mardi 24 mai 2011

Espagne : democracia real ya ! Où allons-nous ?

Communistes, anarchistes, trotskistes où nous ne savons quoi d’autre !
Les noms d’oiseaux ressortent des placards comme les mouches à la saison appropriée ; le mépris et l’incrédulité se chevauchent gaiement dans un accouplement contre nature ; les insultes disputent leurs places aux silences prudents et/où interloqués.
La peur enfin commence à montrer le bout de sa trogne hideuse...
Nos oligarchies bien-aimées finiraient-elles par sentir leurs échines parcourues de sueurs froides ? Se sentiraient-elles soudain dans la peau des amis qu’elles ont si lâchement abandonnés il y a quelques mois à peine : Ben Ali, Moubarak et compagnie ?
Il faut avouer qu’à cette aune la situation ne manque pas de piquant. Alors que nos vertueux gouvernants bien aimés, ces grands donneurs de leçons devant l’éternel, chevaliers de la vertu des peuples en révolte tout autour de la planète, sont suroccupés à pourfendre à coup de bombes et d’indignation (cette dernière arme étant beaucoup plus léthale que les premières chers lecteurs) tous les Khadafi et autre Assad de la planète au nom de leur amour totalement désintéressé des peuples du monde entier, bref alors que nos gouvernants bien aimés se proclament à tue tête les défenseurs de l’humanité, il semblerait qu’il leur ait échappé un léger détail : apparemment leurs propres peuples, c’est à dire ceux dont ils ont la charge, commencent à en avoir ras-le-bol et finissent par se demander s’ils ne devraient pas se débarrasser à leur tour de leurs gouvernants bien-aimés.

Vous souvenez-vous chers lecteurs lorsque nous avions ici-même soutenu l’initiative de bankrun2010 ? Nous avions alors reçu quelques messages de lecteurs nous disant que nous avions eu tord car cela n’avait pas « pris ». Mais nous n’avions jamais écrit que cela serait un succès ; nous soutenions simplement l’initiative. Il ne nous semble d’ailleurs pas que ce mouvement fût un échec car il faut prendre en considération l’impact psychologique qu’il a eu sur tous ceux qui en ont pris connaissance ; et cette impression fût grande. Le seul fait que ce mouvement ait autant fait parler de lui montre d’ailleurs à quel point les esprits étaient prédisposés à recevoir un tel message de contestation du système. Inutile de vous dire, chers lecteurs, que cette prédisposition à la contestation du système non seulement s’est agrandie depuis lors mais qu’elle risque de déboucher sur un rejet pur et simple au fur et à mesure que la crise dans laquelle nous sommes empêtrée s‘approfondira. C’est cette prédisposition d’esprit, que l’on rencontre de plus en plus en Europe comme aux USA, qui sert de lien souterrain à toutes ces initiatives plus où moins bien coordonnées qui surgissent çà et là sans rapport apparent les unes avec les autres.

Souvenez-vous chers lecteurs : Bankrun2010 (Post du 28 Novembre 2010), Nair Chandran (Post du 24 Avril 2011), les manifestations à Lansing, Etat du Michigan, contre les mesures d’austérité budgétaire, sans parler des révoltes dans le monde arabe (à l’exception de la Libye) etc...

En réalité c’est bien à un rejet grandissant du système auquel nous avons à faire, un rejet qui n’a pas encore été canalisé, un rejet qui n’est souvent même pas encore correctement défini dans le chef de ceux dans lequel il a pris corps, un rejet qui fait encore peur en raison de l’inconnu sur lequel il débouche. Mais un rejet qui, lorsqu’il sera pris en compte pour ce qu’il est par chacun, lorsqu’il sera incarné par des hommes politiques, lorsqu’il sera traduit en programme politique, alors ce rejet emportera tout sur son passage.
Mais il n’est pas sûr que nous ayons le temps d’arriver jusque là, c’est-à-dire à une transition paisible et ordonnée. C’est à souhaiter mais il est à craindre que cela ne soit pas le cas.

