samedi 28 septembre 2013

Obama - Rouhani : coup de téléphone très parlant !

Non, ils ne se sont par rencontrés dans les couloirs de l’ONU, ils ne se sont donc pas serrés la main. Le côté iranien, semble t’il, trouvait l’affaire un peu trop rapide.
En revanche Obama a téléphoné eu président iranien.
C’est une première ! En effet aucun président US n’avait téléphoné à un chef d’Etat iranien depuis 1979, c’est dire le symbolisme de ce coup de téléphone.
Non, bien sûr, rien d’important ne fût dit au cours de cette conversation, mais là n’était pas le problème. Il fallait un geste au plus haut niveau afin de montrer que l’on prenait au sérieux les gestes d’ouverture que le gouvernement iranien a multiplié depuis l’accession au pouvoir du Président Rouhani, avec la bénédiction de l’Ayatollah Khamenei.

Désormais, le terrain déblayé, chacun sachant plus où moins ce que l’autre attend, les négociations vont pouvoir débuter, et, apparemment, il semble que l’on veuille aboutir rapidement ; le Président Rouhani a parlé de six mois. De plus les Russes sont là pour faciliter la tâche. Il faut dire que les circonstances sont propices car la situation au MO ne peut être réglée sans l’Iran, que ce soit en Syrie où en Afghanistan. Car quoi qu’en disent les Saoudiens et les Israéliens, rien ne pourra jamais se faire au MO sans l’Iran ; mais pour cela il faut d’abord aboutir à un accord sur le nucléaire iranien. 

Ce coup de téléphone est donc le signal que les choses sérieuse sont sur le point de débuter et qu’un règlement de la question du nucléaire iranien pourrait déboucher sur un accord général sur la Syrie, le Liban, l’Irak et l’Afghanistan, bref sur les rapports de force et donc d’influence au MO sur fond de désengagement des USA de la région.

Bien entendu rien n’est gagné, rien n’a encore abouti mais les volontés sont là des deux côtés en dépit des méfiances réciproques accumulées depuis trente ans.

Pour les Saoudiens et les Israéliens, cette reprise des contacts officiels entre les USA et l’Iran est une défaite dont on ne peut pas minimiser l’importance. C’est toute la politique de ces deux pays depuis des décennies qui vient d’être rangée au placard des accessoires hors d’usage, politique qui consistait à maintenir l’Iran à l’écart des affaires du MO en diabolisant ce pays à tout crin. Cela permettait à Israël de détourner l’attention de la question palestinienne, et aux Saoudiens de s’opposer à l’influence iranienne grandissante dans la région. 

Cette conversation téléphonique entre Obama et Rouhani permet de se rendre compte de la perte d’influence spectaculaire des lobbies israéliens (AIPAC) et saoudiens aux USA. L’affaire du vote annulé de l’autorisation d’attaquer la Syrie par le Congrès avait déjà montré les limites de cette influence. 
Désormais c’est plié. Et ce n’est pas la visite de Bibi à Washington le 30 Septembre qui changera quoi que ce soit. Il faudra bien que les Israéliens et les Saoudiens se fassent à l’idée que, désormais, ils ne pourront plus compter sur le soutien des USA pour les défendre envers et contre tout. Ils sont seuls. Il leur faudra donc d’urgence trouver une politique de substitution pour s’adapter à la nouvelle réalité qui est en train d’émerger au MO : une réalité avec beaucoup moins d’américains et autres occidentaux pour régenter la région.

Ce coup de téléphone sera peut-être vu par les historiens du futur (s’il y en a) comme le début du processus de réorganisation général des rapports de forces et des équilibres politiques au MO le plus important depuis la chute de l’Empire Ottoman.

Nous verrons.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 27 septembre 2013

Syrie : nos alliés "rebelles" deviennent officiellement (enfin) des terroristes islamiques.

Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes, comme vous le savez bien chers lecteurs, surtout lorsqu’il s’agit de la Syrie et de ses courageux « rebelles », modérés,  tolérants, laïcs, amoureux des droâtsdelhommesdelafemmeetdescrapaudsàvapeur, à fond pour le mariage gay et le droât des zenfants à avoir deux pères où deux mères au choix. Où les quatre d’un coup. C’est d’ailleurs pour apporter aux Syriens toutes ces merveilles bienfaisantes de notre merveilleuses « civilisation » que les mercenaires étrangers recrutés par notre allié saoudien et grand démokrate devant l’éternel, le Prince Bandar Ben Sultan, viennent se battre contre l’armée nationale syrienne.

Enfin, c’était la complainte officielle récitée avec application par tous nos dirigeants bien-aimés pendant plus de deux ans. Répétez après nous svp : nos alliés en Syrie sont les « rebelles » modérés qui se battent pour le liberté, la justice et blablabla... Et nous étions priés de croire que le SNC (Syrian National Coalition) et la FSA (Free Syrian Army) étaient les représentants exclusifs, bien qu’en exil, de tous ces braves combattants au coeur (des autres) dans la main, laïcs et tout et tout... Bien entendu ces deux derniers organismes étaient soutenus à bout de bras par les Occidentaux et leurs alliés démokrates du golfe.

Las, chers lecteurs !

Désormais nos illustres gouvernants bien-aimés ne pourront plus se cacher sous la mousse. 
13 des principales factions d’opposition au gouvernement syrien ont fait un communiqué dans lequel elles annoncent leur union au sein leurs objectifs en quatre points :

  1. Toutes les forces civiles et militaires doivent s’unifier dans un cadre islamique appliquant la charria et faisant de celle-ci la seule source de la loi.
  2. Les signataires ne veulent être représentés que par ceux qui se battent et se sacrifient pour la révolution.
  3. En conséquence les signataires affirment clairement non seulement ne pas être représentés par les groupes d’opposition en exil, c’est à dire la FSA et le SNC, mais qu’ils ne les reconnaissent pas.
  4. Les signataires appellent à l’union et à éviter tout conflits entre eux.

La liste des signataires est la suivante :

  1. Jabhat al-Nosra
  2. Islamic Ahrar al-Sham Movement
  3. Tawhid Brigade
  4. Islam Brigade
  5. Suqour al-Sham Brigades
  6. Islamic Dawn Movement
  7. Islamic Light Movement
  8. Noureddin al-Zengi Battalions
  9. Haqq Brigade – Homs [See update below]
  10. Furqan Brigade – Quneitra [See update below]
  11. Fa-staqim Kama Ummirat Gathering – Aleppo
  12. 19th Division
  13. Ansar Brigade

A noter que cette alliance islamique est sous l’égide de Al Nusra, la filiale d’Al Qaeda en Syrie que les USA ont inscrits sur la liste des organisations terroristes il y a quelques mois au grand mécontentement de l’illustre ministre des affaires étrangères de al France...

A noter également que certains des signataires (19th Division) étaient auparavant membres de la FSA et qu’ils sont passés officiellement dans l’alliance islamique nouvellement formée sous l’égide d’AL Nusra ce qui recoupe toutes les informations qui faisaient état d’un nombre croissants de « rebelles » dits « modérés » passant avec armes et bagages dans les rangs d’Al Nusra. 

Désormais se pose la question de savoir avec qui les USA et ses « alliés » démokrates vont bien pouvoir traiter puisque le SNC et la FSA ne représentent personne à part eux-mêmes (ici) ? Car désormais la très grandes majorité des « rebelles » sont islamistes où affiliés à un groupe islamique ; entre Al Nusra et la nouvelle alliance formée et l’ISIL (Islamic State of Irak and the Levant), on voit bien désormais que le centre de gravité des dits « rebelles » tend inexorablement vers l’islamisme le plus extrême, incarné par Al Nusra et l’ISIL, toutes deux branches d’Al Qaeda.
A Genève les Russes feront venir le gouvernement syrien mais qui les USA et la France feront-ils venir pour représenter l'opposition ?
- Le SNC et la FSA qui ne représentent personne ?
- Al Nusra et la nouvelle alliance islamique, inscrite sur la liste des organisations terroristes par les USA ?
- L'ISIS, qui veut instaurer la charria et le Califat sur tout le MO, y compris et surtout dans les pays du Golfe ?

La vérité est que cette nouvelle alliance marque probablement la fin de l’influence des USA et de leurs alliés sur les groupes armés combattants le gouvernement syrien (ici) car cela signe l'arrêt de mort de l'opposition dite  "modérée", si cela a jamais réellement existé. Cela met donc en pleine lumière le fait réfuté pendant plus de deux ans par la presstitute et nos gouvernements bien--aimés : la très grande majorité des dits « rebelles » a toujours été composé d'islamistes voulant détruire l’état national laïc syrien pour instaurer la charria. Quand à l’ISIL, les plus actifs, ils veulent restaurer le Califat en Syrie, en Irak et dans tout le MO.

Désormais nous ne pouvons plus nier la nature et les objectifs réels de nos « alliés » en Syrie : des terroristes voulant instaurer la charria et restaurer le Califat. C'était l'objectif de ... Ben Laden.

dimanche 22 septembre 2013

Iran - USA : Obama saisira t'il l'occasion ?

Le monde est en émoi, la presstitute ne sait pas quoi « penser » (c’est une manière de parler) et encore moins que dire puisqu’elle n’a reçu aucune instructions, ce qui implique un tombereau d’articles tous plus ineptes et contradictoires les uns que les autres, le lobby du «war party» est en état d’alerte maximale, tout comme le lobby israélien et son bras armé US l‘AIPAC ; le lobby saoudien lui aussi n’est pas en reste non plus. En réalité, les lobbies saoudien et israélien sont plutôt en état de mode « panique aggravé ».

Car le bruit court depuis une semaine que le Prix Nobel de la Guerre (Obama) pourrait rencontrer le nouveau Président Iranien Rohani lors de l’Assemblée Générale de l’ONU à NY cette semaine.

Imaginez, chers lecteurs la panique qui saisit à a gorge nos braves et pacifiques alliés israéliens et saoudiens ! Car après la défaite majeure qu’ils ont subi en Syrie, ils sont en passe de subir LA défaite irréversible qu’ils redoutent tous deux comme la peste doublée du choléra : une amélioration des relations entre l’Iran d’un côté et les USA et ses caniches européens de l’autre. Et il n’est pas sûr du tout que les lobbies puissent empêcher les discussions de partir d’un bon pied. Arriver au but est une autre question, et ce d’autant plus qu’il faudrait d’abord savoir quel est l’objectif des USA et de ses laquais franco-anglais. Il est à craindre qu’ils n’en savent pas grand chose eux-mêmes où, pire, qu’ils se bercent d’illusions sur les intentions de l’Iran et de son nouveau Président.

L’article du Président Rohani dans le Washington Post (ici) définit très clairement la position de l’Iran.

  • L’Iran n’a pas l’intention d’abandonner ses droits à enrichir de l’uranium à des fins pacifiques sous contrôle international, comme l’y autorise le NPT (Traité de non Prolifération Nucléaire) dont l’Iran est signataire.

Le Président Rohani explique que ce droit à enrichir de l’uranium à des fins pacifiques est intimement lié à la souveraineté nationale et par conséquent à l‘identité même de son pays.

“We must also pay attention to the issue of identity as a key driver of tension in, and beyond, the Middle East.  At their core, the vicious battles in Iraq, Afghanistan and Syria are over the nature of those countries’ identities and their consequent roles in our region and the world.  The centrality of identity extends to the case of our peaceful nuclear energy program.  To us, mastering the atomic fuel cycle and generating nuclear power is as much about diversifying our energy resources as it is about who Iranians are as a nation, our demand for dignity and respect and our consequent place in the world.”

Pour les Iraniens, l’indépendance et la souveraineté nationale ne sont pas négociables, particulièrement lorsque ce sont les USA et la Grande-Bretagne qui sont dans le jeu. Le renversement de Mossadegh en 1953 et le gouvernement du Shah qui suivit sont encore vues en Iran comme une période au cours de laquelle l’Iran fût totalement soumise aux USA et à ses intérêts, une période de son histoire au cours de laquelle l’Iran avait perdu son indépendance nationale.

Les USA et leurs caniches sont-ils prêts à reconnaitre la souveraineté des autres pays de la planète, y compris ceux du Moyen-Orient, y comprisceux de l’Iran, qui inclut le droit à l’énergie nucléaire pacifique ?
Etant donné les précédents très récents, c’est à dire les guerres de Yougoslavie, d’Afghanistan, d’Irak, de Libye, les événements en Côte d’Ivoire etc... et ce qui se passe en Syrie en ce moment même, cela est loin d’être sûr. En effet, il semble que la mentalité que décrit parfaitement Noam Chomsky par sa formule célèbre, « we own the world », soit toujours celle qui gouverne les cervelas des petits dirigeants occidentaux.

