mercredi 20 juin 2012
samedi 16 juin 2012
Syrie : l'attribution du massacre de Houla aux insurgés confirmé par Rainer Heramnn .
Le journaliste allemand Rainer Hermann confirme son premier article par un second que nous avons traduit ci-dessous en français. Veuillez nous pardonner si la traduction n’est pas parfaite.
L’article original en Allemand est ici.
Son premier article fut reproduit en anglais dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Juin 2012 : ici.
L’extermination.
Le massacre de Houla marqua un tournant dans le drame syrien. Il y eut un grand nombre de réactions indignées à travers le monde lorsqu’on appris que 108 personnes avaient été tuées à Houla le 25 Mai, dont 49 enfants. Les demandes pour une intervention militaire afin de faire cesser le bain de sang en Syrie se firent de plus en plus forte tandis que la violence s’en est allé crescendo depuis lors. Basés sur les «nouvelles» délivrée par les médias des pays du Golfe et les dires des observateurs de l’ONU le jours suivant le massacre, l’opinion mondiale condamna quasiment sans exception l’armée régulière syrienne et les milices Shabiha proche du régime pour le massacre perpétué.
Au cours des semaines qui suivirent, et sur la base de témoins des événements, le Frankfurter Allgemeine Zeitung contesta cette version officielle des événements. Il rapporta que les civils tués étaient soit des allawouites soit des shiites. Ils furent tués de sang froid par des sunnites à Taldou, une ville située dans la plaine de Homs, tandis que de violents combats faisaient rage aux check points entourant le village entre l’armée régulière syrienne et la « free syrian army ». Notre article fût passé sous silence par de nombreux médias à travers le monde et rejeté par les autres sous prétexte qu’il n’était pas crédible. Ce qui nous amène à poser quatre questions :
Pourquoi l’opinion mondiale a t’elle suivie jusqu’à maintenant une autre version des événements ?
Pourquoi le contexte de la guerre civile rend il douteux ce qui est vraisemblable ?
Pourquoi les témoins sont ils crédibles ?
Quels sont les autres faits qui renforcent notre version des faits ?
Premièrement, pourquoi l’opinion mondiale suit elle une autre version des faits ? Il n’est pas douteux que durant les premiers mois du conflit, alors que l’opposition ne possédait pas d’armes et se trouvait sans défense, toutes les atrocités qui furent commises le furent par le régime. On assuma donc qu’il était évident que cela continuerait ainsi (Note du traducteur : c’est une erreur de Hermann puisque les rebelles étaient armées et financés de l’étranger dés le mois d’Avril 2011 sans aucune contestation possible). De plus les médias syrien gouvernementaux n’ont aucune crédibilité. Par exemple ils se servent de l’étiquette « gangs de terroristes armés » depuis le début du conflit. Du coup personne ne les croit, même quand c’est effectivement le cas. Deux chaines de médias, Al Jazeera et Al Arabia sont devenues les chaines d’information de références alors que leurs propriétaires, le Quatar et l’Arabie Saoudite, sont deux états activement impliqués dans le conflit en cours. Nous avons de très bonnes raisons de faire nôtre le dicton : « Dans une guerre c’est la vérité qui meurt en premier ».
Deuxièmement, pourquoi dans ce contexte de guerre civile, la version douteuse est- elle celle qui apparait comme vraie ? Depuis quelques mois de très nombreuses armes furent infiltrées en Syrie et les rebelles ont des armes de calibres moyens depuis très longtemps. Chaque jour plus de 100 personnes sont tuées en Syrie pour moitié environ entre chaque camp. Les milices qui opèrent sous la bannière de la Free Syrian Army de larges parties des provinces de Homs et de Idlib et ils tentent d’étendre leur domination sur d’autre partie du pays. L’augmentation du chaos a fait apparaitre une vague de kidnapping criminels et a favorisé le règlement de vieilles disputes. Si on regarde les pages de Facebook où parle à des syriens : tout le monde a des histoires quotidiennes de nettoyages ethniques à raconter, des histoires de gens assassinés uniquement parce qu’ils sont allawouites où sunnites.
La plaine de Houla, qui se trouve entre la ville sunnite de Homs et les montagnes des allawouites, est majoritairement peuplée de sunnites ; elle a une longue histoire de tensions entre sectes. Le massacre se produisit à Toulda, un des plus grand villages d’Houla. De tous les noms des civils tués, 84 sont connus. Ce sont ceux des pères, mères et 49 enfants de la famille Al Sayyid et des deux branches de la famille Abdarrazzaq. Les habitants de la ville affirment que les victimes étaient des alawouites ou bien des sunnites converties au shiisme. A quelques kilomètres de la , près de la frontière Libanaise, cela les rend suspect d’être des sympathisants du Hezbollah, haïs par les sunnites. Furent également tués à Toulda des parents du membre du parlement, fidèle au gouvernement, Abdalmuti Mashlab.
Les maisons de ces trois familles sont situées dans différentes parties de Taldou. Tous les membres de ces familles furent sélectionnés puis assassinées sauf un. Aucun voisin ne fut blessé. Une connaissance du terrain était indispensable pour mener à bien ces tueries. L’agence Associated Press cite le seul survivant de la famille Al Sayyid, Ali, 11 ans : « Les meurtriers étaient chauves et avaient de longues barbes ». Cette description est celle de djihadistes fanatiques et non pas des milices Shabiha. Ali raconta qu’il survécu car il fit semblant d’être mort et qu’il se macula avec le sang de sa mère.
Le 1er Avril la soeur Agnès-Maryam, du monastère de Jacob (« Deir Mar Yakub ») qui se trouve au Sud de Homs dans le village de Qara, a décrit dans une longue lettre ouverte (publiée dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Jun 2012 ; ici) le climat de violence et de peur qui régne dans la région. Elle concluait que les rebelles sunnites avait pour objectif l’élimination planifiée de toutes les minorités. Elle décrit les expulsions des Alawouites et des Chrétiens de leurs maisons, qui sont ensuite occupées par les rebelles, les viols de jeunes filles que les rebelles s’attribuent comme trophées de guerre. La soeur vit de ses yeux les rebelles tuer un marchand dans une rue de Wadi Sajjeh à l’aide d’une voiture piégée et ensuite les entendre déclarer aux cameramen d’Al Jazzera que c’était un crime du gouvernement. Finalement elle raconte comment des rebelles sunnites ont enfermés dans une maison du district de Khalididja à Homs des Chrétiens et des alawouites pris en otages pour la faire exploser pour ensuite attribuer cette horreur au gouvernement syrien.
Pourquoi, donc, les témoins syriens de mon article peuvent ils être considérés comme fiables ? Parce qu’ils n’appartiennent à aucun parti en conflit, parce qu’ils sont pris au lieu de ce conflit et qu’ils ont tout intérêt à faire cesser au plus vite toute escalade de la violence. Plusieurs de ces gens ont déjà été tué ce qui explique pourquoi aucun ne veut plus révéler son identité. Dans une période où une vérification indépendante des faits sur place n’est pas possible il ne peut y avoir aucune certitude que chaque détail des faits décrits se soit exactement passé de la manière ainsi décrite. C’est ainsi que même si le massacre d’Houla s’est bel et bien passé de la manière décrite, on ne peut pas en tirer de conclusion pour les autres massacres. Comme pour les événements du Kosovo, chaque massacre devra être l’objet d’un enquête spécifique après ces événements.
Quels sont les autres faits qui corroborent notre version des faits ? Le FAZ ne fut pas le seul ni le premier à rapporter une nouvelle version du massacre de Houla. D’autres rapports ne purent entrer en compétition avec les grands médias internationaux pour faire entendre leurs versions des faits. Celui du journaliste russe Marat Musin par exemple, qui travaille pour la petite agence ANNA, se trouvait à Houla les 25 et 26 Mai, non seulement fut en partie témoin de ce qui se produisit là-bas mais il publia également les témoignages d’autres témoins oculaires des faits. Autre exemple : celui du journaliste hollandais arabophone, indépendant et vivant à Damas, Martin Janssen, contacta le monastère de Jacob à Qara, qui a accueillit de nombreuses victimes du conflit et dont le travail humanitaire des nonnes est exemplaire.
Les sunnites rebelles liquident toutes les minorités.
Les nonnes lui racontèrent comment le 25 Mai plus de 700 rebelles armés, venant de Rastan, débordèrent un check point de l’armée sur la route de Taldou et comment ils empilèrent les corps de leurs victimes civiles et militaires devant la mosquée et comment, le jour suivant, ils racontèrent leur version du massacre,qu’ils attribuèrent à l’armée gouvernementale, aux oreilles complaisantes et gagnées à leurs cause des grands médias internationaux tout comme des observateurs de l’ONU. C’est ainsi que le Secrétaire Général de l’ONU annonça au Conseil de Sécurité de l’ONU que les circonstances exactes de ce massacre n’étaient pas claires. Cependant l’ONU pouvait confirmer : « il y a bien eu des tirs d’artillerie et de mortier. Il y eut également d’autres formes de violence, des exécutions rapprochées ainsi que graves abus ».
On peut reconstituer la suite des événements de la manière suivante : le 25 Mai, après la prière du Vendredi, plus de 700 rebelles armés, sous la direction de Abdurrazzaq Tlass et Yahya Yusuf, arrivèrent en trois groupes de Rastan, Kafr Laha et Akraba ; ils attaquèrent trois check points tenus par l’armée régulière autour de Toulda. Les rebelles, numériquement les plus forts, et les soldats de l’armée, en majorité sunnites, se battirent violemment ; ces engagements coutèrent la vie à deux douzaines de soldats, en partie des conscrits. Durant et après ces combats les rebelles, aidés par des habitants de Toulda, supprimèrent les familles Sayyid et Abdarrazzaq.
Elles avaient refusé de se joindre à l’opposition.
Ce que nous pouvons retenir de tout cela c'est que ces événements de Syrie sont provoqués délibérément et par les Occidentaux, à commencer par les USA, la France, la Grande Bretagne d'un côté, les Saoudiens et les Quataris de l'autre. Mais chacun a des objectifs différents qui se trouveront à terme en contradiction les uns avec les autres, comme nous l'avons déjà dit. Ces massacres et ces attentats ont pour but de préparer une intervention militaire en Syrie avec pour objectif de renverser le régime, comme cela fût entrepris en Libye avec les brillants résultats que l'on sait.
Le problème est que la Syrie n'est pas la Libye :
- d'une part parce que le régime est beaucoup plus fort que celui de Khadafi, non seulement car il est soutenu par une partie de la population, mais aussi parce que l'armée est forte et loyale au régime.
- d'autre part car le régime n'est pas aussi isolé que la propagande veut bien nous le faire croire. La Russie, la Chine, l'Iran et autres ne sont pas précisément à négliger.
Certains argumentent que la Russie et la Chine ne soutiennent la Syrie que pour tirer des avantages des Occidentaux. Cela nous parait un peu court. Il y a dans ce conflit une question de principe et de droit international que les russes et les chinois, comme d'autres, ne peuvent pas laisser passer sans courir eux mêmes un grave danger. En effet cela ouvrirait la voie à un chaos international destructeur puisque cela aurait pour conséquence d'abolir toutes les règles maintenant encore les relations entre nations dans des limites respectant la souveraineté de chacun. Or si la Syrie succombait il est certain que la cible suivante serait l'Iran ce qui provoquerait pour la Russie de très graves conséquences pour sa sécurité. C'est pour cette raison que la Syrie est si importante pour les Russes et non pas pour des histoires d'argent où de contrat d'armement comme on ne cesse de nous le répéter à l'envie.
A travers la Syrie c'est l'Iran qui est visée. Mais au-dela c'est bel et bien la Russie que l'on cherche à déstabiliser par tous les moyens possibles avec pour but, à terme, de la morceler en plusieurs entités qu'il serait facile, croit-on chez les "experts" occidentaux, de contrôler et de d'exploiter pour nos plus grands profits. C'est ce plan que Vladimir Poutine a fait échouer mais c'est toujours ce plan que les USA ont en tête et qu'ils tentent de réaliser par tous les moyens, même les plus indirects apparemment.
Le but est la main mise et le contrôle de l'Asie centrale.
C'est pourquoi nous doutons fort que la Russie se laissera faire sur le cas de la Syrie car il y va de sa survie.
L’article original en Allemand est ici.
Son premier article fut reproduit en anglais dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Juin 2012 : ici.
L’extermination.
Le massacre de Houla marqua un tournant dans le drame syrien. Il y eut un grand nombre de réactions indignées à travers le monde lorsqu’on appris que 108 personnes avaient été tuées à Houla le 25 Mai, dont 49 enfants. Les demandes pour une intervention militaire afin de faire cesser le bain de sang en Syrie se firent de plus en plus forte tandis que la violence s’en est allé crescendo depuis lors. Basés sur les «nouvelles» délivrée par les médias des pays du Golfe et les dires des observateurs de l’ONU le jours suivant le massacre, l’opinion mondiale condamna quasiment sans exception l’armée régulière syrienne et les milices Shabiha proche du régime pour le massacre perpétué.
Au cours des semaines qui suivirent, et sur la base de témoins des événements, le Frankfurter Allgemeine Zeitung contesta cette version officielle des événements. Il rapporta que les civils tués étaient soit des allawouites soit des shiites. Ils furent tués de sang froid par des sunnites à Taldou, une ville située dans la plaine de Homs, tandis que de violents combats faisaient rage aux check points entourant le village entre l’armée régulière syrienne et la « free syrian army ». Notre article fût passé sous silence par de nombreux médias à travers le monde et rejeté par les autres sous prétexte qu’il n’était pas crédible. Ce qui nous amène à poser quatre questions :
Pourquoi l’opinion mondiale a t’elle suivie jusqu’à maintenant une autre version des événements ?
Pourquoi le contexte de la guerre civile rend il douteux ce qui est vraisemblable ?
Pourquoi les témoins sont ils crédibles ?
Quels sont les autres faits qui renforcent notre version des faits ?
Premièrement, pourquoi l’opinion mondiale suit elle une autre version des faits ? Il n’est pas douteux que durant les premiers mois du conflit, alors que l’opposition ne possédait pas d’armes et se trouvait sans défense, toutes les atrocités qui furent commises le furent par le régime. On assuma donc qu’il était évident que cela continuerait ainsi (Note du traducteur : c’est une erreur de Hermann puisque les rebelles étaient armées et financés de l’étranger dés le mois d’Avril 2011 sans aucune contestation possible). De plus les médias syrien gouvernementaux n’ont aucune crédibilité. Par exemple ils se servent de l’étiquette « gangs de terroristes armés » depuis le début du conflit. Du coup personne ne les croit, même quand c’est effectivement le cas. Deux chaines de médias, Al Jazeera et Al Arabia sont devenues les chaines d’information de références alors que leurs propriétaires, le Quatar et l’Arabie Saoudite, sont deux états activement impliqués dans le conflit en cours. Nous avons de très bonnes raisons de faire nôtre le dicton : « Dans une guerre c’est la vérité qui meurt en premier ».
Deuxièmement, pourquoi dans ce contexte de guerre civile, la version douteuse est- elle celle qui apparait comme vraie ? Depuis quelques mois de très nombreuses armes furent infiltrées en Syrie et les rebelles ont des armes de calibres moyens depuis très longtemps. Chaque jour plus de 100 personnes sont tuées en Syrie pour moitié environ entre chaque camp. Les milices qui opèrent sous la bannière de la Free Syrian Army de larges parties des provinces de Homs et de Idlib et ils tentent d’étendre leur domination sur d’autre partie du pays. L’augmentation du chaos a fait apparaitre une vague de kidnapping criminels et a favorisé le règlement de vieilles disputes. Si on regarde les pages de Facebook où parle à des syriens : tout le monde a des histoires quotidiennes de nettoyages ethniques à raconter, des histoires de gens assassinés uniquement parce qu’ils sont allawouites où sunnites.
La plaine de Houla, qui se trouve entre la ville sunnite de Homs et les montagnes des allawouites, est majoritairement peuplée de sunnites ; elle a une longue histoire de tensions entre sectes. Le massacre se produisit à Toulda, un des plus grand villages d’Houla. De tous les noms des civils tués, 84 sont connus. Ce sont ceux des pères, mères et 49 enfants de la famille Al Sayyid et des deux branches de la famille Abdarrazzaq. Les habitants de la ville affirment que les victimes étaient des alawouites ou bien des sunnites converties au shiisme. A quelques kilomètres de la , près de la frontière Libanaise, cela les rend suspect d’être des sympathisants du Hezbollah, haïs par les sunnites. Furent également tués à Toulda des parents du membre du parlement, fidèle au gouvernement, Abdalmuti Mashlab.
Les maisons de ces trois familles sont situées dans différentes parties de Taldou. Tous les membres de ces familles furent sélectionnés puis assassinées sauf un. Aucun voisin ne fut blessé. Une connaissance du terrain était indispensable pour mener à bien ces tueries. L’agence Associated Press cite le seul survivant de la famille Al Sayyid, Ali, 11 ans : « Les meurtriers étaient chauves et avaient de longues barbes ». Cette description est celle de djihadistes fanatiques et non pas des milices Shabiha. Ali raconta qu’il survécu car il fit semblant d’être mort et qu’il se macula avec le sang de sa mère.
Le 1er Avril la soeur Agnès-Maryam, du monastère de Jacob (« Deir Mar Yakub ») qui se trouve au Sud de Homs dans le village de Qara, a décrit dans une longue lettre ouverte (publiée dans la Chronique de Cochon sur Terre le 10 Jun 2012 ; ici) le climat de violence et de peur qui régne dans la région. Elle concluait que les rebelles sunnites avait pour objectif l’élimination planifiée de toutes les minorités. Elle décrit les expulsions des Alawouites et des Chrétiens de leurs maisons, qui sont ensuite occupées par les rebelles, les viols de jeunes filles que les rebelles s’attribuent comme trophées de guerre. La soeur vit de ses yeux les rebelles tuer un marchand dans une rue de Wadi Sajjeh à l’aide d’une voiture piégée et ensuite les entendre déclarer aux cameramen d’Al Jazzera que c’était un crime du gouvernement. Finalement elle raconte comment des rebelles sunnites ont enfermés dans une maison du district de Khalididja à Homs des Chrétiens et des alawouites pris en otages pour la faire exploser pour ensuite attribuer cette horreur au gouvernement syrien.
Pourquoi, donc, les témoins syriens de mon article peuvent ils être considérés comme fiables ? Parce qu’ils n’appartiennent à aucun parti en conflit, parce qu’ils sont pris au lieu de ce conflit et qu’ils ont tout intérêt à faire cesser au plus vite toute escalade de la violence. Plusieurs de ces gens ont déjà été tué ce qui explique pourquoi aucun ne veut plus révéler son identité. Dans une période où une vérification indépendante des faits sur place n’est pas possible il ne peut y avoir aucune certitude que chaque détail des faits décrits se soit exactement passé de la manière ainsi décrite. C’est ainsi que même si le massacre d’Houla s’est bel et bien passé de la manière décrite, on ne peut pas en tirer de conclusion pour les autres massacres. Comme pour les événements du Kosovo, chaque massacre devra être l’objet d’un enquête spécifique après ces événements.
Quels sont les autres faits qui corroborent notre version des faits ? Le FAZ ne fut pas le seul ni le premier à rapporter une nouvelle version du massacre de Houla. D’autres rapports ne purent entrer en compétition avec les grands médias internationaux pour faire entendre leurs versions des faits. Celui du journaliste russe Marat Musin par exemple, qui travaille pour la petite agence ANNA, se trouvait à Houla les 25 et 26 Mai, non seulement fut en partie témoin de ce qui se produisit là-bas mais il publia également les témoignages d’autres témoins oculaires des faits. Autre exemple : celui du journaliste hollandais arabophone, indépendant et vivant à Damas, Martin Janssen, contacta le monastère de Jacob à Qara, qui a accueillit de nombreuses victimes du conflit et dont le travail humanitaire des nonnes est exemplaire.
Les sunnites rebelles liquident toutes les minorités.
Les nonnes lui racontèrent comment le 25 Mai plus de 700 rebelles armés, venant de Rastan, débordèrent un check point de l’armée sur la route de Taldou et comment ils empilèrent les corps de leurs victimes civiles et militaires devant la mosquée et comment, le jour suivant, ils racontèrent leur version du massacre,qu’ils attribuèrent à l’armée gouvernementale, aux oreilles complaisantes et gagnées à leurs cause des grands médias internationaux tout comme des observateurs de l’ONU. C’est ainsi que le Secrétaire Général de l’ONU annonça au Conseil de Sécurité de l’ONU que les circonstances exactes de ce massacre n’étaient pas claires. Cependant l’ONU pouvait confirmer : « il y a bien eu des tirs d’artillerie et de mortier. Il y eut également d’autres formes de violence, des exécutions rapprochées ainsi que graves abus ».
On peut reconstituer la suite des événements de la manière suivante : le 25 Mai, après la prière du Vendredi, plus de 700 rebelles armés, sous la direction de Abdurrazzaq Tlass et Yahya Yusuf, arrivèrent en trois groupes de Rastan, Kafr Laha et Akraba ; ils attaquèrent trois check points tenus par l’armée régulière autour de Toulda. Les rebelles, numériquement les plus forts, et les soldats de l’armée, en majorité sunnites, se battirent violemment ; ces engagements coutèrent la vie à deux douzaines de soldats, en partie des conscrits. Durant et après ces combats les rebelles, aidés par des habitants de Toulda, supprimèrent les familles Sayyid et Abdarrazzaq.
Elles avaient refusé de se joindre à l’opposition.
Ce que nous pouvons retenir de tout cela c'est que ces événements de Syrie sont provoqués délibérément et par les Occidentaux, à commencer par les USA, la France, la Grande Bretagne d'un côté, les Saoudiens et les Quataris de l'autre. Mais chacun a des objectifs différents qui se trouveront à terme en contradiction les uns avec les autres, comme nous l'avons déjà dit. Ces massacres et ces attentats ont pour but de préparer une intervention militaire en Syrie avec pour objectif de renverser le régime, comme cela fût entrepris en Libye avec les brillants résultats que l'on sait.
Le problème est que la Syrie n'est pas la Libye :
- d'une part parce que le régime est beaucoup plus fort que celui de Khadafi, non seulement car il est soutenu par une partie de la population, mais aussi parce que l'armée est forte et loyale au régime.
- d'autre part car le régime n'est pas aussi isolé que la propagande veut bien nous le faire croire. La Russie, la Chine, l'Iran et autres ne sont pas précisément à négliger.
Certains argumentent que la Russie et la Chine ne soutiennent la Syrie que pour tirer des avantages des Occidentaux. Cela nous parait un peu court. Il y a dans ce conflit une question de principe et de droit international que les russes et les chinois, comme d'autres, ne peuvent pas laisser passer sans courir eux mêmes un grave danger. En effet cela ouvrirait la voie à un chaos international destructeur puisque cela aurait pour conséquence d'abolir toutes les règles maintenant encore les relations entre nations dans des limites respectant la souveraineté de chacun. Or si la Syrie succombait il est certain que la cible suivante serait l'Iran ce qui provoquerait pour la Russie de très graves conséquences pour sa sécurité. C'est pour cette raison que la Syrie est si importante pour les Russes et non pas pour des histoires d'argent où de contrat d'armement comme on ne cesse de nous le répéter à l'envie.
A travers la Syrie c'est l'Iran qui est visée. Mais au-dela c'est bel et bien la Russie que l'on cherche à déstabiliser par tous les moyens possibles avec pour but, à terme, de la morceler en plusieurs entités qu'il serait facile, croit-on chez les "experts" occidentaux, de contrôler et de d'exploiter pour nos plus grands profits. C'est ce plan que Vladimir Poutine a fait échouer mais c'est toujours ce plan que les USA ont en tête et qu'ils tentent de réaliser par tous les moyens, même les plus indirects apparemment.
Le but est la main mise et le contrôle de l'Asie centrale.
C'est pourquoi nous doutons fort que la Russie se laissera faire sur le cas de la Syrie car il y va de sa survie.
mercredi 13 juin 2012
US army : un soldat américain se suicide chaque jour.
Comme pour confirmer notre précédent post à propos de l'armée américaine épuisée par dix années de guerres sur plusieurs théâtres d'opération, sans buts précis et sans ennemis bien définis, voici qu'un rapport parus Jeudi dernier nous apprend qu'un soldat américain se suicide chaque jour de l'année.
Depuis le début de l'année 155 jours ont passés et 154 soldats se sont suicidés.
Ce chiffre est à mettre en rapport avec les 139 soldats US morts en service au cours de la même période.
On peut comprendre que l'état-major US soit inquiet des velléités guerrières du président des USA, prix Nobel de la paix... Sans parler de celles des membres du Congrès, bien plus inquiétantes encore !
(Sources : ici)
(Sources : ici)
Quand les militaires US tentent d'empêcher les politiciens irresponsables de jouer à la guerre.
Publication d'un rapport par le Pentagone intitulé "A decade of war".
Ce document, selon Lawrence Freeman, montre à quel point les militaires US ont tout fait par le passé, (notamment lorsque l'administration Busch voulait partir en guerre contre l'Iran et que l'état major de l'US Navy a tout fait pour l'en dissuader, avec succès comme on sait) pour éviter d'être entrainés dans de nouvelles guerres par l'administration US. Aujourd'hui rien n'a changé et l'état-major US fait tout ce qu'il peut pour contenir les velléités guerrières des politiciens, qu'ils soient au Congrès où à la Maison Blanche.
Cette fois il s'agit d'empêcher une nouvelle guerre en Syrie et, bien sûr, en Iran. A noter que les militaires israéliens, tout comme les services secrets de ce même pays, n'ont eu de cesse depuis plusieurs mois de mettre en garde officiellement contre toute guerre contre l'Iran, et ce de manière publique.
Là encore nous pouvons trouver une nouvelle confirmation du divorce apparemment grandissant entre les directions politiques de plus en plus irresponsables et les militaires de plus en plus inquiets de cette irresponsabilité même. Nous voulons parler là des politiques qui exigent des militaires toujours plus d'opérations militaires qui épuisent l'armée jusqu'au point de rupture. Aujourd'hui, à nouveau, les militaires US crient : "stop, nous n'avons plus les moyens matériels de satisfaire vos lubies ; nous ne pouvons plus partir en guerre sans même savoir quel est notre objectif."
Nous en revenons à notre phrase favorite pour décrire la situation actuelle du système : l'extension du domaine du chaos. Surtout dans le chef de plus en plus affolé de nos politiciens bien aimés.
mardi 12 juin 2012
Syrie : la guerre d'intoxication médiatique bat son plein.
La guerre de l'information, où plutôt de la désinformation, bat son plein.
Les hypothèses, les rumeurs où les scenarios les plus divers voire les plus opposés sont lâchés dans les airs et sur les ondes.
Et il est bien difficile de s'y retrouver.
Néanmoins nous en avons séléctionné deux :
Les hypothèses, les rumeurs où les scenarios les plus divers voire les plus opposés sont lâchés dans les airs et sur les ondes.
Et il est bien difficile de s'y retrouver.
Néanmoins nous en avons séléctionné deux :
1) Le premier est écrit de Damas par le journaliste français Thierry Meyssan. D'après lui une opération d'intoxication médiatique de grande ampleur serait sur les rails et pourrait se produire pas plus tard que Vendredi. Cette opération aurait pour but de déstabiliser le régime Assad et de faciliter ainsi son renversement pas les rebelles (la plupart d'entre eux d'origine étrangères, armés et payés par les USA, UK, la France, l'Arabie Saoudite et le Quatar entre autres). Cela aurait l'avantage de régler son sort à ce pays sans intervention extérieure, respectant ainsi à la lettre, à défaut de l'esprit, au double véto russe et chinois d'une quelconque intervention extérieure.
"Dans quelques jours, peut-être dès vendredi 15 juin à
midi, les Syriens qui voudront regarder les chaînes nationales verront
celles-ci remplacées sur leurs écrans par des télévisions créées par la
CIA. Des images réalisées en studio montreront des massacres imputés au
gouvernement, des manifestations populaires, des ministres et des
généraux donnant leur démission, le président el-Assad prenant la fuite,
les rebelles se rassemblant au cœur des grandes villes, et un nouveau
gouvernement s’installant au palais présidentiel.
Cette opération, directement pilotée depuis Washington par Ben
Rhodes, conseiller adjoint de sécurité nationale des États-Unis, vise à
démoraliser les Syriens et à permettre un coup d’État. L’OTAN, qui se
heurte au double veto de la Russie et de la Chine, parviendrait ainsi à
conquérir la Syrie sans avoir à l’attaquer illégalement. Quel que soit
le jugement que l’on porte sur les événements actuels en Syrie, un coup
d’État mettrait fin à tout espoir de démocratisation.
Très officiellement, la Ligue arabe a demandé aux opérateurs
satellitaires Arabsat et Nilesat de cesser la retransmission des médias
syriens, publics et privés (Syria TV, Al-Ekbariya, Ad-Dounia, Cham TV
etc.). Il existe un précédent, puisque la Ligue avait déjà œuvré à la
censure de la télévision libyenne pour empêcher les dirigeants de la
Jamahiriya de communiquer avec leur peuple. Il n’y a pas de réseau
hertzien en Syrie où les télévisions sont exclusivement captées par
satellite. Mais cette coupure ne laissera pas les écrans noirs.
En effet, cette décision publique n’est que la partie émergée de
l’iceberg. Selon nos informations plusieurs réunions internationales ont
été organisées cette semaine pour coordonner l’opération
d’intoxication. Les deux premières, d’ordre technique, se sont tenues à
Doha (Qatar), la troisième, politique, s’est tenue à Riyad (Arabie
saoudite).
Une première réunion a rassemblé les officiers de guerre psychologique « embedded »
dans quelques chaînes satellitaires, dont Al-Arabiya, Al-Jazeera, BBC,
CNN, Fox, France 24, Future TV, MTV — On sait que depuis 1998 des
officiers de l’United States Army’s Psychological Operations Unit
(PSYOP) ont été incorporés dans la rédaction de CNN ; depuis, cette
pratique a été étendue par l’OTAN à d’autres stations stratégiques—. Ils
ont rédigé à l’avance de fausses informations, selon un « storytelling »
élaboré par l’équipe de Ben Rhodes à la Maison-Blanche. Une procédure
de validation réciproque a été mise au point, chaque média devant citer
les mensonges des autres pour les rendre crédibles aux yeux des
téléspectateurs. Les participants ont également décidé de ne pas
uniquement réquisitionner les chaînes de la CIA pour la Syrie et le
Liban (Barada, Future TV, MTV, Orient News, Syria Chaab, Syria Alghad),
mais aussi une quarantaine de chaînes religieuses wahhabites qui
appelleront au massacre confessionnel au cri de « Les chrétiens à Beyrouth, les alaouites au tombeau ! »
Le second meeting réunissait des ingénieurs et des réalisateurs pour
planifier la fabrication d’images de fiction, mêlant une partie en
studio à ciel ouvert et une partie d’images de synthèse. Des studios ont
été aménagés durant les dernières semaines en Arabie saoudite pour
reconstituer les deux palais présidentiels syriens et les principales
places de Damas, Alep et Homs. Il existait déjà des studios de ce type à
Doha, mais ils étaient insuffisants.
La troisième réunion regroupait le général James B. Smith,
ambassadeur des États-Unis, un représentant du Royaume-Uni, et le prince
Bandar Bin Sultan (que le président George Bush père désignait comme
son fils adoptif, au point que la presse états-unienne l’a surnommé « Bandar Bush »). Il s’agissait de coordonner l’action des médias et celle de « l’Armée syrienne libre » dont les mercenaires du prince Bandar forment le gros des effectifs.
L’opération qui était en gestation depuis des mois a été précipitée
par le Conseil de sécurité nationale des États-Unis après que le
président Poutine ait notifié à la Maison-Blanche que la Russie
s’opposerait par la force à toute intervention militaire illégale de
l’OTAN en Syrie.
Cette opération comprend deux volets simultanés : d’une part déverser
de fausses informations et d’autre part censurer toute possibilité d’y
répondre.
Le fait d’interdire des TV satellitaires pour conduire une guerre
n’est pas nouveau. Ainsi, sous la pression d’Israël, les États-Unis et
l’Union européenne ont successivement interdit des chaînes libanaise,
palestiniennes, irakiennes, libyennes, et iraniennes. Aucune censure n’a
été effectuée envers des chaînes satellitaires provenant d’autres
régions du monde.
La diffusion de fausses nouvelles, n’est pas non plus une première.
Cependant, quatre pas significatifs ont été franchis dans l’art de la
propagande au cours de la dernière décennie.
• En 1994, une station de musique pop, la Radio libre des Mille Collines (RTML) a donné le signal du génocide rwandais en appelant à « Tuer les cafards ! ».
• En 2001, l’OTAN a utilisé des médias pour imposer une interprétation des attentats du 11-Septembre et justifier les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak. À l’époque déjà, c’est Ben Rhodes qui avait été chargé par l’administration Bush de rédiger le rapport de la Commission Kean/Hamilton sur les attentats.
• En 2002, la CIA a utilisé cinq chaînes, Televen, Globovision, Meridiano, ValeTV et CMT, pour faire accroire que des manifestations monstres avaient contraint le président élu du Venezuela, Hugo Chavez, à démissionner, alors qu’il venait d’être victime d’un coup d’État militaire.
• En 2011, France 24 faisait de facto office de ministère de l’Information du Conseil national libyen, avec qui il était lié par contrat. Lors de la bataille de Tripoli, l’OTAN a fait réaliser en studio et diffuser par Al-Jazeera et Al-Arabiya des images des rebelles libyens entrant sur la place centrale de la capitale, alors qu’ils étaient encore loin de la ville, de sorte que les habitants, persuadés que la guerre était perdue, cessèrent toute résistance.
• En 1994, une station de musique pop, la Radio libre des Mille Collines (RTML) a donné le signal du génocide rwandais en appelant à « Tuer les cafards ! ».
• En 2001, l’OTAN a utilisé des médias pour imposer une interprétation des attentats du 11-Septembre et justifier les attaques de l’Afghanistan et de l’Irak. À l’époque déjà, c’est Ben Rhodes qui avait été chargé par l’administration Bush de rédiger le rapport de la Commission Kean/Hamilton sur les attentats.
• En 2002, la CIA a utilisé cinq chaînes, Televen, Globovision, Meridiano, ValeTV et CMT, pour faire accroire que des manifestations monstres avaient contraint le président élu du Venezuela, Hugo Chavez, à démissionner, alors qu’il venait d’être victime d’un coup d’État militaire.
• En 2011, France 24 faisait de facto office de ministère de l’Information du Conseil national libyen, avec qui il était lié par contrat. Lors de la bataille de Tripoli, l’OTAN a fait réaliser en studio et diffuser par Al-Jazeera et Al-Arabiya des images des rebelles libyens entrant sur la place centrale de la capitale, alors qu’ils étaient encore loin de la ville, de sorte que les habitants, persuadés que la guerre était perdue, cessèrent toute résistance.
Désormais, des médias ne se contentent plus de soutenir la guerre, ils la font.
Ce dispositif viole des principes de base du droit international, à commencer par l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l’homme relatif au fait « de
recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les
informations et les idées par quelque moyen d’expression que ce soit ».
Surtout, il viole les résolutions de l’Assemblée générale des
Nations-Unies, adoptées au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour
prévenir les guerres. Les résolutions 110, 381 et 819 interdisent « les obstacles au libre-échange des informations et des idées » (en l’occurrence la coupures des chaînes syriennes) et « la propagande de nature à provoquer ou encourager toute menace à la paix, rupture de la paix, ou tout acte d’agression ».
En droit, la propagande de guerre est un crime contre la paix, le plus
grave des crimes, puisqu’il rend possible les crimes de guerre et les
génocides."
(Sources : www.voltairenet.org)
2) Le second texte vient de Debkafiles, un organe de presse israélien généralement connu pour être proche du gouvernement de ce pays et particulièrement des services secrets. Cela nous oblige toujours à prendre ses affirmations avec une grande prudence, ce qui ne signifie pas qu'elles soient sans intérêt.
Selon Debka donc, Obama, prix Nobel de la Paix, aurait ordonné d'accélérer la préparation de l'aviation US afin d'instaurer une "no fly zone" au-dessus de la Syrie et de bombarder des objectifs militaires et gouvernementaux syriens afin de faciliter un coup d'état des militaires syriens contre Assad lui même.
"US President Barack Obama has ordered the US
Navy and Air Force to accelerate preparations for a limited air
offensive against the Assad regime and the imposition of no-fly zones
over Syria, debkafile
reports. Their mission will be to knock out Assad’s central regime and
military command centers so as to shake regime stability and restrict
Syrian army and air force activity for subduing rebel action and
wreaking violence on civilian populations.
debkafile’s sources disclose that the US President decided on this step after hearing Russian officials stating repeatedly that “Moscow would support the departure of President Bashar al-Assad if Syrians agreed to it.” This position was interpreted as opening up two paths of action:
1. To go for Assad’s removal by stepping up arms supplies to the rebels and organizing their forces as a professional force able to take on the military units loyal to Assad. This process was already in evidence Friday, June 8, when for the first time a Syrian Free Army (which numbers some 600 men under arms) attacked a Syrian army battalion in Damascus. One of its targets was a bus carrying Russian specialists.
2. To select a group of high army officers who, under the pressure of the limited air offensive, would be ready to ease Assad out of power or stage a military coup to force him and his family to accept exile.
The US operation would be modulated according to the way political and military events unfolded.
Washington is not sure how Moscow would react aside from sharp condemnations or whether Russia would accept a process of regime change in Damascus and its replacement by military rule."
debkafile’s sources disclose that the US President decided on this step after hearing Russian officials stating repeatedly that “Moscow would support the departure of President Bashar al-Assad if Syrians agreed to it.” This position was interpreted as opening up two paths of action:
1. To go for Assad’s removal by stepping up arms supplies to the rebels and organizing their forces as a professional force able to take on the military units loyal to Assad. This process was already in evidence Friday, June 8, when for the first time a Syrian Free Army (which numbers some 600 men under arms) attacked a Syrian army battalion in Damascus. One of its targets was a bus carrying Russian specialists.
2. To select a group of high army officers who, under the pressure of the limited air offensive, would be ready to ease Assad out of power or stage a military coup to force him and his family to accept exile.
The US operation would be modulated according to the way political and military events unfolded.
Washington is not sure how Moscow would react aside from sharp condemnations or whether Russia would accept a process of regime change in Damascus and its replacement by military rule."
(Sources : www.debka.com)
Ce qui parait quelque peu étonnant dans toutes ces hypothèses c'est que :
1) toutes se basent sur l'idée que la Russie accepterait de tels schémas sans bouger le petit doigt. Certains Occidentaux prennent le pretexte de la conférence du Ministre des Affaires Étrangères de Russie Samedi dernier (voir notre dernier post à ce propos) dans laquelle il a dit : “Moscow
would support the departure of President Bashar al-Assad if Syrians agreed to it.”
Il y a là une nuance de taille qu'il ne faudrait pas négliger.
2) Tous ces gens font comme si la situation en Syrie était désespérée pour le régime Assad, ce que la situation dans le pays ne semble pas confirmer. En effet il bénéficie encore du soutien d'une partie non négligeable de la population d'une part, et d'autre part la situation militaire est loin d'être aussi mauvaise que ne veulent bien l'affirmer les médias de désinformation occidentaux et arabes. A titre d'exemple il semblerait que les troupes gouvernementales soient en passe de reconquérir une des dernières villes, Al Heffa, tenues par les rebelles sur la frontière syro-turque, et qu'elles aient repris les derniers quartiers aux mains des rebelles à Homs.
3) De plus une attaque aérienne de la Syrie ne serait certainement pas une promenade de santé comme ce fût le cas en Lybie. EN effet les Syriens bénéficient des redoutables batteries de missiles anti-aérien russe SAM 300 qui sont considérées comme les plus efficaces au monde. Les militaires US eux-mêmes ont confirmé la difficulté que représenterait une telle opération et les pertes importante que celle-ci risquait d'engendrer pour l'aviation US.
4) Enfin il semblerait que le Président Putin ait ordonné à plusieurs unités de l'armée russe de se préparer à intervenir en Syrie selon le journal russe Nezavisimaya Gazeta :
"The units being prepared for an intervention are the 76th Division of
airborne forces (an especially experienced unit of the Russian army),
the 15th Army Division, as well as special forces from a brigade of the
Black Sea fleet, which has a base in the Syrian port of Tartus.
On Monday last week, three Russian warships were sighted off the
Syrian coast. An anonymous source from the Russian government told the
Iranian newspaper Tehran Times that Moscow wants to show NATO
that it will not allow any military operation against Damascus under the
guise of a humanitarian mission.
Earlier, the secretary-general
of the Collective Security Treaty Organization, Nikolai Bordjusha, had
held out the possibility of using “peacekeepers” in Syria. “The task in
Syria is likely to be to impose peace—primarily against the insurgents,
who use weapons to solve political problems.”
(Sources : www.wsws.com)
Voilà où nous en sommes aujourd'hui, naviguant à travers la désinformation qui nous tombe sur les épaules à longueur de communiqués, tentant de comprendre quelque-chose et sans se laisser entrainer par les dogmes et les superstitions des uns et des autres.
En conclusion il semblerait que la situation ne soit pas aussi déséspérée pour le régime Asssad et qu'une intervention de l'OTAN ne soit pas aussi simple que celle qui se produisit en Lybie, loin de là. De plus cela risquerait de déclencher une guerre de grande envergure dans la région en provoquant un chaos indescriptible. Ce qui aurait pour effet immédiat de faire monter le prix du barril de pétrole jusqu'au ciel ce qui, incidemment, nous ferait connaitre une dépression auprès de laquelle celle de 1929 ressemblerait à une virée à Disney Land (à noter tout de même que nous n'aurons peut-être pas besoin de cela pour la subir malgré tout).
En conclusion il semblerait que la situation ne soit pas aussi déséspérée pour le régime Asssad et qu'une intervention de l'OTAN ne soit pas aussi simple que celle qui se produisit en Lybie, loin de là. De plus cela risquerait de déclencher une guerre de grande envergure dans la région en provoquant un chaos indescriptible. Ce qui aurait pour effet immédiat de faire monter le prix du barril de pétrole jusqu'au ciel ce qui, incidemment, nous ferait connaitre une dépression auprès de laquelle celle de 1929 ressemblerait à une virée à Disney Land (à noter tout de même que nous n'aurons peut-être pas besoin de cela pour la subir malgré tout).
La situation apparait donc embrouillée, dangereuse et particulièremnt volatile, et ce d'autant plus que chacune des parties en cause, notamment celles qui soutiennent les rebelles, ont toutes des objectifs à long terme non seulement divergents mais parfois opposés.
A titre d'exemple nous pouvons nous poser la question de savoir si les USA où la France auraient intérêt, sur le long terme, à voir les islamistes wahabites prendre le pouvoir après avoir renversé Assad. Sans parler d'Israël.
C'est douteux.
dimanche 10 juin 2012
Syrie : quelques temoignages sur le terrain...
Nous avons décidé de publier aujourd'hui un certain nombre de témoignages relativement récents sur la situation en Syrie.
Le point commun à ces récits est qu'il ne proviennent pas des laboratoires de la presstitute internationale; de plus ces gens sont dans leur majorité directement impliqués sur le terrain, en Syrie même. Soit qu'ils y habitent, soit qu'ils s'y trouvent pour leur métier. Les autres sont des analystes indépendants.
Pour cette raison vous n'aurez guère la possibilité de les entendre dans les médias de désinformation officiels qui prétendent nous "éduquer"...
Bref ce sont des témoignages atypiques qui sont le plus souvent en opposition avec ce que la presstitute veut nous faire croire à propos de la situation en Syrie, au Moyen-Orient et ailleurs en général.
Syrie 6 : Temoignage Alastair Crooke
Iraqi mark on Houla massacre?
While the investigation into the Houla massacre is ongoing, former British intelligence officer Alastair Crooke told RT these attacks are not characteristic of the cultural region to which Syria belongs.“This type of killing, beheadings, slitting of throats (of children too), and of this mutilation of bodies, has been a characteristic not of Levantine Islam, not of Syria, not of Lebanon, but what happened in the Anbar province of Iraq. And so it seems to point very much in the direction of groups that have been associated with the war in Iraq against the United States who have perhaps returned to Syria, or perhaps Iraqis who have come up from Anbar to take part in it,” he says.Crooke believes the Al-Qaeda connection is misleading, as the massacre has its tactical and ideological roots in the Iraq war.
“I think the attack is more close to Musab al-Zarqawi [who declared an all out war on Shia in Iraq], than Al-Qaeda as we know it, in the sense that Zarqawi and Iraq gave birth to this very strong, bigoted, anti-Shia, anti-Iranian rhetoric. Much of that came into Syria when fighters from Anbar returned to their homes around Homs and Hama.
“So yes, we’re talking about Al-Qaeda like groups that are at the very end of the spectrum of the opposition. They may be a minority in terms of the numbers of the overall opposition, but they are defining the war,” Crooke maintains.
(Sources : www.rt.com)
Syrie 5 : Temoignage Rainer Hermann
Rainer Hermann est un journaliste vétéran du Frankfurter Algemeine Zeitung. Il parle l'arabe, le turc et le farsi. En outre il est diplomé d'un doctorat en économie et il a fait sa thèse sur l'histoire de la société syrienne contemporaine. Il vit à Abu Dhabi et il est journaliste au Moyen-Orient depuis 22 ans.
Voici une séléction de l'article qu'il vient d'écrire dans le FAZ, de Damas où il se trouve actuellement, à propos du massacre de Houla attribué unanimement par les Occidentaux au gouvernement de Damas sans aucune preuve.
"Syrian opposition members who are from that region were during the last days able to reconstruct the most likely sequence of events based on accounts from authentic witnesses. Their result contradicts the pretenses from the rebels who had accused regime allied Shabiha they alleged were acting under the protection of the Syrian army. As opposition members who reject the use of lethal force were recently killed or at least threatened, the opposition members [talking to me] asked that their names be withheld.
The massacre of Houla happened after Friday prayers. The fighting started when Sunni rebels attacked three Syrian army checkpoints around Houla. These checkpoints were set up to protect the Alawi villages around the predominantly Sunni Houla from assaults.One attacked checkpoint called up units from the Syrian army, which has barracks some 1500 meters away, for help and was immediately reinforced. Dozens of soldiers and rebels were killed during the fighting around Houla which is said to have lasted about 90 minutes. During these fights the three villages were closed off from the outside world.
According to the witness accounts the massacre happened during this timeframe. Killed were nearly exclusively families from the Alawi and Shia minorities in Houla which has a more than 90% Sunni population. Several dozen members of one extended family, which had in recent years converted from Sunni to Shia believe, were slaughtered. Also killed were members of the Alawi family Shomaliya and the family of a Sunni member of parliament who was [by the rebels] considered a government collaborator. Members of the Syrian government confirmed this version but pointed out that the government committed to not publicly speak of Sunnis and Alawis. President al-Assad is Alawi while the opposition is overwhelmingly from the Sunni population majority."
La traduction du texte ci-dessus est due au chroniqueur du site : www.moonofalabama.org qui ajoute au texte la note suivante :
"While I do not agree with the FAZ's general editorial positions, I have followed Rainer Hermann reports for years. In my view he is an very reliable and knowledgeable reporter who would not have written the above if he had doubts or no additional confirmation about what he was told by the opposition members he talked to."
Syrie 4 : Temoignage Webster Tarpley
Interview de Webster Tarpley, historien américain, qui explique pourquoi la situation en Syrie est une tentative de déstabilisation EXTERNE et non pas interne au pays.
Syrie 3: Temoignage du journaliste anglais Alex Thomson
Le journaliste anglais Alex Thomson a révélé sur son blog de Channel 4 (ici) le 8 Juin dernier comment lui est son équipe furent sciemment dirigé par des "rebelles" vers le no man's land existant entre les positions rebelles et l'armée syrienne afin qu'ils se fassent tuer par l'armée syrienne à seule fin que ce fait serve d'arme de propagande pour discréditer le régime en place.
Prenez le temps de lire ce récit sur son blog ici.
Alex Thomson est interviewé ici-bas par le site Russia Today (ici), un des meilleurs sites d'information d'aujourd'hui soit dit en passant. Dans les premières lignes de l'interview ci-dessous le journaliste anglais explique pourquoi et comment sa mort et celle de son équipe aurait été particulièrement bénéfique pour les "rebelles".
Ensuite il affirme sans ambages que la Syrie est bel et bien en guerre et que les deux côtés portent la responsabilité des pertes en vie humaine, contrairement à ce qu'affirment les médias et les gouvernements occidentaux en condamnant systématiquement et sans preuves le gouvernement syrien pour toute mort en Syrie, et ce malgré la moyenne de 20 à 30 morts par jour dans les rangs de l'armée syrienne due aux "rebelles".
