dimanche 19 mai 2013

Moyen-Orient : le vent soufle et tourne.

Depuis quelques semaines il semblerait que le vent soit en train de tourner rapidement en Syrie.
Dans un sens qui n’est pas défavorable au Président Syrien, loin de là.

Un signe que certains pourraient interpréter dans le sens que leurs superstitions leur commanderont mais qui, à notre avis, n’en demeure pas moins hautement symbolique et prémonitoire de ce qui pourrait bien se produire à moyen terme (à moins d’un coup de théâtre imprévu), le temps d’avoir réussi à digérer les multiples couleuvres que cela impliquera pour nous et nos chers alliés demokrates.
Le signe en question vient de Tunisie. Selon le mythe ambiant ayant trait au événements des deux dernières années qui ont secoué le Moyen-Orient, ce que la presstitute occidentale nommait encore il y a peu le « Printemps arabe » avec des trémolos d’excitation et de plaisir, détourné certes mais d’origine très probablement sexuelle étant donné les outrecuidance auxquelles ces évènements ont donné lieu, le « Printemps arabe » a donc débuté en Tunisie.
Notre ex-allié, le Président Ben Ali, soudain devenu dictateur sanguinaire et sans scrupule du jour au lendemain, dut faire face à une émeute dans laquelle toutes nos zélites virent leurs rêves d’utopie à propos de l’avenir du genre humain enfin sur le point d’être réalisé. Qui plus est en Tunisie, ce qui ne fit que redoubler les orgasmes de nos commentateurs médiatiques décervelés à l’idée que nous allions enfin pouvoir prendre exemple sur notre ex-protectorat.

Bref le meilleur des mondes était en train de naitre sous nos yeux. Mais nous n’y étions pour rien, bien au contraire... Ce qui explique pourquoi nous dûmes à toute force être pour quelque chose dans tous les évènements qui suivirent, quitte à les provoquer nous-mêmes. Le prix importe peu pour ceux qui veulent être dans le sens de l’histoire...

Donc, la Tunisie, ce pays où le paradis sur terre était censé être sur le point d’être instauré sous peu, est à présent un pays en proie à une forte instabilité politique, à situation économique épouvantable et, pour arranger le tout, à des hordes de salafistes qui sèment la pagaïe autant qu’ils le peuvent afin de finir par renverser le régime et prendre le pouvoir.

Et bien, figurez-vous, chers lecteurs, que la Tunisie qui avait rappelé son ambassadeur de Syrie il y a deux ans (sous pression ?), probablement pour protester contre les supposées exactions du régime commises par les terroristes financés par nos alliés démokrates saoudiens et qataris, Tunis donc vient de demander à Damas si les relations diplomatiques pourraient être rétablies entre les deux pays et ouvrir à nouveau son ambassade à Damas.
N’est-ce pas extraordinaire, chers lecteurs, qu’un état demande le rétablissement des relations diplomatiques avec un régime en train de s’écrouler sous l’opprobre générale ?
Ils sont fous ces Tunisiens !
Où alors ils voient loin car moins emprisonnés par leurs superstitions politiques que leurs voisins d’outre Méditerranée...

Car effectivement la situation s’améliore nettement depuis plusieurs semaines pour le Président Bashar Al Assad et son gouvernement.
Plusieurs raisons à cela :

1) Militaires. Tout d’abord nous avons vu la série de défaites sévères infligées par l’Armée Arabe Syrienne aux terroristes financés et soutenus par nos grands alliés démokrates qataris, saoudiens et compagnie. Du fait des succès des opérations menés par les militaires de l’AAS, les lignes de ravitaillement des terroristes étrangers et des « rebelles » syriens semblent totalement coupées du côté de la frontière libanaise (Homs et Hama) et sévèrement restreintes du côté de la frontière jordanienne. Cela provoqua des effets immédiats sur le terrain : les terroristes semblent à court de munitions et de matériel et sont en train de perdre tous le terrain qu’ils avaient occupé depuis deux ans, souvent suivant un simple retrait stratégique de l’armée syrienne. Mais le fait est qu’ils battent en retraite sur tous les fronts, y compris dans le Nord comme à Idlib par exemple.

2) L’attaque israélienne a provoqué une violente réaction de la part des autorités russes, à commencer par le nouveau mâle dominant du Moyen-Orient : Le président Vladimir Poutine. Immédiatement après l’attaque israélienne Vladimir Poutine à appelé Bibi Netanyahou (qui se trouvait à Shanghai) à qui il a remonté les bretelles façon KGB en colère, parait-il, en le menaçant de représailles si Israël poursuivait ses attaques contre la Syrie. Ce qui a conduit Bibi à se précipiter à Sotchi afin d’atténuer la fureur de l’ours Vladimir en produisant des explications qui ont paru suffisamment vaseuses au Président russe pour que ce dernier déclare froidement qu’il avait déjà où qu’il était sur le point de procurer à la Syrie des batteries S300 dans les délais les plus brefs afin que l’état syrien puisse se défendre contre les attaques extérieures menaçant sa souveraineté.

The S-300 systems have been modernized repeatedly to remain state-of-the-art airplane- and rocket-destruction machines. The S-300PMU2 Favorit can launch six missiles at once, each capable of destroying aircraft flying at several times the maximum speed of the F-16 and F-22 fighter jets – the staples of the Israeli and US air forces, respectively – as well as intercepting ballistic targets. They can be suppressed or sabotaged by ground troops, but it is a tricky task. All this is to say, that the risk and cost of air attacks against Syria would rise dramatically (more on that directly below).

However, any attempts by foreign powers to enforce a no-fly zone over Syria, as was done in Libya in 2011, would end in what Igor Korotchenko, the editor of the Moscow-based National Defense magazine, described as “dozens of destroyed aircraft and coffins covered by star-spangled banners. Unacceptable.”
(Sources : RIA Novosti - 14.05.2013)

La présence de ces batteries de missiles S300 a/aura pour conséquence d’annuler toute supériorité aérienne des Israéliens sur son voisin et condamner ainsi Israel à ne plus pouvoir attaquer la Syrie, où le Hezbollah, selon ses désirs où ses nécessités, y compris du Liban puisque les S300 ont un rayon d’interception suffisant pour détruire tout attaquant se trouvant dans l’espace aérien libanais. A moins d’accepter des pertes importantes. On parle aussi de livraison de batteries de missiles sol-mer qui empêcherait des livraisons d’armes aux terroristes par la mer.
Mais les Russes n’en restèrent pas là. Dans la foulée, la Russie annonça la création d’une flotte russe de la Méditerranée dont les cinq premiers navires viennent de  franchir le canal de Suez et se dirigent actuellement vers la Syrie. On parle également d’y ajouter un sous-marin nucléaire.

3) L’opposition est déchirée comme jamais, à tel point que personne ne sait qui les USA et leurs alliés pourront bien faire siéger à la fameuse conférence projetée par Kerry et Lavrov. Il y a de forts doutes à propos de cette conférence, et beaucoup pensent même qu’elle ne pourra pas avoir lieu faute de participants. De plus l’opposition divisée soutenue par les Occidentaux n’a aucune autorité sur le terrain. Et pour cause.

4) En effet il apparait de plus en plus clairement que les seuls véritables combattants sur le terrain sont ceux de Al Nusra, autant dire AL Qaéda. Or, ce sont ceux-là qui paniquent de plus en plus les USA et certains de leurs alliés : les Saoudiens, les Jordaniens et les UAE qui, eux, se retrouvent de plus en plus à couteaux tirés avec les Qataris et les Turcs qui soutiennent envers et contre tout les FM dont ne veulent à aucun prix les premiers. Bref, le chaos et la haine règnent sans partage au sein de l’opposition et entre ses soutiens. Il en ressort que les USA sentent de plus en plus clairement qu’il sera impossible d’obtenir une union de l’opposition et que cela fait le jeu d’Al Qaéda, seule force combattante efficace sur le terrain, bien qu’en pleine déroute actuellement.

5) Du coup les Occidentaux hésitent de plus en plus sur la conduite à tenir et sur leur soutien à l’opposition qui ne profite qu’à ceux qu’ils redoutent : Al Nusra.

'The debate within the foreign policy community about Syria continues to rage, with no decisions forthcoming. As a senior analyst in the military intelligence community remarked to us: “for every reason in favor of taking action, there is an equally compelling reason not to. We just can’t puzzle out how to make this work for us.”

C’est pourquoi les USA et Kerry ont accepté la tenue d’une conférence en s’alignant pratiquement sur la position que les Russes ont toujours soutenu. Le seul point majeur d’achoppement reste la condition naguère posée par les Occidentaux sur le départ du Président Assad avant que toute négociation ne s’engage. On se demande bien pourquoi. Et aujourd’hui la situation rend cette précondition impossible. Les Occidentaux devront donc en passer par là s’ils veulent une négociation et éviter l’implosion du pays et la mainmise d’AL Qaéda sur ce qui restera du pays.

6) L’erreur stratégique et politique monumentale de Erdogan et Davitoglu qui misaient, comme tous les autres, sur un chute rapide du Président Assad a désormais des conséquences en Turquie même, comme les attentats de la semaine dernière l’ont montré. Politiquement, c’st un revers très grave pour Erdogan car la majorité des citoyens turcs ne veulent pas de guerre ni d’intervention en Syrie, sans comp que nombreux sont ceux qui sont hostiles aux terroristes qui opèrent en Syrie. Maintenant que ces derniers opèrent en Turquie, Erdogan risque d’en payer le prix fort comme on peut voir avec les manifestations contre lui qui se sont déroulées après les attentats.

7) Lassé de ce que beaucoup considèrent comme un "lâchage" de leurs "alliés" par les USA, il semblerait que les Saoudiens aient entrepris d'agir par eux-mêmes et aient ouvert des négociations avec l'Iran à propos d'un partage d'influence au Liban notamment. A noter qu'il a déjà été question récemment de contacts entre Damas et Ryiad. Gageons que les discussions parallèles sont en cours dans toute la région entre acteurs régionaux, courtcircuitant ainsi les Occidentaux sur lesquelels ils ne peuvent plus compter.

Bref, c’est le chaos.
Et il apparait à de nombreux acteurs, même s’ils l’avouent avec embarras, que la sortie du chaos ne peut passer que par le maintien du Président Assad au pouvoir. Cela pourrait éviter le chaos non seulement en Syrie mais également dans tout le Moyen-Orient. Car il est certain que les événements syriens sont en train d’entrainer l’Irak dans un spirale très dangereuse qui pourrait déboucher là aussi sur une guerre civile dans laquelle AL Qaéda à nouveau les pyromanes. Il suffit de voir le nombre d’attentats qui se produisent en Irak chaque jour.
Comme en Syrie d’ailleurs.
Et maintenant en Turquie.
Et demain dans la Péninsule arabique ?
Même en israël, de nombreuses voix se font entendre pour prôner le maintien du Président Assad au pouvoir, même s’il est hostile à l’état hébreu selon l’adage « qu’il vaut mieux un diable que l’on connait qu’un diable que l’on ne connait pas ».

Alors à quand la réouverture de nos ambassades à Damas ?

Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

1 commentaire:

adalia a dit…

merci de vos articles toujours pertinents.