vendredi 27 janvier 2012

Iran-UE : embargo à double sens... Qui va payer le plus cher ?

Comme évoqué hier dans notre Chronique il semblerait que l’Iran se prépare tranquillement mais rapidement à imposer un embargo à l’Europe...

N’est-ce pas amusant, chers lecteurs ?

Décidément notre époque calamiteuse nous réserve malgré tout de franches rigolades !

Il faut dire que nous en avons bien besoin.

Donc les Européens risquent de subir un embargo par l’Iran en représaille de l’embargo décrété par l’Europe sur l’Iran. Nous vous rappelons, chers lecteurs, que cette idée lumineuse d’embargo vis à vis de l’Iran n’a pas eu de meilleur promoteur, et agressif avec çà, que l'ineffable Président français, ce « Rhône de la pensée », cette « Loire de la diplomatie » et bla bla bla... cet individu obnubilé par les USA et leur puissance en voie d'effondrement au détriment des intérêts de son propre pays.

Donc comme nous le disions hier le Parlement iranien se réunira Dimanche afin d’examiner, et de voter n’en doutons pas, un embargo de tous les produits pétroliers à destination de l’Europe. Et pas question d’attendre six mois comme c’était le projet infantile des Européens ! Ce sera applicable immédiatement.

Chers lecteurs, nous vous conseillons de faire des réserves essence aujourd’hui avant que le prix du baril n’atteigne les $140.

Le plus drôle, et pathétique, c’est que les pays qui seront les plus pénalisés par cet embargo seront ceux qui sont les plus fragilisés par la crise ; en bref ce sont ceux qui sont déjà pratiquement en faillite : l’Espagne et l’Italie. Quand à la Grèce les iraniens lui permettaient de payer son pétrole à un prix très fortement dévalué par rapport au prix international.

Hummm... Qui vendra du pétrole à la Grèce à un prix qu’elle sera en mesure de payer ? Les USA probablement...

Tout cela risque d'aider grandement la Grèce à faire définitivement faillite.

De plus les pays européens qui importaient du pétrole iranien ont des raffineries qui ne peuvent accueillir que du pétrole iranien light crude oil, incompatible avec d’autres pétroles de moins bonne qualité.

Conséquences ? Eh bien il faudra désormais qu’ils achètent du pétrole iranien (oui oui oui) mais en passant par des intermédiaires, les Soudanais par exemple qui s’en frottent les mains à l’avance... Et le pétrole à la pompe, de ce fait augmentera inexorablement.

Question à cent balles :

Qui va souffrir le plus à votre avis ?

Les Iraniens où les Européens ?

Ceux qui vendront leur pétrole plus cher où ceux qui le payeront plus cher avec une monnaie dévaluée ?

Et on dit merci qui ?

Pendant ce temps là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

jeudi 26 janvier 2012

Iran : n'est pas isolé qui croit...

Saviez-vous, chers lecteurs européens, que l’UE est une « entité » politique, économique, morale cela va sans dire, peut-être même « cérébrale » bien que cela n’ait jamais été prouvé, bref un « machin » pour reprendre le terme celèbre du général de Gaulle ; un « machin » mais un « machin » qui se prétend INDEPENDANT... Eh oui, le « machin » européen ouin ouin se targue d’être INDEPENDANT, sourd aux préssions zexterieures comme aux lobbys zinterieurs qui pourraient tenter d’influencer les décisions du dit « machin » au profit d’interêts qui ne se confondraient pas forcément avec ceux du « machin » européen.

C’est donc en toute connaissance de cause (nous avons failli utiliser le terme « conscience » mais notre stylo a spontément refusé d’écrire le mot...) que le « machin » européen a décrété souverainement et sans aucune intervention exterieure, un embargo contre l’Iran.

Comme les USA quelques jours avant, mais c’est une pure coincidence.

Où alors ce n’est qu’une preuve de plus que les petits, tout petits esprits finissent toujours par se rencontrer, généralement dans les bas-fonds, leur milieu naturel de prolifération.

De cette façon les sataniques iraniens sont avertis qu’avec nous çà ne rigole plus et qu’il faudrait peut-être commencer par nous prendre au sérieux.

Avis aux Américains.

Aux autres aussi évidemment.

Désormais tous ceux qui ne nous plairont pas se verront boycottés sauvagement. Ils vont souffrir tant de ne plus avoir de relations avec nous, nous le sel de l’univers connu et inconnu, nous les Représentants du Bien sur Terre (RBT), que les iraniens comme tous les autres après eux viendront nous supplier les uns après les autres de renouer des liens solides dans le « respect » de la souveraineté de chacun.

Enfn surtout la nôtre, où plutôt ce qu’il en reste.

L’embargo est donc notre dernière arme secrète sortie tout droit des cerveaux brillants du Département d’Etat US à l’intention des cervelas reptiliens européens. Le tout est de faire croire à ces derniers que l’idée vient d’eux pour qu’ils l’adoptent sans rechigner, tout fiers d’en avoir eu une. Qu’elle soit bonne où stupide n’a aucune importance du moment qu’il y en ait une.

Cela doit les rassurer sur leur état cérébral.

Et puis de toute manière on a déjà oublié le brillants résultats de ce que les précédents embargos ont donné ; en Irak par exemple.

A ceux qui émettent l’hypothèse que cela pourrait provoquer une pénurie de pétrole sur le marché mondial on rétorque avec la suffisance bien connue des bureaucrates satisfaits d’eux-mêmes :

- L’Arabie Saoudite pourvoiera au manque que créera la céssation des importations de pétrole iranien, notamment pour ceux qui en dépendent le plus comme la Grèce, l’Espagne où l’Italie. De toute manière il n’est plus très sûr que ces trois derniers pays soient encore capables de payer leurs importations de pétrole dans six mois, date à laquelle est censé entrer en vigueur le fameux embargo.

Pourquoi six mois d’attente ?

Eh bien pour se préparer pardi ! Pour retrouver quelqu’un capable de fournir 600.000 barrils par jour de ce précieux liquide qui fait fonctionner si bien les merveilleuses économies de nos admirables pays si extemplairement développés. Il s’agit donc de permettre à ceux d’entre nous qui s’approvisionnent en Iran de trouver d’autres sources d’approvisionnement avant le 1er Juillet prochain.

Tout cela présuppose que les Saoudiens aient vraiment la capacité de compenser ce que les Iraniens livraient à l’Europe, ce que de très nombreux experts remettent en cause. Et dans le cas où d’autres pays se joindraient réellement à l’embargo, comme la Chine où/et l’Inde, alors là ce serait parfaitement impossible. La vérité est que le monde ne peut pas se passer du pétrole iranien (2.5 millions de barrils par jour sans compter le gaz naturel) surtout à une époque où il manque encore les 1.6 millions barrils libyens.

Et si l’Iran cessait soudain de livrer son pétrole à l’Europe, comme l’a proposé un parlementaire iranien, les prix à la pompe exploseraient sans qu’il y ait besoin d’une attaque quelconque sur l’Iran suivie d’un blocage du Détroit d’Ormuz par les Iraniens. Et nos brillantes économies bien-aimées sur le chemin d’une rédemption fantôme seraient pulvérisées instantanément.

- Ensuite on nous assure que l’Iran est complètement isolée, le paria de la planète à qui plus personne ne voudrait même adresser la parole tant que ce pays n’aura pas abandonné ce programme nucléaire qui n’existe plus depuis 2003 , ce qui fût confirmé par l’équipe de l’AIEA qui vient de terminer une visite d’inspection en Iran. L’idée est que la « communauté internationale » cesse de s’approvisionner en Iran afin d’assécher les revenus du pays et faire s’écrouler la valeur de sa monnaie jusqu ‘à ce que le régime s’écroule. Enfin cela c’est le plan brillant des cervelas néendertaliens de Washington.

Tout ces plans mirifiques sont bels et bons vus du Potomac où de Bruxelles mais encore faudrait-il être certain que la dîte « communauté internationale » soit d’accord avec tout cela.

Hors, apparemment, rien n’est moins sûr.

La « communauté internationale en rang d’oignon derrière les USA-UE ?

Tout d’abord qui sont donc ces pays qui pousseraient l’abnégation suffisamment loin pour oublier leur propre sécurité nationale au profit de la cupidité des USA et de ses deux caniches que sont le Royaume-Uni et la France, depuis que Sarko-le-Petit s’est hissé sur le trone (nous ne pensons probablement pas à la même chose).

1) La Chine.

Le gouvernement Chinois a immédiatement répondu vertement au vote par le Sénat US du fameux embargo unilatéral contre l’Iran en annonçant que l’Iran resterait un fournisseur de première importance pour le Royaume du Milieu, quoi que puissent en penser les USA et leurs caniches.

"The normal trade relations and energy cooperation between China and Iran have nothing to do with the nuclear issue. We should not mix issues of different nature, and China's legitimate concerns and demands should be respected."

(Sources : Cui Tiankai, the vice foreign minister for US relations)

Pourtant certains petits malins ont récemment cru devoir montrer combien cette « stratégie » de l’embargo unilatérale était judicieuse lors de la visite éfféctuée par le premier ministre Chinois dans les satrapies du golfe : UAE, Quatar, Arabie Saoudite notamment, nos grands alliés démokratiques et tout et tout... On nous a raconté à cette occasion un joli conte, touchant aux larmes, tout droit issu des Mille et Une Nuits ; à savoir que la Chine avait répondu 5 sur 5 aux injonctions de nos brillants alliés US de césser immédiatement tout commerce avec l’Iran. Cette visite était bien la preuve que Pekin ne pensait plus qu’à une chose : se tirer un boulet dans les deux pieds pour nous faire plaisir puisque le déplacement du Premier chinois n’avait d’autre but que de cesser au plus vite tout achat de pétrole iranien pour s’approvisionner en priorité au Quatar, en UAE et en Arabie. D’ailleurs nous dirent ces imbéciles la Chine a déjà commencé à acheter moins de pétrole aux Iraniens depuis le début de l’année.

Quel résultat ! Très impréssionnant !

Manque de chance l’Administration Générale des Douanes chinoises vient de faire savoir que la Chine n’avait jamais autant importé de pétrole iranien que l’année dernière (2011), c’est à dire 30% de plus qu’en 2010, alors que l’augmentation générale des importations de pétrole chinois en 2011 n’a augmenté que de 6,1%... En 2011 la Chine a acheté 557.000 barrils de pétrole par jour à l’Iran, soit pratiquement autant que toute l’Europe...

Hummm...

D’autres imbéciles, où les mêmes, sont en train de se répandre dans la presstitute en clamant que Pekin a prêvu d’acheter moins de pétrole à l’Iran pour les deux premiers mois de l’année ce qui prouverait selon eux que le Royaume du Milieu commencerait à restreindre ses achats à l’Iran. La vérité est que la Chine et l’Iran sont en train de renégocier les prix du pétrole de l’Iran à la Chine pour l’année et que les Chinois espèrent tirer quelques avantages des difficultés iraniennes en faisant pression pour bénéficier de meilleurs prix.

Point barre.

De plus les échanges commerciaux entre les deux pays se sont montés à $ 30 milliards cette année et sont attendus à $ 5à milliards en 2015.

2) L’Inde.

Ce pays a annoncé très clairement qu’il choisissait ses partenaires commerciaux avec qui il voulait et qu’il n’avait aucune raison de se soumettre à des diktats unilatéraux sans aucune légitimité. Ce qui signifie en clair que son commerce avec l’Iran ne sera pas affecté par les simagrées US où européennes.

3) Le Japon

Le Japon n’a pas vraiment montré un empressement délirant aux demandes de Geithner de cesser toutes ses importations de pétrole avec l’Iran qui lui fournit 10% de ses besoins en pétrole. C’est pour cette raison qu’il demande à son allié US des exemptions (comme prêvu dans la loi votée par le Sénat) pour ses importations de pétrole iranien.

