dimanche 20 octobre 2013

USA : le report de la "fin du monde" mènera t'il à l'explosion du parti républicain ?

Comme prévu la semaine dernière par votre chroniqueur, la fin du monde fût reportée « in extremis » par le Congrès US : a priori la nouvelle date de la fin du monde est fixée au 7 Février prochain. Comme l’a déclaré sans rire Obomber, le Prix Nobel de la Paix, cela aurait été vraiment stupide de gâcher la période des achats de Noël qui va commencer avec des histoires de dettes... Franchement, cela ne vaut pas le coup de casser le moral des consommateurs pour ce genre de broutilles ; il n’est déjà pas bien haut ce fameux moral, alors ce n’était pas la peine d’en rajouter encore.

Voilà qui est fait.

Le plafond de la dette pourra être dépassé allègrement jusqu’au 7 Février, date à laquelle il faudra de nouveau voter pour relever le plafond de la dette de l’Etat Fédéral. Quand au gouvernement, il est en fond jusqu’au 15 Janvier.
A ce moment là on reprendra les mêmes et on recommencera tout de zéro.

A moins que...

A moins que l’on ne recommence pas tout, justement, et que tout ne recommence pas de la même manière mais d’une autre, très différente que celle escomptée par les apparatchiks de Washington et leurs minions de la presstitute.

Pourquoi ?

Car si la Chambre des Représentants a bel et bien votée au final, il ne faudrait pas négliger que ce vote n’a pas été obtenu sans qu’il y ait une opposition significative au projet. En effet si 285 voix furent en faveur de la résolution temporaire du plafond de la dette et de la réouverture du gouvernement, il y eut tout de même 144 voix qui votèrent contre. Ce qui signifie que 144 Représentants prirent la responsabilité de provoquer un défaut du gouvernement fédéral sur sa dette, ce qui n’est pas une mince affaire.

La résistance au système grandit, non seulement aux USA mais dans le monde entier. Les commentateurs et les apparatchiks washingtoniens tentent désormais de se rassurer en affirmant à qui veut l’entendre que les discussions sur le budget en Janvier et le relèvement du plafond de la dette en Février se passeront de la même manière que cela s’est produit cette semaine, voire même que cela passera comme une lettre à a poste car les Républicains auront peur de l’impopularité que leur opposition pourrait leur valoir auprès de « l’opinion ». Certains en rajoutent en pariant que cette affaire a augmenté les chance d’un candidat démocrate à la présidence lors des prochaines élections : lisez Tata Hillary (Dieu nous en préserve !).

Mais tout est-il si sûr ?

Certainement pas.

Car ces hypothèses reposent sur l’a priori que le petit jeu washingtonien continue racomme il l’a fait depuis des décennies, que ses acteurs continueront à jouer leur rôle comme toujours et que les populations continueront d’adhérer et d’applaudir la performance.
Il est bien probable que c’est précisément là que le bâts blesse.
Car ces 144 Représentants votant contre la loi n’ont pas joué le jeu habituel. Au contraire ils ont pris le risque de mettre l’Etat fédéral en défaut avec toutes les conséquences que cela entrainerait. Qu’on le veuille où non, ces 144 votes représentent la montée de l’opposition au système, même si tous ne sont pas aussi radicaux que d’autres. Il n’empêche. La contestation prend du poids et peut désormais paralyser le système de l’intérieur, voire même le faire s’effondrer. Et plus elle montrera sa force plus elle en accumulera.

Les commentateurs appointés proclament une victoire d’Obama et du système. Ils nous répètent à l’envie une défaite du Parti Républicain etc...
Rien de surprenant à cet aveuglement. 
La vérité c’est qu’il est possible que cet événement soit un catalyseur pour une scission du parti républicain. Ce n’est pas certain mais c’est une possibilité de plus en plus grande à garder en mémoire. Car les oppositions au sein du Parti Républicain sont devenus quasiment ingérables et irréconciliables. De la même manière qu’elles le furent en leur temps (1854) au sein du parti whig ce qui eut pour résultat son explosion et sa disparition et la naissance du parti Républicain.

Si un nouveau parti naissait à partir de la scission du parti républicain actuel, le système entier serait menacé, et ce d’autant plus que ce parti nouveau se radicaliserait de plus en plus puisque ce serait précisément dans le but de faire entendre leurs revendications essentiellement anti-système que ses membres l’aurait crée. Il serait donc amené à canaliser toutes les forces anti-système du pays, aujourd’hui éparses.

Il n’y a donc pas lieu de célébrer une victoire démocrate où de l’establishment washingtonien. Il y aurait plutôt lieu de paniquer (en tant qu’apparatchik) face à la montée de plus en plus pressante des forces anti-système au coeur du système lui-même, et ce d’autant plus si cela prends la forme d’un parti organisé paraissant jouer le jeu alors que son action le sabotera de l’intérieur, par la paralysie notamment.

Gardons à l’esprit que ces nouveaux contestataires, dont certains n’ont rien à perdre, ne jouent pas selon les mêmes règles établies auxquelles se soumettent les apparatchiks. Bien au contraire, les plus extrémistes d’entre eux veulent les abolir à tout prix, tout comme le système lui-même, pour remplacer le tout. Gageons que ce sont eux qui l’emporteront sur le long terme au sein du parti. Ce jour là on ne donnera pas cher de la peau du régime car toutes les forces anti-système accumulées depuis des années se réveilleront et se déchaineront en même temps. Il vaudra mieux ne pas se trouver en travers de leur chemin.

Pour nous, ces 144 voix contre la loi Obamacare sont le signe avant coureur le plus fort que nous ayons vus jusque là de la puissance nouvelle et en expansion accélérée des forces anti-système aux USA. 
La nomenklatura washingtonienne n'a pas de quoi se réjouir.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Aucun commentaire: