lundi 17 mai 2010

Plan européen à € 750 milliards: n'ayez pas peur, çà ne coutera rien !

Voilà c’est fait, l’Euroland s’est vendu pour les Grecs... Ah non, pardon, nous voulions dire l’Euroland s’est fendu pour les Grecs. Oui, nous nous sommes fendus de € 750 milliards pour sauver la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande...
Et nous et nous et nous ?
Non, non, il ne restera plus rien pour nous, les Français.
Et il ne restera plus rien non plus pour les Allemands lorsque la Chine n’achètera plus de machine-outil pour cause d’explosion de bulle immobilière, entre autres douceurs à venir du même acabit...

Mais comme nous le savons bien nous sommes des êtres exquis, généreux et sympathiques comme tout ; c’est pour cette raison UNIQUEMENT (les banques françaises ont des créances de € 53 milliards en Grèce) que nous avons décidé de verser tant d’argent dans le puits grec ; sans parler des suivants (déjà cités) qui se bousculent au portillon. Et tous ces puits ont une caractéristique en commun : ils sont sans fond.
Dieu merci les Anglais, dans leur inconscience causée par leur aveuglement arrogant sur leur propre situation, ont hautement refusé de participer au sauvetage miraculeux des aveugles et des sourds-muets européens, argumentant qu’étant donné qu’ils ne font pas partie de la zone euro ils n’avaient pas à casquer pour nous autres Continentaux. Ce qui est parfaitement vrai, et de plus tout fait logique même si c’est stupide de leur part. Néanmoins Il ne faudra pas oublier de les remercier tous en choeur avec effusion pour cet acte suicidaire car cela nous évitera de voler à leur secours lorsqu’ils se retrouveront dans le même état que la Grèce ; ce qui ne saurait tarder apparemment car certains prédisent ce désastre d’ici la fin de l’année voire même au cours de l’été... Nous verrons mais au moins nous n’aurons pas à payer, c’est toujours cela de pris. Et nous comptons tous avec ferveur sur nos meilleurs amis allemands pour faire pression sur nos gouvernants bien aimés afin de les retenir de se précipiter à Londres avec des sacs d’Euros en papier fraîchement imprimés pour la circonstance, au cas où ces derniers auraient quelques velléités de Saint Bernard.

- Attachez-les Saint Bernard en laisse, enfermez-les et gardez la niche verrouillée à double tour sans oublier d’emporter la clé avec vous !

Voici la prière insistante que les rédacteurs de la Chronique de Cochon sur Terre adressent tous les jours à nos amis allemands. Et nous vous invitons à faire de même, cher lecteur.

Ceci dit, nous autres européens du continent, nous sommes dotés de gouvernants remarquables (Oui, oui, vous le savez déjà mais nous ne ratons jamais une occasion de vous le répéter pour être bien sûr que vous n'ayez jamais le moindre doute à ce sujet). Car dans notre malheur globalisé nous sommes au moins gouvernés à la perfection dans le meilleur des mondes possible et inimaginable. D’ailleurs Mme Lagarde, qui garde si bien les finances de la France comme on sait, nous a bien assuré que les € 88 milliards que la France devrait verser d’après le fameux plan de sauvetage européen, eh bien elle nous a promis-juré-craché que la France ne verserait rien. De plus elle nous a dit que cela ne nous coûterait rien non plus.
Sur ce, avec le cerveau ultra cartésien (cocorico !) dont nous sommes dotés à la Chronique de Cochon sur Terre, nous nous sommes dit: logique !
Logique car si nous ne versons rien cela ne nous coûtera pas un rond.

Eh bien, chers lecteurs, nous sommes au regret de vous annoncer que nous avions tout faux.

Vous vous étonnez ?
Permettez-nous de vous avouer, chers lecteurs, notre étonnement de vous surprendre si étonnés.
Est-ce que par hasard vous ne nous liriez pas assez ?