Mais la situation n’est plus la même qu’en 1991, en 2001, où même qu’il y a quatre ans. 
Premièrement, toutes les guerres entreprises se terminèrent en catastrophes et/ou en défaites avérées : la Libye en est le dernier exemple patent. Chaque expédition guerrière a engendré un échec, et ce faisant, a révélé à chaque fois de plus en plus ouvertement le déclin des puissances occidentales et leurs incapacité de plus en plus flagrantes à imposer au monde leur dictat. Et ce d’autant plus que pour ce faire elles n’avaient recours qu’à la coercition, c’est à dire à la force brute ; car la persuasion et la diplomatie furent abandonnées depuis longtemps, c’est à dire depuis la disparition du seul adversaire que l’Occident craignait militairement : l’Union Soviétique. La disparition de cette dernière abrogea toute contenance à l’usage de la force pour l’obtention de ce que l’Occident exigeait comme un dû : l’hubris ne connut plus de borne pendant une quinzaine d’années.

Mais le monde a désormais changé de manière irréversible. D’autres puissances sont   montées sur l’estrade internationale et refusent de plus en plus ouvertement les dictats occidentaux. Quoi qu’on dise, l’affaire syrienne est le premier et parfait exemple de l’échec des Occidentaux et de leurs alliés à imposer leurs volontés. Et, contrairement à ce qu’on peut encore entendre de ci de là dans la presstitute occidentale, comme pour se rassurer à bon prix, il n’y aura pas d’intervention occidentale en Syrie car nous n’en n’avons pas les moyens : ni miliaires et encore moins financiers. Quant à une attaque de l’Iran, ce n’est même pas la peine d’y penser.

Par conséquent, en ce qui concerne l’Iran et la question nucléaire qui y est attachée, ce n’est pas à l’Iran de céder sur sa souveraineté nationale et sur ses droits dûment reconnus par le NPT, mais c’est aux Occidentaux à reconnaitre ces droits. Ce faisant cela constituerait le premier pas psychologique, ô combien important, certes, mais pas suffisant, vers la reconnaissance que non, décidément, « we do not own the world ».

Le Prix Nobel de la Guerre est-il conscient de cela ?
Le prix Nobel de la Guerre est-il conscient du décalage de plus en plus grand qui existe entre les prétentions internationales irréalistes des dirigeants occidentaux et leurs capacités de plus en plus faibles à les mettre en oeuvre ?
Est-il conscient que les USA n’ont plus les moyens de leurs ambitions et qu’il leur faut désormais se désengager de manière ordonnée de la scène mondiale pour devenir une grande nation parmi d’autres ?
Sera t’il capable de faire avec l’Iran ce que Nixon fit en son temps avec la Chine de Mao ?

S’il ne l’est pas, où s’il ne le peut pas, en vérité cela n’aura d’importance que pour les USA et leurs alliés qui en payeront le prix au prix fort. Car cette évolution sur la scène mondiale est désormais inéluctable : la montée en puissances des grandes nations régionales et l’abaissement consécutifs des USA et de ses alliés, ce qui implique de leur part le renoncement à l’usage de la force pour satisfaire leurs caprices hubristiques. Il leur faut désormais comprendre impérativement que l’usage de la force n’est plus possible.

C’est ce qu’avait déclaré le Ministre Iranien des Affaires Etrangères Javad Zarif lors de son interview (à voir !) par Press tv le 11 Septembre dernier (ici) :

“There is a need for the United States to come to the realization, and I believe this is an important realization for the United States, that not only the use of force is illegal, that not only the threat of force is against a preemptory international norm of law, but also and more importantly the use of force is ineffective.  Force has lost its utility in international relations and it lost its utility a long time ago.
Serrer la main du Président Rohani, c’est bien ; engager des négociations avec espoir et admettons-le avec bonne volonté, c’est bien ; mais tout cela ne servira à rien si l’on ne commence pas par comprendre que le monde a changé et que la force pour imposer ses quatre volontés au reste de la planète a perdu son utilité, selon les termes de Javad Zarif.
Il y a du chemin à faire et les couloirs de l’ONU risquent de n’être pas assez long pour cela.
Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 18 septembre 2013

L'Arabie-Saoudite bientôt condamnée pour terrorisme international ?

Notre allié préféré, la démocratique Arabie-Saoudite qui partage si bien toutes les "valeurs" de nos dirigeants bien-aimés, tel que le mariage gay, apparemment, puisque si le prix Nobel de la Paix s'inquiète terriblement du droit des "gays" en Russie, ces mêmes droits n'ont pas l'air de le préoccuper le moins du monde en Arabie Saoudite ; sans parler de la grande tolérance religieuse dont notre allié est un des fer de lance dans le monde (sans jeu de mot), le droit des femmes (les femens n'ont pas éprouver le besoin d’aller protester dans une mosquée à Ryadh) et bla bla bla.... Donc notre grande alliée démocratique pourrait bien se retrouver au centre de l'intérêt planétaire sous peu, et d'une manière dont ce pays se passerait bien.

En effet, il semblerait que la coalition majoritaire au Parlement Irakien ait décidé de demander officiellement à l'ONU de condamner l'Arabie-Saoudite, et le Qatar, pour cause de : terrorisme international. A la condamnation serait ajoutée des sanctions, un peu comme les USA aiment à le faire depuis des décennies contre tout pays qui ne fait pas ce qu'ils veulent. L'Irak en sait un rayon sur la question, l'Iran également, et la liste est longue...

"L'Arabie saoudite représente, par sa politique extérieure, une menace pour la sécurité internationale en soutenant des groupes terroristes qui n'agissent pas qu'au Proche-Orient. L'Onu doit réagir face à cette situation et imposer contre le royaume des sanctions analogues, par exemple, à celles qui ont frappé l'Irak pendant les années de pouvoir de Saddam Hussein".
"L'Arabie saoudite et le Qatar aident tous les groupes terroristes à envoyer leurs hommes en Syrie, leur fournissant de l'argent et des armes. La situation en Syrie se répercute directement sur toute la région, sans parler de l'Irak où ces mêmes terroristes perpètrent les attentats", a souligné le député Kazim Al-Shamri.

Il est certain que les terroristes financés par l'Arabie-Saoudite et le Qatar oeuvrent non seulement en Syrie mais partout où "on" a besoin de déstabiliser un pays ou une région. C'est ainsi que l'Irak figure au rang des premières victimes de ce financement du terroriste (Al Qaeda principalement) puisqu'il ne se passe pas de jour sans que des attentats à la voiture piégée ne secouent les villes irakiennes en faisant des centaines de victimes par mois.

Nous ne parlerons évidemment pas de la Syrie ni du Liban.

Ceci dit la Russie n'est pas exempte non plus des manigances terroristes des Saoudiens, puisque le terrorisme en Tchetchenie est ouvertement financé par l'Arabie-Saoudite et son chef du renseignement. Bandar Ben Sultan a d'ailleurs crûment menacé le Président Russe en Juillet dernier, lors de son passage à Moscou, de représailles lors des jeux Olympiques de Sotchi si la Russie ne laissait pas tomber Le Président Assad. 

«A titre d’exemple, je peux vous offrir une garantie de protection des Jeux olympiques d’hiver de Sotchi qui aura lieu sur la mer Noire la prochaine année. Nous savons que les groupes tchétchènes menacent la sécurité des Jeux, nous les contrôlons, ils ne se rendent en Syrie  qu’après coordination avec nous. Ces groupes ne nous font pas peur. Nous les utilisons en face du régime syrien, ils n’auront  aucun rôle ou influence dans l’avenir politique de la Syrie ».

Difficile d’être plus clair.

Cela dit, rassurez-vous, chers lecteurs, notre allié l’Arabie-Saoudite ne sera jamais sanctionnée par l’ONU. En tout cas par pour le moment. Car si l’Arabie-Saoudite était condamnée par l’ONU pour terrorisme international (ce qu’elle mériterait amplement) il faudrait également condamner un certain pays du Conseil de Sécurité, grand allié des Saoudiens...

Aujourd’hui, nous avons donc un réseau de terroristes, utilisable à volonté n’importe où dans le monde musulman quand la nécessité s’en fait sentir. Et comme l’a avoué le Prince Bandar, c’est lui qui en tient toutes les ficelles... 
Où « presque ».
Ce « presque » signifie que c’est ce qu’il croit. 
Mais ce qu’il croit n’est pas forcément conforme à la réalité.
Dans ce cas là, il pourrait subir ce que l’on nomme un sérieux « blowback ». 

Non, il vaut mieux condamner Assad le chimique pour avoir utiliser du gaz  aimablement fournis par l’Arabie-Saoudite, la Turquie et autres, c’est à dire nos grands alliés démokratiques (ici) (ici) (ici) (ici)

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

dimanche 15 septembre 2013

Syrie : accord signé entre Russie et USA. Quelles conséquences ?

L’accord pour la destruction des armes chimiques syriennes a été signé cette après midi par le Ministre des Affaires étrangères de Russie Sergueï Lavrov et John Kerry, Secrétaire d’Etat US.
L’accord prévoit la remise d’une liste par le gouvernement syrien du fameux stock d’armes chimique dans la semaine qui vient, puis la remise de l’arsenal syrien entre les mains d’inspecteurs internationaux des Nations Unies dés le mois de Novembre. Ces derniers procéderont à sa destruction. Vous pouvez consulter le texte de l'accord  (ici).

Certains disent déjà que cela ne durera pas, d’autres qu’il y aura des provocations qui déclencheront la guerre et bla bla bla... Non. Il n’y aura rien de tout cela car cet accord arrange tout le monde. De plus il permet de sauver la face, bien que personne ne soit dupe, du Président des USA, Prix Nobel de la Paix.

Il semble bien que le « deal » conclu entre les USA et la Russie soit le suivant : 
- la destruction des armes chimiques syriennes (pour assurer la sécurité d’Israël) d’un côté contre l’engagement des USA à laisser Bashar el Assad au pouvoir et à cesser toute aide aux terroristes, mercenaires et compagnie. 

C’est à dire le choix de la stabilisation de la région contre le chaos prémédité et général prônés par les néo-cons depuis deux décennies avec les résultats catastrophiques que l’on sait.

Ce deal conclu entre les présidents russes et US n’est peut-être qu’un prélude à un autre « deal » : une stabilisation puis une remis à niveau des relations entre l’Iran et les USA. Nous savons, et nous l’avons déjà signalé sur ce blog, que des contacts officieux sont en cours depuis un certain temps déjà entre les USA et l’Iran. Mais l’élection récente du Président Rouhani, le « deal » conclu sur la Syrie, la volonté du Président russe de profiter de son avantage pour faire avancer une négociation à propos de l’Iran, et enfin un Président US qui verrait d’un bon oeil une amélioration des relations entre les USA et l’Iran, tout cela peut laisser présager une évolution de la situation au Moyen-Orient dans un sens que les deux principaux « alliés » (Israël et Arabie Saoudite) des USA verront d’un oeil très inquiet, certes, mais qui, à terme, pourrait les forcer à réviser leur propre vision des affaires du Moyen-Orient : c’est à dire rétablir des relations normales avec l’Iran. Nous parions sur la reconnaissance à terme de l’Iran comme interlocuteur majeur par tous ceux qui n’ont eu de cesse depuis trente ans de repousser ce pays en marge de la communauté internationale. Ces derniers ont désormais clairement échoué (USA, Israël, Arabie Saoudite et France - UK). Nous verrons ce qui se passera lors de la reprise des négociations sur le nucléaire iranien et l’attitude de la Russie.

Cet accord sur la Syrie est une défaite majeure pour les deux principaux partenaires des USA dans la région : l’Arabie Saoudite et Israël.

1) En ce qui concerne l’Arabie Saoudite, nous avions déjà souligné à plusieurs reprises combien sa confiance en les USA avait été érodée, notamment depuis le renversement du président égyptien Moubarak. Ce fût le coup de grâce et  probablement le véritable « wake up call » pour les dirigeants saoudiens qui réalisèrent à ce moment là qu’ils pourraient très bien eux-mêmes se retrouver dans la position de Moubarak sans que les USA ne lèvent le petit doigt pour les sauver. Ils étaient donc seuls pour se défendre, d’une part contre l’influence grandissante de l’Iran dans la région, et d’autre part contre les menaces de révolution chez eux, venant notamment des frères musulmans et d’Al Qaéda.
La stratégie choisie pour éviter de se faire renverser fut celle prônée par les faucons saoudiens regroupés autour du Prince Bandar ben Sultan, chef des services de renseignements saoudiens, « l’homme de Washington à Riyadh » selon l’expression consacrée. Pour lutter à la fois contre l’influence de l’Iran et des frères musulmans et autres opposants sunnites (Al Qaéda), c’est à dire pour maintenir au pouvoir la famille Al Saoud, ils choisirent de promouvoir délibérément la guerre inter-religieuse entre communautés sunnites et shiites. D’où, entre autre, leur soutien aux takfiristes et autres Al Qaéda, Al Nusra et compagnie en Syrie et partout ailleurs, visant ainsi un double objectif : l’expansion du wahhabisme (ultra minoritaire) dans toute la communauté islamique et détourner du pays les ardeurs révolutionnaires des saoudiens et d’Al Qaéda contre les shiites et autres sunnites modérés. Face à la méfiance que cette stratégie suscitait dans son propre camp (le roi hait Al Qaéda tout autant que les FM), le Prince Bandar se vantait de maitriser parfaitement ces groupes financés et armés par lui, qu’il en faisait ce qu’il voulait comme il s’en était encore vanté très imprudemment auprès de Vladimir Poutine en Juillet dernier à Moscou. Or il s’avère qu’aujourd’hui tout le monde se rend compte que c’est faux et que ces fameux groupes terroristes sont hors de contrôle et constituent un danger pour tous : l’Europe, la Russie, les pays du Moyen-Orient tout entier, Israël et Arabie Saoudite compris.  
C’est pourquoi, selon nous, l’accord signé entre les USA et la Russie marque l’échec de cette stratégie nihiliste du Prince Bandar.
Car sans le soutien militaire des USA aux mercenaires payés et armés par les saoudiens, qataris et autres, une victoire de ces derniers contre l’armée syrienne n’est pas possible puisque même ave les 3000 tonnes d’armement reçus ils furent incapables de battre l’armée syrienne. C’est bien un échec complet. Il faudra donc bien que les dirigeants saoudiens en tirent les conséquences un jour où l’autre, ce qui pourrait se traduire par une petite révolution de palais qui éliminerait le clan des faucons de Bandar Ben Sultan au profit de plus modérés favorisant un apaisement des antagonismes, avec l’Iran notamment, au lieu de les exacerber à déssein. Le Roi fera t’il payer à Bandar Ben Sultan le prix de ses erreurs et de ses crimes, et si oui de quelle manière : exil doré, balle dans la tête (cela peut venir d’ailleurs) où les deux ? 

2) le second perdant principal dans cette histoire est Israël.
Selon nous, le résultat le plus spectaculaire de cette affaire est l’échec monumental du lobby israélien aux USA (l’AIPAC); il n’est pas parvenu à faire voter le Congrès en faveur de l’attaque contre la Syrie. Pourtant les moyens ne furent pas épargnés pour cela. Rien n’y fit. C’est ainsi que le cauchemar des dirigeants israéliens est en train de se réaliser : leur influence sur la politique étrangère US se dissipe, notamment en raison de l’apparition de nouvelles forces politiques anti-système et anti-guerre, voir isolationnistes pour certains. 
Si les USA et l’Iran améliorent leurs relations, jusqu’à rétablir des relations diplomatiques normales (qui sait à terme ?), et dans la foulée si l’Iran améliore ses relations avec les monarchies du Golfe (Arabie principalement),le tout sous l’égide des russes, la question palestinienne resurgira au centre de la scène politique internationale et Israël n’aura alors plus d’échappatoire possible puisque la diabolisation de l’Iran afin de détourner l’attention générale de la question palestinienne ne fonctionnera plus ; et ce d’autant moins si les USA se mettent à faire pression sur Israel pour aboutir à une solution viable à la fois pour les Palestiniens et pour les Israéliens, ce qui permettrait peut-être enfin de pacifier la région durablement. 
A suivre.
En revanche, après l’accord d’hier, Israël a désormais en face d’elle une Syrie sans armes chimiques, ce qui ne veut pas dire une Syrie désarmée, loin s’en faut. Et ce d’autant moins, que pour accepter de se défaire de ses armements chimiques le Président syrien a dû s’assurer de recevoir de la part des russes comme des iraniens des équipements militaires lui permettant de se défendre contre d’éventuelles attaques israéliennes où autres. A ce sujet l’exemple du Hezbollah a dû être pris en compte, exemple entre nous soit dit qui rend obsolète l’armement chimique précisément.
Ceci dit la Syrie devra se reconstruire et ne présentera pas une menace pour Israël avant longtemps.

Il est donc probable qu’après cet accord et le début de sa mise en oeuvre courant Novembre avec l’arrivée des inspecteurs de l’ONU en charge de la destruction du stock d’armes chimique syrien, nous voyions les forces gouvernementales syriennes poursuivre rapidement leur reconquête du territoire syrien face à des mercenaires  et des terroristes recevant de moins en moins d’armement et de subsides. 

La Russie sort de cette affaire comme le grand gagnant, rehaussé du lustre qui est celui des partenaires fiables, soutenant le droit international et la souveraineté contre le chaos perpétré par des états hors la loi, c’est à dire nous, les propagateurs de la déstructuration généralisée. Il va sans dire que l’influence russe sur la scène internationale va se renforcer considérablement au détriment de celle des USA comme de leurs alliés, français (c’est un pléonasme) entre autres. Les russes auront eu le grand mérite de montrer la voie non seulement en s’opposant aux « rogue states » mais en les obligeant à reculer.

Aux USA, l’affaire syrienne va sortir des écrans radar pour être remplacée par les crises internes qui font la queue au portillons pour éclater. Il ne fait pour nous aucun doute que l’affaire Snowden et le flux de ses révélations continues a beaucoup aidé à réveiller les consciences et à organiser la résistance au sein du Congrès comme de la population face au système. C’est bien l’affaire Snowden qui a permis indirectement la réaction très puissante et organisée, totalement inattendue pour l’establishment, contre la guerre en Syrie. Il est désormais probable que cette crise syrienne va créer un précédent et que les prochaines velléités guerrières d’une présidence de moins en moins impériale et d’un Congrès aux ordres des lobbys ne seront plus possible, comme cela fut le cas depuis des décennies. Ce ne sera plus possible car la résistance aura pris conscience d’elle-même et son opposition au système deviendra de plus en plus efficace, notamment grâce à un soutien populaire de plus en plus large.
En effet, la résistance se renforce au gré des crises successives que rencontre le système. Il s’agit d’ailleurs d’une suite de crises au sein d’une crise terminale d’effondrement. Le calendrier parlementaire US des deux mois à venir nous promet des empoignades majeures et tonitruantes entre les tenants du système et les « rebelles » du Congrès qui ont un soutien de moins en moins négligeable au sein de la population, comme vient de le montrer la crise syrienne. Le vote prochain du budget et celui de la remontée du plafond de la dette vont être l’occasion de batailles d’autant plus homériques que leur issue est très incertaine en raison du renforcement continuel de l’opposition, de plus en plus virulente, à l’égard des excès du système dont ces deux questions sont  des symboles particulièrement sensibles pour l’opinion US.

Pour notre part, nous voyons toute cette affaire comme une victoire des forces anti-système contre le système que la crise générale qu’il subit affaiblit de plus en plus en mettant au grand jour ses excès de toute sorte et sa folie nihiliste. 

La crise syrienne fut un échec de plus des états occidentaux, les « rogue states » par excellence. Comme on l’a dit plus haut, c’est la première fois qu’ils furent stoppés dans leur folie destructrice et suicidaire. Cela constitue un précédent fondamental à notre sens en montrant au monde qu’ils n’étaient que des tigres de papier en faillite. Il semblerait désormais qu’ils bénéficient de moins en moins de soutiens, chez eux comme parmi les membres de la communauté internationale. La résistance est en passe de s‘organiser tant intérieurement qu’à l'extérieur ; leurs faiblesses sont désormais à nu ; ils ne font plus peur.

Peut-être sommes-nous désormais entrés dans une nouvelle époque multipolaire où un état et ses alliés, ne représentant qu’une minorité à l’échelle planétaire, n’auront plus la liberté de faire ce qui leur plait, au mépris des lois internationales, et selon l’hystérie qui les agite sur le moment, sans se préoccuper de l’opinion de la majorité des membres de la communauté internationale.

C’est une très bonne chose, mais il faudra s’y habituer. Car cela pourra prendre beaucoup de temps dans le chef de nos dirigeants, le temps que la crise que nous traversons nous en débarrasse et que nos mentalités se transforment.

Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

jeudi 12 septembre 2013

Syrie : proposition de Poutine à Obama.


Obama : No we cannot !

Pour résumer le discours d'hier du Prix Nobel de la Paix : NO WE CANNOT .
En dépit des circonvolutions et des demi aveux d'échecs maquillés en grande victoires du Bien sur le Mal, malgré les rodomontades militaristiques et les grands mots qui sont censés émouvoir le bourgeois assis dans son fauteuil, la larme à l'oeil (il digère...) à l'idée qu'on puisse aller saccager un pays (en son nom à lui, ce qui revient à dire que c'est lui qui y va) au nom de la ... DEMOCRATIE, les droitsdelhommisme (eh oui encore eux !), et encore tout plein de bonnes et belles choses que nous n'appliquons pas nous-mêmes, et encore moins nos meilleurs alliés du Golfe (un exemple parmi d'autres) mais que nous exigeons de tous ceux qui ne font pas exactement ce que nous voulons, en dépit de sa tentative désespérée et ridicule d'apparaitre comme celui par qui la guerre sera évitée (ahahah) grâce à sa force de caractère et de persuasion qui ont tant impressionné le Président russe et bla bla bla...
Bref, en dépit de toute cette belle gymnastique sémantique, le pathétique Prix Nobel de la Paix n'a pu cacher que, décidément, NO WE CANNOT...


REMARKS BY THE PRESIDENT IN ADDRESS TO THE NATION ON SYRIA
East Room
9:01 P.M. EDT
THE PRESIDENT:  My fellow Americans, tonight I want to talk to you about Syria — why it matters, and where we go from here.
Over the past two years, what began as a series of peaceful protests against the repressive regime of Bashar al-Assad has turned into a brutal civil war.  Over 100,000 people have been killed.  Millions have fled the country.  In that time, America has worked with allies to provide humanitarian support, to help the moderate opposition, and to shape a political settlement.  But I have resisted calls for military action, because we cannot resolve someone else’s civil war through force, particularly after a decade of war in Iraq and Afghanistan.
The situation profoundly changed, though, on August 21st, when Assad’s government gassed to death over a thousand people, including hundreds of children. The images from this massacre are sickening: Men, women, children lying in rows, killed by poison gas. Others foaming at the mouth, gasping for breath. A father clutching his dead children, imploring them to get up and walk. On that terrible night, the world saw in gruesome detail the terrible nature of chemical weapons, and why the overwhelming majority of humanity has declared them off-limits — a crime against humanity, and a violation of the laws of war.
This was not always the case. In World War I, American GIs were among the many thousands killed by deadly gas in the trenches of Europe. In World War II, the Nazis used gas to inflict the horror of the Holocaust. Because these weapons can kill on a mass scale, with no distinction between soldier and infant, the civilized world has spent a century working to ban them. And in 1997, the United States Senate overwhelmingly approved an international agreement prohibiting the use of chemical weapons, now joined by 189 governments that represent 98 percent of humanity.
On August 21st, these basic rules were violated, along with our sense of common humanity. No one disputes that chemical weapons were used in Syria. The world saw thousands of videos, cell phone pictures, and social media accounts from the attack, and humanitarian organizations told stories of hospitals packed with people who had symptoms of poison gas.
Moreover, we know the Assad regime was responsible. In the days leading up to August 21st, we know that Assad’s chemical weapons personnel prepared for an attack near an area where they mix sarin gas. They distributed gasmasks to their troops. Then they fired rockets from a regime-controlled area into 11 neighborhoods that the regime has been trying to wipe clear of opposition forces. Shortly after those rockets landed, the gas spread, and hospitals filled with the dying and the wounded. We know senior figures in Assad’s military machine reviewed the results of the attack, and the regime increased their shelling of the same neighborhoods in the days that followed. We’ve also studied samples of blood and hair from people at the site that tested positive for sarin.
When dictators commit atrocities, they depend upon the world to look the other way until those horrifying pictures fade from memory. But these things happened. The facts cannot be denied. The question now is what the United States of America, and the international community, is prepared to do about it. Because what happened to those people — to those children — is not only a violation of international law, it’s also a danger to our security.
Let me explain why. If we fail to act, the Assad regime will see no reason to stop using chemical weapons. As the ban against these weapons erodes, other tyrants will have no reason to think twice about acquiring poison gas, and using them. Over time, our troops would again face the prospect of chemical warfare on the battlefield. And it could be easier for terrorist organizations to obtain these weapons, and to use them to attack civilians.
If fighting spills beyond Syria’s borders, these weapons could threaten allies like Turkey, Jordan, and Israel. And a failure to stand against the use of chemical weapons would weaken prohibitions against other weapons of mass destruction, and embolden Assad’s ally, Iran — which must decide whether to ignore international law by building a nuclear weapon, or to take a more peaceful path.
This is not a world we should accept. This is what’s at stake. And that is why, after careful deliberation, I determined that it is in the national security interests of the United States to respond to the Assad regime’s use of chemical weapons through a targeted military strike. The purpose of this strike would be to deter Assad from using chemical weapons, to degrade his regime’s ability to use them, and to make clear to the world that we will not tolerate their use.
That’s my judgment as Commander-in-Chief. But I’m also the President of the world’s oldest constitutional democracy. So even though I possess the authority to order military strikes, I believed it was right, in the absence of a direct or imminent threat to our security, to take this debate to Congress. I believe our democracy is stronger when the President acts with the support of Congress. And I believe that America acts more effectively abroad when we stand together.
This is especially true after a decade that put more and more war-making power in the hands of the President, and more and more burdens on the shoulders of our troops, while sidelining the people’s representatives from the critical decisions about when we use force.
Now, I know that after the terrible toll of Iraq and Afghanistan, the idea of any military action, no matter how limited, is not going to be popular. After all, I’ve spent four and a half years working to end wars, not to start them. Our troops are out of Iraq. Our troops are coming home from Afghanistan. And I know Americans want all of us in Washington- especially me — to concentrate on the task of building our nation here at home: putting people back to work, educating our kids, growing our middle class.
It’s no wonder, then, that you’re asking hard questions. So let me answer some of the most important questions that I’ve heard from members of Congress, and that I’ve read in letters that you’ve sent to me.
First, many of you have asked, won’t this put us on a slippery slope to another war? One man wrote to me that we are “still recovering from our involvement in Iraq.” A veteran put it more bluntly: “This nation is sick and tired of war.”
My answer is simple: I will not put American boots on the ground in Syria. I will not pursue an open-ended action like Iraq or Afghanistan. I will not pursue a prolonged air campaign like Libya or Kosovo. This would be a targeted strike to achieve a clear objective: deterring the use of chemical weapons, and degrading Assad’s capabilities.
Others have asked whether it’s worth acting if we don’t take out Assad. As some members of Congress have said, there’s no point in simply doing a “pinprick” strike in Syria.
Let me make something clear: The United States military doesn’t do pinpricks. Even a limited strike will send a message to Assad that no other nation can deliver. I don’t think we should remove another dictator with force — we learned from Iraq that doing so makes us responsible for all that comes next. But a targeted strike can make Assad, or any other dictator, think twice before using chemical weapons.
Other questions involve the dangers of retaliation. We don’t dismiss any threats, but the Assad regime does not have the ability to seriously threaten our military. Any other retaliation they might seek is in line with threats that we face every day. Neither Assad nor his allies have any interest in escalation that would lead to his demise. And our ally, Israel, can defend itself with overwhelming force, as well as the unshakeable support of the United States of America.
Many of you have asked a broader question: Why should we get involved at all in a place that’s so complicated, and where — as one person wrote to me — “those who come after Assad may be enemies of human rights?”
It’s true that some of Assad’s opponents are extremists. But al Qaeda will only draw strength in a more chaotic Syria if people there see the world doing nothing to prevent innocent civilians from being gassed to death. The majority of the Syrian people — and the Syrian opposition we work with — just want to live in peace, with dignity and freedom. And the day after any military action, we would redouble our efforts to achieve a political solution that strengthens those who reject the forces of tyranny and extremism.
Finally, many of you have asked: Why not leave this to other countries, or seek solutions short of force? As several people wrote to me, “We should not be the world’s policeman.”
I agree, and I have a deeply held preference for peaceful solutions. Over the last two years, my administration has tried diplomacy and sanctions, warning and negotiations — but chemical weapons were still used by the Assad regime.
However, over the last few days, we’ve seen some encouraging signs. In part because of the credible threat of U.S. military action, as well as constructive talks that I had with President Putin, the Russian government has indicated a willingness to join with the international community in pushing Assad to give up his chemical weapons. The Assad regime has now admitted that it has these weapons, and even said they’d join the Chemical Weapons Convention, which prohibits their use.
It’s too early to tell whether this offer will succeed, and any agreement must verify that the Assad regime keeps its commitments. But this initiative has the potential to remove the threat of chemical weapons without the use of force, particularly because Russia is one of Assad’s strongest allies.
I have, therefore, asked the leaders of Congress to postpone a vote to authorize the use of force while we pursue this diplomatic path. I’m sending Secretary of State John Kerry to meet his Russian counterpart on Thursday, and I will continue my own discussions with President Putin. I’ve spoken to the leaders of two of our closest allies, France and the United Kingdom, and we will work together in consultation with Russia and China to put forward a resolution at the U.N. Security Council requiring Assad to give up his chemical weapons, and to ultimately destroy them under international control. We’ll also give U.N. inspectors the opportunity to report their findings about what happened on August 21st. And we will continue to rally support from allies from Europe to the Americas — from Asia to the Middle East — who agree on the need for action.
Meanwhile, I’ve ordered our military to maintain their current posture to keep the pressure on Assad, and to be in a position to respond if diplomacy fails. And tonight, I give thanks again to our military and their families for their incredible strength and sacrifices.
My fellow Americans, for nearly seven decades, the United States has been the anchor of global security. This has meant doing more than forging international agreements — it has meant enforcing them. The burdens of leadership are often heavy, but the world is a better place because we have borne them.
And so, to my friends on the right, I ask you to reconcile your commitment to America’s military might with a failure to act when a cause is so plainly just. To my friends on the left, I ask you to reconcile your belief in freedom and dignity for all people with those images of children writhing in pain, and going still on a cold hospital floor. For sometimes resolutions and statements of condemnation are simply not enough.
Indeed, I’d ask every member of Congress, and those of you watching at home tonight, to view those videos of the attack, and then ask: What kind of world will we live in if the United States of America sees a dictator brazenly violate international law with poison gas, and we choose to look the other way?
Franklin Roosevelt once said, “Our national determination to keep free of foreign wars and foreign entanglements cannot prevent us from feeling deep concern when ideals and principles that we have cherished are challenged.” Our ideals and principles, as well as our national security, are at stake in Syria, along with our leadership of a world where we seek to ensure that the worst weapons will never be used.
America is not the world’s policeman. Terrible things happen across the globe, and it is beyond our means to right every wrong. But when, with modest effort and risk, we can stop children from being gassed to death, and thereby make our own children safer over the long run, I believe we should act. That’s what makes America different. That’s what makes us exceptional. With humility, but with resolve, let us never lose sight of that essential truth.
Thank you. God bless you. And God bless the United States of America.
END 9:17 P.M. EDT

mardi 10 septembre 2013

Syrie : Bons baisers de Russie !

