dimanche 21 février 2010

Congrès US: quand les rats quittent le navire...

Avertissements aux lecteurs de la Chronique de Cochon sur Terre.

La question traitée aujourd’hui dans notre Chronique semble s’éloigner de notre sujet de prédilection: l’observation des moeurs aberrantes des habitants de Cochon sur Terre, ceux qui sont qualifiés par les anthropologues les plus reconnus de «cochonneux» pour les mâles et de «cochonneuses» pour les femelles, où plus simplement de «cochons» pour éviter toute discrimination entre mâles et femelles puisque nous connaissons bien leur susceptibilité légendaire à ce propos et leur tendance congénitale à l’égalitarisme le plus radical; c’est à dire la suppression définitive des genres.

Ainsi, afin de prévenir toute mauvaise interprétation et éviter une indignation bien légitime de la part de nos lecteurs, nous tenions à vous faire remarquer dans ce préambule que «les rats» dont nous allons parler sont bel et bien des cochons tout ce qu’il y a de plus authentiques. Alors pourquoi parler de «rats» pourriez-vous nous demander avec une certaine logique? Tout simplement parce-que ces cochons agissent en ce moment comme des rats, ces animaux intelligents qui, comme vous le savez bien, sont suffisamment intuitifs pour savoir quand il est temps de quitter le navire qui va faire naufrage afin d’éviter d’être entraîner au fond de l’abysse avec l’embarcation qui prend eau de toute part.


Cet éclaircissement indispensable étant fait nous allons parler maintenant de l’étrange phénomène qui semble affecter depuis quelques semaines non seulement le Sénat américain mais aussi la Chambre des Représentants. Un certain nombre d’élus, surtout démocrates, sénateurs comme membres de la Chambre des Représentants, ont pris l’habitude depuis quelques semaines de déclarer qu’ils ne se représenteraient pas aux élections de Novembre 2010.

Il est vrai que le parti Démocrate vit des moments éprouvants depuis quelques mois et ses représentants voient s’avancer l’heure du jugement (Novembre 2010) avec une certaine angoisse qui frise la panique pour certains. Car si la défaite des Démocrates par ce Républicain jusqu’alors inconnu, Scott Brown, dans le Massachussetts, servit de «wake up call», l’inquiétude débuta par la perte des postes de gouverneur des Etats de Virginie et du New-Jersey en Novembre au profit des Républicains puis par l’annonce surprise le 6 Janvier par le sénateur du Dakota du Nord Byron Dorgan qu’il ne se représenterait pas, suivie par celle du sénateur du Connecticut Chris Dodd, bien que cette décision, elle, ait été prise sous la pression du parti pour tenter de sauver le siège face à l’impopularité du sénateur sortant. Ces deux abandons de poste laissent ainsi les sièges «ouverts» comme on dit. Il est généralement admis par les analystes politique contemporain que lorsqu’un siège est laissé vacant ce dernier tombe le plus souvent dans les mains du parti opposé à celui qui le détenait jusque là. Dans ce cas il est probable que les sièges en question soient conquis par les Républicains d’après le dernier Cook Political Report du 18 Février.


En effet le Cook Political Report du 18 Février 2010 juge qu’au moins 95 sièges détenus par les Démocrates à la Chambre des Représentants seraient «potentiellement vulnérables», c’est à dire susceptibles d’être perdus aux prochaines élections, ce qui représente tout de même presque un tiers des sièges de la Chambre des Représentants qui en compte 435. Sur ces 95 sièges «potentiellement vulnérables», 54 sont classés dans la catégorie hautement compétitive, c’est à dire celle dans laquelle l’issue du scrutin est rien moins qu’assurée pour le candidat tenant du poste, alors que les républicains n’en n’auraient que 6 dans la même catégorie. Or il suffirait de 40 sièges aux Républicains pour regagner la majorité à la Chambre des Représentants.


“At this rate, Democrats are likely to lose at least 25-35 seats in the House and would have to bend the current trajectory of the cycle to hold onto their House majority,”

(Sources: Cook Political Report House analyst David Wasserman)


En ce qui concerne le Sénat, où un tiers des sièges (33) sont à renouveler, la situation ne semble pas tellement plus rassurante surtout si l’on prend en compte les taux d’approbation du Congrès comme du Président et de son administration par la population américaine: ils sont au plus bas depuis 18 ans.


Public sentiment toward Washington is sour. A CBS News-New York Times poll on Feb. 12 reported that 75 percent of respondents disapproved of the job Congress is doing, the highest level since March 1992. A Quinnipiac University poll a day earlier found that 73 percent said they were dissatisfied with the country’s direction.

(Sources: Business Week - 16.02.2010)


Les Démocrates ayant déjà perdu le 60ème siège qui leur permettaient d’éviter toute procédure de «filibustery» de la part des Républicains, leur majorité au Sénat pourrait être désormais remise en cause lors des élections de Novembre prochain, notamment en raison de l’état de santé plus que précaire de certains de leurs sénateurs parmi les plus âgés.

The ruling party's vulnerability was further underlined on Tuesday when Frank Lautenberg, the 86-year-old senator for New Jersey, collapsed at his home and was hospitalised for the treatment of an ulcer. News of his collapse served as a reminder of the frail health of other senators, such as Robert Byrd, at 92 the oldest and longest serving member of the Senate, and Arlen Specter, an 80-year-old cancer and brain tumour survivor who faces a gruelling re-election battle in Pennsylvania.

(Sources: The Telegraph - 16.02.2010)


De plus il semblerait que même ceux qui auraient des chances d’être réélus se mettent à déserter les rangs de l’auguste assemblée. C’est ainsi que le dernier en date à annoncer son intention de ne pas se représenter est le sénateur de l’Indiana Evan Bayh, 54 ans, deux fois gouverneur de l’Indiana et deux fois élus sénateur du même Etat. Sa décision de ne pas concourir pour un troisième mandat au Sénat provoqua un choc chez les Démocrates car le sénateur en question n’était pas réellement menacé comme l’était Chris Dodd, très impopulaire, dont la décision fût fortement influencée par le parti afin de pouvoir le remplacer par une personnalité plus apte à conserver son siège chez les Démocrates. Dans le cas d’Evan Bayh ce fût le contraire; tout le monde tenta de le convaincre de rester. Rien n’y fît. Non seulement rien n’y fît mais la déclaration du sénateur laisse entendre son mécontentement à l’encontre de la manière dont les choses se passent au Congrès. Son mécontentement, son dégoût peut-être, mais tout au moins sa lassitude.


Bayh, 54, a former two-term Indiana governor who has never lost an election, announced yesterday he won’t seek a third six- year Senate term. There is “too much partisanship and not enough progress” in Congress, he said at a news conference in Indianapolis.

In announcing he will retire, Bayh cited lawmakers’ failure to create a bipartisan commission to address the national deficit and legislation to create jobs that “fell apart” last week. The senator stressed his decision should not “reflect adversely on the president,” who is working on the “right agenda for America.”

Bayh said he is an “executive at heart,” a trait “not highly valued in Congress.

(Sources: Business Week - 16.02.2010)

Pour couronner le tout la rumeur aujourd’hui à Washington affirme que le prochain sur la liste de l’évacuation avant le naufrage serait Blanche Lincoln, sénateur de l’Arkansas, qui se situerait derrière tous ses opposants républicains dans les sondages. N’oublions pas non plus que l’ancien siège du Président (Illinois), celui du Vice-Président (Delaware), et celui de l’actuel chef de la majorité au sénat, Harry Reid (Nevada), n’oublions pas que ces trois sièges eux aussi sont sérieusement menacés.

Tout cela pour aboutir à la conclusion que les chances que les démocrates conservent la majorité au sénat en Novembre s’établiraient désormais à 50 / 50. Stu Rothenberg quant à lui, éditeur du Rothenberg Political Report, considère qu’aujourd’hui les Démocrates pourraient perdre jusqu’à huit sièges au Sénat. Mais d’ici le mois de Novembre le temps va paraître bien long à tous ceux qui doivent défendre leur place, tant pour les membres du Congrès que pour les électeurs qui auront perdu leur job, et il n’est pas délirant d’imaginer que deux sièges de plus puissent tomber dans l’escarcelle des Républicains, leur donnant ainsi la majorité.

Désormais le spectre de leur spectaculaire défaite de 1994 plane à nouveau au-dessus des rangs Démocrates. Deux ans après leur grande victoire de 2008 se profile une énorme raclée. Mais la comparaison avec la situation de 1994 est-elle valable ?


Probablement pas.


D’une part les Démocrates ne sont pas les seuls à subir des défections sous la forme d’abandon de postes. Les Républicains eux aussi en ont leur lot. C’est ainsi qu’à la Chambre des Représentants 18 Républicains ne se représenteront pas contre 14 chez les Démocrates. Bien entendu chacun des deux partis se jette à la figure que leurs adversaires abandonnent la partie parce-qu’ils savent très bien qu’ils n’ont aucune chance de l’emporter...


National Republican Congressional Committee Chairman Pete Sessions (Tex.) said that "not all retirements are created equal," adding that Democratic retirements are coming in far less friendly territory for the majority. "The fact of the matter is Democrats in swing districts are retiring because they know what November has in store for them," Sessions said.


"The fact that you have 10 percent of House Republicans retiring suggests they don't believe their own hype about taking back the House," said Rep. Chris Van Hollen (Md.), chairman of the Democratic Congressional Campaign Committee. "If that was a realistic prospect, people would be running for office, not from it."

(Sources: The Washington Post - 12.02.2010)


Ce qui est plus inquiétant pour les Démocrates c’est que sur leurs 14 sièges «ouverts» Mac Cain en emporta 5 et en manqua un d'extrême justesse (Kansas 3rd distict) lors de la campagne présidentielle de 2008 tandis qu’Obama n’en emporta que deux parmi les 18 sièges «ouverts» des Républicains.

Il est également utile d’ajouter que 2/3 des Républicains ne se représentent pas afin de pouvoir décrocher des charges plus importantes, ce qui n’est pas le cas des Démocrates.


D’autre part, non, tout n’est pas forcément gagné d’avance pour les Républicains en dépit de leurs dernières victoires électorales. En effet le mécontentement des millions de gens qui votèrent pour les Démocrates lors des élections de 2008 pour en finir avec Busch et Compagnie ne se retrouveront pas à nouveau sur les rangs pour voter pour les Républicains même s’ils ne voteront pas non plus pour les Démocrates dont aucunes des promesses électorales ne furent tenues; bien au contraire puisque la politique de l’Administration Obama poursuivit celle de son prédécesseur, soutenues par les mêmes au profit des mêmes. Si l’on en croit les sondages effectués on voit que le support pour le parti républicain est encore plus bas que lors des élections de 2006 et 2008, pourtant très mauvaises. Mais quel choix y a t’il pour ces désabusés du système à part voter à nouveau pour les Républicains, pour les Démocrates où rester chez eux ?

Justement les jeux ne sont pas faits car il existe encore une composante inconnue et nouvelle de ces élections de Novembre, une force qui semble prendre une certaine envergure malgré son manque de structure et ses divisions internes. Nous voulons parler de la nébuleuse du «Tea Party», notre marotte, toujours la même, qui se renforce à mesure que le mécontentement s’accroît contre Washington. Il ne faudrait pas commettre l'erreur de penser que ce mécontentement se focalise exclusivement contre l’Administration et le Président de l’Union. Si cette colère n’épargne pas l’Administration et Obama elle ne se dirige pas moins contre le Congrès dans son ensemble, toute tendance confondue, comme le prouve le sondage CBS News-New-York Times du 12 Février dernier cité plus haut. C’est un mécontentement anti «establishment»; un mécontentement qui se nourrit de l’accroissement des impôts, de l’accroissement de l’Administration fédérale et de l’abrogation des libertés qui en résulte inéluctablement ainsi que de l’accroissement constant du gouffre du déficit budgétaire fédéral; un mécontentement issu du non-respect chronique de la souveraineté des Etats par le centre. C’est précisément là où se focalise la colère des «tea partiers»: le centre cause de tous leurs maux, le centre traître à la Constitution; le centre c’est à dire le Président, son Administration et le Congrès qui, tous, outrepassent les pouvoirs qui leur ont été accordés par la Constitution aux dépends des Etats Fédérés.


Voici ci-dessous des extraits tirés d’un article de Ron Holland qui a le mérite de résumer assez bien ce qui se répand de plus en plus ouvertement à travers les USA et dont la mouvance du Tea Party, encore lui, est un des plus proches échos.

«I fear the federal government will plunder much of our private wealth, retirement plans and personal savings through hyperinflation, financial controls and confiscatory tax rates all in the name of protecting the public from a future debt crisis unless the states can secede from the Union and the crushing Washington debt load (...).


I think it is time for Americans left and right to reconsider where our nation and the federal government have ended up. Few would question that the all-powerful Washington government living on borrowed debt and fake prosperity is a political model which has failed miserably (...).

Today in 2010, join me in voting both for the dream of Dr. King and the vision of Jefferson Davis. It is time to replace the failed Washington leviathan with a new limited central government based on the original vision of sovereign states where we become again, “these United States” instead of “the United States.” I’m voting in 2010 and 2012 in support of the Tenth Amendment and for the right of nullification (voir à ce propos notre post du 15 Mars 2009).

Finally, if necessary, I’ll support temporary secession efforts from the empire until we restore the original republic of our founding fathers. We must be free of an illegitimate national debt, an unconstitutional Federal Reserve and protected by currency competition and the choice of a currency based on the gold standard. (Sources: «Secession as a solution to the Washington debt threat» - Ron Holland - 12.02.2010 - www.whiskeyandgunpowder.com)

La grande inconnue, donc, reste la capacité du mouvement «Tea Party» à coopter, à promouvoir et à faire élire des candidats anti-establishment au Congrès, dont le programme commun comprendrait pour partie ce que Ron Holland a écrit dans son article cité plus haut. Cette possibilité reste néanmoins tributaire de la capacité du mouvement à se faire prendre au sérieux par ces électeurs mécontents et dégouttés, c’est à dire leur faire prendre conscience qu’ils ont là la possibilité pour la première fois depuis la création de l’Union de se faire représenter autrement que par le parti unique représenté par ses deux branches connues sous le nom de Parti Républicain et Parti Démocrate. Si le «Tea Party» y parvient, alors tout sera possible, y compris le pire bien entendu. Pour le moment le «Tea Party» a débuté son action dans cette perspective:


In addition, some Republican primaries have turned bitter, with the burgeoning tea party movement viewing these open seats as a chance to flex its muscle against candidates whom it considers establishment-backed. It's unclear whether such outsider conservatives will emerge in the South Florida primaries, but the tea party allies have adopted former Florida state House speaker Marco Rubio as a favorite son in his insurgent Senate primary against Gov. Charlie Crist (Fla.).

(Sources: The Washington Post - 12.02.2010)


Reprenons le cas du sénateur de l’Indiana, Evan Bayh, intéressant à plusieurs égards. Tout d’abord il n’est pas atteint d’une maladie quelconque ni par une limite d’âge puisqu’il n’a que 54 ans. De plus quelques jours encore avant d’annoncer qu’il renonçait à un troisième mandat il se disait tout à fait confiant en l’issue du scrutin le concernant, ce qui n’était pas du bluff même s’il aurait probablement eu plus de difficultés que lors de sa dernière campagne. Alors comment expliquer cette décision apparemment si soudaine ?


In announcing he will retire, Bayh cited lawmakers’ failure to create a bipartisan commission to address the national deficit and legislation to create jobs that “fell apart” last week. The senator stressed his decision should not “reflect adversely on the president,” who is working on the “right agenda for America.”

Bayh said he is an “executive at heart,” a trait “not highly valued in Congress.


“There’s just too much brain-dead partisanship” in Congress, Bayh told ABC, and the American people need to vote out those who are “rigidly ideological.”

(Sources: Bloomberg - 16.02.2010)


Pourquoi ne pas croire le sénateur Bayh lorsqu’il nous dit à demi mot que l’échec de la création d’une commission bipartisane sur le déficit budgétaire l’a incité à démissionner ? Croyons-le, mais prenons cet argument comme une des raisons où plutôt comme la goutte d’eau qui fît déborder le vase, cela semblerait plus réaliste. En effet personne ne croira que c’est la première fois qu’on ne parvient pas à créer une commission bipartisane au Congrès. De plus il est difficile de penser que le sénateur Bayh démissionne sur un coup de tête. Donc cela semblerait plutôt indiquer que le sénateur, comme quelques autres de ses collègues du Sénat et de la Chambre, est bien conscient de la situation catastrophique du pays et qu’il y a urgence. Mais face au blocage du système et à l’impuissance qui en résulte ils en concluent qu’il ne sert à rien de rester là. Mieux vaut retourner sur le terrain, le local selon le langage des «tea partyers» où encore l’état fédéré, où il pourra être plus utile, pense t’il; probablement à raison.

Une commission qui devait aborder le problème du déficit et de la création d’emplois... N’est-ce pas là ce qui est notoirement et de plus en plus fortement reproché au Président, à son Administration et au Congrès ? N’est-ce pas précisément ce qu’ils n’ont PAS fait au cours de cette année écoulée et gaspillée, eux et le Congrès, trop occupés à secourir les banques, ces grands pourvoyeurs de fonds pour leurs campagnes électorales ? N’est-ce pas précisément contre tout cela que s’est développé le mouvement du «Tea Party» ? Ne retrouve t’on pas là encore ce que dénonce Ron Holland et tant d’autres de plus en plus nombreux ?


Le sénateur Bayh déclara également qu’il était un «executive at heart» pour ajouter que c’était une qualité «not highly valued in Congress». N’est-ce pas là une critique du coeur du système lui-même et de son inefficacité ? Ne nous y trompons pas, nous autres non-américains, car c’est là une critique qui a une signification très importante pour les Américains étant donné que le Congrès était jusqu’à présent le coeur de tout le système; on ne critiquait pas le Congrès comme cela jusqu’à il y a peu. Le Congrès était respecté et c’était l’élément central de l’opposition à la tendance de la Présidence à s’agrandir toujours plus. Désormais même ses membres le quittent pour cause d’inutilité ! Evolution remarquable de la psychologie tant individuelle que collective, une évolution dont il faudra surveiller les développements de près car il est bien possible qu’avec l’accroissement de la crise et l’échauffement des esprits cela ne s'accélère dangereusement.

Le plus notable reste que cette réaction du sénateur s’apparente à celle des «tea partyers»; certes elle est nimbée de l’ouate sénatoriale mais il n’empêche qu’au fond c’est une critique étrangement similaire. La question désormais est de savoir quand et si le mouvement du «Tea Party» et ces membres du Congrès en exil volontaire se rencontreront ? Certains l’ont déjà fait, comme Sarah Palin où Michelle Bachmann pour les plus connues. Dans cette hypothèse nous imaginons sans peine qu’ils auront de nombreux sujets de conversation, et donc de désaccords; mais aussi de buts communs, n’en doutons pas non plus.


Alors oui, les rats commencent à quitter le navire parce-qu’ils savent qu’il est en perdition. C’est un signe qui ne saurait tromper. Le tout est de regarder maintenant sur quel canot de sauvetage ils embarqueront car cela pourra peut-être nous donner une petite idée de ce à quoi il faudra nous attendre. Cet exode constitue surtout un nouveau facteur de désordre qui s’ajoute encore à l’extension de la pagaille générale qui mine désormais le système en entier. Mais ce qu'il importe de bien comprendre c'est que la pagaille en question est sécrétée par le système lui-même, ainsi probablement que l'a bien compris le sénateur Bayh.


Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.


lundi 15 février 2010

Accord Swift aux chiottes; merci aux Eurodéputés!

Enfin une bonne nouvelle !

Le Parlement Européen a rejeté par 378 voix contre 196 et 31 abstentions l’accord passé entre les ministres des Affaires étrangère européens et les USA.

Nos dignitaires à la petite semaine se sont en effet empressés de signer comme des moutons, c’est à dire les yeux fermés et les oreilles bouchées par leur propre lâcheté et leur bêtise congénitale, ce que les américains et leurs réseaux européens leur demandait. A savoir l’autorisation donnée à la société Swift de transmettre aux autorités US tous les renseignements que ces dernières pourraient leur demander sur les données personnelles et financières des européens ayant pu exécuter des transactions financières par l’intermédiaire de la dite société européenne.

Tout cela, bien entendu, au nom de ... devinez quoi ? au nom de notre SECURITE bien sûr ! Notre Sacro Sainte SECURITE (SSS) ! Heureusement qu’elle est là celle-ci car sans quoi le monde serait vraiment ennuyeux (surtout pour nos gouvernements en réalité) ! Et puis, cerise sur le gâteau, au nom de la lutte contre le terrorisme. Eh oui, ne l’oublions pas celle-ci non plus...


Donc au nom de notre Sacro Sainte Sécurité (SSS) nos crétins de ministres européens, ceux qui sont censés nous représenter (ah ah ah!, rassurez-vous c’est une blague, de mauvais goût nous vous l’accordons), bref ces gens délicats se sont pliés en quatre pour signer au plus vite les demandes pressantes du gouvernement US afin qu’il puisse piller directement dans le système de la société Swift toutes les données relevant de la vie privée de citoyens européens qui pourraient lui faire plaisir, et ce en toute légalité. Vous pourrez nous dire que cela représente un progrès dans le sens où de 2001 à 2006 le gouvernement US le faisait déjà mais en toute illégalité jusqu’à ce que le scandale sorte dans les journaux... Donc, oui, en quelque sorte c’est un progrès.

Nos pauvres ministres étaient si pressés de nous protéger au plus vite (comme on les comprend!) qu’ils signèrent les autorisations, sous forme d’accord tout à fait égal entre les deux parties évidemment, la veille de l’entrée en vigueur des nouvelles prérogatives du Parlement Européen telles que définies par le Traité de Lisbonne (vous savez bien celui pour lequel nous, citoyens européens, avons tous voté à une écrasante majorité, comme dans toute démocratie qui se respecte...).


Pas de chance, pour nos «représentants» et les américains, le Parlement Européen était de très mauvaise humeur car il n’avait pas digéré le tour de passe passe des ministres qui le privait de mettre son grain de sel à propos de cet accord. Le dit Parlement, très en colère, vient donc non pas de mettre son grain de sel mais de lancer un énorme pavé dans la marre en invalidant le soit disant accord pour au moins trois raisons:


- l'accord brise la protection des données prévue en Europe,

- l'accord est trop intrusif dans la vie privée des citoyens européens par rapport à son objectif,

- il n'existe pas de contrepartie américaine qui ne fournit aucune information aux autorités du contre terrorisme européennes sur les transferts bancaires sur son propre territoire.


Gros mécontentement des américains qui se disent très frustrés de ne pouvoir assurer la protection de nous autres, les 500 millions d’Européens.

Mais apparemment le parlement européen ne connaît pas le sens unique qui est précisément la caractéristique principale de ce que l’administration US nomme un «accord équilibré entre les deux parties».


Merci donc aux eurodéputés qui ont voté contre cet accord scandaleux.


Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.


vendredi 12 février 2010

Notes à propos de nos adolescents réactionnaires, «fidèles aux clichés hommes-femmes».

Dans les pages de notre illustre confrère, le Figaro, se trouvait hier (2 Février 2010) un article dont on a peu parlé. Et pourtant ce qu’il rapportait mérite la plus grande attention car il y est traité un sujet essentiel à la survie de Cochon sur Terre.

Cet article est consacré au sondage Ipsos Santé réalisé auprès de 800 adolescents pour le forum adolescences 2010 de la Fondation Wyeth qui s’est tenu aujourd’hui 3 Février à Paris.


C’est un article qui a le mérite de mettre en lumière très crûment que tout le système éducatif mis en place depuis la guerre pourrait avoir échouer. Rien que cela ! En effet c’est avec stupéfaction que dés la première ligne dudit article nous apprenons avec consternation doublée d’horreur que d’après ce sondage une partie notable des adolescents « pensent que les filles sont faîtes pour la maternité et les garçons pour le travail »... Cela vous donne le ton ! La journaleuse de service n’y va pas de main morte ! C’est d’ailleurs assez scandaleux de ne pas prévenir ses lecteurs qu’ils s'apprêtent à apprendre des nouvelles aussi monstrueuses. Cela mériterait un procès pour « non protection de cochons en passe d’être soumis à une agression psychologique caractérisée avec intention de traumatiser ». Et nous apprenons, assommés par la souffrance d’avoir échoué à ce point, que:


« Les stéréotypes liés aux genres semblent en effet avoir résisté à des décennies de mixité obligatoire. Depuis les années 1960, garçons et filles ont beau être éduqués ensemble, ils se réfèrent toujours aux mêmes clichés pour définir leurs différences. La femme ? Elle se caractérise avant tout par ses atouts physiques - féminité et séduction - puis par la maternité et la sensibilité

Quant à l'homme, il se distingue avant tout par sa virilité, son machisme et son travail, affirment les 15-18 ans sans que leurs aînés leur aient soufflé les réponses.» (Sources: Le Figaro - 02.02.2010)


N’est-ce pas invraisemblable qu’à notre époque divine, n’est-ce pas inouï que notre civilisation immaculé et irréprochable, progressiste en diable, n’est-ce pas incroyable que notre jeunesse puisse être si attardée, primitive, rétrograde ? N’est-il pas consternant que ceux qui constituent l’avenir glorieux et uniforme de Cochon sur Terre puissent encore penser que « la femme se caractérise avant tout par ses atouts physiques - féminité et séduction - puis par la maternité », sans parler de l’homme qui se distinguerait « avant tout par sa virilité, son machisme et son travail » ! Cela ne constitue t’il pas un aveu atroce d’échec de toute les tentatives d’éducation entreprises depuis les années soixante afin d’inculquer à nos chers « jêuunes » qu’il n’y a aucune différence entre homme et femme ?


N’est-ce pas une faillite épouvantable que de se rendre compte si soudainement que nos adolescents si précieux ne savent pas que l’homme est le passé de la femme et qu’à contrario la femme est l’avenir de l’homme et qu’en conséquence tout homme est destiné à devenir une femme ? N’est-il pas abominable que les garçons de 15 - 18 ans puissent encore croire qu’une des caractéristiques de la femme soit la maternité, ce qui rejoint d’ailleurs le fait que ces ignorants s’imaginent encore qu’une autre des caractéristiques de la femme puisse être ses atouts physiques, tels que la féminité où la séduction ( Quelle honte !) !


Et que dire sinon pleurer de désespoir lorsque les fille de 15 - 18 ans nous déclarent carrément que les hommes doivent être virils alors que nous avons passé plus de quarante ans à tenter d’ôter aux mâles ce fantasme arrogant qui consiste à penser que la virilité puisse être leur apanage exclusif ! Heureusement il est certain qu’à ce niveau là nous avons fait quelques progrès notables, observables notamment dans nos rues, et qu’il n’est pas rare de rencontrer des femmes particulièrement VIRIlES, en tout cas en parole... Physiquement nous ne savons pas, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, et, devons-nous le confesser, nous ne tenons absolument pas à en faire l'expérience.


Quant au travail, apanage de l’homme parait-il, il est certain que les progrès accomplis depuis des décennies sont remarquables puisque la plupart les femmes ont désormais le privilège extraordinaire de pouvoir travailler comme des hommes; elles ont ainsi la possibilité et le plaisir de s’épanouir physiquement et de développer leur féminité à leur aise dans les mines de charbon, à l’armée, en conduisant des grues où des camions de chantier, où encore en s’abrutissant 35 heures par semaines dans des bureaux à faire un travail absurde tout en supportant des collègues impossibles. Comment ne pas accepter avec effusion de tels progrès ? Comment notre jeunesse pourrait-elle renoncer à tant de trophées remportés de si haute lutte sur la « réaction » qui empêchait les femmes de se faire descendre à coup de grenades où de mitraillettes sur les champs de bataille ? Grâce au progrès c’est aujourd’hui non seulement possible mais fort recommandé au nom de la sacro-sainte égalité des sexes.


Et la journaleuse de service de s’interroger avec une angoisse que seule une bonne cure de Prozac a pu calmer:


« La société n’aurait t’elle donc pas changé? »


C’est vrai qu’il y a de quoi prendre peur à l’idée que de nombreux garçons pensent encore que « le rôle des femmes est de faire des enfants ». N’est-ce pas hallucinant ? Ne sombrons-nous pas dans un cauchemar sans portes de secours ? Comment ces petits primitifs réactionnaires ne peuvent-ils pas comprendre que la maternité pourrait être également leur droit, voire leur devoir ? Tout comme la paternité pourrait parfaitement s’appliquer à une femme, si tant est qu’elle soit de bonne volonté ?

Mais il y a encore bien pire.

On apprend aussi qu’ « à l’heure des quotas de femmes dans les partis politiques où dans les conseils d’administration, les jeunes garçons seraient presque réfractaires à l’air du temps ». Vous rendez-vous compte, cher lecteur, que l’on pourrait envisager d’être réfractaire à l’air du temps ! Vous rendez-vous compte que l’on pourrait même vivre sans être perméable aux cochonneries que Cochon sur Terre ne cesse d’inventer avec toute l’imagination toxique qu’on lui connaît alors que son but principal est de rendre tout être survivant aussi cochon que possible en effaçant toute trace de la moindre différence entre chacun d’entre nous ? Et les adolescents seraient de sales petits rebelles au clonage généralisé entrepris par Cochon sur Terre ?!


Heureusement un psychiatreux nous rassure: « on essaie d’abolir les différences mais les adolescents s’y raccrochent. Surtout les plus fragiles d’entre eux...». Nous voilà totalement remis de notre terreur puisque ce ne sont que les plus faibles qui s’opposent au clonage généralisé. En effet il suffit donc de les rééduquer comme nous savons si bien le faire, avec la tolérance et la compréhension qui nous caractérise lorsque nous réduisons un être vivant à devenir un être survivant, c’est à dire un cochon modèle; une opération baignée dans un immense respect de sa différence, du moment qu’elle ressemble à la nôtre en tous points. La diversité il n’y a que çà de vrai.

Bref on a vraiment eu peur ! Et pour nous rassurer définitivement on apprend avec un soulagement intense qu’il ne « faut pas pour autant nous imaginer qu’une génération rétrograde est en train d’émerger. Une fois le flottement identitaire de l’adolescence dépassé, les jeunes adultes semblent se montrer plus ouverts que leurs parents..

Là évidemment nous respirons à l’idée d’avoir échappé à cette horreur de voir nos enfants « rétrogrades ». Non seulement ils ne sont pas « rétrogrades » mais ils semblent être plus ouverts que nous ne le sommes, c’est inouï tout de même...


Pour conclure, tout le système d’éducation (sic) de Cochon sur Terre se résume à réussir à faire passer aux yeux des adolescents leurs parents et toutes les générations passées, c’est à dire toutes celles qui ne sont pas la leur, pour des vieux cons.

Et là, il n’y a pas à dire, c’est un succès extraordinaire.


Tout le monde est donc content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

lundi 8 février 2010

The National Tea Party Convention: le début du commencement ?

La Convention Nationale du Tea Party Movement, où du « mad as hell movement », a pris fin. Elle n’a duré que quelques jours mais elle a fait couler beaucoup d’encre, elle a suscité d’intenses débats et a provoqué quelques crises de nerf en prime.

Certains annonçait le début de la fin du mouvement, c’est à dire sa capture par le parti républicain, d’autres soulignaient à l‘envi la disparité des membres du mouvement, d’autres encore le manque d’objectifs clairs et précis propres à mobiliser les membres en vue d’une prise de pouvoir; on entendit également l’absence de figures emblématiques pour diriger ce mouvement. Bref le mouvement paraissait à certains en passe de s'essouffler et ils s’imaginaient que Nashville serait sa tombe.


Aujourd’hui la poussière retombe lentement sur ces trois jours au cours duquel s’est tenu cette convention du Tea Party.

Qu’en dire ?

Tout d’abord il faut souligner que le Tea Party Movement n’est pas un parti politique. Il n’en n’a ni la structure, ni la hiérarchie, ni le programme, ni peut-être même la volonté comme on peut l’entendre si souvent. En tout cas ces membres sont décidés à ne pas se faire « récupérer » par les deux grands partis nationaux. Il est d’ailleurs certain que les membres du « mad as hell party » viennent aussi bien du parti républicain que du parti démocrate mais aussi de nulle part si l’on peut dire; c’est à dire qu’ils n’étaient affiliés à nul parti politique jusqu’à maintenant et que soudain ils ont sauté le pas avec le Tea Party; précisément parce que ce n’était pas un parti politique; précisément parce qu’il n’était pas aux mains de l’establishment washingtonien; précisément parce qu’il venait de gens comme eux ayant les mêmes problèmes qu’eux et ne sachant comment se faire entendre. Le Tea Party leur a donné soudain l’occasion de faire entendre leur colère sans que celle-ci ne soit amoindrie où récupérée par les politiciens.


Le « mad as hell party » est donc avant tout un mouvement, un courant de fond qui traverse toute la société américaine, et à ce titre ceux qui prédisent la fin de ce mouvement parce-qu’il n’est pas un parti, ceux-ci se trompent. Ils se trompent car d’une part ils sous-estiment la force de ce courant; ils se trompent car ils raisonnent en terme de structure alors qu’il s’agit avant tout d’une perception d’une situation qui ne fait qu’empirer et qui alimente l’inquiétude, donc une affaire de psychologie; ils se trompent enfin car ils sous-estiment dangereusement la gravité de la situation dans laquelle se trouve le pays aujourd’hui, et surtout la gravité de la situation dans laquelle se trouvera le pays demain et après-demain. Et les Tea Partiers, eux, ne la sous-estiment pas, bien au contraire; c’est d’ailleurs pour cette raison qu’ils étaient à Nashville ce week-end.


Ils se trompent encore et surtout car ils ont une vision fausse de la Crise qui secoue le pays et ce que Cochon sur Terre nomme, sans aucune ironie bien sûr, notre «civilisation ». Ils croient encore que nous traversons une simple crise qui se résorbera par magie, grâce à Hélicopter Ben par exemple, et que tout reviendra comme « avant ».

Erreur, rien ne sera jamais plus comme « avant ».

Et c’est ce que sentent confusément les « Tea Partiers », comme nombre d’autres. C’est pour cette raison que ce mouvement ne s'arrêtera plus; où pour être plus précis le courant qui sous-tend ce mouvement de contestation sera amené dans les prochains mois à gonfler de plus en plus, alimenté par les retombées de l’approfondissement de la crise engendrant une prise de conscience de plus en plus aiguë par la population de l’incapacité de l’establishment à résoudre quoi que ce soit.


Que le mouvement change de nom, qu’il y ait des ruptures entre ses membres, qu’il y ait des désaccords et des querelles, certes. Et puis quoi ? Qu’on n’aille pas nous faire croire que ce serait la première fois que cela arrive ! Il suffit d’ailleurs pour s’en convaincre de se pencher sur l’acte de naissance plus que laborieux de la constitution américaine... C’est le flot général qui est important pas tel où tel courant parmi la multitude qui le constitue; peu importe les appellations diverses dont ce flot général sera couvert au fur et à mesure de son évolution, c’est à dire à mesure de l’élimination successive de chaque faction jusqu’au jour où l’une d’entre elle finira par prendre le dessus et restera seule dans l’histoire comme l’aboutissement inéluctable de tout le processus. A postériori, comme d’habitude, alors que rien n’est jamais décidé en particulier et surtout que ce n’est pas forcément le plus souhaitable qui se réalise. Mais pour le moment le mécontentement sert de catalyseur aux membres du Tea Party Movement qui sont au moins d’accord sur cinq points principaux :


Mr. Skoda said the Ensuring Liberty PAC would choose candidates based on their fidelity to what he called the “first principles”: less government, fiscal responsibility, lower taxes, states rights and national security. (Sources: NYT - 5 February 2010)


D’autres sont parvenus au pouvoir avec moins que cela en poche ! Mais ces cinq «first principles» ont tous en commun une seule et même cible: l’état fédéral, c’est à dire Washington et tout ce qui y est associé, y compris les banques et les lobbys, le Congrès et Obama. C’est sur cette base décrite plus haut (les « first principles ») que fut décidé de soutenir la candidature de vingt candidats aux prochaines élections de Novembre, vingt candidats ayant fait leurs ces «principles» sans se préoccuper de savoir s’ils étaient Démocrate où Républicain. L’essentiel restant que ces «principles» puissent être vigoureusement promus au Congrès et dans les Etats Fédérés.

C’est un début mais il est bien possible que ce ne soit que le début du commencement d’une «révolution».


C’est ce que Sarah Palin, ancien gouverneur de l’Alaska et ancien colistier de Mc Cain en 2008, a déclaré dans son discours Samedi soir: « America is ready for a revolution ». Sarah Palin dont la venue a fait couler beaucoup d’encre et a dérangé beaucoup d’esprits sensibles. Mais elle est venue, et non seulement elle est venue mais elle a parlé, longuement, près de 45 minutes, pour ensuite être interrogée pendant dix minutes de plus par un bonhomme de Fox News.

