vendredi 12 février 2010

Notes à propos de nos adolescents réactionnaires, «fidèles aux clichés hommes-femmes».

Dans les pages de notre illustre confrère, le Figaro, se trouvait hier (2 Février 2010) un article dont on a peu parlé. Et pourtant ce qu’il rapportait mérite la plus grande attention car il y est traité un sujet essentiel à la survie de Cochon sur Terre.

Cet article est consacré au sondage Ipsos Santé réalisé auprès de 800 adolescents pour le forum adolescences 2010 de la Fondation Wyeth qui s’est tenu aujourd’hui 3 Février à Paris.


C’est un article qui a le mérite de mettre en lumière très crûment que tout le système éducatif mis en place depuis la guerre pourrait avoir échouer. Rien que cela ! En effet c’est avec stupéfaction que dés la première ligne dudit article nous apprenons avec consternation doublée d’horreur que d’après ce sondage une partie notable des adolescents « pensent que les filles sont faîtes pour la maternité et les garçons pour le travail »... Cela vous donne le ton ! La journaleuse de service n’y va pas de main morte ! C’est d’ailleurs assez scandaleux de ne pas prévenir ses lecteurs qu’ils s'apprêtent à apprendre des nouvelles aussi monstrueuses. Cela mériterait un procès pour « non protection de cochons en passe d’être soumis à une agression psychologique caractérisée avec intention de traumatiser ». Et nous apprenons, assommés par la souffrance d’avoir échoué à ce point, que:


« Les stéréotypes liés aux genres semblent en effet avoir résisté à des décennies de mixité obligatoire. Depuis les années 1960, garçons et filles ont beau être éduqués ensemble, ils se réfèrent toujours aux mêmes clichés pour définir leurs différences. La femme ? Elle se caractérise avant tout par ses atouts physiques - féminité et séduction - puis par la maternité et la sensibilité

Quant à l'homme, il se distingue avant tout par sa virilité, son machisme et son travail, affirment les 15-18 ans sans que leurs aînés leur aient soufflé les réponses.» (Sources: Le Figaro - 02.02.2010)


N’est-ce pas invraisemblable qu’à notre époque divine, n’est-ce pas inouï que notre civilisation immaculé et irréprochable, progressiste en diable, n’est-ce pas incroyable que notre jeunesse puisse être si attardée, primitive, rétrograde ? N’est-il pas consternant que ceux qui constituent l’avenir glorieux et uniforme de Cochon sur Terre puissent encore penser que « la femme se caractérise avant tout par ses atouts physiques - féminité et séduction - puis par la maternité », sans parler de l’homme qui se distinguerait « avant tout par sa virilité, son machisme et son travail » ! Cela ne constitue t’il pas un aveu atroce d’échec de toute les tentatives d’éducation entreprises depuis les années soixante afin d’inculquer à nos chers « jêuunes » qu’il n’y a aucune différence entre homme et femme ?


N’est-ce pas une faillite épouvantable que de se rendre compte si soudainement que nos adolescents si précieux ne savent pas que l’homme est le passé de la femme et qu’à contrario la femme est l’avenir de l’homme et qu’en conséquence tout homme est destiné à devenir une femme ? N’est-il pas abominable que les garçons de 15 - 18 ans puissent encore croire qu’une des caractéristiques de la femme soit la maternité, ce qui rejoint d’ailleurs le fait que ces ignorants s’imaginent encore qu’une autre des caractéristiques de la femme puisse être ses atouts physiques, tels que la féminité où la séduction ( Quelle honte !) !


Et que dire sinon pleurer de désespoir lorsque les fille de 15 - 18 ans nous déclarent carrément que les hommes doivent être virils alors que nous avons passé plus de quarante ans à tenter d’ôter aux mâles ce fantasme arrogant qui consiste à penser que la virilité puisse être leur apanage exclusif ! Heureusement il est certain qu’à ce niveau là nous avons fait quelques progrès notables, observables notamment dans nos rues, et qu’il n’est pas rare de rencontrer des femmes particulièrement VIRIlES, en tout cas en parole... Physiquement nous ne savons pas, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, et, devons-nous le confesser, nous ne tenons absolument pas à en faire l'expérience.


