jeudi 26 janvier 2012

Iran : n'est pas isolé qui croit...

Saviez-vous, chers lecteurs européens, que l’UE est une « entité » politique, économique, morale cela va sans dire, peut-être même « cérébrale » bien que cela n’ait jamais été prouvé, bref un « machin » pour reprendre le terme celèbre du général de Gaulle ; un « machin » mais un « machin » qui se prétend INDEPENDANT... Eh oui, le « machin » européen ouin ouin se targue d’être INDEPENDANT, sourd aux préssions zexterieures comme aux lobbys zinterieurs qui pourraient tenter d’influencer les décisions du dit « machin » au profit d’interêts qui ne se confondraient pas forcément avec ceux du « machin » européen.

C’est donc en toute connaissance de cause (nous avons failli utiliser le terme « conscience » mais notre stylo a spontément refusé d’écrire le mot...) que le « machin » européen a décrété souverainement et sans aucune intervention exterieure, un embargo contre l’Iran.

Comme les USA quelques jours avant, mais c’est une pure coincidence.

Où alors ce n’est qu’une preuve de plus que les petits, tout petits esprits finissent toujours par se rencontrer, généralement dans les bas-fonds, leur milieu naturel de prolifération.

De cette façon les sataniques iraniens sont avertis qu’avec nous çà ne rigole plus et qu’il faudrait peut-être commencer par nous prendre au sérieux.

Avis aux Américains.

Aux autres aussi évidemment.

Désormais tous ceux qui ne nous plairont pas se verront boycottés sauvagement. Ils vont souffrir tant de ne plus avoir de relations avec nous, nous le sel de l’univers connu et inconnu, nous les Représentants du Bien sur Terre (RBT), que les iraniens comme tous les autres après eux viendront nous supplier les uns après les autres de renouer des liens solides dans le « respect » de la souveraineté de chacun.

Enfn surtout la nôtre, où plutôt ce qu’il en reste.

L’embargo est donc notre dernière arme secrète sortie tout droit des cerveaux brillants du Département d’Etat US à l’intention des cervelas reptiliens européens. Le tout est de faire croire à ces derniers que l’idée vient d’eux pour qu’ils l’adoptent sans rechigner, tout fiers d’en avoir eu une. Qu’elle soit bonne où stupide n’a aucune importance du moment qu’il y en ait une.

Cela doit les rassurer sur leur état cérébral.

Et puis de toute manière on a déjà oublié le brillants résultats de ce que les précédents embargos ont donné ; en Irak par exemple.

A ceux qui émettent l’hypothèse que cela pourrait provoquer une pénurie de pétrole sur le marché mondial on rétorque avec la suffisance bien connue des bureaucrates satisfaits d’eux-mêmes :

- L’Arabie Saoudite pourvoiera au manque que créera la céssation des importations de pétrole iranien, notamment pour ceux qui en dépendent le plus comme la Grèce, l’Espagne où l’Italie. De toute manière il n’est plus très sûr que ces trois derniers pays soient encore capables de payer leurs importations de pétrole dans six mois, date à laquelle est censé entrer en vigueur le fameux embargo.

Pourquoi six mois d’attente ?

Eh bien pour se préparer pardi ! Pour retrouver quelqu’un capable de fournir 600.000 barrils par jour de ce précieux liquide qui fait fonctionner si bien les merveilleuses économies de nos admirables pays si extemplairement développés. Il s’agit donc de permettre à ceux d’entre nous qui s’approvisionnent en Iran de trouver d’autres sources d’approvisionnement avant le 1er Juillet prochain.

Tout cela présuppose que les Saoudiens aient vraiment la capacité de compenser ce que les Iraniens livraient à l’Europe, ce que de très nombreux experts remettent en cause. Et dans le cas où d’autres pays se joindraient réellement à l’embargo, comme la Chine où/et l’Inde, alors là ce serait parfaitement impossible. La vérité est que le monde ne peut pas se passer du pétrole iranien (2.5 millions de barrils par jour sans compter le gaz naturel) surtout à une époque où il manque encore les 1.6 millions barrils libyens.

Et si l’Iran cessait soudain de livrer son pétrole à l’Europe, comme l’a proposé un parlementaire iranien, les prix à la pompe exploseraient sans qu’il y ait besoin d’une attaque quelconque sur l’Iran suivie d’un blocage du Détroit d’Ormuz par les Iraniens. Et nos brillantes économies bien-aimées sur le chemin d’une rédemption fantôme seraient pulvérisées instantanément.

