mercredi 23 mai 2012

Défaut de la Grèce, mort de l’Euro et bla bla bla : ben c’est pas la fin du monde quand même !

Ah, si la Grèce sort de l’Euroland ce sera l’apocalypse ; ah, si l’Euro baisse ce sera la fin de l’UE ; ah, si les poules ont des dents nous n’y survivront pas, et bla bla bla...
Ah, la Chine ralentit ; ah, le Brésil ralentit car la Chine ralentit ; ah, la « croissance » fantomatique des USA est en train de s’évanouir ; ah, il y a une crise immobilière en Australie et au Canada, et bla bla bla...

Décidément rien ne va.
Que ne faut-il pas entendre ces jours-ci, chers lecteurs !

Il faut convenir, malgré tout ce que votre chroniqueur trouve à y redire, que notre époque est des plus distrayante, il n’y a pas à dire. Chaque jour nous apporte un lot de fadaises auquel personne n’aurait pensé la semaine précédente, qui font place à leur tour à d’autres lots de plus en plus lourds d’idioties teintées de fortes inepties.
Mais n’est ce pas normal, chers lecteurs, qu’à notre époque divine où l’important n’est pas de réfléchir à ce que l’on dit, mais de se faire voir, dans tous les sens du terme, pour avoir le sentiment, assez mesquin tout de même, d’EXISTER, n'est ce pas normal donc de raconter n’importe quoi en prenant ces airs pénétrés et graves que nos politiciens bien aimés, nos zéconomistes fulgurants et tous ceux qui croient nous gouverner pensent devoir prendre afin de faire croire qu’ils maitrisent la situation dont ils ne connaissent ni les tenants ni les aboutissants ! Alors tout le monde jacasse à tord et à travers, qui dans les journaux, qui à la radio, qui à la télévision (heureusement qu’elle existe celle là !) ; sur la crise qui était pourtant bien terminé depuis un voire deux ans mais qui nous a tout l’air d’être revenu en force (ce qui est normal puisqu’elle n’est jamais parti) ; sur la croissance (qui n’existe nulle part sauf dans les cervelas déconnectés de nos politiciens bien-aimés) ; bref ils nous abreuvent de leurs avis sur la situation « zéconomique gravissime » dans laquelle notre espèce scintillante semble se trouver au moment où nous vous écrivons ces modestes lignes, chers lecteurs. Situation « zéconomique gravissime » due pour grande part à notre merveilleux niveau de vie dont nous avons profité à grands coups de dettes de plus en plus monumentales en faisant semblant de croire que nous pourrions toujours emprunter sans jamais rembourser quoi que ce soit ; bref que nos extravagances financières ne nous couteraient jamais rien, ce que nos amis américains expriment par une image très expressive : "to have a free lunch".
Bref nous faisions semblant de croire que les arbres monteraient jusqu’au ciel.

Eh bien, chers lecteurs, nous sommes en train de découvrir avec stupeur que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel.
Et non.
Et non seulement ils ne montent pas jusqu’au ciel mais il arrive parfois qu’ils se retrouvent déracinés par les tempêtes, voire les ouragans où les tornades qui viennent nous rendre visite de temps à autre.

Il n’y a pas de doute, chers lecteurs, nous y sommes en ce moment même. A notre humble avis, non seulement nous ne sommes jamais sortis de crise mais nous étions simplement entrés pour un temps très bref dans cet oeil du cyclone que nos zéconomistes bien aimés avaient confondus avec la fin de la crise (les "green shoots" etc) ; nous sommes désormais en train d'en sortir et cela va secouer très fortement. Enfants gâtés s'abstenir.

Mais nous tenons à vous rassurer, chers lecteurs : 
- Oui, peut-être l’euro disparaitra t’il ;
- Oui, peut-être la Grèce sortira t’elle de l’euroland ;
- Oui, l’Europe va traverser une grave crise ;
- Oui, les USA également ;
- Oui, la Chine aussi probablement ;
- Oui, la planète entière tant qu’on y est ;
- Non, il est probable que les poules n'auront pas de dents ;
- Non, le ciel ne nous tombera pas sur la tête, puisque c'est nous qui sommes tombés sur la nôtre il y a déjà bien longtemps, ce qui explique parfaitement pourquoi nous en sommes là aujourd'hui. C'est une longue histoire que nous avons déjà raconté ailleurs nous ne recommencerons donc pas.

Bien.

Alors maintenant que nous savons tout cela, maintenant que nous sommes bien convaincus que nous n’allons pas rigoler et que notre merveilleux « niveau de vie » est menacé, voire condamné ; maintenant que nous vous avons avoué que cette société de consommation que nous avons tant aimé est en train de vivre ses derniers instants ; maintenant que vous êtes enfin convaincus que l’immense mur de dettes que nous avons édifié pendant plus de trente ans allait bientôt nous tomber sur la tronche d’ici très peu de temps, sans nous préoccuper une seule seconde de savoir si cela pouvait durer toujours, suroccupés que nous étions à consommer toujours plus ; maintenant que vous savez que plus rien ne sera plus jamais comme « avant » et bla bla bla.


Bref, eh bien maintenant nous vous invitons à cliquer sur le lien ci-joint afin de relativiser un peu. Car s'il est probable que nous en voyions prochainement de toutes les couleurs, nous en avons vu d’autres depuis mille ans.

Pendant ce temps là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 8 mai 2012

Hollande à l'Elysée : rien à signaler.

Voilà, après une année palpitante nous sommes enfin fixés sur l’être d’exception sous le règne duquel nous aurons l’honneur et le grand avantage de survivre tant bien que mal au cours des cinq prochaines années.
Démocratiquement bien entendu.
En toute transparence naturellement.
Et sous une tolérance qui ne manquera pas de nous étouffer tous de son amour maternel.
Bref, chers lecteurs, chers concitoyens français, nous sommes ainsi sur le point de franchir la frontière qui nous sépare du meilleur des mondes possible, un monde de justice inconnu jusqu’alors, un monde d’amour et d’eau fraiche intarissable, un monde d’égalité duquel rien ni personne ne dépasseront plus jamais, un univers uniforme en tout point afin que nul ne se sente discriminé en quoi que ce soit.
Bref nous sommes à la veille d’entrer au paradis. Malheureusement ce dernier s’établira sur terre ce qui nous laisse supputer quelques imperfections à venir.