Bon alors laissez-nous vous expliquer par quel miracle la France et ses petits amis de l’Euroland pourront verser € 750 milliards (excusez du peu) de papier fabriqués spécialement pour l’heureuse circonstance, sans que cela nous coûte un centime, en tout cas d’après Mme Lagarde (Nous savons que le FMI en verse une partie mais l’Euroland contribue pour au moins 30% au budget de ce même FMI, c’est-à-dire beaucoup plus que la contribution du FMI au plan de sauvetage européen. En conséquence ce bel argent du FMI n’est que du bel argent européen qui revient au bercail).
« Cela ne nous coûtera rien », a t’elle déclaré aux journaleux appointés de service, qui se sont empressés de nous annoncer cette nouvelle magique ; soit, mais la phrase ne s’arrêtait pas là où, nous vous l’accordons de bonne grâce, il y en avait une autre juste après qui ressemblait à cela :

« (...) tant qu’on ne nous demande rien »...

Ah, ah, ah, c’est la meilleure ! On se casse la tête (c’est juste une image puisque vous savez bien que cette dernière est brisée depuis longtemps déjà) pour faire un plan de € 750 milliards pour sauver les pays de l’Euroland de la faillite, tout comme le Royaume-Uni, les USA où le Japon, et on vient nous dire, dans la foulée de l’annonce du plan, qu’il ne faut surtout pas nous inquiéter car cela ne nous coûtera rien...

" (... ) tant qu’on ne nous demande rien"...

Eh bien voyez-vous, cher lecteur, cela nous a donné la réponse à une question angoissante qui nous torturait depuis des années en nous empêchant de dormir, à savoir :
- à quoi peut bien servir de faire des études aussi supérieures que celles auxquelles nos dirigeants bien-aimés se sont tous appliqués pendant toute leur brillante jeunesse ?
Réponse : cela sert à nous expliquer sans rire le moins du monde qu’un plan de sauvetage ne nous coûte rien tant que personne ne nous demande rien.
Nous voilà bien rassurés de ne pas avoir fait d’études.

Ce qui signifierait, entre parenthèse, que nos dirigeants bien-aimés passent leur temps à faire des plans sur la comète, où sur la lune si vous préférez, où encore mieux des châteaux en ... Espagne, eh oui ! tout en étant persuadés qu’on n’en n’aura jamais besoin où que les châteaux en Espagne resteront inoccupés pour toujours. Si personne n’a besoin de ce plan, à l’image des Grecs qui n’avaient pas du tout besoin du leur, cela va nous coûter... CHER ! D’ailleurs, c’est la piqûre de rappel, les Grecs, dont la situation, parait-il, n’était pas aussi dramatique qu’on le disait il y a une semaine, où en tout cas dont la situation ne justifiait ABSOLUMENT PAS une dégradation de leur note par les mirifiques et irréprochables agences de notation US (bien que Fitch appartienne à un français, Marc Ladreit de Lacharière), les Grecs donc se sont déjà précipités ventre à terre au guichet pour demander € 14 milliards de toute urgence... Mais çà c’est juste pour l’Ouzo, le reste arrive par le prochain ferry. Ceci dit on peut les comprendre car s’il venait la même idée de se présenter au guichet européen à tous les autres qui n’ont besoin de rien, les Grecs risqueraient de se retrouver les dindons de la tragédie...

En conséquence, entre les châteaux en Espagne (c’est bien de l’immobilier non ?), une tragédie grecque tout en attendant la Comédie italienne, nous sommes amenés à nous poser gravement la question suivante, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, et croyez bien sans aucune idée préconçue ni aucun mauvais esprit (vous nous connaissez assez pour ne pas en douter) :

Est-ce que par hasard on nous prendrait pour des c...?

Dans l’expectative, si expectative il y a plus d’une demi-seconde dans votre esprit cher lecteur, nous vous conseillerions, en vertu de notre fétiche préféré à tous le Sacro Saint Principe de Précaution (SSPP), de faire pencher la balance pour l’affirmative.
Juste au cas où...

Mais en attendant la suite du spectacle,
tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Aucun commentaire: