jeudi 19 mars 2009

Du Pape et de la secte des Indignés.

Si nous avions l’illusion que la secte des Indignés avait disparue, eh bien nous voilà rassurés ! Un concert d’aboiements outrés nous casse les oreilles depuis deux jours sans interruption. Et quelle agitation ! Mais aussi quelle scène touchante de consensus, d’unanimité, de transparence dans l’indignation. Cela m’a fait chaud au cœur de voir ces foules de dominants moutonniers bêler en cœur, main dans la main, qui leur « stupeur », qui leur « incompréhension » sans parler des « ahurissements » et autre, bien entendu, « INDIGNATION ».

Dieu merci, Sa Sainteté le Pape est là pour resserrer les rangs de la secte des Indignés de naissance, pour leur faire prendre conscience de leur existence qui se limite à s’indigner dés que quelque chose leur semble incompréhensible, voir les dépasse complètement, c'est dire que cela leur arrive quasiment tous les jours, j’entends qu’il soient dépassés par ce qu’ils ne comprennent pas. La Pape est là pour leur rappeler que non, contrairement à ce qu’ils croient au fond d’eux, ils ne sont pas inutiles, ils ne sont pas incapables ni médiocres à l’image de leur époque, non, ils sont bien là en chair et en os, en mode survie. Et il faut dire que la secte des Indignés fait son travail de manière tout à fait satisfaisant bien que l’on puisse lui reprocher une certaine partialité dans l’indignation. C’est qu’elle ne s’indigne que lorsqu’elle ne comprend pas. C’est d’ailleurs une attitude connue chez les animaux qui s’indignent à leur manière dés qu’ils ont peur, notamment les chiens. Et bien la secte des Indignés, elle, fait de même. Nous pourrions même ajouter que la secte des Indignés fait du zèle mais après tout elle fait son boulot. Cela dit le Pape est là pour les rappeler à leur devoirs car la secte des Indignés ne sait plus très bien contre quoi ou contre qui s’indigner depuis quelques temps.
Alors vous pensez bien que défendre le droit voire même le devoir de capote à chacun d’entre nous contre ce Pape qui aimerait nous l’interdire, cet acquis social, ce progrès insurpassable de notre civilisation innommable, ce bien inaltérable conquis à l’arraché par notre espèce immaculée, ah non alors ! Quelle indignation à l’idée de ne plus baiser avec le premier venu sans capote ! Quelle honte de dire que si nous restions fidèles nous pourrions ne pas utiliser de capote ! Quel scandale d’affirmer que si nous arrivions vierges à notre mariage nous n’aurions pas besoin de capotes, et ce d’autant moins si nous restons fidèles. Eh bien laissez-moi vous dire que moi aussi, à mon tour, je suis saisi d’indignation, je dirais même que j’étouffe de rage indignée en entendant de tels propos !
Car pour qui nous prend ce Pape à la fin ?
C’est vrai, quoi, qui croit-il que nous soyons ? Croit-il réellement que nous puissions être autre chose que de vulgaires consommateurs de base ? Se pourrait-il qu’il s’imagine que nous puissions être des individus responsables ? Serait-il envisageable qu’il nous considère autrement que comme des individus exclusivement guidés par notre propre intérêt et nos instincts ? C’est une véritable honte, c’est une abjection et une insulte à nos droits les plus primaires de consommateurs fiers de l’être. Et la secte des Indignés a eu bien raison de s’indigner de manière aussi spectaculaire, aussi médiatique, nous pourrions même dire de manière aussi transparente tant qu’on y est, car on peut toujours lui faire confiance quand il s’agit de défoncer violemment les portes grandes ouvertes, lorsqu’il faut monter à l’assaut, l’indignation au fusil, contre les dangers les plus virtuels pour nos libertés chéries, par ailleurs si vigoureuses et en si bonne forme comme nous le savons bien.

Deux de nos plus vigoureuses « défenderesses » (que nous envie la planète entière et qui font partie de notre patrimoine national, chacune classée Monument Historique à part entière) ne se sont pas défilées dans ce combat titanesque d’arrière garde pour le droit à la capote. Je veux parler de l’ineffable Mme Aubry qui s’est dite « indignée », la pauvre chérie, et bien entendu de l’inénarrable « princesse Royale » qui fut, elle, « profondément choquée », ce qui m’a beaucoup inquiété. A l’annonce de cette regrettable nouvelle je me suis dépêché de prendre des renseignements pour m’assurer que rien de trop grave ne lui était arrivé après ce combat héroïque pour la défense de nos capotes en voie d’inutilisation. J’ai été pleinement rassuré : son état est stable quoique sous surveillance d’une équipe du Secours Catholique… euh non pardon, une équipe de soutien psychologique. Et Dieu sait qu’elle en a besoin !
Tout le monde est donc content à Cochon-sur-Terre, le meilleur des mondes.

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