vendredi 30 octobre 2009

De la récession à la Dépression en passant par la fin de la crise.

Hier nous étions sortis de la crise, nous n’étions plus en récession, le cauchemar était derrière nous. Et pour quelle raison tant d’enthousiasme, me demanderez-vous ?

Les chiffres pardi, les sacrés chiffres où les chiffres sacrés, c’est selon ce qu’on veut bien en faire; où plutôt c’est selon ce qu’on veut bien leur faire dire... Et ces chiffres qui ont tant réjouis et enthousiasmé les commentateurs de tout et du reste, surtout de n’importe quoi d’ailleurs, se résumait à un chiffre publié aux USA: le chiffre du PIB des USA au troisième trimestre qui, parait-il, est excellent, formidable, extraordinaire et j’en passe... Et c’est vrai !

A quelques bémols près...


3,5% de progression du PIB des USA au troisième trimestre! Voilà le chiffre en question, le chiffre qui a fait s’épanouir d’aise les cochons. La récession est terminée grognaient-ils en choeur. Nos gouvernants bien-aimés sont des génies pleins de sagesse, Bernanke est le maître de l’économie, Geithner est un héros et nous les méritons bien.


Malheureusement, ici, à la Chronique de Cochon sur Terre, nous ne partageons pas cette euphorie entretenue à l’odeur de l’argent que la Fed où autre gouvernement ont déversé en ouvrant les vannes de la planches à billet en grand.

Voyons donc de quoi est fait ce fameux chiffres de 3,5% dont on se goberge tant.


Premièrement sur un an le recul du PIB des USA est tout de même de 2,4%, y compris le chiffre du troisième trimestre. Il n’y a donc pas de quoi pavoiser, ni crier victoire. En tout cas pas encore.


Deuxièmement ce chiffre est attribuable pour sa majeure partie à la reprise de la consommation. Cette dernière est due pour deux tiers aux programmes gouvernementaux dits de soutien à l’économie en détresse d’une part, c’est à dire au programme «cash for clunkers», et d’autre part au programme encourageant les primo accédant à la propriété à qui il est donné $ 8.000,00.


Pour confirmer ces dires la hausse de la consommation en Août fût de 1,4%.


Donc tout va bien nous hurlerez-vous dans les oreilles, la récession est bien terminée et la Chronique de Cochon sur Terre et son rédacteur nous cassent les pieds (pour ne pas dire plus) avec leurs humeurs et leurs prédictions pessimistes !


Eh bien vous aviez raison. Ce n’est pas pour rien que nous sommes des empêcheurs de dormir en rond, ici à la Chromique de Cochon sur Terre.

Donc non, tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes impossible... Car il y a tout de même quelques petites précisions à ajouter à ces 3,5% pour éviter de les laisser tout seuls; ils pourraient finir par s’ennuyer.


Par exemple il faudrait accoler à ces 3,5% d’augmentation du PIB des USA pour le troisième trimestre 2009 la baisse de 0,5% de la consommation des ménages US en Septembre, la plus importante depuis Décembre 2008. A quoi il faudrait ajouter que l’épargne de ces mêmes ménages US a encore augmenté en Septembre, passant de 2,8% à 3,3%, ce qui donne $ 355,6 milliards annuellement. Et comme nous ne cessons de le dire, si la consommation des ménages US représente au moins 70% du PIB US, comment peut-on envisager un retour à une croissance quelconque alors que ces ex-consommateurs augmentent leurs taux d’épargne le plus qu’ils peuvent et s'efforcent de rembourser leurs dettes le plus vite possible ? Pour le moment nous n’avons eu aucune réponse à cette question...

C’est normal car elle ne peut être que négative comme le démontrent les chiffres du mois de Septembre cités plus haut.


Car dans cette affaire on a une fâcheuse tendance à mélanger hausse des dépenses avec hausse de la consommation. Mais ce n’est pas la même chose si un ménage dépense mille euros où le gouvernement en dépense mille en empruntant (au nom du ménage en question soit dit en passant...); dans le cas du premier il s’agit bien de consommation mais dans le cas du second c’est de la dépense financée par la dette, où la planche à billet ce qui est tout aussi dramatique à la longue.


De plus lorsque le nombre de chômeurs atteint le taux de 20% (aux USA), voire plus selon certains, on voit encore moins comment la consommation pourrait se reprendre. Et du coup le retour de notre sacro-sainte croissance parait très gravement compromis.


De même, comme le démontrent encore une fois les chiffres de Septembre, dés que le gouvernement cesse d’injecter des milliards de nouveaux dollars dans la machinerie celle-ci cesse de fonctionner instantanément. Et il parait de plus en plus improbable que nos gouvernements bien-aimés puissent se permettre de continuer à emprunter et à faire tourner la planche à billet indéfiniment. Pour mémoire le déficit du gouvernement US sur l’année terminée le 30 Septembre s’élève à $ 1,4 trillions.


Par conséquent nous pouvons conclure que les temps à venir vont révéler la vérité, à savoir que non seulement la crise n’est pas terminée mais que les interventions hors de prix (pour nous tous) de nos gouvernements bien-aimés n’ont fait que retarder la résolution de cette récession en masquant derrière un rideau de dollars sans valeur la réalité de la dépression qui nous frappe. De toute manière, qu’on le veuille où non, ces interventions à coup de milliards où de trillions, sont condamnées à cesser faute de souscripteurs pour cause de banqueroute en vue.


C’est pourquoi la dépression que l’on a occulté jusqu’à maintenant va bientôt nous frapper comme semble l’avoir anticipé le marché dont on vient de voir la cinquième journée consécutive de baisse.

Accrochez vos ceintures !


Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.


lundi 19 octobre 2009

Cochon sur Terre où la révolte quotidienne des élites.

Nous ne savons pas si c’est l’effet de la crise mais il est indéniable que notre monde immaculé de Cochon sur Terre se porte on ne peut mieux. Il faudrait même dire que Cochon sur Terre se porte à merveille. D’ailleurs nous en avons eu plusieurs preuves flagrantes depuis quelques semaines qui suffiront, nous en sommes convaincus, à dissiper les inquiétudes que certains auraient pu concevoir à ce sujet qui nous concerne tous: le moral de Cochon sur Terre.

Eh bien oui, la santé psychologique de Cochon sur Terre est excellente ! Jugez-en par vous-mêmes.

La preuve que nous nous portons merveilleusement bien nous fût donnée il y a quelques jours par l’annonce des profits des banques de Wall Street, ces mêmes établissements grâce auxquels le désastre nous tomba sur la tête et que les contribuables américains, plutôt chinois et japonais au stade où nous en sommes, sauvèrent de la disparition en injectant 12 trillions de dollars dans le système. A noter que ces banques qui reçurent cette somme astronomique n’en dépensèrent que $ 114 millions en lobbying pour la recevoir; on peut tout dire sauf que ce fut une mauvaise opération ; bien au contraire ce fût la plus profitable de toute leur histoire ! Et si les banques respirent, inutile de dire que le monde dans son ensemble est sauvé. JP Morgan Chase: $ 3.6 milliards de profits au troisième trimestre, Goldman Sachs: $ 3.190 milliards, ce qui devrait porter les bénéfices annuels à $ 16,7 milliards à partager entre les 37.100 employés du groupe dont seul un millier d’opérateurs du front office recevront 80% de cette somme (Sources: Guardian 16 Octobre 09).
On vous le dit tout va bien !

