jeudi 29 novembre 2012

Philippe Béchade : Le phénomène d'assèchement des volumes est phénoménal.



- Le phénomène d'assèchement des volumes est générale et phénoménal. C'est la mer d'Aral.
- La hausse des marchés arrange bien tout le monde et on aimerait bien qu'à la limite çà s'arrête aujourd'hui, que le bilan de l'année soit souligné le 28 Novembre et non pas le 28 Décembre, parce que là on se demande si on va réussir à tenir jusqu'à la fin de l'année.

- Ce sont 10 % de hausse qui ont étéacquis grâce à la magie du verbe de la BCE qui, entre nous, n'a toujours pas versé le moindre Euro.

- Le problème grec : la faillite a simplement été repoussé à une date ultérieure, mais il faudra bien qu'à un moment où un autre on présente la note au contribuable.

- 2 % des Américains détiennent 80 % des actions.

- On s'empresse de faire des cadeaux aux actionnaires (dividendes exceptionnels) avant que la fiscalité sur les dividendes ne soit augmentée. Car plus personne ne doute de cela.

- Aux USA, qui a tiré les cours à la hausse ? Ceux qui ont l'argent, qui sont ceux qui travaillent avec la FED.

- A Shanghaï, on est comme aux USA : 80 % des actions sont aux 2 % les plus riches.

- Les entreprises chinoises voient leur profitabilité chuter. Celles qui chutent sont souvent les grandes entreprises où l'Etat a une mainmise importante.

- En 2009 les aides d'Etat furent mal investie.

- C'est la chute du système bancaire chinois qui fera plonger la bourse de Shanghaï.

mercredi 28 novembre 2012

Arabie Saoudite : rectificatif.

Apparemment il faudra encroe attendre un petit peu pour une révolution de palais.
Le roi Abdullah est apparu cette après-midi à la télévision saoudienne, recevant des visiteurs à l'hôpital.
Cela dit, rien ne change à ce que nous avons écrit tout à l'heure à propos de la succession au trône.
Mais, apparemment, les problèmes y sont liés ne semblent pas imminents.
Quant à la révolution tout court c'est une autre question.

Arabie Saoudite : la mort du roi apportera t'elle une révolution de palais où une révolution tout court ?

Selon le journal saoudien Asharq Alawsat du 26 Novembre, le Roi Abdullah d’Arabie Saoudite serait dans un état de mort clinique après avoir subi une intervention chirurgicale de onze heures prévue de longue date. Le Roi est âgé de 91 ans et de santé fragile.

Cette nouvelle, si elle était confirmée, ouvrirait à nouveau la question explosive de la succession au trône en Arabie Saoudite, bien qu’il y ait un Prince Héritier en la personne du frère cadet du Roi, le Prince Salman bin Abdul Aziz al Saud, âgé de 77 où 78 ans. Mais cela ne calme pas les spéculations et les anxiétés dans les chancelleries du Golfe et à Washington, car la santé du Prince héritier est réputée être aussi chancelante que celle de son monarque de frère.

Vous pourriez vous demander, chers lecteurs sagaces, pourquoi le Prince Héritier est presque aussi âgé que son frère ; pourquoi n’est-il pas le fils ainé du roi, c’est à dire appartenant à la génération suivante. Simplement parce que la loi de succession au trône saoudien est un peu compliquée puisque les monarques sont généralement les frères des précédents en partant du plus âgé vers le plus jeune. Une fois la fratrie éteinte, on passe à la génération suivante. Le problème est qu’aujourd’hui la génération des petit fils du Roi Abdul Aziz sont eux-mêmes très âgés, que certains ne sont pas en état de régner pour diverses raisons, et qu’en conséquence la désignation d’un héritier au trône est loin d’être évidente en raison des disputes intenses auxquel les une règle mal établie donne lieu entre les différents prétendants.

Pour remédier à ce problème majeur, le roi actuel mit en place en 2006 un « Conseil d’allégeance », constitué de différents membres de la famille royale et chargé de régler, entre autre, le problème de la désignation du Prince héritier. Mais ce Conseil fût marginalisé dés le début dans le processus de décision ; la nomination de l’actuel Prince Héritier est une preuve de son inutilité, puisque le Prince Salman est atteint d’Alzheimer, ce qui aurait dû le disqualifier à l’évidence. Mais des raisons de politique familiale ont pris le pas sur des procédures fermes et réglées.

Les Saoudiens se retrouvent donc aujourd’hui face à l’inconnu en ce qui concerne la nomination du successeur du Prince héritier actuel, lorsque celui-ci deviendra roi à la mort de son frère. Il semblerait qu’on y soit.

Les craintes sont donc grandes de voir une bataille rangée se développer au sein de la famille royale saoudienne afin de s’emparer du pouvoir à la mort du roi Abdullah. Car si le Prince Salman est atteint d’Alzheimer, il faudra néanmoins lui nommer un héritier et il ne sera probablement pas en mesure d’imposer son choix, s’il est capable d’en avoir un. Ce qui ne semble pas assuré, tant s’en faut.

Parmi les favoris, il y a trois petits enfants du roi Abdul Aziz qui sont en lice. Ce sont ceux que l’on nomme les « Princes armés », car ils ont sous leurs ordres des forces armées précisément :

- Khalid bin Sultan, Ministre de la défense.
- Mutaib bin Abdullah, Commandant de la Garde Nationale, supposé favori des Américains.
- Mohammad bin Nayef, chef des services de sécurité internes, y compris les forces de sécurité qui sont mieux entrainées, mieux équipées et plus nombreuses que la Garde Nationale.

Il semblerait que la question se règlera entre les deux derniers cités. Nous verrons.
Pour le moment, la question est celle de la stabilité de la Péninsule Arabique, à commencer par celle du Royaume lui-même, déjà menacé par les émeutes shiites à l’Est, sans compter les mécontentements de la jeunesse saoudienne sans travail pour 50 % d’entre elle. De même, les émeutes en Jordanie, à Bahrain et à Koweit, sans parler de l’exemple égyptien, ne restent pas sans portée sur la population saoudienne.

Il est certain que si la succession au trône saoudien débouchait sur une guerre interne entre prétendants, cela n’améliorerait pas la stabilité déjà fragile du Royaume. Et certains pourraient en profiter pour tenter de se soulever en prenant exemple sur les voisins. Si cela advenait, il est fort probable que ce serait la Péninsule toute entière qui sombrerait dans les émeutes et peut-être bien les révolutions.

Quels types de régime sortira t-il de tout cela ?
Quelle sera l’attitude du Qatar, dont les ambitions territoriales vis à vis de l’Arabie Saoudite ne sont un secret pour personne ?
Quelle sera l’attitude des shiites saoudiens qui habitent les régions pétrolifères du Royaume ? Demanderont-ils l’indépendance ?
L’Arabie Saoudite se fractionnera t-elle, ainsi que l’avaient rêvé certains technocrates du Pentagone il y a quelques années, à l’époque des néo-conservateurs et du remodelage du Moyen-Orient ?
Les FM prendront-ils le pouvoir ?

Nous n’en savons rien, sauf que rien ne se passera comme nous l'avions prédit où comme nous le voudrions. 
D'où l'inquiétude et la nervosité de nos dirigeants bien-aimés.
Cela ne doit pas nous empêcher de prévoir dés à présent une bicyclette et des pulls pour les longues soirées d’hiver sans chauffage, lorsque le baril de pétrole avoisinera les $300.

Mais pour le moment, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 27 novembre 2012

Olivier Delamarche : On ne s'est jamais retrouvé dans cette situaiton !



Grèce : 
- 44 milliards de dettes en plus d'un côté et 40 milliards d'allègements de l'autre...
- On va ganer 15 jours.

- Aux USA on a eu le "black Friday", en europe on a eu la "black week" pour un coût de 137 milliards.

- On ne peut pas demander à des pays qui sont au bord de la faillite (France, Allemagne, Italie etc) de prêter de largent qu'ils n'ont pas à des pays qui sont morts.

- Les marchés ne croient pas à la "furieuse" reprise de la Chine ; la barre des 2000 a été cassée ce matin sur l'indice de Shanghai.

- On ne s'est jamais trouvé dans cette situation.

- Aujourd'hui, qui marche bien ?

Le Caire vaut bien une prière à la mosquée !

« Fous le camp, fous le camp ! »

« A bas la loi du Guide Suprème ! »

« Les Frères Musulmans sont des menteurs ! »

« Les Frères Musulmans ont volé la Révolution ! »

« Nous resterons à Tahrir Square jusqu’à ce que Morsi annule sa loi. »

Voilà quelques-uns des slogans et des chants entendus à Tahrir Square.
Aujourd’hui, les manifestations prévues au Caire par les opposants de Morsi sont en cours. Il semblerait que, déjà, le nombre de participants soient très important et que le flot de protestataire ne cesse de s’amplifier, le tout au milieu des nuages de gaz tirés par la police anti-émeute et des affrontements entre cette dernière et les manifestants.
A suivre.

Meanwhile, former presidential candidate Hamdeen Sabahy has launched a movement called the Popular Current and has joined several other opposition leaders to denounce the decree.

He was quoted as saying at a news conference, “Our decision is to continue in the square, and we will not leave before this declaration is brought down.” He also said that Tahrir Square would be a model of an “Egypt that will not accept a new dictator because it brought down the old one.”
(Sources : Russia Today - 27.11.2012)

En revanche, la contre-manifestation prévue par les FM a été annulée, de crainte qu’il n’y ait rencontre entre les deux et que cela ne dégénère en combat de rue.

