samedi 28 septembre 2013

Obama - Rouhani : coup de téléphone très parlant !

Non, ils ne se sont par rencontrés dans les couloirs de l’ONU, ils ne se sont donc pas serrés la main. Le côté iranien, semble t’il, trouvait l’affaire un peu trop rapide.
En revanche Obama a téléphoné eu président iranien.
C’est une première ! En effet aucun président US n’avait téléphoné à un chef d’Etat iranien depuis 1979, c’est dire le symbolisme de ce coup de téléphone.
Non, bien sûr, rien d’important ne fût dit au cours de cette conversation, mais là n’était pas le problème. Il fallait un geste au plus haut niveau afin de montrer que l’on prenait au sérieux les gestes d’ouverture que le gouvernement iranien a multiplié depuis l’accession au pouvoir du Président Rouhani, avec la bénédiction de l’Ayatollah Khamenei.

Désormais, le terrain déblayé, chacun sachant plus où moins ce que l’autre attend, les négociations vont pouvoir débuter, et, apparemment, il semble que l’on veuille aboutir rapidement ; le Président Rouhani a parlé de six mois. De plus les Russes sont là pour faciliter la tâche. Il faut dire que les circonstances sont propices car la situation au MO ne peut être réglée sans l’Iran, que ce soit en Syrie où en Afghanistan. Car quoi qu’en disent les Saoudiens et les Israéliens, rien ne pourra jamais se faire au MO sans l’Iran ; mais pour cela il faut d’abord aboutir à un accord sur le nucléaire iranien. 

Ce coup de téléphone est donc le signal que les choses sérieuse sont sur le point de débuter et qu’un règlement de la question du nucléaire iranien pourrait déboucher sur un accord général sur la Syrie, le Liban, l’Irak et l’Afghanistan, bref sur les rapports de force et donc d’influence au MO sur fond de désengagement des USA de la région.

Bien entendu rien n’est gagné, rien n’a encore abouti mais les volontés sont là des deux côtés en dépit des méfiances réciproques accumulées depuis trente ans.

Pour les Saoudiens et les Israéliens, cette reprise des contacts officiels entre les USA et l’Iran est une défaite dont on ne peut pas minimiser l’importance. C’est toute la politique de ces deux pays depuis des décennies qui vient d’être rangée au placard des accessoires hors d’usage, politique qui consistait à maintenir l’Iran à l’écart des affaires du MO en diabolisant ce pays à tout crin. Cela permettait à Israël de détourner l’attention de la question palestinienne, et aux Saoudiens de s’opposer à l’influence iranienne grandissante dans la région. 

Cette conversation téléphonique entre Obama et Rouhani permet de se rendre compte de la perte d’influence spectaculaire des lobbies israéliens (AIPAC) et saoudiens aux USA. L’affaire du vote annulé de l’autorisation d’attaquer la Syrie par le Congrès avait déjà montré les limites de cette influence. 
Désormais c’est plié. Et ce n’est pas la visite de Bibi à Washington le 30 Septembre qui changera quoi que ce soit. Il faudra bien que les Israéliens et les Saoudiens se fassent à l’idée que, désormais, ils ne pourront plus compter sur le soutien des USA pour les défendre envers et contre tout. Ils sont seuls. Il leur faudra donc d’urgence trouver une politique de substitution pour s’adapter à la nouvelle réalité qui est en train d’émerger au MO : une réalité avec beaucoup moins d’américains et autres occidentaux pour régenter la région.

Ce coup de téléphone sera peut-être vu par les historiens du futur (s’il y en a) comme le début du processus de réorganisation général des rapports de forces et des équilibres politiques au MO le plus important depuis la chute de l’Empire Ottoman.

Nous verrons.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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