- Ensuite on nous assure que l’Iran est complètement isolée, le paria de la planète à qui plus personne ne voudrait même adresser la parole tant que ce pays n’aura pas abandonné ce programme nucléaire qui n’existe plus depuis 2003 , ce qui fût confirmé par l’équipe de l’AIEA qui vient de terminer une visite d’inspection en Iran. L’idée est que la « communauté internationale » cesse de s’approvisionner en Iran afin d’assécher les revenus du pays et faire s’écrouler la valeur de sa monnaie jusqu ‘à ce que le régime s’écroule. Enfin cela c’est le plan brillant des cervelas néendertaliens de Washington.

Tout ces plans mirifiques sont bels et bons vus du Potomac où de Bruxelles mais encore faudrait-il être certain que la dîte « communauté internationale » soit d’accord avec tout cela.

Hors, apparemment, rien n’est moins sûr.

La « communauté internationale en rang d’oignon derrière les USA-UE ?

Tout d’abord qui sont donc ces pays qui pousseraient l’abnégation suffisamment loin pour oublier leur propre sécurité nationale au profit de la cupidité des USA et de ses deux caniches que sont le Royaume-Uni et la France, depuis que Sarko-le-Petit s’est hissé sur le trone (nous ne pensons probablement pas à la même chose).

1) La Chine.

Le gouvernement Chinois a immédiatement répondu vertement au vote par le Sénat US du fameux embargo unilatéral contre l’Iran en annonçant que l’Iran resterait un fournisseur de première importance pour le Royaume du Milieu, quoi que puissent en penser les USA et leurs caniches.

"The normal trade relations and energy cooperation between China and Iran have nothing to do with the nuclear issue. We should not mix issues of different nature, and China's legitimate concerns and demands should be respected."

(Sources : Cui Tiankai, the vice foreign minister for US relations)

Pourtant certains petits malins ont récemment cru devoir montrer combien cette « stratégie » de l’embargo unilatérale était judicieuse lors de la visite éfféctuée par le premier ministre Chinois dans les satrapies du golfe : UAE, Quatar, Arabie Saoudite notamment, nos grands alliés démokratiques et tout et tout... On nous a raconté à cette occasion un joli conte, touchant aux larmes, tout droit issu des Mille et Une Nuits ; à savoir que la Chine avait répondu 5 sur 5 aux injonctions de nos brillants alliés US de césser immédiatement tout commerce avec l’Iran. Cette visite était bien la preuve que Pekin ne pensait plus qu’à une chose : se tirer un boulet dans les deux pieds pour nous faire plaisir puisque le déplacement du Premier chinois n’avait d’autre but que de cesser au plus vite tout achat de pétrole iranien pour s’approvisionner en priorité au Quatar, en UAE et en Arabie. D’ailleurs nous dirent ces imbéciles la Chine a déjà commencé à acheter moins de pétrole aux Iraniens depuis le début de l’année.

Quel résultat ! Très impréssionnant !

Manque de chance l’Administration Générale des Douanes chinoises vient de faire savoir que la Chine n’avait jamais autant importé de pétrole iranien que l’année dernière (2011), c’est à dire 30% de plus qu’en 2010, alors que l’augmentation générale des importations de pétrole chinois en 2011 n’a augmenté que de 6,1%... En 2011 la Chine a acheté 557.000 barrils de pétrole par jour à l’Iran, soit pratiquement autant que toute l’Europe...

Hummm...

D’autres imbéciles, où les mêmes, sont en train de se répandre dans la presstitute en clamant que Pekin a prêvu d’acheter moins de pétrole à l’Iran pour les deux premiers mois de l’année ce qui prouverait selon eux que le Royaume du Milieu commencerait à restreindre ses achats à l’Iran. La vérité est que la Chine et l’Iran sont en train de renégocier les prix du pétrole de l’Iran à la Chine pour l’année et que les Chinois espèrent tirer quelques avantages des difficultés iraniennes en faisant pression pour bénéficier de meilleurs prix.

Point barre.

De plus les échanges commerciaux entre les deux pays se sont montés à $ 30 milliards cette année et sont attendus à $ 5à milliards en 2015.

2) L’Inde.

Ce pays a annoncé très clairement qu’il choisissait ses partenaires commerciaux avec qui il voulait et qu’il n’avait aucune raison de se soumettre à des diktats unilatéraux sans aucune légitimité. Ce qui signifie en clair que son commerce avec l’Iran ne sera pas affecté par les simagrées US où européennes.

3) Le Japon

Le Japon n’a pas vraiment montré un empressement délirant aux demandes de Geithner de cesser toutes ses importations de pétrole avec l’Iran qui lui fournit 10% de ses besoins en pétrole. C’est pour cette raison qu’il demande à son allié US des exemptions (comme prêvu dans la loi votée par le Sénat) pour ses importations de pétrole iranien.

4) La Turquie.

"Turkey has said it is not bound by new oil sanctions against Iran."

(Sources : Financial Times – 13 Janvier 2012)

Taner Yildiz, Turkey's energy minister, told reporters that his country did not consider itself covered by the latest EU and US sanctions. He continued that, "At the moment our imports continue and as of today there is no change in our road map."

(Sources : Atimes – 20 Janvier 2012)

5) Corée du Sud

Ce pays n’a montré nul empressement à se tirer une balle dans le pied pour faire plaisir aux USA en se coupant d’une source d’approvisionnement dont elle a un besoin vital comme toute l’Asie. Elle aussi a demandé une exemption aux USA qui ne pourront pas la lui refuser.

Le résultat est que la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud continueront d’acheter du pétrole à l’Iran. Leurs achats conjugués représentent 62% des exportations de pétrole de l’Iran et il est probable que les liens entre l’Asie, l’Iran et les satrapies du Golfe vont se ressérer et se développer à l’avenir comme tendent à le prouver les développements inatttendus de ces derniers jours dont nous reparlerons plus bas.

Bref, tout cela pour dire que ce que les USA et l’Europe nomment la « communauté internationale » ne comporte qu’eux-mêmes et leur allié Israël car on ne peut pas dire que les 120 pays des Non-Alignés et l’ensemble des pays du BRIC fassent partie de ceux qui soutiennent ces sanctions arbitraires, injustifiées et illégales.

Qui isole qui dans l’affaire ?

La fin des petrodollars.

Cette affaire iranienne a des conséquences inattendues qui pourraient déboucher sur des changements considérables d’un point de vue économique et financiers et provoquer un séisme pour les USA.

Pourquoi ?

Un petit retour en arrière est nécéssaire pour comprendre ce qui est en jeu et à quel point il est vital pour les USA qu’il n’y ait pas de remise en cause des sacro-saints petrodollars.

En 1973 Nixon, le Président qui décoréla le dollar de l’or, persuada le Roi d’Arabie-Saoudite de n’accepter comme moyen de payement en échange de son pétrole que le dollar US et d’investir les surplus tirés de la vente de pétrole en Bonds du Trésor US. En contrepartie de quoi les USA s’engageaient à protéger le pays contre tout énnemi exterieur, que ce soit l’Union Sovietique, l’Irak où l’Iran etc... Deux ans plus tard tous les membres de l’OPEC acceptèrent de ne vendre leur pétrole qu’en échange de dollars US et nombre d’entre eux achetèrent des Bonds du Trésor US avec leurs surplus ce qui permit les dépenses de plus en plus extravagantes du gouvernement US jusqu’à aujourd’hui. Car ce système obligea tous les pays du monde important du pétrole à se constituer des résèrves de changes en dollars US afin d’être en mesure de pouvoir acheter du pétrole. Ce qui provoqua à son tour une énorme demande de dollars US qui fortifia le dollar US non pas en raison des performances de l’économie US mais simplement parce que sans dollars on ne pouvait pas acheter de pétrole. Sauf si on en avait soi-même chez soi.

C’est de cette manière que le dollar est devenu à la fois la monnaie de reserve mondiale et que le système des pétrodollars fût créé. Et c’est ce qui finança les dépenses des USA jusqu’à aujourd’hui en permettant notamment de maintenir un coût du pétrole tellement bas pour les américains.

Le premier à avoir tenté de se faire payer son pétrole dans une monnaie autre que le dollar fût Saddam Hussein. Il voulut être payer en Euros dans le cadre du programme « food against oil ». C’était au début des années 2000.

En 2003 il était mort.

Kadhafi voulut créer une monnaie africaine, le dinar-or, et émit l’idée d’être payé dans une autre monnaie que le dollar pour son pétrole.

Amen.