Les bourses montent, montent , montent ! Le Dow Jones a franchi les 10.000 points, le CAC 40 frôle les 3.900, c’est la reprise avec un grand R (plus de 63% de hausse pour le S&P en sept mois) car on n’a jamais vu une telle remontée des indices en si peu de temps. En fait tout se passe tellement bien que cela rappelle un peu le rebond qui suivit l’effondrement de Septembre 1929, c’est à dire la remontée de la bourse qui s’effectua après le Krach, sur une durée plus étendue que celui que nous venons de voir, avant de s'effondrer à nouveau pour atteindre un niveau équivalent à - 90% du sommet de l’été 1929.
Oui, oui, nous savons, l’histoire ne radote pas... Mais c’était juste pour vous distraire cher lecteur... Laissez-nous vous donner encore une petite information à propos de la santé de nos banques bien-aimées, et plus précisément de notre favorite à tous, Goldman Sachs.

Comme mentionné plus haut cette banque vertueuse a réussi l’exploit de faire $3.190 milliards de bénéfices au troisième trimestre. Comment a t’elle fait cela pourriez-vous vous demander, parce-que vous vous posez naturellement la question. Pour le savoir il faut décortiquer leurs résultats.
Voilà ce que l’on trouve:

- En ce qui concerne les activités de marchés leurs revenus sont passés de $ 2.7 milliards à $ 10.03.
- En ce qui concerne les activités de conseil et fusion/acquisition les revenus sont de $2.1.
Ce qui donne $12.4 milliards de chiffre d’affaire global pour ce troisième trimestre.

N’est-ce pas étonnant de faire 80% de son chiffre d’affaire dans la spéculation sur les marchés, les actions, les dérivés, les devises où les matières premières par exemple? Cela tombe bien puisque les marchés ont tellement monté... Ils ont eu le flair de profiter d’une remontée si naturelle des marchés, n’est-ce pas, des marchés qui se fondent naturellement sur la santé florissante de notre économie bien-aimée... Et puis avec les dollars prêtés gratuitement par le gouvernement US (taux zéro) à qui l’on reprête immédiatement ces mêmes sommes pour financer sa dette abyssale à des taux normaux cette fois (3,5%); où bien sommes colossales avec lesquelles on spécule sur les marchés pour en tirer le maximum de bénéfices le plus rapidement possible, où encore ces sommes acquises à taux zéro grâce au gouvernement US que l’on replace tranquillement dans d’autres monnaies (dollar australien par exemple) qui ont un taux plus avantageux (3.5%) que celle dans laquelle on emprunte, c’est à dire le US dollar. Tout cet argent prêté par les petits copains du gouvernement censé aller dans l’économie réelle...

Est-ce que par hasard ceci expliquerait cela? De quoi parlez-vous?
Oh, de la corrélation que l’on pourrait établir entre la hausse des marchés qui ne reposent sur rien de concret, surtout lorsqu’une économie basée sur la consommation des ménages à 70% a officieusement un taux de chômage de 20%; nous disions donc la corrélation entre les profits et l’activité frénétique de ces banques sur les marchés et la hausse de ces mêmes marchés ? Ce pourrait-il que l’activité de ces banques sur les marchés ait pu provoquer la hausse du Dow Jones ? Par exemple grâce à ces opérations gérées par ordinateur dont on a parlé il y a quelques mois lorsqu’un ex-employé de... Goldman Sachs est parti avec le programme ultra-secret en question...
C’est une simple question de rhétorique, bien sûr... Mais à part cela nous sommes tous rassurés, puisque Wall Street se porte bien nous nous portons solidairement à merveille tant il est vrai que ce qui est bon pour Wall Street l’est automatiquement pour le monde entier.

D’autre part, comme nous vous l’indiquions plus haut, nous avons eu d’autres preuves de la santé éblouissante de notre Cochon sur Terre bien aimé.

Par exemple nous avons eu droit à un concert de grognements vertueux, et par conséquent indignés, eh oui!, à propos de l’affaire Polanski. C’est à des occasions de ce genre que l’on peut prendre le pouls de la capacité d’indignation de nos braves cochons. Et là ils ne nous désappointèrent pas; bien au contraire nous fûmes comblés... En effet tous les cochons grognèrent d’indignation en apprenant que M. Polanski, cinéaste de son état, avait été arrêté par la police suisse à Zurich sur mandat d’arrêt International. Qu’a t’il donc fait ce brave homme ? Une simple broutille dans un moment de distraction, vraiment rien de plus. Il a juste forcé une fille de 13 ans à coucher avec lui après lui avoir fait boire de l’alcool et prendre des drogues pour amoindrir sa résistance. Franchement pas de quoi fouetter un chat ! Eh bien si, figurez-vous que les Suisses ont trouvé qu’il y avait de quoi s’agiter. Ceci dit ils ont mis le temps ! Oui, car toute cette histoire s’est produite il y a trente deux ans (1977), même si il y eut un arrangement financier entre le cinéaste et les parents de la «victime» (1979) et que l‘affaire ait été classée sans suite à cette époque... Mais la justice américaine, elle, n’a pas oublié puisqu’elle n’a jamais laissé le délai de prescription arriver à son terme.
Ce fût donc un concert d’indignation, qui contre les suisses, qui contre les américains etc... Ce fut essentiellement le fait que l’on ose s’en prendre à un membre de la secte des «artiste», qui, d’après les cochons, du fait même d’être un artiste devrait le protéger de tout tracas judiciaire; car le fait d’être un «artiste» devrait, d’après ces gens là, vous mettre hors la loi, oui oui, c’est à dire vous rendre intouchable. Un artiste c’est une icône, et comme toute icône c’est sacré, par conséquent intouchable. Voilà. Que le dit «artiste» ait violé une fille de 13 ans importe très peu à tous ces progressistes de bas étage, car cela faisait partie de son «AAAAAA.....Art», ce fût un moment fulgurant d’inspiration «crrrrrr......éatrice». Par conséquent, au nom de l’AAAAA......Art il fallait laisser M. Polanski jouiiiiiiir... en paix jusqu’à la fin de ses jours.
Mais cette affaire en entraîna une autre.

En protestant vent debout contre cette arrestation «épouvantable» le ministre de la culture français en a déclenché une contre lui...
Soudain, et sur dénonciation de Mme Marine Le Pen, le Ministre de la Culture s’est retrouvé accusée de pédophilie, d’être un adepte du tourisme sexuel etc... Bref toutes ces activités abominables, tant réprouvées au nom de la morale vertueuse des précités, y compris M. Mitterand lui-même. Bien entendu le PS s’est empressé de condamner des faits que tout le monde connaissait depuis 2005, année de la publication accompagnée de fanfares et louanges unanimes («livre courageux»!?) par les mêmes qui aujourd’hui se voilent la face d’horreur où qui détournent le regard avec gène... Cette affaire là se révéla pleine de rebondissements en tout genre, tragi-comique en tous les cas, mêlant les manipulations politiques les plus viles aux coassements indignés les plus grotesques et hypocrites. Démissionnera, démissionnera pas, telle fût la question à la réponse de laquelle la Cochonnerie Instituée fût suspendue pendant des jours. Et puis non. L'intéressé s’est expliqué à la télévision, un peu j’imagine (de manière plus civilisée pour qui nous prenez-vous ?) comme cela se passait en Chine pendant cette révolution culturelle qui fût si prisée par les mêmes cochons qui aujourd’hui sont indignés qu’on les traite si mal et de façon si méprisable. Outre la tragi-comédie de toute cette affaire, le plus absurde fut tout de même atteint lorsque l'intéressé se plaignit que tout cela faisait du tord à sa famille et à sa vieille «Maman», alors que lui-même avait étalé toute sa vie, frasques comprises, dans son livre qui se vendit à 250.000 exemplaires, ouvrage qui servit naturellement de support au scandale à retardement d’aujourd’hui.

Une autre petite cochonnerie qui n’a rien à voir, elle, avec des histoires de sexe. On respire ! Mais enfin c’est une petite histoire assez divertissante malgré tout pour être notée et qui rappellera à nos descendants, s’il y en a, à quel point nous nous amusions au temps béni de la Cochonnerie Instituée. Il s’agit ici de la candidature du fils du Président de la République à la présidence de l’Epad après avoir intégré son conseil d’administration en démissionnant après arrangement avec l'intéressé l’un de ses administrateurs. En effet ne peut être élu Président de l’Epad qu’un de ses administrateurs. Qu’à cela ne tienne ! On en a démissionné un en lui accordant un siège au Conseil Economique et Social en attendant un siège de Sénateur en 2011.
Quel tollé ! On s’en donne à coeur joie, qui sur le web, qui dans les médias de désinformation ! Bref partout on on peut on entend parler de cette affaire du fils de Président propulsé à 23 ans (excusez de l’âge avancé!) à ce poste où il sera élu, après avoir été projeté à 22 ans au Conseil Général des Hauts de Seine... Les affaires de famille fonctionnent plutôt bien dans les DEMOCRATIES occidentales dont la France et l’Amérique sont de bons exemples d’oligarchies, qu’elles soient de droite où de gauche, ce qui revient exactement au même de toute manière. Le plus drôle dans toute ces histoires est de voir combien ces oligarques savent se montrer indignés lorsqu’un fils de Président africain, où autre, succède à son père... Mais aux USA cela n’arrive jamais peut-être ? Non, car chez nous pays vertueux et au-dessus de tout soupçon par définition, ce n’est pas du tout la même chose: nous sommes ELUS... La belle affaire !
Dans celle qui nous occupe justement il est vrai que l’âge du prétendant est tout de même un peu dérangeant, et nombreux sont les hommes politiques de droite qui se montrent enragés lorsqu’ils sont en petit comité. Quant à la soit disant opposition elle s’en donne autant qu’elle peut, tirant à boulets rouges sur le Président et son fils, avec autant de raisons que de mauvaise foi si on se souvient de ce qui se passait sous François Mitterand... même si l’ancien Président était suffisamment habile pour rester discret dans le népotisme qu’il pratiquait lui aussi, comme d’autres avant lui, et ce à tous les échelons de l’Etat. Le problème aujourd’hui est qu’il faut bien admettre que c’est tout de même un peu voyant et très exagéré. Si le prétendant avait eu dix où quinze ans de plus avec une carrière derrière lui, soit; mais dans ce cas la ficelle nous étrangle; elle est décidément trop grosse pour pouvoir l’avaler.

Le lien entre toutes ces affaires c’est ce que Christopher Lasch avait appelé «la révolte des élites» caractérisée par «l’arrogance haineuse», l’égoïsme, la préservation des intérêts particuliers au détriment du bien commun, le mépris de la gent cultureuse à la «culture intellectuelle autarcique et auto-référentielle, provinciale à sa manière« pour tous ceux qui ne partagent pas ses préjugés et ses superstitions, c’est à dire «ceux qui ne sont pas dans le coup», ceux qui ne vivent pas « leur enfermement dans le monde humainement rétréci de l'Economie comme une noble aventure, 'cosmopolite', alors que chaque jour devient plus manifeste leur incapacité dramatique (celle des élites) à comprendre ceux qui ne leur ressemblent pas : en premier lieu, les gens ordinaires de leur propre pays » (Jean-Claude Michéa - Introduction à la dernière édition du Livre de Christopher Lasch chez Flammarion, collection Champs 2007). De toute manière ces élites n’ont plus de pays puisqu’ils sont pluriels, pluralistes où adhérents de la globalisation, qu’elle soit économique, financière où cultureuse.

En conclusion laissons une fois encore la parole à Lasch:

«Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l'ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c'était la Révolte des masses. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie.»

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 13 octobre 2009

Obama où le prix élevé de la paix

Le Président des USA a reçu le Prix Nobel de la Paix. Les réactions sont mitigées, c’est peu de le dire, notamment aux USA, mais pas exclusivement.

Bien entendu on ne peut que se poser la question, comme bien d’autres: si vite et pour quelles actions ?

"We trust that this award will strengthen his commitment, as the leader of the most powerful nation in the world, to continue promoting peace and the eradication of poverty," the foundation said.

Voilà la réponse du Comité qui décerna ce prix. En réalité cela pourrait s’apparenter à un voeu que d’aucuns qualifieront immédiatement de voeu pieux au vu de l’évolution réelle de la situation depuis le mois de Janvier dernier.

En effet la seule véritable action du Président des USA en politique étrangère fût de supprimer le BMDE au profit d’un autre système de défense afin d’aplanir les tensions avec les russes héritées de la précédente administration.

Au-delà de cela il n’y a pour l’instant rien de changé concrètement dans la politique étrangère des USA, en tout cas rien qui l’en démarque des activités de la précédente administration à part de beaux discours qui ne sont suivis d’aucuns actes concrets.

La situation en Irak n’a pas évolué; le pays est toujours occupé et le retrait des troupes US ne se fait qu’avec une grande lenteur tandis que l’objectif du désengagement complet en Irak n’interviendra pas avant 2012 au plus tôt.

En revanche la situation au Pakistan s’est détériorée de manière alarmante grâce à la promotion de cette région en tant que nouveau front dans la guerre anti-terroriste. Le résultat de l’extension de la guerre d’Afghanistan au Pakistan, nouvelle priorité du Président récipiendaire du Prix Nobel de la Paix, fût de créer deux millions de réfugiés, entraînant l’accroissement du mécontentement de la population contre l’Amérique, la recrudescence du terrorisme dans le pays et l’affaiblissement dangereux du gouvernement légal.

En Afghanistan précisément la situation se détériore chaque jour un peu plus, le Président récipiendaire du Prix Nobel de la Paix y a envoyé 23.000 hommes de plus dés le début de son mandat et envisage désormais d’en envoyer encore plus puisque la Maison Blanche a déclaré la semaine dernière que le Président excluait l’idée du retrait des troupes US de ce pays.

En Israël et en Palestine la situation n’a pas évoluée non plus, et ce d’autant moins que le Président récipiendaire du Prix Nobel de la Paix n’est pas allé au-delà de la rhétorique en ce qui concerne le gel des «settlements» qui semblent continuer tranquillement à éclore comme si de rien n’était.

Et ne parlons pas du Goldstone Report que l’administration du récipiendaire du Prix Nobel de la Paix a enterré en utilisant la menace afin que les Palestiniens n’en fassent plus état.

En ce qui concerne l’Iran la menace d’attaque est toujours explicitement d’actualité et il est encore trop tôt pour savoir quelle est la volonté réelle de l’Administration sur ce dossier, si cette dernière cédera aux pressions des faucons où au contraire parviendra à un accord avec l’Iran.