4) La Turquie.

"Turkey has said it is not bound by new oil sanctions against Iran."

(Sources : Financial Times – 13 Janvier 2012)

Taner Yildiz, Turkey's energy minister, told reporters that his country did not consider itself covered by the latest EU and US sanctions. He continued that, "At the moment our imports continue and as of today there is no change in our road map."

(Sources : Atimes – 20 Janvier 2012)

5) Corée du Sud

Ce pays n’a montré nul empressement à se tirer une balle dans le pied pour faire plaisir aux USA en se coupant d’une source d’approvisionnement dont elle a un besoin vital comme toute l’Asie. Elle aussi a demandé une exemption aux USA qui ne pourront pas la lui refuser.

Le résultat est que la Chine, l’Inde, le Japon, la Corée du Sud continueront d’acheter du pétrole à l’Iran. Leurs achats conjugués représentent 62% des exportations de pétrole de l’Iran et il est probable que les liens entre l’Asie, l’Iran et les satrapies du Golfe vont se ressérer et se développer à l’avenir comme tendent à le prouver les développements inatttendus de ces derniers jours dont nous reparlerons plus bas.

Bref, tout cela pour dire que ce que les USA et l’Europe nomment la « communauté internationale » ne comporte qu’eux-mêmes et leur allié Israël car on ne peut pas dire que les 120 pays des Non-Alignés et l’ensemble des pays du BRIC fassent partie de ceux qui soutiennent ces sanctions arbitraires, injustifiées et illégales.

Qui isole qui dans l’affaire ?

La fin des petrodollars.

Cette affaire iranienne a des conséquences inattendues qui pourraient déboucher sur des changements considérables d’un point de vue économique et financiers et provoquer un séisme pour les USA.

Pourquoi ?

Un petit retour en arrière est nécéssaire pour comprendre ce qui est en jeu et à quel point il est vital pour les USA qu’il n’y ait pas de remise en cause des sacro-saints petrodollars.

En 1973 Nixon, le Président qui décoréla le dollar de l’or, persuada le Roi d’Arabie-Saoudite de n’accepter comme moyen de payement en échange de son pétrole que le dollar US et d’investir les surplus tirés de la vente de pétrole en Bonds du Trésor US. En contrepartie de quoi les USA s’engageaient à protéger le pays contre tout énnemi exterieur, que ce soit l’Union Sovietique, l’Irak où l’Iran etc... Deux ans plus tard tous les membres de l’OPEC acceptèrent de ne vendre leur pétrole qu’en échange de dollars US et nombre d’entre eux achetèrent des Bonds du Trésor US avec leurs surplus ce qui permit les dépenses de plus en plus extravagantes du gouvernement US jusqu’à aujourd’hui. Car ce système obligea tous les pays du monde important du pétrole à se constituer des résèrves de changes en dollars US afin d’être en mesure de pouvoir acheter du pétrole. Ce qui provoqua à son tour une énorme demande de dollars US qui fortifia le dollar US non pas en raison des performances de l’économie US mais simplement parce que sans dollars on ne pouvait pas acheter de pétrole. Sauf si on en avait soi-même chez soi.

C’est de cette manière que le dollar est devenu à la fois la monnaie de reserve mondiale et que le système des pétrodollars fût créé. Et c’est ce qui finança les dépenses des USA jusqu’à aujourd’hui en permettant notamment de maintenir un coût du pétrole tellement bas pour les américains.

Le premier à avoir tenté de se faire payer son pétrole dans une monnaie autre que le dollar fût Saddam Hussein. Il voulut être payer en Euros dans le cadre du programme « food against oil ». C’était au début des années 2000.

En 2003 il était mort.

Kadhafi voulut créer une monnaie africaine, le dinar-or, et émit l’idée d’être payé dans une autre monnaie que le dollar pour son pétrole.

Amen.

Aujourd’hui les petrodollars sont très sérieusement menacés. Et l’affaire iranienne, montée de toute pièce par les USA et leurs caniches européens au premier rang desquels figurent le brillant Président français, est en train d’accélérer le processus de déconstruction du système pétrodollar si brillament institué par Nixon.

Pourquoi ?

Car les sanctions imposées forcent les Iraniens et leurs partenaires à devenir créatifs pour éviter les sanctions des USA et de l’UE. A cet effet il leur faudra utiliser une autre monnaie que le dollar US. Et c’est ce qu’ils sont en train de mettre au point.

C’est ainsi que l’Inde et l’Iran ont annoncé qu’ils effectueraient leurs échanges en roupees et en rials, tandis que les achats de pétrole où de gaz naturel pourraient même être éffectués en or ! Fût annoncé dans la foulée que la Chine pourrait fort bien faire la même chose de son côté pour ses achats d’hydrocarbure iranien.

Ne serait-ce pas le plus judicieux des échanges : or jaune contre or noir ? Que préféreriez-vous chers lecteurs ? Etre payé en or où en papier, quel que soit son nom ? Nous avons choisi pour notre part sans hésitation.

Mais aujourd’hui, ce qui est encore plus inquiétant pour les USA, c’est que ce sont les soit disant « alliés » indéféctibles qui commencent à fausser compagnie au système des pétrodollars.

En effet lors de la visite du Premier Ministre Chinois Wen Ji Biao la semaine dernière en UAE il fût décidé que les contrats signés entre les deux parties seraient payés en Yuan. Ce qui signifie que le pétrole acheté par la Chine ne serait plus acheté en dollars et que les pays du GCC commencent eux aussi à diversifier tranquillement leurs réserves de cash en réduisant leur exposition à un dollar dont ils ont quelques raisons de douter de sa fiabilité. Le Yuan leur parait une bien meilleure alternative, non seulement en raison de la future appréciation de cette monnaie mais en raison également des liens économiques de cette région avec la Chine qui ne cessent de se renforcer.

Il semblerait que l’Arabie Saoudite à son tour songerait à emboiter le pas aux UAE. Dans une autre perspective cela signifierait-il que les pays du Golfe renoncerait de facto à la protection US ? Ont-ils bien compris que les USA ne sont plus en mesure de les protéger et qu’en conséquence ils n’ont plus à respecter le contrat passé en 1973-1975 ? Il est vrai que les Chinois sont devenus les premiers acheteurs de pétrole saoudiens devant les USA.

Alors ...

Cela illustre une fois de plus la décadence grandissante de l’influence des USA au Moyen-Orient comme dans le reste du monde.

Qui isole qui ?

Si tous ces pays, c’est à dire la véritable communauté internationale, c’est à dire le monde entier à l’exception des USA et de l’Europe, commencent à régler entre eux leurs échanges commerciaux dans leurs monnaies respectives, voire en or, en délaissant le dollar où l’euro, nous pouvons nous demander qui est le plus isolé ?

L’iran où les USA-UE ?

Le reste du monde où les USA-UE ?

Le plus grave pour les USA où l’Europe c’est que plus personne ne voulant de nos monnaies dévaluées, dollars où Euros, celles là même que nos économistes brillants nous vantent à longueur de journées comme la panacée pour nos exportations, nous n’aurons plus les moyens de payer nos importations de matières premières, au premier rang desquelles le pétrole. De plus personne ne viendra plus acheter nos dettes non-remboursables sans lesquelles aucun pays occidental ne peut survivre, à commencer par les USA.

La conclusion c’est que face à nos folies et à notre agréssivité à l’égard de tout pays ne satisfaisant pas nos caprices d’enfants gâtés, le reste du monde s’organise tranquillement tout seul, ce qui réduit sa dépendance à notre égard et lui fait prendre goût à sa nouvelle indépendance.

Nous nous isolons nous-mêmes du reste du monde par nos exactions de plus en plus délirantes au fur et à mesure que la conscience diffuse de notre effondrement se fait jour dans les cervelas dévoyés de nos politiciens décérébrés. Les sanctions contre l’Iran décrétées par les USA puis par l’UE n’ont aucune légitimité, aucune justification et surtout pourraient avoir des conséquences très graves pour ... nous-mêmes puisqu’il semblerait qu’elles aient déjà accéléré le processus engagé depuis quelques temps d’abandon du dollar comme monnaie de réserve internationale et d’abandon du système des pétrodollars.

mercredi 11 janvier 2012

Mona Bismarck expose les Wyeths par Jean Seymour

Fondation M Bismarck jusqu’au 12 février 2012

Feue la comtesse Bismarck vous attend à Paris 34, avenue de New York. Vous aurez à pousser la porte en bois de son hôtel particulier ; vous pourrez alors regarder sous les lambris dans quatre salons aux parquets Versailles une exposition de peintures de la famille Wyeth, grand-père, fils et petit-fils.

Trois générations, c’est long, rare et émouvant surtout lorsqu’elles sont talentueuses. Que nous montrent les Wyeth, à quoi nous invitent-ils ? Vivre dans l’image, rejoindre le sujet, écouter les silences. N.C. le fondateur ou Newell Convers Wyeth (1882-1945) est un fils de fermier, élevé dans une ferme. Il devient illustrateur, peintre. Sa peinture est épique : chevaliers au combat, officiers de la Guerre d’indépendance, le capitaine Nemo – c’est du Walt Disney pour adultes. Après l’armée américaine le recruta pour soutenir l’effort de guerre, notamment dans le Pacifique – vous en verrez un tableau et comprendrez l’investissement qu’il fournissait pour chacun : « il m’est arrivé d’avoir des courbatures après avoir peint une scène d’action, tant je me suis mis à la place des personnages que j’ai peints » écrira-t-il. Cet engagement qui sonne comme une exigence donne une force étonnante à ses tableaux – comme à ceux de ses descendants ; ils vous happent.

Son fils Andrew Wyeth (1917-2009) resta à la campagne en Pennsylvanie ; c’est là qu’il trouva ses sujets, la terre, ses voisins mais également l’incertitude, l’angoisse, la solitude de l’homme dans cette nature rude où les saisons vous rappellent que ce sont elles qui donnent le la de la lumière qui éclaire les journées et les cœurs, et sans laquelle on ne peut vivre. Classé comme appartenant à l’école régionaliste et réaliste, il est beaucoup plus que cela. Ses peintures sont in fine abstraites ; une ode à l’introspection ; et la palette à l’unisson de l’école du Nord, une vision du monde, blanc, gris, marron – sauf lorsqu’il peint le nu d’une femme, comme une nouvelle Eve, lumineuse, joyeuse.

Jamie Wyeth (né en 1946), le deuxième fils d’Andrew, poursuit l’œuvre familiale. Il vit dans le Maine entre une ferme et un phare. Avant de peindre un sujet, il le dessine sans relâche ; il suivit ainsi Rudolph Noureev pendant une année ; pour John Kennedy mort, ce sont ses frères dans les pas desquels il se mit pour comprendre le défunt. Vous verrez leurs portraits : « Noureev à l’écharpe violette » est bouleversant sous un masque Nô, dans « Portrait de John F. Kennedy » le président est là, et plus encore, interrogatif, doutant, figure d’une autre Amérique, au point que la famille n’apprécia pas le tableau qui contestait le mythe du super président. Vivant volontairement loin de New York et Los Angeles, Jamie Wyeth saisit néanmoins avec ironie notre époque dans le tableau « Phare ». Il représente un homme de dos vêtu d’une veste d’officier rouge vif face à un phare et un ciel ombrageux et lumineux à la fois. Cet homme aux cheveux coiffé en pétard pourrait être le héros contemporain, un nouveau Barry Lindon, ou Mick Jaeger en scène découvrant l’effroi du culte dont il fait l’objet avec ses milliers de fan qui l’attendent comme un phare de l’humanité. Le dernier des Wyeth peintre (pour le moment) nous montre qu’il a tout compris à notre époque.

Nous remercions chaleureusement la comtesse Bismarck de nous recevoir ainsi aimablement chez elle dans son hôtel particulier, et du thé qu’elle sert à l’étage dans sa bibliothèque d’où l’on peut admirer la Seine, le musée des Arts premiers, la tour Eiffel. Charming !

vendredi 6 janvier 2012

Quelques livres... à ne pas jeter aux cochons, par Coriolan.

Rien ne m’amuse tant que les listes. Liste de films préférés à sauver d’un improbable désastre, de musiques à emporter sur une ile déserte, de restaurants favoris, de villes, de filles, chacun les siennes au gré de son imagination où de sa mémoire.

Faire le tri dans ses souvenirs et réveiller des sensations endormies, de vieux rêves, que des livres aimés ont imprimé en nous, voilà une « distraction » que Pascal aurait qualifiée de « vrai » et de « bien ». Nous allons donc joindre l’utile à l’agréable et vous proposer une demi douzaine de livres à lire où à relire, un choix totalement anarchique, guidé par le seul plaisir que votre serviteur a éprouvé au cours de sa vie de lecteur.

- Ecrits de combat de Bernanos.

Héritier des grands pamphlétaires du début du siècle, fils spirituel de Léon Bloy, Bernanos promène son regard d’une lucidité absolue sur les ruines de son temps... et il y en eut beaucoup. Nous retiendrons en particulier deux essais écrits au Brésil : « La lettre aux Anglais » et la France contre les robots ». Deux textes où l’intuition fulgurante du grand écrivain dessine les contours de notre époque défaite. Salutaire.

- « Les fruits du Congo » d’Alexandre Vialatte.

Un roman à la poésie étrange et débridée où le traducteur de Kafka prouve qu’il est bien l’un des grands écrivains oublié du XX ème siècle. Roman initiatique, « les fruits du Congo » nous décrit une adolescence en Auvergne, mais une Auvergne inconnue, inquiétante, baignée par la brume Rhénane où rôde la mort. A lire aussi « Le fidèle Berger », plus noir que le précédent où l’on suit la lente marche vers la folie d’un soldat. « Et le brigadier Berger entra dans son destin comme dans le château d’un enchanteur ».

- « Moravagine », Blaise Cendrars.

Un tout autre style ici avec un roman inclassable, convulsif, surréalisant parfois où Cendrars pulvérise les cadres du roman classique pour nous envoyer dans les étoiles, à l’instar de son personnage, un prince déchu, échappé d’un asile psychiatrique, nourri à la morphine, et dont l’ambition est de dynamiter l’univers.

- « Le voyage au bout de la nuit », Louis-Ferdinand Céline.

Un tour de force : comment transformer l’argot, c’est à dire un langage éphémère, périssable entre tous, en une langue universelle. Un style unique et une vision du monde d’une noirceur absolue traversée parfois d’éclairs de compassion. Voir à ce sujet le passage à propos de la prostituée « Molly » qui devrait être appris par coeur par nos féministes les plus endurcies.

- « Le hussard Bleu », Roger Nimier.

Chef d’oeuvre d’un écrivain mort à 37 ans au volant de sa « Gaston-Martin » (merci Gaston Gallimard), « Le Hussard Bleu » est un roman générationnel, une manière de manifeste pour des écrivains que l’on rangea sous la bannière de « hussard » (merci Bernard Franck). C’est avant tout une langue superbe, à la fois classique dans la forme (Nimier adorait le 17 eme siècle), mais aux accents ironiques et désabusés (merci Roger).

- « Amère Victoire », René Hardy.

Ecrit par René Hardy que l’on accusa en son temps d’avoir dénoncé Jean Moulin, ce petit roman (par le nombre de pages) raconte la fin dans le désert d’un commando britannique parti faire sauter un centre de commandement de l’Afrika Korps. Il s’agit surtout pour René Hardy de faire sauter les masques de la comédie humaine. Un roman par delà le bien et le mal où tout brûle et où l’âme humaine est disséquée au scalpel. Injustement oublié. Signalons que Nicolas Ray en a tiré un scénario assez réussi pour un film où Richard Burton et Curd Jürgens tinrent les premiers rôles.

- « La nuit, le jour et toutes les autres nuits », Michel Audiard.

On est très loin ici du « cinéma andouillette » de Michel Audiard (je précise que j’aime beaucoup les andouillettes) ; ce livre est en effet un témoignage extraordinairement poignant avec une économie de mots et hors de tout sentimentalisme, sur les années d’occupation et sur la mort de son fils. On peut voir dans le titre même de ce récit un hommage à Louis-Ferdinand Celine, mais c’est bien plus que cela : ce roman nous offre une voie singulière et ressucite des fantômes que l’on n’oubliera pas. Un grand écrivain.

lundi 2 janvier 2012

Ron Paul où la trompette de Jericho.

Savez-vous, chers lecteurs, comment on décèle le succès ? A l’envie qu’il suscite chez ceux qui n’y ont pas part. Plus le succès prend de l’ampleur plus l’envie se transforme en rage puis en haine. Cette dernière à son tour engendre la calomnie.

Nous sommes donc en droit d’en conclure que Ron Paul est sur le point de remporter la primaire républicaine de l’Iowa le 3 Janvier prochain étant donné que les claomnies les plus sordides ne cèssent plus de s’abattre sur lui depuis quelques jours. En réalité depuis que l’establishment US a pris conscience de l’ampleur du succès de Ron Paul, la bête noire de tout le monde à Washington. Depuis que l’oligarchie US a soudain réalisé avec horreur que Ron Paul avait de plus en plus de chances de remporter non seulemùent la primaire de l’Iowa mais aussi celle du New-Hampshire. Cela pourrait faire de lui le candidat républicain pour la présidentielle de 2012 contre Obama.

Less than a week away, the Iowa caucus is considered a major step in the road to the White House and traditionally plays a large role in how Republicans will advance in the months leading up to Election Day.

(Sources : 27.12.2012 – Russia Today)

Inutile de vus dire, chers lecteurs, que l’establishment US est tout à coup tétanisé à l’idée de voir Ron Paul candidat du parti républicain pour la présidentielle de 2012.

Mais nous n’y sommes pas encore.

Quoi que...

Le sondage PPP du 27 Décembre.

Depuis quelques semaines le candidat Ron Paul, ignoré soigneusement par toute la presstitute comme par les médias audiovisuels depuis des mois, monte dans les sondages. Semaines après semaines, Ron Paul a grimpé les échelons tranquillement juqu’à finir par dépasser tous les autres. Le plus stupéfiant pour tous les pundits de service c’est que son succès non seulement ne s’est pas démenti mais s’amplifie encore à chaque étape et qu’il tient le haut des sondages depuis deux semaines, une première parait-il. Il ne reste désormais plus qu’une minuscule semaine jusqu’au jour J : 3 Janvier. D’après le Public Policy Polling s’il reste en tête des sondages jusqu’à Mardi prochain il sera le gagnant de la primaire républicaine de l’Iowa ce qui généralement donne les meilleures chances pour devenir le futur candidat républicain à la présidentielle.

Le sondage nous confirme donc la position dominante de Ron Paul (24%) sur tous les autres candidats, notamment son principal conccurents Mittt Romney (20%) et Newt Gingrich (13%). Le plus interessant est que Ron Paul reste largement pébliscité :

- par la classe d’âge s’étendant de 18 ans à 29 ans (37 % contre 8 % pour Romney) et de 30 à 45 ans (34 % contre 13 % pour Romney) ;

- par ceux que la question des dettes de l’état fédéral et de la réduction de son déficit permanent préoccupent le plus (30 % contre 18 % pour Romney) ;

- par ceux que la politique étrangère préoccupe le plus, c’est à dire la guerre permanente et les dépenses ruineuses que cela engendre (31 % contre 21 % pour Rick Santorum).

Ces résultats nous indiquent donc, où plutôt nous confirment, que Ron Paul est en phase avec une majorité de plus en plus grande d’Amériains, plutôt jeunes donc, qui se préoccupent de moins en moins du grand parti bicéphal imposé et contrôlé par l’oligarchie.

Car l’originalité du candidat Ron Paul est bien qu’il attire à la fois des individus sans affiliation mais aussi des démocrates comme des républicains, blancs, noirs où hispaniques.

The fact that roughly half of Paul’s primary supporters are Democrats or independents is probably an asset in selling his general election viability, which his fellow Republicans have frequently called into question. In a recent CNN survey that polled hypothetical head-to-heads between Obama and Paul, Mitt Romney, Rick Perry, Michele Bachmann and Newt Gingrich respectively, Paul tied Romney in performing best against the President in large part because he outperformed all the other GOP candidates among Democrats, independents, 18- to 34-year-olds and non-white voters.

(Sources : 27.12.2012 – Timeswampland)

Certains pundits tentent de refroidir notre enthousiasme en nous rappelant que « les jeunes » sont un éléctorat difficile à faire venir aux urnes et qu’il arrive souvent que les jeunes sondés ne se déplacent pas pour voter lors des primaires.

C’est possible. Mais c’est pourtant ce qui est arrivé avec Obama. Or aujourd’hui ces jeunes électeurs qui avaient voté pour « l’ex sauveur de l’humanité » ont compris leur erreur, et ce d’autant plus que la situation s’est dramatiquement détériorée depuis 4 ans : celle du pays et la leur puisqu’ils sont particulièrement touchés par le chômage. Nous ne parlerons pas bien entendu des promesses innombrables jetées aux orties, des guerres poursuivies dans la bonne tradition de Busch jr, de l’effroyable réduction des libertés individuelles aux USA sous le régime Obama, des sommes monstueueses accordées à ses bailleurs de campagnes électorales (Wall Street et compagnie) etc...

Il nous parait donc bien possible, au contraire, que ces « jeunes » désabusés par le parti bicéphale ne se présentent à la porte de Ron Paul lors des élections présidentielles.

Ron Paul rassemble tous les véritables opposants à l’establishment.

Comme nous vous l’avions déjà écrit à plusieurs reprises le clivage Républicain / Démocrate a tendance à s’éffacer de plus en plus dans le chef de nombre d’Américains, particulièrement la tranche d’âge des 18-45 ans.

C’est en tenant compte de cette évolution des mentalitées que nous avions soulevé la possibilité d’une réunion des adhérents du Tea Party et de Occupy Wall Street. Non pas tous bien évidemment mais une bonne partie au moins. En réalité ceux dont le ressentiment à l’égard de l’establishment washingtonien est le plus fort, c’est-à-dire ceux qui ont définitivement intégré l’idée que le parti démocrate et le parti républicain constituaient un seul et même parti sous deux étiquettes différentes pour amuser la galerie et donner au système un semblant de crédibilité. Ceux-ci donc, venant à la fois d’Occupy Wall Street et du Tea Party seront suceptibles de se rassembler sous la banière de Ron Paul.

Nous pensons que la banière du libertarien servira de plus en plus à définir la frontière entre les deux nouveaux camps politiques qui se déssinent aux USA et dont la confrontation risque de devenir le sous-jacent de toute la vie politique aux USA dans le futur proche. L’un des deux sera écrasé d’une manière où d’une autre et il est probable que la violence pourrait être au rendez-vous pour régler la question. Mais il en va de l’avenir de l’entité connue actuellement sous le nom des Etats-Unis d’Amérique.

Bien entendu nous ne doutons pas que la majorté du Tea Party dont Ron Paul est à l’origne ne soient des adhérents naturels de la « Ron Paul revolution ». En revanche ceux des républicains ayant tenté de rallier le mouvement au parti resteront ses opposants. Mais la ligne de fracture est d’ores et déjà établie entre eux.

En revanche l’adhésion de la dite « gauche » US est plus problématique. Nous pouvons déceler dés aujourd’hui une fissure au sein de cette tendance politique qui va se transformer en cassure véritable au fur et à mesure que la campagne électorale prendra de l’ampleur. Et comme déjà souligné cette « cassure » constituera la ligne de démarcation entre les véritables « révolutionnaires » et ceux pour qui tout cela n’est en vérité qu’une mascarade puisqu’ils restent accrochés aux anciens schémas politiques aujourd’hui dépasssés. C’est-à-dire aux règles définies par l’establishment puisqu’ils en font partie en dépit de leurs pitreries.

Raisons de l’adhésion d’un américain de « gauche », dit « progressiste », à Ron Paul.

A cet égard l’article de Dave Lindoff sur Ron Paul nous parait remarquablement exemplaire. Il montre très clairement comment et pourquoi quelqu’un dit de « gauche » comme Dave Lindoff a tiré un trait définitif sur les anciens schémas politiques en comprenant l’imposture qu’a représenté l’ex sauveur de l’humanité pour lequel ils avaient pourtant voté. Leur rancune et leur décéption envers ce dernier les ferait désormais voter plus facilement pour Ron Paul que pour Obama, malgré leur opposition aux vues économiques et sociales du premier, au cas où les deux se retrouveraient l’un contre l’autre pour la présidentielle.

Why? Because with President Obama we would get more war, increased military spending, and at the rate he’s been going stripping away our Constitutional rights, there wouldn’t be any of those after another four years. We would also be electing someone who we now know lies through his teeth, who takes money from some of the biggest corporate thieves in human history, and who has appointed some of those very criminals to most or all of the key economic policy positions in his administration.

With Ron Paul as president, at least we’d be done with all the wars, the people of the rest of the world would be finally free of US military interference, including attacks by US drones. The long-suffering Constitution and its Bill of Rights would mean something again. We might even get a Supreme Court justice or two who actually believed that Congress should declare any future wars before we could fight them, and that citizens who were arrested had an absolute right to a speedy trial by a jury of peers. And we’d be electing someone who appears, especially for a politician, to be that rare thing: an honest man who says what he means and means what he says — and who doesn’t seem to be owned by the banksters. (souligné par nous)

We’d have a hell of a fight on our hands in a Ron Paul presidency, defending Social Security and Medicare, promoting economic equality, fighting climate change and pollution, defending abortion rights and maybe fighting a resurgence of Jim Crow in some parts of the country, but at least we wouldn’t have to worry about being spied upon, beaten and arrested and then perhaps shipped off to Guantanamo for doing it.

(Sources : Counterpunch – 27.12.2011 - Dave Lindoff)

Nous pouvons retenir des lignes ci-dessus que le thème de la guerre perpetuelle, des dépenses monstrueues qu’elle entraine et de la ruine du pays qu’elle a provoqué, ainsi que la question de plus en plus préoccupante de la liberté des américains qui se restreint comme une peau de chagrin sont les deux principaux motifs d’un vote pour Ron Paul de la part d’un américain dit de « gauche ». Il est vrai que dans ces deux domaines, sans parler des autres, les actions de l’ex sauveur de l’humanité furent pire que celles de Busch.

Un autre américain « progressiste » éminent, Robert Scheer, attaque ceux de son camp qui dénigre Ron Paul en dépit du fait qu’il soit le seul candidat qui parle ouvertement de tous les problèmes véritables qui minent le pays et dont aucun autre n’évoque même en passant puisqu’ils font tous parti du dit establishment.

Tous sauf Ron Paul.

Paul is being denigrated as a presidential contender even though on the vital issues of the economy, war and peace, and civil liberties, he has made the most sense of the Republican candidates. And by what standard of logic is it “claptrap” for Paul to attempt to hold the Fed accountable for its destructive policies? That’s the giveaway reference to the raw nerve that his favorable prospects in the Iowa caucuses have exposed. Too much anti-Wall Street populism in the heartland can be a truly scary thing to the intellectual parasites residing in the belly of the beast that controls American capitalism. .

(Sources : Truthdig – Robert Scheer – 29.12.2012)

Donc les « progressistes » qui rallieront Ron Paul seront désormais les seuls individus véritablement anti-système et anti-establishment. Les autres, c’est-à-dire ceux qui voteront pour l‘ex sauveur de l’humanité en dépit du bilan catastrophique de ce dernier sur les questions essentielles de la liberté individuelle, de la guerre et de l’économie (au travers de ces liens avec Wall Street), seront reconnus pour ce qu’ils sont : des parasites membres de l’establishment.

Ron Paul est donc en train de devenir dans la conscience de plus en plus d’américans de tous horizons l’unique représentant d’une opposition au système. Et nous parions que cette prise de conscience va s’accelerer au fur et à mesure de l’approfondissement de la crise et des réactions de plus en plus hargneuses, voire violentes envers Ron Paul lui-même comme envers ceux qui s’opposent au système ainsi que les participants d’Occupy Wall Street ont pu en faire l’experience récemment.

Et l’Iowa alors ?

Pourtant, et en dépit des sondages, ne nous montrons pas trop optimistes, chers lecteurs, sachons garder notre pessimisme de bon aloi, où plutôt notre pessismisme méthodologique. Car n’oublions pas combien le système électoral est truqué au pays de la liberté. A ce sujet notre éstimé collègue de dedefensa résume bien la situation et ce qu’il faut penser de cette question du caucus de l’Iowa qu’il serait sage d’aborder sans trop d’illusions :

D’une façon générale, les derniers sondages laissent percevoir un certain tassement de l’avance de Ron Paul et une position soudainement renforcée de Mitt Romney (Gingrich s’effondrant, par ailleurs), – Paul rétrogradant à la deuxième place (21%) derrière Romney (23%) dans un sondage Rasmussen. On ignore ce que signifient ces derniers sondages, puisqu’on ne sait exactement sur quelle catégorie d’électeurs ils portent : sur les seuls républicains, chez qui Ron Paul n’a pas une position écrasante, ou bien chez les républicains avec les démocrates et les indépendants qui s’inscriraient pour ce caucus républicain, comme ils en ont le droit, et qui soutiennent Ron Paul. L’extraordinaire complexité du système de pré-sélection (primaires) US permet toutes les manœuvres et toutes les interprétations. Le vote lui-même sera soumis aux interrogations sur son dépouillement, contrôlé par le parti républicain et effectué par des firmes privées souvent douteuse (pour l'exemple : l’une liée à l’industrie d’armement israélienne). Au reste, des manœuvres ont lieu pour tenter de restreindre l’accès aux votes des primaires de certaines catégories sociales, les minorités ethniques, les plus jeunes et les plus vieux, – notamment par la nécessité nouvelle de présenter une carte d’identité, qui n’est pas obligatoire aux USA, et qui est très peu répandue dans ces catégories sociales. (Paradoxe de Ron Paul, partout dénoncé dans les milieux-Système comme raciste : la crainte que des minorités, notamment de couleur, viennent le soutenir dans les primaires républicaines.)

(Sources – www.dedefensa.org – 31.12.2012)

Nous pouvons donc raisonnablement penser que le résultat du caucus ne donnera pas Ron Paul gagnant. Nous devrons nous contenter de la seconde place avec lui.

C’est alors qu’il risquerait de se lancer dans la présidentielle en indépendant, ce qui constitue l’option cauchemardesque des stratèges républicains car cela ferait perdre à coup sûr leur candidat face à Ron Paul où à Obama. Car c’est en effet dans ce cas que Ron Paul aurait le plus de chances de remporter l’éléction face à un Obama aussi discrédité, à juste titre, que Carter en son temps. Il serait en effet en mesure de recueillir nombre de voix démocrates qui ne voudraient plus de l’ex sauveur de l’humanité comme les votes des indépendants, des minorités etc qui sans cela trouveraient difficile de voter pour un candidat républicain.

L’impasse politique US.

Alors quoi pourrez-vous nous demander ?

Si donc Ron Paul ne remporte pas le caucus de l’Iowa et s’il n’est pas le candidat républicain à la Présidentielle, en quoi pourrait-il devenir celui par qui la revolution arrivera, si elle arrive jamais ?

Eh bien nous croyons d’abord qu’elle arrivera d’une manière où d’une autre ; nous ne savons bien évidemment pas sous quelle forme cela se produira : révolution légale où illégale, pacifique où violente, controlée où incontrolée, volontaire où involontaire etc... En revanche nous persistons à penser que ces bouleversements à venir qui affecteront les USA passeront par Ron Paul ; en vérité nous pensons que cette revolution n’est pas « à venir » mais qu’elle est en train de se produire sous nos yeux. Car pour qu’une révolution dans la rue puisse avoir lieu il faut d’abord que les psychologies ait subi la révolution en question. C’est exactement ce qui est en train de se produire sous nos yeux aux USA.

Selon nous Ron Paul, qu’il soit candidat Républicain où Indépendant, qu’il soit en lice où non pour la présidentielle, Ron Paul, du simple fait qu’il soit devenu la seule alternative crédible pour tous les opposants véritables au système en place est devenu une menace mortelle pour le régime. Car, comme déjà dit, et qu’il le veuille où non, il est en train de devenir le point de rassemblement de tous les opposants venant de tous les horizons politiques aux USA. Et une fois encore nous parions sur le fait que la tendance va s’accélérer car la situation va empirer dramatiquement au cours de l’année qui vient ce qui augmentera d’autant la colère comme le désespoir ambiants. Ce qui bénéficiera à Ron Paul car il n’y aura plus rien à perdre dans le chef des électeurs. Et puis il n’y a aucune autre alternative légale possible.

Ron Paul où l’équation indépassable.

Pour le régime la simple existence de Ron Paul est donc devenue une question cornélienne car quel que soit le cas de figure, Ron Paul, de par sa seule existence, a déjà cassé toute la mécanique politique du pays. Avec le temps, son image véridique de seul homme politique honnête et constant dans ses prinicipes, an honest man who says what he means and means what he says — and who doesn’t seem to be owned by the banksters (Dave Lindoff), cette image commence à ressortir de plus en plus brillamment dans le firmamament politique états-uniens. Ron Paul est devenu la seule étoile dans un ciel de plus en plus noir. Le plus ironique de la chose c’est que plus il subit d’attaques de la part de l’establishment (de gauche comme de droite), de plus en plus basses et inconsistantes qui ne font que reflèter sa panique, plus la popularité du libertarien grandit. Les américains finiront par ne plus voir que lui, c’est à dire le seul espoir de sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le pays d’une manière légale.

Nous pensons que ce mouvement ne s’arretera plus et qu’il provoquera la destruction du régime, que ce soit par le biais d’une troisième candidature où non, avec Ron Paul où sans lui. Car, oui, nous n’excluons pas du tout la possible (probable ?) liquidation physique de Ron Paul lui-même au cas où celui-ci parviendrait au poste suprême, où même avant si la situation apparaissait soudain perdue pour certains membres de l’establishment. Mais son assassinat éventuel ne résoudrait rien ses opposants. Bien au contraire cela pourrait mettre le feu aux poudres et précipiter la chute du système.

La trompette de Jericho.

C’est pourquoi les résultats des primaires de demain en Iowa n’auront au fond que peu d’importance dans une perspective large de la situation et de son évolution. Car désormais, quoi qu’il se passe, que Ron Paul devienne Président où qu’il disparaisse prématurément, les dés sont jetés ; le système est en passe d’imploser et Ron Paul restera comme celui qui a montré aux américains qu’il était possible de sortir du système qui les oppresse.

Ron Paul est le joueur de trompette qui a fait s’effriter les murailles du système en dénonçant ses tares au grand jour.

Le mal est fait, le roi est nu.

Ron Paul a fait son travail.

Désormais advienne que pourra, avec où sans lui.