Les hypothèses, les rumeurs où les scenarios les plus divers voire les plus opposés sont lâchés dans les airs et sur les ondes.
Et il est bien difficile de s'y retrouver.
Néanmoins nous en avons séléctionné deux :
1) Le premier est écrit de Damas par le journaliste français Thierry Meyssan. D'après lui une opération d'intoxication médiatique de grande ampleur serait sur les rails et pourrait se produire pas plus tard que Vendredi. Cette opération aurait pour but de déstabiliser le régime Assad et de faciliter ainsi son renversement pas les rebelles (la plupart d'entre eux d'origine étrangères, armés et payés par les USA, UK, la France, l'Arabie Saoudite et le Quatar entre autres). Cela aurait l'avantage de régler son sort à ce pays sans intervention extérieure, respectant ainsi à la lettre, à défaut de l'esprit, au double véto russe et chinois d'une quelconque intervention extérieure.
"Dans quelques jours, peut-être dès vendredi 15 juin à
midi, les Syriens qui voudront regarder les chaînes nationales verront
celles-ci remplacées sur leurs écrans par des télévisions créées par la
CIA. Des images réalisées en studio montreront des massacres imputés au
gouvernement, des manifestations populaires, des ministres et des
généraux donnant leur démission, le président el-Assad prenant la fuite,
les rebelles se rassemblant au cœur des grandes villes, et un nouveau
gouvernement s’installant au palais présidentiel.
Cette opération, directement pilotée depuis Washington par Ben
Rhodes, conseiller adjoint de sécurité nationale des États-Unis, vise à
démoraliser les Syriens et à permettre un coup d’État. L’OTAN, qui se
heurte au double veto de la Russie et de la Chine, parviendrait ainsi à
conquérir la Syrie sans avoir à l’attaquer illégalement. Quel que soit
le jugement que l’on porte sur les événements actuels en Syrie, un coup
d’État mettrait fin à tout espoir de démocratisation.
Très officiellement, la Ligue arabe a demandé aux opérateurs
satellitaires Arabsat et Nilesat de cesser la retransmission des médias
syriens, publics et privés (Syria TV, Al-Ekbariya, Ad-Dounia, Cham TV
etc.). Il existe un précédent, puisque la Ligue avait déjà œuvré à la
censure de la télévision libyenne pour empêcher les dirigeants de la
Jamahiriya de communiquer avec leur peuple. Il n’y a pas de réseau
hertzien en Syrie où les télévisions sont exclusivement captées par
satellite. Mais cette coupure ne laissera pas les écrans noirs.
En effet, cette décision publique n’est que la partie émergée de
l’iceberg. Selon nos informations plusieurs réunions internationales ont
été organisées cette semaine pour coordonner l’opération
d’intoxication. Les deux premières, d’ordre technique, se sont tenues à
Doha (Qatar), la troisième, politique, s’est tenue à Riyad (Arabie
saoudite).
Une première réunion a rassemblé les officiers de guerre psychologique « embedded »
dans quelques chaînes satellitaires, dont Al-Arabiya, Al-Jazeera, BBC,
CNN, Fox, France 24, Future TV, MTV — On sait que depuis 1998 des
officiers de l’United States Army’s Psychological Operations Unit
(PSYOP) ont été incorporés dans la rédaction de CNN ; depuis, cette
pratique a été étendue par l’OTAN à d’autres stations stratégiques—. Ils
ont rédigé à l’avance de fausses informations, selon un « storytelling »
élaboré par l’équipe de Ben Rhodes à la Maison-Blanche. Une procédure
de validation réciproque a été mise au point, chaque média devant citer
les mensonges des autres pour les rendre crédibles aux yeux des
téléspectateurs. Les participants ont également décidé de ne pas
uniquement réquisitionner les chaînes de la CIA pour la Syrie et le
Liban (Barada, Future TV, MTV, Orient News, Syria Chaab, Syria Alghad),
mais aussi une quarantaine de chaînes religieuses wahhabites qui
appelleront au massacre confessionnel au cri de « Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites au tombeau ! »
Le second meeting réunissait des ingénieurs et des réalisateurs pour
planifier la fabrication d’images de fiction, mêlant une partie en
studio à ciel ouvert et une partie d’images de synthèse. Des studios ont
été aménagés durant les dernières semaines en Arabie saoudite pour
reconstituer les deux palais présidentiels syriens et les principales
places de Damas, Alep et Homs. Il existait déjà des studios de ce type à
Doha, mais ils étaient insuffisants.
La troisième réunion regroupait le général James B. Smith,
ambassadeur des États-Unis, un représentant du Royaume-Uni, et le prince
Bandar Bin Sultan (que le président George Bush père désignait comme
son fils adoptif, au point que la presse états-unienne l’a surnommé « Bandar Bush »). Il s’agissait de coordonner l’action des médias et celle de « l’Armée syrienne libre » dont les mercenaires du prince Bandar forment le gros des effectifs.
L’opération qui était en gestation depuis des mois a été précipitée
par le Conseil de sécurité nationale des États-Unis après que le
président Poutine ait notifié à la Maison-Blanche que la Russie
s’opposerait par la force à toute intervention militaire illégale de
l’OTAN en Syrie.
Cette opération comprend deux volets simultanés : d’une part déverser
de fausses informations et d’autre part censurer toute possibilité d’y
répondre.
Le fait d’interdire des TV satellitaires pour conduire une guerre
n’est pas nouveau. Ainsi, sous la pression d’Israël, les États-Unis et
l’Union européenne ont successivement interdit des chaînes libanaise,
palestiniennes, irakiennes, libyennes, et iraniennes. Aucune censure n’a
été effectuée envers des chaînes satellitaires provenant d’autres
régions du monde.
La diffusion de fausses nouvelles, n’est pas non plus une première.
Cependant, quatre pas significatifs ont été franchis dans l’art de la
propagande au cours de la dernière décennie.
• En 1994, une station de musique pop, la Radio libre des Mille Collines (RTML) a donné le signal du génocide rwandais en appelant à « Tuer les cafards ! ».
• En 2001, l’OTAN a utilisé des médias pour imposer une interprétation des attentats du 11-Septembre et justifier les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak. À l’époque déjà, c’est Ben Rhodes qui avait été chargé par l’administration Bush de rédiger le rapport de la Commission Kean/Hamilton sur les attentats.
• En 2002, la CIA a utilisé cinq chaînes, Televen, Globovision, Meridiano, ValeTV et CMT, pour faire accroire que des manifestations monstres avaient contraint le président élu du Venezuela, Hugo Chavez, à démissionner, alors qu’il venait d’être victime d’un coup d’État militaire.
• En 2011, France 24 faisait de facto office de ministère de l’Information du Conseil national libyen, avec qui il était lié par contrat. Lors de la bataille de Tripoli, l’OTAN a fait réaliser en studio et diffuser par Al-Jazeera et Al-Arabiya des images des rebelles libyens entrant sur la place centrale de la capitale, alors qu’ils étaient encore loin de la ville, de sorte que les habitants, persuadés que la guerre était perdue, cessèrent toute résistance.
• En 1994, une station de musique pop, la Radio libre des Mille Collines (RTML) a donné le signal du génocide rwandais en appelant à « Tuer les cafards ! ».
• En 2001, l’OTAN a utilisé des médias pour imposer une interprétation des attentats du 11-Septembre et justifier les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak. À l’époque déjà, c’est Ben Rhodes qui avait été chargé par l’administration Bush de rédiger le rapport de la Commission Kean/Hamilton sur les attentats.
• En 2002, la CIA a utilisé cinq chaînes, Televen, Globovision, Meridiano, ValeTV et CMT, pour faire accroire que des manifestations monstres avaient contraint le président élu du Venezuela, Hugo Chavez, à démissionner, alors qu’il venait d’être victime d’un coup d’État militaire.
• En 2011, France 24 faisait de facto office de ministère de l’Information du Conseil national libyen, avec qui il était lié par contrat. Lors de la bataille de Tripoli, l’OTAN a fait réaliser en studio et diffuser par Al-Jazeera et Al-Arabiya des images des rebelles libyens entrant sur la place centrale de la capitale, alors qu’ils étaient encore loin de la ville, de sorte que les habitants, persuadés que la guerre était perdue, cessèrent toute résistance.
