dimanche 29 novembre 2015

ISIS versus Arabie-Saoudite : quelle est la difference ?



La différence ? 
Cherchez la dans le tableau ci-dessous svp :

 (Sources : www.middleeasteye.net)


L'avez-vous trouvé cette différence ?
Non ?
C'est normal car elle ne figure pas dans le tableau ci-dessus.

La différence ? L'un est notre meilleur allié tandis que l'autre est notre mortel ennemi...

C'est pourtant simple à comprendre, non ?

Article à lire à ce sujet :  http://www.middleeasteye.net/news/crime-and-punishment-islamic-state-vs-saudi-arabia-1588245666

vendredi 27 novembre 2015

Syrie, Turquie, Russie et bla bla bla... Pendant ce temps là, à Téhéran....

Pendant des mois, avant, pendant et après la signature de l'accord sur le nucléaire iranien, nous avons pu entendre les inévitables "experts" gloser sur les conséquences de cet accord pour l'avenir du Moyen-Orient, de l'Iran, des USA et de l'Occident, les relations internationales, les changements géo-politiques que cela impliquait etc, etc... ad nauseam... Bref, tout cela pour arriver à la conclusion que c'était l'amorce d'un changement, comme d'habitude, d'importance "historique", dont le grand bénéficiaire serait... roulez tambours... les USA, bien évidemment. Et le grand perdant, retenez votre respiration... la Russie, ou plutôt Poutine (puisque c'est toujours à sa personne que tout revient).


Pour en arriver à cette conclusion, il fallait partir du principe que les Iraniens n'avaient qu'une seule envie depuis que la Perse existe ( 3.000 ans +) :  se précipiter dans nos bras avec reconnaissance afin que nous les aidions à se convertir de toute urgence à notre "mode de vie", et ainsi devenir nos clones parfaits, c'est à dire des citoyens-consommateurs fiers de l'être. 


Ce programme de conte de fée impliquait seulement que les Iraniens soient soudain devenus amnésiques, oubliant 35 ans d'hostilité et de guerre larvée oscillant entre les sanctions pour un programme nucléaire inexistant, le soutien à une guerre d'agression de 8 ans contre eux par un Saddam Hussein qui n'hésita pas à utiliser des armes chimiques contre les troupes iraniennes, le soutien par les USA aux pires groupes terroristes agissant en Iran (le MEK notamment), l'assassinat par Israël de scientifiques iraniens en Iran, sans parler de l'avion de ligne remplis de pèlerins abattus par les USA, etc, etc... 


Nous ne sommes pas en train de vous dire que le régime iranien  est un régime politique parfait, ni qu'il n'a pas, lui aussi, eu recours à des moyens "non orthodoxe" pour avancer ses intérêts, là n'est pas la question. Ce que nous voulons expliquer, c'est qu'il fallait un certain degré d'inconscience et de méconnaissance psychologique, sans parler du manque de réalisme politique, pour penser que les Iraniens oublieraient du jour au lendemain 35 ans de relations hostiles avec les Occidentaux pour se jeter dans leurs bras après la signature de l'accord nucléaire de Juillet dernier. Et ce d'autant moins lorsque l'on sait que l'Iran est candidat à l'entrée dans la SCO (Shanghai Cooperation Organisation) et souhaiterait faire partie du fameux projet chinois de la "nouvelle  route de la soie" etc...


Pour conclure, l'accord nucléaire signé avec l'Iran était une grande victoire pour les USA et les Occidentaux, et une défaite pour la Russie puisque ces deux derniers pays avaient des intérêts divergents, voire opposés, dans le domaine pétrolier, gazier, économique en général, sans parler des soit-disant divergences de vues sur la Syrie que les Occidentaux, dans leur infinie sagesse, tentaient d'exploiter selon leurs intérêts, etc, etc...


Bien, bien, bien...


Lundi dernier pourtant, le Président Poutine était en visite à Téhéran, officiellement pour assister à la réunion du GECF, l'équivalent de l'OPEP pour le gaz.
Mais à cette occasion, le Président russe rencontra le Suprême Leader, l'Ayatollah Khamenei, pendant deux heures, puis le le Président Rouhani.Ces deux rencontres furent consacrées bien entendu à la situation en Syrie mais aussi à un renforcement considérable des relations économiques entre les deux pays, et notamment industrielles, énergétiques et militaires. 