L’entrevue qui s’est déroulée hier entre les juges et Morsi n’a rien donné. Il semblerait qu’aucun accord n’ait été trouvé, pour le moment, bien que les Juges aient proposé à Morsi qu’ils accepteraient que seules les décisions présidentielles traitant de la « souveraineté » du pays, ne leur soient pas soumises.

After a meeting on Monday with top judges aimed at defusing the dispute, Morsi stuck by his controversial decree.

There is "no change to the constitutional declaration," presidential spokesman Yasser Ali told reporters at the end of the meeting.

But he added that Morsi sought to clarify that any irrevocable decisions apply only to issues related "to his sovereign powers" and stressed the temporary nature of the decree.

In a statement, the head of the Freedom and Justice Party (FJP) -- the political arm of the Muslim Brotherhood-- said the meeting between Morsi and the judges had been "fruitful."

But judges at the meeting said the crisis was not over.
"The meeting failed," Judge Abdel Rahman Bahlul, who attended the talks, told the independent daily Al-Masry Al-Youm.

"We cannot say this is the end of the crisis between the judiciary and the presidency," another judge who attended the talks, Judge Ahmed Abdel Rahman, told the paper.

A judicial source told AFP that even if immunity were limited to sovereign powers, "which appears to be a compromise, there are still concerns that the text itself remains unchanged."
(Sources : Asharq alawsat - 27.11.2012)

Tout cela intervient après des mois d’agitations populaires dont on ne parle pas beaucoup dans nos médias de désinformation.
En effet, depuis deux mois plus de 1000 grèves furent enregistrées, ce qui établit un record depuis la chute de Moubarak, sans compter les 100.000 médecins qui ont menacés de quitter leur fonction tous ensemble.
Depuis le début des mouvements de protestations Jeudi dernier on enregistre déjà plus de 500 blessés et 5 morts, dont un aujourd’hui.

Morsi a tenté de profiter de sa « victoire » à Gaza pour reprendre la main en interne et parvenir ainsi à consolider son pouvoir, fragile il est vrai. Car il ne s’agirait pas d’oublier qu’il fût élu avec la moitié des voix exprimées et qu’il est bien possible qu’il n’ait déjà plus le soutien de l’ensemble de ceux qui l’ont élu. Car la population égyptienne dans son ensemble, et la majorité dite « silencieuse », n’est pas en faveur d’une islamisation de la société, et encore moins de la sharia. Ce qui ne veut  pas dire qu’elle est en faveur d’une société « copiée-collée » à l’Occidentale, comme se l’imaginent et le proclament les libéraux. C’est ainsi que le spectre politique en Egypte est très éclaté et que l’opposition libérale et laïque, en dépit de son éclatement qui fait sa faiblesse, est aussi nombreuse que les FM et les Salafistes. Au milieu de tout çà se trouve l’armée, pour le moment en retrait. Mais si les événements venaient à se détériorer, gageons que cette apparente neutralité ne perdurerait pas longtemps.

Aujourd’hui, Morsi ne peut plus se permettre de reculer. Mais s’il a sous-estimé la capacité de l’opposition à s’unir dans un but commun pour empêcher les FM de prendre le pouvoir et de le confisquer par la suite, en promulguant une Constitution fabriquée selon leur bon vouloir, alors l’Egypte risque de connaitre des troubles graves. Les manifestation d’aujourd’hui nous donnerons une indication de la direction que prendront les événements. Si l’opposition libérale, laïque et gauchiste fait preuve de détermination et d’unité, alors il est possible que Morsi se retrouve dans l’embarras et soit contraint de reculer, cette fois encore. Mais cela pourrait apporter des voix aux islamistes au détriment des FM, ainsi qu’à la faction radicale de ces derniers, et affaiblir encore un peu plus Morsi et ses partisans plus modérés.

D’autre part, si les événements s’envenimaient et que des affrontements s’ensuivaient , voir qu’une nouvelle « révolution » se déclenche contre Morsi et les FM, avec tout ce qui pourrait s’en suivre, alors les USA se retrouveraient dans une situation très compliquée.

Soutiendront-ils leur nouvel allié dont Tata Killary a chanté les louanges il y a quelques jours à peine, comme ils l’ont fait avec son prédécesseur, Moubarak ?

Où bien l’abandonneront-ils si le vent se tournait soudain contre lui, comme ils l’ont fait avec Moubarak ?

A cette dernière interrogation, nous connaissons déjà la réponse. N’oublions pas que Tata Killary, lors d’une interview télévisée à l’époque où le Raïs était encore fermement aux commandes, n’hésita pas à déclarer que le Président Moubarak faisait « presque partie de ma famille »... C’était touchant de sincérité, les larmes nous sont tombées des yeux, et nous ne doutons pas un instant qu’elle ne soit allé lui rendre visite en prison pour lui exprimer son soutien familial.

Pour être juste, Morsi ne fait pas encore partie de la famille mais avec un effort çà viendra. Enfin, à condition qu’il reste à sa place.

En vérité, Washington est en train de prier avec une ferveur insoupçonnée afin que Morsi reste ferme et garde le contrôle de la situation ; ce n’est qu’à ce prix qu’il restera un allié utile à Washington, et qu’il fera partie du cercle familial de Tata Killary, et qui sait, peut-être même de celui de l’ex sauveur de l’humanité. Car désormais Morsi est devenu l’allié de choix des USA, inespéré il y a encore deux mois, relevant du miracle aujourd’hui, non seulement en Egypte mais dans tout le Moyen-Orient, où les objectifs des deux parties sont désormais en harmonie afin de rétablir la région sous la tutelle US à travers les FM. En tout cas c’est ce qu’espèrent les USA. Morsi et les FM ont-ils d’autres ambitions, cela reste à voir. Mais, parions néanmoins que le pouvoir rend plus « sage », et donc plus proche des « réalités » comme on les apprécie chez nous : pragmatiques et sans valeurs désuètes à défendre.

Le plus drôle de l’histoire, c’est que les alliés « naturels » de Washington, si l’on ose dire, sont ceux qui sont opposés à Morsi et qui manifestent contre lui en ce moment même dans les rues du Caire et ailleurs. Mais quelle valeur peuvent ils bien avoir, tous ces laïcs et ces libéraux, en regard de ces FM qui sont devenus les plus fermes alliés des USA en moins de deux mois, et grâce auxquels on pourra remettre la main sur la région entière, y compris en Syrie, elle-même remplie de laïcs et de Chrétiens sans aucune utilité, bien au contraire ?

Allons, soyons pragmatiques !

Et puis le Caire vaut bien un prière à la mosquée, non ?

Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 23 novembre 2012

Egypte : Pharaon est mort, longue vie à Pharaon !

Voilà, çà recommence... comme prévu.

Morsi s’est proclamé Pharaon. Il n’a pas placé de couronne sur sa tête, comme d’autre en la Cathédrale de Paris, mais il a néanmoins ceint par décret la couronne de Haute et basse Egypte.

Nous avons désormais Ramorsi 1er, frère musulman de son état.

Profitant de son succès en établissant un « cessez le feu » entre Israël et le Hamas, Morsi a promulgué un décret lui octroyant pratiquement les pleins pouvoirs, et abolissant pratiquement l’indépendance du pouvoir judiciaire, sans oublier la haute main qu’il s’est octroyée sur l’élaboration de la nouvelle constitution.

Voici le décret traduit de l’arabe en anglais.

We have decided the following:

Article I

Reopen the investigations and prosecutions in the cases of the murder, the attempted murder and the wounding of protesters as well as the crimes of terror committed against the revolutionaries by anyone who held a political or executive position under the former regime, according to the Law of the Protection of the Revolution and other laws.

Article II:

Previous constitutional declarations, laws, and decrees made by the president since he took office on 30 June 2012, until the constitution is approved and a new People’s Assembly [lower house of parliament] is elected, are final and binding and cannot be appealed by any way or to any entity. Nor shall they be suspended or canceled and all lawsuits related to them and brought before any judicial body against these decisions are annulled.

Article III:

The prosecutor-general is to be appointed from among the members of the judiciary by the President of the Republic for a period of four years commencing from the date of office and is subject to the general conditions of being appointed as a judge and should not be under the age of 40. This provision applies to the one currently holding the position with immediate effect.

Article IV:

The text of the article on the formation of the Constituent Assembly in the 30 March 2011 Constitutional Declaration that reads, "it shall prepare a draft of a new constitution in a period of six months from the date it was formed” is to be amended to "it shall prepare the draft of a new constitution for the country no later than eight months from the date of its formation."

 Article V:

No judicial body can dissolve the Shura Council [upper house of parliament] or the Constituent Assembly.

 Article VI:



The President may take the necessary actions and measures to protect the country and the goals of the revolution.

Article VII:

This Constitutional Declaration is valid from the date of its publication in the official gazette.

Aujourd’hui de très nombreux opposants manifestent au Caire et les leaders de l’opposition appèlent à s’opposer à ce décret qu’ils nomment un «coup d’état», ce qui n’est pas loin de la vérité.
De leur côté les frères musulmans ont appelé à manifester pour défendre Morsi.
Des heurts se produisent à l’instant même au Caire tandis que Ramorsi 1er a promis d’être ferme envers les manifestants. Traduire : envers ceux qui s’opposent à lui.
A peu près comme Moubarak en son temps l’avait dit lui-même.

Désormais la question est de savoir :

1) Combien de temps le nouveau règne durera t’il ?
2) S’il ne dure pas, combien de temps dureront les troubles qui suivront le départ de Morsi et dégénéreront-ils en guerre civile ?
3) Qui des islamistes où de l’armée prendra le pouvoir ?

Les paris sont ouverts.

