mercredi 19 juin 2013

Syrie : le général Dempsey contre une intervention.

Mercredi dernier s’est tenu à la Maison Blanche une réunion entre apparatchiks du gouvernement US à propos, notamment, de la situation en Syrie (article bloomberg).
Il semblerait que Kerry, le Secrétaire d’Etat que toute la presstitute considère comme une « colombe » et bla bla bla, ait fortement réclamé une intervention de l’aviation US afin que cette dernière bombarde les aéroports syriens pour de détruire les forces aériennes du gouvernement.

Le général Dempsey, le Chef d’Etat Major de l’armée US, a alors mis les points sur les I en précisant à nouveau la position du Pentagone à propos de la situation en Syrie, qui s’oppose frontalement aux velléités d’intervention des politiciens US va-ten-guerre, irresponsables et corrompus. A ce sujet, d’ailleurs, il est toujours bon de rappeler combien les militaires occidentaux en général tentent de contenir les ardeurs guerrières à caractère promotionnelles, et donc démagogiques, voire dogmatiques, des politiciens médiocres et sans scrupules qui nous gouvernent. Le meilleur exemple reste l’action du Pentagone, et particulièrement de l’US Navy, pour résister aux volontés d’attaque de l’Iran par le duo Busch-Cheney en 2007-2008, ce qui permit d’éviter une guerre qui aurait provoqué un désastre encore plus grand que l’aventure irakienne. C’est dire.

Mercredi dernier, donc, le Général Dempsey s’est opposé à Kerry la colombe :
- Il demanda quels étaient les plans post-frappe aérienne du Secrétaire d‘Etat, s’il y en avait (il n’y a en a aucun bien sûr) et il déclara que le Departement d’Etat ne comprenait pas bien toute la complexité qu’impliquait une telle opération (c’est le moins qu’on puisse dire).
- Dempsey affirma qu’il ne s’agissait pas de larguer quelques bombes où d’envoyer quelques missiles comme çà, mais que pour sécuriser le ciel syrien, c’est à dire neutraliser le système de défense sol-air syrien, cela nécessiterait au moins 700 sorties aériennes de la part de l’US Air Force. Et cela sans compter les S300 que les Russes ont envoyé, vont envoyer où n’enverront jamais. De plus cela impliquera d’accepter des pertes importantes du côté US.

Face aux pseudos arguments hypocrites à consonance romantique de Kerry (toujours les mêmes, répandus dans tout le monde occidental et concentrés comme un bacille de peste bubonique sous le terme "interventionnisme humanitaire"), Dempsey se montra inflexible : sans une stratégie d’entrée, une stratégie de sortie, bref sans un plan d’ensemble pour une intervention de ce genre qui prendrait en compte toutes les conséquences qu’une telle action entrainerait (intervention russe et iranienne, embrasement du MO en entier, flambée du pétrole), Dempsey campa sur ses positions fermement : impossible d’envisager une intervention telle que voulue par Kerry et sa coterie de guerriers en chaise roulante mentale du Département d’Etat.

Il est certain que la position du Pentagone et de son chef, le général Dempsey, rejoint celle d’Obama ; pour le moment en tout cas.
Pourtant deux jours après était annoncé la décision que les USA allaient livrer des armes aux terroristes et autres « rebelles ». Malgré les glapissements enthousiastes de la presstitute, il est passé pourtant relativement inaperçu que l’annonce de livraison des armes en question ne concernait que des armes légères et des munitions et qu’il ne fut pas question d’une intervention quelconque, sans parler que l’éventuelle « no fly zone » fût explicitement rejetée par la Maison Blanche.
La réalité est qu’Obama se sentit obligé de lâcher un peu de leste face aux pressions exercées sur lui tant par les « faucons » démocrates et républicains, que par les états alliés : lisez France et Angleterre, Qatar et Arabie Saoudite etc... 
Comme toujours, cette position mi figue mi raisin mécontenta tout le monde : les anti intervention et les interventionnistes de tous bords.

Un autre point intéressant dans cette réunion, c’est la croyance superstitieuse toujours bien implantée dans les cervelas de nos politiciens : que la force aérienne puisse faire une différence dans ce type de conflit. Hors on sait que l’armée syrienne use peu de son aviation contre les terroristes car ce n’est pas un type de conflit où l’aviation peut être efficace, à l’exception de certaines situations bien spécifiques. C’est précisément pour cette raison que l’armée syrienne a dû passer par une formation accélérée aux combats de guérilla, urbaine notamment, de type G4G et non pas de type conventionnel auquel elle avait été habituée. C’est d’ailleurs à partir du moment où l’armée syrienne s’est réformée qu’elle a pu remporter les succès que l’on sait et qui se poursuivent encore aujourd’hui, même si la presstitute n’en parle pas. Le Hezbollah, lui aussi, est un maitre dans l’art de la guérilla et du G4G, comme il l’a déjà montré en 2006 face à Israël. Dans ces conditions les armements aériens hors de prix ne sont pas aussi efficaces ni décisifs que les rêveries des politiciens occidentaux ne le voudraient.

Pour résumer voilà ce que le général Dempsey a dit Mercredi dernier : c’est soit une intervention majeure type Irak, planifiée à l’avance en prenant en compte toutes les conséquences catastrophiques qui en découlerait (guerre générale au MO, intervention russe et iranienne, flambée des prix du pétrole etc...), soit rien du tout. A la rigueur quelques livraisons d’armes aux rebelles pour satisfaire les marchands de canons souscripteurs de campagnes électorales, apaiser les faucons et rassurer les alliés sur notre « engagement » pour la démokracie, la liberté, l’humanitarisme et bla bla bla. En sachant que cela ne changera rien sur le terrain.


Ah, et puis un détail : si on opte pour une intervention majeure il faudra songer à payer car avec les restrictions budgétaires en cours l’armée US n’a plus les moyens d’aller s’amuser en Syrie avec le matériel nécessaire pour ce genre d’opérations.

A bon entendeur salut !

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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