(Les phrases en gras dans le texte le sont par nos soins).
Dead journalists are bad for Damascus'
RT: Can you elaborate on your statement that dead journalists are bad for Damascus?
AT:
My point is, dead journalists are bad for Damascus. When Marie Colvin,
the British journalist got killed because she was in a building which
was shelled by the Syrian army in Homs, that was an appalling propaganda
blow for the Damascus regime. You don’t have to be very clever to work
out that the deaths of any journalist at the hands of the Syrian army
are going to be an appalling blow, again, for President Assad. That’s
going to reflect all the way to Moscow and all the way to Beijing.
Clearly that is going to be a bad thing in terms of propaganda. So the
motivation for the rebels to pull a stunt like that seems to be very
obvious. I’m not angry about it, I’m not upset about it, this is a war
and these things will be done. Both sides are involved in very dirty
tactics in this war. This is a nasty and dirty war on both sides.
RT: How much violence have you actually seen personally?
AT: I’ve
seen dead bodies in Houla which the UN didn’t know about. I’ve seen
mass graves of men involved in a fairly extensive firefight close up in
the south of Houla. I’ve watched the Syrian army at various distances
shelling Homs every single day, shelling Houla almost every single day.
RT: So are Assad’s troops mostly responsible for this violence?
AT:
No, it’s a war. Both sides are responsible. I think the Western media
is rather naïve because they constantly blame the Syrian army for
killing civilians. That’s true because the Syrian army are to blame for
shelling civilians, but it’s equally true that the Free Syrian Army is
very largely fighting its war in built-up, populated, civilian areas.
They're not exactly using civilians as human shields but if you fight in
those areas, civilians are going to be killed, and that is a question
which is not put to the leaders of the Free Syrian Army with the
frequency that it should be, in my opinion.
RT: Is it really possible to investigate who commits atrocities such as the latest Hama massacre?
AT:
It’s extremely difficult. For the UN, the answer is probably, no, not
really. They don’t have the means to conduct a forensics investigation;
they have no equipment, they have no training, they have no expertise to
cordon off the area, to treat it as a crime scene. They haven’t the
personnel or the time or the resources to make extensive inquiries. For
example, when we were in Houla, everybody in Houla says that the militia
who came and conducted the massacre in which 108 people died, most of
them women and children, came from villages to the west of the town,
which are Alawite villages. When we went to those villages, we very
quickly realized that nobody had come to those people. Neither the
Syrian army in the framework of their investigation that they carried
out, nor the United Nations, because the Syrian army and the Syrian
government isn’t that interested, but equally, I know the UN do not have
the capacity to do it. So the answer to that is no.
RT: So what’s the point of the UN observer mission?
AT:
I’m not sure what the point is. But the other thing I should add to
that is that blame lies also with the Syrian government, which has
denied access to human rights groups who would have a capacity to do an
investigation into these things. But equally, they would be going into a
war zone where their safety would not be guaranteed by any means. As
for the purpose of the United Nations mission, it’s very easy to say
that these things are pointless, but I’ve personally witnessed, for
instance, the UN setting up local ceasefires. They did one at al-Rastan,
for instance, which worked, which made a difference on the ground. A
lot of people say that their intervention has made a difference. A lot
of people say there is never any shelling when the UN are there, that
the shelling only begins when they leave town. Their effect is marginal,
but it’s not true to say that their mission is entirely pointless. When
you look at Houla, even with the resources at their disposal, the UN
did produce a very swift, interim report about what happened there.
RT:You said the UN observers didn’t protect you. Why is that?
AT: Why
should they? It’s not their job. It’s not part of their mission. When
you follow the UN convoy, the UN make it very clear, they’re not there
to protect you. They can’t protect you. They have no weapons. If you get
into trouble, you’re on your own. That’s a perfectly reasonable
arrangement. I have no problems with that. I have no problems with them
observing that we were in trouble, and driving off and leaving us.
That’s entirely fair enough.
RT: So you have no protection while you are there?
AT: No, I have no protection.
Syrie 2: témoignages de Mère Agnes-Mariam de la Croix
UNE EXPERIENCE VECUE DE LA SITUATION SECURITAIRE ACTUELLE EN SYRIE
Qâra, Province de Damas, Syrie. 11 mai 2012
"Les chrétiens de Qâra sont des habitants de souche. Ils sont au nombre de 500 pour une population de 25000 sunnites. Bien que minoritaires ils sont très respectés et ont toujours vécu en bonne entente avec leurs frères musulmans étant donné le fait que beaucoup de familles musulmanes sont issues de familles chrétiennes qui ont embrassé l’Islam au temps des Mamelouks.
Après la chute de Baba Amr et d’autres quartiers de la
ville de Homs et sa province, des familles entières de confession
sunnite se sont repliées à Qâra où les révolutionnaires les ont
accueillies dans des locaux publics, gymnases, mosquées ou centres
culturels ou dans des lieux privés. L’higoumène du Monastère Saint
Jacques l’Intercis a visité ces familles et en a recensé plus de 600
dont au moins le tiers compte des combattants à l’intérieur de
« l’Armée Libre de la Syrie ».
La présence de ces familles « combattantes » a rapidement transformé le
quotidien paisible du village de Qâra. Des larcins ont été commis mais
aussi des enlèvements contre rançons : mode qui se propage partout en
Syrie pour renflouer les caisses vides de la révolution ou pour remplir
les poches d’anciens contrebandiers qui ne peuvent plus continuer leur
commerce illicite à cause de la vigilance de l’Armée régulière
syrienne. Tel est le cas dans les villages environnants du Qalamoun où
nous nous trouvons : Yabrud, Nebek, Deir Attieh. Des bandes armées
kidnappent les citoyens et réclament une rançon pour leur libération. Ce
sont les leaders de l’opposition locale qui font la médiation entre
les ravisseurs et la parenté de la victime. Les rançons varient de un à
plusieurs millions de livres (entre 20 000 et 40 000 Dollars) pour les
chrétiens et plusieurs centaines de milliers de livres pour les
musulmans (1000 à 5000 Dollars). Les ravisseurs appartiennent à des
tribus belliqueuses des villages de Flitta, Baqaa, Maaret Yabrud ou
Yabrud. Souvent il y a des rixes armées parmi eux pour se partager le
butin ou pour asseoir une suprématie.
Nous avons donc relevé la présence de personnes étrangères au comportement louche à Qâra. Des voitures fumées sans plaque d’immatriculation circulent la nuit comme le jour. Les responsables de l’opposition sont devenus plus autoritaires. Ils apparaissent désormais armés et ont reçu dernièrement des uniformes flambant neufs de « l’Armée Libre de Syrie ». Ils font la pluie et le beau temps. Ils décrètent la grève, le couvre-feu ou la tenue de manifestations. Gare à celui qui ne collabore pas. Ils peuvent décider d’exécuter tel ou tel « collaborateur », comme ce colonel sunnite qui a été froidement abattu et dont on a interdit les funérailles. Ils disent qu’ils sont là pour « protéger la population civile des Shabbiha, c'est-à-dire des forces de l’ordre ». En réalité ils créent un vide sécuritaire qui laisse la place vacante à des bandits et à des terroristes.
Malgré les déclarations tranquillisantes des leaders de l’opposition locale nous avons fait face plus d’une fois à des tentatives de voler nos récoltes, de faire pénétrer abusivement des troupeaux en clôture pour profiter de nos pâturages. A chaque fois la réponse des contrevenants était : « les choses ne sont plus comme avant », autrement dit: « les forces de l’ordre ne vous seront d’aucun secours, nous pouvons faire impunément ce que nous voulons ». Beaucoup d’objurgations furent nécessaires pour dissuader de telles velléités. Mais un jour la vengeance est arrivée, sans doute créée par le dépit. Notre culture de peupliers fut totalement saccagée. Un matin, ces grands et beaux arbres gisaient à terre affreusement coupés. Depuis quelques mois le même sort avait été réservé à des dizaines arbres de la réserve naturelle dont nous nous occupons avec le ministère de l’agriculture. La raison donnée par l’opposition a été « le peuple vous en veut d’avoir planté des arbres là où les bergers amenaient leurs troupeaux pour paître ». Or, la plaine alentour compte des millions d’hectares qui sont libres pour tous.
Nous n’avons rien dit en pensant : « d’autres souffrent autrement plus que nous ».
Cependant la pagaille sécuritaire arriva à son comble aujourd’hui même. A peine remis de l’horrible attentat du 10 mai 2012 qui coûta la vie à des dizaines de citoyens et fit des centaines de blessés (notre frère Jean Baudoin qui partait ce jour même à l’aéroport était sur les lieux du drame quelques minutes auparavant et l’autobus de l’école grecque catholique y passait quelques minutes plus tard), voilà que nous parvient la nouvelle bien grave de l’agression dont fut victime le cher Père Georges Louis, curé célibataire de notre paroisse grecque catholique de Saint Michel, dans le centre historique de Qâra.
A l’aube du 11 mai deux hommes armés cagoulés sont entrés chez le Père Georges Louis qui dormait dans sa cure. Ils le menacèrent de leurs pistolets et demandèrent les clés pour inspecter les lieux. Craignant qu’ils ne s’introduisent dans l’église le Père essaya de parlementer à l’amiable. Ils le ligotèrent et lui intimèrent l’ordre de donner les clefs. Devant son hésitation l’un d’entre eux le frappa sur la tête avec une bouteille en vitre qui se brisa lui occasionnant une grande blessure qui saigna abondamment. L’un d’entre eux ricana : « nous t’avons imprimé une croix sur ta tête ! », la lésion était en effet cruciforme. Le Père essaya de les raisonner mais il n’obtint qu’un terrible coup de poing qui lui brisa une dent. Après avoir volé la caisse de l’église, l’ordinateur et le portable du prêtre, les bandits obligèrent avec mépris ce dernier à entrer dans la salle de bain où ils l’attachèrent au siège des WC. Ils lui fermèrent la bouche avec un adhésif. Ils cherchèrent de l’étrangler avec un tuyau mais, répondant à un signal, ils se retirèrent avant d’avoir terminé leur besogne. Le Père mit plus de deux heures à se dégager. Les mains encore liées il put appeler une de ses paroissiennes au secours. On l’amena tout ensanglanté chez le chirurgien : sa blessure nécessita cinq points de suture.
Un tel incident aurait été impensable quelques mois plus tôt. Les slogans confessionnels des chaînes satellitaires séoudiennes et quatariotes ont finit par rendre les chrétiens –jadis respectés en vertu du droit à la protection des minorités- une cible facile. Pauvre Syrie. Des groupuscules surgissent un peu partout. Ils savent que, dans la conjoncture actuelle leurs actes resteront impunis.
Après avoir connu la nouvelle le village s’attroupa autour du curé. Les dignitaires religieux et civils, chrétiens et musulmans désapprouvèrent fermement l’agression. Les leaders de l’opposition sont attendus demain pour une réunion à la municipalité avec l’higoumène du monastère. Il faut éviter le clivage confessionnel.
Sa Béatitude Grégoire III Laham, Patriarche grec melkite d’Antioche et de tout l’Orient nous a téléphoné pour nous exprimer sa profonde tristesse et sa solidarité paternelle. Après les attentats criminels de la veille qui ont secoué la ville de Damas et fait soixante dix morts et quatre cent blessés, Sa Béatitude déjà ébranlé a été très ému en s’informant des détails de l’agression subie par le Père Georges Louis. A cette occasion notre Patriarche a déclaré que « le drame dans notre Syrie bien-aimée c’est la dissolution de la société, le banditisme et le manque total de la sécurité. Tel est le sentiment du plus grand nombre de citoyens syriens qui ne savent plus quel est le lieu sûr pour s’y réfugier. La violence aveugle et sauvage frappe partout. Les éléments qui constituent un danger pour tous- mais spécialement pour les chrétiens et les autres minorités- sont le chaos insidieux, l’opposition incontrôlable et super armée et le banditisme. Tous sont des éléments qui affaiblissent l’Etat et créent une situation de peur, voire de terreur ainsi que des situations psychologiques très graves dans notre population. A chaque moment nous sommes dans l’insécurité totale. Aujourd’hui en Syrie il ne s’agit plus d’un clivage gouvernement-opposition. Il y a un troisième élément : c’est le banditisme qui règne et qui profite de la situation, qui se cache derrière l’opposition et qui exploite le manque de présence de l’armée et des observateurs des Nations Unies.»
Commentant la mention de la croix faite par le malfaiteur Sa Béatitude opina : « A vous dire franchement, moi je n’ai pas peur des musulmans, je n’ai pas peur de l’islamisme, je n’ai pas peur du salafisme. Je peux m’arranger avec eux tous car je sais à qui j’ai à faire. Mais devant le banditisme je suis absolument démuni et sans aucune défense. »
Nous confiâmes au Patriarche que les forces de l’ordre, contactées par les dignitaires musulmans et chrétiens du village hésitèrent à venir à Qâra car, comme chaque vendredi, il y avait une manifestation devant la grande mosquée qui est située à quelques mètres de la paroisse et que cette opposition est encadrée par des hommes armés. Les forces de l’ordre ne voulurent pas venir pour ne pas occasionner d’effusion de sang parmi la population civile en affrontant les miliciens.
Sa Béatitude répondit : « Tant que le gouvernement est là il doit gouverner : c’est une règle internationale. On ne peut empêcher un gouvernement de gouverner. On ne peut empêcher un gouvernement de protéger les citoyens. Et le gouvernement ne doit pas démissionner de cette tâche. La révolution, en mettant l’opposition contre le gouvernement a paralysé ce dernier. On dirait qu’il n’y a plus de gouvernement. Le gouvernement syrien est lié et balayé à cause de la politique internationale, à cause des accusations continuelles qui l’accusent sans enquête sérieuse de perpétrer des massacres et de bombarder les civils alors que des actes barbares de la part d’insurgés sont passés sous silence. C’est pour ces raisons que les gens crient au secours : ils demandent qu’on les aide. Il y a un gouvernement, un gouvernement légitime qui doit gouverner. Il faut aider le gouvernement. Si ce gouvernement tombe un jour il n’y aura plus rien à faire. Dans quel vide nous serons sans alternative viable ? Malheureusement nous constatons une volonté internationale qui vise à l’exacerbation des différences et à la provocation des conflits en Syrie. En armant et en appuyant par divers moyens des forces incontrôlables on pousse le pays à plus de violence, à plus de terrorisme, à plus de versement de sang. Je m’adresse à la communauté internationale : sauvez la Syrie. Sauvez la convivialité exemplaire entre musulmans et chrétiens. Pour ceux à qui elle est précieuse je crie : Sauvez la présence chrétienne en Syrie : les évènements dramatiques poussent les chrétiens à l’exode par peur du chaos et du banditisme ».
Sa Béatitude a terminé par une prière : Damas, la plus ancienne capitale peuplée au monde, a accueilli Saul le persécuteur. Il s’est transformé en ses murailles en Paul, Apôtres des nations. Damas est le lieu de la rencontre avec le Persécuté. Avec l’aide du ciel, de Celui qui est ressuscité d’entre les morts et qui est à jamais solidaire avec nos détresses, Damas peut redevenir le lieu de la conversion, de la transformation intérieure et de la grande réconciliation. Seigneur regarde du ciel et vois et agis par miséricorde, toi l’Ami des hommes »
Ces évènements doivent faire nous faire réfléchir toute personne de bonne volonté : un pays est déstabilisé par des insurgés qui acceptent d’abriter parmi eux des bandits et des terroristes. Ils instaurent un état de non-droit dont les conséquences sont désastreuses et dramatiques pour la population civile. Comment rester les bras croisés ?"
Nous avons donc relevé la présence de personnes étrangères au comportement louche à Qâra. Des voitures fumées sans plaque d’immatriculation circulent la nuit comme le jour. Les responsables de l’opposition sont devenus plus autoritaires. Ils apparaissent désormais armés et ont reçu dernièrement des uniformes flambant neufs de « l’Armée Libre de Syrie ». Ils font la pluie et le beau temps. Ils décrètent la grève, le couvre-feu ou la tenue de manifestations. Gare à celui qui ne collabore pas. Ils peuvent décider d’exécuter tel ou tel « collaborateur », comme ce colonel sunnite qui a été froidement abattu et dont on a interdit les funérailles. Ils disent qu’ils sont là pour « protéger la population civile des Shabbiha, c'est-à-dire des forces de l’ordre ». En réalité ils créent un vide sécuritaire qui laisse la place vacante à des bandits et à des terroristes.
Malgré les déclarations tranquillisantes des leaders de l’opposition locale nous avons fait face plus d’une fois à des tentatives de voler nos récoltes, de faire pénétrer abusivement des troupeaux en clôture pour profiter de nos pâturages. A chaque fois la réponse des contrevenants était : « les choses ne sont plus comme avant », autrement dit: « les forces de l’ordre ne vous seront d’aucun secours, nous pouvons faire impunément ce que nous voulons ». Beaucoup d’objurgations furent nécessaires pour dissuader de telles velléités. Mais un jour la vengeance est arrivée, sans doute créée par le dépit. Notre culture de peupliers fut totalement saccagée. Un matin, ces grands et beaux arbres gisaient à terre affreusement coupés. Depuis quelques mois le même sort avait été réservé à des dizaines arbres de la réserve naturelle dont nous nous occupons avec le ministère de l’agriculture. La raison donnée par l’opposition a été « le peuple vous en veut d’avoir planté des arbres là où les bergers amenaient leurs troupeaux pour paître ». Or, la plaine alentour compte des millions d’hectares qui sont libres pour tous.
Nous n’avons rien dit en pensant : « d’autres souffrent autrement plus que nous ».
Cependant la pagaille sécuritaire arriva à son comble aujourd’hui même. A peine remis de l’horrible attentat du 10 mai 2012 qui coûta la vie à des dizaines de citoyens et fit des centaines de blessés (notre frère Jean Baudoin qui partait ce jour même à l’aéroport était sur les lieux du drame quelques minutes auparavant et l’autobus de l’école grecque catholique y passait quelques minutes plus tard), voilà que nous parvient la nouvelle bien grave de l’agression dont fut victime le cher Père Georges Louis, curé célibataire de notre paroisse grecque catholique de Saint Michel, dans le centre historique de Qâra.
A l’aube du 11 mai deux hommes armés cagoulés sont entrés chez le Père Georges Louis qui dormait dans sa cure. Ils le menacèrent de leurs pistolets et demandèrent les clés pour inspecter les lieux. Craignant qu’ils ne s’introduisent dans l’église le Père essaya de parlementer à l’amiable. Ils le ligotèrent et lui intimèrent l’ordre de donner les clefs. Devant son hésitation l’un d’entre eux le frappa sur la tête avec une bouteille en vitre qui se brisa lui occasionnant une grande blessure qui saigna abondamment. L’un d’entre eux ricana : « nous t’avons imprimé une croix sur ta tête ! », la lésion était en effet cruciforme. Le Père essaya de les raisonner mais il n’obtint qu’un terrible coup de poing qui lui brisa une dent. Après avoir volé la caisse de l’église, l’ordinateur et le portable du prêtre, les bandits obligèrent avec mépris ce dernier à entrer dans la salle de bain où ils l’attachèrent au siège des WC. Ils lui fermèrent la bouche avec un adhésif. Ils cherchèrent de l’étrangler avec un tuyau mais, répondant à un signal, ils se retirèrent avant d’avoir terminé leur besogne. Le Père mit plus de deux heures à se dégager. Les mains encore liées il put appeler une de ses paroissiennes au secours. On l’amena tout ensanglanté chez le chirurgien : sa blessure nécessita cinq points de suture.
Un tel incident aurait été impensable quelques mois plus tôt. Les slogans confessionnels des chaînes satellitaires séoudiennes et quatariotes ont finit par rendre les chrétiens –jadis respectés en vertu du droit à la protection des minorités- une cible facile. Pauvre Syrie. Des groupuscules surgissent un peu partout. Ils savent que, dans la conjoncture actuelle leurs actes resteront impunis.
Après avoir connu la nouvelle le village s’attroupa autour du curé. Les dignitaires religieux et civils, chrétiens et musulmans désapprouvèrent fermement l’agression. Les leaders de l’opposition sont attendus demain pour une réunion à la municipalité avec l’higoumène du monastère. Il faut éviter le clivage confessionnel.
Sa Béatitude Grégoire III Laham, Patriarche grec melkite d’Antioche et de tout l’Orient nous a téléphoné pour nous exprimer sa profonde tristesse et sa solidarité paternelle. Après les attentats criminels de la veille qui ont secoué la ville de Damas et fait soixante dix morts et quatre cent blessés, Sa Béatitude déjà ébranlé a été très ému en s’informant des détails de l’agression subie par le Père Georges Louis. A cette occasion notre Patriarche a déclaré que « le drame dans notre Syrie bien-aimée c’est la dissolution de la société, le banditisme et le manque total de la sécurité. Tel est le sentiment du plus grand nombre de citoyens syriens qui ne savent plus quel est le lieu sûr pour s’y réfugier. La violence aveugle et sauvage frappe partout. Les éléments qui constituent un danger pour tous- mais spécialement pour les chrétiens et les autres minorités- sont le chaos insidieux, l’opposition incontrôlable et super armée et le banditisme. Tous sont des éléments qui affaiblissent l’Etat et créent une situation de peur, voire de terreur ainsi que des situations psychologiques très graves dans notre population. A chaque moment nous sommes dans l’insécurité totale. Aujourd’hui en Syrie il ne s’agit plus d’un clivage gouvernement-opposition. Il y a un troisième élément : c’est le banditisme qui règne et qui profite de la situation, qui se cache derrière l’opposition et qui exploite le manque de présence de l’armée et des observateurs des Nations Unies.»
Commentant la mention de la croix faite par le malfaiteur Sa Béatitude opina : « A vous dire franchement, moi je n’ai pas peur des musulmans, je n’ai pas peur de l’islamisme, je n’ai pas peur du salafisme. Je peux m’arranger avec eux tous car je sais à qui j’ai à faire. Mais devant le banditisme je suis absolument démuni et sans aucune défense. »
Nous confiâmes au Patriarche que les forces de l’ordre, contactées par les dignitaires musulmans et chrétiens du village hésitèrent à venir à Qâra car, comme chaque vendredi, il y avait une manifestation devant la grande mosquée qui est située à quelques mètres de la paroisse et que cette opposition est encadrée par des hommes armés. Les forces de l’ordre ne voulurent pas venir pour ne pas occasionner d’effusion de sang parmi la population civile en affrontant les miliciens.
Sa Béatitude répondit : « Tant que le gouvernement est là il doit gouverner : c’est une règle internationale. On ne peut empêcher un gouvernement de gouverner. On ne peut empêcher un gouvernement de protéger les citoyens. Et le gouvernement ne doit pas démissionner de cette tâche. La révolution, en mettant l’opposition contre le gouvernement a paralysé ce dernier. On dirait qu’il n’y a plus de gouvernement. Le gouvernement syrien est lié et balayé à cause de la politique internationale, à cause des accusations continuelles qui l’accusent sans enquête sérieuse de perpétrer des massacres et de bombarder les civils alors que des actes barbares de la part d’insurgés sont passés sous silence. C’est pour ces raisons que les gens crient au secours : ils demandent qu’on les aide. Il y a un gouvernement, un gouvernement légitime qui doit gouverner. Il faut aider le gouvernement. Si ce gouvernement tombe un jour il n’y aura plus rien à faire. Dans quel vide nous serons sans alternative viable ? Malheureusement nous constatons une volonté internationale qui vise à l’exacerbation des différences et à la provocation des conflits en Syrie. En armant et en appuyant par divers moyens des forces incontrôlables on pousse le pays à plus de violence, à plus de terrorisme, à plus de versement de sang. Je m’adresse à la communauté internationale : sauvez la Syrie. Sauvez la convivialité exemplaire entre musulmans et chrétiens. Pour ceux à qui elle est précieuse je crie : Sauvez la présence chrétienne en Syrie : les évènements dramatiques poussent les chrétiens à l’exode par peur du chaos et du banditisme ».
Sa Béatitude a terminé par une prière : Damas, la plus ancienne capitale peuplée au monde, a accueilli Saul le persécuteur. Il s’est transformé en ses murailles en Paul, Apôtres des nations. Damas est le lieu de la rencontre avec le Persécuté. Avec l’aide du ciel, de Celui qui est ressuscité d’entre les morts et qui est à jamais solidaire avec nos détresses, Damas peut redevenir le lieu de la conversion, de la transformation intérieure et de la grande réconciliation. Seigneur regarde du ciel et vois et agis par miséricorde, toi l’Ami des hommes »
Ces évènements doivent faire nous faire réfléchir toute personne de bonne volonté : un pays est déstabilisé par des insurgés qui acceptent d’abriter parmi eux des bandits et des terroristes. Ils instaurent un état de non-droit dont les conséquences sont désastreuses et dramatiques pour la population civile. Comment rester les bras croisés ?"
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Mère Agnès-Mariam de la Croix
Dernières nouvelles de Homs et de Kusayr
Qâra, 1er avril, Dimanche des Rameaux 2012
"A la veille de la Semaine Sainte où nous contemplons l’Agneau de Dieu
affreusement traité par le péché du monde qu’Il porte pour nous
sauver, je viens vous donner des nouvelles fraîches de notre diocèse.
Il est de notre devoir de vous informer sur les vrais développements du conflit en Syrie. Nous le faisons afin que l’opinion publique fasse pression pour épargner la population civile syrienne.
Nouvelles de Qâra
Il est de notre devoir de vous informer sur les vrais développements du conflit en Syrie. Nous le faisons afin que l’opinion publique fasse pression pour épargner la population civile syrienne.
Nouvelles de Qâra
Plus de 300 familles sunnites de Baba Amro sont réfugiées chez
l’habitant et servies par les membres de l’opposition locale. Nous
faisons ce que nous pouvons pour les aider. Je suis intervenue
personnellement pour la mise en libération de 70 militants incarcérés
depuis le passage de l’armée syrienne par notre village. J’ai clamé
haut et fort ma désapprobation pour les méthodes employées avec
certains prisonniers. On les a tabassé pour leur faire avouer de
supposés méfaits liés au terrorisme des bandes armées. Notre tailleur
de pierre a ainsi perdu ses fausses dents.
Nous avons déclaré notre monastère ouvert pour recevoir les réfugiés et les sinistrés. On nous parle d’une centaine d’enfants entre 1 et 10 ans qui ont été retirés des décombres de Baba Amro et dont on n’a pas encore trouvé les parents. Nous essayons de les aider et, peut-être, une fois les papiers établis, nous en recevrons quelques-uns chez nous. Cela dépendra du ministère des affaires sociales. Là aussi vos dons sont les bienvenus.
Nous avons déclaré notre monastère ouvert pour recevoir les réfugiés et les sinistrés. On nous parle d’une centaine d’enfants entre 1 et 10 ans qui ont été retirés des décombres de Baba Amro et dont on n’a pas encore trouvé les parents. Nous essayons de les aider et, peut-être, une fois les papiers établis, nous en recevrons quelques-uns chez nous. Cela dépendra du ministère des affaires sociales. Là aussi vos dons sont les bienvenus.
Nouvelles de Homs
A Homs, ville d’un million d’habitants, les deux tiers de la
population ont fuit les lieux. Plus de 90% des chrétiens ont été forcés
de partir, souvent sans avoir le temps de rien emporter.
Des centaines de familles chrétiennes ont abandonné Homs et sa Province pour se réfugier dans la Vallée des chrétiens, à Damas ou dans sa Province. Vos dons sont bien arrivés et ils ont été distribués. Un grand merci ! Lorsque nous pourront rejoindre le curé de Bab Sbah, à Homs, il nous donnera la liste des familles bénéficiaires. Tant que vous pouvez continuez à aider. Vos dons arriveront fidèlement à destination.
Des centaines de familles chrétiennes ont abandonné Homs et sa Province pour se réfugier dans la Vallée des chrétiens, à Damas ou dans sa Province. Vos dons sont bien arrivés et ils ont été distribués. Un grand merci ! Lorsque nous pourront rejoindre le curé de Bab Sbah, à Homs, il nous donnera la liste des familles bénéficiaires. Tant que vous pouvez continuez à aider. Vos dons arriveront fidèlement à destination.
Certaines familles sont retournées pour surveiller leurs biens. L’une
d’entre elles raconte cet épisode ubuesque : « Nous ouvrons la porte
et, voilà, le salon est rempli de monde. Ils portent nos pyjamas et
mangent dans nos assiettes. Interloqués nous les fixons du regard.
Gêné, leur leader nous dit « quand vous voulez on vous rendra votre
maison ». Mais la réalité s’impose. Il faut les laisser faire et se
rendre à l’évidence. Notre maison n’est plus à nous ».
Pourquoi affirmons-nous que ces gens ont été « forcés » de partir ?
Parce que progressivement mais efficacement la branche armée de
l’opposition syrienne a opéré ce qu’on peut appeler une
« redistribution démographique ». Grâce à des francs-tireurs et à des
actes d’agression criminelle ils ont harcelé la population civile non
agréée : les minorités alaouites, chrétiennes, chiites et beaucoup de
musulmans « modérés » qui n’ont pas désiré participer aux activités
dissidentes. Ce n’est pas un génocide massif mais une liquidation à
petits feux.
Depuis août 2011 et plus particulièrement depuis novembre où nous
avons vu la situation de nos yeux en visitant Homs et Kusayr, nous
avons des informations sûres et prouvées d’actes de barbarisme envers
la population civile pour l’obliger à se désister de la vie civique
ordinaire et paralyser ainsi les institutions de l’Etat.
Dès le début de l’année scolaire des sévices répétés ont été enregistrés contre les établissements scolaires : kidnapping du corps enseignant, instituteurs et institutrices, harcèlement des écoliers, incendie des écoles ou leur bombardement. Cela a amené progressivement à la fermeture des écoles puis des universités.
Dès le début de l’année scolaire des sévices répétés ont été enregistrés contre les établissements scolaires : kidnapping du corps enseignant, instituteurs et institutrices, harcèlement des écoliers, incendie des écoles ou leur bombardement. Cela a amené progressivement à la fermeture des écoles puis des universités.
Les minorités présentes dans des quartiers sous la coupe des bandes
armées affiliées à l’opposition syrienne ont été la cible permanente
d’exactions : leurs biens ont été pillés, leurs voitures
réquisitionnées, beaucoup d’entre eux ont été pris en otage, pour la
simple raison d’appartenir à une minorité religieuse et n’ont été
relâchés que contre une rançon (ce qui a provoqué le phénomène du
contre-kidnapping, avec des négociations de part et d’autres pour la
libération des otages en vis-à-vis).
De même, tous les acteurs de la vie civile ont été une cible
préférentielle du terrorisme camouflé en résistance armée : les
chauffeurs de taxi, les marchands ambulants, les facteurs et surtout
les fonctionnaires de l’administration civile ont été les victimes
innocentes des actes qui ont dépassé le simple assassinat pour revêtir
les aspects les plus barbares du crime gratuit : personnes égorgées,
mutilées, éventrées, dépecées, jetées dans les coins des rues ou dans
les poubelles. On n’a pas hésité à tirer sur des enfants à bout portant
pour créer la détresse et le désespoir, comme ce fut le cas du petit
Sari, neveu de notre tailleur de pierre. Ces actes atroces étaient
ensuite exploités médiatiquement pour en imputer la responsabilité aux
forces gouvernementales. Nous avons surpris ce stratagème par nous-mêmes
lors d’une visite à Homs. Ce jour-là nous avons recensé une centaine
de cadavre arrivant dans les hôpitaux, victimes de l’acharnement
gratuit des bandes armées affiliées à l’opposition. En passant par
l’avenue de Wadi Sayeh nous avons surpris une voiture calcinée. Un
homme venait d’être la cible d’un attentat de la part des bandes armées
parce qu’il avait refusé de fermer son magasin. Sa voiture avait été
dynamitée et lui a été littéralement « haché en morceaux » et jeté sous
la devanture de son magasin. Au moment où nous passions, des passants
s’étaient assemblés. Nous avons surpris plusieurs actionnant leurs
téléphones portables. Ils filmaient et nous avons entendu l’un d’entre
eux enregistrer ces paroles sans doute à l’adresse d’une des chaînes
satellitaires : « voici ce qu’endurent les citoyens syriens de la part
des escadrons de la mort de Bashar El Assad ». Nous avons photographié
cet évènement et nous avons suivit la dépouille du pauvre homme tué
jusqu’à l’hôpital.
