Le monde est en émoi, la presstitute ne sait pas quoi « penser » (c’est une manière de parler) et encore moins que dire puisqu’elle n’a reçu aucune instructions, ce qui implique un tombereau d’articles tous plus ineptes et contradictoires les uns que les autres, le lobby du «war party» est en état d’alerte maximale, tout comme le lobby israélien et son bras armé US l‘AIPAC ; le lobby saoudien lui aussi n’est pas en reste non plus. En réalité, les lobbies saoudien et israélien sont plutôt en état de mode « panique aggravé ».
Car le bruit court depuis une semaine que le Prix Nobel de la Guerre (Obama) pourrait rencontrer le nouveau Président Iranien Rohani lors de l’Assemblée Générale de l’ONU à NY cette semaine.
Imaginez, chers lecteurs la panique qui saisit à a gorge nos braves et pacifiques alliés israéliens et saoudiens ! Car après la défaite majeure qu’ils ont subi en Syrie, ils sont en passe de subir LA défaite irréversible qu’ils redoutent tous deux comme la peste doublée du choléra : une amélioration des relations entre l’Iran d’un côté et les USA et ses caniches européens de l’autre. Et il n’est pas sûr du tout que les lobbies puissent empêcher les discussions de partir d’un bon pied. Arriver au but est une autre question, et ce d’autant plus qu’il faudrait d’abord savoir quel est l’objectif des USA et de ses laquais franco-anglais. Il est à craindre qu’ils n’en savent pas grand chose eux-mêmes où, pire, qu’ils se bercent d’illusions sur les intentions de l’Iran et de son nouveau Président.
L’article du Président Rohani dans le Washington Post (ici) définit très clairement la position de l’Iran.
- L’Iran n’a pas l’intention d’abandonner ses droits à enrichir de l’uranium à des fins pacifiques sous contrôle international, comme l’y autorise le NPT (Traité de non Prolifération Nucléaire) dont l’Iran est signataire.
Le Président Rohani explique que ce droit à enrichir de l’uranium à des fins pacifiques est intimement lié à la souveraineté nationale et par conséquent à l‘identité même de son pays.
“We must also pay attention to the issue of identity as a key driver of tension in, and beyond, the Middle East. At their core, the vicious battles in Iraq, Afghanistan and Syria are over the nature of those countries’ identities and their consequent roles in our region and the world. The centrality of identity extends to the case of our peaceful nuclear energy program. To us, mastering the atomic fuel cycle and generating nuclear power is as much about diversifying our energy resources as it is about who Iranians are as a nation, our demand for dignity and respect and our consequent place in the world.”
Pour les Iraniens, l’indépendance et la souveraineté nationale ne sont pas négociables, particulièrement lorsque ce sont les USA et la Grande-Bretagne qui sont dans le jeu. Le renversement de Mossadegh en 1953 et le gouvernement du Shah qui suivit sont encore vues en Iran comme une période au cours de laquelle l’Iran fût totalement soumise aux USA et à ses intérêts, une période de son histoire au cours de laquelle l’Iran avait perdu son indépendance nationale.
Les USA et leurs caniches sont-ils prêts à reconnaitre la souveraineté des autres pays de la planète, y compris ceux du Moyen-Orient, y comprisceux de l’Iran, qui inclut le droit à l’énergie nucléaire pacifique ?
Etant donné les précédents très récents, c’est à dire les guerres de Yougoslavie, d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, les événements en Côte d’Ivoire etc... et ce qui se passe en Syrie en ce moment même, cela est loin d’être sûr. En effet, il semble que la mentalité que décrit parfaitement Noam Chomsky par sa formule célèbre, « we own the world », soit toujours celle qui gouverne les cervelas des petits dirigeants occidentaux.
Mais la situation n’est plus la même qu’en 1991, en 2001, où même qu’il y a quatre ans.
Premièrement, toutes les guerres entreprises se terminèrent en catastrophes et/ou en défaites avérées : la Libye en est le dernier exemple patent. Chaque expédition guerrière a engendré un échec, et ce faisant, a révélé à chaque fois de plus en plus ouvertement le déclin des puissances occidentales et leurs incapacité de plus en plus flagrantes à imposer au monde leur dictat. Et ce d’autant plus que pour ce faire elles n’avaient recours qu’à la coercition, c’est à dire à la force brute ; car la persuasion et la diplomatie furent abandonnées depuis longtemps, c’est à dire depuis la disparition du seul adversaire que l’Occident craignait militairement : l’Union Soviétique. La disparition de cette dernière abrogea toute contenance à l’usage de la force pour l’obtention de ce que l’Occident exigeait comme un dû : l’hubris ne connut plus de borne pendant une quinzaine d’années.
Mais le monde a désormais changé de manière irréversible. D’autres puissances sont montées sur l’estrade internationale et refusent de plus en plus ouvertement les dictats occidentaux. Quoi qu’on dise, l’affaire syrienne est le premier et parfait exemple de l’échec des Occidentaux et de leurs alliés à imposer leurs volontés. Et, contrairement à ce qu’on peut encore entendre de ci de là dans la presstitute occidentale, comme pour se rassurer à bon prix, il n’y aura pas d’intervention occidentale en Syrie car nous n’en n’avons pas les moyens : ni miliaires et encore moins financiers. Quant à une attaque de l’Iran, ce n’est même pas la peine d’y penser.
Par conséquent, en ce qui concerne l’Iran et la question nucléaire qui y est attachée, ce n’est pas à l’Iran de céder sur sa souveraineté nationale et sur ses droits dûment reconnus par le NPT, mais c’est aux Occidentaux à reconnaitre ces droits. Ce faisant cela constituerait le premier pas psychologique, ô combien important, certes, mais pas suffisant, vers la reconnaissance que non, décidément, « we do not own the world ».
Le Prix Nobel de la Guerre est-il conscient de cela ?
Le prix Nobel de la Guerre est-il conscient du décalage de plus en plus grand qui existe entre les prétentions internationales irréalistes des dirigeants occidentaux et leurs capacités de plus en plus faibles à les mettre en oeuvre ?
Est-il conscient que les USA n’ont plus les moyens de leurs ambitions et qu’il leur faut désormais se désengager de manière ordonnée de la scène mondiale pour devenir une grande nation parmi d’autres ?
Sera t’il capable de faire avec l’Iran ce que Nixon fit en son temps avec la Chine de Mao ?
S’il ne l’est pas, où s’il ne le peut pas, en vérité cela n’aura d’importance que pour les USA et leurs alliés qui en payeront le prix au prix fort. Car cette évolution sur la scène mondiale est désormais inéluctable : la montée en puissances des grandes nations régionales et l’abaissement consécutifs des USA et de ses alliés, ce qui implique de leur part le renoncement à l’usage de la force pour satisfaire leurs caprices hubristiques. Il leur faut désormais comprendre impérativement que l’usage de la force n’est plus possible.
C’est ce qu’avait déclaré le Ministre Iranien des Affaires Etrangères Javad Zarif lors de son interview (à voir !) par Press tv le 11 Septembre dernier (ici) :
“There is a need for the United States to come to the realization, and I believe this is an important realization for the United States, that not only the use of force is illegal, that not only the threat of force is against a preemptory international norm of law, but also and more importantly the use of force is ineffective. Force has lost its utility in international relations and it lost its utility a long time ago.
Serrer la main du Président Rohani, c’est bien ; engager des négociations avec espoir et admettons-le avec bonne volonté, c’est bien ; mais tout cela ne servira à rien si l’on ne commence pas par comprendre que le monde a changé et que la force pour imposer ses quatre volontés au reste de la planète a perdu son utilité, selon les termes de Javad Zarif.
Il y a du chemin à faire et les couloirs de l’ONU risquent de n’être pas assez long pour cela.
Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.
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