Il arrive parfois qu’un événement, et par conséquent la date à laquelle il s’est produit, prenne une importance immédiate dans nos esprits sans que l’on sache véritablement pour quelle raison étant donné que l’on ne peut pas encore prédire les conséquences qu’il aura à long terme. En revanche nous n’avons souvent nul besoin de jouer les pythies pour savoir au fond de nous que ce sera une date qui marquera le début d’un profond bouleversement quels qu’en soient les tenants et aboutissants ; tout ce que nous savons c’est qu’après sera différent de ce à quoi nous étions habitués. Le 18 Mars comptera probablement parmi les dates qui auront marqué le début d’une nouvelle ère, qu’elle soit celle de l’écroulement général et incontrôlé du système sur lequel était basé le monde que nous connaissions depuis 1945, ou qu’elle soit le début de l’organisation d’un nouvel ordre mondial bâti sur les ruines de l’ancien, accompli par la collaboration des nouveaux acteurs principaux, ceux du G20 par exemple.
Quoi qu’il en soit cette date du 18 Mars est celle de l’annonce par la Fed du rachat pour $300 milliards de dollars de Bonds du Trésor à long terme ainsi que celle de sa décision d’acheter pour $750 milliards de dollars de titres adossés à des créances hypothécaires en plus des $500 milliards déjà annoncés. Cela fait beaucoup. Cela fait beaucoup d’autant plus que ces immenses masses d’argent ne sortiront pas de nulle part comme par magie, mais bien directement de la planche à billet ce qui aura pour effet direct d’augmenter la masse de dollars déjà en circulation par deux voir plus. Dans tous les cas de figure cela risque d’avoir deux conséquences :
- une chute spectaculaire à terme de la valeur du dollar face à la dévaluation de facto qu’une telle injection de papier-monnaie implique ;
- l’éclatement de la bulle des bonds du Trésor alimentée par ceux qui y avaient trouvé refuge alors que Wall Street perdait plus de 50% de sa valeur, non pas par spéculation mais par peur, nous pourrions dire par mesure conservatoire. Or lorsque ces mêmes investisseurs frileux se rendront soudain compte du danger que courent leurs investissements (majoritairement en bonds à court terme comme par hasard), la panique fera exploser la bulle par la vente de tous ces bonds sans aucun acheteur en face, forçant ainsi la Fed à racheter des trillions de dollars de dette auxquels elle ne s’attendait pas.
Tout ces plans mirobolants paraissent d’autant plus dangereux qu’ils risquent d’être complètement inutiles sans un autre facteur essentiel, celui-ci tout à fait incontrôlable, celui précisément que le gouvernement et la Fed depuis Septembre ont tout fait pour l’inciter à se comporter comme ils le supplient de le faire : ce facteur c’est l’attitude des ménages américains que l’on implore de consommer à nouveau, de dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas et donc de s’endetter se faisant. En effet le PIB des USA était généré jusqu’en 2008 à 70% par la consommation des ménages américains. Or cette consommation ne s’est faite qu’à coup d’endettement massif, voire de surendettement (l’endettement des ménages US était de $ 8.959 milliards à la fin de 2007 – Federal Reserve Report) ; la situation actuelle n’est donc pas un manque de crédit, contrairement à ce qu’on nous serine sur tous les tons et dans toutes les langues de la terre, mais bien une insolvabilité générale, non seulement des banques mais des ménages qui drainent 70% du PIB américain, répétons le. Dans ces conditions comment peut-on demander à des gens qui ne parviennent plus à payer leurs échéances de fin de mois, avec un taux d’épargne à zéro, de s’endetter encore plus pour consommer à nouveau ? Cela parait surréaliste mais c’est pourtant exactement ce qui se passe depuis le début de la crise. Et c’est sur cette hypothèse démentielle que furent bâtis tous les plans sur la comète de la Fed depuis Septembre, et c’est sur cela encore que se jouera toute la réussite du plan annoncé le 18 Mars.
Voici quelques extraits d’un ensemble de sondages réalisés aux USA depuis un mois :
“On average, 86% of consumers at all income levels have cut back spending, though the changes differ by wage level”. (Pew center study)
"Consumers don't seem to be making any changes month to month. The numbers indicate that people are being frugal and still planning to cut spending." (Matt Towson – Discover).
“Nearly 57% of the consumers it polled said they would spend less this year while virtually no one plans to spend more” (America Research Group).
Comme on le voit l’humeur des ménages américains face à la crise n’est certainement pas à la consommation mais plutôt à tenter de couper les dépenses de tous les côtés possibles et imaginables, et ce d’autant plus que chacun a en tête le cauchemar d’un licenciement qui les laisseraient quasiment sans aucun revenu du jour au lendemain.
“Americans are in a collective state of financial depression as many admit they could only cover their bills for two months at most if they found themselves suddenly jobless, a nightmare more and more worry may come true.” ( Market Watch – 19.03.09 )
« 50% of Americans said they have only a one-month cushion -- roughly two pay checks -- or less before they would be unable to fully meet their financial obligations if they were to lose their jobs. More disturbing is that 28% said they could not make ends meet for longer than two weeks without their jobs”. (Met Life Study – March 2009 )
Inutile de dire qu’on ne voit pas comment il pourrait y avoir aucune chance que les ménages américains, se battant désespérément pour payer leurs mortgages, leurs factures d’électricité ou de gaz, leurs voitures à crédit et tout le reste, ces gens qui commencent seulement maintenant à mettre de coté le peu d’argent qui reste après avoir payer les factures, comment ils pourraient faire repartir une économie par une consommation de biens dont non seulement ils ne veulent plus mais auxquels ils ne pensent même plus. On ne voit donc pas comment une aide au crédit arrangerait quoi que ce soit.
Ce plan de la dernière chance, ce plan qui risque certainement de déclencher une inflation totalement incontrôlée et un effondrement du pays tout entier, cette tentative de sauver un système déjà mort révèlerait plutôt l’état de désespoir des dirigeants de la Fed, et probablement du gouvernement, face à une crise qui les laisse sans aucune prise et contre laquelle, jusqu’à présent, aucunes de leurs mesures n’a produit de résultat.
L’annonce de ces plans affolants soulève une interrogation, nous semble t’il, essentielle : la date ou, comme on dit, le timing. Pourquoi annoncer officiellement au monde entier deux semaines avant la réunion du G20 que la Fed est à bout d’arguments contre la crise, ce qu’elle révèle par l’emploi de ces armes de la toute dernière extrémité, en raison du danger mortel qu’elles recèlent (une inflation incontrôlée)? La situation est-elle si dramatique que ces mesures de la dernière chance ne pouvaient absolument pas attendre au moins la fin de cette réunion ? Pourquoi faire cela quelques jours seulement après la déclaration du Premier Ministre Chinois se disant très inquiet (on le comprend !) pour les avoirs de son pays investis en Bonds du Trésor US, inquiétude due précisément à l’inflation et donc à la perte de valeur de ces avoirs libellés en dollars ? Ces mesures ne sont-elles pas le meilleur signal confirmant les inquiétudes des dirigeants chinois et les inciter ainsi à se débarrasser au plus vite de leurs bonds du Trésor dont la valeur se déprécie de jour en jour? Et si la Chine ouvre le bal ce sera alors une panique générale et l’éclatement de la bulle des bonds du Trésor.
Aucune réponse n’a été fournie à ces questions mais nous pouvons suggérer deux hypothèses. Soit il s’agit d’une maladresse monstrueuse due à l’état de panique et de pagaïe dans lequel se trouvent les dirigeants et l’administration US, ce qui les aurait poussé à agir de manière précipitée face à l’urgence sans penser, ou considérant cela comme secondaire, à l’image affreusement négative que cela donnerait au monde sur l’état dans lequel se trouve le pays : c'est-à-dire virtuellement en état de banqueroute. Soit il s’agit d’un acte d’arrogance mentale consistant à se moquer de l’image en question, pensant toujours que les USA mènent le monde et que ce dernier s’inclinera devant les décisions US. C’est une possibilité mais nous n’y croyons pas car l’état psychologique dominant à Washington parait plutôt relever désormais de la panique qui engendre cette précipitation et cette confusion que nous pouvons observer depuis le début du mois de Mars, ce qui correspondrait à une soudaine prise de conscience de l’état catastrophique d’une situation que l’on n’avait pourtant cessé de nous faire croire sous contrôle. Cela expliquerait aussi pourquoi Bernanke se soit fendu d’une émission de télévision afin de parler de la crise, de rassurer et de demander tout à la fois l’aide vitale, par la relance de la consommation, des américains sans laquelle aucun plan quel qu’il soit ne pourrait avoir de résultat probant. Ce qui est vrai bien que complètement utopique.
Néanmoins il pourrait y avoir un effet positif à cette annonce intempestive, conséquence très souhaitable entrant désormais dans le registre du possible. Il s’agit de la prise au sérieux croissante de cette idée d’une monnaie de référence pour les échanges mondiaux remplaçant le dollar qui refait surface depuis quelques temps, et ce d’autant plus fortement depuis que la crise s’est déclenché. En témoigne la récente déclaration de la Russie à ce sujet qui fera une proposition dans ce sens à la réunion du G20, appuyée par la Chine, sans parler des Européens qui ne verraient pas cela d’un mauvais œil non plus, tout acquis qu’ils sont eux-mêmes à des régulations internationales beaucoup plus fermes. En témoigne l’idée d’un panier de devises sur le modèle de l’Ecu qui fait son chemin aux Nations Unies et qui feront une recommandation dans ce sens le 25 Mars, avant le G20, avec bien entendu l’idée d’influencer le sommet à ce sujet.
Il se pourrait donc bien que les mesures annoncées le 18 Mars par la Fed auront peut-être pour effet, certes involontaire mais hautement bénéfique, de déclencher un salutaire mouvement de peur chez les dirigeants du G20, déjà réceptifs à cette idée dans leur majorité, et à précipiter le processus de création d’une nouvelle monnaie de référence et de règles de régulation en adéquation. Car il est dans l’intérêt de tous, y compris des USA, de pouvoir gérer au mieux la fin de l’ordre défini en 1945 (car il est bel et bien mort) par la reconnaissance de l’émergence d’un monde multipolaire, plutôt que laisser le chaos s’établir sur les ruines de l’ancien monde.
Quoi qu’il en soit cette date du 18 Mars est celle de l’annonce par la Fed du rachat pour $300 milliards de dollars de Bonds du Trésor à long terme ainsi que celle de sa décision d’acheter pour $750 milliards de dollars de titres adossés à des créances hypothécaires en plus des $500 milliards déjà annoncés. Cela fait beaucoup. Cela fait beaucoup d’autant plus que ces immenses masses d’argent ne sortiront pas de nulle part comme par magie, mais bien directement de la planche à billet ce qui aura pour effet direct d’augmenter la masse de dollars déjà en circulation par deux voir plus. Dans tous les cas de figure cela risque d’avoir deux conséquences :
- une chute spectaculaire à terme de la valeur du dollar face à la dévaluation de facto qu’une telle injection de papier-monnaie implique ;
- l’éclatement de la bulle des bonds du Trésor alimentée par ceux qui y avaient trouvé refuge alors que Wall Street perdait plus de 50% de sa valeur, non pas par spéculation mais par peur, nous pourrions dire par mesure conservatoire. Or lorsque ces mêmes investisseurs frileux se rendront soudain compte du danger que courent leurs investissements (majoritairement en bonds à court terme comme par hasard), la panique fera exploser la bulle par la vente de tous ces bonds sans aucun acheteur en face, forçant ainsi la Fed à racheter des trillions de dollars de dette auxquels elle ne s’attendait pas.
