Un de plus ! Après AIG, Valeo, Merryll Lynch et on ne sait combien de banques en voilà un autre : bonne gens nous vous présentons le tout nouveau scandale qui se nomme Natixis ! Un bonus pas une banqueroute, quoique par les temps qui courent les uns suivent les autres de très près. De la à dire que les uns provoquent la faillite des autres il n’y a qu’un pas qui pourrait être aisément franchi, en cas de mauvais foi profonde, malgré l’irrecevabilité d’une telle affirmation. Mais si ce n’est pas le cas il est certain que les scandales des bonus surviennent toujours lorsque ceux-ci sont attribués à nos ex-chers traders, ceux qui il y a encore un an à peine étaient pris en exemple par tous pour leurs prouesses supposées, les dons de divination financière qu’on leur prêtait aussi légèrement que les prêts immobiliers accordés à des individus insolvables. C’est dire !
Eh bien une de plus, une indignation de plus, une série d’apoplexie de plus, sans parler des grands titres tape à l’œil barrant la une des journaux et les voix sermonneuses des journalistes des organismes de désinformation, dits médias. On ne peut pas dire mais au moins çà occupe et çà permet de s’indigner à moindre frais, en toute tranquillité, assuré d’être dans le sens du courant et de pouvoir faire de la démagogie à outrance sans courir le moindre risque d’être contredit. Le seul danger serait d’être dépassé dans l’exagération par quelqu’un d’autre. Donc faisons du zèle !
Mais revenons à notre banque Natixis, filiale d’un nouveau monstre charmant comme notre monde les idolâtre, issu de la fusion des Caisses d’Epargne et des Banques Populaire. Il sera baptisé très prochainement par notre parrain attentif à tous, l’Etat français, dont la sollicitude pour le nouveau né est immense puisqu’il va lui faire un don de € 5 Milliards, ceci afin de nous éviter la tristesse d’une mort prématurée qui en rajouterait encore à notre chagrin déjà immense face à toutes nos plus jolies banques sous perfusion, faisant face à leur mort prochaine avec une dignité, une résignation et un esprit de sacrifice exemplaires. Tout cela pour dire à quel point notre Etat bien aimé tient à son nouveau rejeton. Quant à Natixis, un autre enfant trouvé et adopté par l’Etat, comme chacun d’entre nous, il n’a été « recapitalisé » qu’à hauteur de € 5,6 Milliards au cours de l’année écoulée (2008). En d’autres termes moins poétiques, Natixis avait un trou de ce montant là dans ses comptes ce qui risquait de l’envoyer au tapis ce qui piqua la sollicitude maternelle de notre Etat bien aimé. Inutile non plus de préciser que les € 5 Milliards versé dans la corbeille de naissance du nouveau monstre issu de la fusion Caisses d’Epargne-Banque Populaire profitera également à leur filiale Natixis. Nous voyons donc bien que Natixis est un enfant choyé, dorloté qui ne pourra certainement pas se plaindre d’avoir été abandonné ou maltraité par ses parents afin de recevoir des séances gratuites chez un souteneur psychologique attribué par l’Etat. Quoique de nos jours nous savons bien comme les enfants sont ingrats avec leurs géniteurs (je ne sais pas si la proposition inverse est recevable).
Quoi qu’il en soit la banque Natixis a décidé de verser € 90 millions de bonus à ses traders au titre de l’année 2008 (Le Figaro 27.03.09). Combien de personnes ont bénéficié de cette somme ? Dans quelle branche de la banque travaillaient-elles ? Les activités de ces récipiendaires de bonus étaient-elles bénéficiaires ou au contraire furent-elles à l’origine des pertes abyssales de Natixis ?
Pourquoi poser toutes ces questions oiseuses ? Et puis qu’est ce que cela changera ? L’essentiel est que ces traders aient fait leur boulot et il est parfaitement normal de les payer comme prévu par leurs contrats. Comment pourrait-on revenir sur ces derniers uniquement parce que la situation ne convient plus à certaines de nos grosses têtes politiciennes, désespérément en quête d’approbation ? C’est absurde et dangereux car si l’on commence à remettre en cause les contrats passés au gré de nos humeurs nous instaurerons un chaos et une perte de confiance qui seront gravement préjudiciables à l’ensemble de la société, sans parler de l’économie. Néanmoins il n’en demeure pas moins qu’annoncer le versement d’une telle somme à certains collaborateurs, même méritants, et dans la foulée procéder à des licenciements importants (1250 personnes dont 130 en France, sans compter les 166 mises à pieds apprises postérieurement - Le Figaro 27.03.09), j’en conviens, cela relève d’un état d’esprit pour le moins étrange de la part des dirigeants de ces sociétés. A tout le moins il s’agit d’un manque certain de psychologie ou du plus petit sens de la réalité même s’il est parfaitement exact que ces versements sont effectués pour éviter que les meilleurs ne passent à d’autres établissements. Nous ne pouvons pas mettre en doute cet argument sans une mauvaise foi insigne car nous savons bien comment des équipes entières de traders peuvent passer avec armes et bagages dans un établissement concurrent plus généreux, c'est-à-dire justement en fonction des bonus dont ils sont gratifiés. Chaque firme fait donc toujours ce qu’elle peut pour conserver ses meilleurs éléments, ceux qui sont censés augmenter leurs profits de fin d’année, et l’arme la plus efficace à sa disposition reste la gratification financière. Il n’y a rien là que de très naturel et ce n’est certainement pas parce que les résultats de l’année 2008 sont mauvais, admettons-le catastrophiques, qu’il faut se séparer de ses meilleurs collaborateurs. On pourrait plutôt affirmer le contraire : c’est bien parce que les résultats sont mauvais qu’il faut garder à tout prix ceux qui pourraient faire revenir les résultats au beau fixe, et non l’inverse. Ce serait du suicide pur !
Dans la perspective de la société Natixis par conséquent, il vaut mieux investir € 90 millions pour garder les meilleurs que ne rien payer et courir le risque de les voir partir chez un concurrent. Après avoir perdu € 5,6 milliards ce ne sont pas ces ridicules € 90 millions qui changeront quoi que ce soit sauf, précisément, s’ils permettent de garder ceux qui pourront à l’avenir rattraper les pertes subies, remettre la société à flot et embaucher à nouveau. De même on se plaint des licenciements que cette même société a engagé alors qu’elle verse les bonus que l’on sait. Mais cela relève de la même myopie du raisonnement. La société fait des économies en mettant à la porte le personnel devenu inutile afin de survivre. Il n’y là rien d’autre dans l’un et l’autre cas que la recherche de son propre intérêt par la société, c'est-à-dire faire ce qu’il faut afin de survivre : licencier d’un coté pour limiter les coûts et rétribuer de l’autre ceux qu’elle veut conserver parce qu’ils sont considérés comme essentiels à sa survie. Du coté des traders, eux non plus n’auraient aucunes raisons de ne pas rechercher en permanence leur propre intérêt quitte à passer chez le concurrent dés que l’offre de ce dernier devient supérieure à ce qu’ils touchent.
Si l’on accepte et par conséquent si l’on profite du système économique dans lequel nous survivons ; en d’autres termes si l’on adore les grandes surfaces et autre « shopping center », si l’on profite du crédit facile et peu cher, si l’on fait jouer la concurrence à chaque fois que l’on achète quoi que ce soit pour avoir des prix toujours plus bas, si l’on veut toujours plus toujours moins cher ; en bref si l’on se comporte en tout lieu et en toute circonstance comme un consommateur modèle, ce que font pratiquement tous ceux qui hurlent à la mort contre ces histoires de bonus et de parachutes, il n’y a alors aucune raison de dénier ces rétributions à leurs ayant droits pas plus qu’il n’y en a à s’agiter contre les licenciements. Car les sociétés, les traders et tout consommateur qui se respecte, ne font que poursuivre exclusivement leurs intérêts particuliers, ce qui est précisément la règle sur laquelle est bâtie le monde que nous connaissons et dont la majeure partie de ceux qui gueulent aujourd’hui ont profité comme les autres. De plus on ne peut pas s’évertuer à sauver par tous les moyens possibles le néo-monde en question et protester lorsque ses représentants appliquent les règles sur lesquelles il est bâti.
Alors de quoi se plaint-on?
Tout le monde est donc content à Cochon-sur-Terre, le meilleur des mondes.
Eh bien une de plus, une indignation de plus, une série d’apoplexie de plus, sans parler des grands titres tape à l’œil barrant la une des journaux et les voix sermonneuses des journalistes des organismes de désinformation, dits médias. On ne peut pas dire mais au moins çà occupe et çà permet de s’indigner à moindre frais, en toute tranquillité, assuré d’être dans le sens du courant et de pouvoir faire de la démagogie à outrance sans courir le moindre risque d’être contredit. Le seul danger serait d’être dépassé dans l’exagération par quelqu’un d’autre. Donc faisons du zèle !
Mais revenons à notre banque Natixis, filiale d’un nouveau monstre charmant comme notre monde les idolâtre, issu de la fusion des Caisses d’Epargne et des Banques Populaire. Il sera baptisé très prochainement par notre parrain attentif à tous, l’Etat français, dont la sollicitude pour le nouveau né est immense puisqu’il va lui faire un don de € 5 Milliards, ceci afin de nous éviter la tristesse d’une mort prématurée qui en rajouterait encore à notre chagrin déjà immense face à toutes nos plus jolies banques sous perfusion, faisant face à leur mort prochaine avec une dignité, une résignation et un esprit de sacrifice exemplaires. Tout cela pour dire à quel point notre Etat bien aimé tient à son nouveau rejeton. Quant à Natixis, un autre enfant trouvé et adopté par l’Etat, comme chacun d’entre nous, il n’a été « recapitalisé » qu’à hauteur de € 5,6 Milliards au cours de l’année écoulée (2008). En d’autres termes moins poétiques, Natixis avait un trou de ce montant là dans ses comptes ce qui risquait de l’envoyer au tapis ce qui piqua la sollicitude maternelle de notre Etat bien aimé. Inutile non plus de préciser que les € 5 Milliards versé dans la corbeille de naissance du nouveau monstre issu de la fusion Caisses d’Epargne-Banque Populaire profitera également à leur filiale Natixis. Nous voyons donc bien que Natixis est un enfant choyé, dorloté qui ne pourra certainement pas se plaindre d’avoir été abandonné ou maltraité par ses parents afin de recevoir des séances gratuites chez un souteneur psychologique attribué par l’Etat. Quoique de nos jours nous savons bien comme les enfants sont ingrats avec leurs géniteurs (je ne sais pas si la proposition inverse est recevable).
Quoi qu’il en soit la banque Natixis a décidé de verser € 90 millions de bonus à ses traders au titre de l’année 2008 (Le Figaro 27.03.09). Combien de personnes ont bénéficié de cette somme ? Dans quelle branche de la banque travaillaient-elles ? Les activités de ces récipiendaires de bonus étaient-elles bénéficiaires ou au contraire furent-elles à l’origine des pertes abyssales de Natixis ?
Pourquoi poser toutes ces questions oiseuses ? Et puis qu’est ce que cela changera ? L’essentiel est que ces traders aient fait leur boulot et il est parfaitement normal de les payer comme prévu par leurs contrats. Comment pourrait-on revenir sur ces derniers uniquement parce que la situation ne convient plus à certaines de nos grosses têtes politiciennes, désespérément en quête d’approbation ? C’est absurde et dangereux car si l’on commence à remettre en cause les contrats passés au gré de nos humeurs nous instaurerons un chaos et une perte de confiance qui seront gravement préjudiciables à l’ensemble de la société, sans parler de l’économie. Néanmoins il n’en demeure pas moins qu’annoncer le versement d’une telle somme à certains collaborateurs, même méritants, et dans la foulée procéder à des licenciements importants (1250 personnes dont 130 en France, sans compter les 166 mises à pieds apprises postérieurement - Le Figaro 27.03.09), j’en conviens, cela relève d’un état d’esprit pour le moins étrange de la part des dirigeants de ces sociétés. A tout le moins il s’agit d’un manque certain de psychologie ou du plus petit sens de la réalité même s’il est parfaitement exact que ces versements sont effectués pour éviter que les meilleurs ne passent à d’autres établissements. Nous ne pouvons pas mettre en doute cet argument sans une mauvaise foi insigne car nous savons bien comment des équipes entières de traders peuvent passer avec armes et bagages dans un établissement concurrent plus généreux, c'est-à-dire justement en fonction des bonus dont ils sont gratifiés. Chaque firme fait donc toujours ce qu’elle peut pour conserver ses meilleurs éléments, ceux qui sont censés augmenter leurs profits de fin d’année, et l’arme la plus efficace à sa disposition reste la gratification financière. Il n’y a rien là que de très naturel et ce n’est certainement pas parce que les résultats de l’année 2008 sont mauvais, admettons-le catastrophiques, qu’il faut se séparer de ses meilleurs collaborateurs. On pourrait plutôt affirmer le contraire : c’est bien parce que les résultats sont mauvais qu’il faut garder à tout prix ceux qui pourraient faire revenir les résultats au beau fixe, et non l’inverse. Ce serait du suicide pur !
Dans la perspective de la société Natixis par conséquent, il vaut mieux investir € 90 millions pour garder les meilleurs que ne rien payer et courir le risque de les voir partir chez un concurrent. Après avoir perdu € 5,6 milliards ce ne sont pas ces ridicules € 90 millions qui changeront quoi que ce soit sauf, précisément, s’ils permettent de garder ceux qui pourront à l’avenir rattraper les pertes subies, remettre la société à flot et embaucher à nouveau. De même on se plaint des licenciements que cette même société a engagé alors qu’elle verse les bonus que l’on sait. Mais cela relève de la même myopie du raisonnement. La société fait des économies en mettant à la porte le personnel devenu inutile afin de survivre. Il n’y là rien d’autre dans l’un et l’autre cas que la recherche de son propre intérêt par la société, c'est-à-dire faire ce qu’il faut afin de survivre : licencier d’un coté pour limiter les coûts et rétribuer de l’autre ceux qu’elle veut conserver parce qu’ils sont considérés comme essentiels à sa survie. Du coté des traders, eux non plus n’auraient aucunes raisons de ne pas rechercher en permanence leur propre intérêt quitte à passer chez le concurrent dés que l’offre de ce dernier devient supérieure à ce qu’ils touchent.
Si l’on accepte et par conséquent si l’on profite du système économique dans lequel nous survivons ; en d’autres termes si l’on adore les grandes surfaces et autre « shopping center », si l’on profite du crédit facile et peu cher, si l’on fait jouer la concurrence à chaque fois que l’on achète quoi que ce soit pour avoir des prix toujours plus bas, si l’on veut toujours plus toujours moins cher ; en bref si l’on se comporte en tout lieu et en toute circonstance comme un consommateur modèle, ce que font pratiquement tous ceux qui hurlent à la mort contre ces histoires de bonus et de parachutes, il n’y a alors aucune raison de dénier ces rétributions à leurs ayant droits pas plus qu’il n’y en a à s’agiter contre les licenciements. Car les sociétés, les traders et tout consommateur qui se respecte, ne font que poursuivre exclusivement leurs intérêts particuliers, ce qui est précisément la règle sur laquelle est bâtie le monde que nous connaissons et dont la majeure partie de ceux qui gueulent aujourd’hui ont profité comme les autres. De plus on ne peut pas s’évertuer à sauver par tous les moyens possibles le néo-monde en question et protester lorsque ses représentants appliquent les règles sur lesquelles il est bâti.
Alors de quoi se plaint-on?
Tout le monde est donc content à Cochon-sur-Terre, le meilleur des mondes.
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