Comme nous l’avions prévu dans notre post «Nous serons tous des Egyptiens» l’Egypte est en train de s’enfoncer dans le chaos. Combien de temps cela prendra t’il, nous n’en savons rien, mais si la faim commence à tenailler les estomacs, nous prédisons que cela ne tardera et que nous pourrions nous laisser surprendre.
La raison n’est pas due à une question politique, contrairement à ce que nos médias de désinformation ont prétendu tant et plus, mais plutôt à cause de problèmes économiques, eux-mêmes dus à une explosion démographiques hors de contrôle. Oui, oui, nous le savons, nous sommes atrocement incorrect à la fois politiquement, moralement et philosophiquement et bla bla bla... Cela fait beaucoup mais nous assumerons ce fardeau.
En revanche, bien que démographique à la base avec des conséquences économiques, la situation égyptienne ne s’est pas arrangée, loin de là, avec la crise politique qui secoue le pays depuis deux ans et qui, nous le parions, ne sera pas résolue. Où plutôt ne pourra pas être résolue sur le long terme. Qu’elle le soit sur le très court terme en raison d’un prêt financier de tel où tel sauveur temporaire, soit ; que ce soit l’Iran qui ouvre une ligne de crédit à l’Egypte, le Qatar où le FMI, peu importe. Cela sera toujours insuffisant pour résoudre la crise dans laquelle s’enfonce le pays.
Comme pour confirmer nos propos, le gouvernement égyptien a annoncé ces derniers jours un rationnement du pain dans tout le pays. Et ne croyons pas que ce sera une mesure temporaire car l’Egypte risque de connaitre désormais une situation de pénurie alimentaire chronique et il est à
craindre que la malnutrition n’y devienne endémique.
Egypt's Islamist government has nothing to offer its people but hunger - not belt-tightening, but malnutrition. The country's Minister of Supply, Bassem Auda, told a press conference February 10 that the bread subsidy would be cut to three pita loaves per capita (perhaps 400 calories), the Egypt Daily News reported. Half of the $3 billion annual bread subsidy is wasted on the black market, Auda said. The trouble is that millions of Egyptians subsist on the half that isn't wasted. The newspaper interviewed some ordinary Egyptians after Auda's announcement:
"Three loaves per person is not enough," a middle-aged woman who preferred to remain anonymous said. "I can be content with three loaves; I have diabetes, yet my children each eat at least five loaves per day." Managing a family which consists of seven members, the woman said she pays 150 piastres [22 US cents] per day, the worth of 30 loaves of bread. "A co-worker in the hospital I work in eats around 10 loaves per day," the woman said.
"Three loaves of bread would've been enough back in the day when the loaf was large and well-baked," said Ahmed Al-Gazzar, a middle-aged street vendor. "Now what they sell us isn't bread; it's more like biscuits. I eat over six loaves per day and remain hungry." Al-Gazzar said that his two children eat around eight loaves of bread per day. "The stomach is never thankful," Al-Gazzar said, citing a popular expression. "If they determine bread rations, people will go mad! They want to share even our food? Are we animals so that they determine our food rations?"
La situation y est relativement simple mais catastrophique. Le pays doit importer plus de 50 % de ses besoins alimentaires pour parvenir à nourrir sa population. Jusqu’en 2008, le gouvernement parvenait à payer ces importations alimentaires avec les surplus de ses revenus pétroliers. En 2008 les prix des céréales ont atteint des sommets tandis que dans le même temps l’Egypte voyait fondre ses exportations de pétrole, c’est à dire les fonds qui lui permettait précisément d’acheter les céréales désormais hors de prix. De là ce que l’on a appelé le « Printemps Arabe », auquel on a immédiatement collé une étiquette politique alors que ses causes étaient purement économique au départ. Tout comme en Tunisie d’ailleurs.
Le rationnement du pain n’est qu’un prélude à une pénurie générale et à une situation politique qui va se détériorer au fur et à mesure que les problèmes économiques s’exacerberont, ce qui est en train de se produire : de moins en moins de revenus, des prix alimentaires de plus en plus chers et hors d’atteinte pour une population de 80 millions d’habitants dans un pays surpeuplé et sous payé, des pays étrangers qui ont eux-mêmes des difficultés budgétaires et qui refuseront de plus en plus de divertir de l’argent de leur propre budget etc...
La situation est proprement inextricable.
Par dessus le marché la fracture de la société égyptienne s’intensifie sous le poids des problèmes économiques déjà cités. Il n’est pas sûr que les Frères Musulmans tiennent très longtemps sous la pression des oppositions ouvertes (les partis laïcs), où plus sournoises mais pas moins intenses (les Salafistes financés par les Saoudiens qui attendent leur heure). Si les FM sont éjectés, et si l’armée ne parvient pas à contrôler le pays, ce sera alors la guerre civile de type libanais avec la famine en plus. Et ce ne sont pas les armes qui manqueront, grâce à nos brillants succès en Libye qui ont «libérés» les armes des arsenaux de Khadafi et qui ont pris le chemin du Mali, de la Syrie et de l’Egypte, dont les frontières avec la Libye sont plutôt poreuses. C’est un pléonasme.
Pour conclure, tout est en place pour une explosion à côté de laquelle la Syrie où la Libye apparaitront comme des jeux de poupées dans un jardin d’enfant pour bobos du quartier latin fanatiques de coolitude et de branchitude. Ce ne sera ni l’un ni l’autre. Cela risque fort d’être atroce, sanguinaire et tellement anarchique que personne ne voudra ni ne pourra s’en mêler pour remettre de l’ordre. Type Somalie. Nous nous contenterons de sécuriser le canal de Suez sans s’aventurer ailleurs.
A part cela le Printemps Arabe fût une grande réussite et nos grands alliés Qataris et Saoudiens nous ont beaucoup aidés pour que cela le devienne.
Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.
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