Avec la chute de Baba Amro, les combattants et leurs familles se
sont faufilées de Nazihin et Ashiri et ont investit les quartiers
chrétiens de Warcheh et Salibi. Les maisons des chrétiens ont été
réquisitionnées.
Dans Hamidiyeh et ses environs, jusqu’à Wadi Sayeh et, plus haut, Bustan Diwan, le même scénario se produit : les bandes armées font partir les chrétiens, parfois de force, et pillent leurs maisons puis les utilisent pour installer des familles déplacées sunnites ou pour les utiliser à des fins militaires. On nous raconte que les bandes armées ont troué les cloisons qui séparent les habitations pour pouvoir circuler à travers le quartier sans sortir dans la rue. Des quartiers entiers sont ainsi transformés en blockhaus.
Dans Hamidiyeh et ses environs, jusqu’à Wadi Sayeh et, plus haut, Bustan Diwan, le même scénario se produit : les bandes armées font partir les chrétiens, parfois de force, et pillent leurs maisons puis les utilisent pour installer des familles déplacées sunnites ou pour les utiliser à des fins militaires. On nous raconte que les bandes armées ont troué les cloisons qui séparent les habitations pour pouvoir circuler à travers le quartier sans sortir dans la rue. Des quartiers entiers sont ainsi transformés en blockhaus.
Dernières nouvelles du 30/3/2012
Les quartiers de Bab Sbah, Warcheh et une partie de Hamidiyeh sont
vidés de leurs habitants pour les raisons citées plus haut. Des bandes
de terroristes islamistes envahissent les lieux et s’introduisent dans
les maisons, les pillent puis les brûlent, alléguant que les forces
gouvernementales les ont pilonné. Les terroristes, avant de
s’introduire dans les quartiers habités par les minorités
confessionnelles les avaient eux-mêmes pilonné avec des mortiers, des
roquettes ou des fusées LAU de fabrication israélienne. Ils s’en
prennent à des populations civiles non armées et dans des endroits où
n’existe aucune présence des forces régulières.
Il est faux de dire que la population civile est uniquement prise entre deux feux. La vérité c’est que dans plusieurs endroits les quartiers chrétiens ont été la cible d’un bombardement systématique des bandes armées pour se « venger » du fait que les chrétiens n’étaient pas au rendez-vous de l’opposition. Mais l’eussent-ils été auraient-ils échappé au limogeage confessionnel ? Nous en doutons.
Il est faux de dire que la population civile est uniquement prise entre deux feux. La vérité c’est que dans plusieurs endroits les quartiers chrétiens ont été la cible d’un bombardement systématique des bandes armées pour se « venger » du fait que les chrétiens n’étaient pas au rendez-vous de l’opposition. Mais l’eussent-ils été auraient-ils échappé au limogeage confessionnel ? Nous en doutons.
D’après l’agence catholique Fides, la manœuvre des bandes armées est
d’investir les quartiers à majorité chrétienne du vieux Homs pour s’y
retrancher. Un grand drame se prépare : les bandes armées ont ceinturé
le quartier avec des explosifs menaçant de tout faire sauter si l’armée
régulière avance.
Disons que la confusion règne quant aux véritables tenants et
aboutissants de la branche armées de l’opposition. Comme il y a
plusieurs factions, indépendantes les unes des autres, leurs exactions
ont différentes motivations. Il ne faut pas se hâter de discréditer les
témoignages de chrétiens qui ont expérimenté une vraie « persécution »
à leur encontre. Ce n’est plus un mystère pour personne que des
salafistes sont actifs dans beaucoup d’endroits à Homs en particulier
et en Syrie en général. Il est cependant vrai aussi qu’en général les
chrétiens ne sont pas sous la coupe d’une persécution systématique et
générale car les groupuscules salafistes ne sont pas partout.
Je suis en train de traduire un article qui donne un éclairage intéressant sur la présence des salafistes en Syrie et au Liban.
Nouvelles de dernière minute : Le fameux « curé de
Bab Sbah » qui était resté héroïquement sur place pour servir ses
paroissiens au risque de sa vie s’est vu obligé de partir. Sa voiture a
été volée, sa maison ainsi que celles de ses parents ont été investies
par les miliciens qui ont tout volé. Même les lots d’aides
humanitaires destinés par Caritas aux familles sinistrées ont été
réquisitionnés par les miliciens. Le père a ramené des vidéos
impressionnantes de ce qui reste des quartiers chrétiens. On se croirait
à Beyrouth aux pires moments de la guerre des deux ans.
Par ailleurs nous venons de savoir que les pères jésuites ont assigné
des jeunes armés pour défendre leurs couvents et leurs biens. Espérons
que cela suffise pour les garder sains et saufs.
Finalement, une nouvelle des plus tristes : la jeune fille R.S.,
grecques orthodoxe qui avait été enlevée depuis trois semaines de Bustan
Diwan, dans le quartier chrétien de Homs, a été rendue à ses parents
dans un état alarmant. Elle raconte qu’elle a été amenée par des hommes
armés dans une ferme au-delà du rond-point de Palmyre dans l’entrée
Sud de Homs et là une trentaine d’hommes l’ont violée. Elle se trouve
actuellement dans un hôpital de Damas. Son état est lamentable. Elle
est sous état de choc. Elle a entendu les hommes lui dire qu’elle leur
était permise par le Cheikh Arour comme butin de guerre.
Le frère du curé grec-orthodoxe de Doueir, le père Tohmeh Haddad, a été kidnappé par les rebelles. Ils réclament une rançon de 200 000 Euros.
Le frère du curé grec-orthodoxe de Doueir, le père Tohmeh Haddad, a été kidnappé par les rebelles. Ils réclament une rançon de 200 000 Euros.
Situation à Kusayr
Kusayr est un gros bourg des environs de Homs, limitrophe avec le
Liban. La situation y est dramatique. Les minorités ont été la cible
de terribles exactions. Plusieurs personnes innocentes ont péri
assassinées. André Arbache, jeune marié de 30 ans a été kidnappé et à
ce jour on ne sait rien de lui. Des terroristes arrêtés par les forces
de sécurité ont confessé qu’il avait été égorgé d’après le rituel du
« Nahhr » : méthode appliquée par Al Qaeda sur les « renégats ».
La famille chrétienne Kasouha, majoritaire à Kusayr, a perdu
plusieurs de ses membres, abattus de sang froid. On parle de
contentieux anciens. Ce n’est pas vrai. Une clique bien connue dans le
village a calomnié cette famille, de loin la plus nombreuse et la plus
représentative afin de justifier toutes les violences contre Kusayr et
ses chrétiens. Ces derniers ont été massacrés après avoir subit
pendant des mois les exactions des bandes armées qui, pourtant, ont été
présentées au monde comme étant des factions de résistants valeureux
cherchant à instaurer la démocratie. En réalité, ces bandes armées ont
appliqué la loi de la jungle : soit elles ont cherché à ressusciter les
vieux démons des frictions intercommunautaires, soit elles ont, elles
aussi comme à Homs, essayé de faire advenir la guerre confessionnelle.
Plusieurs chrétiens de Kusayr ont été abattus, parfois dépecés, pour inciter la population à fuir. Comme tout cela ne suffisait pas pour débarrasser Kusayr de ses habitants chrétiens, les terroristes ont pris le parti d’attaquer ouvertement les quartiers des chrétiens. Ils les ont pilonné avec les mortiers et les roquettes puis les ont investis, jetant dehors leurs habitants et tuant les récalcitrants. Les immeubles des chrétiens ont été systématiques détruits ou brûlés après avoir été pillés.
Plusieurs chrétiens de Kusayr ont été abattus, parfois dépecés, pour inciter la population à fuir. Comme tout cela ne suffisait pas pour débarrasser Kusayr de ses habitants chrétiens, les terroristes ont pris le parti d’attaquer ouvertement les quartiers des chrétiens. Ils les ont pilonné avec les mortiers et les roquettes puis les ont investis, jetant dehors leurs habitants et tuant les récalcitrants. Les immeubles des chrétiens ont été systématiques détruits ou brûlés après avoir été pillés.
Dans les quartiers plus éloignés qui n’ont pas été encore investis
par les terroristes et où beaucoup de chrétiens se sont réfugiés chez
les leurs, les maisons des chrétiens sont la cible continuelle de
mortiers. C’est
ainsi que le domicile de notre curé, Père Georges Louis, a été frappé de plein fouet par quatre obus ce qui l’a totalement détruit.
Il faut rappeler que ces bombardements n’entrent pas dans le cadre d’un échange de tir avec l’armée syrienne mais constituent une agression gratuite sur une population civile non armée.
ainsi que le domicile de notre curé, Père Georges Louis, a été frappé de plein fouet par quatre obus ce qui l’a totalement détruit.
Il faut rappeler que ces bombardements n’entrent pas dans le cadre d’un échange de tir avec l’armée syrienne mais constituent une agression gratuite sur une population civile non armée.
Dernières nouvelles : Les chrétiens de Kusayr ont
entendu les islamistes à maintes reprises affirmer que les comités de
coordination locale ont déjà distribué les biens meubles et immeubles
des chrétiens aux familles sunnites. Ce projet est désormais en phase
d’exécution. Une dirigeante de l’opposition à Kusayr, Oum Zahreddine
Zhouri, vient d’annoncer que les « biens des chrétiens étaient
distribués aux musulmans comme butin de guerre » et c’est en effet ce
qui advient, du moins pour les maisons et magasins du quartier du Souk
oriental qui a été entièrement investi par les bandes armées. Les
chrétiens ont tous été jetés dehors, leurs maisons ont été pillés et
entièrement brûlées. Nous confirmons le chiffre donné par l’agence
Fides : la plupart des dix mille chrétiens de Kusayr ont été contraints
de quitter leurs maisons et leurs biens. Ils sont réfugiés dans les
environs ou ont fuit vers Damas, la Vallée des chrétiens ou vers le
Liban où on nous informe que beaucoup d’alaouites et de chrétiens ont
élu domicile dans les villes côtières ou la montagne et où plus de
soixante familles chrétiennes de Kusayr sont réfugiées dans la ville de
Zahlé.
Quelques exemples percutants d’actes sauvages perpétrés par les bandes armées affiliées à l’opposition :
Lorsque l’armée régulière a forcé Baba Amro les terroristes ont
rassemblé tous leurs otages (alaouites et chrétiens) dans un immeuble de
Khalidiyeh qu’ils ont dynamité perpétrant un terrible massacre et
l’attribuant aux forces régulières. Même si cet acte a été imputé aux
forces régulières, y inclus par la Ligue Arabe, les preuves et les
témoignages sont irréfutables : il s’agit d’une manœuvre des bandes
armées affiliés à l’opposition.
La famille Al Amoura, du village de Al Durdâk, dans les alentours de Homs, a été exterminée par les terroristes wahabites. Quarante et une personnes de cette famille ont été égorgées le même jour. Un autre massacre a été perpétré par l’Armée Libre de Syrie en retrait de Baba Amro : elle s’est arrêtée près de Rableh, à la frontière libanaise et a massacré quatorze membres d’une même famille alaouite à Hasibiyeh.
La famille Al Amoura, du village de Al Durdâk, dans les alentours de Homs, a été exterminée par les terroristes wahabites. Quarante et une personnes de cette famille ont été égorgées le même jour. Un autre massacre a été perpétré par l’Armée Libre de Syrie en retrait de Baba Amro : elle s’est arrêtée près de Rableh, à la frontière libanaise et a massacré quatorze membres d’une même famille alaouite à Hasibiyeh.
RETROSPECTIVE
Voilà une année que je me suis penchée sur la situation en Syrie pour
essayer de la comprendre. Par après je me suis rendue par trois fois
sur les lieux chauds de notre diocèse et je puis dire que je suis
devenue témoin oculaire. En regardant en arrière je vois que je ne me
suis pas trompée dans mes pronostics. Avec des journalistes belges nous
avons été les premiers au monde à faire état de « bandes armées non
identifiées ». Aujourd’hui ces bandes ont été identifiées. Nous pouvons
leur donner un nom. Elles sont regroupées sous le titre de l’Armée
Libre de la Syrie bien qu’elles soient d’origine salafiste ou wahabite,
c'est-à-dire des formations para militaires d’islamistes ultra
radicaux.
Nous remercions toutes les instances qui, durant l’année écoulée, ont
sommé le régime syrien, même si souvent c’était à tort et à travers à
partir de fausses informations, d’arrêter ses violences envers la
population civile. Mais quid des sévices de l’opposition syrienne ? Ou
plutôt des factions armées qui se réclament d’elle ? Aujourd’hui le mal
est fait. Ce que nous craignions est en train d’arriver : l’exode des
chrétiens de Syrie commence. Ils le partagent avec leurs frères et
sœurs des autres confessions. Il nous rappelle celui des chrétiens
d’Irak. Espérons que la tendance soit enrayée par l’arrêt des
hostilités et l’instauration d’un dialogue entre toutes les composantes
du peuple syrien.
Nous sommes tous pour la liberté et la démocratie. Malheureusement
les nobles objectifs brandis par l’opposition syrienne ont été
phagocyté par l’islamisme. En portant l’opposition aux nues -au début
c’était à juste titre- on a cru sans vérification tout ce que disaient
le fallacieux Observatoire syrien des droits de l’homme puis les
« comités de coordination locale ». Or, au gré des nécessités, ces
organismes faisaient plus du trucage que de l’information. Non seulement
l’information apportée était unilatérale et partisane mais souvent
elle a été tronquée et falsifiée. La réalité n’était plus conforme à
leurs déclarations fastidieuses.
Par ailleurs les évènements m’ont donné raison et, ce qui me console,
c’est que la communauté internationale elle-même est en train
d’appuyer la thèse d’une perversion de l’opposition syrienne qui est
devenue, à l’insu de beaucoup de ses supporters, un paravent pour le
sunnisme radical.
La presse mainstream commence petit à petit à comprendre la réalité du conflit Syrien en révélant certains de ses côtés trop longtemps occultés : la présence de factions armées dont l’objectif était de créer de toutes pièces un scénario de guerre confessionnelle semblable à celui du Liban. Ceci explique l’acharnement subit pendant des mois par les alaouites de la part des bandes armées. Les chrétiens en ont aussi été victimes mais dans une moindre mesure. L’objectif de ces groupes armés était de pousser les minorités à s’armer pour qu’éclate la guerre confessionnelle. Mais cette réaction n’est jamais venue. A part des cas isolés, les minorités ne se sont pas armées. Elles ont attendu patiemment que les forces de l’ordre viennent les protéger. Elles ont payé ainsi un très lourd tribut de sang en attendant leur délivrance. L’histoire rendra hommage à la maturité du peuple syrien qui, par sa sagesse millénaire, a évité de verser dans le pire alors que tout était à sa disposition pour se venger de « l’autre ». Il faut aussi dire que la majorité des musulmans en Syrie décrient les salafistes et prennent leur distance du wahabisme. Ils disent que tout extrémisme est une déformation et que le salafisme, inspiré du wahabisme, est devenue une hérésie surtout lorsqu’il a recours à l’élimination des « kuffar » ou « renégats », en fait toute personne qui n’accepte pas ses fondamentaux.
La presse mainstream commence petit à petit à comprendre la réalité du conflit Syrien en révélant certains de ses côtés trop longtemps occultés : la présence de factions armées dont l’objectif était de créer de toutes pièces un scénario de guerre confessionnelle semblable à celui du Liban. Ceci explique l’acharnement subit pendant des mois par les alaouites de la part des bandes armées. Les chrétiens en ont aussi été victimes mais dans une moindre mesure. L’objectif de ces groupes armés était de pousser les minorités à s’armer pour qu’éclate la guerre confessionnelle. Mais cette réaction n’est jamais venue. A part des cas isolés, les minorités ne se sont pas armées. Elles ont attendu patiemment que les forces de l’ordre viennent les protéger. Elles ont payé ainsi un très lourd tribut de sang en attendant leur délivrance. L’histoire rendra hommage à la maturité du peuple syrien qui, par sa sagesse millénaire, a évité de verser dans le pire alors que tout était à sa disposition pour se venger de « l’autre ». Il faut aussi dire que la majorité des musulmans en Syrie décrient les salafistes et prennent leur distance du wahabisme. Ils disent que tout extrémisme est une déformation et que le salafisme, inspiré du wahabisme, est devenue une hérésie surtout lorsqu’il a recours à l’élimination des « kuffar » ou « renégats », en fait toute personne qui n’accepte pas ses fondamentaux.
En définitive le monde occidental, tributaire d’une information
tendancieuse, se trompe grandement en appliquant à ces groupements
hétéroclites islamistes le titre d’Armée Libre de la Syrie. Il faut
distinguer les choses pour ne pas favoriser le pire.
Et quoi dire de plus ? Human Rights Watch a écrit une lettre
ouverte au « Conseil National Syrien » pour l’inviter à dénoncer des
actes de barbarie à l’encontre de la population civile syrienne et les
forces de l’ordre, actes contraires à la Charte des Droits de l’homme
et à la Convention de Genève commis par les bandes armées affiliées à
l’opposition. L’ambassadeur des Etats-Unis à Damas se lamente sur les
violences inacceptables des bandes armées agissant au nom de
l’opposition. Les grandes puissances et les médias internationaux
parlent ouvertement d’une dérive confessionnelle de certaines branches
armées affiliées à l’opposition syrienne dans lesquelles on découvre
des factions de Al Qaeda, des Salafistes et des Wahabites. Pax Christi
Canada adresse une lettre aux dirigeants de ce monde pour leur demander
de ne plus intervenir au Moyen-Orient par les moyens militaires. La
France a pour sa part refusé l'entrée de son territoire au Cheikh
Qaradawi qui incitait sans cesse sur Al Jazirah arabe pour une guerre
confessionnelle. L'affaire Merah à Toulouse contribuera à dessiller les
yeux sur les dangers de la chaîne Al Jazzirah dont les locaux dans la
tour Montparnasse ont été perquisitionnés par la police française.
Alors que la communauté internationale cherche à favoriser le
dialogue et l’apaisement il est désormais inacceptable que des
responsables et des journalistes continuent à croire à l’aveuglette les
déclarations les réseaux d’information tendancieux qui couvrent le
crime de ces bandes armées s’affiliant à l’opposition syrienne pour son
plus grand dam. En ignorant les exactions et les crimes de ces bandes
armées et en saluant leur « combat » on encourage leurs crimes et on ne
porte pas assistance à personnes en danger. Seule une information
objective et sans parti pris, fidèle à la réalité des faits, pourra
aider à arrêter la violence et à amener toutes les factions à dialoguer
en vue d’un vrai processus démocratique. Il faut dénoncer le mal où
qu’il se trouve sans état d’âmes. Un minimum de vérification est de
mise dans la confusion qui prévaut.
CONCLUSION
Nos prières s’élèvent pour que la Syrie sorte purifiée et pacifiée de
cette terrible épreuve et que la voix de la majorité écrasante du
peuple syrien, toutes confessions confondues, soit entendue :
entreprendre les réformes nécessaires sans briser le pacte national ni
verser dans la guerre confessionnelle, au contraire se pardonner et entreprendre un chemin de réconciliation et de dialogue.
En ce glorieux temps pascal que le Seigneur vainqueur de la mort nous
visite comme Il le fit à Sa Mère et à Ses Apôtres et qu’Il nous
évangélise avec Sa Paix, basée sur la destruction du mur de la haine
dans Son Corps livré pour nous. Lui seul nous apprend à aimer le
prochain jusqu’à nous livrer pour lui, Lui seul donne la Lumière pour
ne pas être dupes du système mais pour discerner en liberté ce qui est
bien et convenable car les temps sont difficiles.
Tel est le message que nous aimerions faire entendre de Syrie à ceux qui sont près et à ceux qui sont loin."
Qâra, 1er avril, Dimanche des Rameaux 2012
vendredi 8 juin 2012
Syrie 1 : témoignage de Mgr Tournyol du Clos
Voici le récit que fait Mgr Tournyol du Clos de son récent voyage en Syrie. Il confirme de nombreux autres témoignages venant d'individus libres et indépendants, aux antipodes de la propagande et du prêt-à-penser de la presstitute occidentale. Nous aurons l'occasion d'y revenir.
Pour le moment voici ce témoignage de premier plan sur la situation en Syrie.
"La paix en Syrie pourrait être sauvée si chacun disait la vérité. De
retour à Damas en ce mois de mai 2012, il me faut bien constater
qu’après une année de conflit, la réalité du terrain ne cesse de
s’éloigner du tableau catastrophiste qu’en imposent les mensonges et la
désinformation occidentale.
Le mois de février a marqué un coup d’arrêt aux provocations des
islamistes radicaux. Les troubles, en majorité circonscrits à Hamma et à
Homs, auraient d’ailleurs été plus vite résorbés si la pression
internationale n’avait freiné l’intervention de l’Armée. Les zones
frontalières de la Turquie , de la Jordanie et du Liban – par lesquelles
s’infiltrent les mercenaires – restent encore sensibles. Dans la
capitale, ce que l’on appréhende le plus sont les voitures piégées et
les attentats à la bombe, la plupart du temps, le fait de kamikazes
alléchés par l’appât du gain, le désir du paradis d’Allah, ou bercés du
rêve sunnite de la fin des alaouites au terme de 40 ans de règne et
l’avènement de Jésus au haut du minaret, accompagné du dernier prophète
Al Mahadi pour le Jugement dernier.
Il faut dire et redire que l’idéologie fanatique est d’importation
étrangère et que la Syrie n’a jamais été confrontée à un cycle de
manifestations/répression, mais à une déstabilisation sanguinaire et
systématique par des aventuriers qui ne sont pas syriens. Cette
information, qui va à l’encontre des journaux et des reportages
télévisés, l’ex-ambassadeur de France, Éric Chevallier, n’avait eu de
cesse de la faire entendre à Monsieur Juppé ; mais le ministre français
refusa toujours de tenir compte de ses rapports et falsifiait sans
vergogne ses analyses pour alimenter la guerre contre la Syrie.
Nos lecteurs ont encore en mémoire l’invitation du Patriarche
maronite à Paris, Sa Béatitude Bechara Raï, par Nicolas Sarkozy qui,
s’étant renseigné sur le nombre des chrétiens au Liban et en Syrie, lui
proposa de les installer en Europe. La réponse indignée et courageuse du
haut prélat qui prit la défense de Bachar Al-Assad – et qui devait,
selon le protocole, être décoré de la légion d’honneur – lui valut d’en
recevoir l’écrin de la main sèchement tendue de l’ex-président français.
Arrivée à Damas
L’on respire à Damas un autre air qu’on voudrait nous le faire croire partout ailleurs.
Certes, depuis quatre mois, dans la banlieue, les voitures piégées
ont fait de sanglants dégâts ; plusieurs fanatiques suicidaires se sont
fait exploser dans la foule d’innocentes victimes. L’on entend parfois,
la nuit, des échanges de coups de feu, c’est l’armée qui veille à la
protection des habitants et parvient souvent à empêcher les attentats
meurtriers. Ces jours-ci, deux minibus bourrés de TNT ont explosé
simultanément selon un schéma terroriste désormais classique. Toujours
disposée à proximité d’une cible d’intérêt stratégique, la première
charge est destinée à semer la panique et à attirer le plus grand nombre
d’intervenants pour déclencher la seconde explosion. Cette fois-ci,
c’était le Quartier Général du contre espionnage syrien, où avaient été
détenus les étrangers pris les armes à la main et que les salafistes
projetaient de faire évader. Leur tentative échoua mais se solda par un
bilan terrible : 130 morts (dont 34 chrétiens), 400 blessés et autant de
logements endommagés.
La consternation est générale, le chagrin indescriptible et les
nombreuses funérailles déchirantes. Pourtant, en ce mois de Marie les
églises abondamment fleuries se remplissent chaque soir et j’ai vu les
mosquées bondées le vendredi à midi ; la concentration de la prière aux
Omeyyades évoquait pour moi celle des coptes en Égypte ; tandis que les
espaces verts sont régulièrement envahis par des familles heureuses de
se retrouver pour des piqueniques qui se prolongent tard dans la nuit.
Le peuple syrien est un peuple simple et enjoué. Malgré l’insécurité et
les dramatiques difficultés économiques engendrées par les sanctions
internationales (l’inflation de la livre syrienne, l’anéantissement
total du tourisme, la croissance du chômage et la cherté grandissante
des denrées de base), la vie continue normalement.
Les chrétiens vivent en paix
Bien que partageant avec leurs congénères l’inquiétude générale, les
chrétiens avouent volontiers qu’ils ne se sont jamais sentis aussi
libres par le passé. Ils attribuent ce sentiment à la pleine
reconnaissance de leurs droits lors de l’accession à la présidence de la
famille Assad. Certains s’estiment même mieux traités aujourd’hui qu’à
l’époque où ils étaient pris entre les deux feux des partisans opposés
de De Gaulle et de Vichy. Un ami damasquin évoque pour moi le souvenir
de son grand-père qui, suivant une coutume alors répandue, avait échangé
le sang d’une légère blessure faite à la main avec celui d’un cheikh
musulman pour devenir frères de sang ; il me confie : « Les ennemis de
la Syrie ont enrôlés les Frères Musulmans dans le but de détruire les
relations fraternelles qui existaient depuis toujours entre les
musulmans et les chrétiens. Pourtant, à ce jour, ils n’y sont pas
parvenus : ils ont même provoqué une réaction contraire et rapproché
comme jamais auparavant tant les communautés que les individus. »
Petit rappel historique. La conquête de la Syrie par les arabes (636)
n’a jamais été sanglante. À Damas, tandis que les chrétiens byzantins
tentaient de leur résister, les chrétiens syriaques leur ouvraient les
portes de la ville et leur offraient spontanément leurs services pour
construire des habitations. Sait-on que pendant 70 ans, chrétiens et
musulmans prièrent ensemble dans l’Église Saint Jean-Baptiste ? Quand
celle-ci fut devenue trop petite, sur la demande des musulmans, elle
devint la Mosquée des Omeyyades (705) que l’on admire encore
aujourd’hui ; et pour dédommager les chrétiens, les musulmans leur
construisirent les quatre premières églises damascènes.
La première impression qui me frappe est donc de retrouver Damas
pareille à elle-même, son charme désuet, ses souks hauts en couleurs aux
effluves d’épices, l’animation égayée des ruelles de la vieille ville
et sa circulation qui n’a rien à envier à celle du Caire ; dans les
quartiers verdoyants des bords du Barada, les restaurants sont pleins.
La seconde, c’est la dignité et la modestie du petit peuple de la rue :
guère de mendicité, d’apitoiement ou de plainte de la part des pauvres
qui fourmillent pourtant et cachent bien leur misère derrière leurs murs
lézardés. On n’imaginerait jamais ici personne dormant dans la rue,
comme à Paris.
Sur le terrain
L’Armée n’est intervenue que plusieurs mois après le commencement des
événements. L’insurrection s’est caractérisée par une cruauté d’une
sauvagerie oubliée en Syrie depuis les massacres de 1860 où 11’000
chrétiens furent assassinés par des fanatiques mahométans encouragés par
les ottomans.
Les turcs d’alors étaient pires que les salafistes d’aujourd’hui.
Petite évocation historique. Qui se rappelle qu’en 1859, la maladie du
ver à soie avait provoqué la disparition de sa culture tant en Chine
qu’en France ? Seule la Syrie avait échappé au fléau. (Le brocart,
inventé par la famille Boulad avait déjà conquis le monde). Or tous les
soyeux syriens étaient chrétiens. Il n’en fallut pas plus pour que le
gouvernement français du Second Empire « suggère » à l’occupant ottoman
de provoquer – par musulmans exaltés interposés – les troubles sanglants
que l’on sait et la persécution contre les chrétiens qui se solda par
l’expatriation de tous les soyeux vers la France et le rachat à bas prix
de leur production.
Un militaire, actuellement sous les armes au sud du pays, me fait
part de sa stupéfaction quand il s’est trouvé affronté à des combattants
qui n’étaient pas syriens mais étrangers, et me rapporte quelques faits
surprenants dont il a été témoin : « Quand nous avons commencé à nous
battre, nous avons trouvé en face de nous des Libyens, des Libanais
(mercenaires sunnites de Saad Hariri), des Qatari, des Saoudiens et,
bien sûr, des Al Qaeda. Quand nous avons fait des prisonniers, nous
avons constaté que beaucoup d’entre eux ne parlaient pas l’arabe,
c’étaient des Afghans, des Français, des Turcs ». Chacun s’attend, ici, à
des révélations de nature à mettre en porte-à-faux bien des pays.
Parmi ces étrangers, me dit-il, « bon nombre d’entre eux ne savent
pas où ils sont : on fait passer les Libyens par le Golan à proximité de
la frontière israélienne pour leur montrer le drapeau israélien et les
convaincre qu’ils sont bien sur la route de Gaza où ils vont combattre
avec leurs frères musulmans… À Homs, a été arrêté un Libyen persuadé de
se trouver en Irak pour combattre les Américains. »
Près de la frontière israélienne, de nuit, des voitures
télécommandées bourrées d’explosifs ont pu être interceptées, exemple
parmi d’autres des interventions sporadiques de commandos qui traversent
chaque jour les frontières jordanienne, israélienne, libanaise et
turque.
Homs, ville martyre
À Homs, il est faux de dire que les alaouites centralisent dans leurs
mains tous les pouvoirs ; au nombre de 24, les notable comptent 18
sunnites, 4 chrétiens et 2 alaouites.
Homs a toujours été la ville du pays la plus peuplée de chrétiens.
Ceux-ci occupaient à 98% deux quartiers, Bustan El Diwan et Hamidieh (le
Vieux Souk), où se trouvent toutes les églises et les évêchés. Le lacis
de ses ruelles et les nombreux passages souterrains rouverts pour la
circonstance ne permirent pas aux mercenaires d’y pénétrer avant la
reprise de Baba Amro. Le spectacle qui s’offre maintenant à nos yeux est
celui de la plus absolue désolation : l’église de Mar Élian est à demi
détruite et Notre-Dame de la Paix saccagée (près de laquelle on a trouvé
plusieurs personnes égorgées) est encore occupée par les rebelles. Les
maisons, très endommagées par les combats de rue sont entièrement vidées
de leurs habitants qui ont fui sans rien emporter ; le quartier
d’Hamidieh constitue encore aujourd’hui le refuge inexpugnable de bandes
armées indépendantes les unes des autres, fournies en armes lourdes et
en subsides par le Qatar et l’Arabie Saoudite.
Tous les chrétiens (138’000) ont pris la fuite jusqu’à Damas ou au
Liban ; ceux qui n’y avaient pas de parents se sont réfugiés dans les
campagnes avoisinantes, chez des amis, dans des couvents, jusqu’au Krak
des Chevaliers. Un prêtre y a été tué ; un autre, blessé de trois balles
dans l’abdomen, y vit encore ainsi qu’un ou deux autres, mais ses cinq
évêques se sont prudemment réfugiés à Damas ou au Liban. On dit que les
chrétiens amorcent un timide mouvement de retour.
Aujourd’hui, mis à part quelques coups de feu nocturnes, la ville a
retrouvé le calme. C’est le cas d’Arman, quartier où les alaouite sont
aussi proportionnellement plus nombreux que dans les autres villes, où
l’on peut circuler en voiture. Quant au quartier sunnite, on peut y
pénétrer (même un étranger, s’il est accompagné d’un sunnite), mais
c’est à ses risques et périls car les tireurs isolés ne sont pas rares.
Les magasins sont fermés et les destructions impressionnantes. Je trouve
étrange de n’apercevoir dans toute la ville aucune présence militaire,
aucun soldat en armes. Ceux-ci se contentent d’en contrôler les accès et
d’occuper des casernes, à l’extérieur.
Les villages chrétiens de la campagne d’Homs
Puisqu’on n’est pas éloigné de la frontière du Liban, les points de
contrôle et les barrages sont nombreux, ainsi que le mouvement des
véhicules de l’armée loyaliste. Du haut de ses sept ans, Jacques
s’époumone auprès de moi : « Dieu protège l’armée ! » ; je le verrai ce
soir prier pour elle comme il le fait chaque jour avec ses frères et
sœurs. Dans le village chrétien où je passe les nuits, les grand-mères
se font un devoir de porter de la nourriture aux soldats. Un habitant me
confie : « Si l’armée quitte notre village, nous risquons d’être
égorgés. Si la répression sauvage dont l’accusent vos médias était
réelle, pourquoi les militaires seraient-ils les bienvenus dans nos
villages ? ». Ils sont, j’ai pu le constater de mes yeux, sous la
protection attentive des troupes fidèles au Président Bachar. Pourtant,
le jour de l’Ascension, une roquette est arrivée dans le jardin,
heureusement sans faire de dégâts, mais l’explosion a terrifié les
enfants. Le village, pour la première fois, a été la cible de trois RPG
dont l’un a provoqué la mort d’un grand-père et de ses deux petits
enfants (14 et 13 ans).