Ceci dit c’est en Espagne que ce rejet du système éclate soudain au grand jour. C’est la première fois que cela se produit en Europe où aux USA sous la forme d’un mouvement de cette ampleur et c’est surtout la première fois que cela se fait avec un manifeste dans lequel se trouvent les principaux sujets de mécontentements.
Le voici :

Manifeste de : Democracia real ya !

We are ordinary people. We are like you: people, who get up every morning to study, work or find a job, people who have family and friends. People, who work hard every day to provide a better future for those around us.
Some of us consider ourselves progressive, others conservative. Some of us are believers, some not. Some of us have clearly defined ideologies, others are apolitical, but we are all concerned and angry about the political, economic, and social outlook which we see around us: corruption among politicians, businessmen, bankers, leaving us helpless, without a voice.
This situation has become normal, a daily suffering, without hope. But if we join forces, we can change it. It’s time to change things, time to build a better society together. Therefore, we strongly argue that:
The priorities of any advanced society must be equality, progress, solidarity, freedom of culture, sustainability and development, welfare and people’s happiness.
These are inalienable truths that we should abide by in our society: the right to housing, employment, culture, health, education, political participation, free personal development, and consumer rights for a healthy and happy life.
The current status of our government and economic system does not take care of these rights, and in many ways is an obstacle to human progress.
Democracy belongs to the people (demos = people, krátos = government) which means that government is made of every one of us. However, in Spain most of the political class does not even listen to us. Politicians should be bringing our voice to the institutions, facilitating the political participation of citizens through direct channels that provide the greatest benefit to the wider society, not to get rich and prosper at our expense, attending only to the dictatorship of major economic powers and holding them in power through a bipartidism headed by the immovable acronym PP & PSOE.
Lust for power and its accumulation in only a few; create inequality, tension and injustice, which leads to violence, which we reject. The obsolete and unnatural economic model fuels the social machinery in a growing spiral that consumes itself by enriching a few and sends into poverty the rest. Until the collapse.
The will and purpose of the current system is the accumulation of money, not regarding efficiency and the welfare of society. Wasting resources, destroying the planet, creating unemployment and unhappy consumers.
Citizens are the gears of a machine designed to enrich a minority which does not regard our needs. We are anonymous, but without us none of this would exist, because we move the world.
If as a society we learn to not trust our future to an abstract economy, which never returns benefits for the most, we can eliminate the abuse that we are all suffering.
We need an ethical revolution. Instead of placing money above human beings, we shall put it back to our service. We are people, not products. I am not a product of what I buy, why I buy and who I buy from.

(Sources : www.spanishrevolution.es)

Que ressort-il de ce manifeste rédigé par des « gens ordinaires » venus de tous horizons politiques, religieux où autres ?

Nous y trouvons d’abord et avant tout un rejet du capitalisme débridé et de ses conséquences sociales, économiques et environnementales, cette panacée imposée par nos oligarchies bien aimées au monde entier depuis trente ans maintenant ; panacée qui nous a mené là où nous sommes. Until the collapse.
Nous y trouvons un rejet des partis politiques de gouvernement ce qui aboutit à un rejet de la droite et de la gauche confondue. Entre parenthèse peut-être sommes-nous en train de voir naître sous nos yeux une véritable opposition politique... A voir.
Mais nous y trouvons surtout une critique plus profonde du système en dépit de sa superficialité:

We need an ethical revolution. Instead of placing money above human beings, we shall put it back to our service. We are people, not products. I am not a product of what I buy, why I buy and who I buy from.

Superficialité car ce n’est que le début d’une prise de conscience de l’impasse dans laquelle nous a mené l’évolution de nos sociétés depuis trois siècles. Lorsque cette critique s’approfondira et que nous serons aptes à en tirer toutes les conséquences, c’est à dire une remise en cause de la modernité et du nihilisme qui la sous-tend, alors seulement cette « ethical revolution » pourra réellement prendre place. Alors seulement l’homme pourra reprendre sa place au sein de son environnement et cessera d'être un moyen utilisé pour maintenir un système auto-destructeur en vie. Alors seulement le matérialisme et toutes ses conséquences dans lesquelles nous nous noyons, que ce soit sous la forme de ses avatars communiste où libéral, pourra être expurgé de nos mentalités et donc de nos sociétés. Mais cette évolution des esprits, cette révolution des consciences qui est en train de se produire sous nos yeux à grande vitesse ne peut se faire que par étape. Ce sont des étapes qui semblent se franchir désormais en mode accéléré à tel point que plusieurs d’entre elles peuvent survenir en même temps. Ce que nous voyons très bien dans ce manifeste des « indignados de la Plazza del sol ».

Très franchement, chers lecteurs, nous sommes assez surpris, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, de ce qui se produit en Espagne et du contenu de ce manifeste.
Car même si nous avions écrit dans notre post du 24 Avril 2011 à propos des propositions de Nair Chandran que l’Europe et les USA seraient peut-être les premiers à montrer la voie, nous ne pensions pas que cela pourrait être si proche. Il y a lieu de s’en réjouir mais il y a lieu également d’être prudent car nous ne pouvons pas savoir comment tout çà évoluera.
Les « indignados » rentreront-ils chez eux résignés laissant le situation empirer «as usual» jusqu’à l’effondrement final ?
Où au contraire ce mouvement des « indignados » fera t'il tâche d’huile en Europe puis aux USA pour aboutir à un processus de transition ordonné mais résolu ?
Où encore tout cela débouchera t’il dans une guerre civile où une répression où quoi que ce soit d’autre encore ?

Nous n’en savons rien.
Nous ne pouvons qu’observer que la marche des événements s'accélère, que les consciences semblent s’éveiller sous la pression et l’approfondissement de la crise générale du système dans son ensemble, bref nous ne pouvons que constater que l’effondrement en cours de Cochon sur Terre prend une nouvelle dimension avec la prise de conscience d'une partie des populations du nihilisme mortel inhérent au système dans lequel nous survivons. Mais il faut garder à l’esprit qu’un effondrement peut prendre du temps ; il faut garder à l'esprit qu'il n'est nullement acquis que l'avenir sera meilleur que le passé. Car cela aussi est une superstition que la révolution des consciences qui est en train de s'opérer devrait nous faire abandonner...
En attendant il s'agit désormais de nous poser la question suivante : non pas que voulons-nous, car nous n'en sommes plus là, mais qu'est-il possible de faire dans les circonstances actuelles de dégradations générales des conditions de vie sur la planète ? Car il ne s'agit plus de "progrès" où de "conquêtes" où n'importe quel autre terme à tendance hubristique mais bien plutôt de "préserver", "protéger" et "conserver" ce qui peut l'être encore.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 17 mai 2011

Strauss Kahn : une affaire mineure de plus sur la voie de l'éffondrement

Eh bien, chers lecteurs, nos médias de désinformation s’en donnent à coeur joie après avoir fermé leur clapet pendant des années. Le problème cette fois-ci c’est que les journaux américains ne leur ont pas permis de passer cette nouvelle affaire sous silence. Du coup les pauvres chéris se sentent libres... de faire leur «métier» probablement...
AHAHAH... qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !
Alors nous avons droit aux explications les plus diverses et les plus farfelues, mélangeant tout et son contraire, piaillantes et pleurnichantes où bien hurlantes et insultantes ; bref, les chiens qui s’étaient bien gardés d’aboyer pendant les années où le moindre son intempestif de leur part aurait pu leur faire prendre un coup de savate, aujourd’hui ces mêmes chiens, hier pourtant si silencieux, sont désormais lâchés en meutes hurlantes.