Le Président Putin et Serguei Lavrov viennent de sauver la mise, et la face, du Prix Nobel de la Paix « va-t’en guerre », comme de juste dans notre monde merveilleux, paradisiaque et scintillant, où toute parole désarticulée par un de nos dirigeants bien-aimé doit être interprétée comme son exact contraire. C’est ainsi que Prix Nobel de la Paix ne peut pas ne pas être rattaché à bombardements humanitaires, drones, Afghanistan, Yemen, Libye, Syrie, terrorisme, Al Qaeda notre meilleur allié etc, etc... la liste est trop longue pour être récitée.

Tout cela pour dire que les Russes ont pris au mot l’inénarrable Kerry-botox. Il n’a pas fallu plus de deux heures pour que l’insignifiant Kerry-botox se fasse coiffer au poteau par Sergueï Lavrov. 

La Syrie accepte donc de remettre ses armes chimiques à des inspecteurs internationaux qui auront pour mission de les détruire ; dans la foulée, la Syrie va signer la convention de Genève de 1922 interdisant les dites armes chimiques. A noter que ni Israël, ni les USA ne l’ont signé. Mais c’est un détail insignifiant, naturellement.

Certains commentateurs parlent « d’échec et mat » à propos de la position d’Obama. Ce n’est pas sûr, pourtant, car il n’est pas certain que les Russes aient voulu mettre le Prix Nobel de la Paix dans cette position. Ils sont plus subtils que cela. Ils lui ont, bien au contraire, offert une porte de sortie de l’impasse dans laquelle il s’était mis tout seul. Et ils lui permettent de sauver la face, ce qui signifie que cette initiative permet au prix Nobel de la Paix de ne pas sortir de cette affaire syrienne plus affaibli qu’il ne l’est déjà. Vous pourrez toujours nous dire que les dégâts sont déjà faits ; c’est vrai mais au moins il n’y en aura pas de plus grave. Du moins il faut l'espérer.

Car cette initiative russe pourrait éviter au Prix Nobel de la Paix une retentissante défaite au Congrès, avec un affaiblissement proportionnel, tant il était certain que ce dernier aurait refusé de voter la guerre, où en tout cas la Chambre des Représentants, voir même le Sénat ; de même, en admettant qu’il soit tout de même allé jouer à la guerre sans l’autorisation du Congrès (ce dont nous doutons), il aurait eu à faire face à d’énormes complications de politiques intérieures tout au long des trois années qui lui restent, sans parler d’une éventuelle procédure d’impeachment. 

Surtout, cela permet de masquer l’isolement jamais vu auparavant des USA sur le plan international ; car « la guerre » n’est soutenue par personne à part les Israéliens, les Saoudiens, les Qataris, les Turcs, c’est à dire les habituels suspects d’attaques au gaz attribuées au gouvernement syrien (pour les trois derniers cités). Ah, si, pardon il y a aussi les Français (voir l'article de Corto). Autant dire bien peu de monde. 
En conséquence, les russes lui offrent un cadeau inestimable.

Mais la reconnaissance n’est pas l’apanage des faibles. La vanité, oui. Et par vanité, donc par faiblesse, on est prêt à toutes les folies.

Nous verrons ce soir, lors de son adresse à la nation US, si le Prix Nobel de la Paix saura saisir cette chance envoyée par les russes où non.

En revanche, il y a une chose que les russes ne peuvent pas contrer, si tant est qu’ils le veuillent : c’est le mouvement d’opposition à la guerre et aux interventions extérieures qui grandit de façon désormais difficile à occulter par la presstitute. Tea Party, Occupy Wall street d’abord, comme en avant garde ; puis l’affaire Snowden a lancé le pavé dans la mare du Congrès, comme on l’a vu lors du vote raté de quelques voix en Juillet. Désormais ce mouvement a des représentants au sein même du Congrès, composé à la fois de Démocrates et de Républicains et il est en train de s’organiser très sérieusement, même si ce n’est pas délibéré pour le moment, en mouvement d’opposition au parti unique ; cela ira t’il jusqu’à former un nouveau parti politique ? A voir. La dernière fois que c’est arrivé aux USA, c’était lors de la fondation du Parti Républicain en 1854 par des membres rebelles des partis démocrates et whig. Ce mouvement d’aujourd’hui, lui aussi, regroupe un grand nombre de sous mouvances venant de tous les horizons politiques mais qui se retrouvent toutes désormais sous la bannière anti-guerre. Il y a dans cette mouvance  une tendance de plus en plus forte à l’isolationnisme, venant plutôt de sa partie républicaine. C’est aussi un mouvement anti-lobbys, notamment contre le complexe militaro-industriel et les guerres, anti-Wall Street (banksters et compagnie) etc... 

Bref c’est un mouvement anti-système se trouvant désormais au sein même du système, voir pour la plupart de ses membres, et particulièrement ceux du congrès, appartenant à ce système lui-même. La croissance de cette opposition va t’elle faire exploser toute la machine-système ? Nous verrons. Mais nous pouvons désormais voir que toute nouvelle affaire (Snowden-NSA, Syrie etc) et toute nouvelle crise (sans parler de la situation économique) ne fait que le renforcer ; plus il se renforce, plus il devient visible et plus il attire de nouveaux partisans. Le tout face à des apparatchiks complètement autistes que la panique rend de plus en plus maladroits face à cette marée montante de la contestation.

Gageons donc que cette nouvelle affaire de Syrie et ses rebondissements, quels qu’ils soient, ne feront que renforcer considérablement les opposants dont nous venons de parler, augmentant encore la paralysie générale de Washington et par là même l’impopularité du centre par rapport aux états fédérés. Et par contrecoup cela ne fait qu'accélérer l’implosion générale du système à laquelle nous sommes en train d’assister.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.