les plus importants dans le pays et l’Iran fournissant 30% du pétrole dont la Turquie a besoin, sans parler du gaz. Aujourd’hui, l’agression turque contre la Syrie a détruit ces bonnes relations.

Irak : la Turquie a également mis à mal les relations qu’elle entretenait avec Baghdad notamment à cause des liens que les turcs se sont mis à développer directement avec les kurdes irakiens sans passer pas Baghdad, capitale fédérale, comme cela devrait être le cas. De plus les raids aériens opérés par l’aviation turque sur le territoire irakien contre les kurdes syriens où turcs qui y trouvent refuge provoquent la fureur des Irakiens, à juste titre, face à ces violations de leur souveraineté nationale. Mais l’agression turque contre la Syrie a encore rapproché l’Irak de l’Iran qui voient désormais Erdogan et compagnie comme des traitres à la cause musulmane. Ce ne sont pas les seuls car cette opinion est désormais largement répandue dans l’opinion publique arabe, rejoignant en cela l’opinion d’une bonne partie de la population turque elle-même.

Israël : les liens avec israël se sont nettement dégradés depuis l’affaire de la flottille de Gaza. Ironiquement, cette affaire avait fait monter à des sommets la côte de popularité d’Erdogan dans le monde arabe. Or, aujourd’hui, son attitude vis à vis de la Syrie lui vaut l’hostilité des populations du monde arabe qui lui reprochent sa trahison de la cause musulmane et son alliance avec Israël et les USA pour la destruction de la Syrie.

Russie : la encore les relations se sont détériorées depuis la crise syrienne et il est loin d’être certain que la Turquie trouve un avantage quelconque à s’être mis les Russes à dos.

Opposition interne grandissante au gouvernement Erdogan.

A propos des Kurdes, le gouvernement syrien a joué un tour pendable aux Turcs. En signant un accord avec les kurdes syriens en Juillet dernier qui permit à l’armée syrienne de se retirer du territoire kurde en laissant ces derniers s’administrer eux-mêmes à condition qu’ils ne s’allient pas à l’opposition, Assad a ouvert la boite de Pandore. Car cet accord donne aux Kurdes les mains libres pour aider leurs cousins de Turquie en levant à nouveau l'étendard de l’indépendance. Pendant ce temps là, n’oublions pas que du côté irakiens les Kurdes sont de facto quasiment indépendants (avec le soutien actif des USA) et ne perdent pas de vue la destinée de leurs parents sous administration syrienne et turque. Le résultat de l’accord entre le gouvernement syrien et les kurdes ne s’est pas fait attendre : un attentat contre l’armée turque a fait dix morts le we dernier et la guerilla kurde semble avoir repris ses activités en Turquie. Les infiltrations des kurdes syriens en territoire turc s’intensifient alors que l’armée turque est occupée ailleurs en raison de la crise syrienne précisément. Le gouvernement turc a envoyé d’urgence des renforts pour tenter de prévenir ces infiltrations des kurdes syriens sur son territoire et il menace d’établir une zone tampon entre la Syrie et la Turquie afin de les empêcher. Ce qui a déclenché un sévère avertissement de Téhéran indiquant que l’Iran ne tolèrerait pas une intervention étrangère sur le sol syrien et que cela pourrait provoquer l’entrée en lice de l’Iran aux côtés des Syriens.

La Turquie est un pays dans lequel coexistent de nombreuses communautés ethniques et religieuses. Outre les kurdes (25% de la population), les chiites représentent également un quart de la population sans compter les Arméniens, Azerbaidjanais et autres Bulgares. Si l’on ne prend en compte que les deux minorités les plus importantes du pays, les Kurdes et les chiites, elles représentent à elles seules près de la moitié de la population et la politique d’Erdogan les irritent au plus haut point toutes les deux. N’oublions pas que la majorité des chiites turcs vivent en bordure où non loin de la frontière syrienne ; ils sont donc tous liés à leurs cousins syriens vivant à quelques kilomètres de là et sont parfaitement au courant de ce qui se passe en Syrie. Ils savent également que le régime d’Assad était bienveillant pour leur coreligionnaires et que la chute du régime signifiera le début d’une persécution à leur encontre. 

Mais il y a plus. La population des camps installés par les Turcs à la frontière pour accueillir les soit disant « réfugiés » commence à créer des problèmes de plus en plus importants avec la population locale jusqu’à provoquer de sérieux incidents entre locaux et étrangers. Car ce sont souvent de bien étranges « réfugiés » que l’on  trouve  dans certains de ces camps qui sont en vérité des camps d’entrainement des djihadistes et affiliés d’Al Quaeda. Et ces « barbus » irakiens, afghans, tchetchènes où libyens ne sont pas du goût des autochtones ; ces derniers n’apprécient pas lorsque nos alliés barbus vont en ville et partent sans payer leurs consommations en menaçant les habitants qui protestent qu’ils reviendront chez eux (en Turquie) pour faire le même travail qu’en Syrie lorsque ce dernier sera achevé. C’est à dire les éliminer comme leur coreligionnaires Syriens.

A cela s’ajoute la forte hostilité parmi la population turque en général qui s’est développée contre l’alliance avec Israël, contre l’OTAN et contre la présence de bases étrangères en Turquie, tout cela étant interprété comme étant autant de menaces contre des pays musulmans. Les événements syriens ne peuvent que donner corps à ces craintes.

Une forte opposition s’est également développée au sein de la classe politique turque contre la politique du gouvernement envers la Syrie. Les partis d’opposition condamnent cette politique belliciste et nombreux sont ceux qui sonnent l’alarme contre cette aventurisme en prévenant des risques que cela fait courir à la Turquie elle-même. Une guerre civile pourrait ne pas être à exclure, annoncent-ils, dénonçant « l’accueil » des terroristes djihadistes dans les camps à la frontière, entrainés par nos soins et envoyés en Syrie... où ailleurs... Car le chaos qu’ils sèment et provoquent en Syrie pourrait à son tour se répandre en Turquie en cas de chute du régime syrien. Et il est fort probable que ces terroristes, une fois leur oeuvre de destruction accomplie en Syrie, se retournent contre ceux qui les ont nourris et armés pour accomplir la même tâche en Turquie. Car cette dernière, comme la Syrie, est un régime laïc reposant sur la multiconfessionalité, ce que les djihadistes ont pour objectif d’éradiquer puisque leur objectif est l’établissement d’un califat universel.

Quant à l’armée, une majorité d’entre elle est hostile à Erdogan et à son gouvernement, et plus encore à sa politique anti-syrienne. Quant à « l’accueil » et à l’entrainement de djihadistes sur territoires turc on peut imaginer facilement ce que des kémalistes laïcs peuvent en penser.

Tous ces mécontentements grandissants à l’intérieur du pays se font avec une situation économique qui se dégrade en toile de fond. Car les échanges commerciaux entre la Turquie et ses voisins (Syrie, Iran, Jordanie etc) se sont réduits au fur et à mesure que la crise syrienne s’est développée, puisque toutes les marchandises qui transitaient autrefois par la Syrie ne le peuvent plus.

Désormais la situation devient précaire pour la Turquie.
Avant de créer le chaos en semant la divisions et la haine entre des confessions et des sectes qui vivaient auparavant en paix les unes avec les autres, on s’assure que l’on est soi-même immunisé contre le poison que l’on va répandre chez le voisin. Or ce ne fût pas le cas.
La Turquie comme la Syrie est un état laïc, sujet de haine intense de la part des djihadistes aux yeux de qui, comme déjà dit, la Turquie est tout autant une cible à abattre que la Syrie. De plus la Turquie comme la Syrie ont des minorités kurdes importantes sur leurs territoires qui leur posent posent les mêmes problèmes puisque les kurdes veulent vivre ensemble dans le même état : le Kurdistan. Or ce rêve n’est possible que par le démembrement de la Turquie et de la Syrie, sans parler de l’Irak.
Par conséquent en provoquant le chaos et la destruction en Syrie, Erdogan pourrait bien être en train de préparer la libanisation de la Turquie elle-même.

Pour éviter cela, il faudrait que le gouvernement Erdogan cesse immédiatement son soutien aux terroristes afin d’aider Damas à reprendre la situation en main et à rétablir l’ordre, avant que la fièvre destructrice lâchée et attisée en Syrie ne revienne sur la Turquie comme un boomerang.

Pendant ce temps là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

jeudi 6 septembre 2012

mercredi 5 septembre 2012

Goldman Sachs, maitre du monde.


Voici un bon film qui donne une vision assez juste des agissements de la banque. Les réalisateurs se sont bien renseignés et les chiffres et les faits décrits sont vrais.

Quelques bémols néanmoins : les réalisateurs ont tendance à faire de GS le bouc émissaire de tout ce qui arrive en ce moment : les états surendettés, la crise etc... 
Ce qui est faux. Si les états se sont endettés ce n'est dû qu'à des causes politiciennes : volonté de la part des politiciens d'être réélu en faisant des promesses intenables ; désir des électeurs de croire au Père Noël ; volonté de tous de vivre au-dessus de leurs moyens etc...

Cela dit il est vrai que les banques sont trop grosses, beaucoup trop grosses, et qu'il faut à nouveau séparer les banques d'affaire et les banques commerciales, comme c'était le cas avant 1999 lorsque fût aboli le Glass Steagall Act aux USA. Cette loi fût votée après la crise de 1930 afin d'éviter précisément ce qui était arrivé en 1929 et ce qui s'est reproduit en 2008 en instaurant la séparation entre banques d'affaires et banques commerciales.

Affirmer que GS a profité de cet état de fait, c'est vrai ; c'est vrai mais ils ne furent pas les seuls à agir de cette manière : toutes les banques ont fait la même chose (subprimes), à part le fait que ces dernières n'étaient pas aussi bien organisées, ni méthodiques et qu'elles n'ont pas crée systématiquement le réseau de GS, instituant ainsi de véritables relations incestueuses entre secteur financier et politique. Car, entre autre, c'est GS et ses pairs qui a fait abolir le Glass Steagall Act. Et ce sont ces banques qui ont fait payer les états à partir de 2008 pour les sauver, elles, de la faillite, y compris GS, au détriment des contribuables.
En clair elles n'ont pas voulu assumer leurs responsabilités ; ce ne sont pas les seules.

Et ce qu'on oublie, parce que c'est commode et que cela évite de regarder nos propres erreurs en face, c'est que tout le monde a profité du système pendant 7-8 ans. Tous ceux qui ont profité des crédits bon marché, notamment immobilier, tous ceux qui ont profité de la fausse prospérité achetée à crédit entre 2000 et 2008, tous ceux qui ont profité des aides de plus en plus larges des états empruntant à tour de bras, nous tous fûmes les bénéficiaires de ce que nous condamnons aujourd'hui.
Oui, le bon temps est terminé. Oui, c'est GS et d'autres qui s'en est sorti le mieux, pour le moment.

Le problème c'est que pendant que tout le monde gagnait (entre 2000 et 2007) personne n'a trouvé à redire aux agissements de GS et compagnie...
Aujourd'hui que la fête est finie, nous recherchons un bouc émissaire en détournant notre regard du miroir.

Ne manquez pas ce reportage, les intervenants sont de qualité.

D'autre part vous pouvez lire où relire notre post à ce propos ici : Petite histoire de la crise financière pour les sains d'esprits.

mardi 4 septembre 2012

samedi 1 septembre 2012

Le général Dempsey dit "non" à toute intervention en Syrie et en Iran.


Le général Demspey, chef d’état major général de l’armée des Etats-Unis, a déclaré une nouvelle fois avec la plus grande fermeté lors d’une conférence à Londres cette semaine qu’il n’était pas question pour l’armée US de soutenir Israël si d’aventure ce pays attaquait l’Iran (ce que nous ne croyons pas), pas plus que d’envisager une attaque de la Syrie où même l’établissement d’une « no fly zone ». Ce qui implique que Cameron, Fabius et la basse cour européenne des guerriers de salon devront y aller eux-mêmes pour rendre leurs rodomontades un peu plus concrètes que les couinements réguliers qu’ils poussent sur les ondes pour se donner l’impression qu’ils ont une quelconque influence sur les évènements. Inutile de dire qu’on peut dormir tranquille.

Cela dit, laissons nos têtes poudrées à leurs petits jeux.
Le général Dempsey confirme à nouveau son opposition et celle de l’armée US à toute nouvelle intervention militaire, ces expéditions que les RBT (Représentants du Bien sur Terre, voir lexique pour définition) de tout bord, et particulièrement aux USA en ces moments de campagnes présidentielles, s’obstinent à promettre à des peuples qui n’en veulent pourtant pas. C’est avant tout, selon nous, une prise de position de l’armée contre les néo-cons et leurs alliés extrémistes israéliens de l’extreme droite. A noter d’ailleurs, comme nous l’avions déjà souligné en son temps, que les chefs du Mossad comme du Shin Bet (service de renseignement intérieur israélien) sont tout aussi opposés que Dempsey à une attaque contre l’Iran et qu’ils l’ont déclaré publiquement plusieurs fois. Mais le général Dempsey a évoqué également l’opposition des militaires turcs à une intervention de leur part en Syrie, en contradiction frontale avec la politique suicidaire d’Erdogan.

Le général souligna également que ce qui pourrait arriver de pire en Syrie serait une situation incontrôlable, a « failed state », qui deviendrait alors une source extrême d’instabilité pour toute la région. Inquiétude partagée par tous les militaires cités plus haut tout comme par le gouvernement russe ; en effet une telle situation permettrait  la formation  d’une tanière à jihadiste qui pourrait sévir et croitre en toute impunité dans l’ensemble de la région et dont, très probablement, la première cible serait Israël. Etat de fait qui commence à se révéler vrai, non seulement en Syrie mais aussi en Irak grâce à notre soutien et à ceux de nos alliés démokrates saoudiens aux cellules d’Al Quaeda réarmés et financés... royalement...

A nouveau, il semble qu’il y ait une inquiétude partagée des militaires US, Israéliens et même Turcs en constatant l’état avancé de délabrement psychologique de leurs dirigeants bien aimés respectifs.
Nous ne connaissons pas l’état d’esprit de nos militaires français par rapport à l’état psychique de nos propres dirigeants mirifiques mais nous ne serions pas étonnés que leur opinion ne diffère pas outre mesure que celle de leurs collègues.
N’oublions pas, chers lecteurs, qu’une attaque contre l’Iran fût évitée en 2007 parce que l’armée et la marine US s’y opposèrent véhémentement, soutenus en cela par la publication d’un rapport des agences de renseignement US qui déclarait que l’Iran avait abandonné son programme nucléaire militaire depuis 2003. Un autre rapport confidentiel du même type vient d’être délivré et soulignerait qu’il n’y a pas de changement par rapport à celui de 2007 (ici).

Nous concluons donc, et ce en toute logique, que les militaires sont nos meilleurs défenseurs contre les folies interventionnistes du GHG (Gang des Humanistes en Goguette, voire lexique pour définition).
Pour les en remercier nous vous invitons à chanter tous en choeur « Ah, que j’aime les militiares ! » avec Dame Felicity Lott sur le fameux air de la «Grande Duchesse de Gerolstein» d’Offenbach (ci-dessous).