Le nouvel élu, notre nouveau maître à tous, veut notre Bien. Il l’a dit et répété pendant un an. C’est probablement ce que nos dirigeants bien aimés nomment « une conviction ». D’ailleurs il finit bien par nous en convaincre puisqu’il fut élu avec 51.6% des voix contre 48.4% à notre ancien dirigeant bien aimé (au début en tout cas) qui lui aussi désirait notre Bien.
En réalité, chers lecteurs, nous sommes des petits gâtés qui nous ignorons car TOUS nos dirigeants bien aimés veulent notre Bien à tous ; il n’y en a pas un seul qui ne désire notre BONHEUR. C’est merveilleux, n’est ce pas ! Pour cela il suffit de voter pour eux et nous serons automatiquement ensevelis sous leur amour maternel ; plutôt étouffés en vérité, comme sous un oreiller par votre maitresse où votre amant pris de delirium tremens où simplement d’une crise de jalousie aigüe.

Donc hier c’était Noël. D’ailleurs les cadeaux étaient à la mesure de la grandeur de l'événement : au pied de la colonne de la Bastille se trouvaient là la « croissance », prête grimper aux arbres pour notre bon plaisir, la mort du chômage, la disparition des dettes nationales, la richesse pour tous et la ruine pour les « ennemis du peuple» (il parait que cela va de pair quasi automatiquement), le pétrole à $ 20 le baril en raison de la disparition de la spéculation internationale (eh ben !), l’amour intra-européen garanti, le mariage gay pour tous, la lutte contre le racisme (une idée toute neuve), la lutte pour le respect des quotas d’emploi des handicapés et bla bla bla... C’est dire qu’il y avait du monde au pied de la  fameuse colonne ! Il y avait même plus de drapeaux étrangers que de drapeaux français, parait-il ; c’est normal me rétorquerez-vous, nos frères d’outre mer tenaient à nous démontrer leur solidarité avec nous en ce moment de joie inodore et sans saveur, c’est à dire sans aucune discrimination particulière.
Quelle merveille, on en pleurerait... de reconnaissance bien sûr.

Donc hier c’était Noël, avec les cadeaux, les promesses, les larmes de joie, l’émotion et tout et tout. En tout cas Place de la Bastille car ailleurs l’enthousiasme était plutôt limité. Mettons discret. Car quoi qu’on ait pu en dire la victoire est relativement mince et la côte de notre Président tout neuf ne cessait de descendre dans les sondages jusqu’au jour du second tour.

Aujourd’hui on se remet.

Et demain ce sera le grand plongeon dans le réel avec ce qui conviendra de reniements, de tournants à 180°, de circonvolutions alambiquées, de zigzags qui ressemblent à des lignes droites, où l’inverse comme vous voudrez, etc etc... Bref demain ce sera le retour à une politique qui ne sera certainement pas très différente de celle que menait l’ex-président bien aimé, rejeté pour cause d’incompatibilité  de caractère avec nos compatriotes. Car toutes ces grandes promesses d’un avenir meilleur, d’une croissance retrouvée, d’investissements massifs pour relancer l’économie (tentatives qui ont toujours été couronnées par l’échec depuis déjà deux siècles), de la fin du chômage etc ; tout cela nécessite de l’argent.

Le grand problème est qu’il n’y en a plus.
Le drame est que personne ne s’en est encore rendu compte.

Patience çà vient.

Car lorsque nous ne pourrons plus emprunter à des taux corrects, alors adieu veaux, vaches, cochons... sans parler de la croissance. Le tour de vis sera sérieux et ne correspondra pas aux horizons électoraux réjouissants que l’on nous a servi pendant plusieurs mois. Car nous n’avons cessé d’ignorer ostensiblement la situation dans laquelle nous nous trouvons : la dette de l’Etat atteint 90 % du GDP ; le déficit annuel de l’Etat est de 6 % par rapport au GDP mais de 30 % par rapport aux recettes de l’Etat (ce qui signifie que 30% du budget de l’Etat est emprunté ! ) ; la part des dépenses de l’Etat dans le GDP est de 55 % (!) etc, etc, etc ... Et là ce n’est pas du bla bla bla.

En effet personne n’a fait remarquer que toutes les promesses faites jusqu’à maintenant n’ont pratiquement aucune chance de se réaliser puisqu’elle nécessitent de l’argent, beaucoup d’argent ; or les sources de cette manne se tarissent de plus en plus vite avec l’aggravation de la situation générale : d’une part les impôts rentrent de moins en moins bine et d’autre part les emprunts couteront de plus en plus chers et deviendront bientôt inabordables.
Car c’est bel et bien toute la fausse prospérité achetée à crédit depuis trente ans par le monde dit occidental qui nous a quitté pour toujours. La bulle du crédit gigantesque qui a alimenté la soit disant croissance de notre monde en perdition pendant des décennies est en train d’éclater sous nos yeux. Le problème est que nos dirigeants bien aimés continuent de se comporter comme si cette bulle pouvait être regonflée à coup de trillions d’euros où de dollars, de plus en plus dévalués ; ils s’obstinent à se comporter comme si nous étions au milieu d’une crise semblable à toutes les autres, c’est à dire toutes celles qui précédèrent, notamment celle de 1929 à laquelle tous se réfèrent sans arrêt. Mais ils se mettent le doigt dans l’oeil, voire plus. Nous faisons face désormais à une crise du système lui-même. Et non, il n’est plus possible de revenir en arrière, et encore moins de faire sauter le passé par dessus le futur.
La société de consommation, basée sur le crédit, est morte.

La fête est finie.

