Le journaliste allemand Rainer Hermann confirme son premier article par un second que nous avons traduit ci-dessous en français. Veuillez nous pardonner si la traduction n’est pas parfaite.
L’article original en Allemand est ici.
Son premier article fut reproduit en anglais dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Juin 2012 : ici.
L’extermination.
Le massacre de Houla marqua un tournant dans le drame syrien. Il y eut un grand nombre de réactions indignées à travers le monde lorsqu’on appris que 108 personnes avaient été tuées à Houla le 25 Mai, dont 49 enfants. Les demandes pour une intervention militaire afin de faire cesser le bain de sang en Syrie se firent de plus en plus forte tandis que la violence s’en est allé crescendo depuis lors. Basés sur les «nouvelles» délivrée par les médias des pays du Golfe et les dires des observateurs de l’ONU le jours suivant le massacre, l’opinion mondiale condamna quasiment sans exception l’armée régulière syrienne et les milices Shabiha proche du régime pour le massacre perpétué.
Au cours des semaines qui suivirent, et sur la base de témoins des événements, le Frankfurter Allgemeine Zeitung contesta cette version officielle des événements. Il rapporta que les civils tués étaient soit des allawouites soit des shiites. Ils furent tués de sang froid par des sunnites à Taldou, une ville située dans la plaine de Homs, tandis que de violents combats faisaient rage aux check points entourant le village entre l’armée régulière syrienne et la « free syrian army ». Notre article fût passé sous silence par de nombreux médias à travers le monde et rejeté par les autres sous prétexte qu’il n’était pas crédible. Ce qui nous amène à poser quatre questions :
Pourquoi l’opinion mondiale a t’elle suivie jusqu’à maintenant une autre version des événements ?
Pourquoi le contexte de la guerre civile rend il douteux ce qui est vraisemblable ?
Pourquoi les témoins sont ils crédibles ?
Quels sont les autres faits qui renforcent notre version des faits ?
Premièrement, pourquoi l’opinion mondiale suit elle une autre version des faits ? Il n’est pas douteux que durant les premiers mois du conflit, alors que l’opposition ne possédait pas d’armes et se trouvait sans défense, toutes les atrocités qui furent commises le furent par le régime. On assuma donc qu’il était évident que cela continuerait ainsi (Note du traducteur : c’est une erreur de Hermann puisque les rebelles étaient armées et financés de l’étranger dés le mois d’Avril 2011 sans aucune contestation possible). De plus les médias syrien gouvernementaux n’ont aucune crédibilité. Par exemple ils se servent de l’étiquette « gangs de terroristes armés » depuis le début du conflit. Du coup personne ne les croit, même quand c’est effectivement le cas. Deux chaines de médias, Al Jazeera et Al Arabia sont devenues les chaines d’information de références alors que leurs propriétaires, le Quatar et l’Arabie Saoudite, sont deux états activement impliqués dans le conflit en cours. Nous avons de très bonnes raisons de faire nôtre le dicton : « Dans une guerre c’est la vérité qui meurt en premier ».
Deuxièmement, pourquoi dans ce contexte de guerre civile, la version douteuse est- elle celle qui apparait comme vraie ? Depuis quelques mois de très nombreuses armes furent infiltrées en Syrie et les rebelles ont des armes de calibres moyens depuis très longtemps. Chaque jour plus de 100 personnes sont tuées en Syrie pour moitié environ entre chaque camp. Les milices qui opèrent sous la bannière de la Free Syrian Army de larges parties des provinces de Homs et de Idlib et ils tentent d’étendre leur domination sur d’autre partie du pays. L’augmentation du chaos a fait apparaitre une vague de kidnapping criminels et a favorisé le règlement de vieilles disputes. Si on regarde les pages de Facebook où parle à des syriens : tout le monde a des histoires quotidiennes de nettoyages ethniques à raconter, des histoires de gens assassinés uniquement parce qu’ils sont allawouites où sunnites.
La plaine de Houla, qui se trouve entre la ville sunnite de Homs et les montagnes des allawouites, est majoritairement peuplée de sunnites ; elle a une longue histoire de tensions entre sectes. Le massacre se produisit à Toulda, un des plus grand villages d’Houla. De tous les noms des civils tués, 84 sont connus. Ce sont ceux des pères, mères et 49 enfants de la famille Al Sayyid et des deux branches de la famille Abdarrazzaq. Les habitants de la ville affirment que les victimes étaient des alawouites ou bien des sunnites converties au shiisme. A quelques kilomètres de la , près de la frontière Libanaise, cela les rend suspect d’être des sympathisants du Hezbollah, haïs par les sunnites. Furent également tués à Toulda des parents du membre du parlement, fidèle au gouvernement, Abdalmuti Mashlab.
Les maisons de ces trois familles sont situées dans différentes parties de Taldou. Tous les membres de ces familles furent sélectionnés puis assassinées sauf un. Aucun voisin ne fut blessé. Une connaissance du terrain était indispensable pour mener à bien ces tueries. L’agence Associated Press cite le seul survivant de la famille Al Sayyid, Ali, 11 ans : « Les meurtriers étaient chauves et avaient de longues barbes ». Cette description est celle de djihadistes fanatiques et non pas des milices Shabiha. Ali raconta qu’il survécu car il fit semblant d’être mort et qu’il se macula avec le sang de sa mère.
Le 1er Avril la soeur Agnès-Maryam, du monastère de Jacob (« Deir Mar Yakub ») qui se trouve au Sud de Homs dans le village de Qara, a décrit dans une longue lettre ouverte (publiée dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Jun 2012 ; ici) le climat de violence et de peur qui régne dans la région. Elle concluait que les rebelles sunnites avait pour objectif l’élimination planifiée de toutes les minorités. Elle décrit les expulsions des Alawouites et des Chrétiens de leurs maisons, qui sont ensuite occupées par les rebelles, les viols de jeunes filles que les rebelles s’attribuent comme trophées de guerre. La soeur vit de ses yeux les rebelles tuer un marchand dans une rue de Wadi Sajjeh à l’aide d’une voiture piégée et ensuite les entendre déclarer aux cameramen d’Al Jazzera que c’était un crime du gouvernement. Finalement elle raconte comment des rebelles sunnites ont enfermés dans une maison du district de Khalididja à Homs des Chrétiens et des alawouites pris en otages pour la faire exploser pour ensuite attribuer cette horreur au gouvernement syrien.
Pourquoi, donc, les témoins syriens de mon article peuvent ils être considérés comme fiables ? Parce qu’ils n’appartiennent à aucun parti en conflit, parce qu’ils sont pris au lieu de ce conflit et qu’ils ont tout intérêt à faire cesser au plus vite toute escalade de la violence. Plusieurs de ces gens ont déjà été tué ce qui explique pourquoi aucun ne veut plus révéler son identité. Dans une période où une vérification indépendante des faits sur place n’est pas possible il ne peut y avoir aucune certitude que chaque détail des faits décrits se soit exactement passé de la manière ainsi décrite. C’est ainsi que même si le massacre d’Houla s’est bel et bien passé de la manière décrite, on ne peut pas en tirer de conclusion pour les autres massacres. Comme pour les événements du Kosovo, chaque massacre devra être l’objet d’un enquête spécifique après ces événements.
Quels sont les autres faits qui corroborent notre version des faits ? Le FAZ ne fut pas le seul ni le premier à rapporter une nouvelle version du massacre de Houla. D’autres rapports ne purent entrer en compétition avec les grands médias internationaux pour faire entendre leurs versions des faits. Celui du journaliste russe Marat Musin par exemple, qui travaille pour la petite agence ANNA, se trouvait à Houla les 25 et 26 Mai, non seulement fut en partie témoin de ce qui se produisit là-bas mais il publia également les témoignages d’autres témoins oculaires des faits. Autre exemple : celui du journaliste hollandais arabophone, indépendant et vivant à Damas, Martin Janssen, contacta le monastère de Jacob à Qara, qui a accueillit de nombreuses victimes du conflit et dont le travail humanitaire des nonnes est exemplaire.
Les sunnites rebelles liquident toutes les minorités.
Les nonnes lui racontèrent comment le 25 Mai plus de 700 rebelles armés, venant de Rastan, débordèrent un check point de l’armée sur la route de Taldou et comment ils empilèrent les corps de leurs victimes civiles et militaires devant la mosquée et comment, le jour suivant, ils racontèrent leur version du massacre,qu’ils attribuèrent à l’armée gouvernementale, aux oreilles complaisantes et gagnées à leurs cause des grands médias internationaux tout comme des observateurs de l’ONU. C’est ainsi que le Secrétaire Général de l’ONU annonça au Conseil de Sécurité de l’ONU que les circonstances exactes de ce massacre n’étaient pas claires. Cependant l’ONU pouvait confirmer : « il y a bien eu des tirs d’artillerie et de mortier. Il y eut également d’autres formes de violence, des exécutions rapprochées ainsi que graves abus ».
On peut reconstituer la suite des événements de la manière suivante : le 25 Mai, après la prière du Vendredi, plus de 700 rebelles armés, sous la direction de Abdurrazzaq Tlass et Yahya Yusuf, arrivèrent en trois groupes de Rastan, Kafr Laha et Akraba ; ils attaquèrent trois check points tenus par l’armée régulière autour de Toulda. Les rebelles, numériquement les plus forts, et les soldats de l’armée, en majorité sunnites, se battirent violemment ; ces engagements coutèrent la vie à deux douzaines de soldats, en partie des conscrits. Durant et après ces combats les rebelles, aidés par des habitants de Toulda, supprimèrent les familles Sayyid et Abdarrazzaq.
Elles avaient refusé de se joindre à l’opposition.
Ce que nous pouvons retenir de tout cela c'est que ces événements de Syrie sont provoqués délibérément et par les Occidentaux, à commencer par les USA, la France, la Grande Bretagne d'un côté, les Saoudiens et les Quataris de l'autre. Mais chacun a des objectifs différents qui se trouveront à terme en contradiction les uns avec les autres, comme nous l'avons déjà dit. Ces massacres et ces attentats ont pour but de préparer une intervention militaire en Syrie avec pour objectif de renverser le régime, comme cela fût entrepris en Libye avec les brillants résultats que l'on sait.
Le problème est que la Syrie n'est pas la Libye :
- d'une part parce que le régime est beaucoup plus fort que celui de Khadafi, non seulement car il est soutenu par une partie de la population, mais aussi parce que l'armée est forte et loyale au régime.
- d'autre part car le régime n'est pas aussi isolé que la propagande veut bien nous le faire croire. La Russie, la Chine, l'Iran et autres ne sont pas précisément à négliger.
Certains argumentent que la Russie et la Chine ne soutiennent la Syrie que pour tirer des avantages des Occidentaux. Cela nous parait un peu court. Il y a dans ce conflit une question de principe et de droit international que les russes et les chinois, comme d'autres, ne peuvent pas laisser passer sans courir eux mêmes un grave danger. En effet cela ouvrirait la voie à un chaos international destructeur puisque cela aurait pour conséquence d'abolir toutes les règles maintenant encore les relations entre nations dans des limites respectant la souveraineté de chacun. Or si la Syrie succombait il est certain que la cible suivante serait l'Iran ce qui provoquerait pour la Russie de très graves conséquences pour sa sécurité. C'est pour cette raison que la Syrie est si importante pour les Russes et non pas pour des histoires d'argent où de contrat d'armement comme on ne cesse de nous le répéter à l'envie.
A travers la Syrie c'est l'Iran qui est visée. Mais au-dela c'est bel et bien la Russie que l'on cherche à déstabiliser par tous les moyens possibles avec pour but, à terme, de la morceler en plusieurs entités qu'il serait facile, croit-on chez les "experts" occidentaux, de contrôler et de d'exploiter pour nos plus grands profits. C'est ce plan que Vladimir Poutine a fait échouer mais c'est toujours ce plan que les USA ont en tête et qu'ils tentent de réaliser par tous les moyens, même les plus indirects apparemment.
Le but est la main mise et le contrôle de l'Asie centrale.
C'est pourquoi nous doutons fort que la Russie se laissera faire sur le cas de la Syrie car il y va de sa survie.
L’article original en Allemand est ici.
Son premier article fut reproduit en anglais dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Juin 2012 : ici.
L’extermination.
Le massacre de Houla marqua un tournant dans le drame syrien. Il y eut un grand nombre de réactions indignées à travers le monde lorsqu’on appris que 108 personnes avaient été tuées à Houla le 25 Mai, dont 49 enfants. Les demandes pour une intervention militaire afin de faire cesser le bain de sang en Syrie se firent de plus en plus forte tandis que la violence s’en est allé crescendo depuis lors. Basés sur les «nouvelles» délivrée par les médias des pays du Golfe et les dires des observateurs de l’ONU le jours suivant le massacre, l’opinion mondiale condamna quasiment sans exception l’armée régulière syrienne et les milices Shabiha proche du régime pour le massacre perpétué.
Au cours des semaines qui suivirent, et sur la base de témoins des événements, le Frankfurter Allgemeine Zeitung contesta cette version officielle des événements. Il rapporta que les civils tués étaient soit des allawouites soit des shiites. Ils furent tués de sang froid par des sunnites à Taldou, une ville située dans la plaine de Homs, tandis que de violents combats faisaient rage aux check points entourant le village entre l’armée régulière syrienne et la « free syrian army ». Notre article fût passé sous silence par de nombreux médias à travers le monde et rejeté par les autres sous prétexte qu’il n’était pas crédible. Ce qui nous amène à poser quatre questions :
Pourquoi l’opinion mondiale a t’elle suivie jusqu’à maintenant une autre version des événements ?
Pourquoi le contexte de la guerre civile rend il douteux ce qui est vraisemblable ?
Pourquoi les témoins sont ils crédibles ?
Quels sont les autres faits qui renforcent notre version des faits ?
Premièrement, pourquoi l’opinion mondiale suit elle une autre version des faits ? Il n’est pas douteux que durant les premiers mois du conflit, alors que l’opposition ne possédait pas d’armes et se trouvait sans défense, toutes les atrocités qui furent commises le furent par le régime. On assuma donc qu’il était évident que cela continuerait ainsi (Note du traducteur : c’est une erreur de Hermann puisque les rebelles étaient armées et financés de l’étranger dés le mois d’Avril 2011 sans aucune contestation possible). De plus les médias syrien gouvernementaux n’ont aucune crédibilité. Par exemple ils se servent de l’étiquette « gangs de terroristes armés » depuis le début du conflit. Du coup personne ne les croit, même quand c’est effectivement le cas. Deux chaines de médias, Al Jazeera et Al Arabia sont devenues les chaines d’information de références alors que leurs propriétaires, le Quatar et l’Arabie Saoudite, sont deux états activement impliqués dans le conflit en cours. Nous avons de très bonnes raisons de faire nôtre le dicton : « Dans une guerre c’est la vérité qui meurt en premier ».
Deuxièmement, pourquoi dans ce contexte de guerre civile, la version douteuse est- elle celle qui apparait comme vraie ? Depuis quelques mois de très nombreuses armes furent infiltrées en Syrie et les rebelles ont des armes de calibres moyens depuis très longtemps. Chaque jour plus de 100 personnes sont tuées en Syrie pour moitié environ entre chaque camp. Les milices qui opèrent sous la bannière de la Free Syrian Army de larges parties des provinces de Homs et de Idlib et ils tentent d’étendre leur domination sur d’autre partie du pays. L’augmentation du chaos a fait apparaitre une vague de kidnapping criminels et a favorisé le règlement de vieilles disputes. Si on regarde les pages de Facebook où parle à des syriens : tout le monde a des histoires quotidiennes de nettoyages ethniques à raconter, des histoires de gens assassinés uniquement parce qu’ils sont allawouites où sunnites.
La plaine de Houla, qui se trouve entre la ville sunnite de Homs et les montagnes des allawouites, est majoritairement peuplée de sunnites ; elle a une longue histoire de tensions entre sectes. Le massacre se produisit à Toulda, un des plus grand villages d’Houla. De tous les noms des civils tués, 84 sont connus. Ce sont ceux des pères, mères et 49 enfants de la famille Al Sayyid et des deux branches de la famille Abdarrazzaq. Les habitants de la ville affirment que les victimes étaient des alawouites ou bien des sunnites converties au shiisme. A quelques kilomètres de la , près de la frontière Libanaise, cela les rend suspect d’être des sympathisants du Hezbollah, haïs par les sunnites. Furent également tués à Toulda des parents du membre du parlement, fidèle au gouvernement, Abdalmuti Mashlab.
Les maisons de ces trois familles sont situées dans différentes parties de Taldou. Tous les membres de ces familles furent sélectionnés puis assassinées sauf un. Aucun voisin ne fut blessé. Une connaissance du terrain était indispensable pour mener à bien ces tueries. L’agence Associated Press cite le seul survivant de la famille Al Sayyid, Ali, 11 ans : « Les meurtriers étaient chauves et avaient de longues barbes ». Cette description est celle de djihadistes fanatiques et non pas des milices Shabiha. Ali raconta qu’il survécu car il fit semblant d’être mort et qu’il se macula avec le sang de sa mère.
Le 1er Avril la soeur Agnès-Maryam, du monastère de Jacob (« Deir Mar Yakub ») qui se trouve au Sud de Homs dans le village de Qara, a décrit dans une longue lettre ouverte (publiée dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Jun 2012 ; ici) le climat de violence et de peur qui régne dans la région. Elle concluait que les rebelles sunnites avait pour objectif l’élimination planifiée de toutes les minorités. Elle décrit les expulsions des Alawouites et des Chrétiens de leurs maisons, qui sont ensuite occupées par les rebelles, les viols de jeunes filles que les rebelles s’attribuent comme trophées de guerre. La soeur vit de ses yeux les rebelles tuer un marchand dans une rue de Wadi Sajjeh à l’aide d’une voiture piégée et ensuite les entendre déclarer aux cameramen d’Al Jazzera que c’était un crime du gouvernement. Finalement elle raconte comment des rebelles sunnites ont enfermés dans une maison du district de Khalididja à Homs des Chrétiens et des alawouites pris en otages pour la faire exploser pour ensuite attribuer cette horreur au gouvernement syrien.
Pourquoi, donc, les témoins syriens de mon article peuvent ils être considérés comme fiables ? Parce qu’ils n’appartiennent à aucun parti en conflit, parce qu’ils sont pris au lieu de ce conflit et qu’ils ont tout intérêt à faire cesser au plus vite toute escalade de la violence. Plusieurs de ces gens ont déjà été tué ce qui explique pourquoi aucun ne veut plus révéler son identité. Dans une période où une vérification indépendante des faits sur place n’est pas possible il ne peut y avoir aucune certitude que chaque détail des faits décrits se soit exactement passé de la manière ainsi décrite. C’est ainsi que même si le massacre d’Houla s’est bel et bien passé de la manière décrite, on ne peut pas en tirer de conclusion pour les autres massacres. Comme pour les événements du Kosovo, chaque massacre devra être l’objet d’un enquête spécifique après ces événements.
Quels sont les autres faits qui corroborent notre version des faits ? Le FAZ ne fut pas le seul ni le premier à rapporter une nouvelle version du massacre de Houla. D’autres rapports ne purent entrer en compétition avec les grands médias internationaux pour faire entendre leurs versions des faits. Celui du journaliste russe Marat Musin par exemple, qui travaille pour la petite agence ANNA, se trouvait à Houla les 25 et 26 Mai, non seulement fut en partie témoin de ce qui se produisit là-bas mais il publia également les témoignages d’autres témoins oculaires des faits. Autre exemple : celui du journaliste hollandais arabophone, indépendant et vivant à Damas, Martin Janssen, contacta le monastère de Jacob à Qara, qui a accueillit de nombreuses victimes du conflit et dont le travail humanitaire des nonnes est exemplaire.
Les sunnites rebelles liquident toutes les minorités.
Les nonnes lui racontèrent comment le 25 Mai plus de 700 rebelles armés, venant de Rastan, débordèrent un check point de l’armée sur la route de Taldou et comment ils empilèrent les corps de leurs victimes civiles et militaires devant la mosquée et comment, le jour suivant, ils racontèrent leur version du massacre,qu’ils attribuèrent à l’armée gouvernementale, aux oreilles complaisantes et gagnées à leurs cause des grands médias internationaux tout comme des observateurs de l’ONU. C’est ainsi que le Secrétaire Général de l’ONU annonça au Conseil de Sécurité de l’ONU que les circonstances exactes de ce massacre n’étaient pas claires. Cependant l’ONU pouvait confirmer : « il y a bien eu des tirs d’artillerie et de mortier. Il y eut également d’autres formes de violence, des exécutions rapprochées ainsi que graves abus ».
On peut reconstituer la suite des événements de la manière suivante : le 25 Mai, après la prière du Vendredi, plus de 700 rebelles armés, sous la direction de Abdurrazzaq Tlass et Yahya Yusuf, arrivèrent en trois groupes de Rastan, Kafr Laha et Akraba ; ils attaquèrent trois check points tenus par l’armée régulière autour de Toulda. Les rebelles, numériquement les plus forts, et les soldats de l’armée, en majorité sunnites, se battirent violemment ; ces engagements coutèrent la vie à deux douzaines de soldats, en partie des conscrits. Durant et après ces combats les rebelles, aidés par des habitants de Toulda, supprimèrent les familles Sayyid et Abdarrazzaq.
Elles avaient refusé de se joindre à l’opposition.
Ce que nous pouvons retenir de tout cela c'est que ces événements de Syrie sont provoqués délibérément et par les Occidentaux, à commencer par les USA, la France, la Grande Bretagne d'un côté, les Saoudiens et les Quataris de l'autre. Mais chacun a des objectifs différents qui se trouveront à terme en contradiction les uns avec les autres, comme nous l'avons déjà dit. Ces massacres et ces attentats ont pour but de préparer une intervention militaire en Syrie avec pour objectif de renverser le régime, comme cela fût entrepris en Libye avec les brillants résultats que l'on sait.
Le problème est que la Syrie n'est pas la Libye :
- d'une part parce que le régime est beaucoup plus fort que celui de Khadafi, non seulement car il est soutenu par une partie de la population, mais aussi parce que l'armée est forte et loyale au régime.
- d'autre part car le régime n'est pas aussi isolé que la propagande veut bien nous le faire croire. La Russie, la Chine, l'Iran et autres ne sont pas précisément à négliger.
Certains argumentent que la Russie et la Chine ne soutiennent la Syrie que pour tirer des avantages des Occidentaux. Cela nous parait un peu court. Il y a dans ce conflit une question de principe et de droit international que les russes et les chinois, comme d'autres, ne peuvent pas laisser passer sans courir eux mêmes un grave danger. En effet cela ouvrirait la voie à un chaos international destructeur puisque cela aurait pour conséquence d'abolir toutes les règles maintenant encore les relations entre nations dans des limites respectant la souveraineté de chacun. Or si la Syrie succombait il est certain que la cible suivante serait l'Iran ce qui provoquerait pour la Russie de très graves conséquences pour sa sécurité. C'est pour cette raison que la Syrie est si importante pour les Russes et non pas pour des histoires d'argent où de contrat d'armement comme on ne cesse de nous le répéter à l'envie.
A travers la Syrie c'est l'Iran qui est visée. Mais au-dela c'est bel et bien la Russie que l'on cherche à déstabiliser par tous les moyens possibles avec pour but, à terme, de la morceler en plusieurs entités qu'il serait facile, croit-on chez les "experts" occidentaux, de contrôler et de d'exploiter pour nos plus grands profits. C'est ce plan que Vladimir Poutine a fait échouer mais c'est toujours ce plan que les USA ont en tête et qu'ils tentent de réaliser par tous les moyens, même les plus indirects apparemment.
Le but est la main mise et le contrôle de l'Asie centrale.
C'est pourquoi nous doutons fort que la Russie se laissera faire sur le cas de la Syrie car il y va de sa survie.
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