Quant au travail, apanage de l’homme parait-il, il est certain que les progrès accomplis depuis des décennies sont remarquables puisque la plupart les femmes ont désormais le privilège extraordinaire de pouvoir travailler comme des hommes; elles ont ainsi la possibilité et le plaisir de s’épanouir physiquement et de développer leur féminité à leur aise dans les mines de charbon, à l’armée, en conduisant des grues où des camions de chantier, où encore en s’abrutissant 35 heures par semaines dans des bureaux à faire un travail absurde tout en supportant des collègues impossibles. Comment ne pas accepter avec effusion de tels progrès ? Comment notre jeunesse pourrait-elle renoncer à tant de trophées remportés de si haute lutte sur la « réaction » qui empêchait les femmes de se faire descendre à coup de grenades où de mitraillettes sur les champs de bataille ? Grâce au progrès c’est aujourd’hui non seulement possible mais fort recommandé au nom de la sacro-sainte égalité des sexes.


Et la journaleuse de service de s’interroger avec une angoisse que seule une bonne cure de Prozac a pu calmer:


« La société n’aurait t’elle donc pas changé? »


C’est vrai qu’il y a de quoi prendre peur à l’idée que de nombreux garçons pensent encore que « le rôle des femmes est de faire des enfants ». N’est-ce pas hallucinant ? Ne sombrons-nous pas dans un cauchemar sans portes de secours ? Comment ces petits primitifs réactionnaires ne peuvent-ils pas comprendre que la maternité pourrait être également leur droit, voire leur devoir ? Tout comme la paternité pourrait parfaitement s’appliquer à une femme, si tant est qu’elle soit de bonne volonté ?

Mais il y a encore bien pire.

On apprend aussi qu’ « à l’heure des quotas de femmes dans les partis politiques où dans les conseils d’administration, les jeunes garçons seraient presque réfractaires à l’air du temps ». Vous rendez-vous compte, cher lecteur, que l’on pourrait envisager d’être réfractaire à l’air du temps ! Vous rendez-vous compte que l’on pourrait même vivre sans être perméable aux cochonneries que Cochon sur Terre ne cesse d’inventer avec toute l’imagination toxique qu’on lui connaît alors que son but principal est de rendre tout être survivant aussi cochon que possible en effaçant toute trace de la moindre différence entre chacun d’entre nous ? Et les adolescents seraient de sales petits rebelles au clonage généralisé entrepris par Cochon sur Terre ?!


Heureusement un psychiatreux nous rassure: « on essaie d’abolir les différences mais les adolescents s’y raccrochent. Surtout les plus fragiles d’entre eux...». Nous voilà totalement remis de notre terreur puisque ce ne sont que les plus faibles qui s’opposent au clonage généralisé. En effet il suffit donc de les rééduquer comme nous savons si bien le faire, avec la tolérance et la compréhension qui nous caractérise lorsque nous réduisons un être vivant à devenir un être survivant, c’est à dire un cochon modèle; une opération baignée dans un immense respect de sa différence, du moment qu’elle ressemble à la nôtre en tous points. La diversité il n’y a que çà de vrai.

Bref on a vraiment eu peur ! Et pour nous rassurer définitivement on apprend avec un soulagement intense qu’il ne « faut pas pour autant nous imaginer qu’une génération rétrograde est en train d’émerger. Une fois le flottement identitaire de l’adolescence dépassé, les jeunes adultes semblent se montrer plus ouverts que leurs parents..

Là évidemment nous respirons à l’idée d’avoir échappé à cette horreur de voir nos enfants « rétrogrades ». Non seulement ils ne sont pas « rétrogrades » mais ils semblent être plus ouverts que nous ne le sommes, c’est inouï tout de même...


Pour conclure, tout le système d’éducation (sic) de Cochon sur Terre se résume à réussir à faire passer aux yeux des adolescents leurs parents et toutes les générations passées, c’est à dire toutes celles qui ne sont pas la leur, pour des vieux cons.

Et là, il n’y a pas à dire, c’est un succès extraordinaire.


Tout le monde est donc content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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