La situation actuelle ne pourra pas être assainie tant que les dettes accumulées depuis trente ans n’auront pas été éradiquées. De plus, même si nous parvenions à nous désendetter il faudra bien prendre garde à ne pas retomber dans le miroir aux alouettes dans lequel nous nous sommes tous précipités en choeur pendant tant d’années. Il faudra réapprendre à vivre selon les moyens que l’on aura et non pas selon ceux que l’on voudrait avoir, où que l’on pense que l’on aura un jour dans un futur lointain. Bref il nous faudra revenir à la raison et au bon sens.

Hum, ce n’est pas gagné !

Mais il faudra pourtant bien quelqu’un pour le faire comprendre à ceux qui sont concernés. C’est à dire à nous tous chers lecteurs. Car la pénurie de matières premières qui se profile, dangereusement proche de nous désormais, ne nous fera pas de cadeaux si nous ne nous y sommes pas préparés, c’est à dire si nous n’avons pas changé de mode de vie en fonction précisément de cette nouvelle donne (voir à ce propos l’article publié sur ce site à propos du livre de Naïr Chandran (ici)

Celui qui nous réveillera sera t’il notre nouveau dirigeant bien aimé ?

Il parait que, durant sa jeunesse, les amis de Monsieur Hollande l’avaient surnommé « kamikaze » pour les risques qu’il prenait en essayant leurs mobylettes modifiées... 
Monsieur Hollande et sa future équipe seront-ils des « kamikazes » en puissance ? Permettez-nous d’en douter, chers lecteurs. En tout cas Monsieur Hollande n’en n’a pas l’air. Et ce n’est pas la réputation, plus récente que celle du temps des mobylettes,  qui est la sienne aujourd’hui qui nous feront changer d’avis. On entend plutôt parler d’homme de « consensus », un homme de « réseau » comme on dit dans le charabia d’aujourd’hui, un homme qui sait travailler en « équipe », un « européen convaincu » etc... toutes qualités que l’on nous vantait par opposition à la manière de gouverner de notre ex président bien aimé, M. Sarkozy. Bref tout cela ne nous donne pas l’image d’un homme qui saura prendre des décisions impopulaires, originales où fortes quitte à affronter une forte opposition pour les faire accepter, et encore moins une grande impopularité ; ce n’est que son premier mandat et comme tout politicien bien aimé qui se respecte il sera tenaillé par l’envie de rester sur son rocher élyséen.

Et puis encore faudrait-il qu’il soit conscient de ce à quoi il devrait s’opposer.

Il nous étonnerait beaucoup que M. Hollande soit l’homme qui saura dire « non » :
non aux mesures d’austérité,
non au démantèlement de notre service public,
non à la destruction en cours de la classe moyenne,
non à l’uniformisation de notre pays, c’est à dire sa disparition complète par l’application universelle des lois du marché imposées par Bruxelles,
non à notre soumission totale à la politique étrangère des USA, etc, etc...
La liste est longue et maléfique.
Non, décidément nous doutons énormément que M. Hollande soit l’homme qui sache dire « non » au désastre qui vient. Il l’accompagnera plutôt poliment et silencieusement jusqu’à la porte et s'effacera ensuite pour laisser entrer ce dernier dans la place. Parce-qu’il ne l’aura pas reconnu pour ce qu’il était : l’ange annonçant la mort de notre société bien aimée.
Il ne l’aura pas reconnu, non pas parce que M. Hollande est stupide, mauvais où quoi que ce soit d’infamant. Non, pas du tout. Il ne le reconnaitra pas, où trop tard, parce-que M. Hollande est un homme du système et qu’il ne peut pas se rendre compte que ce système lui-même est à l’agonie et que ce que tous ceux de son espèce prennent pour des remèdes sont précisément les poisons qui sont en train de nous tuer ; auparavant cela se faisait pour le plus grand profit du système lui même, à nos propres dépends ; aujourd’hui ce dernier est désormais entrainé dans une ronde folle et autodestructrice que nous ne faisons qu’alimenter toujours plus.

Nous sommes frappés d’entropie.

Nous ne pensons d’ailleurs pas du tout que M. Sarkozy aurait mieux fait. Il se serait agité un peu plus mais le résultat aurait été le même. Son bilan nous le prouve suffisamment.

Donc non, M. Hollande fera en tout point, où presque, ce que M. Sarkozy aurait fait s’il avait été réélu. Il aura un style plus agréable, il sera moins agité, moins show off, certes, il aura probablement la décence de ne pas nous parler de sa vie privée au cours des conférences de presse concernant la vie de l’état, mais rien ne changera sur le fond. Nous nous en rendrons compte très rapidement, chers lecteurs, lorsque nous  recevrons nos prochains bulletins d’imposition et lorsque nous comparerons le coût de la vie dans un an avec ce qu’il était aujourd’hui. Et ce malgré tous les bulletins de victoire tronquées à propos des «concessions» obtenues, qui de Mme Merkel à propos des mesures d’austérité, qui de l’ex futur sauveur de l’humanité (Obama) à propos du retrait de nos troupes d’Afghanistan et bla bla bla.

A ce moment là nous saurons que la chute au fond du trou se poursuit, comme prévu.
Hollande à l’Elysée : rien à signaler.

Pendant ce temps tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

jeudi 3 mai 2012

Elections françaises : deux perspectives.

A la veille du second tour des élections présidentielles françaises il nous a paru utile de mettre en ligne deux analyses aux perspectives différentes, voire opposées, des élections françaises :

- celle qu'une journaliste anglaise de talent fait des résultats du premier tour et des mouvements de fonds qu'elle y décèle. Cet article est paru originellement sur le site Counterpunch (ici).
- celle d'un homme qui se qualifie lui-même "plutôt à gauche" mais qui fait un bilan du quinquennat Sarkozy très positif.

Nous vous les laissons donc découvrir avant d'y mettre notre grain de sel.

1 - Disillusion With the Euro and Europe

by DIANA JOHNSTONE

French Elections: Cracks in the Neoliberal Consensus

Democratic elections in the NATO member states serve one clear purpose. They contribute to the self-satisfaction concerning “our values” needed to justify military intervention in the imperfect internal affairs of other countries.  But do the citizens really decide policy through their votes, or is electoral democracy fatally corrupted by the power of money?
At least in its form, the French presidential election is a model of resistance to the power of money that so blatantly dominates presidential elections in the United States.
While the United States is locked in a two-party system where both parties depend on millions of dollars from rich donors, the French two-round system allows as many candidates as can gather the required number (500) of mayors’ signatures to run in the first round.  Then voters can decide between the two front-runners in the second round.
For the final phase of the first round campaign, which ended with the election this Sunday, April 22, all candidates receive equal television time to get across their message, without having to pay for it.
This time around, there were ten candidates, five of whom had at least a chance at the start to make it into the second round, even though polls showed the incumbent Nicolas Sarkozy and the Socialist Party candidate François Hollande leading the pack.  But an upset was at least theoretically possible, as happened in 2002, when the National Front candidate Jean-Marie Le Pen knocked out the Socialist Party candidate Lionel Jospin in the first round, handing Jacques Chirac a landslide victory in the run-off.
The most suspenseful aspect of the first round turned out to be the duel for third place between Jean-Marie’s daughter and political successor Marine Le Pen and the Left Front candidate Jean-Luc Mélenchon.  Marine set out to beat her father’s score ten years ago, while Mélenchon set himself the goal of beating her.  The two adversaries were the most charismatic of the ten candidates.  As candidate of the Left Front, Mélenchon lost his bid to come in third, but thanks to his extraordinary verbal skills has succeeded in reviving a political force to the left of the Socialist Party.
Percentage results of candidates in April 22 first round of French Persidential election    
François Hollande, Socialist Party                                             29 %
Nicolas Sarkozy, outgoing President                                          26 %
Marine Le Pen, National Front                                                    18 %
Jean-Luc Mélenchon, Left Front                                                 11 %
François Bayrou, centrist                                                                9 %
Eva Joly, Greens                                                                                2 %
Nicolas Dupont-Aignan, Social Gaullist                                  1.8%
Philippe Poutou, New Anti-Capitalist Party (Trotskyist)     1.2%
Nathalie Arthaud, communist (Lutte Ouvrière, Trotskyist) 0.7%
Jacques Cheminade, progressist (Lyndon Larouche influence)   0.2%
Participation was high, at around 80%.  The first round is altogether more entertaining and interesting than the second round. It provides more information about the real preferences of voters than the second round, which, like U.S. presidential elections, is often decided on the “lesser evil” principle, with increasing numbers of voters aware that whoever wins, the policies will be much the same.
A few observations:
Every candidate except Sarkozy, the self-styled centrist Bayrou and the Green candidate Eva Joly singled out the world of finance as the main adversary.  Hollande did so quite explicitly in his main campaign speech, although shortly afterwards he watered his wine considerably during a visit to London, the City oblige.  This hostility toward banks has horrified Anglo-American commentators, from The Economist to John Vinocur of the International Herald Tribune, for whom realism consists in docile obedience to the demands of “the markets”. Acting uppity toward finance capital is close to insanity. If “the right” is defined first of all by subservience to finance capital, then aside from Sarkozy, Bayrou and perhaps Joly, all the other candidates were basically on the left.  And all of them except Sarkozy would be considered far to the left of any leading politician in the United States.
This applies notably to Marine Le Pen, whose social program was designed to win working class and youth votes.  Her “far right” label is due primarily to her criticism of Muslim practices in France and demands to reduce immigration quotas, but her position on these issues would be considered moderate in the Netherlands or in much of the United States. Even she stressed that the immigration problem, as she saw it, was not the fault of the immigrants themselves but of the politicians and the elite who brought them here.  The main tone of her political message was resolutely populist, attacking the “Paris elite”.  Demagogic, yes, often vague and playing fast and loose with statistics, but a model of reason compared to the utterances of the “Tea Party”.  Her political challenge was to hold onto her father’s ultra-conservative constituency while wooing discontented low income voters.  She apparently won more working class votes than Mélenchon.
Mélenchon left the Socialist party to found the Left Party in 2008.  As candidate for the broader Left Front, he has raised the spirits of the demoralized French Communist Party, which fell below 2% in the 2007 election and gave up running a candidate of its own.  Its militants have responded enthusiastically to Mélenchon’s revival of red flags and fiery rhetoric. He would put lower and upper limits on wages and salaries. His program, including calls for constitutional revision that would guarantee such progressive measures as gay marriage, assisted suicide and the right to abortion, surely goes far beyond the demands of his constituency, more concerned with jobs and wages, and reflects his personal adherence to the progressive philosophy of French Free Masonry.  It is certainly his quick witted debating skill that appeals to voters more than the details of his ambitious program.
Disillusion with the euro and Europe
The two leading candidates remain faithful to the dogma of “European construction”.  But elsewhere splits are beginning to show.  Marine Le Pen condemns the euro as a failure which had wrecked European economies and is doomed to disappear.
Certainly, François Asselineau, who has founded his own party, the Union Populaire Républicaine, with the sole object of leaving the European Union, has been totally deprived of any media coverage, and was unable to gather the necessary signatures for candidacy. But the social Gaullist Nicolas Dupont-Aignan, who is only beginning to be known to the French public, is adamant that France should return to the franc, retaining the euro only as a reserve currency around which EU member state currencies should be allowed to fluctuate.  Dupont-Aignan calls the euro a “racket” and a “poison” for EU economies, which are too diverse for a single currency.  To the objection that leaving the euro would cause huge inflation, he accuses present EU leaders of creating inflation by allowing private banks to borrow at 1% and then ruin member States by lending to them at higher and higher rates.  After France recovers its sovereignty by leaving the euro, Dupont-Aignan would have the Bank of France finance the state at zero interest, which would allow the government to reduce its debt and hire more teachers, policemen and researchers, instead of reducing their number.  He would also take measures to protect French industry from cheap imports.
In contrast, Mélenchon advocates strongly interventionist economic policies without accounting for the fact that they would go against European Union directives as well as the monetarist policy governing the euro. Mélenchon speaks of using the economic weight of France to persuade Germany to change its deflationist policies.  This raises the problem of the clear contradiction between social policies to which the French are attached and the European Union’s control of economic policy that is fatal to those social policies.
Foreign policy confusion
Foreign policy has been almost entirely absent from this campaign. This could be because voters are not thought to be interested, or because there is no strong opposition between the candidates.  François Hollande conforms to the mainstream consensus, saying he would support military intervention in Syria if based on a UN resolution.  Much of the French left has swallowed the “Responsibility to Protect” ideology.
Already last year, Mélenchon dismayed a certain number of his admirers by supporting the war in Libya, on the grounds that it was based on a UN Resolution.  He now calls for withdrawal from NATO and construction of an independent United Nations intervention force.
Not surprisingly, the Gaullist Dupont-Aignan opposes arming the Syrian opposition, pointing to the fact that arms provided to Libyan rebels ended up in the hands of militias who are destabilizing the whole region.  He maintains that France should have acted differently in Libya and with Russia, instead of following the anti-Russian policy of the United States.
Among the leading candidates, the only clear anti-war policy is that of Marine Le Pen, who favors immediate withdrawal from both Afghanistan and the NATO command, describes the current French government policy of supporting the Syrian opposition as “totally irresponsible”, calls for recognition of a Palestinian State and opposes threats to bomb Iranian nuclear sites, which have not been proven to be military. And she adds: “As far as I know, no nation which has atomic weapons has ever asked for permission from anyone, neither the United States, nor France, nor Israel, nor Pakistan… Must we then plunge the world into a war whose extent we will not control because certain foreign counties ask us to?”
Marine Le Pen is regularly stigmatized as “racist” for her desire to reduce immigration.  But which is worse: refusing entry to Muslim immigrants, or bombing them in their home countries?
The worst is yet to come
Even before the vote, John Vinocur raged against the “miserable precedent” represented by the fact that what he dubbed the “Rejection Front” made up of Marine Le Pen and Jean-Luc Mélenchon was almost sure to beat the first round score of either mainstream candidate. Thus, he said, France would have “legitimatized two political currents that spurn serious solutions for France’s economic grief, reject civility and common sense and variously propose regression through loony yet authoritarian economics, class warfare, class or racial prejudices, anti-Western instincts, and the politics of endless rage.”
Wow, take that you frogs.  Look to the calm, intelligent debate of  U.S. Republican primaries for guidance, and remember that whatever foolish things you want, like jobs, medical care or a roof over your head, it’s the markets that have the last word.
Exit polls pointed to a solid victory for Hollande in the second round.  The standard description of Marine Le Pen as “the far right” could suggest that her voters would turn to the right wing candidate, Sarkozy, in the runoff.  But this is far from the case.  The social and foreign policy positions of Marine Le Pen have won over a number of voters disenchanted with the left. Her voters may split fifty-fifty in the second round.  She herself clearly looks forward to the defeat of Sarkozy in order to become the undisputed leader of a recomposed right-wing opposition, which could make life difficult for the future President Hollande.   Perhaps the only thing that could save Sarkozy would be massive abstention, but that does not look likely.
Actually, the timing of this election is favorable to a fairly limp, ill-defined candidate like Hollande, because the future is as unclear as he is.  The Greek disaster, the financial woes of Portugal, Spain and Italy are ominous for France, and the French are worried.  But most French people are still too well off to be seriously alarmed.  The critics like Vinocur or The Economist seem to think that a French candidate for president should run on a campaign of telling people that they should happily prepare to give up all the comforts they enjoy, because that is what the financial markets demand.  If things are as bad as these champions of financial globalization are predicting, then this first round may provide better hints to the French future than the final round of the Hollande-Sarkozy election in two weeks time.




2 - Les résultats de Nicolas Sarkozy
  
par JEAN MARICHEZ

A l’approche de nouvelles élections, il est étonnant d’observer la violence et l’injustice des opposants de Nicolas Sarkozy. Selon eux, il n’aurait rien fait, il n’aurait pas tenu ses promesses. Alors, regardons le travail qu’il a réalisé car, au contraire, j’ai l’impression qu’il a réalisé un travail considérable. Selon Alain Minc en 2010 : "En trois ans, Sarkozy a fait plus que Giscard en sept et encore plus que Chirac qui n'a rien fait en douze".
Qu'en est-il exactement ? J’ai extrait de quelques journaux la liste de ses principales réalisations mais aussi de ce qu'on lui reproche.
Concernant les reproches, j’ai toujours été frappé par la fragilité des accusations. Les critiques m’ont toujours paru futiles, superficielles, inconsistantes. Et elles reviennent sans cesse comme si tous les journalistes lui en voulaient : 

- Sa soirée au Fouquet's après la victoire aux élections.
- Ses réparties en langage trop populaire.
- Le soutien d'un ministre de l'intérieur taxé d'injure raciale. - Ses liens avec des grands patrons.
- Son franc-parler, sa taille, etc.

Pourquoi cela ?
Peut-être parce qu’il dérange par le nombre et l’importance des réformes qu’il fait (celui qui ne fait rien n’est pas critiqué). Mais surtout, je crois, les intellectuels ne lui pardonnent pas d’occuper le terrain des idées qu’ils occupaient depuis 1968. Contrairement à ses prédécesseurs, il dit les choses en toute simplicité, quitte à remettre en cause quelques idéologies sacralisées. Par exemple, sur les sanctions à la jeunesse délinquante, sur l’immigration incontrôlée, sur l’assistanat excessif, etc. L’intelligentsia parisienne ne lui a jamais pardonné de parler de manière décomplexée de vérités qui ne font pas partie de l’idéologie politiquement correcte. Ainsi, toutes les occasions ont été bonnes pour dire du mal de lui. Difficile d’être réélu lorsque tous les médias et beaux parleurs vous attaquent sans cesse comme le faisaient les prêtres de l’Inquisition.


Or quelle est la réalité ?


Au préalable, pour l’honnêteté de mon propos, je dois dire que je ne suis pas un inconditionnel de la droite, j’ai parfois voté à gauche : en leur temps, j’ai fait confiance à Mendès-France ou à Michel Rocard. Si j’étais américain ou chinois, je serais certainement à gauche. Par ailleurs mes travaux personnels sont très nettement progressistes si l’on en juge par les deux livres que j’ai écrits. De plus, je n’ai pas toujours été d’accord avec les décisions de notre gouvernement actuel, par exemple sur la réduction des droits de succession, sur la baisse de TVA aux restaurateurs, sur le manque d’avancée fédéraliste européenne, etc. mais je constate qu’il a accompli un travail impressionnant, non seulement en nombre (931 réformes en cinq ans) mais en qualité. Il s’est attaqué aux réformes difficiles que même Lionel Jospin n’avait pas osé faire malgré une conjoncture meilleure. Et c’est vrai, il a remis la France à l’endroit sur des rails moins idéologiques, plus pragmatiques. C’est en tout cas l’avis de nombreux commentateurs étrangers qui se désolent de nos excès de religiosité socialiste.


On lui a reproché d’augmenter le déficit public.


Mais est-ce de sa faute s'il fallait absolument sauver l'économie française suite à la crise des subprimes ? Puis s'il fallait sauver la Grèce pour ne pas engager une spirale contre l'Euro qui aurait été catastrophique pour tout le monde et surtout pour les plus faibles. La crise lui coûte cher car elle l'a obligé à nous endetter lourdement pour ne pas plomber nos emplois. La cour des comptes (présidée par un socialiste, qui a signé le rapport) a chiffré que 50% de l’augmentation du déficit public sous son quinquennat était due à l’endettement antérieur, par effet « boule de neige », 45% à la gestion de la crise, le reste étant dû à sa politique en tant que telle, sachant que par ailleurs elle reconnaît que 50 milliards d’euros ont été économisés grâce aux mesures d’économies décidées par lui.


On lui a reproché d’aider les banques alors qu'elles sont responsables de la crise.


Oui, mais sans ce plan de sauvetage les petits épargnants auraient tout perdu et le chômage aurait augmenté au détriment de l'ensemble des Français. De plus, elles ont maintenant totalement remboursé les aides reçues, et les intérêts ont rapporté 3 milliards à l’Etat, c’est-à-dire nous. En Angleterre, le sauvetage des banques a coûté 39 milliards aux contribuables, et elles continuent à perdre de l’argent.


On lui a reproché l’augmentation du chômage.


Mais la crise n’est pas de sa faute. Au contraire, il a réussi mieux que les Américains, et que la plupart des autres pays européens, à contenir le chômage. Celui-ci ne serait-il pas plus élevé avec des gouvernants de gauche qui, pour l'éviter, auraient dépensé des milliards contre-productifs dans l'assistanat et le dépannage à court terme ? Lui a privilégié le long terme en soutenant l'investissement. C’est courageux car les résultats n’apparaîtront que plus tard et ne lui profiteront pas sur le plan électoral.


On lui a reproché de favoriser les riches.

En fait, peu de gens comprennent que son but n'est pas de faire de cadeaux aux riches mais d'empêcher les gens fortunés de quitter le pays et d'investir ailleurs, donc d'avoir suffisamment de gens riches en France pour qu'ils y investissent et créent du travail. Il faut absolument comprendre que la lutte contre le chômage passe par l'existence d’un grand nombre d’entrepreneurs aisés et soutenus dans leurs efforts.


On lui reproche d’être le président des riches.


Mais il est au contraire le premier de nos présidents à avoir pris des mesures égalitaires importantes. Ainsi, alors qu’on lui reproche de favoriser le capital et de ne pas le taxer autant que le travail, il a fortement augmenté les taxes sur le capital afin de les mettre à peu près au même niveau (34,6%) alors qu’ils étaient taxés de 10% de moins sous Lionel Jospin. C’est passé inaperçu mais ses opposants ont continué à l’accabler d’une image anti pauvres qui continue, malgré les faits à lui coller à la peau. Même chose pour l’impôt sur la fortune qu’il a maintenu globalement au même niveau mais en sortant seulement les propriétaires de logements dont les valeurs sont conjoncturellement trop élevées du fait de la crise du logement. La baisse de recettes a été entièrement compensée par l’augmentation de fiscalité sur la transmission du capital. Autrement dit, il taxe la transmission de capital plutôt que le capital lui-même.


On lui reproche d’avoir augmenté son salaire de Président de 30%.


La vérité est toute autre. Avant lui, le budget de la Présidence était un mystère, un domaine réservé où les dépenses du président se confondaient avec le budget de l’Élysée. Il a voulu moderniser tout cela et installer la transparence. Il a donc décidé que son salaire serait égal à celui du premier ministre et que les comptes seraient désormais soumis au contrôle de la cour des comptes. Comment comprendre que les journalistes ne nous aient jamais expliqué cela? Sont-ils si incapables ? Non, plus simplement partisans.


On lui a reproché de ne pas tenir ses promesses.


C’est injuste car, non seulement il en a tenu beaucoup, mais il l’a fait dans une situation de crise inouïe que, personne n’avait vraiment prévu avant son élection.
En fait comme on est en crise, tout le monde se plaint et, comme il faut un bouc émissaire, on l'accuse naturellement de nos difficultés. 12 gouvernements (droite comme gauche) ont été renversés ou remerciés en Europe, par élection ou par les parlements, depuis le début de la crise... Sont-ils tous des incapables ???
Curieusement, au lieu de parler de "ce qu'il fait", les médias passent leur temps à parler de lui, de sa manière, de ses intentions cachées, de son omniprésence, de ses petites phrases, etc. Pourquoi parlent-ils si peu du contenu, autrement dit des vraies questions ?
Alors justement regardons ses résultats. Ils sont impressionnants.

Des réformes qui vont marquer le pays en profondeur et qui sont un véritable progrès de notre démocratie (elles sont courageuses car les cinq premières réduisent son propre pouvoir de président): 


- La possibilité de recours individuel devant le conseil constitutionnel.
- Modification de la constitution et Réduction des pouvoirs du Président de la République au profit du Parlement et des citoyens.
- La limitation à deux mandats de cinq ans pour le Président de la République.
- Nouveau droit donné aux députés de fixer un tiers de l'ordre du jour de l'Assemblée, leur permettant de mieux contrôler le gouvernement.
- Réunion annuelle des deux chambres réunies à Versailles pour entendre le Chef de l’État.
- La loi de représentativité syndicale qui les renforcera tout en favorisant le dialogue social.
- L'autonomie de l'Université réclamée depuis 1968 par P. Mendès-France, leader de la gauche. Même imparfaite, elle met à bas le tabou de l'égalitarisme et sera porteuse de fruits sur le long terme.
- Réforme des collectivités territoriales que depuis 20 ans aucun gouvernement n'avait réussi.
- Réduction du nombre d’élus avec la création des conseillers territoriaux en lieu et place des conseillers généraux et des conseillers régionaux.
- Redéfinition des cartes judiciaires qu'aucun gouvernement précédent n'osait faire.
- Ouverture de la saisine du Conseil supérieur de la magistrature aux personnes qui veulent mettre en cause le fonctionnement de la justice jusqu’à même sanctionner des magistrats.
- Redéfinition de la carte des villes de garnison que personne n'osait faire - Redéfinition de la carte hospitalière.
- Mise en chantier de la modernisation du Grand Paris.
- Rapprochement des policiers et gendarmes sous la même autorité, d’où une amélioration de 50% d’élucidation des crimes et délits.
- Création du service civique volontaire (15 000 jeunes engagés pour 45 000 demandes en 2011 et 75000 en objectif 2014).

Des résultats innombrables, et parmi les plus importants (pour ne pas lister ses 931 réformes) : 


- La réforme des retraites. Il fallait la faire. Nécessairement impopulaire, aucun des prédécesseurs n'avait eu le courage de l'affronter mais tous la disaient indispensable et urgente.
- Mise en place du service minimum lors de grèves de secteurs publics.
- La suppression de la taxe professionnelle (impôt imbécile selon F. Mitterrand).
- Effort considérable et sans précédent en faveur de la recherche et de l'Université ; et aussi le triplement du crédit d'impôt qui soutient la recherche des entreprises et permet un afflux de capitaux privés vers l'enseignement supérieur.
- La suppression de la publicité à la télévision publique : les Français gagnent 20 minutes par jour.
- *Revalorisation du salaire des enseignants (équivalent à un 13° mois) en contrepartie de leur réduction en nombre.
- Réduction de la délinquance –17% ; des homicides –40% ; des atteintes aux biens – 28% ; de la délinquance de proximité – 40% ; et aussi de la mortalité routière.
- Hausse de 20% du budget justice avec 1300 postes supplémentaires – Création de 9400 places de prison – Plusieurs mesures pour éviter les récidives (peines planchers, rétention de sûreté, traitements préventifs...) – Recouvrement des avoirs illégalement acquis par des condamnés, etc.
- Meilleure maîtrise de l’immigration (32 000 reconduite aux frontières de clandestins, naturalisation en baisse de 30%, 300 000 contrats d’intégration signés depuis 2007, etc.).
Emploi
- *La relance de l'économie par l'investissement et non par l'assistanat comme dans le passé qui ne donnait que des apaisements à court terme mais des affaiblissements économiques graves à long terme.
- *L'aide à l'industrie automobile, industrie capitale et vitale pour l'économie française.
- *La réduction de 160 000 fonctionnaires dont la pléthore plombe notre économie. Contrairement

aux apparences, cette mesure est la plus efficace pour l’emploi.
- Création du statut d'auto entrepreneur qui s'avère un grand succès.
- Création de 2,5 millions d’entreprises durant le quinquennat avec soutiens renforcés et simplifiés.
- Amélioration de la flexibilité de l'emploi avec la rupture contractuelle.
- Les demandeurs d’emploi ne peuvent plus refuser plus de deux offres d’emploi valables sans risquer de perdre leur indemnité.
- *Développement de l’apprentissage au lieu de forcer des jeunes à suivre des études secondaires qui ne leur servent à rien.

Agriculture :


- *Quatre mesures phares en faveur de l’agriculture ont permis aux agriculteurs de dépasser la crise et d’envisager plus sereinement l’avenir et à 7000 jeunes par an de s’installer.
- Maintien de la PAC au niveau européen.
- *Allègement des charges sociales sur l’heure de travail agricole qui passe de 12,81 € de l’heure à 9,43 payée par la taxe sur les sodas de 0,02€ par canette.
- *Amélioration des retraites agricoles (création d’un minimum, revalorisation, extension au conjoint).


Logement:


- Encouragement de la construction (loi Scellier, pass foncier, prêts à taux zéro doublés).
- Construction au total sur le quinquennat de 2 millions de logements dont 600 000 logements sociaux contre la moitié seulement entre 1997 et 2001 (sous Jospin).
- *Modération des loyers par la modification de l’indexation.
- *Instauration du droit au logement opposable (34 974 ménages ont pu être relogés après recours).*


Assistance :


- *Augmentation de 30% du budget de logement des Sans abri qui est passé à 1,13 milliard.
- *Annoncés en mars 2010, onze établissements de réinsertion scolaire fonctionnent désormais (cent cinquante élèves de 13 à 16 ans ont rejoint ces structures, 9 autres sont prévus en 2011).
- *Forte augmentation des bourses et des logements pour étudiants.
- *Création du RSA (1,9 millions de foyers aidés – mais surtout, il n’est plus aussi intéressant qu’avant de ne pas travailler).
- *Revalorisation de 25% sur 5 ans l’allocation adulte handicapé et le minimum vieillesse.
- *Création d’une prime pour les salariés des entreprises dont les dividendes augmentent.
- *Assouplissement des accords d’intéressement des salariés aux fruits de leurs entreprises. Économie (chiffres selon l’Insee).

- Augmentation de 4% du pouvoir d’achat des Français durant le quinquennat.
- Et diminution de 1 million du nombre de personnes qui gagnent moins de 15 000 € par an.

J’ai repéré d’un * les mesures ci-dessus à fort impact social ou favorables aux chômeurs. On voit qu’elles sont nombreuses et contredisent radicalement l’idée d’un gouvernement pour les riches.


En politique étrangère : 


- Efficacité dans le choix de la méthode (traité de Lisbonne) pour résoudre la crise européenne due aux référendums négatifs en France et aux Pays-Bas.
- Leadership de la France dans la résolution des multiples crises européennes. Même si le poids financier de l’Allemagne restait majeur, c’est toujours lui qui fut initiateur, moteur et entraîneur.
- Efficacité dans la gestion du conflit en Géorgie où il assura l’indépendance géorgienne. - Courage et efficacité déterminante dans la gestion militaire de la crise en Côte d’Ivoire. - Courage et efficacité déterminante dans la gestion militaire de la crise en Lybie.
- Retour de la France dans l'Otan.

- Création du G20 où son volontarisme fut décisif. Cette instance empêchera peu ou prou les facilités du chacun pour-soi en matière économique et réduira les risques de chaos mondial en augmentant la possibilité de prises de décisions internationales.
- Meilleures relations avec les États-Unis, l'Angleterre, la Russie, la Chine, l'Inde, le Brésil... - Signature de nombreux grands contrats dans de nombreux pays.
- Engagement acharné en faveur de l’Euro.
- Gestion imaginative et énergique de la crise.

- Ses qualités d'intelligence, de courage et d'esprit de décision sont largement reconnues par des chefs d'État étrangers


En politique intérieure : 


- Il a gouverné sans drame et assuré la paix, la justice et le respect des libertés et opinions. - On peut dire que globalement il a gouverné au centre.
- *Il a intégralement maintenu notre système de protection sociale.
- *Il a fait preuve d’un grand esprit d’ouverture (comme jamais auparavant) en nommant des opposants à des postes majeurs comme la présidence du FMI en 2007, la présidence de la commission des finances, la cour constitutionnelle et la présidence de la cour des comptes.
- Il n'a calé sur aucune réforme qu'il croyait juste malgré des grèves et manifestations importantes pour les Régimes spéciaux et l'Université. Il a reculé sur la réforme des lycées avec Xavier Darcos mais il l’a réalisée avec Luc Chatel. A l'occasion des retraites, il a rétabli le fonctionnement de la démocratie grâce à sa fermeté devant des millions de manifestants qui, enfin, replace la légitimité des décisions à sa vraie place : le parlement. Il en a eu le courage alors qu'il était tellement plus facile de céder (comme l'ont toujours fait avant lui Balladur, Chirac, Jospin ...).
- *Il n'a pas taxé nos transactions bancaires comme Angela Merkel en Allemagne.
- *Il a garanti les crédits des banques, énorme décision qui a stoppé net la panique des épargnants au point qu'ils étaient prêts à vider leurs comptes, ce qui aurait été un pur désastre.


Autres résultats : 


- Réunion des Assedic et de l'Anpe, pour l’efficacité.
- Fusion réussie entre les services des impôts et la comptabilité à Bercy (qui avait même fait tomber un ministre socialiste).
- *Remise de la France au travail par diverses mesures d’encouragement.
- *Changement des règles de la grande distribution et mise en place d'une autorité renforcée de la concurrence.
- *Refus d'augmenter nos impôts.
- *Délais de paiements raccourcis aux entreprises.
- *Aide aux PME par les contribuables qui veulent alléger leur ISF.
- *Aide aux associations d'utilité publique par les contribuables qui veulent alléger leurs impôts



Chantiers en cours où sa volonté permet d'espérer : 


- *Lutte (en pointe des autres États) contre la spéculation, l'excès de puissance des hedge funds et les paradis fiscaux qui seraient une vraie réponse à la crise mais qui ne peuvent se réussir sans accords internationaux très difficiles à obtenir.
- *Courageuse mise en place cependant de la fameuse taxe Tobin pour freiner la folie des transactions financières.
- *TVA anti délocalisation de notre industrie.
- Militance pour la mise en place d’une règle d’or assurant constitutionnellement l’équilibre de nos comptes
- Ce n’est pas un chantier en France, mais Mario Monti (nouveau président du conseil italien) en Italie est en train de sauver son pays endetté en appliquant point par point les recommandations de la commission Attali pour la libération de la croissance (Commission mise en place par N.Sarkozy).M. Monti faisait partie de cette commission.

En conclusion.

Un dirigeant politique se juge sur ses réalisations. Alors, même si on n'est pas d'accord sur certaines d'entre elles, ce qui est inévitable, on doit reconnaître l'importance du travail réalisé.
La première question à se poser quand on vote pour un homme politique est de savoir s'il joue pour lui ou pour son pays. La liste impressionnante ci-dessus (et le courage qu’elle a nécessité pour sa réalisation) oblige à reconnaître qu'il travaille pour la France et pour ses concitoyens. Sinon, il en aurait fait beaucoup moins et sa popularité serait plus élevée.
Ses réalisations permettent de dire qu'il est le meilleur des hommes d'État que nous ayons eu en France depuis longtemps. Doué d’une grande intelligence, il comprend très vite. Il a un grand pouvoir d’entraînement. C’est un leader. Dans les situations difficiles, c’est lui qui comprend le plus vite ce qu’il faut faire, et qui, de l’avis des autres chefs d’État européens, sait trouver le chemin des décisions difficiles. Le sociologue Marcel Gauchet lui reconnaît une grande habileté tactique, une vraie volonté politique, un sens poussé de l'opinion et de ses propres insuffisances. Ne dit-il pas lui- même :"Mon meilleur ennemi, c'est moi-même". Même s'il n'est pas toujours parfait, tout le monde reconnaît largement son énergie, son efficacité, sa connaissance des dossiers et surtout, car c'est la vertu la plus rare en politique, son courage.
De plus, n’ayant aucune possibilité d’être réélu pour un 3ème mandat, il est acquis d’avance que son courage ne faiblira pas, au contraire.
Voilà, j’ai tenu à faire cette clarification car, quelles que soient nos tendances politiques, il serait dommage de perdre le bénéfice du meilleur chef d’État que la France ait eu depuis longtemps.

En guise de digestif et toujours à propos de courage, je vous livre le nom de celui qui a dissuadé Lionel Jospin de faire la réforme des retraites en 1998-2002, alors que la France avait une croissance de 4% : F.Hollande.