jeudi 10 janvier 2013

Les poux sont plus populaires que le Congrès US !

On savait depuis quelques années que la cote de popularité du Congrès US auprès des Américains descendait chaque année toujours plus bas. Mais aujourd’hui, il est difficile de faire pire puisque depuis un an tous les sondages montrent que la cote d’approbation du Congrès oscille entre 7% et 11% de sentiments positifs tandis que 85 % des interrogés ont une vue négative des membres du Congrès US.

C’est ainsi que le PP (Public Policy Polling) a eu l’idée de changer sa manière de mesurer la popularité des membres du Congrès en posant des questions par comparaison entre, par exemple, les cafards et le Congrès US.

Cela donne les résultats suivants :

- Si c’est ennuyeux d’avoir des poux, au moins on peut s’en débarrasser, ce qui n’est pas le cas des membres du Congrès comme le montre à l’évidence leur taux de renouvellement lors des dernières élections.
Les poux l’emportent donc avec 67% contre 19% pour les parlementaires US.

Si les choux de Bruxelles peuvent nous avoir paru immondes lorsque nous étions enfants, ile st évidents qu’aujourd’hui ils nous apparaissent beaucoup moins dégoutants que le Congrès.
Les chaux de Bruxelles l’emportent avec 69 % contre 23% pour le Congrès.

Si les colonoscopies peuvent être désagréables, au moins elles peuvent servir à une amélioration ce qui ne semble pas être le cas des membres du Congrès selon les interviewéw.
Colonscopies : 58% / Congrès : 31%

On peut peut-être se faire avoir par un vendeur de voitures d’occasion (57%) mais c’est encore bien pire avec le Congrès (32%).

Même secourir la France financièrement plusieurs fois dans les années qui viennent remporte plus d’adhésion que le Congrès : 56% contre 37% !!!

Bref, nous n’allons pas continuer en vous donnant toute la liste des questions, cela est suffisant pour vous donner le ton.
En dépit du caractère un peu sarcastique des questions, voire caricatural, il n’empêche que ce sondage, comme tous ceux qui ont été effectué cette année avant celui-ci, montre à nouveau à quel point les Américains peuvent avoir une piètre opinion de leurs représentants, qu’ils soient Sénateurs où membres de la Chambre des Représentants, précisément.

Cette impopularité de ce que l’on nomme « Washington », c’est à dire tous les représentants de la machine gouvernementale US et ce qui y est associée, c’est à dire les médias et les lobbys innombrables qui ont corrompus le Congrès jusqu’à la moelle, tout cela est l’objet d’un rejet croissant de la part de la population. Plus la situation se dégrade, plus le mécontentement grandit face à ce qui est vu comme l’incapacité du Congrès à prendre les décisions nécessaires pour tirer le pays d’affaire.

Rarement le pays n’aura été autant divisé qu’aujourd’hui. Et ces désaccords ne portent pas sur des questions secondaires mais bien de plus en plus sur des questions fondamentales, qu’elles soient économiques, politiques où sociales. Certaines d’entre elles remettent en cause le système lui-même.

Car il s’agit aujourd’hui de décider quels chemins les USA prendront pour se sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent.
Il s’agit de savoir si les USA accepteront la fin de l’unilatéralisme pour s’y adapter au mieux, où bien s’ils voudront persévérer dans une voie sans issue pour eux, sauf à verser dans le ravin qui est au bout de la course.
Plus profondément, et donc beaucoup plus dangereux pour le système puisque cela implique sa destruction, il s’agit de savoir si l’on veut persévérer dans un modèle centralisateur qui est au bout de ses capacités, où si l’on veut relâcher l’étau du pouvoir fédéral et rendre aux états fédérés  leur autonomie, et ainsi leur liberté aux populations. En bref, centralisation toujours plus excessive et couteuse pour sauver l’oligarchie au pouvoir, quitte à provoquer l’effondrement final sans égard pour les 99 %, ou bien amorcer une décentralisation radicale de type Jeffersonienne afin d’aménager une transition qui sera certainement moins traumatisante que l’effondrement général vers lequel on se dirige à grand pas si rien ne change. Pour cela il faudrait que l’oligarchie cesse de se cramponner au pouvoir.

Au risque de vous surprendre, nous avons quelques doutes à ce sujet.
C’est aussi, espérons-le, le début d’une bataille entre un pouvoir central enfin perçu comme de plus en plus oppressant et tyrannique, destructeur des libertés individuelles au mépris de la Constitution, et une population, où au moins une partie d’entre elle, qui se réveille et réagit contre l’omnipotence toujours plus grande de ce pouvoir central, que d’aucun n’hésite plus à qualifier de fasciste, afin de reconquérir des libertés sérieusement érodées depuis des décennies.

A ce propos d’ailleurs, le débat qui fait rage actuellement à propos des armes à feu  fait partie prenante de ce malaise général à propos des libertés individuelles de plus en plus menacées par l’état. Le débat à propos des armes à feu aux USA est un débat sur la liberté individuelle face à un état oppresseur qui remonte directement à 1776 et à la guerre d’indépendance. C’est pour cette raison qu’il suscite tant de passions et qu’il risque de provoquer beaucoup plus de troubles qu’on ne pourrait le croire. Pour de nombreux Américains, le droit de posséder des armes à feu est en fait la liberté reconnue à chacun de se défendre s’il le faut contre les empiètements de l’état sur la liberté des citoyens. Dans une ambiance aussi surchauffée qu’aujourd’hui, une atmosphère dans laquelle les empiètements de l’état fédéral sur les libertés apparaissent de plus en plus insupportables à de nombreux Américains, cette question de la libre possession des armes à feu revêt une importance symbolique fondamentale.
A juste titre d’ailleurs.

Au-delà du côté un peu farfelu de ce sondage, il n’en demeure pas moins qu’il révèle une fois de plus que le divorce entre l’oligarchie US, représentée par Washington, et la population grandit jusqu’à prendre des proportions inquiétantes. Dans cette conjoncture de mécontentements exacerbés par une crise qui s’approfondit toujours plus, il est fort possible que des questions qui auraient pu paraitre anodines en d’autres temps deviennent soudain les vecteurs d’explosions sociales graves.
La question des armes à feu pourrait faire partie de celles-ci.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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