Désormais, des médias ne se contentent plus de soutenir la guerre, ils la font.
Ce dispositif viole des principes de base du droit international, à commencer par l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme relatif au fait « de
recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les
informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
Surtout, il viole les résolutions de l’Assemblée générale des
Nations-Unies, adoptées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour
prévenir les guerres. Les résolutions 110, 381 et 819 interdisent « les obstacles au libre-échange des informations et des idées » (en l’occurrence la coupures des chaînes syriennes) et « la propagande de nature à provoquer ou encourager toute menace à la paix, rupture de la paix, ou tout acte d’agression ».
En droit, la propagande de guerre est un crime contre la paix, le plus
grave des crimes, puisqu’il rend possible les crimes de guerre et les
génocides."
(Sources : www.voltairenet.org)
2) Le second texte vient de Debkafiles, un organe de presse israélien généralement connu pour être proche du gouvernement de ce pays et particulièrement des services secrets. Cela nous oblige toujours à prendre ses affirmations avec une grande prudence, ce qui ne signifie pas qu'elles soient sans intérêt.
Selon Debka donc, Obama, prix Nobel de la Paix, aurait ordonné d'accélérer la préparation de l'aviation US afin d'instaurer une "no fly zone" au-dessus de la Syrie et de bombarder des objectifs militaires et gouvernementaux syriens afin de faciliter un coup d'état des militaires syriens contre Assad lui même.
"US President Barack Obama has ordered the US
Navy and Air Force to accelerate preparations for a limited air
offensive against the Assad regime and the imposition of no-fly zones
over Syria, debkafile
reports. Their mission will be to knock out Assad’s central regime and
military command centers so as to shake regime stability and restrict
Syrian army and air force activity for subduing rebel action and
wreaking violence on civilian populations.
debkafile’s sources disclose that the US President decided on this step after hearing Russian officials stating repeatedly that “Moscow would support the departure of President Bashar al-Assad if Syrians agreed to it.” This position was interpreted as opening up two paths of action:
1. To go for Assad’s removal by stepping up arms supplies to the rebels and organizing their forces as a professional force able to take on the military units loyal to Assad. This process was already in evidence Friday, June 8, when for the first time a Syrian Free Army (which numbers some 600 men under arms) attacked a Syrian army battalion in Damascus. One of its targets was a bus carrying Russian specialists.
2. To select a group of high army officers who, under the pressure of the limited air offensive, would be ready to ease Assad out of power or stage a military coup to force him and his family to accept exile.
The US operation would be modulated according to the way political and military events unfolded.
Washington is not sure how Moscow would react aside from sharp condemnations or whether Russia would accept a process of regime change in Damascus and its replacement by military rule."
debkafile’s sources disclose that the US President decided on this step after hearing Russian officials stating repeatedly that “Moscow would support the departure of President Bashar al-Assad if Syrians agreed to it.” This position was interpreted as opening up two paths of action:
1. To go for Assad’s removal by stepping up arms supplies to the rebels and organizing their forces as a professional force able to take on the military units loyal to Assad. This process was already in evidence Friday, June 8, when for the first time a Syrian Free Army (which numbers some 600 men under arms) attacked a Syrian army battalion in Damascus. One of its targets was a bus carrying Russian specialists.
2. To select a group of high army officers who, under the pressure of the limited air offensive, would be ready to ease Assad out of power or stage a military coup to force him and his family to accept exile.
The US operation would be modulated according to the way political and military events unfolded.
Washington is not sure how Moscow would react aside from sharp condemnations or whether Russia would accept a process of regime change in Damascus and its replacement by military rule."
(Sources : www.debka.com)
Ce qui parait quelque peu étonnant dans toutes ces hypothèses c'est que :
1) toutes se basent sur l'idée que la Russie accepterait de tels schémas sans bouger le petit doigt. Certains Occidentaux prennent le pretexte de la conférence du Ministre des Affaires Étrangères de Russie Samedi dernier (voir notre dernier post à ce propos) dans laquelle il a dit : “Moscow
would support the departure of President Bashar al-Assad if Syrians agreed to it.”
Il y a là une nuance de taille qu'il ne faudrait pas négliger.
2) Tous ces gens font comme si la situation en Syrie était désespérée pour le régime Assad, ce que la situation dans le pays ne semble pas confirmer. En effet il bénéficie encore du soutien d'une partie non négligeable de la population d'une part, et d'autre part la situation militaire est loin d'être aussi mauvaise que ne veulent bien l'affirmer les médias de désinformation occidentaux et arabes. A titre d'exemple il semblerait que les troupes gouvernementales soient en passe de reconquérir une des dernières villes, Al Heffa, tenues par les rebelles sur la frontière syro-turque, et qu'elles aient repris les derniers quartiers aux mains des rebelles à Homs.
3) De plus une attaque aérienne de la Syrie ne serait certainement pas une promenade de santé comme ce fût le cas en Lybie. EN effet les Syriens bénéficient des redoutables batteries de missiles anti-aérien russe SAM 300 qui sont considérées comme les plus efficaces au monde. Les militaires US eux-mêmes ont confirmé la difficulté que représenterait une telle opération et les pertes importante que celle-ci risquait d'engendrer pour l'aviation US.
4) Enfin il semblerait que le Président Putin ait ordonné à plusieurs unités de l'armée russe de se préparer à intervenir en Syrie selon le journal russe Nezavisimaya Gazeta :
"The units being prepared for an intervention are the 76th Division of
airborne forces (an especially experienced unit of the Russian army),
the 15th Army Division, as well as special forces from a brigade of the
Black Sea fleet, which has a base in the Syrian port of Tartus.
On Monday last week, three Russian warships were sighted off the
Syrian coast. An anonymous source from the Russian government told the
Iranian newspaper Tehran Times that Moscow wants to show NATO
that it will not allow any military operation against Damascus under the
guise of a humanitarian mission.
Earlier, the secretary-general
of the Collective Security Treaty Organization, Nikolai Bordjusha, had
held out the possibility of using “peacekeepers” in Syria. “The task in
Syria is likely to be to impose peace—primarily against the insurgents,
who use weapons to solve political problems.”
(Sources : www.wsws.com)
Voilà où nous en sommes aujourd'hui, naviguant à travers la désinformation qui nous tombe sur les épaules à longueur de communiqués, tentant de comprendre quelque-chose et sans se laisser entrainer par les dogmes et les superstitions des uns et des autres.
En conclusion il semblerait que la situation ne soit pas aussi déséspérée pour le régime Asssad et qu'une intervention de l'OTAN ne soit pas aussi simple que celle qui se produisit en Lybie, loin de là. De plus cela risquerait de déclencher une guerre de grande envergure dans la région en provoquant un chaos indescriptible. Ce qui aurait pour effet immédiat de faire monter le prix du barril de pétrole jusqu'au ciel ce qui, incidemment, nous ferait connaitre une dépression auprès de laquelle celle de 1929 ressemblerait à une virée à Disney Land (à noter tout de même que nous n'aurons peut-être pas besoin de cela pour la subir malgré tout).
En conclusion il semblerait que la situation ne soit pas aussi déséspérée pour le régime Asssad et qu'une intervention de l'OTAN ne soit pas aussi simple que celle qui se produisit en Lybie, loin de là. De plus cela risquerait de déclencher une guerre de grande envergure dans la région en provoquant un chaos indescriptible. Ce qui aurait pour effet immédiat de faire monter le prix du barril de pétrole jusqu'au ciel ce qui, incidemment, nous ferait connaitre une dépression auprès de laquelle celle de 1929 ressemblerait à une virée à Disney Land (à noter tout de même que nous n'aurons peut-être pas besoin de cela pour la subir malgré tout).
La situation apparait donc embrouillée, dangereuse et particulièremnt volatile, et ce d'autant plus que chacune des parties en cause, notamment celles qui soutiennent les rebelles, ont toutes des objectifs à long terme non seulement divergents mais parfois opposés.
A titre d'exemple nous pouvons nous poser la question de savoir si les USA où la France auraient intérêt, sur le long terme, à voir les islamistes wahabites prendre le pouvoir après avoir renversé Assad. Sans parler d'Israël.
C'est douteux.
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