Quant à la volonté de dénucléarisation du monde du Président récipiendaire du Prix Nobel de la Paix, il n’est pas le premier. Mais surtout d’autres que lui se sont engagés concrètement pour ce faire avec des résultats à la clé; par exemple Reagan et Gorbatchev, où plus tard Busch Sénior et Gorbatchev lors de la signature des accords Salt. Pour le moment ce ne sont encore que des paroles, même si la volonté existe certainement et qu’avec un peu de chance nous pourrons en voir l’aboutissement à la fin de l’année. Mais dans ce cas la volonté du Président Medvedev aura été aussi décisive que celle d’Obama.

Si, comme vu plus haut, l’attribution d’un prix Nobel de la Paix est fait pour encourager le récipiendaire dans la bonne direction, où en tout cas dans celle jugée telle par le Comité, avant même tout résultat concret;

si l’attribution d’un prix Nobel de la Paix se base sur des discours et de belles paroles avant même que celles-ci ne soient mises en application;

si l’attribution du Prix Nobel de la Paix est basé sur la seule création d’un «nouveau climat international» grâce aux belles paroles évoquées plus haut;

alors nous pouvons nous attendre à ce que le «dear leader» de Corée du Nord en soit récompensé un jour pourvu qu’il se mette à parler dénucléarisation, paix et amour de l’autre, notamment de son peuple qu’il fait crever de faim entre autres sévices sympathiques.

Et ce qu’il faut encore ajouter à tout cela c’est que ce Prix ne va pas faciliter la tâche du récipiendaire mais plutôt la lui compliquer significativement puisque l’ombre d’Alfred Nobel planera désormais au-dessus de toutes ses decisions, notamment lorsqu’il devra d’ici peu de temps décider de l’envoi de nouvelles troupes en Afghanistan, puisqu’il a d’ores et déjà mis l’option du retrait à la poubelle.

Gageons qu’à cette occasion, comme à toutes celles qui suivront, ce prix lui sera inévitablement jeté au visage, ce qui pourra être un facteur de plus contribuant à la déconsidération et à l’affaiblissement du Président aux yeux de l’opinion nationale et internationale. Ce prix sera une cause d’hésitation de plus dans les prises de décisions du President, accroissant encore l’impression générale de manque de caractere et de volonté, en clair accentuant le sentiment d’un éxécutif faible, paralysé et incapable de prendre les decisions nécéssaires pour sauver une situation de plus en plus dangereuse.

Avec ce prix nous retrouvons encore cette attente presque désespérée qui ne correspond pas à la réalité, cette attente que le Président parvienne à sauver le monde, où en tout cas les USA, de la situation sans issue dans laquelle ils se trouvent. C’est encore ce même schéma que l’on avait vu à l’oeuvre lors de l'élection présidentielle. Plus grande l'espérance, aussi irrationnelle soit-elle, plus rapide la déception et plus furieuse sera la réaction. La rage des cinq membres du Comité du Prix Nobel ne nous causera pas beaucoup d’inquiétude; en revanche celle des américains, qui s'accroît toujours plus, aurait de quoi causer des nuits blanches aux irresponsables de l’establishment US.

jeudi 8 octobre 2009

Fin des petrodollars ? L'etau se ressere autour des USA.

Que de bruit, que de tapage, que de dénégations ! La bourse monte, l’or flambe ! Que se passe t’il ? C’est la faillite où bien seulement la fin anticipée du système. Les deux mon général! Enfin presque...
Un article de Robert Fisk le 6 Octobre dans «The Independant» a déclenché le tohu bohu en question comme si rien ni personne ne le savait, comme si tout le monde ignorait ce qui se disait pourtant déjà de ci de là, comme si nulle rumeur ne hantait les couloirs de toute sorte depuis déjà des mois. Face à cette demi tempête et aux dénégations de certains des intéressés (Arabie-Saoudite, Russie) Robert Fisk a récidivé hier en enfonçant le clou.
Car cette fois il ne s’agit plus de vagues bruits sans réels fondements, il s’agit d’un article dans un très sérieux journal britannique par un journaliste qui ne l’est pas moins.
De quoi s’agit-il?

Il s’agit de monnaie, il s’agit de pétrole, il s’agit d’or et il est question de se débarrasser du dollar par la même occasion. En clair il s’agit de remplacer le dollar comme monnaie de transaction pour le pétrole, et probablement le gaz, par un panier de monnaies composé du Yuan, du Yen, de l’Euro, de la future monnaie commune des pays du Golfe et... de l’or. On parle également d’y ajouter le Rouble. Qui sont ces révoltés du bounty ? La Chine, le Japon, la France, la Russie et l’Arabie Saoudite.

«In the most profound financial change in recent Middle East history, Gulf Arabs are planning – along with China, Russia, Japan and France – to end dollar dealings for oil, moving instead to a basket of currencies including the Japanese yen and Chinese yuan, the euro, gold and a new, unified currency planned for nations in the Gulf Co-operation Council, including Saudi Arabia, Abu Dhabi, Kuwait and Qatar.» (Sources: The Independant - Robert Fisk)

Les nations citées plus haut, auxquelles il faudrait ajouter le Brésil, ont fixé, parait-il, la date butoir à partir de laquelle toutes les transactions se feront à partir de cette nouvelle monnaie. Mais avant cette date nous ne voyons aucune raison pour que certains pays ne commencent pas à acheter du pétrole où du gaz dans la monnaie de leur choix où de celui du vendeur, que ce soit l’Euro, le Yen où même l’or puisqu’il semblerait que l’idée soit de faire de l’or la monnaie de transition en attendant celle qui est en gestation. D’où, selon certains, la flambée de l’or depuis quelques jours. A ce propos ce n’est certainement pas la seule raison. La crainte de l’inflation à long terme et de la dévalorisation du dollar par l’utilisation massive de la planche à billet sont plus certainement les causes réelles et structurelles de l’appréciation continue de l’or depuis une dizaine d’années, au-delà des crises actuelles et temporaires d’hystérie du marché. Pour en revenir à la date à laquelle les transactions se feront dans la nouvelle monnaie: 2018. Vous pourrez bien me dire: pff, on a le temps ! Mais il est tout de même prévu d’utiliser l’or en attendant, et si la situation évolue d’une manière désavantageuse pour les pays du Golfe, la Chine où de leurs petits camarades de jeu en dollars, il est douteux que ceux-ci acceptent de continuer à dépendre d’une monnaie dont la valeur se déprécie chaque jour un peu plus.

Si l’on se met à la place des pays du Golfe, où plus généralement des pays producteurs de pétrole, il est certain qu’échanger une matière première dont on sait qu’elle n’est pas renouvelable, c’est le moins qu’on puisse dire!, contre une monnaie qui perd de sa valeur tous les jours, il y a de quoi y réfléchir à deux fois. Demandons aux Chinois ce qu’ils pensent de leurs $ 2,3 trillions dont la valeur a chuté de €1,23 à €1,47 par rapport à l’Euro en six mois ? Et Abu Dhabi avec ses $900 milliards de réserves ? Sans parler de l’Arabie Saoudite, de la Russie où du Japon... L’exemple a déjà été donné: à l’exception des raisons politiques qui motivèrent en partie seulement sa décision, n’oublions pas que Saddam Hussein décida d’être payer en Euro plutôt qu’en dollar pour toutes les exportations de pétrole de l’Irak. Quelques mois après on sait ce qui lui arriva. L’Iran, à son tour, vient d’annoncer que ses réserves en devise étrangères désormais ne seraient plus en dollar mais en Euros. La différence aujourd’hui c’est que les USA n’ont plus les moyens ni financiers ni militaires pour envahir un autre pays, et encore moins un pays aussi important que l’Iran.
Et tout le monde le sait. Sauf eux apparemment.