Voici le lien afin de pouvoir écouter l’intégralité du discours de Sarah Palin, ce qui est indispensable si l’on veut se faire une idée par soi-même de ce qu’elle a dit et dans quel contexte:


www.latimesblogs.latimes.com/washington/2010/02/sarah-palin-tea-party-speech-video.html


En écoutant ce discours une chose surprend: Mme Palin n’a pratiquement pas prononcé le mot «républicain» mais elle n’a pas cessé d’employer le mot «conservateur». C’est évidemment très habile. Cela prendra t’il auprès des Tea Partiers venant du côté démocrate ? Si la situation s’aggrave, ce qui est prévisible, il est certain que pour un temps les points communs l’emporteront sur les différences, c’est à dire la colère sur la réflexion, la peur sur le bon sens. D’où les «first principles» sur lesquels Mme Palin a insisté puisque c’est ce qui rassemble tout le monde. Dans cette veine il y eut beaucoup de sarcasmes sur Obama et sa politique, où plutôt son absence de politique. Où encore l’insistance sur le sempiternel besoin de «sécurité», où plutôt le «droit» à la sécurité, notamment grâce aux opérations militaires qu’elle voudrait plus vigoureuses et menées selon la phrase « We win, they lose ». Donc beaucoup de critiques mais peu de solutions concrètes.


Certains le soulignent à l’envi comme si cela pouvait empêcher quoi que ce soit, comme si cela pouvait constituer un handicap pour le développement du mouvement. Mais lorsque c’est la colère, et bientôt le désespoir, qui mènent la barque, l’absence de programme réel ne change rien. Quels sont les politiciens ayant un véritable programme à présenter pendant leur campagne électorale ? Et ne parlons même pas d’un programme réalisable; et encore moins d’un programme réalisé au terme du mandat en question... Alors non, l’absence de programme défini dans les détails ne constitue certainement pas un handicap. Les «first principles» sont amplement suffisants; et cela d’autant plus que ces derniers sont largement assez vagues pour donner toute latitude d’en faire ce que l’on voudra lorsque le pouvoir sera conquis, du plus modéré au plus extrême (Dans ce dernier cas souvenons-nous du professeur Panirin dont nous parlions le 19 Mars dernier dans notre rubrique Analyse: Le professeur Panirin est-il atteint de delirium tremens ?). Si pouvoir il y a un jour. Et puis ces « first principles » constituent, aussi flous soient-ils et quoi que l’establishment puisse en dire, probablement à l'aune des programmes mirifiquent qu’ils concoctent sur mesure à chaque campagne électorale, ces «first principles» constituent une base sérieuse pour une action politique d’envergure; car leur application nécessitera un vaste chambardement.

Voire une révolution.


Malgré tout il y a bien un point sur lequel, selon Mme Palin, il n’y aura aucun changement, et encore moins de révolution. Théoriquement en tout cas. Ce domaine c’est la sécurité et ce qui en découle: les opérations militaires tous azimuts afin d’assurer la survie du système. Selon Mme Palin il faudrait même les renforcer et donner au Pentagone tous les moyens nécessaires pour ce faire. Comme si ce n’était pas déjà le cas. Et dans ce domaine, comme dans les autres, on peut dire que la politique des administrations Busch et Obama est strictement la même.

Mais le point délicat de tout cela c’est qu’en maintenant la politique étrangère telle qu’elle est menée depuis des décennies à coup d’opérations militaires nécessitant des budgets d’armement de plus en plus gargantuesques et totalement hors de contrôle, cela rentre en conflit direct avec trois des « first principles » les plus importants, et indirectement avec les « states rights », à savoir:


  • less governement
  • lower taxes
  • fiscal responsbility


Avec un budget officiel de $740 billions et un budget réel d’environ $1000 billions uniquement pour les dépenses du Pentagone, c’est à dire près de 25% du budget total de l’Etat Fédéral (qui se montera à $3800 billions pour 2011 selon les prévisions de l’administration Obama) on ne voit pas très bien par quel miracle on pourrait équilibrer le budget fédéral en augmentant encore les dépenses militaires; on ne voit pas très bien par quel miracle on pourrait baisser les taxes ! Quant à la « fiscal responsability » mieux vaut l’oublier tout de suite...

Sur cette question des dépenses liées aux armement, où le budget du DOD si l’on préfère, l’attitude d’Obama est la même que celle de Busch où que celle de Palin, ainsi d’ailleurs que celle du Congrès et de l’establishment dans son ensemble. Il suffit pour s’en convaincre de voir avec quel consensus touchant le budget du DOD fût voté sans aucune discussion ni commentaire. Cela révèle bien une constante dans la vie politique américaine. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’annonce démagogique faite par le Président Obama qu’il allait réduire le déficit budgétaire de l’Etat Fédéral sans toucher au budget du DOD n’a aucun sens. Proposer de réduire les dépenses de l’Etat de $250 billions ($1600 billions de déficit) alors qu’on en dépense $1000 pour un seul département sans en enlever un cent... Il y a quelque-chose d’étrange au royaume des comptables du gouvernement USA comme de la classe politique dans son ensemble.


En ce sens le discours de Sarah Plain montre la même schizophrénie que celle qui habite l’ensemble de la classe politique US et l’establishment en général. Ceci dit nous pouvons parier que cette schizophrénie n’aura pas le loisir de se reposer longtemps sur ses lauriers à cause de la pression de plus en plus forte de la Crise. En effet il n’est pas difficile d’imaginer qu’avec l’augmentation des contraintes financières, que ce soit dû la chute du dollar à terme, l’hyperinflation due à l’usage immodéré de la presse à billet où la déflation générale, il n’y aura plus aucune autre alternative envisageable. La réduction drastique des dépenses militaires est une précondition non négociable pour pouvoir appliquer les cinq «first principles ». Car sans accepter cela ceci n’est pas possible. Et lorsque le Tea Party Movement en prendra conscience il agira en fonction de cela, soyons-en sûrs.


La « révolution » de Sarah Palin, sans qu’elle s’en doute le moins du monde, consistera d’abord et avant tout à réduire les dépenses militaires: non pas de $250 billions mais de $500 billions, voire beaucoup plus par la force des choses puisque le déficit de l’Etat Fédéral est de l’ordre de $1600 billions et qu’on prévoit des déficit de cet ordre de grandeur pendant encore au moins dix ans... C’est ceci qui engendrera une transformation radicale, révolutionnaire on peut le dire, de toute la politique des USA, tant à l’intérieur qu’à l'extérieur; cela impliquera, entre autre, la fermeture des quelque 800 bases disséminées à travers le monde, avec toutes les conséquences politique que cela implique. Et c’est grâce à la Crise et à la pression de plus en plus insupportable qu’elle exercera sur les finances US, sans parler du reste, que la révolution dont parle Sarah Palin, sans savoir qu’elle ne sait pas de quoi elle parle car elle n’est pas révolutionnaire malgré son discours, cette révolution donc s’étendra toujours plus loin pour finir par enterrer ceux qui l’auront déclenché.

Comme à chaque fois.


Mme Palin a donc raison car la révolution, si elle advient, sera conservatrice où ne se fera pas; l’autre hypothèse étant l’anarchie et la dissolution de L’Union. Mais elle a tord car pour le moment l’Amerique n’y est pas encore prête. Cela vient, n’ayons crainte. Et il est certain que le Tea Party y a déjà pris sa part, d’une manière où d’une autre, sous un nom où un autre, peu importe, puisque c’est lui qui en aura donné l’impulsion première.

Le Tea Party Movement est révolutionnaires, certes, mais il ne sait pas encore à quel point il l’est; personne n’a encore conscience de l’ampleur de ce qui fût déclenché par l’apparition du Tea Party Movement sur la scène américaine. Et sa première convention ce we fût peut-être le début du commencement officiel de l’ouragan qui changera la face des USA tel que nous les connaissons aujourd’hui.

Pour le meilleur où pour le pire.




lundi 1 février 2010

Freche, Aubry et compagnie; où la poursuite de la guerre des cochons

Cochon sur Terre nous fait une crise de nerf !