Aujourd’hui les petrodollars sont très sérieusement menacés. Et l’affaire iranienne, montée de toute pièce par les USA et leurs caniches européens au premier rang desquels figurent le brillant Président français, est en train d’accélérer le processus de déconstruction du système pétrodollar si brillament institué par Nixon.

Pourquoi ?

Car les sanctions imposées forcent les Iraniens et leurs partenaires à devenir créatifs pour éviter les sanctions des USA et de l’UE. A cet effet il leur faudra utiliser une autre monnaie que le dollar US. Et c’est ce qu’ils sont en train de mettre au point.

C’est ainsi que l’Inde et l’Iran ont annoncé qu’ils effectueraient leurs échanges en roupees et en rials, tandis que les achats de pétrole où de gaz naturel pourraient même être éffectués en or ! Fût annoncé dans la foulée que la Chine pourrait fort bien faire la même chose de son côté pour ses achats d’hydrocarbure iranien.

Ne serait-ce pas le plus judicieux des échanges : or jaune contre or noir ? Que préféreriez-vous chers lecteurs ? Etre payé en or où en papier, quel que soit son nom ? Nous avons choisi pour notre part sans hésitation.

Mais aujourd’hui, ce qui est encore plus inquiétant pour les USA, c’est que ce sont les soit disant « alliés » indéféctibles qui commencent à fausser compagnie au système des pétrodollars.

En effet lors de la visite du Premier Ministre Chinois Wen Ji Biao la semaine dernière en UAE il fût décidé que les contrats signés entre les deux parties seraient payés en Yuan. Ce qui signifie que le pétrole acheté par la Chine ne serait plus acheté en dollars et que les pays du GCC commencent eux aussi à diversifier tranquillement leurs réserves de cash en réduisant leur exposition à un dollar dont ils ont quelques raisons de douter de sa fiabilité. Le Yuan leur parait une bien meilleure alternative, non seulement en raison de la future appréciation de cette monnaie mais en raison également des liens économiques de cette région avec la Chine qui ne cessent de se renforcer.

Il semblerait que l’Arabie Saoudite à son tour songerait à emboiter le pas aux UAE. Dans une autre perspective cela signifierait-il que les pays du Golfe renoncerait de facto à la protection US ? Ont-ils bien compris que les USA ne sont plus en mesure de les protéger et qu’en conséquence ils n’ont plus à respecter le contrat passé en 1973-1975 ? Il est vrai que les Chinois sont devenus les premiers acheteurs de pétrole saoudiens devant les USA.

Alors ...

Cela illustre une fois de plus la décadence grandissante de l’influence des USA au Moyen-Orient comme dans le reste du monde.

Qui isole qui ?

Si tous ces pays, c’est à dire la véritable communauté internationale, c’est à dire le monde entier à l’exception des USA et de l’Europe, commencent à régler entre eux leurs échanges commerciaux dans leurs monnaies respectives, voire en or, en délaissant le dollar où l’euro, nous pouvons nous demander qui est le plus isolé ?

L’iran où les USA-UE ?

Le reste du monde où les USA-UE ?

Le plus grave pour les USA où l’Europe c’est que plus personne ne voulant de nos monnaies dévaluées, dollars où Euros, celles là même que nos économistes brillants nous vantent à longueur de journées comme la panacée pour nos exportations, nous n’aurons plus les moyens de payer nos importations de matières premières, au premier rang desquelles le pétrole. De plus personne ne viendra plus acheter nos dettes non-remboursables sans lesquelles aucun pays occidental ne peut survivre, à commencer par les USA.

La conclusion c’est que face à nos folies et à notre agréssivité à l’égard de tout pays ne satisfaisant pas nos caprices d’enfants gâtés, le reste du monde s’organise tranquillement tout seul, ce qui réduit sa dépendance à notre égard et lui fait prendre goût à sa nouvelle indépendance.

Nous nous isolons nous-mêmes du reste du monde par nos exactions de plus en plus délirantes au fur et à mesure que la conscience diffuse de notre effondrement se fait jour dans les cervelas dévoyés de nos politiciens décérébrés. Les sanctions contre l’Iran décrétées par les USA puis par l’UE n’ont aucune légitimité, aucune justification et surtout pourraient avoir des conséquences très graves pour ... nous-mêmes puisqu’il semblerait qu’elles aient déjà accéléré le processus engagé depuis quelques temps d’abandon du dollar comme monnaie de réserve internationale et d’abandon du système des pétrodollars.

Aucun commentaire: