mercredi 8 septembre 2010

"The earth overshoot day" où la politique de la planète brulée

Le 21 août dernier était le jour de ce que l’on nomme en anglais « the earth overshoot day », concept mis au point par le think tank anglais New Economic Fondations. «The earth overshoot day » est le jour à partir duquel, et ce jusqu’à la fin de l’année, la nature ne sera plus en mesure de renouveler les ressources naturelles consommées par l’humanité ni d’absorber les déchets issus de cette consommation. Ce qui signifie dans une perspective économique qu’à partir du 21 août et jusqu’à la fin de l’année l’humanité vivra sur le capital naturel limité de la planète, donc non remplaçable, puisque nous avons déjà dépensé tous nos revenus annuels.
Familier non comme comportement ? C’est probablement aussi inhérent à notre espèce immaculée que pour d’autres grimper dans les arbres.

Emballement du processus de destruction planétaire

Pendant des milliers d’années pourtant l’empreinte écologique de l’humanité était suffisamment faible pour n’avoir jamais entamé le capital naturel de la planète, à l’exception notable néanmoins de certaines civilisations qui disparurent corps et biens pour cette raison précise ; nous pensons bien sûr à ce qui est arrivé sur l’île de Pâques mais aussi à l'effondrement de la civilisation Maya, deux exemples parmi d’autres quoique peu nombreux.
Cependant, depuis une trentaine d’années, la situation s’est considérablement détériorée. En effet à partir des années 1970-1980 l’humanité a commencé à dilapider sérieusement le capital naturel de la planète, ce qui signifie que nous avons commencé à vivre largement au-dessus de nos moyens. Depuis, cette tendance n’a fait que s'accélérer de manière exponentielle jusqu’à aujourd’hui où il faudrait, selon la New Economic Fondation, un an et demi à la nature pour remplacer ce que nous consommons en une année. Le plus inquiétant est qu’il semblerait que notre « arraisonnement » de la nature, c’est-à-dire le pillage systématique de la planète auquel se livre notre espèce miraculée depuis deux où trois siècles maintenant, s’accélère désormais de façon exponentielle. En effet il faudrait désormais cette année un mois de plus par rapport à l’année dernière pour que la nature parvienne à reconstituer ce que nous aurons consommé en douze mois.

Cette situation de déficit désormais chronique est constituée de deux phénomènes : d’une part nous faisons face au fameux réchauffement climatique et d’autre part à l’épuisement rapide des ressources naturelles, renouvelables et non renouvelables.


Le réchauffement planétaire

En ce qui concerne le réchauffement planétaire, comme on sait il ne manque pas de gens ni de lobbies pour contester :

1) que le climat se réchauffe
2) qu’il y ait réchauffement à cause du rejet de quantités trop importantes de dioxyde de carbone par l’homme, dues pour la majeure partie à ses activités basées sur l’emploi de l’énergie fossile. En bref à l’industrialisation (à partir de 1750) et à la consommation effrénée de charbon, de pétrole et de gaz qui en résulte.

Parmi ces opposants on distingue plusieurs groupes :

1) il y a ceux qui ne contestent pas le réchauffement « per se » mais qui doutent que les activités de l’homme soient en train de devenir le facteur dominant du changement climatique. Ce sont ceux dont les arguments sont les plus étayés et les plus sérieux.
2) et puis il y a ceux qui contestent purement et simplement la thèse du réchauffement climatique ; parmi ces derniers il y a ceux qui prétendent qu’il ne se passe rien d’anormal, des variations certes mais pas plus dramatiques que les courtes périodes de refroidissement où de réchauffement que l’on a pu relever tout au long des siècles passés ; et puis il y a ceux qui affirment non seulement que le climat ne se réchauffe pas du tout mais que, bien au contraire, il se refroidit...

Qu’est-ce à dire ?
Pourtant depuis 1957 on mesure régulièrement la quantité de CO2 dans l’atmosphère. Or la proportion de celui-ci augmente régulièrement sans aucun doute possible, et même de plus en plus vite au fur et à mesure que la combustion d’énergie fossile (charbon, pétrole, gaz) se développe. Parallèlement la quantité d’oxygène dans l’atmosphère décroît en proportion.
Cela dit pour établir une relation entre l’effet de serre et la combustion d’énergie fossile, il faudrait pouvoir comparer la quantité de CO2 dans l’atmosphère avant les débuts de l’industrialisation et après, c’est-à-dire avant 1750 et depuis 1750. C’est ce que l’on peut faire grâce aux carottes glaciaires que l’on prélève dans l’Antarctique ; celles-ci permettent de mesurer la présence de C02 dans l’atmosphère depuis environ 800.000 ans, mais avec une très grande précision sur les 100.000 dernières années. Or tous les relevés montrent que la concentration de méthane, de CO2 et de protoxyde d’azote augmente de manière significative à partir de 1750. Plus important encore ces relevés montrent qu’il n’y a pas eu de variation de ces concentrations de gaz dans l’atmosphère dans les 10.000 années qui précédèrent 1750 ; de plus au cours des 650.000 ans avant 1750 ces variations n’ont jamais dépassé le niveau des 10.000 années précédant 1750. Ce qui tendrait à prouver que ces variations climatiques ne pourraient être dues qu’à l’augmentation soudaine et très significative de CO2 dans l’atmosphère à partir de 1750, date correspondant aux débuts de l’industrialisation, c’est-à-dire aux débuts de la combustion du charbon, suivi à la fin du 19ème par la combustion de pétrole puis au 20ème siècle par celle du gaz.
Sans compter qu’aujourd’hui bien évidemment apparaissent dans les relevés les plus récents les gaz dits « industriels », c’est-à-dire fabriqués par l’homme, et qui contribuent grandement eux aussi à l’effet de serre.

Il y a donc de très sérieux soupçons quant à la responsabilité humaine dans l’accroissement du réchauffement climatique. Mais encore une fois il est important de comprendre qu’aucun scientifique sérieux ne conteste le réchauffement climatique en soi ; la véritable question est de savoir si les activités de l’espèce humaine sont en train de devenir le facteur dominant de ce réchauffement du climat.

Donc à ce changement climatique bien réel qui pourrait remettre en cause l’existence de l’espèce humaine sur terre, à ce phénomène qui pourrait malgré tout être indépendant de notre activité (faisons comme si nous l’acceptions bien que cela n’ait pas beaucoup d’importance), s’ajoute la disparition accélérée des ressources naturelles renouvelables et non renouvelables, phénomène qui, lui, est entièrement due à l’activité de l’espèce humaine et à personne d’autre.


Le Peak généralisé des ressources non renouvelables.

En ce qui concerne les ressources non-renouvelables, c’est clair comme de l’eau de roche. Nous consommons à outrance des ressources qui n’existent dés le départ qu’en quantités très limitées et qui sont destinées par définition à disparaître à plus ou moins long terme au fur et à mesure que notre espèce divine mais néanmoins prédatrice au dernier degré les arrachera au sous-sol dans lequel elles se trouvent.

Bien entendu nous vient à l’esprit en priorité le pétrole et son désormais fameux Peak Oil. Dans le meilleur des cas celui-ci aura lieu d’ici quelques années et dans le pire des cas nous y sommes déjà.
Or en l’état actuel des choses le pétrole est irremplaçable. En d’autre terme, pour ceux qui n’auraient pas encore compris, nous n’avons rien pour remplacer l’usage multiple que nous faisons du pétrole. En l’état actuel des choses et de nos connaissances, et ce en dépit de toutes les proclamations aussi triomphalistes qu’absurdes que l’on entend de tous côtés, quand le pétrole viendra à manquer, ne serait-ce qu’en partie, notre monde divin de Cochon sur Terre s’effondrera à grand fracas immédiatement. Cochon sur Terre s’est construit uniquement grâce au pétrole, c’est-à-dire par la disponibilité d’une énergie abondante à très bon marché et à multiples débouchés, notamment pour l’agriculture avec l’emploi abondant des engrais sans parler de sa mécanisation à outrance, ce qui a permis un accroissement formidable de la productivité. Sans pétrole il est certain qu’à l’avenir nous risquons de connaîtrons des famines à une échelle que peu sont capables d’imaginer aujourd’hui.
La vérité c’est que le pétrole est toujours irremplaçable à l’heure qu’il est.

L’inconvénient de tout le bla bla qui se fait autour du Peak Oil c’est qu’il cache un autre aspect essentiel de la question. Car l’épuisement des réserves de pétrole est une chose, mais ce n’est que l’arbre qui cache la forêt. En effet le Peak ne concerne pas que le pétrole, il n’y a pas que le Peak Oil. Nous faisons face à un Peak généralisé de toutes les ressources non renouvelables. Le Peak concerne nécessairement toutes les ressources non renouvelables, que ce soit le charbon, le gaz, l’uranium, l’or où l’argent, les terres rares et tout le reste... En conséquence il faut s’attendre à terme à un épuisement de toutes les ressources non renouvelables, c’est-à-dire de tout ce que nous avons appris à prendre pour un dû en vertu de notre droit divin et auto-proclamé à jouir de tout et du reste sans aucune restriction ; en vertu de notre droit non négociable à ce que nous nommons notre « niveau de vie », ce « niveau de vie » tellement insoutenable que sa poursuite effrénée nous mène droit au suicide collectif. Car oui, cher lecteur, il y aura bel et bien un Peak uranium, un Peak gold, un Peak gaz etc etc, jusqu’à ce que notre espèce miraculée ait gaspillée toutes les matières premières possibles et inimaginables. Bref jusqu’à ce que nous ayons pillé la planète si entièrement qu’il ne restera rien pour personne après notre passage ici-bas. C’est le prix à payer pour conserver notre « bien-être », autre idole de Cochon sur Terre, tout en nous réfugiant lâchement et/où égoïstement derrière l’affirmation péremptoire et parfaitement infondée qu’il y a encore des matières premières « pour des siècles et que d’ici là nous aurons trouvé autre chose ». Notre bonne conscience est ainsi préservée à un prix exorbitant pour nos successeurs, dans l’hypothèse où il y en ait quelques-uns.

On entend encore plus souvent l’affirmation sans aucun fondement autre qu’une superstition aveugle, et de la lâcheté doublée de presse intellectuelle dans le meilleur des cas, que la science trouvera bien une énergie de substitution au pétrole. Quand, comment, où, personne n’en sait rien. Et puis même si c’était le cas, même si nous parvenions à trouver une énergie de remplacement au pétrole, le problème est que nous aurions toujours besoin non seulement du pétrole où de ses produits dérivés pour l’exploiter, mais aussi d’une partie où de toutes les autres matière première menacées d’épuisement elles aussi par leur propre Peak. Pensons par exemple aux métaux indispensables au fonctionnement des technologie d’aujourd’hui et à la production de cet incontournable attirail contemporain créateur de notre « mal être » généralisé (iphone, ordinateurs, avions, train à grande vitesse, voitures électrique etc...). Concernant les énergies dites vertes, ce qui reste voir, comment fabriquer une éolienne par exemple où un panneau solaire sans métaux pare exemple ? Où encore comment fabriquer une batterie pour voiture électrique sans lithium où un écran d’ordinateur sans terres rares (ce sont des métaux contrairement à ce que l’on pourrait croire) dont la Chine possède actuellement près de 95% de la production mondiale ?

La vérité c’est que le pétrole est toujours indispensable à tous les échelons de notre société pour assurer le mieux possible le dysfonctionnement coûteux de notre néo-monde contemporain de Cochon sur Terre. Sans pétrole c’est l’effondrement.
Mais la vérité c’est aussi que même si nous trouvions un moyen de remplacer le pétrole nous aurions encore besoin des autres matières premières qui sont quasiment aussi irremplaçable que lui pour le bon dysfonctionnement de Cochon sur Terre. Le problème c’est qu’elles sont menacées d’épuisement comme le pétrole.


La transformation par l’homme des ressources renouvelables en ressources non renouvelables.