Dans ces conditions pourquoi les autres pays producteurs de pétrole ne demanderaient-ils pas à être payer dans une autre devise que le dollar avant même que cette nouvelle monnaie d’échange ne soit crée si le dollar devait poursuivre sa chute; ce qui ne devrait pas manquer de se produire sur le moyen et long terme.
Dans ces conditions il faudrait s’attendre à ce que ce genre de décisions se fassent plus nombreuses d’ici les deux prochaines années. Mais il est certain que plus la situation du dollar se dégradera plus on s’en dégagera vite et plus sa valeur baissera rapidement. Sans parler de la politique de la Fed... C’est un cercle vicieux dont il sera très difficile de sortir. Et ce d’autant plus qu’il est lié à la situation interne des USA qui se dégrade elle aussi de manière inquiétante, quoi que puisse nous raconter « la-presse-aux-ordres » (pardonnez-moi cet oxymore).

Résumons donc un peu l’évolution de la situation depuis un an.

- Nous avons vu certains pays commercer entre eux pour la première fois en dehors du dollar, comme le Brésil et la Chine. A noter que ce ne sont pas des acteurs mineurs.
- Nous avons vus certains pays demander à de nombreuses reprises et avec de plus en plus d’insistance la création d’une nouvelle monnaie de référence mondiale remplaçant le dollar (Chine, Russie, Brésil, France etc...).
- Nous voyons également des pays (Arabie Saoudite, Brésil, Inde récemment, Abu Dhabi peut-être etc) se tourner résolument vers d’autres fournisseurs d’armement que les traditionnels USA. Vers la Russie et la France principalement.
- Nous voyons des alliances économiques et politiques nouvelles se former (BRIC, Brésil-France, Russie-Europe à travers la France et l’Allemagne malgré tout, Turquie-Russie où encore une nouvelle relation entre le Japon et la Chine, le Japon et le reste de l’Asie du SE, où encore, dans le futur peut-être, l’émergence d’un bloc de l’Asie du SE versus UE)...
- Nous voyons de fortes pressions s’exercer pour un nouvel organigramme du Conseil de Sécurité (soutien de la France pour l’entrée du Brésil au Conseil de Sécurité) et probablement une organisation différente du FMI.

Tout cela sur fond de crise économique et financière, où peut-être faudrait-il parler de dépression, plus profonde encore que celle de 1929. Car le fond de la scène n’est rien d’autre que l’écroulement du système crée par les accords de Bretton Woods en 1945 qui avaient permis aux USA d’obtenir la prééminence économique mondiale, grâce à la suprématie du dollar. Et c’est cette prépondérance qui est en train de disparaître sous nos yeux. Mais en même temps un nouvel ordre mondial est en train d’émerger, en espérant que cela ne soit pas un voeu pieu et n’aboutisse pas au chaos général. Au risque de nous répéter encore une fois, c’est un monde qui ne sera pas unipolaire et dont le seul bénéficiaire ne sera pas la Chine remplaçant les USA, contrairement à ce qu’on peut lire où entendre parfois; de toute manière cette dernière ne le souhaite pas et de plus elle n’en n’a pas les moyens. Ce sera donc un monde multipolaire, avec d’anciens et de nouveaux acteurs, leaders de différents blocs économiques et/où politiques; ce sera d’une certaine manière un retour à la normale. Ce qui signifie également la mort de la « globalisation ».

Mais il y a une autre question beaucoup plus intéressante dans toute cette histoire, une question qui nous intéresse au premier chef, nous autres français et par ricochet Européens. En effet nous ne pouvons nous empêcher de remarquer, à travers la brève liste (ci-dessus) des événements importants survenus depuis une année et ayant un rôle dans le processus de déglobalisation en cours, que la France se retrouve à chaque fois dans le camp des conjurés; dans le camp de l’histoire en marche, pourrait-on dire avec Hégel (même si nous ne croyons pas du tout à un quelconque déterminisme historique quel qu’il soit). En effet il est frappant de constater que notre pays se retrouve au premier rang dans toutes les initiatives qui contribuent à l’émergence d’un nouvel ordre mondial. Nous pouvons constater que la France, seule dans ce cas dans l’UE, et donc de facto aux yeux des autres partenaires représentant de cette même UE, reléguant du même coup au rôle de marionnette la Commission Européenne (qui ne mérite pas beaucoup plus), nous pouvons donc remarquer que la France mène sa barque de manière extraordinairement indépendante à l’égard des USA et de l’UE, sans proclamations intempestives où tonitruantes, ménageant la chèvre US en apparence mais s’engageant résolument dans la direction du choux (pour en croquer une part?), qui parait être celle de l’avenir. Et si c’est le cas cette politique lui permettra d’autant plus de conserver un rôle majeur dans le futur qu’il n’y aura plus de super-puissance et qu’elle aura pris une part active à l’édification de l’ordre mondial nouvelle manière, ce qui n’avait pas été le cas en 1945. N’en déplaise à tous les prédicateurs professionnels d’apocalypse... Ce qui ne nous empêche pas d’utiliser soigneusement le conditionnel malgré tout car nous ne pouvons jamais savoir ce que nos dirigeants bien-aimés peuvent inventer pour saboter nos meilleurs atouts.

L’article de Fisk est d’autant plus intéressant qu’il révèle l’existence de négociations secrètes depuis deux ans maintenant auxquelles la France serait partie prenante. Jusqu’à aujourd’hui nous aurions pu continuer à soutenir que la politique extérieure française apparaissait contradictoire, sans direction véritable, oscillant entre le monde ancien, dont elle faisait partie, et le monde en train d’émerger, dont on pouvait supposer qu’elle avait des vélléitées d’en être. Désormais il est difficile d’affirmer pareille hypothèse. Si la France a participé à ses discussions et à ses négociations, sans faire de bruit, il est désormais presque impossible de nier qu’il n’y a pas de politique extérieure française s’appuyant sur une vision plutôt claire de ce qui est en train de se produire sous nos yeux: la disparition des USA en tant que super-puissance (le reste relève de la voyance bien que les interrogations soient de plus en plus légitimes en ce qui concerne l’avenir de l’Union US telle qu’elle existe actuellement), comme nous nous l’étions demandé ici même plusieurs fois (Voir article «La France, le Brésil et les rafales» par exemple). Une politique extérieure gaulliste, bref traditionnellement française dans le meilleurs sens du terme, bien que plus discrète dans ses manifestations d’indépendance vis à vis des USA. Probablement pour mieux manoeuvrer en coulisse, comme semble le dévoiler apparemment ces deux articles de Fisk.

Voilà ce que se demande William Engdahl aujourd’hui (8 Octobre) sur le rôle de la France et de l’Allemagne dans cette affaire (qui par ailleurs confirme les articles de Fisk grâce à ses propres sources). A noter qu’il ne fait aucun doute pour lui non plus que le naufrage est bel et bien en train de se produire sous nos yeux.

«What is not clear is what the potential response of Germany and France, the two pivot powers within the European Union, will be. If they decide to cast their lot with oil producing and consuming countries, they open their doors to vast new trade and investment potentials from the countries of Eurasia. If they cringe from that and decide to remain with the British pound and US dollar, they will inevitably sink along as the dollar Titanic sinks.» (Sources: William Engdahl)

Qu’il se rassure il semble que le choix soit clairement fait dans la bonne direction; de plus il parait avoir oublié que ni la France ni l’Allemagne n’ont quoi que ce soit à faire avec la Livre anglaise où le dollar; nous avons l’Euros, qui serait lui-même inclus dans le panier de devises dont il est question plus haut. Par ailleurs n’oublions pas la collaboration soutenue que la France entretient avec les pays du Golfe (Voyage en Arabie Saoudite du Président français prochainement, éventuel contrat avec Abu Dhabi pour 60 Rafales), avec la Russie (contrat éventuel sur les porte-hélicoptères Mistral entre autre) et l’Asie. A prendre en compte également les relations que l’Allemagne entretient elle aussi avec la Russie et les pays d’Asie. Mais contrairement à ce que dit William Engdahl il ne s’agit pas uniquement de relations économiques mais bien de relations politiques et stratégiques, relations que ces contrats militaires de la France avec ces divers pays soutiennent et alimentent considérablement; de ce point de vue là il ne faudrait surtout pas sous-estimer l’importance fondamentale des capacités et des qualités exceptionnelles de la France dans le domaine de l’armement, bien au contraire, ce qui fait de la France le partenaire naturel vers qui ces Etats se tournent lorsque les USA évacuent les lieux où lorsqu’ils refusent un transfert de technologie dans la bonne tradition paranoïaque du Pentagone (exemple: Brésil et Inde pour les F18).

Ce qui nous amène à revenir à ce que nous avons déjà souligné à plusieurs reprises ici même. A savoir que le monde se transforme sous nos yeux (nous nous répétons nous le savons), et que cette mutation a l’air de se faire de plus en plus rapidement au fur et à mesure que les acteurs prennent conscience de ce qui se passe. C’est à dire la disparition des USA en tant que super-puissance, non seulement due à la crise financière dans laquelle ils sont en train de se noyer, mais aussi aux problèmes intérieurs grandissants auxquels ils sont confrontés, tout à la fois révélés et engendrés par cette crise. Ces problèmes internes qui s’exacerbent en boucle paralysent à leur tour toutes leurs actions sur le front extérieur qui sombrent dans la confusion et l’incohérence, sans aucune stratégie globale bien entendu.

«... il ne faudrait pas écarter l’hypothèse selon laquelle, en cas de résistance désespérée de ces derniers (les USA), une décision ne soit prise sans eux par les autres pays unanimes pour ce faire. Une décision sans eux, et contre eux par définition, mais surtout en faveur du reste du monde.» (G8: la France et le dollar).

C’est ce que nous avions écrit le 10 juillet dernier lors de la déclaration du Président Français à propos de la nécessité d’une nouvelle monnaie de référence mondiale, par conséquent d’un anti-dollar. A l’aune des ces deux articles de Robert Fisk nous avons désormais une preuve de plus que les nations les plus lucides (on ne voit d’ailleurs plus très bien lesquelles ne le sont plus parmi les acteurs importants sur la scène mondiale) se préparent de plus en plus activement, à la fois ensemble et séparément, à la fois officiellement et officieusement, à préparer l’inévitable: la chute finale de la dernière super-puissance, en espérant que cela se produise aussi pacifiquement que celle de l’URSS.

A noter et à garder en mémoire pour l’avenir: le Japon lui aussi parait se trouver au premier rang de ceux qui négocieraient la fin du dollar comme monnaie de transaction pour l’énergie. Cela relève du bon sens de la part du gouvernement nippon mais c’est à mettre en parallèle avec les déclarations officielles d’amitié et de loyauté constamment entendue de la part de ces mêmes japonais. Il est à supposer qu’avec le nouveau gouvernement cette tendance ne fera que s’accentuer de plus en plus ouvertement le tout saupoudré de serments d’amitié à tirer des larmes de crocodiles aux plus cyniques. A ce propos nous verrons dans les prochains mois comment la question des bases US d’Okinawa sera abordée et renégociée face à l’opposition déterminée des Américains. Il est bien possible que ce problème de la présence des GI à Okinawa constitue un test pour les relations futures des deux pays et qu’il ne découle sur une grave pierre d’achoppement qui pourrait avoir des conséquences très négatives sur l’attitude du Japon vis à vis des USA dans l’avenir.

Cet article de Robert Fisk révèle tout à coup la solitude dans laquelle se trouve les USA, puisque même le dernier des «alliés», le Japon, semble se détacher résolument du géant à terre. Il apparaît que le monde entier agit désormais sans trop se préoccuper de celui-ci, gémissant sur le sol, en proie à une crise d’épilepsie incontrôlable (sans qu’il soit nécessaire de parler de complot), en dépit des embrassades de façade à la Pittsburgh et autres G8, en dépit des grands discours et des litanies de l’amitié éternelle et bla bla bla... Il apparaît désormais que les grandes puissances ont enregistrées le décès du système et pris acte de l'effondrement en cours de son principal bénéficiaire, la dernière super-puissance. Et plus cela deviendra visible plus le monde agira ouvertement, sans gène ni crainte. Nous pourrions même ajouter que ces agissements pourraient servir de critères pour déterminer de l’état du patient. Il y a d’ores et déjà aucuns espoirs de rémission.
Aujourd’hui nous pouvons constater que la cadence s'accélère au rythme même de la dégradation de la situation générale des USA, non seulement économique mais aussi politique et sociale. Ces derniers sont tellement préoccupés par leurs crises intérieures qui s'exacerbent toujours plus qu’ils ne prennent même plus la peine de réagir aux attaques contre le dollar et leur ex-suprématie. Mais s’ils le voulaient le pourraient-ils ?
On connaît la réponse.

Les mois qui viennent risquent donc d’apporter leur lot de surprises pour ceux qui s’imaginent encore que tout est sous contrôle et que rien n’a changé malgré cette « crise comme les autres » dont on viendra à bout « comme les autres»...

lundi 5 octobre 2009

Nucleaire iranien: stupeur et tremblements a Geneve.

Décidément on ne peut se fier à rien et encore moins à nos brillants dirigeants et à leurs fidéi-commis, les ci-devant «médias».

Souvenons-nous. Il y a encore quelques jours, 4 précisément, nous étions quasiment au bord de la guerre, sur le point de prendre des sanctions draconiennes, certains aux USA et en Israël, dans la bonne tradition d’hystérie paranoïaque dans laquelle on nous baigne régulièrement, demandant même une attaque «préventive» contre l’Iran satanique afin de détruire ses armes nucléaires non transparentes sur le point d’être lancées contre nous; nous autres Israéliens, Européens et autres Américains, moralement irréprochables, nous les fanatiques adorateurs de la paix comme on en eut rarement d’exemples aussi illustres dans l’histoire. Effectivement les Libanais, les Palestiniens, les Irakiens où encore les Afghans ont sûrement une opinion subjectivement très positive de cet amour immodéré qui nous caractérise tant. Sans parler des autres.


Pour résumer les USA, la France, la GB et l’Allemagne se présentèrent à Genève remontés comme un métronome, couteaux entre les dents, bien décidé à faire rendre gorge à ces fanatiques iraniens assoiffés de puissance nucléaire destructrice, prêts à tout pour se procurer ce à quoi nous avons tous renoncés, particulièrement les Israéliens qui ne possèdent pas du tout 200 têtes nucléaires; sans parler des Indiens où des Pakistanais...

Les Russes et les Chinois, prudents et sages, restèrent soigneusement à l’écart de toute cette agitation.


Mais cela se passait avant la rencontre de Genève de Jeudi dernier, 2 Octobre.

L’illustre gourou Henry Kissinger avait bien pronostiqué avant cette rencontre qu’il faudrait des mois avant que ces négociations puissent donner quoi que ce soit de tangible tant les Iraniens faisaient preuve de mauvaise volonté et renâclaient à dévoiler leur arsenal nucléaire prêt à être lâché contre nous.

Pourtant, depuis cette rencontre il semblerait que les choses aient évolué. Grâce à nous bien évidemment, grâce à notre fermeté d’âme et d’esprit, grâce à notre volonté inébranlable de parvenir à faire mettre ces terribles Iraniens genoux en terre, sans compter la vision politique terrifique de nos dirigeants bien aimés; grâce à la compétence inouïe de nos délégations envoyées à Genève combattre les redoutables iraniens, grâce à leur puissance de persuasion qui passerait presque pour de l'ensorcellement, eh bien grâce à tout cela la première rencontre semblerait avoir donner plus de fruits en sept heures que jamais les huit ans mythiques de l’Administration Busch n’avaient pu en fournir, et ce en dépit des porte-avions au large des côtes iraniennes, de l’invasion de l’Irak, des provocations en tout genre, des rodomontades assénées à chaque fois qu’une occasion de se taire était ratée, c’est à dire pratiquement toutes etc...

En effet dés la première journée de rencontre, au cours de laquelle nos clairvoyants Occidentaux ne s’attendaient à rien d’autre qu’à une résistance acharnée de la part des Iraniens, à tel point qu’ils commençaient déjà à mettre au point des sanctions draconiennes, il fût entendu entre les deux parties ce qui suit:


1) la visite du site de Qom (proposée par le Président iranien) par les inspecteurs de l’AIEA, confirmée par M. El Baradei aujourd’hui. La visite aura lieu le 25 Octobre et les détails en seront mis au point le 19 Octobre à Vienne.


"IAEA inspectors will visit Iran's new enrichment facility, under construction in Qom, on 25th of October," International Atomic Energy Agency head Mohammed ElBaradei told a joint news conference with Iran's nuclear chief Ali Akbar Salehi. (Sources: Reuters - 4 Octobre 2009)

2) l’Iran accepte le principe d’envoyer la plus grande partie de son uranium enrichi en Russie puis en France pour être traité de manière à être utilisé à Téhéran à des fins médicales.


«Iran agreed in principle Thursday to ship most of its current stockpile of enriched uranium to Russia, where it would be refined for exclusively peaceful uses, in what Western diplomats called a significant, but interim, measure to ease concerns over its nuclear program. . . .

Under the tentative uranium deal, Iran would ship what a U.S. official said was "most" of its approximately 3,000 pounds of low-enriched uranium to Russia, where it would be further refined, to 19.75 percent purity. That is much less than the purity needed to fuel a nuclear bomb.

French technicians then would fabricate it into fuel rods and return it to Tehran to power a nuclear research reactor that's used to make isotopes for nuclear medicine.» (Sources: Washington Time - 3 Octobre 2009)


Outre ces résultats auxquels personne en Occident ne s’attendait, il conviendrait d’ajouter ce que M. El Baradei déclara à propos des accusations des services secrets britanniques concernant la réactivation de leur programme d’armes nucléaires par les iraniens:


«El Baradei rejected British intelligence claims that Iran had reactivated its weapons programme at least four years ago. By making the claims the UK broke with the official US intelligence position that Iranian work on developing a warhead probably stopped in 2003. They said that even if there was a halt, as reported in a US National Intelligence Estimate (NIE) two years ago, the programme restarted in late 2004 or early 2005.» (Guardian - 30 Septembre 2009)

Stupeur donc dans les rangs de nos braves diplomates Occidentaux, persuadés que la partie allait ressembler à une bataille rangée et n’aboutirait à rien d’autre qu’à la promulgation de sanctions contre ces Iraniens qui ne veulent rien entendre. Bien au contraire ces derniers se montrèrent on ne peut plus accommodants. Qu’est ce à dire alors? Que signifiait ce branle bas de combat des Occidentaux contre les Iraniens après la soit disant découverte du second site d’enrichissement iranien à Qom ?


Manoeuvre politique habile des Occidentaux pour faire pression sur les Iranien et les amener à la table des négociations en position de faiblesse ? Où bien manoeuvre des iraniens ? Où encore aveuglement des Occidentaux sur la réalité de la situation (on a l’habitude!) ?


Il semblerait que l’on puisse mettre à la poubelle immédiatement la «politique habile» des Occidentaux notamment en raison de l’état d’esprit dans lequel ils se rendirent à la conférence, prêts à en découdre et à promulguer des sanctions contre l’Iran, incapables de voir une situation autrement qu’à travers les verres déformant de leurs préjugés.


Manoeuvre des Iraniens qui rendirent public le site de Qom le 21 Septembre en déclarant son existence à l’AIEA afin de prendre à contre-pied les Occidentaux avant la réunion de Genève? En effet si les Américains connaissaient depuis deux ans l’existence de ce site grâce aux satellites, ce que les Iraniens savaient, il semblerait sans doute possible qu’ils ignoraient la destination du site en construction ce qui expliquerait pourquoi ils n’avertirent ni l’AIEA ni les membres du Conseil de Sécurité où leurs partenaires occidentaux. Or il se trouve que ce site est construit sous une montagne de manière à le rendre beaucoup moins vulnérable que le site de Natanz, y compris en cas d’attaque par des missiles anti-bunker; c’est pourquoi la révélation de l’existence de ce site par les Iraniens leur donnait ainsi une carte importante avant les négociations puisqu’il contribue à réduire fortement les arguments des partisans israéliens où néos-cons d’une attaque préventive. De plus la proposition par le Président Iranien, dés le lendemain de la dénonciation par les USA, la France et la GB de l’existence de ce site, de faire venir les inspecteurs de l’AIEA sur le site lui-même en vue d’y vérifier par eux-mêmes de l’inexistence de tout programme militaire ne pouvait que renforcer l’hypothèse d’un programme civil et par conséquent ridiculiser les rodomontades grotesques de la veille, notamment de la part du Président français et du pathétique PM britannique. Une attaque devenait ainsi non seulement inutile mais impossible à soutenir.


Les Occidentaux se sont donc retrouvés à Genève en état de stupeur, pris à contre-pied par le comportement de la délégation iranienne, à l’opposé de ce qu’ils en attendaient puisque les Occidentaux, dans lesquels nous prenons bien soin de ne pas inclure ni les Russes ni les Chinois bien évidemment, s’étaient enfermés, comme à leur habitude, dans un monde construit par eux et pour eux. C’est ainsi qu’ils n’avaient pas pris en compte les éléments suivants:


1) L’Iran n’a jamais déclenché une guerre contre quiconque depuis le 18eme siècle et les dirigeants iraniens ont toujours adopté et s’en sont toujours tenus à la doctrine «no first strike».


A comparer à la doctrine bien connue «d’attaque préventive», sans parler de «guerre préventive» soutenues par qui on sait.


2) De plus l’Iran n’aurait aucun intérêt à déclencher une guerre étant donné la faiblesse de son armée dont le budget est d’environ $ 7 billions, à près équivalent à celui de Singapour ! A comparer à celui d’Israël ($ 12 billions dont deux officiellement payés directement par les USA). A noter également que l’Iran compte 70 millions d’habitants et possède 80 avions de combat la plupart datant des années 70 alors qu’Israël compte 7 millions d’habitants et possèdent 1200 avions de combat ultramodernes. Ne pas oublier également le montant réel du budget militaire US qui se monte à presque $ 1 trillion (officiellement $ 650 billions). Cela nous donne l’importance considérable de la menace iranienne...


3) En ce qui concerne l’affirmation mensongère selon laquelle le Président Ahmadinejad aurait déclaré qu’il fallait rayer Israël de la carte il faut reprendre le texte original du discours et ne pas se contenter des soit disant traductions des médias.


La phrase incriminée était une citation de Khomeini qui se traduit du persan de cette manière:

« ... this occupation regime over Jerusalem must vanish from the page of time.»

Il ne s’agit donc pas de détruire Israël et encore moins d’utiliser une bombe atomique pour se faire mais d’attendre l’écroulement du régime d’occupation comme cela se produisit pour l’URSS.


4) Le site d’enrichissement de Natanz est destiné à produire du combustible pour des réacteurs civils destinés à produire de l'électricité.


Le site de Natanz est régulièrement inspecté par l’AIEA et personne n’y a jamais détecté le moindre programme militaire. C’est ainsi que les rapports de l’AIEA et de la CIA (2007) concordent pour affirmer qu’il n’existe pas de programme nucléaire militaire à Natanz.


5) En ce qui concerne le site de Qom, étant donné la révélation de son existence par l’Iran (21 Septembre) et l’invitation par le Président iranien à l’AIEA de venir inspecter le site pour vérifier de sa destination civile (25 Septembre) il n’y a pas à être plus inquiet de son existence que celui de Natanz. De plus si des inspections s’y produisent de manière régulières comme à Natanz il n’y aura aucune possibilité d’y fabriquer une bombe sans que l’on s’en aperçoive.


Les points ci-dessus sont le minimum requis afin d’avoir une compréhension relative de la question du nucléaire iranien et de la soit disant menace que le régime iranien fait peser sur le monde auto-proclamé «libre»... Si les Occidentaux les avaient eu en tête au lieu de s’être sorti de la réalité et de s’en être inventé une autre pour leur confort mental, comme ils sont si accoutumés à le faire en toute circonstance, cela nous aurait peut-être épargné des années de crises d’hystérie récurrentes, jusqu’aux déclarations tonitruantes de Pittsburgh, désormais semblant bien ridicules face aux faits. Et ce d’autant plus qu’il semblerait, d’après des photos satellites datant de 2007, que les travaux de construction du site d’enrichissement d’uranium de Qom n’avaient pas encore débuté à cette date, ce qui signifie que l’Iran n’était absolument pas dans l’illégalité prétendue par les Occidentaux.

Si l’on ajoute à tout cela l’envoi par l’Iran de son uranium en Russie et en France afin de le retraiter à des fins civiles, il n’y aura alors plus aucunes raisons valables pour l’attaquer où l’ensevelir sous les sanctions si tant est qu’il y en eut jamais.


Nous aurions tendance à penser que c’est plutôt l’Iran qui aurait bien manoeuvré dans cette affaire, rendant la rhétorique guerrière des Occidentaux absurde, voire même dangereuse aux yeux du reste du monde. De plus en collaborant ouvertement avec l’AIEA l’Iran s’assure la bienveillance de la Russie et de la Chine qui avaient toutes deux bien précisé leurs doutes sur l’utilité et l'efficacité des sanctions préconisées par la bande des trois (France, GB, USA). Le Président Medvedev avait également déclaré que les sanctions devraient être décrétées en dernier recours mais que si l’Iran collaborait avec l’AIEA il n’y aurait aucune raison de les lui infliger. De ce fait, si l’Iran continue dans cette voie il est certain que les éventuelles sanctions ne pourront pas être appliquées car la Russie et la Chine d’ores et déjà s’y opposeront. De plus une attaque préventive par les Israéliens est désormais hors de question, non seulement en raison des récents développements genevois mais aussi en ayant en mémoire la récente déclaration de Brezinsky qui rappela que pour attaquer l’Iran les Israéliens devraient passer par l’Irak dont le ciel est contrôlé par les Américains et que ceux-ci utiliseraient ce qu’il faudrait pour les en empêcher. C’est à dire la force.


D’où les «tremblements» après cette conférence de Genève. «Tremblements» de rage de la part des inconditionnels de l’attaque de l’Iran, tant chez les néo-cons américains que chez le gouvernement Israélien. Car il semblerait que cette nouvelle donne, si elle se confirme, puisse conduire à une situation pour le moins délicate pour Israël.


En effet cela pourrait avoir à terme beaucoup plus de conséquences car cela remettrait sur le devant de la scène la question du désarmement nucléaire de la région. Or s’il est démontré au monde que l’Iran ne cherche pas à développer une arme atomique, l’étau risque de se resserrer sur Israël qui est la seule puissance nucléaire de la région, possédant clandestinement, c’est à dire illégalement aux yeux des règlements internationaux que les Occidentaux insistent tant pour que l’Iran non-nucléarisée respecte, environ 200 têtes nucléaires. Bien entendu aucune inspection n’y a jamais été effectuée par quelques inspecteurs de l’AIEA que ce soit.


C’est une affaire sur laquelle les Européens et le Président Obama seront attendus au coin de la rue par le monde entier. Il est certain qu’il s’agit d’une question chère au Président Américain, comme il l’a montré par son intérêt en ce qui concerne les négociations de réduction des armes nucléaires avec les Russes, dont nous verrons les résultats à la fin de l’année. Son discours à l’ONU en Septembre a encore une fois confirmé sa préoccupation sincère sur cette question puisqu’il a à nouveau réaffirmé son ambition d’un monde dénucléarisé. En conséquence nous ne pouvons que penser qu’Israël risque de se trouver dans des eaux troublées si les Iraniens et l’AIEA s’entendent sur le nucléaire de ce pays comme il semblerait que ce soit bien parti pour cela. Car finalement la République Islamique a servi commodément pendant trente ans à justifier Israël dans sa possession et le développement d’armes nucléaires. Si cette soit-disant menace disparaissait l’Etat d’Israël se retrouverait dans une position intenable, courant même le risque de perdre son soutien traditionnel américain, n’ayant nul besoin de cela pour le perdre d’ailleurs étant donné l’opposition montante aux USA à ce soutien inconditionnel.


L’ironie est qu’en collaborant avec l’AIEA les Iraniens provoqueront beaucoup plus de tords et de problèmes à Israël qu’en résistant. C’est probablement ce que les Occidentaux, qui soutiennent Israël, n’ont pas compris. Il serait étonnant de s’en étonner!

Affaire à suivre.