Comme prévu l’année dernière (ici), les troubles en Egypte ne sont pas terminés. Les troubles politiques accroissent les problèmes économiques qui eux-mêmes engendrent de nouveaux troubles politiques.

La boucle est bouclée.

Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Gaza, où est ta victoire ?

Voilà, c’est fini.
Selon toute apparence en tout cas. Et le temps que chacun fourbisse ses armes à nouveau.

En tout cas tout le monde crie victoire : les Palestiniens, les Israéliens, les Occidentaux, bref tout le monde sauf les morts, 150 palestiniens (2/3 femmes et enfants) et 5 Israéliens.
Quoi que...

Donc un cessez le feu a été signé hier sous les auspices de l’Egypte et de son Président, Mohammed Morsi, l’allié du Hamas, et de Tata Killary, « dérangée » au Caire spécialement pour l’occasion. Nous connaitrons les détails de cette « paix » dans les jours qui viennent. Cependant nous craignons fort que le mot « paix » soit très exagéré et que celui de « cessez le feu » soit plus approprié en cette circonstance qui dure depuis 1948.

Oddly, the self-delusional policies which Israel has often fed upon – in its second Lebanon war in 1982, for example – returned this month. In Washington, the Israeli ambassador, Michael Oren, has been arguing that the Gaza war began in 1948, “the day Arab forces moved to destroy the newly declared state of Israel.” But this is untrue.

The Gaza war began when Israel drove 750,000 Palestinians from their homes in that same year, many tens of thousands of them herded into the refugee camps of – yes, Gaza. It is their children and grandchildren who have been firing rockets into Israel – in some cases on to the very lands which their families once owned.
(The Independant - Robert Fisk - 22.11.2012)

Comme nous vous l’indiquions les deux camps clament la victoire et se réjouissent de la tournure des événements.

Israel Defense Minister Ehud Barak said that all his government's military goals in Gaza were "achieved" as the ceasefire agreement came into effect. The IDF issued a statement saying that it accomplished its “pre-determined objectives” for the eight-days-long Operation Pillar of Defense, inflicting severe damage to Hamas and its military capabilities.
(Sources : Russia Today - 21.11.2012)

En vérité aucuns des objectifs de Bibi et de son acolyte Barak (nous parlons d’Ehud) n’ont été atteints, sauf un, le principal, bien que même cela soit contestable.

- L’opération « pillar of defense » aurait dû au moins permettre au trio infernal Bibi/Bark/Lieberman de remporter les élections de Janvier, ce pour quoi de nombreux observateurs les soupçonnent fortement d’avoir déclenché l’opération contre Gaza.

But surely Benjamin Netanyahu’s campaign for the January elections began the moment he ordered the assassination of Ahmed al-Jabari, the Hamas leader, just over a week ago. Indeed, the bombing of Gaza moved seamlessly into the Netanyahu election project: if Israelis want security, they know who to vote for.

Or do they? It was evident after the ceasefire began on Wednesday night that Mr Netanyahu was worried.

“I know that there are citizens who expect an even harsher military action…” he began, but “Israel’s challenges” had become more complicated down the years. “Under these conditions, we need to steer the ship of state responsibly and with wisdom.” An interesting choice of words, but Churchillian it was not.
(Sources : The Independant - Robert Fisk - 22.11.2012)

- L’affirmation selon laquelle l’IDF a détruit les armements du Hamas est une vantardise puérile qui tente de masquer une réalité qui est moins réconfortante :

Comment les armes du Hamas auraient-elle pu être détruites puisque l’IDF s’est bien gardé d’intervenir au sol. Que certaines d’entre elles aient été éliminées, certes, mais toutes, certainement pas.
De plus, même si cela avait été vrai, le Hamas a la possibilité de recréer son arsenal très rapidement, comme il l’a déjà fait par le passé ; tout comme le fait le Hezbollah ;
Ces nouvelles roquettes ne sont plus bricolées artisanalement comme par le passé    puisqu’elles sont de fabrications iranienne, assemblées à Gaza, et qu’elle peuvent désormais atteindre Tel Aviv.
Ce qui nous amène au fameux « iron dome » qui est apparu beaucoup moins efficace que prévu : en effet, 1/3 seulement des roquettes tirées depuis Gaza furent interceptées. Ce n’est pas très rassurant pour les habitants d’Israël mais qui, d’autre part, nous permet d’envisager avec encore plus de scepticisme qu’auparavant une attaque de l’Iran par Bibi. Car cette dernière aura des missiles autrement plus efficaces que ceux du Hamas à lui renvoyer à la figure comme un boomerang. Et nous doutons qu’avec l’efficacité du «iron dome» d’à peine 30% démontrée au cours de cette attaque sur Gaza, Bibi prenne un risque aussi grand. Comme nous l’avons déjà dit souvent ici, nous ne croyons pas à cette attaque de la part d’Israël car ils n‘ont pas les moyens militaires ni logistiques pour l'exécuter avec une chance de succès raisonnable.

- En revanche, bien que Bibi ait forcé l’ex futur sauveur de l’humanité, Barack Obama, à soutenir l’attaque Israélienne contre Gaza, puisque ce dernier s’est empressé d’affirmer le soutien inébranlable des USA à Israël, il n’est pas certain que cela ne soit pas une victoire à la Pyrhus pour Bibi. En effet c’est bel et bien Obama qui a forcé Bibi a accepter le cessez le feu à des conditions qui ne sont pas forcément du goût des Israëliens.

"Opening the crossings and facilitating the movements of people and transfer of goods and refraining from restricting residents’ free movements and targeting residents in border areas and procedures of implementation shall be dealt with after 24 hours from the start of the ceasefire."

De plus, et c’est beaucoup plus important pour l’avenir de la région comme pour celui des relations Israélo-US, il semblerait désormais que le Président US ait pris conscience de l’importance nouvelle des FM et que sa réorientation stratégique au MO soit en train de se mettre en place et que cela ne se fasse en partie au détriment d’Israël. De ce fait, il devra mettre tout son poids en faveur d’un règlement définitif de la question palestinienne, ce qui ne plaira pas du tout aux Israéliens. Mais l’objectif de ce changement de stratégie est de ne pas s’aliéner plus encore le monde arabe en se mettant dans le camp de ce qui semble être désormais les vainqueurs de ce qu’on nomme le «Printemps arabe» : nous avons nommé les FM. Car ces derniers constituent l’ultime carte des USA au MO, et il ne s’agit pas de mal jouer son jeu sous peine de perdre la région tout entière ; cela peut se faire soit en se faisant des FM des ennemis, soit en laissant les FM de faire renverser par leurs rivaux salafistes. La tâche indispensable pour éviter cela est de régler la question palestinienne.

- Comme nous en avions déjà parlé la semaine dernière (ici) cette attaque de Gaza par Bibi a obligé chacun à clarifier ses positions par rapport à cette question palestinienne qui est absolument centrale au Moyen-Orient. C’est peut-être là que réside, selon nous, ce qui pourrait se révéler à moyen terme la plus grande erreur stratégique de Bibi. Car rien ne sera plus comme « avant », c’est à dire ce qui est nommé « Arab Spring ». Aujourd’hui les FM sont en train de devenir la force politique incontournable dans presque tous les états du MO : Turquie, Egypte, Gaza, Qatar dans une certaine mesure, et dans un futur proche en Jordanie, et probablement à terme dans la péninsule arabique, à commencer par l’Arabie Saoudite. En Syrie la question reste ouverte, pour le moment. Or les FM ont pour objectif affiché de rendre aux Palestiniens leurs territoires, c’est à dire au minimum revenir aux frontières de 1967, comme les résolutions de l’ONU le prescrivent.
Les FM seront obligés de faire quelque chose de plus que les régimes précédents, inféodés aux Occidentaux. Car, désormais, il y a la pression de la rue arabe, d’une part, et de l’autre les Salafistes qui rodent dans l’ombre, prêts à se saisir du pouvoir au moindre signe de faiblesse de la part des FM.

The top leader of Egypt's Muslim Brotherhood denounced peace efforts with Israel and urged holy war to liberate Palestinian territories on Thursday – one day after the country's president, who hails from the movement, mediated a cease-fire between Israelis and Palestinians to end eight days of fierce fighting.
"The enemy knows nothing but the language of force," said Mohammed Badei. "Be aware of the game of grand deception with which they depict peace accords," he said in a statement carried on the group's website and emailed to reporters.
(Sources : Huff Post - 22.11.2012).

Voilà pourquoi les leaders politiques des FM, c’est à dire ceux qui sont en charge du pouvoir, devront constamment démontrer à la fois leur engagement en faveur de la cause palestinienne et leur fidélité à la doctrine des FM mais aussi leur indépendance  par rapport à l’Occident. Et cela devra se faire à la fois pour contrer les salafistes et les plus radicaux au sein même des FM. 

Badei declared that "jihad is obligatory" for Muslims. But he also said that taking up arms would be the "last stage," only after Muslims achieved unity. "The use of force and arms while the group is fragmented and disconnected, unorganized, weak in conviction, with faint faith – this will be destined for death."
In the meantime, he called on Muslims to "back your brothers in Palestine. Supply them with what they need, seek victory for them in all international arenas." Badei's title -- General Guide of the Muslim Brotherhood -- also implies a leadership role in the Islamist group's sister movements across the world.
(Sources : Huff World - 22.11.2012)

La réouverture du passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza est un des tests essentiels à venir, attendu par les Palestiniens depuis des années. C’est d’ailleurs une des principales revendications immédiates du Hamas. Si cela se produisait rapidement, cela serait considéré comme une immense victoire contre Israël car cela signifierait la fin du blocus d’Israël contre gaza, acte illégal au regard des lois internationale. Cela consacrerait également Morsi comme un des nouveaux leaders les plus importants du monde arabe et consoliderait son pouvoir en Egypte même.

- Ce « cessez le feu », établi sous les auspices de l’Egypte, consacre l’influence retrouvée de ce pays sur la région. Mais cette influence ne s’est rétablie qu’en raison de l’apparente indépendance vis à vis des USA du nouveau Président Morsi. Nous écrivons « apparente » à dessein car selon nous il faudra encore en attendre quelques preuves bien concrètes tout en soulignant qu’indépendance ne signifie pas rupture. Si Bibi s’imagine par là que l’Egypte se retrouve liée par la signature de ce cessez le feu et dépendante des USA et d’Israël par la signature de ce cessez le feu comme l’était Moubarak au bon vieux temps, il se trompe encore une fois : d’abord à cause du changement de stratégie en cours par les USA et d’autre part à cause de la pression de la rue sur les FM. Les événements dans la région convergent tous dans la même direction : indépendance des états arabes vis à vis de l’Occident et donc règlement de la question palestinienne. A terme, c’est inéluctable.

- Autre échec : l’affaiblissement des liens entre l’Iran et le Hamas que les Occidentaux ont pensé réduire en achetant le leader politique du Hamas Khaled Meshaal. En effet ce dernier a déménagé de Damas pour s’établir à Doha l’année dernière et il aurait soit disant « approuvé » l’opposition syrienne pour sa lutte contre le régime syrien. Nous avons quelques doutes sur la réalité de cette soudaine « conversion » du leader politique du Hamas en faveur du Qatar et des Occidentaux contre la Syrie et l’Iran. Voir ci-dessous.

Pendant ce temps, le Hamas, célèbre lui aussi sa victoire sur Israël.

Meanwhile, Hamas leader Khaled Meshaal declared the ceasefire agreement to be a major victory for Palestine, adding that while Israel claims to have reached its goals, it “failed to destroy Gaza’s infrastructure.”

“After eight days, God stayed their hand from the people of Gaza, and they were compelled to submit to the conditions of the resistance,” Meshaal said. ”Israel has failed in all its goals.”

Meshaal also thanked ceasefire mediator Egypt for its efforts in reaching the truce agreement, as well as Iran, which he said played a significant role in arming Hamas during the conflict. He added that Israel initiated the conflict and that Hamas was forced to respond. He urged Arab countries to provide armed assistance to the "Palestinian resistance."
(Sources : Russis Today - 21.11.2012)

Il y a dans cette déclaration une phrase très importante, selon nous, qui amplifie les doutes dont nous parlions plus haut à propos de la sincérité de la conversion des leaders du Hamas en faveur du Qatar et des USA, ce qui implique automatiquement de se retrouver dans le même camp qu’Israël:

Meshaal also thanked ceasefire mediator Egypt for its efforts in reaching the truce agreement, as well as Iran, which he said played a significant role in arming Hamas during the conflict.

Hummm...

N’est ce pas étrange de remercier l’Iran officiellement pour son aide et son rôle important dans le combat du Hamas contre Israël si on s’est « converti » aux bonnes paroles qataries et occidentales ?
D’ailleurs qui fournit les armes aux Hamas ?
D’où proviennent les fameuses roquettes qui leur permettent d’atteindre Tel Aviv et qui furent certainement une des raisons majeure de la demande précipitée de cessez le feu de la part des israéliens trois jours seulement après le début de leur attaque contre Gaza ? En effet l’échec du « iron dome » et les roquettes sur Tel Aviv ont choqués les Israéliens qui ne s’y attendaient pas. Il est à noter que c’est la première fois que les Israéliens demandent un cessez le feu.
Que peuvent apporter les Qataris à part de l’argent ?
Et ce d’autant moins que les Qataris prennent bien soin de garder eux-mêmes de bonnes relations avec l’Iran.

Le MO n’a jamais été simple.

- Les liens du Hamas avec Téhéran sont donc loin d’être coupés. Non seulement ils ne sont pas brisés mais ils pourraient même se renforcer encore à l’avenir, notamment par la fourniture d’armement, entre autre. C’est pourquoi l’espoir d’Israël de voir un Hamas affaibli à sa frontière Sud ne se matérialisera pas et il risque fort de se retrouver avec un Hamas versus Hezbollah au Sud, et le Hezbollah lui-même au Nord.

- Il est d’ailleurs utile de rappeler que le Hezbollah est supposé avoir remporter une victoire contre l’IDF en 2006 et que la non intervention au sol à Gaza de cette même IDF, en dépit des rodomontades de Bibi et compagnie du style « arrêtez-moi où je fais un malheur », a montré une crainte, justifiée, de s’engager dans des combats de rues contre le Hamas qui se serait soldé de la même manière qu’en 2006 face au Hezbollah. Sans aucun doute, le Hamas sort psychologiquement vainqueur de ces six jours de bombardements, y compris vis à vis du monde extérieur, comme le Hezbollah en 2006.

- Politiquement le Hamas sort renforcé de cette épreuve de force : il n’est plus isolé. Il est même reconnu désormais comme un interlocuteur politique valable, voir même le seul crédible. Les FM au pouvoir en Egypte, en Turquie et la visite de l‘émir du Qatar comme du Premier Ministre Egyptien n’ont fait que renforcer considérablement cet aspect de l’affaire. Le Hamas est passé du statut d’organisation terroriste à celui d’interlocuteur politique, le tout aux dépends de Mahmoud Abbas et du Fatah. Il est certain que le prestige du Hamas parmi les habitants de Gaza risque de se transférer sur ceux de la West Bank et que cette attaque israélienne aura eu pour effet d’assurer une réélection des membres du Hamas à Gaza et peut-être aussi dans la West Bank.

- Le temps, désormais, joue en faveur du Hamas et des Palestiniens. Et nous verrons si notre supposition à propos d’Obama et de son changement de stratégie au MO se confirme. C’est à dire jouer la carte des FM pour maintenir autant que faire se peut ce qui reste de l’influence US dans cette région du monde. Mais pour ce faire, il faudra régler la question Palestinienne selon les conditions du Hamas, en tordant sérieusement le bras d’Israël. Les conditions du Hamas sont celles-ci :

In December 2010, Haniyeh stated at a news conference in Gaza that "We accept a Palestinian state on the borders of 1967, with Jerusalem as its capital, the release of Palestinian prisoners, and the resolution of the issue of refugees," and stated that if the Palestinian electorate approves such a peace agreement with Israel his government will abide by it notwithstanding previous Hamas positions on the issue.[

En revanche, dans cette affaire, les USA n’auront retiré aucun crédit ni aucun bénéfice, en dépit de la présence de Tata Killary au Caire pour célébrer le cessez le feu. Pourtant il ne fait pas de doute que les USA ont forcé la main du gouvernement Israélien pour accepter le cessez le feu tel qu’il était rédigé, c’est à dire avec la spécification de la fin du blocus Israélien sur Gaza. Les Palestiniens, eux, font retomber tout le crédit sur Morsi tandis que les Israéliens blâment Washington pour l’échec de l’opération.

While the United States took a leading role in brokering this ceasefire, it is the Egyptians who are getting the credit for it – and the Americans who are getting flack from both sides. They’re getting it from the Israelis – with Netanyahu’s tacit complicity – who blame Washington for toppling "Pillar of Defense," and from the Palestinians, who are all too aware that the bombs falling on their heads had "Made in America" stamped all over them.
(Sources : Antiwar - Justin Raimondo - 21.11.2012)

En conclusion, il est fort possible que nous assistions à l’avenir à une radicalisation encore plus prononcée de la société Israëlienne, et surtout à une vague d’anti-américanisme assez violente. Il est plus que probable que les élections de janvier profite largement aux plus radicaux des partis Israéliens, comme le parti Beiteinu Yisrael party, du fou furieux Avigdor Lieberman, celui que l’on appelle le fasciste Israélien.

Witness the rise of Avigdor Lieberman and his Beiteinu Yisrael party, which advocates the expulsion of the Arabs and the creation of a "Greater Israel." The merger of Likud with the Lieberman gang is an ominous portent of a rising political trend that has the potential to destroy the democratic character of the Jewish state and give a green light to what can only be diagnosed as Israeli fascism.

As for the Israelis, the state of permanent warfare in which they have been living for decades has eroded the structural integrity of what used to be a liberal democratic state and is now more than halfway down the road to a very dark destination. A few more years of this, and such characters as Avigdor Lieberman will one day be considered "moderates.
(Sources : Antiwar - Justin Raimondo - 21.11.2012)

Plus la société Israélienne se radicalisera, où plutôt plus elle sera aux mains d’individus comme Lieberman, plus l’alliance avec les USA se distendra, plus elle deviendra compliquée tout en devenant de plus en plus coûteuse aux USA en terme d’influence au MO, plus la distance entre les deux pays s’accroitra.
La nouvelle politique du MO de Obama et la résolution de la question palestinienne n’améliorera pas les relations entre les deux pays.
Mais comme nous l’avions dit, la décision de Bibi d’attaquer Gaza a remis les pendules à l’heure et à forcer chacun à prendre position plus clairement.
Le problème est que les USA ne l’ont peut-être pas fait dans le sens où l’attendait Bibi.
Nous verrons si l’avenir confirme cette hypothèse où non.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

jeudi 22 novembre 2012

Gaza vu par Noam Chomski.

Le célèbre professeur Américain de linguistique et philosophe, Noam Chomski, s’est rendu à Gaza du 25 au 30 Octobre 2012.
A son retour il a écrit cet article que nous avons traduit de l’Anglais en Français.


« Une simple nuit en prison suffit pour vous donner le goût de ce que signifie de vivre sous le contrôle absolu d’une force extérieure. Et il ne suffit pas de passer plus d’une journée à Gaza pour ressentir ce que c’est que de tenter de survivre dans la plus vaste prison en plein air de la planète, où vivent 1.5 millions de personnes, dans la zone la plus densément peuplée du monde, qui sont sujets à la terreur la plus sauvage et la plus imprévisible comme aux punitions les plus arbitraires, sans aucun autre objectif que l’humiliation et la dégradation, et avec le but plus lointain de faire en sorte que les espoirs des Palestiniens d’avoir un futur décent soient anéantis et que le soutien général pour un règlement diplomatique leur accordant ces droits soient nuls.

La force de la détermination de l’establishment politique israélien à cet égard fut illustré à nouveau de manière spectaculaire depuis quelques jours lorsqu’ils ont menacés de devenir « fous » si certains des droits limités des Palestiniens étaient reconnus par l’ONU. Ce n’est pas nouveau. La menace devenir « fous » est profondément enracinée dans les années 50, du temps des gouvernements travaillistes, allant de pair avec le « complexe de Samson » : nous détruirons les murs du temple si ceux ci sont franchis. C’était une menace sans conséquence alors ; mais pas aujourd’hui.

Humilier à dessein n’est pas nouveau non plus, bien que cette tactique prenne constamment de nouvelles formes. Il y a trente ans, les leaders politiques, y compris certains réputés comme étant les plus durs des faucons, rapportèrent au Premier Ministre d’alors Menahem Begin un rapport choquant et détaillé sur la manière dont les colons traitaient régulièrement les Palestiniens de la manière la plus abjecte et dans la plus totale impunité. Le célèbre analyste politico-militaire Yoram Peri écrivit avec dégout que le rôle de l’armée n’était plus de défendre l’Etat mais de « démolir les droits de populations innocentes uniquement parce qu’ils étaient des « araboushim » qui vivaient sur des territoires que Dieu nous avait promis ».

Les Gazaris ont été particulièrement choisis pour subir un traitement particulièrement cruel. Il est presque miraculeux que des êtres humains puissent supporter une existence pareille. La manière dont ils y parviennent fût relatée il y a trente ans dans les mémoires de Raja Shehadeh (« The third way ») qui sont basées sur son travail en tant qu’avocat engagée dans la tâche sans espoir de tenter de protéger des droits basiques à l’intérieur d’un système conçu pour que cela ne puisse aboutir, et son expérience personnelle en tant que « samid » qui voit sa propre maison transformée en prison par des brutes nommés « occupants » sans pouvoir rien y faire sinon supporter.

Depuis que Shehadeh a écrit la situation est devenu bien pire encore. Les accords d’Oslo, célébrés en grande pompe en 1993, déterminèrent que Gaza et the West Bank étaient une seule et même entité territoriale. Mais les USA et Israel avaient déjà leur projet de séparer complètement les deux territoires l’un de l’autre, de manière à bloquer un accord diplomatique et à punir les « araboushim » dans les deux territoires.

La punition des Gazaris devint encore plus dure en Janvier 2006, lorsqu’ils commirent un acte impardonnable : ils votèrent de la « mauvaise manière » lors des premières élections libres du monde arabe, c’est à dire qu’ils votèrent pour le Hamas.
Faisant alors la preuve de leur attachement passionné pour la démocratie, les USA et Israël, suivis timidement par l’UE, assiégèrent immédiatement Gaza tout en l’attaquant militairement de manière intensive. Les USA se mirent instantanément à mettre en oeuvre les procédures habituelles lorsque des populations désobéissantes élisent les « mauvais gouvernements » : préparer un coup d’état pour rétablir l’ordre.

Les Gazaris commirent une faute encore plus impardonnable un an plus tard en empêchant le coup d’état ce qui conduisit à une intensification drastique de l’état de siège et des attaques militaires. Cela culmina en 2008-2009 avec l’opértion «cast lead», l’un des plus pervers et lâche exercice de puissance militaire des dernières années, alors qu’une population civile sans défense, emprisonnée sans aucun moyen pour s’échapper, fût soumise à des attaques incessantes par l’une des armées techniquement les plus avancées du monde, fournie en armement et protégée diplomatiquement par les USA. Un témoignage inoubliable de ce massacre fût donné par ces deux courageux médecins norvégiens qui travaillèrent dans l’hôpital principal de Gaza pendant ces attaques sans merci : Mads Gilbert et Eric Fosse et leur livre  « eyes in Gaza ».

Le Président nouvellement élu, Obama, fût incapable de dire un mot, à part répéter toute la chaude sympathie qu’il avait pour les enfants qui subissaient des attaques, les enfants de la ville israélienne de Sderot. Cet attaque soigneusement planifiée fût interrompue juste avant son inauguration, ce qui lui permit de dire que dorénavant il fallait regarder vers l’avenir et non vers l’arrière, excuse commune aux criminels.

Bien sûr il y eut des prétextes, il y en a toujours. Le plus utilisé, celui qu’on ressort toujours pour l’occasion, la sécurité :  dans ce cas ce furent les roquette fabriquées sur place à Gaza. Comme toujours ce prétexte manque totalement de crédibilité. En 2008 une paix fût établie entre Israël et le Hamas. Le gouvernement israélien reconnut formellement que le Hamas l’observa complètement. Le Hamas ne tira pas une seule roquette avant qu’Israël ne rompe la paix, sous la protection des élections US du 4 Novembre 2008, en envahissant Gaza sur des bases douteuses et en tuant 12 militants du Hamas. Pourtant le gouvernement israéliens fût informé par les plus hautes autorités du renseignement israéliens que la paix pouvait être renouvelée en assouplissant le blocus criminel et en cessant les attaques militaires. Mais le gouvernement de Ehud Olmert, réputé être une «colombe», choisit de rejeter cette option, préférant recourir à l’énorme avantage comparatif qu’il avait dans l’usage de la violence : opération « cast lead ». Les faits concrets sont passés en revue une fois de plus par l’analyste de politique étrangère Jerome Slater dans le numéro courant du journal de Harvard-MIT : « International Security ».

Le schéma des bombardement effectués lors de l’opération «cast lead» furent soigneusement analysés par le très informé et internationalement respecté avocat des droits de l’homme, Raji Sourani. Il souligna que les bombardements furent concentrés dans le Nord, prenant pour cible les civils sans défense dans les zones les plus peuplées, sans aucun motif militairement valable. Le but, pense t’il, fût de repousser ainsi la population intimidée vers le Sud, près la frontière égyptienne. Mais la population resta sur place en dépit de l’avalanche de terreur israélo-US.

Un autre but pourrait avoir été de les repousser au-delà de la Palestine. Au temps des premiers jours de la colonisation sioniste il était courant d’entendre que les arabes n’avaient aucune raison valable de rester en Palestine ; ils pouvaient être tout aussi bien être ailleurs, et devaient donc partir - poliment dit «transférés», suggérèrent les colombes. Ceci est surement une très grande cause d’inquiétude en Egypte, et probablement une des raisons pour lesquelles l’Egypte n’a pas rouvert sa frontière et laisser passer librement les civils et des marchandises désespérément nécessaires.

Sourani et d’autres sources très bien renseignées pensent que la discipline des Gazaris cache un baril de poudre qui pourrait exploser à n’importe quel moment, sans avertissement, comme ce fut le cas de la première intifada en 1989 après des années de répressions insupportables qui n’attirèrent nulle attention où inquiétude.

Mentionnons seulement un cas parmi d’innombrables autres : juste après le début de l’Intifada une petite fille palestinienne fut tuée par balle dans une cour d’école par un résident d’une colonie juive voisine. Il faisait partie de ces milliers de colons israéliens amenés à Gaza en violation des lois internationales, protégés par une armée omniprésente, confisquant la plupart des terres et des rares ressources en eau potable, « vivant comme des «nababs» dans 22 colonies au milieu de 1.4 millions palestiniens totalement démunis » ; c’est ainsi que le décrit le professeur israélien Avi Raz. Le meurtrier de l’enfant, Shimon Yifrah, fut arrêté puis promptement relaché sous caution car la Cour conclut que « la faute n’était pas assez grave pour justifier une détention en prison». Le juge déclara que le meurtrier n’avait pas voulu tuer l’enfant  en lui tirant dessus dans la cour de l’école, mais simplement lui faire peur, ce qui, conclut-il, « ne relevait donc pas du cas d’un criminel méritant d’être puni, empêché de récidiver et lui donner une leçon en l’emprisonnant». Yifrah fut condamné à 7 mois de prison avec sursis, tandis que les colons réunis dans le tribunal se mirent à danser et à chanter. Ailleurs le silence habituel régna. Car après tout, ce n’est que la routine.

Ainsi fut fait. Yifrah fût libéré, l’armée israélienne rapporta qu’une patrouille de l’armée fit feu dans la cour d’une école pour garçon de 6 à 9 ans d’un camp de réfugiés de la West bank, en blessa cinq, sous le prétexte de simplement « to shock them ». Il n’y eut aucune inculpation et l'événement, une fois de plus, n’attira aucune attention. Cela faisait juste partie du programme « illiteracy as punishment », ainsi que le rapporta la presse israélienne, programme qui inclut la fermeture des écoles, l’utilisation de gaz lacrymogène, le tabassage des étudiants avec les crosses de fusil, et la prévention de l’aide médicale aux victimes qui en auraient besoin. En dehors des écoles, un règne de la brutalité encore pire, devenant encore plus sauvage sous l’Intifada, d’après les ordres du Ministre de la Défense Yitzhak Rabin, une autre colombe si admirée.