Nous n’avons aucune sympathie pour M. Strauss-Kahn, mais nous n’avons nulle antipathie pour ce personnage non plus. Il reste pour nous assez insignifiant, le prototype même de la « gauche caviar », la tendance moralisante et pleurnichante en moins, ce qui constitue un très bon point pour lui. Cela dit au vu des réactions que son arrestation ont provoqué et au vu de ceux qui les profèrent, nous aurions une tendance instinctive à nous mettre spontanément dans le camp de M. Strauss Kahn, y compris s’il a véritablement sauté sur la pauvre femme de chambre qui ne lui demandait rien ; y compris si, comme certains le disent, toute cette affaire n’est qu’un piège.

Dans tous les cas de figure les réactions indignées que cette arrestations suscite puent tellement l’hypocrisie que nous ne saurions nous y associer ; et ce d’autant moins que M.Strauss Kahn risque de se sentir bien seul dans les jours qui viennent, même s’il ne se retrouve pas en prison grâce à la caution qu’il payera pour rester en liberté, somme bien évidemment hors des moyens de n’importe quel « socialiste » qui se respecterait.
Mais qui, cher lecteur, se respecte encore dans notre monde idyllique de Cochon sur Terre ?

Inutile de vous dire, vous le savez bien cher lecteur, que la Secte des Indignés de Naissance (SIN) a fait entendre de la voie, et comment ! jusqu’à menacer de nous rendre sourd.
Mais cette fois les cris sont très discordants.

Il y a ceux qui s’indignent en pleurnichant à qui mieux mieux sur le traumatisme subi par la femme de chambre.
Il y a ceux qui s’indignent en criant sur tous les toits à la machination : machination ourdie par l’UMP ; machination ourdie par les USA pour reprendre le contrôle du FMI en ces temps si dangereux pour eux ; machination ourdie par la gauche tant qu’on y est ; machination inventée par la femme de chambre pour recevoir de l’argent etc, etc...
Il y a ceux qui s’indignent des photos « atroces », parues dans la presse...
Il y a ceux qui s’indignent qu’on ne respecte pas la présomption d’innocence de DSK, généralement les mêmes qui l’ont si bien respecté pour Woerth, Sarkozy où même Berlusconi et tutti quanti. Apparemment ce n’est pas du même genre d’innocence dont on parle ; il y a l’innocence de droit divin et l’autre, et il semblerait que les socialistes se soient arrogé la première.
Et puis il y a ceux qui s’indignent pour le plaisir de s’indigner, comme un poisson rose remonte à la surface de son bocal pour respirer aussi régulièrement qu’un métronome bat la mesure. Et peu importe le sujet de l’indignation !
Et puis il y a ceux encore qui se réjouisse qu’un «gros» soit enfin pris et envoyé en taule pour des faits qui ne sont pas encore avérés, refusant ainsi à DSK cette présomption d’innocence qu’ils donnent de droit à tout camarade de « classe »...
Et puis il y a bien évidemment toutes les réactions si sympathiques qui ne prennent même pas la peine de masquer l’envie et la bassesse qui les motivent.

Bref, Cochon sur Terre vit à nouveau à l’heure de l’indignation la plus débridée, toutes tendances confondues, toutes contradictions avalées, hypocrisie toute voile dehors, de gauche comme de droite. Pendant ce temps-là les ennemis du système comptent les points qui tombent dans leur escarcelle sans avoir rien à faire. En effet il leur suffit de laisser les partis de gouvernement se suicider tranquillement et de cueillir le fruit mûr qui se présentera à eux.
Car de cette nouvelle histoire ce sont encore nos « gouvernants bien aimés » dans leur ensemble qui ressortent discrédités et non pas tel où tel individu, où bien tel où tel parti politique. Car même si chacun s’indigne haut et fort, ces mêmes indignés ont déjà calculés tout ce que cette affaire pourra leur rapporter à quelque niveau que ce soit : qu’ils soient les faux jetons du PS qui voient un adversaire écarté de la course où les pontes de l’UMP qui regardent avec soulagement un redoutable challenger pour le Président sortant expulsé des starting blocs.
Bref tout le monde est gagnants ; quel consensus chers lecteurs !