Convergences diplomatiques.

Le meeting avec le Guide Suprême fut apparemment consacré principalement à la situation syrienne. Il en ressort que les deux pays partagent la même vision géo-stratégique sur le Moyen-Orient et la nécessité absolue d'en maintenir la stabilité, gravement remise en cause par la politique des USA et de leurs alliés, promoteurs directs ou indirects du fléau du terroriste islamiste, dont l'IS en particulier.


1) La Russie et l'Iran semblent bien décidés à empêcher la réalisation par les USA et leurs alliés de leurs plans de destruction du Moyen-Orient tel qu'il existe :


“The Americans have a long-term plot and are trying to dominate Syria and then the whole region ... This is a threat to all countries, especially Russia and Iran,” 

2) La Russie et l'Iran sont conscients que les Occidentaux sont en train de tenter d'atteindre leurs objectifs en Syrie par des moyens diplomatiques, après avoir échoué à les obtenir par les moyens "militaires". Plutôt lire "terroristes" dans ce cas.

“The United States is now trying to achieve its failed military objectives in Syria by political means,” 


3) La Russie et l'Iran réitèrent une fois de plus que l'avenir de la Syrie n'appartient pas aux Occidentaux ou à qui que ce soit d'autre, mais aux Syriens eux-mêmes à qui il appartient d'élire eux-mêmes leurs dirigeants sans que personne ne leur impose qui peut se présenter aux élections ou non, comprendre le Président Assad.

“Any decision on Syria should be implemented with the consent of the Syrian people and rulers,” Khamenei’s press service quoted him as saying. The United States has no right to ignore the voice of the Syrian people.”

Ces déclarations communes de la Russie et de l'Iran signifient la mort de l'espoir que pouvait encore entretenir Obama et consort : à savoir que la Russie finirait par se rallier à la position US de chasser Assad de son poste pour imposer quelqu'un d'autre, choisi bien évidemment par qui de droit, parmi une opposition dite "modérée", pourtant inexistante.

Convergences économiques, industrielles et énergétiques.

Depuis plusieurs semaines, de hauts représentants du gouvernements russe se succédèrent à Téhéran pour y mettre au point de multiples accords économiques et industriels entre les deux pays. Mais, la semaine dernière, ce fut le fameux Dmitry Rogozin qui se déplaça en personne en Iran pour organiser au plus haut échelon ces nouveaux liens stratégiques en train de se mettre rapidement en place entre les deux pays et préparer la venue du chef de l'Etat russe.

Reprenons brièvement ce qui fut conclu entre la Russie et l'Iran depuis quelques semaines :

- Décret présidentiel russe levant l'interdiction de livrer à l'Iran des équipements et des technologies servant à enrichir l'uranium destiné au domaine médical.

- Prêt de USD 5 milliards de l'Etat russe à l'Etat iranien.

- Achat par l'Iran de SSJ 100, le Sukhoi Superjet 100, transport de passager moyen courrier, et éventuelle construction d'une usine d'assemblage d'une partie des pièces nécessaires à la construction de l'avion. Projet d'achat de 100 avions.

- Création d'une banque irano-usse afin de financer des projets économiques entre les deux pays.

- Accords de coopération et d'achat d'équipement satellites et du fameux système GLONASS de géo-localistaion.

- Achat du nouvel avion de transport militaire russe Ilyuchine IL - 76MD-90A

- Signature de 35 projets prioritaires dans les domaines de l'énergie (gaz, pétrole et nucléaire), les équipements portuaires, l'électrification de chemins de fer ainsi que dans les biotechnologies, les produits pharmaceutiques etc...

- Etablissement d'une zone de libre échange en Iran pour l'Union Economique Eurasiatique.

- Enfin, pour couronner le tout, fut annoncé par l'ambassadeur d'Iran à Moscou le 9 Novembre dernier, Mehdi Sanaei, le début de la livraison du fameux système de missile sol-air S 300 PMU 2, sa dernière version la plus moderne. La livraison sera achevée en Mars 2016.

L'Iran et la Russie deviennent des partenaires stratégiques.

Il est bien évident que le Kremlin a bien compris que l'Iran était en train de redevenir non seulement la puissance économique majeure du Moyen-Orient mais aussi et surtout le pays le plus important pour le maintien de la sécurité et de la stabilité dans cette région. Ce qui en fait un pays stratégiquement essentiel pour la Russie. A l'appui de cela, n'oublions pas non plus le soutien de cette dernière à l'adhésion de l'Iran à l'SCO (Shanghai Cooperation Organisation) et à la participation de l'Iran au projet de la "nouvelle route de la soie". 

Soyons-en convaincus, la visite du Président russe Lundi à Téhéran fera date. Elle marque officiellement le début d'une relation nouvelle entre ces deux pays, une relation stratégique destinée de ce fait à s'amplifier et à s'approfondir avec le temps avec l'adhésion future de l'Iran à la SCO et au projet de la "nouvelle route de la soie". C'est également un changement géo-stratégique majeur pour toute la région, dont les signes étaient pourtant apparents en dépit des espoirs hors de la réalité de certains, confirmés par l'Ayatollah Khamenei lui-même dans des termes on ne peut plus clairs :

“Apart from the nuclear problem, we are not going to hold bilateral negotiations with the Americans on any issues, including the Syrian crisis, Unwillingness [by Washington] to accept Russia’s growing influence in the region and in the international arena affects all the US decisions and actions concerning Syrian question.”

A bon entendeur, salut.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre,le meilleur des mondes.

 

samedi 21 novembre 2015

Sondage : liberté contre sécurité, le choix est vite fait !

D'après le sondage du Figaro (ici) du 17 Novembre dernier, 84 % des interrogés seraient prêts à troquer encore un peu moins de la liberté qui leur reste contre encore plus d'une sécurité illusoire...

Certains sont étonnés de cette proportion. 
Certains sont surpris que les Français puissent troquer leur liberté contre une hypothétique sécurité...

Eh bien nous, nous sommes surpris, pour ne pas dire plus, qu'il y en ait encore qui puissent être étonnés des résultats de ce sondage.

Il suffit pourtant d'observer toutes les lois plus liberticides les unes que les autres passées depuis 15 ans qui ne firent l'objet d'aucune protestation, sans parler de manifestations dans les rues ou même d'une simple "indignation" ; non, c'est à peine si on en entendit parler... D'ailleurs la France n'est pas seule en cause. Les USA peuvent à juste titre ne plus être considérés aujourd'hui comme un Etat de droit étant donné que le droit d'Habeas Corpus y fût aboli sans que personne n'élève aucune barricade pour protester ; seuls quelques américains "old fashioned" donnèrent de la voie ou de la plume, sans aucun résultat bien entendu. Nous pouvons dire que c'est généralement l'ensemble des pays dits de l'Ouest qui sont touchés par ce phénomène de réduction drastique des libertés individuelles depuis le début de ce siècle. 

Certes on nous dira avec des trémolos dans la voix que c'est pour se défendre, que c'est nécessaire "pour notre sécurité", que c'est souhaitable pour notre "bien"... 
C'est cette dernière "argumentation", si l'on peut dire, que nous préférons. 

Que connaissent-ils de ce qui fait "notre bien" ? 
Quelle est leur définition de ce qu'ils s'imaginent être "notre bien" ?

Apparemment, pour ces zombies décérébrés, le "Bien", "notre bien" selon eux, consisterait à rester en vie à n'importe quel prix ; survivre constitue pour ces gens-là le bien suprême quelles que soient les circonstances dans lesquelles se déroulerait cette survie. C'est la réduction de l'individu au statut de singe encagé à qui il suffirait de fournir chaque jour de quoi le distraire et le nourrir pour le satisfaire pleinement. C'est en effet l'horizon indépassable de notre société d'aujourd'hui. Survivre dans une abondance de pacotille ou la noyade dans le kitsch le plus absurde et le plus obsène. Mais, surtout, surtout Monsieur le bourreau, ne prenons aucun risque ! Or il n'y a pas de vie digne de ce nom sans prise de risque et c'est d'ailleurs ce qui en fait le sel. C'est pourtant précisément le type idéal de société que l'on tente de nous faire accepter depuis déjà des années. Et il faut bien admettre que ça marche à merveille. 

Qui s'y oppose ? 
Qui refuse cette société de l'assurance tout-risque ?
Qui rejette cet étouffoir que sont devenue nos organisations sociales, désormais exclusivement orientées vers le "collectivisme sécuritaire" d'Etat ?

Seuls quelques marginaux refusent encore de survivre de la sorte ; mais qu'on se rassure ces dangereux individus seront bientôt emprisonnés pour notre sécurité. De toute manière ils n'ont aucune d'influence ni aucun pouvoir de changer quoi que ce soit, même s'ils le voulaient. Ils sont une espèce en voie de disparition et nul ne s'en aperçoit. Lorsque ces derniers des mohicans auront disparus, plus personne ne se souviendra de ce qu'aura pu être un "homme libre".

Car la vérité, celle qu'on ne dit pas parce-qu'il est probable que personne ne la voit plus, la vérité c'est que personne n'en veut de cette liberté dont on parle à tord et à travers en permanence. Ou alors, encore un fois, on ne parle pas de la même chose. Ce qui ne fait pas beaucoup de doutes non plus. Cette fameuse liberté mythique est devenue un idéal beaucoup trop pesant pour les masses occidentales terrorisées en permanence et à qui on a appris depuis des décennies à se décharger toujours plus de toutes leurs responsabilités entre les mains de l'Etat. L'idéal aujourd'hui est d'être pris en charge, c'est à dire déchargé de toute ces responsabilités qui faisaient de nous des individus libres et indépendants. Il suffit de voir le temps que chacun passe à se battre contre les bureaucraties et les administrations d'Etat pour faire valoir ses "droits" sacro-saints.

Les résultats de ce sondage, qui ne seraient pas valable qu'en France d'ailleurs mais probablement partout en Occident, est le reflet de notre état d'esprit : nous sommes dominés par la peur. Cette dernière nous incite à abandonner toujours plus nos dernières libertés contre une sécurité illusoire provenant d'un Etat obèse et de ce fait de plus en plus impotent. Ce n'est pas une mentalité d'hommes libres mais un état d'esprit d'esclave. 

"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l'une ni l'autre, et finira par perdre les deux."

C'est ce qu'écrivait Benjamin Franklin au moment de la guerre d'Indépendance en 1776. Eh bien, nous y sommes presque. Et, avouons-le, ce ne fut pas très difficile d'y parvenir.
Allons, souriez braves gens, c'est pour votre Bien !

Pendant ce temps, tout le monde est content à cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 20 novembre 2015

Nouveaux avions russes en Syrie : quelle implication ?

Le Ministère Russe de la Défense a annoncé il y a quelques jours l'arrivée sur le théatre des opérations syriens de nouveaux avions de combat déstinés à augmenter les capacités de frappe contre Daesh.
En revanche aucun avions russes supplémentaires ne sera envoyé en Syrie.
Les nouveaux avions resteront basés en Russie, principalement dans le Caucase. Mais ce sont des modèles qui ne sont pas présents en Syrie pour l'instant, et qui ne le seront certainement jamais, à l'exception du Sukhoi SU35.

De quoi parle t'on ?

Bombardiers stratégiques lourds à très long rayon d'action :

Il s'agit d'abord du fameux bombardier statégique Tupolev TU 95 (nom de code de l'Otan "Bear") dont les deux premiers exemplaires de série ont vu le jour en Octobre 1955. Depuis, la production de cet appareil à très long rayon d'action (12.000 km 0 13.000 km) a continué jusqu'à nos jours. Tous les TU95 de la flotte russe d'aujourd'hui furent construits après 1981. Son armement consiste en seize missiles KH555 ( famille des kh 55 qui sont les mêmes à part que le KH55 peut emporter des têtes nucléaires) dont dix missiles logés sous les ailes d'une portée de 2.000 à 3.000 km avec un précision de moins de 20 mètres. Cela signifie que ces bombardiers peuvent détruire n'importe quelle cible en Syrie tout en étant hors de l'espace aérien syrien.






Le bombardier lourd Tupolev TU 160 (code Otan "blackjack"). C'est le plus gros avion supersonnique du monde, le plus rapide (2200 km/heure) et le plus lourdement armé du monde. Sa production commença en 1984, cessa dans les années 1990 puis fût reprise à partir de 2000. Son rayon d'action est de 12.300 km et son armement consiste en 12 missiles d'un emport total de 40.000 kg de bombes ou 12 missiles (soit des KH55, soit des KH 101).





Bombardier intermédiaire.

Le tupolev TU22M3 (code Otan "Backfire"), est un bombardier supersonnique à rayon d'action intermédiaire (6800 km), avec une capacité d'emport de 12.000 kg de bombes ou 12 missiles (KH55 ou KH101). Cet appareil entra en service en 1983.





Chasseur-bombardier.

Sukhoi 34 (code Otan "Fullback"), bombardier tactique, déstiné également à la lutte anti-navire. Entré en service en 2013. Ce bombardier est déstiné à l'attaque au sol de précision sur des cibles beaucoup plus petites que celles visées par les bombardiers lourds ou moyens évoqués plus haut.





Avions de chasse.

Sukhoi 27 M, connu sous l'appellation Sukhoi SU35 (code Otan "flanker E"). Avion de chasse multirole de 4eme génération, déstiné autant au combat air-air qu'à l'attaque au sol. Dans le cas présent il sera déstiné à escorter les bombardiers décrits plus haut.




Voilà les nouveaux arrivants sur le théatre des opérations syrien, tous basés en Russie.

Quelle sont les implications de ce nouveau déploiement de force ?

Il y a en a plusieurs mais pour les comprendre il faut tout d'abord se poser la question de savoir à quoi vont bien pouvoir servir ces bombardiers lourds à long rayon d'action. 
Ces appareils vont servir à attaquer les infrastructures de Daesh sur tout le territoire syrien, y compris les bunkers les plus profondément enterrés. Il faut savoir que nous avons affaire à des bombardiers capables d'emporter les bombes conventionnelles guidées les plus puissantes du monde :

- la FAB 9.000, qui emporte 9.000 kg d'explosifs
- ou la nouvelle (2007) AVBP, surnommé le "père de toutes les bombes", qui est la bombe conventionnelle la plus puisssante jamais réalisée, emportant l'équivalent de 44 tonnes de TNT et pouvant annihiler tout batiment ou quoi que ce soit d'autre sur un rayon de 300 mètres. C'est une bombe à effet de souffle dite thermobarique avec un nouel explosif réalisé grâce à la nanothechnologie.

Même s'il n'est pas dit que les russses se serviront de ces monstres, il n'en reste pas moins, et c'est essentiel, qu'avec seulement quelques bombardiers de ce type, les capacités de frappe de la force aérienne russe opérant en Syrie viennent de passer de 200 tonnes d'emport (toute la flotte aérienne russe basée en Syrie) à 800 tonnes (nouveaux bombardiers basés en Russie : 600 tonnes).

Ayant cela en tête, le ministère de la défense russe a annoncé que les avions russes basés en Syrie serviraient désormais exclusivement à soutenir les forces alliées au sol contre Daesh et les petits copains de notre ministre des affaires étrangères qui "font du bon boulot" (Al Qaeda/Al Nusra et compagnie). Ce qui implique que les terroristes vont devoir affronter toute la flotte aérienne russe basée en Syrie en permanence, en soutien de l'armée syrienne, puisqu'elle sera libérée de la tâche de détruire les infrastructures de Daesh et de désorganiser, voire d'interrompre complètement, ses approvisionnements en munitions et en matériel, tout comme ses traffics de pétrole et autre sources de rentrées financières.

Etant donné que depuis quelques semaines les terroristes donnaient déjà de sérieux signes de fatigue face à l'armée syrienne et aux attaques aériennes russes, pourtant relativement restreintes dues à sa double mission, nous pouvons raisonnablement penser qu'aujourd'hui le front pourrrait très bien s'écrouler d'un coup face au décuplement des attaques aériennes contre eux. Les cas de désertion s'étant déjà très nettement accrus chez Daesh et compagnie ces derniers temps, gageons que ces phénomènes vont s'amplifier dans les semaines à venir et que la démoralisation des terroristes face aux coup de butoir des Syriens et des Russes va s'amplifier jusqu'à devenir endémique et incontrolable.

Il est également probable que ce redéploiement des forces aériennes russes sonnent le début de l'attaque générale pour libérer la partie d'Alep qui reste aux mains des terroristes. De plus il est très probable que l'emploi de tous les avions et hélicoptères russes disponibles en soutien de l'armée syrienne, non seulement permettra de sceller les derniers points de passage via la frontière turque mais également empêchera, ou en tout cas limitera sérieusement, les receptions de renforts, de munitions et de matériel lorsque leurs voies de communication avec la Turquie seront hermétiquement scéllées et celles avec Racca systématiquement attaquées et détruites, ce que permet aisément la reprise récente de la base de Kweiress par l'armée syrienne.

Face à tous les oiseaux de mauvais augures qui coâssent depuis un mois et demi en prédisant un "Vietnam" ou un "Afghanistan" pour les russes, nous pensons qu'ils se trompent et qu'il se pourrait bien que, au contrairen, nous ayons quelques très bonnes surprises plus rapidement que quiconque le prévoyait. L'arrivée de cette nouvelle flotte aérienne russe pourrait bien en être la clé.

Mais n'anticipons pas et restons raisonnablement optimistes.


mercredi 18 novembre 2015

Vladimir Poutine, Dieu et les terroristes.

Le Président russe Vladimir Poutine a déclaré à une journaliste :


"To forgive to terrorists is up to God, but to send them to him is up to me"


Et la journaliste de commenter :
"I know that Putin isn’t exactly a “good guy,” but my word do I love these quotes from him. They’re both awesome and hysterical. He’s a world leader who is really a movie character. “To forgive the terrorists is up to god, to send them to him is up to me.” 
Who talks like that ? PUTIN DOES !"

lundi 16 novembre 2015

Attentats de Paris : de la schizophrenie et du boomerang...



De la Schizophrénie.

A la suite des tueries qui se sont déroulés à Paris Vendredi soir, nous avons vu le slogan "je suis Paris" fleurir un peu partout sur internet et ailleurs, référence claire au "je suis Charlie" du mois de Janvier dernier. Nous avons vu également, principalement aux USA, un autre slogan flotter dans la médiasphère : "we are all France", en référence évidente au "nous sommes tous américains" d'il y a 14 ans.

Certes, c'est très louable, c'est même très touchant, mais c'est étonnant car à notre connaissance nous n'avons jamais vu de sentiments de solidarité du genre :

"We are all syrians", "we are all iraquis", "we are all yemenites", "we are all libyans" etc, etc... tous pays subissant des attaques terroristes de toute sorte depuis des années, généralement par les mêmes organisations avec lesquelles nous sommes en guerre (en théorie) : Al Quaeda-Al Nusra, IS (ou Daesh, comme vous voulez).

De même, rares sont ceux qui ont relevé la différence extraordinaire de traitement entre les attentats de Paris qui ont tués plus de 140 personnes (pour le moment) et ceux de Bagdad (13 Novembre) : 26 morts ; ceux de Beyrouth (12 Novembre) : 43 morts ; l'attentat contre l'avion russe (31 Octobre) : 224 morts etc... En ce qui concerne les deux premiers, c'est tout juste si on en a parlé dans les médias, Quant aux 200 passagers morts dans le crash de l'avion russe, on s'en est ouvertement moqué (Charlie Hebdo) sans que cela ne provoque la moindre indignation. Mais il parait que c'était juste de l'humour; et puis ce n'étaient que des russes après tout, non ? Nous attendons donc de voir la prochaine une de ce même torchon à propos des malheureux 140 morts de Paris : nous ne doutons pas une seconde que cette horreur sera brillamment traitée avec l'humour si fin auquel ils nous ont accoutumés.

"It is not just an attack on French people, it is an attack on human decency and all things we hold dear", a déclaré le sénateur US Lindsey Graham, avec lequel nous sommes absolument certain de ne pas partager la même définition de la "décence" ni d'avoir en commun quoi que ce qui puisse nous être cher. Mais peu importe ! Le problème en ce qui concerne Graham, c'est que c'est un hawk pur et dur, grand ami du psychopathe John Mac Cain, c'est dire... Ensemble, ils prônent une intervention en Syrie dans la veine de ce qui fût fait en Irak, dont le succès retentissant en fait un modèle irresistible à renouveler de toute urgence

Ce qui est fascinant dans ces réactions de nos dirigeants bien aimés face à ces attentats, c'est bien leur déconnection totale entre ces evenements et leurs causes. Apparemment en tout cas. A les entendre, ces attentats n'ont aucune cause autre que la barbarie congénitale de ces groupes terroristes et leur haine pathologique envers nos sociétés idylliques de liberté, d'amour et de parfaite démokratie. Pour être bref, ce sont d'horribles envieux qui, faute dêtre capables d'édifier le même monde paradisiaque que le nôtre, veulent le détuire. 

Jaloux, on vous dit !

Du boomerang

Mais d'où sortent-ils donc ?

Le terrorisme islamique fût conçu, crée et utilisé par les USA, en collaboration étroite avec nos alliés saoudiens, comme un outil au service de leurs politiques internationales contre leurs opposants.

Cela a commencé à la fin des années 70, sous la présidence Carter. Zbigniew Brzezinski, son conseiller pour les affaires étrangères, pour notre malheur à tous, en fut l'inventeur. Lui-même a raconté qu'il conçut l'idée d'envoyer en Afghanistan des jihadistes wahabbites (donc saoudiens en majorité) pour combattre et renverser le gouvernement laic en place, trop proche des sovietiques à son gout (polonais d'origine, sa russophobie n'a pas de limite), le tout afin de pouser ces derniers à intervenir et à les entrainer dans un piège, genre Vietnam. Le Kremlin se laissa entrainer en dépit d'une forte opposition à l'intervention au sein même de l'Etat sovietique et de l'armée.

Le soutien au jihadistes wahabbites s'accentua de plus belle sous Reagan afin de résister à "l'invasion" soviétique. Armes, entrainement, espèces sonnantes et trébuchantes, endoctrinement, toute la panoplie de la guerilla fut enseignée à ces "combattants de la liberté". Parmi eux, un certain Osama Ben Laden, chef de réseau de la CIA. Un réseau international de combattants islamistes fût ainsi étendu et structuré pendant dix ans avec le but d'affaiblir l'URSS ; toutes les ressoruces nécéssaires furent généreusement octroyées en dépit des avertissements répétés des services de renseignements occidentaux quant aux dangers de la montée de l'extremisme religieux et du fanatisme que cela entrainait dans le sillage de ces jihadistes subventionnés.

Après la première guerre du Golfe, en 1991, qui impliqua le stationnement des troupes US sur le sol Saoudien, Ben Laden se retourna contre ses créateurs (USA et Arabie Saoudite) et leur déclara la guerre, précisément en raison de la présence des américains sur le sol saint de la terre du Prophère (arabie saoudite) que nul infidèle ne devait souiller de sa présence. Le réseau de jihadistes patiemment mis en place par les USA et les Saoudiens pendant dix ans sous la direction de Ben Laden, devint Al Qaeda. On connait la suite, ou tout au moins la partie officielle. La partie officieuse, c'est que Ben Laden continua toujours d'avoir des rapports avec une partie de l'establishment saoudien dont il recevait des subsides et un soutien certain jusqu'à nos jours.

