samedi 9 février 2013

Le Pakistan s'engage dans la construction du pipeline avec l'Iran.

Le Pakistan a finalement donné son accord pour la construction du tronçon en territoire pakistanais du pipeline qui lui permettra d'importer d'Iran plus de 21 millions de mètres cubes de gaz iranien en provenance du champs gazier géant de South Pars. Le tronçon iranien de 600 miles de long est déjà prêt. Il ne manquait que le tronçon pakistanais.

Le premier ministre pakistanais Raja Pervaiz Ashraf a déclaré mercredi dernier ce projet de USD : 1.5 milliards comme relevant de la "sécurité nationale" et qu'il "devait être achevé aussitôt que possible".

Pour les USA, qui ont beaucoup fait pour éviter que ce projet ne se réalise, c'est un nouvel affront et un échec dans leurs tentatives d'étrangler l'Iran économiquement. Les pays de la région se montrent de moins en moins sensibles aux arguments de Washington au fur et à mesure que leur puissance déclinante se révèle au grand jour. Les intérêts nationaux passent désormais au premier plan, avant ceux des USA, ce qui pourrait sembler naturel mais qui ne fût pas si évident au cours des décennies écoulées.

Pour le Pakistan, c'est une nouvelle preuve d'indépendance vis à vis des USA mais cela pourrait refroidir ses relations avec les USA dont les sénateurs républicains sont très remontés contre Islamabad, estimant que le Pakistan accepte l'argent que les USA lui verse chaque année (environ USD 2 milliards) sans renvoyer l’ascenseur. Gageons que cette signature de contrat avec l'Iran compliquera beaucoup l'octroi des USD 2 milliards d'aides prévue pour 2013. Apparemment les Pakistanais s'en moquent. Il est vrai que les USA ont plus besoin du Pakistan que l'inverse et, apparemment, les Pakistanais le savent bien.

Pour l'Iran, c'est une victoire importante car cela pourrait permettre à ce dernier pays de compléter ce pipeline vers l'Inde, comme c'était le projet depuis l'origine (IPI : Iran-Pakistan-Inde). Et, à partir de l'Inde, cela permettrait de déborder en Asie du Sud Est et de s'ouvrir ainsi un fructueux marché. Là encore, cela réduit de beaucoup les déclarations triomphalistes des médias occidentaux à propos du succès des "sanctions", illégales au regard du droit international, contre l'Iran.

Le pipeline Iran-Pakistan devrait fonctionner fin 2014.

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