Concernant les ressources renouvelables le problème est peut-être encore pire d’une certaine façon. Pourquoi, pourriez-vous nous demander avec une fausse innocence : ne sont-elles pas renouvelables précisément ? Oui, mais elles ne sont renouvelables qu’à la condition de leur laisser le temps de se renouveler... Or c’est justement ce que nous ne faisons pas par ignorance, par avidité, par égoïsme, en bref par nihilisme. Quoique nous ayons quelques doutes légitimes quant à l’ignorance...
Citons quelques exemples de transformation de ressources renouvelables en ressources non renouvelables par l’humanité contemporaine. Les ressources halieutiques par exemple qui, tout le monde le sait, sont en train de disparaître à grande vitesse par surexploitation si intensive que les poissons et autres crustacés ne se reproduisent pas assez vite pour renouveler les stocks prélevés par l’homme ; nous ne sommes pas sans ignorer non plus la disparition irréversibles dans le monde entier de milliers d’hectares de terres arables par épuisement, phénomène dû une course générale à la rentabilité maximale à très court terme ; en ce qui concerne l’eau potable, son utilisation à outrance dans de très nombreuses parties du globe provoque sa disparition pour cause d’assèchement des sources, voire des nappes phréatiques elles-mêmes, comme en Chine, au Moyen-Orient où en Afrique ; la disparition des milliers d’hectares de forets chaque année, notamment au Brésil, en Afrique où en Indonésie par exemple, entraîne l’extinction de centaines d’espèces, vivantes de végétaux sans parler de l’influence sur les capacités déclinantes des forêts pour l’absorption du CO2 produit par l’homme etc... La liste est loin d’être exhaustive.

La vérité est que nous sommes en train de rendre nous-mêmes non renouvelables des ressources qui le sont naturellement !

C’est précisément là que se pose la question principale selon nous. Le fait de transformer des ressources naturellement renouvelables en ressources non renouvelables, c’est-à-dire les faire disparaître corps et biens alors qu’elles auraient pu durer indéfiniment si nous les avions géré en respectant leur mode de renouvellement, assurant par là même notre propre survie à long terme.
N’est-ce pas extraordinaire qu’une espèce si bonne, si pure, si vertueuse, si exceptionnelle que nous la nôtre puisse se comporter de manière aussi aberrante, et stupide par dessus le marché ? Car non seulement nous pillons la planète de ses ressources non renouvelables mais en plus nous détruisons consciencieusement toutes les ressources renouvelables pour notre seul avantage à très court terme sans se préoccuper de ce qui suivra ni si quoi que ce soit survivra à notre passage, mettant en péril notre propre survie et condamnant celle de nos successeurs.

II nous semble que c’est ce phénomène particulier de la destruction des ressources renouvelables qui démontre combien le nihilisme qui nous ronge est puissant et profondément enraciné en nous. Car si l’épuisement conscient des ressources non-renouvelables est absurde et stupide cela ne remet pas en cause la survie de l’espèce même si cela condamne à court terme Cochon sur Terre et son mode de survie particulier. En revanche la destruction irréparable des ressources renouvelables de la planète, indispensables à la survie de l’espèce (l’eau potable où les terres arables par exemple), démontre si besoin en était la tendance suicidaire à court terme de Cochon sur Terre.


La vulnérabilité d’une société est proportionnelle à son degré de complexité.

D’après les études qui furent réalisées sur les civilisations citées plus haut (Mayas, Pasqualiens où Chacoans people), sociétés qui atteignirent de haut degrés de complexité, il est avéré que leur apogée et leur effondrement furent très rapprochés, quelques dizaines d’années au plus. Cela parait rapide mais l’explication est parfaitement compréhensible si l’on part du principe que toute civilisation tente de résoudre les problèmes qu’elle rencontre par un accroissement de complexité. Ces accroissements de complexité parviennent très souvent à résoudre les problèmes de manière satisfaisante au début. Mais plus la complexité de la société augmente, créant sans cesse de nouveaux problèmes eux-mêmes résolus par de nouvelles solutions accroissant encore la complexité de fonctionnement de l’ensemble, plus les rendements attendus de l’accroissement de la complexité s’amoindrissent jusqu’à ce qu’ils finissent par devenir négatifs. A ce moment-là il est trop tard car l’homme tente à nouveau de régler le problème par encore plus de complexité alors que désormais cet ajout ne résout plus rien mais démultiplie les difficultés et les problèmes auxquels est confrontée la société donnée. De plus chaque ajout de complexité fragilise encore un peu plus l’ensemble qui peut en venir à dépendre entièrement de l’approvisionnement d’une matière première pour son fonctionnement (pétrole par exemple dans notre cas). Si celle-ci vient à manquer pour une raison X ou Y cela entraîne immédiatement, surtout lorsque la société en question fonctionne en « flux tendus », une suite de problèmes insolubles qui entraîne très rapidement la société dans le tombeau que celle-ci a creusé avec soin en tout inconscience pendant des années.
C’est pourquoi la chute est si proche du sommet.


Non, nous ne serons pas sauvés.

Notre chute est proche. Combien de temps ? Aucune idée, mais à court terme assurément.
Comment en douter dés lors que les seules solutions que nos gouvernants bien-aimés sont capables de proposer pour résoudre la crise dans laquelle nous sommes (quand ils ont conscience des véritables problèmes qui se posent à nous ce qu’il est indispensable de remettre en cause vigoureusement), ces solutions donc reposent encore et toujours sur un surcroît de complexité alors que nos sociétés sont déjà écrasées par la lourdeur de leurs structures ?
Alors non, certainement, nous ne serons pas capables d’inverser cette tendance destructrice dans laquelle nous nous sommes engagés il y a trois siècles mais qui s’est emballée depuis l'avènement de la société de consommation.
Comment en douter dés lors que personne ne peut envisager autre chose que ce qu’ils nomment dans leur jargon de décérébrés la « croissance », ce qui aboutit inévitablement à une complexité toujours plus grande et hors de contrôle ainsi qu’à une accélération de l’épuisement des ressources naturelles ?
Ils prennent le poison pour le remède.
Alors non, nous n’en serons pas capables car pour ce faire il faudrait d’abord et avant tout une révolution des esprits qui aboutirait à un retournement complet de notre conception du monde et de nos rapports avec celui-ci. Il faudrait également que nous développions tout à coup une vision nouvelle de notre place dans le monde (inverse à celle qui nous possède actuellement) ; il faudrait que nous fassions acte d’humilité, enfin!, en acceptant notre condition, ce qui impliquerait de laisser refroidir notre rage de transformer le monde afin de le plier à nos caprices mégalomanes au lieu de nous adapter à lui.
Malheureusement c’est mal parti puisque l’obsession de la croissance qui nous tenaille n’est que le reflet de l’orgueil désespéré qui nous habite.

Non, nous ne serons donc pas sauvés par quiconque.
Et non, nous ne nous sauverons pas nous-mêmes.
Mais au fond en avons-nous vraiment le désir ? Le nihilisme qui nous gouverne ne parait pas vraiment le démontrer, bien au contraire, alimenté qu’il est par la terreur grandissante qui nous ronge face à l’issue fatale que nous pressentons plus où moins inconsciemment malgré tout.
Donc si nous n’aurons probablement pas les nerfs pour nous sauver, s’il est très probable que notre société de Cochon sur Terre nous ait suffisamment dégénérés pour avoir anéanti en nous tout instinct élémentaire de survie, empêchant ainsi toute possibilité de réagir face au désastre qui nous pend au nez, ne doutons pas néanmoins de notre capacité à dépasser nos illustres prédécesseurs (les Mayas, Pasqualiens et autres Chacoans People) dans notre compétition assumée vers le suicide collectif. Car au train où nous allons, un train d’enfer cela va sans dire, nous sommes confiants ici, à la Chronique de Cochon sur Terre, que notre espèce miraculée réussira à disparaître sans laisser aucune trace ni derrière nous ni devant nous, à l’exception peut-être de quelques déchets témoignant du niveau de « progrès » auquel nous aurons abouti « in fine », remarquable conclusion de cette « politique de la planète brûlée » que nous menons avec ténacité depuis plus d’un demi-siècle.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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