Encore une ! Mais nous savons bien que les citoyens de Cochon sur Terre, de quelque bord qu’ils soient, ont une sensibilité très développée pour tout ce qui touche à ce qu’ils nomment la morale, ce qui les rend particulièrement réactifs dés qu’ils s’imaginent que ce qu’ils prennent pour cette dernière fût menacée dans le passé, est menacée au présent où risque de l’être dans le futur, proche où infini.

Or, d’après ce que nous pouvons comprendre, et c’est horriblement difficile, il semblerait qu’aujourd’hui les Cochons doivent faire face à une attaque monstrueuse contre leur morale; une attaque qui les menacerait à la fois dans le passé, aujourd’hui même et dans le futur proche et infini. C’est dire à quel point ils doivent réagir pour éviter une horreur pareille, sans précédent, inimaginable, qui constitue à leurs yeux de Cochons, oui oui c’est cela vous l’avez compris, une INDIGNITE sans précédent. Comme à chaque fois.


A ce titre la Présidente en chef de la «Secte des Indignés de Naissance» (Association reconnue d’utilité publique selon la loi de 1901) a fait part de son ... Indignation. Vous me direz que c’est normal pour la Présidente en chef de la Secte des Indignés de brailler son indignation. Certes nous vous l’accordons, et nous pourrions même dire que rien ne nous parait plus naturel. Mais ne prenez pas cela à la légère, cher lecteur , car la situation est tellement grave que l'ineffable Martine Aubry, Présidente en chef de la «Secte des Indignés de Naissance», et accessoirement du PS qui est un des piliers de la Secte citée ci-dessus comme nous le savons bien, l'ineffable Mme Aubry a donc pris une décision qui changera probablement notre vie à tous ... Attention car c’est très très impressionnant (nous recommandons aux âmes sensibles de ne pas poursuivre leur lecture plus avant): elle va ... saisir le Bureau National du Parti Socialiste ! Si, si, elle a eu ce courage inouï, digne de sa fonction et de ses certitudes (...); heu non, en fait ils appellent cela leurs convictions, sachant que ces dernières n’ont que très très peu évolué depuis le milieu du XIXème; de même que leur compréhension de la situation présente qui en découle naturellement. C’est ainsi que le PS va être saisi, à bras le corps bien entendu, par l'ineffable Mme Aubry afin de prendre des mesures contre M. Georges Freche qui ne fait plus parti du PS depuis trois ans. Cher lecteur, svp, ne nous dîtes pas que cela vous semble étonnant car c’est pourtant d’une logique écrasante; n’est-ce pas M. Freche soi-même qui fût désigné pour conduire la liste du PS, dont il a été exclu il y a trois ans, pour le Languedoc aux Régionales de Mars 2010... Etes-vous encore surpris ? Votre étonnement nous étonne...


Mais peu importe, ce qui compte c’est que cette décision d’importance intergalactique montre à quel point la situation est périlleuse, grave, voire catastrophique si la Cochonnerie Instituée ne réagit pas avec sa vigueur habituelle, aiguillonnée par son admirable capacité d’indignation, Arme aux Effets Délétères Massifs (AEDM), dont les résultats sont toujours si ébouriffants et constructifs. Mais cela nous le savons.

Rassurez-vous, cher lecteur, la Cochonnerie Instituée a réagi avec un ensemble touchant, confinant au surnaturel tant le concert des indignations fût réglé comme sur du papier à musique. Peut-être est-ce dû à l’influence des «folles journées de Nantes» actuellement en cours. Nous eûmes donc droit à une symphonie déconcertante de grognements d’indignation, qui se répondant les uns aux autres, qui vocalisant dans un bel ensemble, qui grognant en solo. En tout cas tout le monde se devait de faire preuve d’indignation afin de sauver la république, la démocratie, les «valeurs de gauche», du centre, de droite et du reste, sans parler bien sûr des droits de l’homme, de la femme, des enfants (de sexe masculin ET féminin bien entendu), des animaux (idem), des plantes (idem), des silex (dans le doute idem), des bouffeurs de glace, des extra-terrestre mal entendant (ceux qui sont venus rendre hommage à Obama lors de son discours d’investiture) etc... Il y eût donc une saine émulation dans ce sens grâce à la bonne vieille mécanique d’origine pavlovienne si bien rodée depuis des décennies...


Voici ci-dessous quelques exemples des tombereaux d’indignations qui fusèrent de tous les recoins de la Cochonnerie Instituée (Sources: Le Télégramme - 28.01.2010)


Aubry, Président en chef de la «Secte des Indignés de Naissance», ouvre le bal: « Je suis indignée par de tels propos ... ». Nous n’en attendions pas moins. Pas plus non plus d’ailleurs.

Bartolone: «Il y a des moments où çà suffit on ne peut plus jouer ... » Quel aveu ! Tout cela n’était donc qu’un jeu ! Mais comme toujours lorsqu’on n’a pas le droit d’interdire, un jour cela déborde et ... cela finit dans un bain de larmes ... en attendant le reste.

Emmanuel Valls: « ... les propos nauséabonds et insupportables de George Frèche ... »

Arnaud Montebourg: « ... le déshonneur que représenterait la compromission avec Georges Frèche ... ». C’est tout à fait nouveau puisque George Freche entra à la SFIO en 1969 et fût candidat socialiste pour la première fois en 1973 à Montpellier et le resta jusqu’à notre époque divine...

Vincent Peillon (prenez vos mouchoirs svp): « Je suis plus que déçu. Je suis malheureux ... ». Rassurez-vous une équipe de souteneurs psychologiques a été envoyée d’urgence pour éviter que le très sensible M. Peillon ne sombre dans une dépression nerveuse où, pire, qu’il n'essaye d’attenter à sa survie. On le comprend après avoir subi un tel choc !

Aurélie Filippeti: « Les derniers propos de Georges Freche sont à vomir ... ». Eh bien si nous sommes rassurés à l’idée qu’ils ne crachent pas leur indignation (car ce sont des Indignés Dignes et Corrects, politiquement en tout cas c’est sûr) mais se contentent de la rendre, on n’ose imaginer l’odeur pestilentielle qui doit régner dans la salle de réunion de la rue de Solferino où tous ces Indignés de Naissance ne cessent de vomir en choeur leur indignation à chaque fois qu’une occasion leur en est donnée. Il est d’ailleurs à noter que l’accroissement alarmant de leurs crises d’indignation pourrait tous les faire basculer rapidement dans un état d’indignation permanent, ce que nous pourrions comprendre fort bien lorsque l’on connaît leur rectitude inouïe, cette moralité d’amibe attardée qu’ils savent si bien nous donner en pâture depuis des décennies.

Noël Mamère (Verts) : « Les propos qu'il a tenu sur les Harkis, les noirs et maintenant Fabius, si ce n'est pas de la xénophobie, de l'antisémitisme et une forme de racisme, je ne sais pas ce qu'est le racisme. » Effectivement cela ne fait aucun doute et par charité nous ne parlerons pas de l’étendue de la vacuité dont ce personnage est gonflé !

Pierre Laurent (PCF) : "Les récents propos de Georges Frêche sont indignes. S'il persiste à renoncer aux valeurs de gauche, qu'il cesse immédiatement de s'en réclamer !" Les «valeurs de gauche»... Nous serions extraordinairement intéressés que les responsables d’un parti qui a soutenu des régimes politiques pendant plus de 70 ans qui ont provoqué la mort de plus de cent millions de personnes, au nom des «valeurs de gauche», puissent nous énumérer clairement ce que sont que ces prétendues «valeurs de gauche» (où ce qu’il en reste, s’il en reste) auxquelles le PC n’a jamais, mais alors jamais, renoncé...

Eric Raoult (UMP) : "J'ai entendu ça ce matin, j'ai cru que j'étais au 1er avril, c'est-à-dire que là j'ai découvert un Le Pen de gauche." On appréciera sa maîtrise de la syntaxe sans parler de l’originalité renversante de l’analyse approfondie à laquelle s’est essayé M. Raoult... Après un effort intellectuel aussi exceptionnel nous gageons qu’on ne l’y reprendra plus.


Vous l’avez donc compris, cher lecteur, l’heure est grave; nous faisons face à une menace exceptionnelle qui implique une union sans faille en suivant fidèlement la devise de Cochon sur Terre: « Tous pour Moi et Moi pour Moi ». Heureusement le PS, notre maître à tous qui applique si consciencieusement notre devise de Cochon sur Terre, va nous montrer la voie du salut, comme à son habitude. Nous attendrons donc sa réunion de Mardi avec une angoisse mêlé d’espoirs afin qu’une solution soit trouvée à cette situation intenable, insupportable, nauséabonde, à faire vomir et bien sûr conduisant toutes les âmes bien faites à l’indignation la plus indignée...

En attendant la réunion qui nous sauvera des griffes de l’immonde, nous prenons le risque, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, de révéler à nos lecteurs les abominations proférées par le coupable, M. George Freche. Nous savons bien que cela pourrait provoquer de nombreux et graves traumatismes, voire des lésions irréversibles du cervelas aux lecteurs trop sensibles (mais le sommes-nous jamais assez ?). C’est pourquoi nous déclinons toute responsabilité sur les conséquences qu’une lecture non accompagnée d’un souteneur psychologique agrée par le PS pourrait provoquer sur la santé mentale d’un lecteur non-averti. De plus pour poursuivre votre lecture vous devrez certifier que vous avez plus de 45 ans, sans oublier d’avoir un récipient suffisamment grand près de vous afin de pouvoir vomir à votre aise après votre lecture sans inonder votre voisin du dessous; et n’oubliez pas la serviette !


Après que M. Fabius ait déclaré le 20 Décembre dans l’émission «Cpolitique» sur France 5 qu’il ne serait pas sûr de voter pour George Freche s’il était Languedocien, ce dernier déclarait, en réponse, le 22 Décembre lors du conseil de la Communauté d’agglomération de Montpellier:


« Si j'étais en Haute-Normandie, je ne sais pas si voterais Fabius. Je m'interrogerais. Ce mec me pose problème. Il a une tronche pas catholique. Mais ça fait rien, peut-être que je voterai pour lui, mais j'y réfléchirais à deux fois. »


Avez-vous fini de vomir ? Vous êtes-vous essuyé la bouche avec votre serviette ? Avez-vous rempli votre demande de remboursement par la Sécurité Sociale pour le déplacement du souteneur psychologique ?

Parfait, alors qu’en pensez-vous ?

Abominable, non ?

Digne d’un nazi doublé d’un gardien de goulag mélangé d’un Khmer rouge pour le moins. C’est une telle honte, c’est si insultant qu’aucun Cochon digne de ce nom ne peut rester non-indigné. Vraiment l’expression «une tronche pas catholique» est une «insulte» insupportable comme l’a si justement souligné avec sa rectitude habituelle M. Jack Lang.

C’est parfaitement odieux, nous en convenons.


Pour punir celui qui ne fait plus parti du digne et vertueux PS, l’inéffable Mme Aubry a décidé de demander à la maire de Montpellier de constituer une autre liste réunissant socialistes et écolos, en parallèle de celle dirigée par M. Freche, soutenu par les militants socialistes du Languedoc, et acceptée par la direction du PS il y a deux mois... Mais à l’époque on n’hésitait pas à se compromettre au PS, n’en déplaise à M. Montebourg. Il faut dire que c’était il y a si longtemps que c’est à peine si les éléphants du PS s’en souviennent encore, et lui encore moins que les autres. C’est d’ailleurs étrange puisque les éléphants, ceux qui ne font pas partie du PS et qui vivent en Afrique où en Asie (les veinards ils ne savent pas la chance qu’ils ont de ne pas avoir à côtoyer leurs collègues du PS !), bref ces derniers ont la réputation d’avoir une mémoire remarquable... Apparemment l’adhésion au PS doit avoir quelques effets secondaires.

Cela dit il est bien entendu que la Chronique de Cochon sur Terre souhaite de toutes ses forces que M. Freche gagnera les foutues élections de Mars 2010, cela en dépit de l’antipathie qu’il peut nous inspirer; car, oui, l’idée de flanquer une déculottée (rassurez-vous nous ne demandons pas d’y assister...) à l’inéffable Mme Aubry et à l’infidèle Maire de Montpellier qui doit son siège à M. Freche nous remplirait d’aise.


En attendant cette «affaire» Freche, cette chasse l’homme déguisée sous le masque de la morale douteuse du PS, n’est qu’un épisode de plus parmi d’autres (affaire Clearstream-Villepin) dans la guerre civile destinée à devenir toujours plus absurde que Cochon sur Terre se livre perpétuellement contre lui-même. Les causes de cette guerre civile sont probablement appelées à devenir de plus en plus irréelles, où virtuelles si l’on veut, c’est à dire sans aucune prise ni aucun lien avec la réalité. Cela montre une fois encore combien la survie des citoyens de Cochon sur Terre est rythmée par des images, trop peu sophistiquées pour être de synthèse, n’existant que dans leurs cervelas de cochons rendus spongieux en raison de leur contamination par la grippe porcine, entre autre; des fantasmes que les cochons prennent pour la réalité car ils n’ont plus aucuns contacts avec cette dernière si ce n’est à travers ce que les médias leur proposent. Ces fantasmes provoquent des réactions, généralement sur un mode hystérique, comme celle dont nous venons de parler nous le prouve à nouveau si besoin en était.


Cela dit si tout cela prête à rire comme nous aimons le faire à la Chronique de Cochon sur Terre, il ne faudrait surtout pas commettre l'erreur de sous-estimer le danger, bien réel lui, que représente cette hystérie de Cochon sur Terre. Car ce n’est pas parce-que son mode de perception repose sur le fantasme que les réactions qui sont engendrées n’ont pas de conséquences dans la vie réelle. Il ne faudrait surtout pas oublier que Cochon sur Terre est un monde dangereux, cruel et surtout inhumain puisque l’homme à Cochon sur Terre est devenu un moyen parmi d’autres. C’est pourquoi Cochon sur Terre est un monde de désespérés; c’est à dire un monde d’individus sans espoir, habités par un nihilisme mortel. Cochon sur Terre est un monde désespéré et à ce titre c’est un monde terrorisé; mais les terroristes l’effrayent beaucoup moins que sa propre condition, à juste raison d’ailleurs. Plus la peur augmentera à Cochon sur Terre plus le danger croîtra en proportion; plus la peur se répandra, plus l’hystérie se fera cruelle; plus les Cochons seront torturés par la peur générée par la Crise où, si l’on préfère, par la succession de crises qui secoue Cochon sur Terre et qui constitue La Crise, plus nous risquons d’assister à une multiplication de règlements de compte sous couvert de justice, de morale, de sécurité etc... ce qui, bien sûr fait partie du mode de fonctionnement fondamental de Cochon sur Terre: les mots sont vidés de leur sens, ce qui augmente l’absurde et le chaos, comme les extraits des commentaires des dignitaires de Cochon sur Terre cités plus haut nous le prouve abondamment.


Gardons donc en mémoire que s’il est vrai que Cochon sur Terre est un parc de distraction il ne faut pas que sa façade lisse nous fasse oublier une seule seconde combien Cochon sur Terre peut-être dangereux et impitoyable lorsqu’il se sent menacé. Derrière les strass et les paillettes se trouvent le gibet et les instruments de torture sur lesquels sont gravés en lettres d’or: liberté.


Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.