Tout ces plans mirobolants paraissent d’autant plus dangereux qu’ils risquent d’être complètement inutiles sans un autre facteur essentiel, celui-ci tout à fait incontrôlable, celui précisément que le gouvernement et la Fed depuis Septembre ont tout fait pour l’inciter à se comporter comme ils le supplient de le faire : ce facteur c’est l’attitude des ménages américains que l’on implore de consommer à nouveau, de dépenser de l’argent qu’ils n’ont pas et donc de s’endetter se faisant. En effet le PIB des USA était généré jusqu’en 2008 à 70% par la consommation des ménages américains. Or cette consommation ne s’est faite qu’à coup d’endettement massif, voire de surendettement (l’endettement des ménages US était de $ 8.959 milliards à la fin de 2007 – Federal Reserve Report) ; la situation actuelle n’est donc pas un manque de crédit, contrairement à ce qu’on nous serine sur tous les tons et dans toutes les langues de la terre, mais bien une insolvabilité générale, non seulement des banques mais des ménages qui drainent 70% du PIB américain, répétons le. Dans ces conditions comment peut-on demander à des gens qui ne parviennent plus à payer leurs échéances de fin de mois, avec un taux d’épargne à zéro, de s’endetter encore plus pour consommer à nouveau ? Cela parait surréaliste mais c’est pourtant exactement ce qui se passe depuis le début de la crise. Et c’est sur cette hypothèse démentielle que furent bâtis tous les plans sur la comète de la Fed depuis Septembre, et c’est sur cela encore que se jouera toute la réussite du plan annoncé le 18 Mars.
Voici quelques extraits d’un ensemble de sondages réalisés aux USA depuis un mois :
“On average, 86% of consumers at all income levels have cut back spending, though the changes differ by wage level”. (Pew center study)
"Consumers don't seem to be making any changes month to month. The numbers indicate that people are being frugal and still planning to cut spending." (Matt Towson – Discover).
“Nearly 57% of the consumers it polled said they would spend less this year while virtually no one plans to spend more” (America Research Group).
Comme on le voit l’humeur des ménages américains face à la crise n’est certainement pas à la consommation mais plutôt à tenter de couper les dépenses de tous les côtés possibles et imaginables, et ce d’autant plus que chacun a en tête le cauchemar d’un licenciement qui les laisseraient quasiment sans aucun revenu du jour au lendemain.
“Americans are in a collective state of financial depression as many admit they could only cover their bills for two months at most if they found themselves suddenly jobless, a nightmare more and more worry may come true.” ( Market Watch – 19.03.09 )
« 50% of Americans said they have only a one-month cushion -- roughly two pay checks -- or less before they would be unable to fully meet their financial obligations if they were to lose their jobs. More disturbing is that 28% said they could not make ends meet for longer than two weeks without their jobs”. (Met Life Study – March 2009 )
Inutile de dire qu’on ne voit pas comment il pourrait y avoir aucune chance que les ménages américains, se battant désespérément pour payer leurs mortgages, leurs factures d’électricité ou de gaz, leurs voitures à crédit et tout le reste, ces gens qui commencent seulement maintenant à mettre de coté le peu d’argent qui reste après avoir payer les factures, comment ils pourraient faire repartir une économie par une consommation de biens dont non seulement ils ne veulent plus mais auxquels ils ne pensent même plus. On ne voit donc pas comment une aide au crédit arrangerait quoi que ce soit.
Ce plan de la dernière chance, ce plan qui risque certainement de déclencher une inflation totalement incontrôlée et un effondrement du pays tout entier, cette tentative de sauver un système déjà mort révèlerait plutôt l’état de désespoir des dirigeants de la Fed, et probablement du gouvernement, face à une crise qui les laisse sans aucune prise et contre laquelle, jusqu’à présent, aucunes de leurs mesures n’a produit de résultat.
L’annonce de ces plans affolants soulève une interrogation, nous semble t’il, essentielle : la date ou, comme on dit, le timing. Pourquoi annoncer officiellement au monde entier deux semaines avant la réunion du G20 que la Fed est à bout d’arguments contre la crise, ce qu’elle révèle par l’emploi de ces armes de la toute dernière extrémité, en raison du danger mortel qu’elles recèlent (une inflation incontrôlée)? La situation est-elle si dramatique que ces mesures de la dernière chance ne pouvaient absolument pas attendre au moins la fin de cette réunion ? Pourquoi faire cela quelques jours seulement après la déclaration du Premier Ministre Chinois se disant très inquiet (on le comprend !) pour les avoirs de son pays investis en Bonds du Trésor US, inquiétude due précisément à l’inflation et donc à la perte de valeur de ces avoirs libellés en dollars ? Ces mesures ne sont-elles pas le meilleur signal confirmant les inquiétudes des dirigeants chinois et les inciter ainsi à se débarrasser au plus vite de leurs bonds du Trésor dont la valeur se déprécie de jour en jour? Et si la Chine ouvre le bal ce sera alors une panique générale et l’éclatement de la bulle des bonds du Trésor.
Aucune réponse n’a été fournie à ces questions mais nous pouvons suggérer deux hypothèses. Soit il s’agit d’une maladresse monstrueuse due à l’état de panique et de pagaïe dans lequel se trouvent les dirigeants et l’administration US, ce qui les aurait poussé à agir de manière précipitée face à l’urgence sans penser, ou considérant cela comme secondaire, à l’image affreusement négative que cela donnerait au monde sur l’état dans lequel se trouve le pays : c'est-à-dire virtuellement en état de banqueroute. Soit il s’agit d’un acte d’arrogance mentale consistant à se moquer de l’image en question, pensant toujours que les USA mènent le monde et que ce dernier s’inclinera devant les décisions US. C’est une possibilité mais nous n’y croyons pas car l’état psychologique dominant à Washington parait plutôt relever désormais de la panique qui engendre cette précipitation et cette confusion que nous pouvons observer depuis le début du mois de Mars, ce qui correspondrait à une soudaine prise de conscience de l’état catastrophique d’une situation que l’on n’avait pourtant cessé de nous faire croire sous contrôle. Cela expliquerait aussi pourquoi Bernanke se soit fendu d’une émission de télévision afin de parler de la crise, de rassurer et de demander tout à la fois l’aide vitale, par la relance de la consommation, des américains sans laquelle aucun plan quel qu’il soit ne pourrait avoir de résultat probant. Ce qui est vrai bien que complètement utopique.
Néanmoins il pourrait y avoir un effet positif à cette annonce intempestive, conséquence très souhaitable entrant désormais dans le registre du possible. Il s’agit de la prise au sérieux croissante de cette idée d’une monnaie de référence pour les échanges mondiaux remplaçant le dollar qui refait surface depuis quelques temps, et ce d’autant plus fortement depuis que la crise s’est déclenché. En témoigne la récente déclaration de la Russie à ce sujet qui fera une proposition dans ce sens à la réunion du G20, appuyée par la Chine, sans parler des Européens qui ne verraient pas cela d’un mauvais œil non plus, tout acquis qu’ils sont eux-mêmes à des régulations internationales beaucoup plus fermes. En témoigne l’idée d’un panier de devises sur le modèle de l’Ecu qui fait son chemin aux Nations Unies et qui feront une recommandation dans ce sens le 25 Mars, avant le G20, avec bien entendu l’idée d’influencer le sommet à ce sujet.
Il se pourrait donc bien que les mesures annoncées le 18 Mars par la Fed auront peut-être pour effet, certes involontaire mais hautement bénéfique, de déclencher un salutaire mouvement de peur chez les dirigeants du G20, déjà réceptifs à cette idée dans leur majorité, et à précipiter le processus de création d’une nouvelle monnaie de référence et de règles de régulation en adéquation. Car il est dans l’intérêt de tous, y compris des USA, de pouvoir gérer au mieux la fin de l’ordre défini en 1945 (car il est bel et bien mort) par la reconnaissance de l’émergence d’un monde multipolaire, plutôt que laisser le chaos s’établir sur les ruines de l’ancien monde.
C’est ainsi qu’en annonçant inconsidérément le 18 Mars ses mesures de la dernière chance la Fed, par le dévoilement de l’état de faiblesse des USA qu’impliquent ces mesures, pourrait bien avoir accéléré involontairement la prise de conscience générale de la mort de l’ancien système et par conséquent consacré dans la psyché des dirigeants du G20, entre autres, l’affaiblissement corrélatif et définitif de son bénéficiaire principal, les USA. En d’autres termes, par cette annonce, elle pourrait avoir fait prendre conscience au monde entier de l’urgence de s’atteler à l’avènement d’un nouvel ordre mondial dont les USA ne seront plus qu’un des acteurs parmi d’autres.
En bref le message subliminal serait : prenez vos responsabilités.
En bref le message subliminal serait : prenez vos responsabilités.
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