La campagne jouit donc d’un calme très relatif. On entend des
échanges de tirs, la nuit : c’est que nous ne sommes qu’à une quinzaine
de kilomètres de la frontière libanaise. Douze personnes qui se
rendaient à Kafr Nam en minibus ont été kidnappées contre rançon. Un
autobus a été mitraillé sur la route. Au village, un cousin a été enlevé
quelques heures, le temps de lui voler son taxi (habilité à passer la
frontière libanaise). Tout cela relève d’actions isolées des bandes
armées.
Rappel des faits récents…
On se souvient que pendant huit longs mois, les Homsiotes avaient
réclamé l’intervention de l’Armée, qui se refusait à prendre le risque
d’atteindre la population civile.
Après avoir essayé sans succès de s’établir à Daraa, (près de la
frontière jordanienne), puis à Idleb (près de la frontière turque) dont
ils furent également délogés, les opposants au régime avaient choisi
Homs pour sa proximité avec le Liban, comme Quartier Général. Dès lors,
on ne compta plus les exactions et les crimes d’une férocité tout-à-fait
étrangère au comportement syrien. Pour exemple, l’enlèvement de 200
alaouites, en août de l’an dernier, à fin de les égorger pour la fête de
l’Aid al-Adha. En provenance du Liban, un armement sophistiqué
considérable, suffisant pour approvisionner toute la rébellion, avait
été stocké dans le quartier de Baba Amro autoproclamé Émirat Islamique
Indépendant. De nombreux combattants y avaient d’ailleurs été enrôlés de
force, sous menace d’éliminer leur famille. Parmi des atrocités sans
nom, on a retrouvé les corps de 48 jeunes hommes égorgés parce qu’ils
voulaient rendre les armes ; c’est ce que m’a personnellement raconté un
survivant qui avait perdu dans cette circonstance son père et ses deux
frères. Il faut savoir que, pour le fanatique sunnite extrémiste,
égorger son ennemi manifeste sa fierté d’être en Guerre Sainte ; et
c’est un acte de vertu qu’il offre aux yeux d’Allah.
Lorsque des terroristes veulent vérifier l’identité religieuse d’un
suspect, s’il se dit chrétien, ils lui font réciter le Je crois en Dieu
et le laissent partir (les chouans l’exigeaient en latin). S’il se dit
ismaélite, il lui est demandé de donner les généalogies qui remontent à
Moïse. S’il se dit sunnite, ils exigent qu’il récite une prière dont les
alaouites, eux, ont retiré un passage. Les alaouites n’ont aucune
chance de s’en tirer vivant. Nombre d’entre eux ont été kidnappés sur
simple présentation de leur carte d’identité ; quand des chrétiens l’ont
été, c’était par erreur. Depuis les temps immémoriaux, en effet, les
chrétiens vivent en paix dans les quartiers sunnites et alaouites,
heureux de leur présence.
Toujours au contact avec la population, Bachar Al-Assad (dont on sait
que la mère a été l’élève d’un collège de Latakieh tenu par des
religieuses) s’est rendu personnellement sur place après les événements
et a promis de reconstruire les quartiers martyrs.
Le dessous des événements
Que l’on nous permette de revenir quelque peu sur les événements
d’Homs présentés par la presse française et internationale à la honte du
« barbare » Bachar El-Assad.
9 février 2012. Après épuisement de toutes les tentatives de
médiation, l’Armée loyaliste syrienne donne l’assaut à « l’Armée
syrienne libre » qui s’était emparé du quartier de Baba Amro et avait
pris ses habitants en otage. Lorsqu’au terme de batailles qualifiées de
« répression sanguinaire » par la presse internationale, les Forces
gouvernementales vinrent à bout des rebelles, une partie d’entre eux
trouva refuge dans le labyrinthe du quartier chrétien, tandis que les
derniers éléments armés de l’Émirat prenaient la fuite, en massacrant
les chrétiens des deux villages qu’ils traversèrent avant de trouver
refuge au Liban. Mais qu’advint-il des journalistes-combattants de
l’émirat islamique autoproclamé ?
Deux y trouvèrent la mort, Marie Colvin et Rémi Ochlik qui furent
identifiés sur des vidéos par les ambassadeurs de France et de Pologne,
en tenue de combat. Le « photographe » Paul Conroi appartenait à une
agence de renseignement britannique ; Édith Bouvier était entrée
clandestinement en Syrie aux côtés des rebelles. Elle, qui aurait dû
tomber sous le délit d’immigration illégale, osa à l’époque manipuler la
compassion des téléspectateurs français en réclamant la création d’un
« couloir humanitaire », se faisant la porte-parole d’Alain Juppé qui
cherchait par là à exfiltrer les mercenaires de l’Armée Syrienne Libre
et leurs instructeurs occidentaux. D’autres éléments laissent à imaginer
que l’envoyée du Figaro Magazine travaillait pour la DGSE.
La veille de l’assaut final, s’échappant nuitamment les dits
journalistes gagnèrent le Liban où ils furent récupérés à un point de
passage illégal par l’ambassadeur de France à Beyrouth, Denis Pietton,
le même qui avait insolemment pris position contre Sa Béatitude Bchara
Raï, trop bacharisé à son goût. Sous le faux prétexte de visiter les
alentours de Baalbek, à l’est du Liban, le diplomate avait rejoint le
nord de la Bekaa , (région frontalière limitrophe de la province de
Homs) avec une équipe sécuritaire française. Là, il récupérait les
exfiltrés français ; comme, en vertu de la Convention de Vienne, les
voitures diplomatiques ne peuvent être perquisitionnées, le convoi
ramena les agents français à l’ambassade, au nez et à la barbe de la
police.
La frontière évanescente du Liban
L’Armée Nationale syrienne renforce son dispositif pour empêcher les
infiltrations. Mais des combattants étrangers se regroupent toujours aux
frontières turque et jordanienne ; après avoir transité par Amman, des
centaines de Libyens d’Al-Qaïda takfiristes (ex-groupe islamique
agressif en Libye) continuent d’affluer, tandis que plusieurs milliers
d’autres sont rassemblés à Hattay (en Turquie) et encadrés par l’Armée
turque ; ces jours-ci, sont arrivés en renfort plus de 5’000 Libyens.
Les incidents se multipliant, on dit que l’Armée libanaise aurait
démantelé un camp de regroupement et une base de communication sur son
territoire. Pourtant les preuves prolifèrent sur la responsabilité de
certains milieux libanais dans la transformation du Liban en base
arrière pour frapper la Syrie et y commettre des actes de violences. En
collaboration avec des ambassades occidentales, un vaste trafic d’armes a
été mis en place via Tripoli (où arrivent par cargos des milliers de
tonnes d’armement lourd) grâce à l’installation de bases logistiques et
médiatiques notamment animées par le Courant du futur de Saad Hariri et
les Forces libanaises de Samir Geagea. La tâche de ces cellules est de
former et d’entraîner les groupes terroristes syriens. Tout se passe
comme si, sur décision américaine, le Liban était devenu une plateforme
pour agresser la Syrie.
Damas, une écharde dans la chair
Alors que la Syrie semblait trouver sa place dans le concert des
nations, voici qu’un nombre inattendu de protagonistes s’intéresse à
elle, pas toujours de façon cordiale ou désintéressée. L’homme de la rue
se demande si une nouvelle guerre mondiale n’a pas commencé dans son
pays. Et les conjectures vont bon train.
La Russie n’a-t-elle pas besoin de la région comme débouché
indispensable vers les mers libres ? Comment l’Amérique pourrait-elle
supporter l’idée de son émergence au rang des puissances mondiales ? La
Chine elle-même ne nourrit-elle pas le projet d’une ligne de chemin de
fer en direction du Golfe et de l’Afrique ? L’acheminement du pétrole et
du gaz iraniens à destination de Banyias se fait à travers l’Irak, mais
les hydrocarbures du Qatar à destination d’Haïfa ne seraient-ils pas
programmés pour transiter par la Syrie ? Poursuivant le plan sioniste
ourdi de longue date de découpage confessionnel du Moyen-Orient, Israël
considère que sa sécurité exige à n’importe quel prix la chute de
Bachar, dont la force est devenue une menace. Nul n’ignore que lorsqu’il
devint premier ministre, le sunnite Saad Hariri (dont la fortune doit
beaucoup aux fonds américain, saoudiens et qataris) n’était libanais que
depuis huit ans. Son alliance avec l’Arabie Saoudite s’explique
aisément par le fait qu’il est le fils de l’épouse que son père, Rafic, a
offert en présent au roi Abdallâh. Saoudiens et Qataris sont alliés des
USA qui les soutiennent à cause du pétrole mais leur tiennent la bride
courte, en menaçant – par des troubles populaires qui ont déjà commencés
– la stabilité de leurs trônes. On peut noter qu’il y a aussi du
pétrole dans la région de Deir Ezzor, à l’est de la Syrie (où vient
d’exploser un véhicule contenant 1000 kg de TNT), et beaucoup de gaz
dans la région de Qara et au large des côtes de Latakieh. En fait, tout
ce beau monde ne s’est-il fédéré contre la Syrie que lorsqu’elle a
commencé d’émerger au niveau des grandes puissances et Washington ne
provoquerait-il les changements de régime du monde arabe que pour
réaliser ses objectifs géopolitiques concernant la maîtrise de
l’énergie ?
Quand – à l’appui de la Russie et de la Chine, au soutien de l’Iran
et celui du Hezbollah libanais (qui menace directement Israël) – la
Syrie ajoute sa puissance de feu et l’efficacité de la protection de son
territoire (par des moyens électroniques capables d’intercepter toutes
communications ou de mettre en panne tout appareillage électronique),
Bachar devient une écharde insupportable dans la réalisation du plan
sioniste de dépècement du Moyen-Orient destiné à assurer la survie
d’Israël.
Les chrétiens ne sont pas persécutés comme en Égypte
Mon hôte me dit : « Avant le commencement des événements, nul
n’aurait jamais eu l’idée de revendiquer son appartenance religieuse. On
vivait tous ensemble, sans toujours savoir quelle religion l’autre
pratiquait. On était syrien, et cela nous définissait. C’est en 2011 que
tout a commencé de changer et que nous y avons prêté attention. »
On pourrait presque dire que les malheurs des chrétiens relèvent des
dommages collatéraux. En effet, les incidents dont ils ont été victimes
ne se sont produits que dans la région d’Homs, (précédés des
affrontements entre sunnites et alaouites), mais l’on n’en déplore à ce
jour aucun dans les autres provinces.
Ils sont inquiets, bien sûr, mais leur peur n’a vu le jour qu’avec le
Printemps arabe et la crainte de la prise du pouvoir par les Frères
musulmans. Avec l’immense majorité des Syriens, ils aiment leur
Président dont on sait aujourd’hui qu’il ne tient plus au pouvoir mais,
ne voulant pas céder à la pression actuelle, attend les élections de
2014 sans intention de se porter candidat. Ils jugent enfin les bandes
armées fanatisées pour ce qu’elles sont, la plupart du temps, composées
de jeunes délinquants entre 18 et 26 ans à peine sortis de prison. Avec
tous les Syriens et comme le Président lui-même, ils désirent des
réformes. Mais pas sa chute qui entraînerait immédiatement l’irakisation
de la Syrie (qui a accueilli, faut-il le rappeler, plus de trois
millions de réfugiés irakiens).
Il a fallu attendre cette guerre pour que les chrétiens soient
personnellement menacés par des combattants salafistes encouragés et
excités chaque soir à la télévision par le « cheikh » Al Araour. Ancien
officier de l’Armée syrienne, ce personnage peu recommandable a été jugé
et condamné aux geôles syriennes pour ses mœurs dépravés ; mais il a
pris la fuite et s’est réfugié au Qatar d’où il ne cesse d’inciter ses
troupes à massacrer alaouites et chrétiens.
Il y a, pour l’observateur, une évolution évidente des
« révolutions ». Les troubles avaient commencé en Tunisie, puis ce fut
le tour du Yémen, de l’Égypte et de la Libye, avec le « succès » que
l’on sait. Il restait la Syrie. Pourtant il faut reconnaître ceci : si
les chrétiens ne sont pas directement persécutés dans leur pays, c’est
leur existence même qui est menacée de l’extérieur par les alliés du
Golfe et les prises de position iniques de nations comme la France, à la
remorque des États-Unis, eux-mêmes assujettis à Israël.
Bilan des victimes, la torsion des chiffres
Au début du mois, la presse officielle faisait état d’un Rapport de
la Syrie à l’ONU daté du 21 mars qui recensait les victimes du conflit
depuis le début des affrontements.
Le nombre des victimes des rebelles s’élevait à 6’000 et se
décomposait ainsi : 3’000 soldats de l’Armée régulière et 3’000 civils,
(500 policiers abattus, 1’500 enlèvements et 1’000 disparus). Dans le
même temps, l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme évaluait le
nombre de Syriens tués à 11’000. Les rebelles – rebaptisés
« déserteurs » par l’OSDH – ne comptabilisaient que 600 pertes et ne
mentionnaient évidemment pas les nombreux combattants étrangers tombés
en martyrs du djihad.
Même compte tenu de la difficulté de l’exactitude en la matière, la
marge entre les deux chiffres était démesurée. Mais la manipulation ne
s’arrêtait pas là puisque la responsabilité des 11’000 morts devait
incomber à la répression gouvernementale, les médias de masse
occidentaux se faisant immédiatement l’écho indigné des chiffres de
l’OSDH.
Printemps syrien
Il plane dans le petit peuple chrétien le sentiment qu’une
renaissance doive suivre les événements actuels, leurs ennemis conjugués
n’ayant obtenu d’autres résultats que des destructions partielles et
celui de souder les Syriens autour de leur président ; les attentats des
derniers kamikazes sont même perçus comme des combats d’arrière-garde.
C’est sous les murs de Damas que saint Paul, futur Apôtre des
Nations, a été saisi par le Christ Jésus, Lumière du Monde. Ni à
Jérusalem, ni autre part.
Et le terme singulier d’orientalité (proche d’authenticité)
n’exprimerait-il pas la qualité de convivialité historique qui a
toujours existé entre chrétiens et musulmans ? On sait que la Mosquée
des Omeyyades abrite le crane de saint Jean-Baptiste, que vénèrent
côte-à-côte chrétiens et musulmans. Mais sait-on que beaucoup de
musulmans cultivés prient le Christ ? Pèse-t-on à leur juste mesure les
visites régulières du président Bachar au monastère de Notre-Dame de
Sayidnaya, comme à l’humble Sanctuaire de Saint Ananie où il a lui-même
demandé de l’huile bénite ? ; et sait-on que l’image miraculeuse de la
Vierge de Soufanieh – devant laquelle viennent se recueillir des cheikhs
musulmans – fut rapportée du Kazanska, où musulmans et chrétiens
honorent depuis toujours l’icône prodigieuse de Notre-Dame de Kazan ?
Enfin, ne faudrait-il détruire la Syrie que parce qu’elle apparaît
comme le cœur d’un Islam modéré ? Pour justifier sa politique de
domination, l’Occident ne veut avoir affaire qu’à l’Islam pur et dur
qu’il suscite, alimente et bouffit. En opposant au monde occidental
(soi-disant chrétien) un monde de barbus fanatiques, il peut justifier
sa guerre pour le pétrole.
Les politiciens font des plans. L’ultime raison d’espérer des
chrétiens de Syrie – comme de tout le Proche-Orient – repose sur leur
foi dans le plan du Seigneur. La terre d’Orient est gorgée d’Espérance.
N’a-t-elle pas engendré au cours des siècles passés des victoires aussi
fulgurantes que mystérieuses : David face à Goliath, Cirrus face à
Nabuchodonosor, Gédéon face aux Madianites ? N’oublions pas que le sort
du monde se joue autour du mont Moriah, à portée de canon de Damas."
Mgr Philippe Tournyol du Clos
Archimandrite Grec-Catholique Melkite
Damas, le 20 mai 2012
Archimandrite Grec-Catholique Melkite
Damas, le 20 mai 2012
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