mercredi 5 mai 2010

Faillite de la Grèce: quand la colonne corinthienne cache la ruine du temple.

Il est probable qu’on n’a jamais autant parlé de la Grèce depuis l’Antiquité. Tous les journaux de Cochon sur Terre en font des gorges chaudes chaque jour depuis le début de l'effondrement grec, catastrophe prévue pourtant depuis un certain temps déjà par pas mal de monde mais occultée par les optimistes de service.


D’ailleurs ceux-ci sont les mêmes qui proclament la fin de la crise, le début du printemps, la venue de l’été, une croissance toujours plus soutenue pour produire toujours plus de cochonneries dans un monde que nous affirmons à tue-tête être le meilleur des mondes.


Eh bien, quel manque d’ambition ! Ce monde ridicule serait donc le meilleur possible ; ce monde absurde serait donc ce que nous pouvons faire de mieux ?

Le plus tragique de l’histoire c’est qu’en y réfléchissant trente secondes on aboutit à la conclusion que c’est probablement vrai ; et non seulement cela mais c’est même La seule vérité à crier sur tous les toits ; dessous aussi tant qu’on y est.

Notre monde pathétique de Cochon sur Terre n’est pas foutu de faire mieux que le désastre dans lequel des hordes de cochons en délire pataugent avec tant de délectation.


Non, c’est vrai que le saccage généralisé de la planète dû à son pillage systématique tient lieu d’un vandalisme si extrême que les barbares du même nom en seraient restés s... le c...; barbarie due entre autre à l'érection de l’avidité sans frein en vertu immaculée du système (avec ceinture de chasteté fournie pour notre Sacro Sainte Sécurité) qui alimente désormais sans plus aucune restriction notre tendance congénitale de singes mégalomanes à une hubris désormais déchaînée et incontrôlable.

Décidément non, il est vrai qu’en dépit de tous ces efforts inouïs nous n’avons pas été capables de faire mieux que cette catastrophe invraisemblable dans laquelle nous sommes plongés.

Et à quel coût !


La Grèce ne constitue qu’un petit clapotis au milieu d’une tempête qui n’en finit pas de se gonfler et qui finira peut-être par tout emporter dans sa fureur : notre petit monde de Cochon sur Terre y compris, où plus probablement surtout lui. Derrière la Grèce, parait-il, apparaissent désormais en rangs d’oignons le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande... Mais on oublie soigneusement de nommer l’Angleterre qui se trouve dans une situation plus grave que la Grèce, et derrière celle-ci les USA, sans parler du Japon et même de la Chine qui se trouve avec une énorme bulle immobilière sur les bras.


Derrière la colonne corinthienne grecque se cache (de plus en plus difficilement) la ruine de tous les pays de l’OCDE, y compris la Chine et le reste, certes, mais au-delà c’est l’échec complet du système lui-même qui se révèle. Ainsi, au milieu des gravas et des déchets que notre époque divine léguera à la postérité, s’il y en a une, se dresse la statue fière et triomphante du nihilisme qui nous possède depuis deux siècles, cause directe de la situation dans laquelle le monde se trouve aujourd’hui.

Un monde arraisonné par une espèce tribale et prédatrice suffisamment ingénieuse pour avoir appris à maîtriser le feu, ce qui lui permit le développement d’outils de plus en plus sophistiqués ; malheureusement une espèce tribale et prédatrice dont l’absence de sagesse est si cruel qu’il lui est impossible d’entrevoir les conséquences de ses actes. Ce qui signifie qu’elle est incapable de voir que ce technologisme hystérique qui la possède depuis deux siècles est sur le point de détruire l’environnement qui permit son développement et que la disparition de ce dernier causera immanquablement la sienne.


1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bravo pour cette chronique plus philosophique et littéraire, et de surcroit très drôle en la circonstance... Au plaisir de vous lire, Amicalement, Un petit cochon