vendredi 17 août 2012

Syrie : Chevenement dénonce les pros de l'ingérence ; il est bien le seul...

Voici la dépêche de l'AFP à propos de la déclaration de Jean-Pierre Chevenement sur la Syrie et ceux qui tentent d'influer sur la politique de la France, contre ses intérêts, mais en faisant le jeu de puissances étrangères.

Pour notre part nous n'avons entendu personne parmi notre scintillante classe politique hexagonale formuler une remarque où l'amorce d'une réflexion à propos de la crise syrienne qui ne soit pas mot pour mot une reprise de la ligne imposée par la presstitute, elle-même calquée sur celle de l'oligarchie US. Bref pas un de nos brillants politiciens ne fût capable en plus d'un an et demi de nous démontrer que "réflexion" et indépendance relative des cervelas pouvait encore exister dans ce milieu incestueux qui prétend nous gouverner.

Cette fois c'est fait. Enfin ! Bien sûr il ne nous étonne nullement que ce soit le fait de Mr Chevenement. Et sa déclaration contraste impitoyablement avec les récents effets de manche parfaitement creux de Fillon et ses accolytes de l'UMP. Ce qui ne signifie pas, bien entendu, que ceux d'en face se soient fait remarquer pour leurs prises de position originale sur la question puisque ce sont exactement les mêmes. En revanche tout ce petit monde se critique allègrement pour les raisons politiciennes que l'on sait en oubliant totalement qu'ils ont TOUS approuvé notre intervention en Libye et qu'ils sont TOUS en train de pousser à la roue pour une intervention en Syrie. Alors qu'ils savent parfaitement, du moins nous l’espérons, que nous ne pouvons pas intervenir de quelque manière que ce soit, y compris aux moyens de l'aviation à cause de la défense aérienne syrienne qui provoquerait de lourdes pertes dans nos rangs (ainsi que l'a explicitement déclaré il y a quelques mois l'Amiral Dempsey, ce qui est certainement une des raisons majeures pour laquelle il n'y a pas eu d'intervention).

Ce qui nous parait remarquable dans cette déclaration de Mr Chevenement, c'est qu'elle souligne la position unanime de toute la classe politique française d'une part, et d'autre part elle révèle cruellement à quel point ces mêmes politiciens, en particulier ceux qui osent encore se prétendre gaullistes, sont tous inféodés à la doctrine atlantiste, otanesque, americaniste et ce que vous voudrez ; cela permet de voir à que point la politique extérieure française n'a plus rien de gaulliste. Cette déclaration permet de se rendre compte par contraste à quel degré de soumission volontaire à des intérêts qui ne sont pas les nôtres, bien au contraire, la politique extérieure française a été réduite. Malheureusement nous pourrions en dire autant de la politique intérieure.

Paris - 15 Août 2012
Jean-Pierre Chevènement, président d'honneur du MRC, a dénoncé mercredi les "professionnels de l'ingérence" qui poussent, selon lui, la France "à intervenir militairement" en Syrie, dans une déclaration à l'AFP.

"La Syrie n'est ni la Tunisie ni l'Egypte. C'est un pays plongé dans une guerre civile inspirée et alimentée de l'extérieur", estime-t-il.


Selon l'ancien ministre de la Défense, "des professionnels de l'ingérence poussent aujourd'hui la France à intervenir militairement, fusse par la seule voie aérienne, en violation de la légalité internationale et au côté de pays dont les ambitions et les intérêts ne sont pas les nôtres".


"Le précédent libyen ne saurait être invoqué", déclare-t-il. La résolution 1973 du Conseil de sécurité de l'ONU de mars 2011 a, selon lui, "été interprétée au-delà de son objectif proclamé -la protection des civils-, jusqu'à un changement de régime dont l'une des conséquences a été la déstabilisation du Mali".


M. Chevènement rappelle que le président François Hollande "a plusieurs fois souligné que la France n'interviendrait pas en dehors d'un résolution du Conseil de sécurité des Nations-unies". "La politique de la France repose sur des principes et aucune campagne d'opinion ne doit l'en faire dévier", affirme-t-il.

Selon le sénateur du territoire de Belfort, "la politique de +changement de régime+ a été pratiquée en Irak" par l'ancien président américain George Bush en 2003, mais "elle ne saurait aujourd'hui recevoir la caution de la France".

Dans le quotidien Le Monde, l'écrivain et essayiste Bernard-Henri Lévy, en pointe lors de l'intervention occidentale en Libye en 2011, a notamment lancé mardi un appel à une action militaire aérienne en Syrie.

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