Mon impression initiale, à l’issue d’une visite de plusieurs jours, fut de la stupéfaction, non seulement par leur capacité à continuer à vivre, mais aussi par la vitalité et l‘énergie dont font preuve les jeunes gens, particulièrement dans les universités, où j’ai passé la plupart de mon temps participant à une conférence internationale. Mais là aussi on pouvait sentir à certains signes que la pression pourrait devenir trop forte pour être supportée. De nombreux rapports indiquent que les jeunes hommes sont rongé par la frustration, sachant que sous l’occupation Israélo-US le futur ne peut rien leur apporter de bon. Il y a une limite à ce que des animaux prisonniers peuvent endurer, et il pourrait bien y avoir un jour une explosion, sous des formes pas très belles - offrant ainsi aux Israéliens et leurs thuriféraires occidentaux une opportunité en or pour condamner ces gens qui sont culturellement arriérés, ainsi que l’a expliqué si finement Mitt Romney.

Gaza a l’apparence typique d’une société du tiers monde, avec des poches de richesses entourées de la plus ignoble pauvreté. Mais il ne s’agit pas de « sous développement ». Il s’agit plutôt de « de-développement », fait de manière systématique, selon les termes de Sarah Roy, la meilleure spécialiste universitaire sur Gaza. La bande de Gaza aurait pu devenir une région prospère de la Méditerranée, dotée d’une riche agriculture et d’une industrie de pêche florissante, de merveilleuse s plages et, comme cela fût découvert il y a une dizaine d’années, d’importantes réserves de gaz situées dans ses eaux territoriales.

Coïncidence où non, c’est à ce moment là qu’Israël renforça son blocus naval et rejeta les navires de pêche palestiniens à moins de 3 miles du rivage.

Ces perspectives favorables furent enterrées en 1948 lorsque la bande de Gaza dût faire face à un torrent de réfugiés palestiniens terrorisés fuyant om ayant été expulsés de ces territoires qui devinrent ce qui est aujourd’hui Israël, dans certains cas plusieurs mois après le cessez le feu officiel.

En vérité certains furent même expulsés 4 ans après, ainsi que le rapporta Ha’aretz (25.12.2008), dans une étude très bien faite par Beni Tziper sur l’histoire de la ville israélienne de Ashkelon depuis les Cananéens. En 1953, explique t’il, il y eut un « froid calcul sur la nécessité de nettoyer la région de toute présence arabe ». Son nom originel, Majdal, avait déjà été judaisé en ce qui est aujourd’hui Ashkelon.

Cela se passa en 1953, alors qu’il n’y avait aucune nécessité militaire pour faire cela. Tziper lui-même est né en 1953, et quand il marche dans ce qui reste de l’ancien quartier arabe de la ville, il se fait la réfléxion : « C’est très difficile pour mi, vraiment très difficile de penser que tandis que mes parents fêtaient ma naissance, des gens étaient chargés dans des camions et expulsés de leurs maisons. »

Les conquêtes d’Israël en 1967 infligèrent d’autres destructions. Puis vinrent les terribles crimes déjà évoqués, qui se poursuivent jusqu’à aujourd’hui.

Les signes sont faciles à voir, même au cours d’une brève visite. Assis dans un hôtel au bord du rivage, on peut entendre les tirs de mitrailleuses des canonnières israéliennes tirant sur les bateaux de pêche palestiniens pour les chasser des eaux territoriales de Gaza vers le rivage, ce qui les force à pêcher dans des eaux fortement polluées à cause du refus des Israélo-US de laisser les Gazaris reconstruire les centrales électriques et les stations d’épuration qu’ils détruisirent.

Les accords d’Oslo avaient prévus deux usines de désalinisation, une nécessité absolue dans cette régions aride. L’une d’entre elle fût construite : en Israël. La seconde est à Khan Yunis, dans le Sud de Gaza. L’ingénieur chargé d’obtenir de l’eau potable pour la population expliqua que la station fût conçu de telle manière qu’elle ne peut pas utiliser de l’eau de mer, mais simplement utiliser de l’eau située dans le sous-sol, un procédé moins cher mais qui épuise la déjà faible réserve aquifère existante, ce qui garanti de graves problèmes dans un futur proche. Même avec cette station, l’eau est séverement rationnée. The United Nation Relief and Works Agency qui ne s’occupe que des réfugiés à Gaza, a récemment fait produit un rapport avertissant que l’épuisement de la nappe phréatique serait bientôt irréversible, et que sans action immédiate, Gaza serait inhabitable dés 2020.

Israël permet à du béton d’entrer à Gaza pour les projets de l’UNRWA, mais n’autorise pas les Gazaris à participer aux énormes travaux de reconstruction nécessaires à Gaza. Le matériel reste donc inutilisé puisque Israël ne permet pas aux pièces de rechange nécessaire aux réparations d’entrer. Tout cela fait partie du programme général décrit par Dov Weisglass, conseiller du premier ministre Ehud Olmert, après que les Palestiniens désobéirent aux ordres lors des élections de 2006 :
« L’idée, dit-il, est de mettre les Palestiniens à la diète, mais pas de les affamer où de les faire mourir». Cela ferait mauvais effet.

Ce plan est scrupuleusement appliqué. Sara Roy en produit de multiples preuves dans  ses études sur la question. Récemment, après plusieurs années d’efforts, l’organisation pour les droits de l’homme Gisha, parvint à obtenir un ordre de la cour de justice pour que le gouvernement dévoile ses archives concernant ses plans pour infliger cette diète, et la manière dont ils sont appliqués. Le journaliste vivant en Israel Jonathan Cook les résume ainsi :

« Les officiels du Ministère de la santé effectuèrent les calculs pour savoir quel était le minimum de calories nécessaires aux 1.5 millions de Gazaris pour éviter une sous alimentation générale. Ces resultats furent alors traduits en camions de nourriture qu’Israël est supposé autoriser à entrer dans Gaza chaque jour... Une moyenne de 67 camions seulement par jour entrèrent à Gaza tous, en fait beaucoup moins que la moitié du minimum nécessaire. Ces chiffres sont à comparer avec les 400 camions qui entraient chaque jour avant le blocus ».

Et même ces estimations de 67 camions paraissent trop généreuses, selon un rapport officiel des Nations Unies.

Le résultat de cette diète, selon le spécialiste du Moyen-Orient Juan Cole, c’est que «10 % des enfants de moins de 5 ans à Gaza ont vu leur croissance empêché par la malnutrition... De plus l’anémie st très répandue, affectant les 2/3 des enfants, 58 % des écoliers et 1/3 des femmes enceintes». Les USA et Israël veulent s’assurer que seule la stricte survie est possible à Gaza.

«Ce dont il faut se souvenir», observe Raji Sourani, «c’est que l’occupation et le blocus sont des atteintes permanentes à la dignité des habitants de Gaza en particulier et des Palestiniens en général. Cette conclusion est confirmée par de nombreuses sources. Dans l’un des meilleurs journaux médical du monde, The Lancret, un médecin de Stanford en visite à Gaza, horrifié par ce dont il fut le témoin, décrivit Gaza comme « une sorte de laboratoire pour observer l’absence de dignité», ce qui a des effets dévastateurs sur le bien-être physique, mental et social. «la surveillance permanente venant du ciel, punition collective par le blocus et l’isolation, l’intrusion dans les maisons et à travers les moyens de communication, les restrictions imposées à ceux qui veulent voyager, se marier où travailler, tout cela rend très difficile l’exercice d’une existence digne à Gaza.» Les Araboushin doivent apprendre à ne pas relever la tête.

Il y eut des espoirs que le nouveau gouvernement Egyptien de Morsi, moins en cheville avec le gouvernement israélien que le régime soutenu par l’Occident de Moubarak, puisse rouvrir la frontière à Rafah, le seul accès vers l'extérieur qui ne soit pas sujet au contrôle direct israéliens pour les Gazaris emprisonnés. Il y eut de timides ouvertures mais bien peu. La journaliste Laila El Haddad a écrit que la réouverture sous Morsi « était simplement un retour au statu quo des années passées : seuls les Gazaris possédant une carte d’identité approuvée par les Israéliens peuvent traverser la frontière», excluant ainsi un très grand nombre de Palestiniens, y compris dans la famille El Haddad, où seule une femme mariée possède une carte.

De plus, ajoute t’elle, «le check point de Rafah ne mène pas à la West Bank et n’autorise pas non plus le transit de marchandises qui ne peuvent entrer à Gaza que par les passages contrôlés par les Israéliens qui interdisent l’entrée des matériaux de construction et les exportations ». Le point de passage de Rafah ne change pas le fait que «Gaza reste sujet à un siège aérien et maritime extrêmement strict et reste interdit aux échanges culturels, économiques et académiques avec les autres Territoires Palestiniens (West Bank), en violation des obligations Israélo-US garanties par les accords d’Oslo.

Les effets de tout cela en tristement visibles. A l’hôpital Khan Yunis, le directeur, qui est aussi le chef du département de chirurgie, explique avec colère et énergie que manquent même les médicaments destinés à soulager les patients de leurs douleurs, tout comme les équipements de chirurgie les plus simples, laissant ainsi les médecins sans aide et les malades dans la douleur. Les multiples histoires personnelles rendent bien concret l’écoeurement général que l’on ressent face à l'obscénité de cette occupation terrible. Un exemple est le témoignage de cette jeune femme,  qui était déséspérée par la mort de son père à l’âge de 60 ans après six mois de lutte contre un cancer, lui qui aurait été fier qu’elle soit devenue la première femme du camp de réfugiés à avoir obtenu un diplôme d’étude supérieure. Les occupants israéliens lui refusèrent la permission d’aller se faire soigner dans un hôpital israélien. « J’ai dû stopper mes études, mon travail et ma vie pour aller m’asseoir près de son lit. Nous étions tous assis là, y compris mon frère le médecin et ma soeur la pharmacienne, tous sans pouvoir rien faire et sans aucun espoir, à le regarder souffrir. Il mourut durant le blocus inhumain de Gaza à l’été 2006 au cours duquel il n’y avait presque aucun accès à une aide médicale. Je crois que se sentir aussi impuissant et sans aucun espoir est le sentiment le plus terrible qu’un être humain puisse connaitre. Cela tue l’esprit et brise le coeur. Vous pouvez combattre l’occupation mais vous ne pouvez pas lutter contre ce sentiment d’impuissance. Vous ne pouvez même pas l’effacer ».

Ecoeuré par l’obscénité, rongé par la culpabilité : il est en notre pouvoir de faire cesser ces souffrances et permettre ainsi aux Palestiniens de profiter de cette existence de paix et de dignité qu’ils méritent ».

mercredi 21 novembre 2012

Marc Faber : Aujourd'hui l'heure de payer est arrivée.




Quelques passages de son interview traduits par nos soins.

- Je ne pense pas que le marché va baisser à cause de la Grèce, du fiscal cliff où quoi que ce soit d'autre ; de toute manière il n'y aura pas de fiscal cliff. Ils feront un patchwork d'augmentations d'impôts étalées sur 5 ans avec une réduction de dépenses publiques sur 100 ans et tout le monde sera enchanté.
Non, le marché va baisser d'une part parce-que les profits des entreprises vont commencer à se réduire et décevront les attentes, et d'autre part parce que l'économie mondiale va stagner l'année prochaine, voire même se contracter. C'est pour cette raison, selon moi, que le marché va baisser d'au moins 20 % par rapport à son plus haut de Septembre ; à partir des 1477 sur le S&P par exemple.

- Nous avons tous vécu au-dessus de nos moyens de 1980 à 2007 et aujourd'hui nous allons devoir le payer.

- Le système financier mondial devra être remis à 0. Mais cela ne se fera pas à travers les banques centrales ; cela se produira par une implosion des marchés. Cela vient et çà va être très violent. Nous pourrons nous estimer heureux si nous nous en sortons en ayant réussi à conserver 50 % de la valeur des biens de ce que nous avons aujourd'hui.

- La question est de savoir si nous acceptons de souffrir un peu aujourd'hui où si nous préférons subir un effondrement général de la société d'ici 5 à 10 ans. Mais un régime "démocratique" préférera repousser l'échéance toujours plus loin, ce qui ne fera que rendre les problèmes toujours plus insolubles.

- Je pense que la région d'Asie du Sud Est, Vietnam, Cambodge, Laos, Birmanie, Thaïlande, s'en sortira bien à condition que sa stabilité politique soit préservée. Mais cela reste une question ouverte.

Olivier Delamarche : le QE aussi est illimité !

Olivier Delamarche : Einstein a dit "Il n'y a que l'univers et la bêtise humaine qui soient illimités". Eh bien, non, il y a aussi le QE qui est illimité."



mardi 20 novembre 2012

Syrie : le CFOR a t'il déjà vécu ?

Chers lecteurs, nous avons l’honneur de vous informer que ... tout va bien !

En Syrie.

Où plutôt, au nom de la Syrie mais hors de Syrie ; par exemple à Istambul, à Paris où à Londres, voir au Caire, où résident les représentants « légitimes » de l’opposition syrienne fabriquée à grand peine et de toute pièce à Doha la semaine dernière par les USA, les Qataris et compagnie.
Tout va bien, donc, car ce que nous qualifions ici de « machin » est déjà en train de partir en ... quenouille ; nous tenons à rester très polis.

En effet, le « machin » subventionné par les Occidentaux et leurs alliés démokrates qataris et compagnie, ce « machin », donc, était censé représenter l’opposition unie des syriens en exil contre le Président Bachar El Assad. Il faut dire que cela a eu le mérite de tenir très difficilement la route pendant une semaine, et encore. Mais cette fois le « machin » est définitivement tombé dans le fossé.

Bien entendu le « machin » mort-né fut immédiatement reconnu en avant première par l’illustre gouvernement français, si perspicace et dénué de toute idéologie pouvant l’aveugler définitivement ; les USA eux-mêmes, moins fous que d’habitude, se sont bien gardés de reconnaitre qui que ce soit, Tata Kyllary soi-même l’ayant bouclé soigneusement.

Ce n’est pas nous qui allons le leur reprocher.

Car hier, 14 groupes terroristes, dits « rebelles » par nos gouvernants bien-aimés, ont déclaré rejeter l’autorité du « machin » et ont précisé qu’ils voulaient établir un état islamique en Syrie, comme nous vous l’avions déjà dit.

Voilà, ci-dessous, la vidéo dans laquelle ces aimables démokrates, amis intimes du Ministre des Affaires Étrangères de la France et de notre Président Normalo 1er, ont fait leur déclaration d’intention.





Au cas où vous ne comprendriez pas leur dialecte, en voici la traduction en Anglais.

"We, the fighting squads of Aleppo city and province, unanimously reject the conspiratorial project called the National Coalition and announce our consensus to establish an Islamic state" in Syria, a spokesman announced in the video.
"We reject any external coalitions or councils imposed on us at home from any party whatsoever,"
(Sources : Middle East Online - 19.11.2012 )

A la suite de quoi un des barbus prend un Coran en éructant que « ceci » devrait tenir lieu de Constitution. Ce qui signifie l’établissement de la « sharia » à la sauce wahabbite en lieu et place d’un pays multiconfessionnel et laïc que nos dignes représentants « élus » font tout ce qu’ils peuvent pour abattre.

Étant donné que les groupes de terroristes islamiques représentent très certainement bien plus de la majorité des terroristes et autres « rebelles » en Syrie, on peut se demander légitimement à qui le très moral gouvernement français va bien pouvoir envoyer les armes qu’il meurt d’envie de livrer si ce n’est à ces « combattants de la liberté wahabbite » que M. Fabius semble tant apprécier qu’il ne leur souhaite même pas de mourir ?

Car s’il existe bien d’autre opposants armés, ceux de l’ASL dont il reste à prouver qu’ils ne soient pas aussi néfastes que les précédents puisqu’ils sont sous la coupe des Frères Musulmans, on ne peut pas dire qu’ils se soient illustrés sur le terrain par leurs qualités combattantes. La vérité est que les vrais combattants en Syrie sont les islamistes et Al Qaéda. Il faut dire qu’ils ont de la pratique et de l’entrainement depuis l’afghanistan en passant par l’Irak et la Libye, le tout payé par nos alliés démokrates qataris et saoudiens, quand ce n’est pas par nous.

L’autre bonne nouvelle pour la prospérité de l’union de l’opposition syrienne, c’est l’intensification des combats entre les groupes du FSA et les milices kurdes qui défendent leurs villes pour empêcher le FSA de s’emparer de villes de l’Est de la Syrie que les Kurdes considèrent comme les leurs et dans lesquelles ils ne veulent pas de la sharia. Inutile de préciser que cela constitue une excellente nouvelle pour l’armée syrienne.

On Monday, gunfire clattered in the mixed Arab and Kurdish frontier town of Ras al-Ain, which was overrun by the mainly Sunni Muslim Arab opposition on Nov. 8 and bombed by Assad's forces in the days that followed.

Fleeing residents said the fighting was between insurgents of the Free Syrian Army (FSA) and Kurds affiliated with the Democratic Union Party (PYD), a Syrian Kurdish party with links to Kurdish separatist militants in Turkey.
(Sources : Today’s Zaman - 20.11.2012)

The economically vital Hasaka Province of Syria is seeing major clashes today, as the rebel-held town of Ras al-Ayn was the site of battles between the rebel Free Syrian Army (FSA) and the Democratic Union Party (PYD), a Kurdish group with PKK ties.

Rebels have sought to expand their holdings in Hasaka, which is both lightly defended by the Syrian military and mostly cut off from supply lines. The province is a major oil producing region in Syria.

The rebels have repeatedly run afoul of PKK fighters and their affiliates in recent weeks, with the FSA’s brand of Sunni Arab nationalism running afoul of the separatist group’s home to carve out an independent Kurdistan in the region. Only yesterday FSA officials were expressing hope that the Kurds would simply withdraw their forces and cede the towns to them, instead they may be bringing the Kurdish factions into the war against them.
(Sources : Antiwar - Jason Ditz - 19.12.2012)

Pendant ce temps là, à Téhéran, se réunissaient sur l’initiative de l’Iran des représentants du gouvernement syrien et de l’opposition, celle là constituée non pas d’exilés mais de syriens vivant en Syrie et n’ayant pas rejeté tout dialogue avec le gouvernement par principe. A cette rencontre de deux jours participaient environ 200 délégués de Russie, Iran, Egypte, Chine, Irak, Turquie et Jordanie.
Curieusement nous n’avons pas beaucoup entendu parler de cette conférence dans nos médias de désinformation.

The participants condemned foreign meddling in Syria’s internal affairs as well as the Doha Conference attended by Syria’s opponents and armed groups in the Qatari capital in early November.

“During the two-day meeting all parties agreed that armed conflict will not resolve the crisis in Syria. They condemned those who send arms to Syria and backed dialogue and political inclusion. I think this is a positive development,” said former Iraqi Prime Minister Ibrahim Ja'afari.

In a message to the meeting in Tehran, the UN Secretary-General Ban Ki-moon said Iran’s initiative has opened opportunities to find a peaceful solution to the Syrian crisis and called on all nations to actively support efforts to stop what he warned could soon turn into a long-term civil war in the Arab state.
(Sources : 20.11.2012 - Press TV)

Voilà, chers lecteurs, comment se porte le « machin » fabriqué la semaine dernière à Doha et reconnu quasiment instantanément par notre gouvernement si clairvoyant.

Selon toute apparence il a déjà vécu...

Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Immobilier : chute libre des ventes, mais tout va bien quand même !

Oui, chers lecteurs, de quoi vous étonnez-vous ?
Nous sommes surpris de votre surprise...

TOUT VA BIEN.

Qu’on se le dise, qu’on se le répète sur tous les tons, qu’on en rêve : TOUT VA BIEN.

C’est notre illustre Président Normalo 1er qui l’a dit, bien qu’il semble qu’il ait été légèrement moins sûr que tout allait si bien lors de son discours historique (pendant le temps du dit discours uniquement) de la semaine dernière.
D’ailleurs, comme vous le savez, les problèmes zéconomiques n’arrivent qu’aux autres. Eh oui, cela n’arrive qu’à tous ces zétrangers qui ont voulu faire les malins avec leur spéculation immobilière : nous avons nommé les Espagnols, les Américains (ah ceux là !), les Anglais et autres Irlandais, sans parler des Chinois (mais non tout va bien en Chine, puisque nos zéconomistes bien-aimés nous le disent à l’envi ! Eh bien nous, à la Chronique de Cochon sur Terre, nous vous répétons que cela va mal et que la Chine connait une bulle immobilière COLOSSALE. Souvenez-vous en svp.)

En tout ce n’était pas à nous que cela arriverait, hein !

Voici quelques piqures de rappel datant de Novembre 2012 à propos de l’immobilier à Paris et en Ile de France.

Que constatons-nous ?

1) Très forte baisse des ventes immobilières à Paris et en Ile de France,

Entre Juin et Aout 2012 il s’est vendu 35.000 logements à Paris et en Ile de France.
Ce qui représente une baisse de ... - 19 % par rapport à la période Juin - Aout 2011, après une baisse de - 22 % au second trimestre 2012 par rapport à la même période en 2011. Cela représente une baisse de - 35 % par apport à la moyenne des seconds trimestres s’étalant de 1997 à 2007.
En Septembre il semblerait que ce soit encore pire : on constaterait une baisse d’environ - 30 % à - 40 % des ventes de logements anciens à Paris et en Ile de France.

Les prix n’ont pas encore baissé significativement mais ils stagnent puisqu’il apparait que les vendeurs s’accrochent encore à leurs « anciens » prix tandis que de nombreux acheteurs ont disparu. Ceux qui restent n’entendent pas acheter aux prix actuels. Il y aura donc ajustement et ce ne sont pas les vendeurs qui gagneront à ce jeu là. Il semblerait d’ailleurs qu’on ait déjà enregistré une baisse des prix de 0.5 % à Paris pour Septembre 2012.

La longue et douloureuse chute des prix du marché immobilier parisien ne fait que commencer mais elle risque de s’accélérer soudainement dés que les vendeurs seront forcés de vendre pour X raisons et qu’ils baisseront tous en même temps leurs prix.
Comme à chaque fois.

2) mise en chantier de logements neufs en chute libre,

66.932 : c’est le nombre de mise en chantier de logements neufs pour le troisième trimestre 2012. C’est le niveau le plus bas depuis ... 1998 !
Sur les 9 premiers mois de l’année 2012, on constate une baisse de 14.7 % par rapport à la même période de 2011.

Pour en revenir à nos prix immobiliers à Paris, les prévisions de nombreux professionnels sont franchement maussades, certains diront pessimistes (toujours les mêmes !) et nous, à la Chronique de Cochon sur Terre, nous les trouvons simplement réalistes (évidemment !), pour les raisons que nous exposeront un peu plus bas.
Plusieurs rapports issus de sociétés privées, de banques et autres, non liés aux notaires où à l’Etat, voient les prix de l’immobilier chuter en France entre 25 % et 40 %, dont 35 % à Paris dans les 5 à 10 ans à venir et au moins 10 %, toujours à Paris, dans les 18 prochains mois.
Cela nous apparait tout à fait justifié (les 40 % bien sûr).

D’ailleurs, le mois dernier, l’agence de notation S&P a dégradé certaines banques françaises (BNP-Paribas, Cofidis et Solfea) et en a placé d’autres sous perspective négative (Société générale, Allianz Banque, BPCE, Crédit agricole, le Crédit foncier et communal d'Alsace-Lorraine, le Crédit mutuel, Exane, La Banque postale et Socram Banque) , celles précisément qui sont les plus exposées au marché immobilier français, en raison du peu de prise en compte dans leurs bilans des risques importants de baisse du marché immobilier en France.

3) malgré des taux d’emprunts qui sont au plus bas.

Pourtant les emprunteurs sont de plus en plus rares en dépit d’un taux moyen de 3.37 % sur 17 ans (207 mois pour être précis).
Sur les neuf premiers mois de l’année 2012, la demande de crédit immobilier a chuté de 30.5 % tandis qu’elle baissé de ... 45.8 % en Octobre 2012, en comparant avec les mêmes périodes de 2011.


Pourquoi penser que les prix sont trop élevés ?
Par rapport à quoi, à qui et à où ?

Tout simplement par rapport aux revenus disponibles des ménages. L’on ne peut comprendre l’évolution des prix de l’immobilier sur le long terme de tel où tel endroit qu’en tenant compte des revenus disponibles de ceux qui habitent sur place. Si ces revenus disponibles baissent, que ce soient par l’inflation, les impôts qui augmentent etc, les prix de l’immobilier s’en ressentiront forcément à la baisse ; que les revenus montent, et ce sera l’inverse. Mais généralement, sur la longue durée, les prix sont cantonnés dans un canal, pour reprendre un terme boursier. Parfois, les prix s’emballent fortement et sortent du canal de long terme pour caracoler quelques temps avant de s’effondrer. Nous avons alors affaire à une bulle car lorsque les revenus disponibles des ménages ne suivent plus, la décorrélation entre les prix et les revenus devient trop importante et les prix ne peuvent plus se soutenir dans le vide ; c’est à dire sans acheteurs. C’est à ce moment là que la bulle éclate.

C’est là où nous en sommes aujourd’hui.

Jacques Friggit est l’inventeur de cette corrélation revenus disponibles des ménages / prix immobiliers ; c’est à lui que nous devons le fameux « tunnel de Friggit » dont nous venons de parler, c’est à dire ce canal dans lequel on peut observer la corrélation des revenus disponibles des ménages et des prix de l’immobilier.

Nous vous avons reproduit ci-dessous les derniers graphiques illustrant la situation actualisée en Septembre 2012.

Vous pouvez trouver tous les graphes de Jacques Friggit ici.


1. Prix des logements et montants des ventes de logements.



Comme vous pouvez le voir ici l’indice des prix de logement anciens rapportés aux revenus disponibles (courbe noire) est toujours très largement en apesanteur par rapport à la moyenne longue qui se situe entre les deux lignes en pointillées. Parallèlement vous pouvez observer que le volume des ventes est en train de s’effondrer. C’est désormais au tour de la courbe noire de devoir rentrer dans le canal : mais la bulle devra d’abord exploser, ce qu’elle est en train de faire, selon toutes les apparences. Et cela durera... longtemps.


2. Indicateur de pouvoir d’achat immobilier des ménages




Sur ce graphique nous pouvons observer le pouvoir d’achat immobilier des ménages en France depuis 1965. C’est à dire les revenus disponibles. Après un pic au milieu des années 70 nous observons que la chute de ce pouvoir d’achat immobilier a débuté à la fin des années 2000, précisément au moment où les prix de l’immobilier commençaient leur folle hausse, mais également au moment où le pouvoir d’achat réel des ménages entamait une baisse qui n’a pas cessé depuis lors (et qui n’est pas prêt de s’arrêter).
Dans de nombreux pays occidentaux, notamment aux USA (ce qui n’est pas notre cas où en tout cas pas dans ces proportions), le recours à la dette, aux crédits à la consommation et la bulle immobilière crée par les taux bas, tout cela a masqué un temps cette chute du pouvoir d’achat réel des ménages. Aujourd’hui, alors que la bulle immobilière a éclaté, l’ampleur du désastre est révélée au grand jour.
Ce graphique le montre parfaitement.




3. Prix des logements et loyers.







Vous pouvez constater la décorrélation en 1991 entre les prix parisiens et les prix de la province. La bulle parisienne a duré une dizaine d’année environ et a éclaté sans que les prix de l’immobilier en province ne soient touchés, ni à la hausse, ni à la baisse.
Ce qu’il y a de remarquable c’est que les prix de l’immobilier parisien sont rentrés dans le tunnel de Friggit, c’est à dire qu’ils sont retournés à leurs prix moyens de long terme. Mais c’était sans compter la bulle crée de toute pièce par la FED et les banques centrales après l’éclatement de la bulle Internet. Leur politique des taux bas a provoqué une autre bulle, beaucoup plus grave par sa taille, dont l’éclatement est en cours et dont les conséquences seront bien plus destructrices que celle de la fin des années 90 en raison des dettes gigantesques qui furent amassées pendant cette période de folie.

Pour résumer, nous sommes au bord d'une longue chute des prix de l’immobilier en France, et plus particulièrement à Paris et en Ile de France (- 10 % dans les 18 mis à venir et entre 30 et 40 % sur dix ans pour Paris ?).

Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.