mercredi 27 février 2013

Note de service : déménagement

La Chronique de Cochon sur Terre déménage.
En conséquence de quoi les publications seront interrompues jusqu'au Lundi 4 Mars 2013.

Olivier Delamarche : sans QE il n'y a plus de marché.


dimanche 24 février 2013

USA : de la corruption institutionnalisée à la gangrène..

Nous faisons souvent allusion à la corruption du système politique des USA.
Encore une fois, ce n'est pas une corruption illégale. Bien au contraire elle est parfaitement légale, et cette légalité permet de plus en plus de possibilités d'acheter des votes où/et avantages qui, autrefois, étaient interdits. La dernière "légalisation" en date est l'autorisation par la Cour Suprême pour les entreprises de financer les campagnes électorales sans limites au montant des fonds versés.

Aujourd'hui le New-York Times (voir l'article complet ici) nous fait part d'une nouvelle initiative de la part de l'ex sauveur de l'humanité. L'état major de ce dernier a crée une "organisation" destinée à promouvoir son action politique future, notamment à propos du changement climatique, de la restriction de la possession des armes à feu etc. En bref, c'est ce qu'on appelle faire du lobbying pour aider à faire passer ses projets. Mais pour ce faire, il faut des fonds. Ce seront USD 50 millions. Et pour récolter ces fonds, il faut des donateurs généreux. Tout est prévu, rassurez-vous : on ne prévoit que de solliciter quelques riches "fidèles" qui pourront donner pas moins de USD 500.000 chacun, où plus, "à vot'bon coeur msieurs dames". Plus de USD 500.000 est bien entendu très recommandé.

President Obama’s political team is fanning out across the country in pursuit of an ambitious goal: raising $50 million to convert his re-election campaign into a powerhouse national advocacy network, a sum that would rank the new group as one of Washington’s biggest lobbying operations.

But the rebooted campaign, known as Organizing for Action, has plunged the president and his aides into a campaign finance limbo with few clear rules, ample potential for influence-peddling, and no real precedent in national politics.

In private meetings and phone calls, Mr. Obama’s aides have made clear that the new organization will rely heavily on a small number of deep-pocketed donors, not unlike the “super PACs” whose influence on political campaigns Mr. Obama once deplored.

At least half of the group’s budget will come from a select group of donors who will each contribute or raise $500,000 or more, according to donors and strategists involved in the effort.

Pour ces généreux et désintéressés bienfaiteurs il est prévu de nombreuses réjouissances, strictement hiérarchisées en fonction du montant versé. Plus on donnera, plus on sera "récompensé", postes d'ambassadeurs à la clé entre autre "gâteries", sans compter les multiples "renvois d'ascensseurs" que l'on peut imaginer... où peut-être même pas, sans compter les accès privilégiés aux conseillers les plus proches du Président, quand ce ne sera pas au Président lui-même.

But those contributions will also translate into access, according to donors courted by the president’s aides. Next month, Organizing for Action will hold a “founders summit” at a hotel near the White House, where donors paying $50,000 each will mingle with Mr. Obama’s former campaign manager, Jim Messina, and Mr. Carson, who previously led the White House Office of Public Engagement.

Giving or raising $500,000 or more puts donors on a national advisory board for Mr. Obama’s group and the privilege of attending quarterly meetings with the president, along with other meetings at the White House. Moreover, the new cash demands on Mr. Obama’s top donors and bundlers come as many of them are angling for appointments to administration jobs or ambassadorships. 

Voilà un petit exemple de pratiques de corruption totalement légales. Mais la légalité n'empêche pas la corruption, et ce d'autant moins lorsqu'elle l'encourage par tous les moyens possibles. C'est la corruption qui permet de favoriser les intérêts particuliers au détriment de l'intérêt général.  
Le système politique des USA est entièrement fondé sur la corruption, comme on le répète souvent ici. C'est un système entièrement aux mains des lobbys à tous les niveaux de l’État Fédéral comme des États fédérés ; en conséquence c'est un système dans lequel les multiples intérêts particuliers ne cessent de se combattre au détriment de l’intérêt du pays. Celui qui a le plus d'influence gagne ; et l'influence se paye cash, par le financement de campagnes électorales par exemple. Le système est corrompu jusqu'à la moelle parce que les mentalités le sont encore plus. Mais la plupart des acteurs n'en sont même pas conscients et seraient scandalisés si vous les accusiez d'être corrompus. Ils vous répondraient que ce n'est pas de la corruption puisque c'est légal. Oubliant que les lois elles-mêmes peuvent être corrompues. 
C'est le nec plus ultra de la corruption. Mais à ce stade ce n'est plus de la corruption, c'est de la gangrène. Et comme chacun sait, la gangrène a la particularité de tuer son hôte en le dévorant de l'intérieur.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.


vendredi 22 février 2013

Kerry : les USA continueront à propager la démocratie dans le monde entier ; nous voilà rassurés !

Le nouveau Secrétaire d’Etat US, John Kerry, nous a pleinement rassuré lors de son discours d’inauguration au poste de Secrétaire d’Etat US, remplaçant ainsi notre Tata Killary Clinton préférée qui a tant et tant oeuvré pour la démokratie et bla bla bla...
Nous avons d’ailleurs versé une larme lors pour saluer son départ, en espérant qu’elle nous reviendra aussi fringante et soucieuse de la démokratie en 2016 pour la présidentielle.

Pour l’heure, c’est au tour du nouveau Secrétaire d’Etat John Kerry de se lancer sur la scène internationale. Il a ainsi fait un joli discours pour son inauguration qui nous a touché aux larmes et qui nous a rassuré entièrement à propos des intentions de politique internationale du grand et bon gouvernement US.

Tout d’abord une chose est certaine, et très réconfortante à entendre :

1) le gouvernement US est parfaitement conscient de sa supériorité par essence sur tous les autres gouvernements de la planète (pour un exposé de cet état d’esprit lire Glenn Greenwald ici) ;

"Il est indispensable d'offrir à toutes les parties du monde la même possibilité de choisir que celle qui nous a rendus meilleurs et plus forts"
 
Du fait de cette incontestable supériorité universelle, moralement bien entendu, le gouvernement US est naturellement bon, et c'est le seul à l'être. Parce qu’il est naturellement bon, il n’aura de cesse de répandre ses bienfaits sur toutes les parties du monde qui ne les a pas encore testé, car le gouvernement US veut rendre tous les autres aussi bons et forts que lui-même. C'est à dire comme lui.

Amen.

2) en conséquence de quoi, il incombe au gouvernement US la lourde responsabilité de réformer ces mauvais gouvernements qui ne font pas ce qui leur sont demandés où, bien pire, qui penseraient, de manière tout à fait inappropriée, que leurs intérêts nationaux ne seraient pas les mêmes que ceux des USA. Dans le cas très regrettable où ces gouvernements ne pourraient se laisser convaincre par la diplomatie et l’amour dispensé religieusement à leur égard par le très saint gouvernement des USA, ces derniers se verraient alors contraints de « conseiller » les récalcitrants par la force emplie d’amour dont ont pu déjà faire l'expérience les Irakiens, les Afghans, Libyens où autres Africains à venir...

"Nous voulons associer le reste du monde au choix que nous avons fait"

N’est ce pas limpide, chers lecteurs ?
Le choix est fait par les USA au nom de leur supériorité intrinsèque sur tous les autres pays de la planète et ils veulent nous associer à ces choix par pure générosité d’âme, y compris si nous ne les voulons pas. Pour être certain d’être bien compris, M. Kerry a pris soin d’ajouter à ce beau programme que les USA ferait tout ce qu’ils pourront afin de propager les « valeurs » des USA à travers le monde.

Il y a de quoi se réjouir, chers lecteurs, quand on en voit les brillants résultats.

De toute manière nous n’avons pas le choix, dans le chef de John Kerry.

En langage diplomatique cela signifie : les USA, maitres du monde, sont les seuls à pouvoir exiger des autres le respect de leur souveraineté. Les états étrangers ne peuvent prétendre à la souveraineté nationale qu’à la condition que cette dernière soit totalement soumise aux intérêts des USA.

L’avantage de cette vision des choses, c’est que la souveraineté des autres est nié dans tous les cas de figure.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 20 février 2013

L'être humain devient de plus en plus stupide, selon un généticien de Stanford.

Qui l’eût cru, chers lecteurs ?
Quelle surprise d’apprendre soudain que nous devenons de plus en plus stupide alors que nous pensions tous que nous avions atteint un sommet d’intelligence jamais atteint auparavant. Nous qui considérions nos crétins d’ancêtres avec un brin de dédain, voir même une condescendance assurée et assumée, nous voilà projetés à terre du haut de la branche sur laquelle nous nous croyions en sureté.

Nous ne serions pas aussi intelligent que nos ancêtres !
Dit autrement, si nos ancêtres revenaient sur terre, un grec par exemple qui vivait du temps de Péricles, c’est à dire vers 420 avant JC, où un Indien vivant à la même époque, eh bien autant vous le dire crument, chers lecteurs, ils nous prendraient pour des cons... Eh oui, ils nous prendraient pour des demeurés tout juste bons à ramasser des bananes tombés à terre, puisque même cela nous ne savons plus le faire : monter aux arbres. D’ailleurs la meilleure preuve et que nous nous fichons par terre dés que nous nous y essayons avec les conséquences déplorables que nous savons.

C’est en tout cas ce que le professeur Crabtree, de l’université de Stanford, a conclu de ses recherches sur nos capacités intellectuelles. Autant vous prévenir tout de suite : ce n’est pas brillant !

«Dr. Crabtree’s research led him to believe that the collective mind of mankind has been on more or a less a downhill trajectory for quite some time.»
Le « quite some time » n’est pas vraiment fait pour nous rassurer. Depuis combien de temps au juste devenons-nous stupides ?

“I would wager that if an average citizen from Athens of 1000 BC were to appear suddenly among us, he or she would be among the brightest and most intellectually alive of our colleagues and companions, with a good memory, a broad range of ideas, and a clear-sighted view of important issues. Furthermore, I would guess that he or she would be among the most emotionally stable of our friends and colleagues. I would also make this wager for the ancient inhabitants of Africa, Asia, India or the Americas, of perhaps 2000–6000 years ago. The basis for my wager comes from new developments in genetics, anthropology, and neurobiology that make a clear prediction that our intellectual and emotional abilities are genetically surprisingly fragile.”

Voilà, chers lecteurs, nous devenons de plus en plus stupides depuis au moins 2000 ans, voir 6000 ans  ! Cela nous donne à peu près 4.000 avant JC.
On ne peut nier que ce genre de propos constitue un choc dont peu de progressistes pourront se remettre. Cela dit, à notre humble avis, il n’y aura pas que les progressistes qui pendront un coup sur la tête à cette nouvelle étant donné que les 4000 avant JC englobent bien évidemment toute la période que l’on oppose généralement à la modernité pour mieux dénigrer cette dernière.

En conclusion, chers lecteurs, l’âge d’or de notre humanité dotée d’un cervelas dont elle savait se servir de manière efficace date de 6.000 ans, et antérieurement. Depuis lors c’est l’affadissement général et la décrépitude cérébrale continue jusqu’à notre glorieuse époque et notre monde scintillant de Cochon sur Terre dans lequel nous nous prélassons tous avec délice en grognant de plaisir.

Mais est-ce grave docteur ? Notre science mirobolante ne pourrait-elle pas nous sauver de la bêtise totale et parfaite à laquelle nous semblons aspirer de toutes la force de nos derniers neurones survivants ?

« Le Docteur Crabtree pense que des changement irréversibles, dus à des modifications génétiques associées aux avancées technologiques, ont laissé l’espèce humaine stupide, pour ainsi dire. Il vient de publier une étude détaillée, dans laquelle il explique que sur les 5.000 gènes qu’il considère comme constituant le socle de l’intelligence humaine, un nombre de mutations s’étendant sur des années a forcé l’homme moderne à ne plus utiliser qu’une partie de celles-ci, le rendant beaucoup moins intelligent que ses ancêtres. »

Oui, chers lecteurs, vous le constatez, c’est grave ; très grave.

Et le cher Docteur Crabtree enfonce le clou :

« Les humains étaient dotés de leurs plus grandes capacités d’intelligence lorsque chaque individu étaient exposés aux mécanismes naturels de sélection sur une base quotidienne. »
« Nous, humains, sommes étonnamment fragiles intellectuellement en tant qu’espèce et nous avons probablement atteint notre apogée il y a 2000 à 4000 ans. »

Voilà, chers lecteurs, vous pouvez désormais propager l’affreuse nouvelle : nous ne «progressons» plus depuis 4.000 ans mais, bien au contraire, nous « régressons » de manière dramatique depuis ce temps là.
Le pire est qu’il semblerait que ce que nous avons pris pour un « progrès » irremplaçable et bienfaisant pour notre espèce, ne soit en fait un facteur décisif de notre perte d’intelligence : la technique, où technologie.

Et pourquoi cela ?

Probablement parce-que ce que nous nommons « l’intelligence » nous permet de faire deux choses :

- en recevant les informations que nous procurent nos sens, nous sommes capables de nous faire une représentation du monde dans lequel nous sommes immergés et de nous situer dans celui-ci.
- cela nous amène ensuite à faire l'expérience de ce monde d’après ce que l’on en perçoit. Ces expériences multiples nous amènent, selon leur résultat, à les trier  en y renonçant, pour celles qui s’avèrent dangereuse pour nous, où au contraire en les renouvelant, pour celles qui se sont avérées bénéfiques.

Ces deux facultés constituent le système cognitif qui caractérisent l’homo sapiens.

Qu’est-ce que la technique, où la technologie.
A l’origine ce sont des outils qui permettaient de prolonger les sens de l’homme, où pour le dire autrement, ces outils offraient un effet de levier sur les capacités que nos sens nous donnaient. C’est à dire qu’ils décuplaient les capacités de nos sens. Mais les outils, que nous ne confondrons pas avec la technologie, nous permettaient toujours de faire l'expérience du monde par nous-mêmes ; de ce fait, ils ne nous isolaient pas du monde. La technologie, elle, nous isole de ce monde dont nous sommes censés faire l’expérience pour survivre ; car ce n’est plus nous qui faisons l’expérience du monde mais les machines que nous avons fabriqués pour la faire à notre place. Pour résumer, ces machines que nous avons élaboré l’ont été précisément pour nous éviter de faire cette expérience du monde. De ce fait nous nous sommes coupé du monde et nous n’en faisons plus l’expérience que par machines interposés. Le monde d’aujourd’hui est encore plus isolant pour l’espèce puisque nous survivons désormais dans des sociétés elles-mêmes totalement isolées du monde, des sociétés   « parfaites », « rationnelles », « libérées » et blablabla.

C’est le fameux « Palais de cristal » de Dostoïevski. Nous avons édifié ce dernier à l’aide de la technologie.

« Libérées » de quoi au juste ?
« Libérées » de l’homme, c’est à dire de ce qui constitue son  humanité : son irrationalité, sa folie, son amour du chaos et de la destruction, sa capacité à se moquer de son « intérêt bien compris » etc...
Or, dans le Palais de cristal, précisément, nous voulons changer l’homme ; nous voulons le rendre autre, nous voulons l’améliorer en lui retirant ce qui en faisait l’homme. On veut le rendre inoffensif en transformant le loup en agneau décervelé et crédule, bon à tondre et à embrocher à volonté.

Cet agneau inoffensif, de nos jours surprotégé, sans contacts avec le monde et ses dangers, a ainsi perdu progressivement sa capacité à l’adaptation et à se défendre face à des situations dangereuses. Ses sens ont perdu leur acuité par manque d’entrainement, c’est à dire par manque de contact avec le monde et ses dangers.
Depuis que les sociétés se sont constituées, des sociétés organisées, l’homme a progressivement perdu ses facultés individuelles d’adaptation au monde puisqu’il s’en est coupée au fur et à mesure que les sociétés humaines le protégeaient toujours plus du monde extérieur.

Aujourd’hui, notre palais de cristal, ce système qui est en train de nous tuer, est probablement à son apogée. Mais nous réagissons et nous sommes en train de le détruire pour éviter l’étouffement, l’asphyxie et la mort à quoi il nous destine : ce sera lui où nous.

Nous prenons les paris avec Dostoïevski : ce sera lui !

« Oui ce sont bien ses rêves fantastiques, c’est sa bêtise la plus crasse que l’homme voudra se conserver dans le seul but de se confirmer à lui-même que les hommes sont encore des hommes et pas des touches de piano, sur lesquelles jouent peut-être les propres mains des lois de la nature mais qui menacent, ces mains, de jouer au point qu’il sera interdit de vouloir hors des limites de l’almanach.»

« (...) il me semble que toute l’activité humaine , vraiment, ne consiste qu’en cela que l’homme se prouve à chaque instant qu’il est un homme et pas une goupille d’orgue ! Par ses plaies et ses bosses, mais qu’il le prouve ; même en retournant dans les cavernes mais qu’il le prouve ! »

Peut-être qu’en retournant dans les cavernes, ce qui pourrait bien arriver, nous nous remettrons à récupérer l’usage de ces neurones que le Docteur Crabtree déplore tant que nous ayons perdu...
Il faudra probablement plus de 4.000 ans pour retrouver le niveau d’intelligence de nos ancêtres de Cro-Magnon, mais nous aurons le temps.
Car nous n’aurons plus de téléphones portables...

Ouf !

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 19 février 2013

lundi 18 février 2013

France : taux de croissance du PIB depuis 1955.

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Comme on sait tout va bien.
Notre Président nous a rassuré en déclarant que "la crise était derrière nous".
Il est vrai qu'il a également admis il y a peu que l'euro était trop élevé et que cela pourrait avoir quelques influences "néfastes" sur notre économie bien aimée.
Mais la crise est bel et bien derrière nous.




vendredi 15 février 2013

Iran : le sondage qui dérange...

Entre le 26 Décembre 2012 et le 10 Janvier 2013, la société Gallup a effectué un sondage en Iran à propos du programme nucléaire de ce pays.

- 63% des sondés pensent que leur gouvernement ne devrait pas se laisser intimider par les menaces de l'Ouest, en dépit du fait que 8 personnes interrogés sur 10 pensent qu'elles sont affectées par les sanctions  infligées par l'Occident, illégales au regard du droit international.
- 47% blâment les USA pour cette situation alors qu'un sur dix accusent leur propre gouvernement d'en être le responsable.

Il n'y a rien de bien nouveau dans ce sondage puisque plusieurs sondages avec des résultats semblables furent déjà efféctués au cours des dernières années, malgré les fantasmes de l'Occident à propos d'une révolution populaire due aux ... sanctions précisément.

Il est très probable que c'est précisément l'inverse qui se produit. Cela provoque un sursaut de fierté nationale contre l'étranger US qui menace le pays et qui profite au régime en place.

Cela dit, ce soutien de la population au programme nucléaire iranien est une épée à double tranchant pour le gouvernement iranien. En effet ce soutien ne lui laisse que peu de marge pour négocier une issue acceptable avec l'Ouest sans que cela donne l'impression à la population iranienne que leur gouvernement a capitulé face aux menaces occidentales. Et ce d'autant plus avant les élections qui se dérouleront en Juin prochain.

C'est pourquoi il est assuré qu'il n'y aura aucune avancée significative avant Juin prochain, même si les contacts sont pris en coulisse depuis longtemps déjà entre les émissaires des gouvernements iranien et US, comme nous l'avions rapporté dans notre post "Obama - Iran : l'ombre de Nixon planera t-elle sur son second mandat ?".

Après les élections de Juin, en revanche, tout sera possible (sauf la guerre à notre avis), y compris une avancée dans les négociations. Mais pour cela il faudra que l'Occident comprenne que le gouvernement iranien ne pourra pas donner l'impression de s'être rendu en rase campagne car sa population ne l'accepterait pas. Pour qu'il y ait accord entre les parties il faudra que chacun prenne en compte les impératifs de l'autre : à savoir ménager une porte de sortie de crise présentable à leurs électorats respectifs.

Ce n'est pas impossible puisqu'il semblerait que la volonté de régler le problème soit présente des deux côtés, y compris US, et ce d'autant plus que les USA ne sont pas en mesure d'attaquer l'Iran, contrairement à ce qu'on raconte à longueur d'éditoriaux de désinformation. Sauf à provoquer une onde de choc telle que cela pourrait leur être fatal, aux USA voulons-nous dire, suivant en cela Ron Paul lui-même.

Il y a donc quelques lueurs d'espoir dans ce dossier, même si cela risque de prendre du temps. A moins que l'ex sauveur de l'humanité ne soit pris du syndrome Richard Nixon et qu'il ne se rende soudain à Téhéran pour s'entretenir avec le Guide Suprême et négocier la paix.

Ne rêvons pas... trop...

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 13 février 2013

Egypte : rationnement et chaos en perspective.

Comme nous l’avions prévu dans notre post «Nous serons tous des Egyptiens» l’Egypte est en train de s’enfoncer dans le chaos. Combien de temps cela prendra t’il, nous n’en savons rien, mais si la faim commence à tenailler les estomacs, nous prédisons que cela ne tardera et que nous pourrions nous laisser surprendre.

La raison n’est pas due à une question politique, contrairement à ce que nos médias de désinformation ont prétendu tant et plus, mais plutôt à cause de problèmes économiques, eux-mêmes dus à une explosion démographiques hors de contrôle. Oui, oui, nous le savons, nous sommes atrocement incorrect à la fois politiquement, moralement et philosophiquement et bla bla bla... Cela fait beaucoup mais nous assumerons ce fardeau.

En revanche, bien que démographique à la base avec des conséquences économiques, la situation égyptienne ne s’est pas arrangée, loin de là, avec la crise politique qui secoue le pays depuis deux ans et qui, nous le parions, ne sera pas résolue. Où plutôt ne pourra pas être résolue sur le long terme. Qu’elle le soit sur le très court terme en raison d’un prêt financier de tel où tel sauveur temporaire, soit ; que ce soit l’Iran qui ouvre une ligne de crédit à l’Egypte, le Qatar où le FMI, peu importe. Cela sera toujours insuffisant pour résoudre la crise dans laquelle s’enfonce le pays.

Comme pour confirmer nos propos, le gouvernement égyptien a annoncé ces derniers jours un rationnement du pain dans tout le pays. Et ne croyons pas que ce sera une mesure temporaire car l’Egypte risque de connaitre désormais une situation de pénurie alimentaire chronique et il est à
craindre que la malnutrition n’y devienne endémique.

Egypt's Islamist government has nothing to offer its people but hunger - not belt-tightening, but malnutrition. The country's Minister of Supply, Bassem Auda, told a press conference February 10 that the bread subsidy would be cut to three pita loaves per capita (perhaps 400 calories), the Egypt Daily News reported. Half of the $3 billion annual bread subsidy is wasted on the black market, Auda said. The trouble is that millions of Egyptians subsist on the half that isn't wasted. The newspaper interviewed some ordinary Egyptians after Auda's announcement:
"Three loaves per person is not enough," a middle-aged woman who preferred to remain anonymous said. "I can be content with three loaves; I have diabetes, yet my children each eat at least five loaves per day." Managing a family which consists of seven members, the woman said she pays 150 piastres [22 US cents] per day, the worth of 30 loaves of bread. "A co-worker in the hospital I work in eats around 10 loaves per day," the woman said.

"Three loaves of bread would've been enough back in the day when the loaf was large and well-baked," said Ahmed Al-Gazzar, a middle-aged street vendor. "Now what they sell us isn't bread; it's more like biscuits. I eat over six loaves per day and remain hungry." Al-Gazzar said that his two children eat around eight loaves of bread per day. "The stomach is never thankful," Al-Gazzar said, citing a popular expression. "If they determine bread rations, people will go mad! They want to share even our food? Are we animals so that they determine our food rations?"

La situation y est relativement simple mais catastrophique. Le pays doit importer plus de 50 % de ses besoins alimentaires pour parvenir à nourrir sa population. Jusqu’en 2008, le gouvernement parvenait à payer ces importations alimentaires avec les surplus de ses revenus pétroliers. En 2008 les prix des céréales ont atteint des sommets tandis que dans le même temps l’Egypte voyait fondre ses exportations de pétrole, c’est à dire les fonds qui lui permettait précisément d’acheter les céréales désormais hors de prix. De là ce que l’on a appelé le « Printemps Arabe », auquel on a immédiatement collé une étiquette politique alors que ses causes étaient purement économique au départ. Tout comme en Tunisie d’ailleurs.

Le rationnement du pain n’est qu’un prélude à une pénurie générale et à une situation politique qui va se détériorer au fur et à mesure que les problèmes économiques s’exacerberont, ce qui est en train de se produire : de moins en moins de revenus, des prix alimentaires de plus en plus chers et hors d’atteinte pour une population de 80 millions d’habitants dans un pays surpeuplé et sous payé, des pays étrangers qui ont eux-mêmes des difficultés budgétaires et qui refuseront de plus en plus de divertir de l’argent de leur propre budget etc...

La situation est proprement inextricable.

Par dessus le marché la fracture de la société égyptienne s’intensifie sous le poids des problèmes économiques déjà cités. Il n’est pas sûr que les Frères Musulmans tiennent très longtemps sous la pression des oppositions ouvertes (les partis laïcs), où plus sournoises mais pas moins intenses (les Salafistes financés par les Saoudiens qui attendent leur heure). Si les FM sont éjectés, et si l’armée ne parvient pas à contrôler le pays, ce sera alors la guerre civile de type libanais avec la famine en plus. Et ce ne sont pas les armes qui manqueront, grâce à nos brillants succès en Libye qui ont «libérés» les armes des arsenaux de Khadafi et qui ont pris le chemin du Mali, de la Syrie et de l’Egypte, dont les frontières avec la Libye sont plutôt poreuses. C’est un pléonasme.

Pour conclure, tout est en place pour une explosion à côté de laquelle la Syrie où la Libye apparaitront comme des jeux de poupées dans un jardin d’enfant pour bobos du quartier latin fanatiques de coolitude et de branchitude. Ce ne sera ni l’un ni l’autre. Cela risque fort d’être atroce, sanguinaire et tellement anarchique que personne ne voudra ni ne pourra s’en mêler pour remettre de l’ordre. Type Somalie. Nous nous contenterons de sécuriser le canal de Suez sans s’aventurer ailleurs.

A part cela le Printemps Arabe fût une grande réussite et nos grands alliés Qataris et Saoudiens nous ont beaucoup aidés pour que cela le devienne.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Philippe Béchade : si tout va si bien pourquoi les insiders vendent-ils avec un ratio de 9 pour 1 ?


mardi 12 février 2013

lundi 11 février 2013

France : transactions de plus de 1000 euros bientôt interdite.

Cela vient d‘être annoncé par notre Premier Flic de France, le dénommé jean-Marc Ayrault.
Ainsi, le Premier Flic de France a décidé de passer une petite loi de derrière les fagots, pour notre plus grand bien à tous naturellement, qui consistera à interdire toute transaction de plus de 1000 euros en liquide contre 3000 euros aujourd’hui.

Interdire toute transaction de plus de 3000 euros en liquide est déjà une abomination en soi, mais, apparemment, cela n’a gêné personne. Certes, la somme de 1000 euros ne change plus rien du tout en soit ; elle nous rapproche simplement encore un peu plus de l’interdiction générale de toute transaction en liquide tout court. On arrive gentiment au payement par carte obligatoire (où par téléphone portable) et à la suppression du cash. C’est bien entendu l’idéal pour fliquer n’importe qui. Et quant il sera obligatoire de tout payer à partir de son portable, lui-même étant un instrument de flicage redoutable, la boucle sera bouclée  : le cheptel humain aura définitivement été enfermé dans son parc. Mais le plus inouï est qu’il accueillera son servage avec la plus sincère reconnaissance, comme on peut déjà le constater.

Parions même qu’il en sera éperdu de reconnaissance envers ses maitres. Nous ne prenons pas trop de risques, puisque nous pouvons observer déjà depuis longtemps l’enthousiasme des uns et l’apathie ennuyée des autres pour toute loi liberticide présentée sous les sparadraps du bien général et de notre sacra sainte « sécurité ».

D’ailleurs, qui s’en préoccupe ?

Qui s’inquiète de cette tendance générale au collectivisme généralisé sous prétexte de « transparence » (quel terme ignoble !), qui exige, bien entendu, la disparition totale de toute vie privée ; ce qui sous-tend la perte de toute indépendance et donc de toute velléité de liberté.
Bref la perte même de tout désir d’individualité.

D’ailleurs qui désire être libre aujourd’hui ?
A voir le nombre de manifestants se répandant dans les rues pour la défendre, cette fameuse liberté, nous pouvons répondre : PERSONNE.

Liberté où sécurité, il faut choisir.
Apparemment il n’y a plus qu’a se taire, car le choix est fait depuis longtemps : sécurité, sécurité, sécurité, bénie soit ton nom !

C’est assez logique.
Cela colle bien avec notre désir de collectivisme général qui implique un abandon de plus en plus complet de toute responsabilité individuelle.
Il ne peut y avoir de liberté sans responsabilité.

Tout va bien, donc !

Manifestons tous au plus vite pour l’interdiction de toute transaction en cash et l’adoption de notre « téléphone portable indispensable » comme moyen de payement unique. Cela facilitera le travail des flics qui nous gouvernent pour notre plus grand bien et notre chère, chère sécurité...

Tout le monde est donc ravi à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Le Pentagone : les conséquences de l'austérité.

Nous sommes désormais à quelques semaines de la guillotine budgétaire auto-imposée par le Congrès il y a un peu plus d’un an (Budget Control Act of 2011). Cette loi était destinée à mettre fin à l’opposition entre démocrates et républicains à propos de la remontée du niveau de la dette fédérale.
Cette loi a imposé deux actions distinctes :

1) elle a imposé une réduction des dépenses fédérales d’un montant de USD 1 trillion  prévues sur les dix prochaines années.
2) de plus la loi avait chargé un « supercommité » de trouver des moyens de réduire le déficit de l’Etat fédéral de USD 1.2 trillions sur les dix prochaines années. Si ce Supercomité échouait à trouver des solutions pour réduire le déficit fédéral de la dite somme, alors ces réductions s’appliquerait automatiquement dés le 1 er Janvier 2013 pour réduire le déficit budgétaire de l’Etat Fédéral.

Il est important de bien comprendre qu’il y a deux volets distincts dans cette loi :
-  une réduction des dépenses prévues dans les budgets fédéraux sur les dix prochaines années
- une réduction imposée du déficit fédéral de USD 1.2 trillions à partir du 1 er Janvier 2013, désormais 1 er Mars 2013.

Le « supercomité » ayant échoué à se mettre d’accord, le Congrès a néanmoins réussi à repousser la date butoir de mise en application des coupes automatiques du 1 er Janvier au 1 Mars 2013. C’est ce que l’on appelle la « sequetration ».

En conséquence de quoi, le Pentagone fait face à une réduction importante de son budget. Le budget réel du Pentagone et de ce que l’on peut appeler ses « filiales », c’est à dire les budgets annexes à la défense, où plutôt à la guerre, mais ne faisant pas partie proprement dite du budget du Pentagone per se, le budget général de la « guerre » pour l’année fiscale 2013, donc, se décline de la manière suivante :

Department Of Defense total : USD 620 billions
Atomic Energy total : USD 19.4 billions
Defense related Activities total : USD 7.7 billions
Veterans total : 137 billions
Payment to Military Retirement Fund : UDS 67.2 billions

Total Defense Related Funding : USD 852 billions

Au cours des négociations entre Républicains et Démocrates à propos des deux parties du Budget Control Act de 2011, l’administration Obama proposa de réduire les dépenses « prévues » du Pentagone sur les dix ans à venir de USD 490 milliards. Ce sont donc des réductions de budgets futurs à ajouter aux USD 500 milliards de coupes automatiques prévues dans le second volet de la loi et destinées à réduire le déficit de l’Etat Fédéral. Mais il faut préciser également que ce sont des réductions proposées sur des augmentations de budget prévues ce qui signifie qu’il n’y a pas de réelles réductions : ce ne sont que des réductions de la hausse des dépenses prévues sur les dix prochaines années. Cela dit, cela ne comprend pas les effets de l’inflation et il est donc vraisemblable qu’au bout du compte le pouvoir d’achat réel du pentagone va baisser.

Si l’on fait le calcul, les réductions sont relativement minimes. Admettons même pour les besoins de la cause que le Pentagone soit obligé de réduire ses dépenses de USD 1000 milliards sur dix ans, cela ne fait qu’une réduction de USD 100 milliards par an. Et encore ne s’agit-il pas de réduire de 100 milliards chaque année le budget actuel de dépenses puisque la moitié de la réduction s’envisage sur des dépenses prévues dans le futur sur des budgets en augmentation chaque année. En revanche, les USD 500 milliards de réductions automatique, afin de réduire le déficit budgétaire, qui doivent être mises en oeuvre le 1 er Mars (à moins que cela ne soit à nouveau repoussé) celles-là vont toucher le budget actuel, et donc des dépenses pour lesquelles on avait prévue de recevoir des fonds.

Les industries de défense ont anticipé cette coupe budgétaire et ont mis en oeuvre des réductions de dépenses et d’investissement qui n’ont pas manqué de se répercuter sur l’indice manufacturier US ce qui entrainé une contraction de l’économie US de 1 % en taux annuel pour une chute des dépenses liées à l’industrie de guerre de 22 %.

The defense industry has been preparing for the massive budget cuts for months -- a fact reflected by the 0.1% annual rate decline in the nation's economy in last year's fourth quarter. The contraction was largely due to a 22% drop in defense spending.
(Sources : CNN Money - 4 Février 2013)

Entre parenthèse, cela ne fait que renforcer la thèse de ceux qui affirment que le complexe militaro-industriel US est la seule industrie manufacturière de quelque importance qui reste en place aux USA. Peut-être est-ce un peu exagéré mais ces chiffres devraient faire réfléchir quelque peu.

Désormais, avec la date fatidique du 1er Mars se rapprochant, et sans signes encourageant de résolution du problème entre Républicains et Démocrates, c’est à dire trouver un plan de réduction du déficit alternatif qui éviterait une coupe générale de toutes les dépenses sans discrimination, les militaires montent au créneau afin de faire prendre leurs responsabilités aux parlementeurs US.

General Martin Dempsey, chairman of the Joint Chiefs of Staff, said about a third of the cuts would have to come from the armed forces, with the remaining two-thirds taken from spending on modernization, compensation and readiness.
Defense programs would be cut by about $45 billion in the seven months remaining in the fiscal year ending September 30.
The US army already began to shrink last year, downsizing toward 490,000 from around 570,000.
(Sources : RT - 10 Février 2013)

Mais il y a d’autres conséquences à cette crise budgétaire. 

In separate, highly detailed memos sent to Congress, the military services described widespread civilian furloughs, layoffs and hiring freezes that will hit workers all around the country. Overall, the military will furlough 800,000 civilian workers for 22 days, spread across more than five months, and will lay off as many as 46,000 temporary and contract employees.
(Sources : Fox News - 06 Février 2013)

Ce qui a bien évidemment des répercussions au niveau opérationnel.

The Navy says it will cease deployments to South America and the Caribbean and limit those to Europe.
The Air Force warned that it would cut operations at various missile defense radar sites from 24 hours to eight hours. And the Army said it would cancel training center rotations for four brigades and cancel repairs for thousands of vehicles, radios and weapons.
(Sources : Fox News - 06 Février 2013)

Mais il y a plus important que cela encore.

Nous voulons parler des réductions que les deux volets de cette loi imposent désormais à la Navy et à sa capacité de déploiement de ses groupes de porte-avion. Comme on sait, ces fameux porte-avions d’attaque sont les outils principaux de projection de puissance des USA et la colonne vertébrale de toute action politique et militaire où que ce soit de la part des USA.

Or la Navy, tout comme ses consoeurs de l’US Air Force et de l’US Army, rencontre de graves problèmes depuis des années en raison de demandes de la part des politiques qui ne prennent pas en compte les capacités militaires réelles de l’armée US en général, et de l’US Navy en particulier. Dix années de guerre perpétuelle ont épuisé l’armée et réduit considérablement sa capacité de faire face à plusieurs guerres à la fois, deux en tout cas comme le prévoit la stratégie générale des USA. Au bout de dix ans de guerre, le matériel est à remplacer d’urgence pour cause d’usure précoce  (pour les plus récent) mais aussi pour cause de vieillesse avancée, particulièrement en ce qui concerne les chasseurs qui se trouvent dans un état de vieillissement très grave  (F15, F16 et F18, avions ayant trente ans d’âge au moins). L’échec du programme JSF va plonger l’US Air Force dans une crise dont elle risquera de ne pas se remettre puisque rien n’est prévu pour remplacer le fameux JSF qui devait être le meilleur du meilleur des avions du monde et bla bla bla... Pourtant, après USD 350 milliards dépensés et des années de retard, il n’est toujours pas capable de voler et son coût unitaire s’est envolé à défaut de l’avion lui-même.

Revenons aux porte-avions.
Ils étaient l’outil majeur et fondamental pour appuyer la politique US dans le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Ils constituaient un moyen de pression, de dissuasion comme de contrôle partout où ils étaient envoyés à l’appui de décisions politique. C’étaient les canonnières contemporaines des USA en quelque sorte. Or, il semble qu’aujourd’hui ces canonnières subissent quelques problèmes de deux ordres : 

- l’un relatif aux manques de fonds propres pour les entretenir
- l’autre au développement de nouvelles armes qui pourraient se révéler diablement efficaces pour les couler, et d’un coût minime pour ceux qui les construisent. Nous pensons notamment à la Chine et à son missile anti-porte-avion DF-21D, mais aussi à l’Iran qui en aurait également mis au point, sans parler des drones que ce dernier pays serait en train de fabriquer afin d’attaquer les porte-avion US au large du Golfe Persique si cela devenait nécessaire. Hors ces drones sont indétectables et ne seraient pas non plus susceptibles d’être détournés comme leurs homologues US qui fonctionnent pas GPS, ce qui ne serait pas le cas des drones iraniens.

Bref, les porte-avions US ne sont plus aussi en sécurité qu’auparavant, ce qui suffit à les rendre vulnérables aux yeux de l’état major US pour qui la perte de l’un d’eux serait une catastrophe impensable. Catastrophe car cela aurait des répercussions psychologiques incalculables dans le monde entier et accélérerait encore la perception que ce même monde a déjà du déclin de la puissance US.

Outre ces armes étrangères, il y a donc les problèmes budgétaires qui sont peut-être encore plus redoutables. Aujourd’hui, en raison de ces coupes budgétaires dont nous venons de parler, la Navy n’est plus en mesure de déployer plus de deux porte avion en même temps. L’un d’eux est basé au Japon en permanence, et l’autre est dans le Golfe Persique où il yen a généralement. Aujourd’hui, seul le USS Stennis est sur place avec son escorte. Le USS Eisenhower a quitté le Golfe Persique en Décembre pour faire ses révisions au bout de neuf mois en mer alors que, généralement, une mission n’excède pas six mois : à la fois pour ménager le matériel et le réparer, mais aussi pour les hommes servant à bord.

There have been two aircraft carrier groups in the Gulf for most of the last two years. The USS Dwight D. Eisenhower was in the Gulf but was brought home in December for maintenance. It will return later this month, at which point the USS John C. Stennis -- currently the only carrier in the Gulf -- will leave the region and return home.
Officials say that in the event Congress cannot avert $500 billion in defense cuts over the next 10 years, the Navy can't justify the cost of two carriers in that region.
The Navy could, however, be "surge-ready" one official said, and deploy more carriers in a crisis situation. It would take an aircraft carrier about two weeks to get to the Gulf from Norfolk, if needed.
The Navy has 10 aircraft carriers in its fleet and, as of today, only three were forward-deployed at any given time. Two were in the Persian Gulf and one permanently stationed in Japan. Now the Navy will only have two forward-deployed carriers.  
Typically, carriers spend six months at sea, but in an already budget-constrained atmosphere, their deployments have lasted closer to nine months.
(Sources : Fox News - 6 Février 2013)

Qu’est-ce à dire ?
Quelle sont les conséquences de cet état de fait qui ne s’arrangera pas avec le temps, bien au contraire, y compris si le Congrès parvient à trouver un modus vivendi a propos de la « sequestration ».

Cette crise que connait la Navy, tout comme l’US Air Force et l’US Army,  aura une importance fondamentale, politiquement et stratégiquement parlant, pour les USA, et pour le reste du monde par voie de conséquence. Car cette crise montre que les USA n’ont plus les moyens militaires de leurs ambitions politiques, où plutôt de celles de leurs dirigeants qui souffrent tous d’un défaut d’adaptation à la réalité et qui refusent le déclin de la puissance américaine. Ils continuent de vouloir appliquer une politique dont leur pays n’a plus les moyens. Désormais ils seront contraint de s’y adapter par manque de moyens financiers, de bon où mauvais gré. C’est bien là que réside le danger car ils ne semblent pas prêts à accepter cet état de fait. Heureusement, les militaires US, eux, sont parfaitement conscients du problème et font ce qu’ils peuvent pour éviter les désastres dans lesquels tentent de les précipiter le plus souvent des politiciens irresponsables en déclenchant des guerres que l’armée n’a plus les moyens de soutenir. Comme les amiraux de la US Navy ont su le faire en 2007 en évitant la guerre contre l’Iran dans laquelle voulut les lancer Cheney and co.

C’est ainsi que cette crise et les réductions budgétaires qui en découlent, pourtant pas si importantes en terme de numéraire, vont obliger l’oligarchie US à réduire la mainmise des USA sur le monde. Le monde va se retrouver de plus en plus « seul » et  certains acteurs régionaux devront faire face à leurs voisins sans le parapluie protecteur et menaçant des USA. Nous pensons notamment au Moyen-Orient. Ce qui signifie également que certains pays qui étaient jusque là mis à l’écart et menacés de destruction, comme l'Irak en son temps, la Libye où la Syrie, se verront désormais pris en compte et réintroduits dans les concerts régionaux des nations. Nous pensons à l’Iran, par exemple. Cela dit ces changements sont déjà en cours ; il suffit de voir l’évolution de la situation au MO où en Asie, ainsi que les politiques de certains pays, autrefois attentifs aux USA et à leurs consignes, qui aujourd’hui n’y prêtent plus autant d’attention qu’auparavant, voire même qui n’hésitent plus à s’en écarter où à s’y opposer (voir la question de l’achat de pétrole iranien par exemple).

La vérité est que le déclin est déjà pris en compte par les différents acteurs depuis un certain temps déjà. Chacun en tire les conséquences qu’il peut et qu’il veut, ce qui contribue à changer les rapports de force régionaux. Certains tentent encore de tirer parti des USA déclinant, avec de plus en plus de désinvolture certes, mais personne n’est plus dupe, à l’exception de nos brillants politiciens français, anglais où quelques autres, encore pris dans le mirage  que l’on nommait le « rêve américain ». A ce titre nous pouvons noter les changements profonds qui sont en train de se dérouler au Moyen-Orient et qui risque de s’accélérer dans les années qui viennent. Le retrait du USS Eisenhower, le refus des USA de s’engager dans une guerre en Syrie et encore plus avec l’Iran, tout cela révèle au grand jour l’état de faiblesse des USA dont le prestige militaire avait déjà été sérieusement entamé par les échecs afghan et irakien. Désormais on ne peut plus le cacher par des artifices où de beaux discours.

Le statut quo de ces soixante dernières années est en train de disparaitre avec les porte-avions US. La politique des porte-avions, comme celle de la canonnière en son temps, n’est plus d’actualité : elle a coûté trop cher, l’empire est exsangue ; il a saigné à blanc la métropole.
Comme l’URSS en son temps.
Pour les mêmes raisons.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

samedi 9 février 2013

Le Pakistan s'engage dans la construction du pipeline avec l'Iran.

Le Pakistan a finalement donné son accord pour la construction du tronçon en territoire pakistanais du pipeline qui lui permettra d'importer d'Iran plus de 21 millions de mètres cubes de gaz iranien en provenance du champs gazier géant de South Pars. Le tronçon iranien de 600 miles de long est déjà prêt. Il ne manquait que le tronçon pakistanais.

Le premier ministre pakistanais Raja Pervaiz Ashraf a déclaré mercredi dernier ce projet de USD : 1.5 milliards comme relevant de la "sécurité nationale" et qu'il "devait être achevé aussitôt que possible".

Pour les USA, qui ont beaucoup fait pour éviter que ce projet ne se réalise, c'est un nouvel affront et un échec dans leurs tentatives d'étrangler l'Iran économiquement. Les pays de la région se montrent de moins en moins sensibles aux arguments de Washington au fur et à mesure que leur puissance déclinante se révèle au grand jour. Les intérêts nationaux passent désormais au premier plan, avant ceux des USA, ce qui pourrait sembler naturel mais qui ne fût pas si évident au cours des décennies écoulées.

Pour le Pakistan, c'est une nouvelle preuve d'indépendance vis à vis des USA mais cela pourrait refroidir ses relations avec les USA dont les sénateurs républicains sont très remontés contre Islamabad, estimant que le Pakistan accepte l'argent que les USA lui verse chaque année (environ USD 2 milliards) sans renvoyer l’ascenseur. Gageons que cette signature de contrat avec l'Iran compliquera beaucoup l'octroi des USD 2 milliards d'aides prévue pour 2013. Apparemment les Pakistanais s'en moquent. Il est vrai que les USA ont plus besoin du Pakistan que l'inverse et, apparemment, les Pakistanais le savent bien.

Pour l'Iran, c'est une victoire importante car cela pourrait permettre à ce dernier pays de compléter ce pipeline vers l'Inde, comme c'était le projet depuis l'origine (IPI : Iran-Pakistan-Inde). Et, à partir de l'Inde, cela permettrait de déborder en Asie du Sud Est et de s'ouvrir ainsi un fructueux marché. Là encore, cela réduit de beaucoup les déclarations triomphalistes des médias occidentaux à propos du succès des "sanctions", illégales au regard du droit international, contre l'Iran.

Le pipeline Iran-Pakistan devrait fonctionner fin 2014.

mercredi 6 février 2013

Italie : alerte à éléphant "irresponsable" dans magasin de porcelaine...

Celui qui avait été forcé à la démission, celui qu'on avait vilipendé sans merci par la suite, celui qu'on avait ridiculisé et insulté sans répit et à qui on ne pardonne rien alors qu'on donne un blanc-seing à tous les membres de l'oligarchie européenne, sans parler des coteries politico-financières qui sont censés diriger le monde pour le "bien commun" (le "quoi" ?) et bla bla bla, bref le mouton noir de l'Europe pourrait bien refaire parler de lui sous peu.

Résultat immédiat : dégringolade de la bourse de Milan.

Goldaman Sachs, protégez-nous, Silvio revient !

Panique à bord du Titanic européen, chers lecteurs, Bunga Bunga fait un carton dans les plus récents sondages :

A SkyTG24-Tecne opinion poll published at the end of last week put Berlusconi's rightwing coalition on 28.7%, just 4.9 points behind Pier Luigi Bersani's centre-left grouping on 33.6%. The same poll had Monti's centrists on 13.8%, beaten into fourth by the comedian-turned-politician Beppe Grillo, whose Five Star Movement was on 15.7%.

Et voilà toutes les vieilles porcelaines européennes, tremblotantes et chevrotantes, à l'idée d'être jetée de leur piédestal poussiéreux et de se ramasser sur cette terre ferme qu'elles ont quitté il y a bien longtemps. 
D'ailleurs, chers lecteurs, nous pouvons voir aux cris et aux réactions outragées et furibondes des acteurs concernés, à quel point la peur leur tord le cervelas. Car ils ont sorti l'artillerie lourde pour la circonstance. Bunga Bunga ferait des promesses irresponsables ! Vous rendez-vous compte de cela ! C'est vraiment moche de la part de Bunga Bunga d'agir de cette manière si déloyale envers ses petits camarades de jeu, surtout lorsque ceux-ci se nomment Monti, Draghi, Goldman Sachs et compagnie, eux qui sont si responsables de leurs actes que personne ne peut rien leur reprocher.Rien du tout, si, si, si...

Monti : "Berlusconi governed for so many years and kept none of his promises. Moreover, he created many problems, so much so that he to leave [office] … Italians have good memories."

Oui, les Italiens ont bonne mémoire et c'est peut-être pour cette raison que Bunga Bunga obtient la seconde place dans le plus récent sondage et qu'il semblerait qu'il soit en train de combler l'écart qui le sépare de son principal adversaire, Pier Luigi Bersani.  Ce scenario est d'autant plus convaincant que son ancien allié, Pier Ferdinando Casini, Président de l'Union des Démocrates Chrétiens, dit de lui :

He is "a great salesman [who] would be capable of selling anyone a car without a motor".

Voilà donc tous les espoirs autorisés. On va enfin pouvoir rigoler car ce n'est pas avec Monti-Goldman Sachs qu'on en a eu l'occasion. A défaut de reprise. Car ni Monti-GS ni aucun autre ne nous ont ramené une quelconque "reprise" de quoi que ce soit, en dépit de leurs promesses en tout genre. C'est peut-être pour cela, M. Monti, que les Italiens pourraient réélire Bunga Bunga : car ils ont de la mémoire et qu'ils savent que ni vous ni Berlusconi ne ramèneront quoi que ce soit, et moins encore une croissance utopique ; alors autant rire un bon coup avec Bunga Bunga, çà fera peut-être passer la pilule un peu plus facilement que la potion que les technocrates de GS veulent faire avaler aux peuples européens et américains pour renflouer leurs banques en faillite.

Vous qui êtes des gens si responsables, messieurs les banquiers qui nous ont précipités dans ce désastre sans nom. Peut-être Bunga Bunga est-il irresponsable, mais vous l'êtes encore plus que lui et en plus vous êtes des éteignoirs. Alors entre deux 'irresponsables", peut-être les italiens préféreront-ils encore le clown irresponsable.

Rire, c'est important, surtout par les temps qui courent. Et puis cela constituerait un beau bras d'honneur à cette cohorte de nuisibles qui peuplent les gouvernements européens et qui sont à l'origine de notre ruine. Mais qui sont si "responsables"... de notre situation actuelle.

Pleurez, vieilles porcelaines "irresponsables", pleurez, Bunga Bunga revient et sa vengeance sera terrible !!! 
Du moins nous l’espérons.

Pendant ce temps, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Philippe Béchade : la baisse du yen est un Pearl Harbor pour l'Europe.


mardi 5 février 2013

Olivier Delamarche : Il n'y a pas de croissance sans les subventions d'état.


La Suisse, son or et nous ... ET NOUS ?

En Suisse, une initiative populaire est sur le point de recueillir les 100.000 signatures nécessaires et prévues par la loi pour organiser un référendum sur le sujet concerné.
Dans ce cas il s'agit de l'or de la BNS, la Banque nationale Suisse. En effet près de 90.000 personnes ont déjà signé la pétition demandant l'organisation d'un référendum afin de rapatrier l'or de la BNS en Suisse et il est prévu que le seuil des 100.000 signatures sera atteint dés Mars 2013.
A noter que la BNS est censée posséder 1040 tonnes d'or mais que cette dernière, en dépit des questions fusant de toute part ces derniers mois, n'a jamais révélé où se trouvaient entreposées ses réserves, ce qui n'a fait que renforcer et les inquiétudes et la détermination de ceux qui veulent savoir où se trouve l'or national. 

Derrière tout cela, bien sûr, se profile une forte suspicion : 
- l'or national existe t'il toujours ?

Traduction : a t'il été vendu ? Car la Suisse, comme d'autres, la Grande Bretagne par exemple, où la France alors que Sarkozy était Ministre des Finances (400 tonnes évaporées !), a vendu ces dernières années une grande partie de son or national alors qu'il était de mode d'affirmer que l'or ne servait à rien et ne rapportait rien. Il est vrai que l'argent reçu en échange de la vente de l'or en question fut diligemment dilapidé et qu'il n'en reste strictement rien, inutile de le dire. 

Ce qui pourrait être intéressant avec cette histoire d'initiative populaire suisse c'est que cela forcera la BNS à révéler où son or est entreposée, et surtout si elle le possède encore. Dans le cas contraire, et si cela était exposé publiquement, cela pourrait provoquer un chaos sur le marché de l'or et une ascension phénoménale du prix de celui-ci. Mais cela aurait l'avantage de révéler au grand jour ce que de nombreux professionnels de l'or et du marché des métaux précieux ne cessent de dire depuis des années : à savoir que les réserves d'or nationales des USA, comme des autres gouvernements occidentaux, tout au moins pour une grande partie) n'existent plus que sur le papier. Ce qui expliquerait parfaitement pourquoi les banque nationales font tout ce qu'elles peuvent pour s'opposer à tout audit de leur réserves d'or. Voir à ce propos la guerre de tranchée menée par la FED pour éviter un audit de ses réserves qui n'a pas été fait depuis 50 ans. Pourquoi faut-il 7 ans à l'Allemagne pour rapatrier son or s'il n'y a aucun problème et que tout est en stock ? Si la Suise à son tour est forcée de faire un audit et de rapatrier son or et que cela ne peut se faire rapidement, il est bien évident que cela ne fera que renforcer la suspicion générale et pourrait provoquer une épidémie d'audits des réserves d'or soit disant détenues par les banques centrales.

C'est pourquoi il serait grand temps de savoir si la Banque de France possède bel et bien toujours l'or national et surtout où celui-ci se trouve entreposé. Car s'il ne l'était pas à Paris, où sur le territoire national il faudrait commencer à s'inquiéter sérieusement à propos de son existence réelle, et non pas sur le papier ; de plus il faudrait s'inquiéter de savoir s'il est "récupérable", c'est à dire si les dépositaires US où Anglais le possèdent toujours physiquement dans leurs coffres (hummmm) où si notre or n'a pas été "prêté" un nombre incalculable de fois jusqu'à ce qu'il ne soit plus possible de remettre la main dessus.

Ce qui est une possibilité à ne pas écarter à la légère, loin s'en faut (c'est une figure de style pour faire semblant de nous montrer optimistes et débordant de confiance dans la FED la Banque d'Angleterre).

Et nous, qu'attendons-nous ?

Étant donné que nous survivons dans une de ces démokraties exemplaires que nous aimons tant donner en modèle au monde entier, et puisque nous ne pouvons organiser de référendums d'initiative populaire dans notre belle démokratie... il est grand temps de descendre dans la rue afin de demander un audit de nos réserves d'or et leur rapatriation d'urgence.

A moins que ce ne soit déjà trop tard... et à moins que tout le monde s'en f....

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.