Les exemples d'emploi d'organisations terroristes par les USA à des fins géo-stratégiques ne manquent pas. L'histoire du Kosovo et du groupe terroriste KLA en est un autre tout comme celui du groupe terroriste MEK, en Iran et en Irak, naguère condamné par les USA puis soutenu aujourd'hui par les plus grands ténors washingoniens et décrits comme les grands "défenseurs de la liberté". Oui encore ! 
En Libye, en Syrie, en Ukraine ou aujourd'hui au Yemen, les USA n'ont jamais céssé de soutenir et d'utiliser les extremistes pour atteindre leurs objectifs politiques, pensant toujours ête capables de se débarasser de ses bandes de fanatiques une fois l'objectifs atteints. Ce qui ne s'est jamais produit une seule fois, bien au contraire. Le dernier exemple en date est l'ISIS. Son fondateur et actuel caliphe, Al Baghdadi, reçut des armes et des subsides des USA, sans parler des saoudiens, en abondance. On a même pu le voir avec l'inéffable John Mac Cain en Syrie en compagnie d'autres miliciens d'Al Quaeda (on a les photos souvenirs de la rencontre). C'était avant la scission d'Al Quaéda en deux qui vit la création de Daesh en Irak puis en Syrie, avec Al Baghdadi à sa tête (2013). 

Mais il ne s'agirait pas d'oublier non plus le côté français dans cette affaire.

La collaboration de la France avec les terroristes se concretise en Syrie, comme en Libye auparavant, par des livraisons d'armes et de matériel aussi récemment qu'en Août 2014 à notre connaissance. 

Alors, bien entendu, on nous serine que nous n'aidons que des rebelles "modérés". Le problème c'est qu'ils n'existent pas. Il n'y a pas de "rebelles modérés", il n'y a que des terroristes plus ou moins discrets : Al Nusra par exemple, filiale d'Al Quaeda en Syrie, évite de décapiter ou de bruler ses prisonniers publiquement afin de continuer à recevoir les armements que la France, le Qatar et les Saoudiens lui fournissent. N'oublions pas l'indignation de notre indécent ministre des affaires étrangères lorsqu'en Décembre 2012 les USA entreprirent de classer Al Nusra sur leur liste des organisations terroristes. Le Ministre des Affaires Etrangère Français, attéré, protesta énergiquement contre cette injustice et déclara notamment, afin de justifier sa position, que Al Nusra "fait du bon boulot sur le terrain" (ici)

Mais, bien évidemment, le point le plus saillant de la schizophrénie complète qui s'est emparée de nos dirigeants bien-aimés, reste notre alliance avec les deux principaux financiers et soutiens du terrorisme islamiste, c'est à dire wahabbite: le Qatar et l'Arabie Saoudite.

Quand on se souvient de ce qu'on a pu entendre de la part de nos dirigeants bien-aimés à propos de Khadafi puis d'Assad afin de justifier leurs interventions pour les renverser : "boucher", "assassin" "criminel", "dictateur" etc...., alors que nous sommes alliés avec un pays qui a décapité 200 de ses propres citoyens en 2014, sans compter les lynchages etc : nous parlons de l'Arabie Saoudite bien entendu, aux références démokratiques impeccables et internationalement reconnues. Même topo pour le Qatar. 

En conclusion de ce texte trop long, lorsque nous entendons nos dirigeants bien-aimés proclamer à qui veut bien l'entendre que "nous ferons une guerre sans merci aux terroristes", nous nous permettrons d'être sceptique. Car pour que cela soit efficace, il faudrait faire cesser d'urgence les financements et les livraisons d'armes aux terroristes par nos deux meilleurs alliés au Moyen-Orient, déjà cités, qui sont les plus grands soutiens de ces mêmes terroristes qui ont tués 140 personnes à Paris Vendredi soir. Ce sont nos meilleurs "alliés" pour des raions purement économiques. 

La question est de savoir si les avantages économiques que nous tirons de ces relations avec le Qatar et l'Aabie Saoudite justifient les morts de Vendredi soir et ceux qui risquent de suivre.

De même, il faudrait cesser d'intervenir à tord et à travers au Moyen-Orient et ailleurs, à la remorque des USA, pour suivre une politique contraire à nos intérêts nationaux. Il est grand temps de redevenir une nation souveraine.

Est-ce possible ?

Ce n'est qu'à ce prix que nous parviendrons à endiguer le terrorisme qui risque d'engouffrer notre pays dans une spirale infernale qui pourrait bien ne faire que commencer et qui, surtout, pourrait le déstabiliser et le jeter dans la guerre civile.