Voilà maintenant des semaines que les USA sont la proie d’une violente campagne contre la nomination au poste de Secrétaire à la Défense du sénateur républicain Chuck Hagel par Obama.
Cette campagne de presse fût menée par les suspects habituels : les néo-cons, Kristol en tête, le lobby israélien et son bras armé l’AIPAC, les chrétiens-sionistes etc. Cependant, de l’autre côté de l’échiquier politique on trouvait des opposants plutôt inattendus : les groupes de pression gay. Cette association des néo-cons et des lobbys gays était pour le moins déconcertante puisque ces deux entités sont généralement dans des camps opposés pour le moins.
Mais cette fois, alimentés et enrôlés par les néo-cons qui se cherchaient des alliés à tout prix, les lobbys gay ont donné de la voix contre la nomination de Hagel au poste de Secrétaire à la Défense au motif qu’il avait critiqué la nomination d’un ambassadeur ouvertement gay au Luxembourg en ... 1998. Las, car depuis le Sénateur Hagel s’est excusé pour ses propos et l’ambassadeur concerné a accepté ces excuses. Du coup les dits lobby gay se sont calmés, laissant le lobby israélien et les néo-cons dans une position délicate.
Car, en effet, il semblerait que cette nomination de Hagel au poste de Secrétaire à la Défense soit quasiment acquise, et qu’elle devrait être officialisée demain Lundi où Mardi. Si c’était le cas, il est fort probable que le passage au Sénat de Hagel devant la Commission chargée de l’écouter et de valider cette nomination, devrait se faire sans trop de problèmes. D’une part parce que Hagel est populaire parmi ses anciens collègues sénateurs et d’autre part car nous pouvons imaginer que le travail préparatoire a été fait par le Président et son équipe qui ne peuvent pas se permettre une nouvelle reculade après celle de Décembre dernier lorsque la candidature de Susan Rice avait été retirée face à la levée de boucliers qu’elle avait entrainée, opposition orchestré par les mêmes qu’aujourd’hui. La différence est que, cette fois, les arguments contre Hagel sont très minces, voir inexistants.
Les néo-cons et leurs partisans ont tenté de compenser la pauvreté de leurs arguments resucés ad nauseam (anti-sémitisme, anti-Israël, attitude trop conciliante vis à vis de l’Iran puisque Hagel est opposé à la guerre et bla bla bla) par une attaque d’une très grande brutalité rappelant les dérives de Mac Carthy les plus outrageantes. Apparemment en tout cas, cela n’a pas provoqué le rassemblement sous leur bannière qu’ils en escomptaient.
Bien au contraire.
Il semblerait que cela ait provoqué l’inverse, c’est à dire non seulement le rassemblement d’un grand nombre de personnalités en faveur de la nomination de Hagel au poste de Secrétaire à la Défense, mais du coup la mise en veilleuse des critiques de certaines des organisations pro-israéliennes qui soutiennent habituellement les néo-cons et l’AIPAC, soudain gênées par cette campagne contre-productive pour leurs intérêts.
(...) « the no-holds-barred nature of the neo-conservative campaign has spurred a backlash.
It is particularly visible among Republicans who hail from the more-moderate, internationalist wing of the party most closely identified with Dwight Eisenhower and George H.W. Bush.
There is also resistance from retired senior military, intelligence, and foreign service officers who share a “realist” foreign policy perspective and oppose the kind of adventurism favoured by neo-conservatives, including Kristol, who led the charge into Iraq 10 years ago and are now beating the drums for war with Iran.
For example, four former national security advisers, including Brent Scowcroft (Gerald Ford, Ronald Reagan), Zbigniew Brzezinski (Jimmy Carter), Gen. James Jones (Obama), and a former Reagan defence secretary, Frank Carlucci, as well as several former chiefs of the U.S. Central Command (CentCom) have signed letters in support of Hagel.
Many observers close to the Pentagon believe that Hagel’s views, particularly regarding the folly of attacking Iran and the damage inflicted by Israel’s continued occupation of Palestinian lands on Washington’s strategic position in the Middle East, reflect those of much of the serving military brass.
Four former U.S. ambassadors to Israel have also backed his nomination, as has most recently Ryan Crocker, who was widely praised by neo-conservatives during his tenure as ambassador to Iraq and Afghanistan and who has also served as Washington’s top envoy to Lebanon, Kuwait, Syria, and Pakistan.»
(Sources : Jim Lobe - 05.01 2013)
Nous verrons donc cette semaine si Hagel sera bien nommé au poste de Secrétaire à la Défense et agrée par le Sénat. Nous pensons désormais qu’il y a de grandes chances que cela se produise mais sans aucune certitude néanmoins, car nous avons toujours en mémoire ce qui est arrivée à Freeman en son temps et le sectarisme qui prévaut au sein de l'oligarchie US au dépend du bien commun et des intérêts des USA.
Cela dit l’époque n’est plus la même qu'au moment de l'affaire Freeman. Et il est probable que la nomination de Hagel conjointe à celle de Kerry pour remplacer Tata Hillary devrait signifier un changement dans la politique extérieure de l’Admnisitration US, notamment au Moyen-Orient, et particulièrement vis-à-vis de l’Iran.
A ce propos les bruits de couloirs concernant des négociations, où à tout le moins des rencontres secrètes entre américains et iraniens se font toujours entendre et tout laisse à croire que ce ne sont pas que des bruits sans fondements (ici et ici), cela d’autant moins que certains signes montreraient une volonté des deux parties de s’engager dans des négociations constructives (ici).
De plus la nomination de Hagel ne serait pas non plus étrangère à cette attitude nouvelle de l’administration US viv-à-vis de l’Iran, ce dont Zbigniew Brzezinski s’est fait l’écho dans un article dans le Washington Post (ici) la semaine dernière.
Il est bien possible que les deux parties aient compris qu’elles avaient atteint un point de rupture qui ne pourrait mener qu’à une confrontation qui serait dommageable pour tout le monde. D’où les négociations en vue d’un accord.
De plus une entente avec l’Iran donnerait probablement aux USA une carte de plus pour achever leur retrait d’Afghanistan dans les conditions les moins mauvaises possibles.
Mais nous n’en sommes pas encore là.
Pour le moment les nominations de Kerry et de Hagel ne font qu’alimenter les rêves et les désirs de tous ceux qui sont opposés à la politique extérieure des USA depuis le régime Busch fils. A propos de Hagel et de kerry nous pouvons entendre les mêmes types de jappements de joie et le même enthousiasme confinant à la superstition la plus ébahie que ce que nous avions pu entendre lors de la première élection du futur ex sauveur de l’humanité (Obama). On a vu le résultat : l’expansion, et même la radicalisation, de la politique de son prédécesseur.
Aujourd’hui, on nous repasse le même plat de réjouissance avec Hagel et Kerry.
A voir.
Car la situation a nettement empiré entre temps et les radicalismes se sont exacerbés aux USA mêmes. Mais nous pouvons tout de même admettre que le courant néo-cons parait s’épuiser au regard de la situation catastrophique que leur politique étrangère a engendré pour les USA, d’une part ; et d’autre part en raison de la situation économique des USA qui ne permet plus de mener une politique impériale telle que conçue par les néo-cons.
En ce sens, Check Hagel pourrait représenter un grand changement, ne serait-ce qu'eut égard aux réelles qualités de l'homme lui-même, en théorie en tout cas, surtout avec Kerry aux affaires étrangères pour l'appuyer. Donc, oui, il est vrai que cela représente un potentiel changement de politique étrangère réorientée dans une direction moins catastrophique que celle qui fut menée depuis douze ans par les trois précédentes administrations.
What does Hagel mean? Suffice to say, here is someone who tooth and nail opposes any form of military attack on Iran; who wants the troops back from Afghanistan now; who advocates deep cuts in Pentagon spending (despite Syria, Iran, North Korea, ‘rebalancing’ to Asia, et al); who abhors all wars (because he is also like Kerry a war veteran who fought in Vietnam); and, who wants to accommodate the rise of emerging powers like China, India and Brazil by the US taking the lead to create a new world order based on reforming the international organizations.
Mais, pour le moment, ce n’est qu’un signe.
Et des signes soit disant annonçant des jours glorieux, nous en avons eu un paquet depuis 4 ans. Malheureusement pas suivis d’effets, où plutôt de leur exact contraire.
Par conséquent, attendons que les signaux se transforment en actes.
A ce moment là seulement nous pourrons apprécier ces deux nominations.
Mais pas avant.
Mais pas avant.
Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.
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