Mais ce qui est fascinant dans tout cela, que ce soit à travers cette affaire lamentable où n’importe quelle autre, c’est l’aveuglement extraordinaire de nos gouvernants bien aimés. Cécité telle qu’elle pourrait être confondue avec de l’autisme.
En effet ils ne se rendent même pas compte que le discrédit dans lequel ils sombrent chaque jour un peu plus ne les affecte pas en tant que parti politique spécifique où individu nommément désigné, mais bien en tant que politiciens en tant que tel ; ils ne se rendent pas compte que chaque scandale qui passe les affecte tous au moins autant que celui où celle impliqué ; ils ne se rendent pas compte que chaque « affaire » sape un peu plus les fondements même du système et que cela fait le lit de quelqu’un d’autre ; un inconnu qui est pour le moment tapi dans l’ombre et qui sera un jour projeté sur le devant de la scène lorsque les agissements irresponsables de ceux aux frasques desquels nous assistons et dont nous subissons l’incompétence seront devenu soudain intolérable à un électorat qui pour le moment subit son sort avec une apathie dont il conviendrait de se méfier un peu.

Cette affaire n’est qu’une étape mineure de plus sur la route du désordre grandissant qui se répand dans les affaires du monde à la faveur de l’approfondissement de la crise générale du système. Certains ne voient dans cette crise que son aspect économique ; certes il est important mais il n’est pas le seul, loin s’en faut. Cette crise touche aux fondements mêmes du système, elle l’atteint au coeur puisqu’elle révèle au grand jour le nihilisme qui en est sa principale source d’énergie. Une énergie qui s’épuise en nous tuant.

M. Strauss Kahn est une des victimes mineures de cet effondrement gigantesque dont il n’est lui-même qu’un des nombreux pantins. Ces collègues en politique le sont tout autant que lui mais leur temps n’est pas encore venu.
Patience, çà vient.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

lundi 2 mai 2011

USA et URSS : si les voies de Big Brother sont impénétrables elles se ressemblent étrangement.

Comme vous le savez bien nos gouvernements bien-aimés n’ont de cesse de nous rendre la survie plus aisée, facile, douce, aimable et surtout SECURISEE !
Voici un exemple de plus de cette attention perpétuelle de nos gouvernements bien-aimés pour nous et nos semblables, une preuve de plus de l’amour qu’ils nous portent à nous tous, leurs consommateurs-contribuables préférés.
Aux USA cette adoration est devenu si insoutenable, si dévorante pourrions-nous dire, que Big Brother made in USA a décidé de rendre quasiment impossible l’obtention d’un passeport par un citoyen US désirant se rendre à l’étranger.
Jugez-en.

Voici ce que vous serez censés fournir comme renseignements si le document en question est adopté par l’administration US (c’est encore un projet). Vous êtes censés le remplir en moins de 45 minutes :

- Section A: Vos noms, prénoms, date et lieu de naissance, numéro de sécurité sociale (jusque là çà va).
- Section B: les noms, prénoms, lieux de naissance, date de naissance et citoyenneté de vos parents et beaux-parents (en cas de remariage), de votre conjoint, de vos enfants et petits-enfants (fin de partie pour votre chroniqueur).
- Section C: au cas où vous ne seriez pas nés dans un hôpital où une clinique, où si votre déclaration de naissance fût faite plus d’un an après votre naissance vous êtes priés de fournir les renseignements suivants, sinon passez à la section D :
5/6/7 - Adresse complète de votre mère un an avant votre naissance, au moment de votre naissance et un an après votre naissance (non, ce n’est pas une blague).
8 - Lieu de travail de votre mère au moment de votre naissance avec nom de l’employeur, son adresse et la date d’embauche (non, ce n'est toujours pas une blague).
9 - Indiquez si votre mère a reçu des soins avant votre naissance et après.
Si oui indiquez les noms et adresses des lieux médicalisés où cela fût effectué ainsi que les noms des docteurs qui pratiquèrent les dits soins et les dates des rendez-vous (non, nous ne l’avons pas inventé pour vous faire rire).
10 - Quel type de document votre mère utilisa t’elle pour entrer aux USA avant votre naissance ? (vous pouvez commencez à pleurer maintenant).
11 - Décrivez les circonstances de votre naissance (vous y étiez donc vous devez vous en souvenir parfaitement) ainsi que les personnes présentes en fournissant leurs adresses et leurs numéros de téléphone (sans commentaires).
12 - Indiquez toute cérémonie religieuse ayant eu lieu à l’occasion de votre naissance et/où tout document religieux ayant pu enregistrer votre naissance en indiquant les lieux et adresses des édifices sans oublier les dates où l'événement se produisit (toujours pas de commentaires).
- Section D: Indiquez la liste de tous vos lieux de résidences avec adresse et code postal, pays et date de résidence depuis votre naissance jusqu’à aujourd’hui (de moins en moins de commentaires).
- Section E: Listez tous vos emplois passés et présents aux USA et à l’étranger depuis votre naissance (!!!) en indiquant le nom de l’employeur, l’adresse de la société, les dates d’emploi, le nom de votre supérieur hiérarchique et son numéro de téléphone dans chacune des entreprises où vous avez travaillé (Au secours !!!).
- Section F: Indiquez la liste de toutes les écoles et universités où vous êtes allés en indiquant les noms, adresses et dates d’inscription (A l’aide !!!).

Combien de temps avez-vous mis, chers lecteurs, pour remplir cette demande de passeport ? 45 minutes ?
Félicitations, vous êtes donc un citoyen modèle de Cochon sur Terre.
Mais nous parions qu’aucun de nos estimés lecteurs n’est en mesure de répondre sur le bord du bureau de l’administration à chacune de ces questions abjectes. Nous en concluons donc que pas un de vous, chers lecteurs, n’êtes des citoyens modèles de Cochon sur Terre, ce qui nous réjouit au plus haut point.

Voilà donc un exemple de plus de l’extension toujours plus grande du flicage généralisé de toute la population, et par conséquent de la disparition toujours plus rapide de nos libertés. Il n’est pas nécessaire de crier pour la liberté des libyens où des Égyptiens lorsque c’est la nôtre qui s’évanouit tranquillement sous les coups d’une suite ininterrompue de mesure de ce genre qui sont d’autant plus insidieuses qu’elles ne sont jamais reliées les unes aux autres et qu’elles se font toujours au nom de notre sécurité, de nos droits et bla bla bla...

Mais n’oubliez pas qu’il arrive un point où la sécurité devient incompatible avec la liberté.
Nous y sommes depuis longtemps déjà mais cela n’empêche nullement le filet de se resserrer continuellement.

Maintenant veuillez vous poser cette question, chers lecteurs : si un gouvernement français vous demandait de répondre à ce genre de questionnaire pour avoir le droit de posséder un passeport, comment réagiriez-vous ?
Comme nous soupçonnons certains de nos estimés lecteurs d'exagérer quelque peu la réalité, où peut-être même d'avoir un peu trop d'imagination (...) nous vous fournissons ci-dessous le lien grâce auquel vous pourrez voir par vous-même le document incriminé. Cela vous montrera à quel point nous sommes "consensuels" et sans aucun parti pris à la Chronique de Cochon sur Terre...
Le lien vers le document de l'administration fédérale est ici : http://www.epic.org/privacy/id_cards/DS5513_Proposed_Form.pdf

Pendant ce temps-là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes (vous voyez bien !).