samedi 22 mai 2010

Iran et la bombe nucléaire: c'est magique !

Chers lecteurs de la Chronique de Cochon sur Terre nous avons le devoir et le regret de vous avertir que l’heure est grave.
Non, très grave !
Il s’agit désormais d’une question de survie, notre survie à tous est mise en cause : en bref la survie de Cochon sur Terre est menacée car notre société idyllique pourrait bien disparaître dans un nuage atomique comme on en n’a encore jamais vu. En effet il parait, d’après les services de renseignements de Cochon sur Terre, que celui-ci prendrait la forme d’un croissant de couleur verte, en lieu et place de ces bons vieux champignon auxquels nous nous étions si bien accoutumés. En tout cas c’est ce qu’affirment nos gouvernants illuminés ; c’est vous dire à quel point il est urgent de paniquer et de nous précipiter dans le premier abri atomique venu !

Un pays menaçant l’univers entier.

De quoi s’agit-il donc ?
Comment, vous n’avez pas deviné ?
Voyons, quel est le seul pays de la planète qui menace la sécurité de toute la région depuis des décennies ?
Quel est ce pays atrocement dangereux qui n’a jamais envahi personne depuis au moins deux siècles ?
Quel est ce pays si agressif qu’il se donne tous les moyens disponibles pour se constituer l’armée la plus puissante qu’on ait jamais vu et qui consacre pour se faire la somme monstrueuse de $ 6 milliards par an à s’armer jusqu’aux dents (piqûre de rappel: le budget US est de $ 1200 milliards - Israel $ 18 milliards dont $ 3 milliards venant des USA chaque année - France $ 66 milliards - Singapour $ 11 milliards - Arabie Saoudite $ 38,7 milliards - Oman $ 4,5 milliards etc...) ? (Sources - Singapore Defense and Security Report Q2 2009)

Quel est ce pays dont les capacités nucléaires militaires menacent tous ses voisins et qui nie farouchement posséder la moindre arme atomique ?

Hummm... Vous avez deviné n’est-ce pas ?
Oui, oui c’est cela, il s’agit de l’Iran bien sûr. Qui d’autre voyons ?

Eh bien à cause de l’Iran nous sommes au bord de l’extermination générale car ce pays dangereux menace de nous faire tous sauter à coup de bombes atomiques, nous les Représentants Uniques du Bien Immaculé (RUBI). Mais ce sont des bombes d’un genre très particulier, outre le fait qu’elles exploseraient, comme déjà révélé plus haut, en créant un nuage en forme de croissant vert. Car en réalité nous sommes en mesure de vous révéler en exclusivité intergalactique, chers lecteurs, que les bombes atomiques persanes sont des bombes magiques ! Eh oui, apparemment les apprentis sorciers persans ont inventé des bombes magiques, ce qui prouve bien entre parenthèse combien ils sont diaboliques (yes, indeed, they are evil !) ; d’ailleurs ils ont presque certainement fait un pacte avec le diable pour ce faire. C’est Llyod Blankfein qui l’a révélé à Tata Hillary et vous savez combien ce CHER Lloyd est bien introduit auprès de... Dieu évidemment, étant donné qu’il est le représentant auto-proclamé de Dieu sur terre pour veiller aux intérêts de ce dernier ; et aux siens par la même occasion.
Donc nous avons là une source de premier ordre sans aucun doute possible et inimaginable.
C’est pourquoi nous devons tous croire comme un seul cochon combien notre société immaculée de Cochon sur Terre est menacée par ces Persans fabricants de bombes atomiques... magiques.

La bombe : magie où sorcellerie ?

Des bombes magiques ? Vous devez vous dire que c’est encore une invention délirante de la Chronique de Cochon sur Terre, non ?
Eh bien vous avez tord cher lecteur.
Comment appelleriez-vous une bombe qui existe sans exister ?
Si cela ne relève pas de la magie alors nous ne savons plus comment nommer un chat un chat ; surtout lorsqu’il est vert et persan... Non, au fond vous avez peut-être un point ; nous pourrions dire tout aussi bien, pour faire une petite gâterie à Tata Hillary, que cela relève de la sorcellerie. Allons soit, mettons cela sur le compte de la sorcellerie.
Donc les Iraniens ont une bombe atomique (non, ils en ont des masses, environ 200 comme les Israéliens qui n’en n’ont pas non plus, mais c’est un secret si bien gardé que le monde entier fait semblant de ne pas le savoir). Cette bombe est désormais prête à être expédiée sur Cochon sur Terre en recommandé sans accusé de réception (en effet ce ne sera plus nécessaire car plus personne ne pourrait signer le reçu). Mais en quoi, diable, est-ce que tout cela est magique pourriez-vous nous demander ? Et bien la magie c’est que la bombe qui nous anéantira n’existe pas. Quand on pense aux fortunes que nous dépensons tous, nous les citoyens si méritants de Cochon sur Terre, nous les Représentants Uniques du Bien Immaculé (RUBI), tous ces beaux milliards qui nous coûtent si chers à emprunter, tout cela pour nous fabriquer des bombes atomiques alors que ces Iraniens sataniques ont des bombes qui ne leur coûte rien puisqu’elles n’existent pas.
Ils sont forts ces Iraniens tout de même, chapeau !

Ne riez pas, cher lecteur, un peu de respect pour le travail de chien que réalisent vos rédacteurs de la Chronique de Cochon sur Terre afin de vous tenir au courant le plus régulièrement possible de leurs humeurs... exécrables va sans dire...

Bien, nous voyons que vous doutez encore de cette histoire de bombe magique malgré tous nos efforts. Eh bien nous allons vous prouver « de suite », comme on dit dans nos chères campagnes, de la réalité de ces bombes non seulement magiques mais persanes en plus de tout. Si encore elles étaient américaines cela irait mais persanes, non ; de qui se moque t’on ?

L’Iran n’a pas de bombes.

Le rapport de l’AIEA du mois de Février 2010 constatait que le stock d’uranium de l’Iran se montait à 2065 kg (à peu près 2500 kg aujourd’hui si l’on prend en compte les capacités d’enrichissement du site de Natanz, site inspecté régulièrement par l’AIEA). Mais c’est un uranium UF6 (uranium hexafluoride), enrichi seulement à 3,6%. Cet uranium est destiné au réacteur nucléaire de Bushehr construit par les Russes.
Il faut bien garder en mémoire que cet uranium enrichi à 3,6% ne peut absolument pas être d’une utilité quelconque pour faire une arme nucléaire. Dans ce cas l’uranium doit-être enrichi à plus de 90% (U235).
Pour fabriquer une arme nucléaire il faut au moins 21,6 kg d’uranium 235. Si les Persans voulaient enrichir leurs 2500 kg de UF6 pour fabriquer des armes nucléaires ils ne pourraient obtenir que 55 Kg de U235, c’est-à-dire de quoi produire deux bombes nucléaires totalement archaïques dont l’une des deux devraient obligatoirement servir de test.

Ceci précisé l’accord négocié entre l’Iran et la Turquie et le Brésil prévoit l’envoi par l’Iran en Turquie de 1200 kg d’uranium UF6, c’est-à-dire enrichi à 3,6%, afin d’être enrichi à 20% pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran. L’Iran en garderait donc 1300 kg qui, s’ils étaient enrichis à des fins militaires, ne pourraient produire que 31,6 kg de U235. Ce qui signifie qu’il ne pourrait pas y avoir de bombe puisqu’il faut impérativement faire un test qui nécessite toujours les mêmes 21,6 Kg de U235.

En revanche il est vrai que la capacité qu’ont désormais (Février 2010) les Iraniens d’enrichir de l’uranium UF6 jusqu’à 20% leur donnerait la possibilité de l’enrichir jusqu’à 90% pour obtenir de l’U235 servant pour fabriquer des armes nucléaires. Mais ils ne peuvent pas le faire actuellement sans que l’AIEA ne soit immédiatement au courant étant donné les régulières inspections que cette dernière effectue des installations iraniennes. Si un jour l’AIEA se voyait refuser le droit d’effectuer ses inspections alors il serait compréhensible de se poser des questions. Mais jusqu’à aujourd’hui cela n’est pas arrivé.
On évoque également l’existence d’installations secrètes d’enrichissement d’uranium. A cela il y a plusieurs obstacles : le premier est qu’il faut de très grandes quantités d’eau pour les centrifugeuses et qu’un chantier de cette importance ne pourrait pas passer inaperçu longtemps à une époque où les satellites sont abondamment utilisés, comme le prouve notamment la découverte de l’installation de Qom en 2006. De plus cela signifierait que de très grandes quantités d’uranium UF6 aient pu être détournées sans que personne ne s’en soit rendu compte. Car il en faudrait au moins autant que ce que les Iraniens possèdent actuellement pour produire seulement deux bombinettes archaïques si on les compare aux nôtres par exemple ; détourner une telle quantité sans que personne ne s’en rende compte parait extrêmement improbable, voire impossible.

Conclusion : aujourd’hui les Iraniens ne peuvent pas fabriquer de bombes atomiques aussi sophistiquées que celles que nous possédons, nous autres Représentants Uniques du Bien Immaculé (RUBI). En revanche la production de bombes magiques est une autre affaire, une affaire de pros dans laquelle, si l’on en croit nos «dear leaders», les Iraniens sont passé Maîtres.

L'important c'est d'y croire !

Chers lecteurs, êtes-vous convaincus cette fois ? Vous voyez bien que les Iraniens ont la bombe sans l’avoir tout en l’ayant tout de même ; où plutôt qu’ils vont l’avoir ; où plutôt qu’ils sont sur le point de la posséder ; où qu’ils étaient déjà sur le point de la posséder en 1987, 1988, 1989, 1990, 2000, 2003 etc, sans parler d’aujourd’hui ; où encore que nous sommes tous en passe d’être vaporisés par une bombe diabolique qui nous enterrera dans un nuage en forme de croissant vert.
Quelle solution préférez-vous ? Vous ne savez pas ? Pas de mesquinerie, prenez-les toutes, comme le font si bien tous nos « dear leaders » favoris, et récitez avant de vous endormir tous les soirs jusqu’à ce que vous puissiez répondre automatiquement à chaque fois que vous entendrez le mot «Iran» :

- Les iraniens ont la bombe, les iraniens ont la bombe, les iraniens ont la bombe, les iraniens ont la bombe, les iraniens ont la bombe, les iraniens ont la bombe...

Et puis si cela vous lasse vous pouvez toujours essayer cette version-là :

- On va tous mourir, on va tous mourir, on va tous mourir, on va tous mourir, on va tous mourir, on va tous mourir, on va tous mourir...

Vous verrez qu’après une bonne centaine de fois chacune, et à condition que vous vous soyez bien concentrés sur ce que vous récitez, vous verrez donc que vous croirez dur comme fer que les Iraniens sont sur le point de posséder la bombe atomique, voire qu’ils l’ont déjà ; vous ne douterez plus un instant qu’ils n’auront rien de plus pressé que de s’en servir immédiatement pour réduire Cochon sur Terre en un gros tas de cendre. C’est uniquement de cette manière que vous deviendrez apte à comprendre pourquoi notre chère Tata (non, il ne s’agit pas des camions fabriqués en Inde), nous voulons parler de Tata Hillary évidemment, pourquoi donc elle est si convaincue que nous allons tous mourir parce-que les Iraniens ont la bombe etc...
Surtout ne réfléchissez pas, c’est là le grand secret ! Il n’y en a d’ailleurs pas d’autres à part le fait que les Iraniens ont la bombe et que nous allons tous mourir d’ici demain matin à la première heure.
Répétez après nous svp: les iraniens ont la bombe et on va tous mourir...


De la naïveté des Turcs et des Brésiliens.

Le Premier Ministre du Brésil et le Premier Ministre Turc, ces deux respectables hommes d’Etat, ont fait confiance aux Iraniens.
Le Premier Ministre du Brésil et le Premier Ministre Turc, ces deux respectables hommes d’Etat, ont fait confiance au groupe des 5.
Ils ont fait confiance et ils se sont fait rouler dans la farine comme des enfants. Certes ils sont encore jeunes ; la grande politique internationale telle que nous la pratiquons à Cochon sur Terre sous le leadership éclairé des USA, suivis comme leur maître par des Européens qualifiés «d’alliés» pour la circonstance afin de ménager la grande susceptibilité de ces petits messieurs-dames, eh bien cette politique illuminée n’est pas encore à la portée de ces jeunes premiers. Mais rassurez-vous, chers lecteurs, car étant donné que nous sommes bons et généreux, comme on sait, nous ne leur en voudrons pas le moins du monde de s’être ainsi fait avoir par ces diaboliques persans, possesseurs de la bombe sans le savoir. Comment auraient-ils pu deviner, ces deux excellents leaders de pays dits «émergents» (L’empire Ottoman a émergé il y a pourtant un certain temps à notre connaissance mais ce doit être une erreur) que les Iraniens avaient la bombe alors qu’ils ne sont pas en mesure d’en fabriquer une ? Comment l’auraient-ils pu étant donné qu’ils ne possèdent pas notre immense expérience de la grande politique internationale menée avec tant de succès mémorables, cette politique si respectueuse pour la souveraineté de chaque Etat de la planète menée par les USA et leurs caniches européens jappant en remuant la queue, si fiers d’être tenus en laisse par leur maître pour leur promenade matinale ? Comment auraient-ils pu savoir que les Iraniens ont cette capacité inouïe d’avoir autant de bombes qu’ils le veulent sans avoir besoin d’uranium où de centrifugeuses pour ce faire ?

De qui se moque t’on ?

Ils ont fait confiance et ils se sont fait rouler.

Ils NOUS ont fait confiance et NOUS les avons roulé.

Car messieurs Erdogan et Lula ont cru qu’en obtenant des Iraniens un accord sur le projet que le groupe des 5 avait proposé en Octobre à Genève aux Iraniens, ils ont raisonnablement pensé que ce même groupe des 5 l’accepterait au cas où les Iraniens de leur côté signeraient l’accord. Grave erreur ! De plus, et cela n’est pas fait pour redorer le blason du groupe des 5, le Ministre des Affaires Etrangères de Turquie a indiqué clairement que toutes les parties concernées avaient été régulièrement informé des progrès des négociations sans que personne n’ait jamais rien objecté ; bien au contraire le Ministre a évoqué une lettre au moins d’Obama lui-même soutenant le projet :

The foreign minister said all relevant parties were kept informed at all stages of the negotiations with Iran and claimed that the early skeptical reactions stem from the fact that a successful deal was not expected. (Sources: Hurriyet Daily News - 18 May 2010)

Voilà le fond du problème. Non seulement un résultat positif aux négociations entreprises par la Turquie et le Brésil n’était pas escompté mais il n’était finalement même pas souhaité.
Pourquoi ?
Parce-que l’accord sur l’envoi d’uranium à 3,6% par l’Iran pour être enrichi à 20% n’avait d’autre but en réalité que de forcer ce pays à stopper complètement et définitivement toutes ses activités d’enrichissement d’uranium sur la simple présomption que les Iraniens ont un programme de recherche nucléaire secret à des fins militaires. Cela en dépit du rapport des agences de renseignement US de 2007 (National Intelligence Estimate 2007) qui affirme que l’Iran a stoppé tout programme de recherche nucléaire à des fins militaire depuis 2003; nous ne parlerons pas des multiples déclarations des responsables de l’AIEA répétant qu’il n’ont jamais trouvé la moindre preuve quelconque d’un soit-disant programme nucléaire à des fins militaires camouflé en Iran. De plus cette exigence invraisemblable de refuser à l’Iran le droit d’enrichir de l’uranium sur son territoire à des fins civiles s’oppose totalement à ce droit reconnu à chaque pays ayant signé le NPT (ce qui est le cas de l’Iran).

Le plus comique de l’histoire c’est que ni l’Inde, ni le Pakistan, ni Israël (tous allié des USA) n’ont signé le NPT (Non Proliferation Treaty); cela ne les a pas empêché non seulement d’enrichir de l’uranium à des fins militaires mais de constituer un arsenal nucléaire suffisant pour faire sauter la planète entière.
Sans parler de l'aide US que ces pays reçoivent, dont l'Inde qui a signé avec les USA un accord sur le nucléaire civil, avec notamment un transfert de technologie. Et l'AIEA n'a qu'à la fermer puisque de toute façon ses inspecteurs ne sont pas admis dans ces pays.
Et ensuite on demande à l’Iran de renoncer à tout activité nucléaire quelle qu’elle soit y compris à des fins civiles malgré les inspections régulières de l'AIEA... Etonnant, non ?

Le pot aux roses (d’Ispahan).

Crowley (Porte-parole du US State Department) revealed for the first time that the original proposal for Iran to swap 1,200 kilograms of low enriched uranium for 120 kilograms of uranium enriched to nearly 20 percent roughly a year later "was meant as a means to a larger end, which was to get Iran to fundamentally address its – concerns the international community has".
He went on to explain that "the fact that Iran...continues to enrich uranium and has failed to suspend its uranium enrichment program, as has been called for in the U.N. Security Council resolutions: that's our core concern."
Crowley was clearly suggesting that the talks which were supposed to follow Iran's acceptance of the deal would be focused on ending its nuclear enrichment program rather than on addressing the sources of conflict between the United States and Iran.
(Sources : Counterpunch - Gareth Porter - 20 M1Y 2010)

Cette déclaration tout comme l’activité hystérique de Tata Hillary afin d’obtenir l’accord des membres du Conseil de Sécurité de l’ONU pour une 4eme salve de sanctions contre l’Iran en ne tenant aucun compte de l’accord, constituent un reniement de tout ce que le groupe des 5 a pu entreprendre depuis dix mois, notamment de leurs négociations à Genève avec l’Iran à propos de l’échange de combustible nucléaire. Aux yeux du monde cet aveu est particulièrement infamant, surtout pour les USA puisqu’ils se sont retrouvés obligés de révéler crûment non seulement leur duplicité mais surtout leur manière unilatérale de traiter les affaires du monde sans aucune considération pour les autres nations. Vous pourrez toujours dire que cela ne fait que s’ajouter à la longue liste déjà établie d’actes et de comportements du même topo. Certes, mais cette fois la différence réside dans le fait que le monde a changé bien que les USA et leurs suiveurs ne s’en sont pas encore aperçu. Aujourd’hui le monde est de moins en moins enclin à accepter ce genre de comportements irresponsables.

D’ailleurs, et contrairement aux vantardises de Tata Hillary, ni la Chine ni la Russie n’ont donné de blanc-seing aux USA à propos des sanctions à prendre contre l’Iran.

Beijing and Moscow are not exactly licking Clinton's whip. Immediately after her bombastic announcement, the Chinese ambassador at the UN, Li Badong, said the draft resolution "did not close the doors on diplomacy", once again emphasizing "dialogue, diplomacy and negotiations".

And Russian Foreign Minister Sergei Lavrov made sure to talk to Clinton over the phone arguing for a deeper analysis of the fuel swap deal mediated by Brazil-Turkey.
(Sources: Asia Times - Pepe Escobar - 22 Mai 2010)

D’autre part les sanctions unilatérales que les USA et l’UE prévoient de prendre contre l’Iran, en plus des sanctions prévues par le Conseil de Sécurité, rencontrent déjà de fortes contestations, notamment de la part de la Russie.

Russian Foreign Minister Sergei Lavrov stressed Russia didn't like one bit the extra US and EU unilateral sanctions. The Russian Foreign Ministry said the unilateral sanctions would include measures "of an extraterritorial nature, beyond the agreed decisions of the international community and contradicting the principle of the rule of the international law, enshrined in the UN charter
(Sources: Asia Times - Pepe Escobar - 22 Mai 2010)

Que cette affaire démontre une fois de plus qu’il n’y a aucun changement entre la politique de Busch et celle d’Obama ; que la politique menée par les USA n’ait aucune considération pour personne sauf pour eux-mêmes et ce qu’ils perçoivent comme leurs intérêts aux détriment de ceux de toutes les autres nations ; que cette politique ne se fait que par l’usage de la force ; que tout cela soit enrobé du dégoulis habituel de bonne conscience vertueuse et de morale à sens unique ; tout cela nous le savions et n’est pas vraiment nouveau.

Le monde a changé...

En revanche la formule « deux poids deux mesures » n’a jamais été aussi évidente aux yeux du monde ; la mauvaise foi et l’arrogance n’ont probablement jamais été aussi nues. Hors, non seulement le monde a déjà changé mais il est encore en train d’évoluer profondément ; de nombreuses nations qui, jusque là, s’étaient tenues à l’écart des affaires du monde, sont en train d’y rentrer et de faire entendre leurs voix, des voix discordantes qui n’en prennent que plus de relief en rencontrant désormais une audience de plus en plus large. Le temps où l’Amérique et ses laquais pouvaient faire la loi sur cette planète comme ils l’entendaient, en tout impunité et avec l’arrogance qui les caractérise, cette époque est révolue.

Cela constitue une excellente nouvelle.

Ce que cette affaire démontre une fois de plus c’est l’aveuglement de nos «dear leaders» d'opérette face à cette nouvelle situation du monde, c’est à dire un monde multipolaire, comme le prouve la démarche de la Turquie et du Brésil, dans lequel des puissances régionales importantes sont en train de prendre la place qui est naturellement la leur (Brésil - Turquie - Inde - Russie - Chine - Europe si elle se décide à prendre enfin son indépendance etc) ; des puissances avec lesquelles il faudra compter à l’avenir, non pas comme sur un domestique aux ordres mais d’égal à égal et dont il faudra apprendre à prendre en compte leur point de vue et leur intérêt si l’on voudra aboutir à quoi que ce soit.

... mais les USA ne le savent pas encore.

Les USA et leurs caniches (on se demande vraiment ce que la France vient faire dans cette galère où elle n’a rien à faire !) agissent donc toujours comme si rien n’avait changé. Hors tout a déjà changé et tout va encore évoluer dans des proportions que seuls un petit nombre soupçonnent.
Les USA poursuivent leur politique habituelle comme le Titanic a poursuivi son chemin après avoir heurté l’iceberg fatal et que ses machines se soient arrêtées. On sait ce qu’il est advenu par la suite. Dans la question qui nous occupe, les USA ne se sont pas rendu compte de deux choses qui se tiennent :

- la première est leur affaiblissement accéléré qui s’intensifie toujours plus. Ce déclin est dû principalement à la situation interne du pays ; car il ne s’agit pas d’une explosion mais d’une implosion, c’est-à-dire d’un effondrement intérieur.
- de ce fait, non seulement ils n’ont plus les moyens de leur politique extérieure mais la poursuite toujours plus hystérique de cette dernière accélère le déclin et le désordre interne qui lui-même sape à son tour la politique extérieure.

La boucle est bouclée.

Ce déclin accéléré des USA et de leur rôle dans les affaires du monde rebat les cartes, comme l’effondrement de l’URSS l’avait fait en son temps. De plus ce déclin se produit au moment où de nouvelles nations veulent faire entendre leurs voix sur la scène internationale, à juste titre d’ailleurs, ce qui limite de facto le rôle des USA.

Le risque de désintégration de l’entité politique nommée USA existe réellement et sa probabilité augmente, ce qui ne veut pas encore dire que cela se produira certainement. Si cela n’arrive pas il faudra alors que les USA s’habituent d’urgence à être une nation comme les autres sur la scène du monde ; il faudra qu’ils s’habituent au fait qu’ils ne sont ni exceptionnels ni nécessaires à l’existence du reste de la planète. Il faudra également qu’ils réalisent, s'ils veulent survivre, qu’ils n’ont plus les capacités ni financières ni militaires pour imposer leurs volontés au monde qui les souffre avec de plus en plus d’impatience. Pour leur propre bien il vaudrait mieux qu’ils s’en rende compte le plus rapidement possible afin de prendre les mesures drastiques qui s’imposent avant que la crise ne les force à le faire dans le désordre et la panique la plus complète.

Si, les bombes magiques existent bel et bien...

Voilà ! Les dirigeants du Brésil et de la Turquie ont au moins appris que les Iraniens, tout comme les Irakiens avant eux, possèdent des bombes magiques, des stocks entiers de bombes magiques prêts à être déversés sur nos populations de Cochon sur Terre, ces populations si méritantes et innocentes, transparentes et tout et tout ; bref les Représentants Uniques du Bien Immaculé (RUBI).

Mais ce qu’ils ne savent pas encore c’est que les bombes magiques sont généralement introuvables précisément parce-qu’elles sont magiques. D’ailleurs la preuve la plus irréfutable restent tout de même les bombes magiques de Saddam Hussein, celui que nous épaulâmes inconditionnellement lors de la guerre qu’il déclencha contre l’Iran en 1980 (qui dura huit ans et fit des centaines de milliers de morts) avant de l'expédier au diable quelques années plus tard pour lui reprendre ses bombes magiques. Bref les bombes du regretté Saddam, notre ex allié puis notre ex ennemi, restèrent introuvables malgré l’invasion et l’occupation de l’Irak ; pourtant le diable sait bien qu’il en avait des quantités monstrueuses puisque c’est pour cela que les USA, sous les suppliques unanimes de l’univers tout entier, se dévouèrent à contre coeur pour les retrouver et sauver le monde par la même occasion. Et ce n’était pourtant pas les preuves qui manquaient comme on sait, puisqu’on les fabriquait en fonction des besoins.

Contrairement aux critiques de tous ces imbéciles qui affirment que Saddam n’avait pas de bombe puisque personne n’a jamais rien retrouvé, nous affirmons, nous, que c’est justement cela la preuve la plus irréfutable de leur existence. En effet la réalité de ces bombes magiques est prouvée par le fait que nous ne les ayons pas retrouvé en dépit de tous nos efforts ! Car si nous avions retrouvé des bombes elles ne seraient pas magiques. Une bombe magique, par essence, ne se retrouve jamais, ce qui ne veut bien sûr pas dire qu’elles n’existent pas. Elles existent bel et bien mais elles existent sans exister. C’est là que réside la subtilité de la chose. Et c’est à cela que nous pouvons reconnaître de bon coeur, et avec un grand soulagement, combien nous sommes chanceux d’être gouvernés par des politiciens si remarquables que le sont les nôtres, suffisamment talentueux pour savoir en toute certitude, et en fonction de leurs besoins du moment, qui possède des bombes magiques où pas, armes que personne ne verra jamais puisqu’elles n’existent pas tout en existant.

... mais elles ne sont pas là où on croit.

Pour conclure nous allons vous révéler un secret jalousement gardé, une révélation interplanétaire exclusive : les bombes magiques sont parfaitement réelles même si elles n’existent pas ! Oui, on peut les retrouver bel et bien mais pas n’importe où. Elles ne se révèlent que dans des régions étranges, pleines de monstres englués dans des fantasmes obscurs autant que délirants, des lieux où il ne règne que la nuit et la peur, des recoins nauséabonds où l’on se réfugie pour se protéger d’ennemis imaginaires armés de bombes nucléaires... magiques. Entre autre.
Où est-ce, nous demanderez-vous avec impatience ; assez de ces cochonneries, nous voulons savoir où trouver ces bombes magiques !
Bon, bon, calmez-vous, cher lecteur, nous allons vous révéler ce secret.
Les bombes magiques ne peuvent se découvrir que dans les cervelas à moitié irrigués de ceux qui croient à leur existence. Par exemple, cher lecteur, si par malheur on vous demandait de trépaner Tata Hillary vous découvririez un stock extraordinaire de bombes atomiques, c’est-à-dire toutes celles qu’elle attribue aux Iraniens aujourd’hui, et à d’autres demain et après-demain, comme toutes celles qu’elle attribua à Saddam en son temps. N’oublions pas combien elle fût une véritable passionaria de la guerre contre l’Irak tant elle craignait les bombes magiques de Saddam sans se rendre compte que ces dernières étaient tout simplement stockées dans son propre cervelas. Tout comme dans ceux de Busch, Cheney, Blair et compagnie, bref de toute la tripotée de décérébrés paranoïaques parmi lesquels on retrouve nombre de nos «dear leaders» préférés. En revanche pour nous autres, pauvres et simples mortels, les bombes magiques resteront toujours introuvables.
Car c’est une question de foi.

Quel monde étrange que Cochon sur Terre, non ?

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.






lundi 17 mai 2010

Plan européen à € 750 milliards: n'ayez pas peur, çà ne coutera rien !

Voilà c’est fait, l’Euroland s’est vendu pour les Grecs... Ah non, pardon, nous voulions dire l’Euroland s’est fendu pour les Grecs. Oui, nous nous sommes fendus de € 750 milliards pour sauver la Grèce, le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande...
Et nous et nous et nous ?
Non, non, il ne restera plus rien pour nous, les Français.
Et il ne restera plus rien non plus pour les Allemands lorsque la Chine n’achètera plus de machine-outil pour cause d’explosion de bulle immobilière, entre autres douceurs à venir du même acabit...

Mais comme nous le savons bien nous sommes des êtres exquis, généreux et sympathiques comme tout ; c’est pour cette raison UNIQUEMENT (les banques françaises ont des créances de € 53 milliards en Grèce) que nous avons décidé de verser tant d’argent dans le puits grec ; sans parler des suivants (déjà cités) qui se bousculent au portillon. Et tous ces puits ont une caractéristique en commun : ils sont sans fond.
Dieu merci les Anglais, dans leur inconscience causée par leur aveuglement arrogant sur leur propre situation, ont hautement refusé de participer au sauvetage miraculeux des aveugles et des sourds-muets européens, argumentant qu’étant donné qu’ils ne font pas partie de la zone euro ils n’avaient pas à casquer pour nous autres Continentaux. Ce qui est parfaitement vrai, et de plus tout fait logique même si c’est stupide de leur part. Néanmoins Il ne faudra pas oublier de les remercier tous en choeur avec effusion pour cet acte suicidaire car cela nous évitera de voler à leur secours lorsqu’ils se retrouveront dans le même état que la Grèce ; ce qui ne saurait tarder apparemment car certains prédisent ce désastre d’ici la fin de l’année voire même au cours de l’été... Nous verrons mais au moins nous n’aurons pas à payer, c’est toujours cela de pris. Et nous comptons tous avec ferveur sur nos meilleurs amis allemands pour faire pression sur nos gouvernants bien aimés afin de les retenir de se précipiter à Londres avec des sacs d’Euros en papier fraîchement imprimés pour la circonstance, au cas où ces derniers auraient quelques velléités de Saint Bernard.

- Attachez-les Saint Bernard en laisse, enfermez-les et gardez la niche verrouillée à double tour sans oublier d’emporter la clé avec vous !

Voici la prière insistante que les rédacteurs de la Chronique de Cochon sur Terre adressent tous les jours à nos amis allemands. Et nous vous invitons à faire de même, cher lecteur.

Ceci dit, nous autres européens du continent, nous sommes dotés de gouvernants remarquables (Oui, oui, vous le savez déjà mais nous ne ratons jamais une occasion de vous le répéter pour être bien sûr que vous n'ayez jamais le moindre doute à ce sujet). Car dans notre malheur globalisé nous sommes au moins gouvernés à la perfection dans le meilleur des mondes possible et inimaginable. D’ailleurs Mme Lagarde, qui garde si bien les finances de la France comme on sait, nous a bien assuré que les € 88 milliards que la France devrait verser d’après le fameux plan de sauvetage européen, eh bien elle nous a promis-juré-craché que la France ne verserait rien. De plus elle nous a dit que cela ne nous coûterait rien non plus.
Sur ce, avec le cerveau ultra cartésien (cocorico !) dont nous sommes dotés à la Chronique de Cochon sur Terre, nous nous sommes dit: logique !
Logique car si nous ne versons rien cela ne nous coûtera pas un rond.

Eh bien, chers lecteurs, nous sommes au regret de vous annoncer que nous avions tout faux.

Vous vous étonnez ?
Permettez-nous de vous avouer, chers lecteurs, notre étonnement de vous surprendre si étonnés.
Est-ce que par hasard vous ne nous liriez pas assez ?

Bon alors laissez-nous vous expliquer par quel miracle la France et ses petits amis de l’Euroland pourront verser € 750 milliards (excusez du peu) de papier fabriqués spécialement pour l’heureuse circonstance, sans que cela nous coûte un centime, en tout cas d’après Mme Lagarde (Nous savons que le FMI en verse une partie mais l’Euroland contribue pour au moins 30% au budget de ce même FMI, c’est-à-dire beaucoup plus que la contribution du FMI au plan de sauvetage européen. En conséquence ce bel argent du FMI n’est que du bel argent européen qui revient au bercail).
« Cela ne nous coûtera rien », a t’elle déclaré aux journaleux appointés de service, qui se sont empressés de nous annoncer cette nouvelle magique ; soit, mais la phrase ne s’arrêtait pas là où, nous vous l’accordons de bonne grâce, il y en avait une autre juste après qui ressemblait à cela :

« (...) tant qu’on ne nous demande rien »...

Ah, ah, ah, c’est la meilleure ! On se casse la tête (c’est juste une image puisque vous savez bien que cette dernière est brisée depuis longtemps déjà) pour faire un plan de € 750 milliards pour sauver les pays de l’Euroland de la faillite, tout comme le Royaume-Uni, les USA où le Japon, et on vient nous dire, dans la foulée de l’annonce du plan, qu’il ne faut surtout pas nous inquiéter car cela ne nous coûtera rien...

" (... ) tant qu’on ne nous demande rien"...

Eh bien voyez-vous, cher lecteur, cela nous a donné la réponse à une question angoissante qui nous torturait depuis des années en nous empêchant de dormir, à savoir :
- à quoi peut bien servir de faire des études aussi supérieures que celles auxquelles nos dirigeants bien-aimés se sont tous appliqués pendant toute leur brillante jeunesse ?
Réponse : cela sert à nous expliquer sans rire le moins du monde qu’un plan de sauvetage ne nous coûte rien tant que personne ne nous demande rien.
Nous voilà bien rassurés de ne pas avoir fait d’études.

Ce qui signifierait, entre parenthèse, que nos dirigeants bien-aimés passent leur temps à faire des plans sur la comète, où sur la lune si vous préférez, où encore mieux des châteaux en ... Espagne, eh oui ! tout en étant persuadés qu’on n’en n’aura jamais besoin où que les châteaux en Espagne resteront inoccupés pour toujours. Si personne n’a besoin de ce plan, à l’image des Grecs qui n’avaient pas du tout besoin du leur, cela va nous coûter... CHER ! D’ailleurs, c’est la piqûre de rappel, les Grecs, dont la situation, parait-il, n’était pas aussi dramatique qu’on le disait il y a une semaine, où en tout cas dont la situation ne justifiait ABSOLUMENT PAS une dégradation de leur note par les mirifiques et irréprochables agences de notation US (bien que Fitch appartienne à un français, Marc Ladreit de Lacharière), les Grecs donc se sont déjà précipités ventre à terre au guichet pour demander € 14 milliards de toute urgence... Mais çà c’est juste pour l’Ouzo, le reste arrive par le prochain ferry. Ceci dit on peut les comprendre car s’il venait la même idée de se présenter au guichet européen à tous les autres qui n’ont besoin de rien, les Grecs risqueraient de se retrouver les dindons de la tragédie...

En conséquence, entre les châteaux en Espagne (c’est bien de l’immobilier non ?), une tragédie grecque tout en attendant la Comédie italienne, nous sommes amenés à nous poser gravement la question suivante, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, et croyez bien sans aucune idée préconçue ni aucun mauvais esprit (vous nous connaissez assez pour ne pas en douter) :

Est-ce que par hasard on nous prendrait pour des c...?

Dans l’expectative, si expectative il y a plus d’une demi-seconde dans votre esprit cher lecteur, nous vous conseillerions, en vertu de notre fétiche préféré à tous le Sacro Saint Principe de Précaution (SSPP), de faire pencher la balance pour l’affirmative.
Juste au cas où...

Mais en attendant la suite du spectacle,
tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

lundi 10 mai 2010

Crises de nerf, psychodrames et panique à Cochon sur Terre: le retour de la réalité.

Quelle semaine ! Cela faisait longtemps que Cochon sur Terre n’avait pas vécu cinq jours aussi chargés en événements. Entre les élections en Angleterre, la crise de la dette grecque, le krach boursier de Jeudi soir, les élections allemandes ce we, sans oublier les problèmes qui se profilent au Japon à propos de la base US de Futemma à Okinawa, nous avons été servis. 

Mais si cela nous a tenu en haleine pendant plusieurs jours, il serait étonnant que cela ne se poursuive pas. De plus cela paraissait un spectacle fait pour nous, sur mesure, c’est-à-dire suffisamment varié pour nous éviter cet ennui qui revient toujours si vite nous torturer jusqu’à ce que folie s’en suive ; ce qui ne manque bien évidemment jamais d’arriver.


Selon nos dirigeants bien-aimés le rêve azoté auquel nous nous sommes shootés au cours des deux dernières décennies, celui au cours duquel nous avons eu droit à l’orgasme économique sans équivalent que vous savez; eh bien selon nos gouvernants chéris toutes ces merveilles doivent être imputées à (oui, oui c’est cela), à la globalisation bien évidemment. Eh oui c’est comme çà, cela fait partie du lexique à apprendre par coeur pour tout membre de l’establishment ; et non seulement il faut l’apprendre mais il faut surtout ne pas oublier de le répéter en boucle, comme un mantra, à tout heure du jour et de la nuit pour bien s’en persuader. 

Et nous avec. 


Manque de pot aujourd’hui il semblerait que notre « globalisation » adorée ait désormais des conséquences que nos dirigeants bien-aimés n’avaient pas entrevu. En effet il apparaît que l'interconnexion économique de toutes les régions de la planète, résultat direct de la fameuse « globalisation », eh bien il semblerait que cela puisse également devenir la cause de sérieux effets de dominos ultra-rapides à capacités de destructions massives.

Les événements de cette semaine furent-ils le commencement de cette décente aux enfers que certains attendaient depuis quelques temps, c’est à dire la première illustration de cette chute des dominos ? Nous n’en savons rien, ici à la Chronique de Cochon sur Terre, mais il est en revanche fort probable que les secousses de cette semaine ne font qu’en annoncer d’autres auprès desquelles celles qui viennent de nous secouer n’auront qu’une note de 2 où 3 sur l’échelle de Richter.


Faisons donc un bref tour d’horizon de cette semaine fort distrayante.


La Grèce.


Tout d’abord nous eûmes droit à la tragédie grecque et à ses multiples rebondissements, psychodrames et compagnie, tout cela pour aboutir au déblocage  conditionnel par les Européens (si riches de dettes eux aussi !) de fonds encore plus importants que ce qui était prévu au départ, ce qui est le clair indicateur que la situation du pays est bien plus catastrophique que ce que l’on nous disait. Il faut bien comprendre deux points à propos de cette affaire de prêts à la Grèce :


  • Premièrement les conditions dont sont assorties ces prêts sont draconiennes et qu’elles risquent d’être refusées par la population. De plus, et même si elles avaient été acceptées par les grecs avec enthousiasme, il est plus que probable que cela ne suffira pas à empêcher la Grèce de faire faillite en raison des dettes supplémentaires dont elle se charge et des objectifs de réduction du déficit considérés comme utopiques si on prend en compte la croissance nécessaire pour ce faire.
  • Deuxièmement ces prêts si généreux sont conditionnés à la stricte observance par les grecs des conditions imposées par leurs créditeurs. Si l’une d’entre elle venaient à être outrepassées le processus de prêts cesserait immédiatement. Il y a donc de fortes chances pour que ces € 150 milliards ne soient pas versés intégralement, voire pas du tout si la population continue à se répandre dans les rues en situation de quasi émeute comme c’est le cas depuis plusieurs jours. 

Que se passera t’il à ce moment-là ?


Apparemment certains parlementaires allemands et français y ont déjà réfléchi. L’idée serait de sortir les pays en difficulté de la zone euro en attendant qu’ils se remettent sur pied... 

A bon entendeur salut.




L’Euro, le dollar et l’or.


Toute cette histoire a provoqué la chute de l’Euro et une remontée néanmoins limitée du dollar. En revanche l’or a continué sa hausse contrairement à ce que beaucoup pensaient en raison de la corrélation traditionnelle entre l’or et le dollar. Cette fois cela n’a pas joué et cette anomalie cache probablement un danger autrement plus grand que la Grèce, même s’il est de même nature. Qu’est-ce à dire ?

Pour la première fois le dollar n’a pas vraiment joué son rôle de valeur refuge, où pour être plus exact pas autant que d’habitude. En effet l’or, l’or physique en plus ce qui souligne la méfiance grandissante des investisseurs vis-à-vis du papier, l’or donc a joué ce rôle au moins autant que le dollar. Ce qui signifie que les investisseurs sont en train de prendre conscience (enfin!) du danger que représente l’état des finances catastrophique des états en général, et plus particulièrement du Royaume-Uni et des USA. C’est important de souligner ce point en raison du second sujet d'intérêt de cette semaine. Nous voulons parler des élections en Angleterre.


Les élections anglaises.


Comme anticipé les résultats des élections furent indécis, ne donnant aucune majorité à aucun parti. Les Anglais se retrouvent donc avec un «hung parliament» pour la première fois depuis les années 70. Et la situation est probablement pire qu’à cette époque où elle n’était déjà pas brillante ; une situation nécessitant des décisions rapides et fermes pour d’une part ne pas effrayer les marchés qui sont déjà assez nerveux comme cela, et d’autre part tenter de sauver le pays de la banqueroute. Malheureusement il semble qu’un Parlement dans lequel ne se trouve aucune majorité suffisamment stable pour prendre les mesures qu’imposent la situation, il semblerait que ce soit bien là la pire des situation. Et ce d’autant plus qu’à l’intérieur même des partis se font jour de fortes divergences d’opinions ce qui ne pourra aboutir qu’à ralentir encore un peu plus les prises de décisions puisque les leaders, tories et lib-dem notamment, risquent de se retrouver désavoués par leur base chaque fois qu’ils seront tentés par un compromis pour faire aboutir une tentative d’alliance gouvernementale, où même un simple projet de loi par exemple. Ralentir le processus où le paralyser complètement.

Le spectacle auquel nous assistons depuis Samedi, tant chez les Tories que chez les Lib-Dem, pourrait donc nous donner un avant-goût de ce que risque de devenir la situation hebdomadaire d’un gouvernement sans majorité, incapable de faire passer la moindre loi sans d’interminables négociations non seulement avec les autres partis mais avec ses propres troupes. Aujourd’hui déjà les bases elles-mêmes pressent leurs leaders à ne pas faire de compromis. C’est ainsi que Nick clegg insiste sur quatre questions jugées non négociables par les Lib-Dem: 


  • Une reforme électorale pour donner une plus juste répartition des sièges aux petits partis (Lib-Dem: 23% des voix et 57 sièges / Tories: 36% voix et 306 sièges / Labour: 28% voix et 258 sièges).
  • L’abrogation de l'impôt sur le revenu payé par les 3.6 millions personnes ayant les revenus les plus bas.
  • Le démantèlement des grandes banques en de plus petites entités.
  • La réduction des effectifs dans les salles de classe.


Il est peu probable que ces quatre questions puissent avoir l’accord des deux autres partis. Et c’est de cette manière que l’effet Nick Clegg pourrait devenir à la fois une conséquence de la crise tout autant qu’une une cause majeure de l’aggravation de la crise. Car s’il n’est pas possible de donner à l’Angleterre un gouvernement stable et fort au moment où ce pays en a le plus pressant besoin, celui-ci se retrouvera à la merci de la peur grandissante des marchés sur ses capacités à surmonter ses problèmes budgétaires à côté desquels ceux de la Grèce paraîtront minables. Et c’est là que nous retrouvons notre question à propos du dollar car si les doutes grandissants des investisseurs sur la dette de l’Angleterre se concrétisaient par une chute majeure de la livre-sterling et non seulement une fuite hors des bonds du Trésor mais un refus d’y souscrire, il est assuré que dans la foulée le même phénomène se propagerait sur la dette US et les bonds du Trésor US.  

Ce jour-là nous regretterons la Grèce, ce «piece of cake»...


Les élections allemandes.


La première victime collatérale de l’affaire grecque est la chancelière allemande et sa coalition qui a perdu les élections régionales du Rhin-Nord-Westphalie ce we, ce qui fait perdre à la CDU la majorité qu’elle détenait jusque là au Bundesrat. Cela devrait  avoir pour conséquence de réduire fortement les espoirs de la coalition au pouvoir de faire passer les réformes qu’ils avaient en projet, sur la santé notamment mais aussi  à propos des réductions d'impôts où de la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires allemandes.

De plus on pourrait parier que l’Allemagne ne fournira plus un Euros à quiconque au cas où un autre pays de la zone Euro ait besoin d’aide, sans compter que le premier prétexte pourrait-être saisi pour annuler sa contribution au plan de sauvetage de la Grèce.  


Le gouvernement japonais menacé par Okinawa. 


De l’autre côté de la planète M. Hatoyama, un des ex-futur réformateur de la bande des trois (comprenant Obama et Nick Clegg), le premier japonais donc est sérieusement menacé de perdre le pouvoir en raison d’une de ses nombreuses promesses électorales non tenues. Cette fois il s’agit de la base de l’armée de l’air US de Futemma sur l’ile d’Okinawa et de l’accord signé en 2006 entre les USA et le précédent gouvernement japonais. Lors de sa campagne M. Hatoyama avait promis de renégocier l’accord passé en 2006 afin de relocaliser la base dans une autre partie de l'île et de déménager 8.000 soldats US à Guam, c’est-à-dire hors du Japon. Désormais au pouvoir le Premier Ministre s’avère incapable de régler ce problème, en soit mineur mais hautement symbolique, qui a causé la semaine dernière des manifestations de 100.000 personnes et dont le pays entier attend un règlement. Un sondage récent a indiqué que 60% des Japonais pensent que Hatoyama devrait démissionner s’il n’est pas parvenu à trouver une solution avant le 31 Mai, date qu’il avait lui-même établie comme butoir pour le règlement de cette affaire. De plus son parti a de grandes chances de perdre les élections à venir en Juillet à la Chambre Haute, en partie à cause de cette affaire.

Quoi qu’il en soit de Hatoyama, qu’il démissionne à la fin du mois où pas, cette affaire risque de devenir majeure dans les semaines qui viennent au point de faire prendre un tournant important aux relations entre le Japon et les USA. En effet ces derniers se montrent intransigeants vis-à-vis du gouvernement Japonais  alors qu’ils ont tout à y perdre. Car de toute manière cette affaire se fera aux détriments de leurs intérêts s’ils ne savent pas lâcher du lest à cette occasion afin de mieux préserver le reste de leurs implantations au Japon en permettant à Hatoyama de garder la tête haute face à ses électeurs. Si Hatoyama démissionne sur cette question on peut être assuré que son remplaçant se devra d’être plus radical que jamais, et ce d’autant plus que la population ne tolérera plus de complaisance à ce sujet. Et il est possible que la question de la présence des troupes US sur le territoire Japonais soit posée officiellement et ne devienne un jour prochain une question majeure de la politique intérieure japonaise. Cela n'aurait d'ailleurs rien de surprenant étant donné cette présence militaire US au Japon fait déjà l’objet de nombreuses interrogations officieusement.


Car au Japon comme en Europe où ailleurs (voir l'Europe et les missiles nucléaires US), le réseau des bases US est de plus en plus contesté par les populations qui en supportent la présence avec toutes les nuisances que cela engendre. On ne voit plus que ces dernières étant donné que l’utilité de ces bases est de plus en plus sujette à caution. En effet on ne manque pas de souligner à raison que cette présence militaire fût mise en place pour répondre à une situation géo-politique spécifique (c’est-à-dire l'après guerre) qui ne correspond plus du tout à la situation actuelle étant donné que la menace de l’époque a disparu. Et avec celle-ci la pertinence de la présence de milliers de soldats US et de leur matériel sur le territoire de nations souveraines qui n’ont plus besoin d’être protégé de quiconque par qui que ce soit.

A noter que cette question est soulevée également aux USA, depuis bien longtemps par le Représentant Ron Paul, mais qu’elle commence à être reprise par d’autres, notamment par la nébuleuse du Tea Party et autre anti-war movements. Sans parler bien évidemment de la question budgétaire et du déficit qui forcera certainement les militaires à mettre la clé sous la porte, c’est-à-dire à rapatrier les troupes US et à abandonner une très large majorité des bases US à travers le monde, si ce n’est toutes.


En résumé l’impression que laisse cette folle semaine est qu’il y a eu une soudaine accélération de la crise systémique dans laquelle Cochon sur Terre se débat de manière si comique depuis de nombreuses années, mais avec un rythme plus soutenu depuis 2008 bien sûr. Il semblerait donc que le jeu de domino sur lequel Cochon sur Terre s’est périlleusement élevé ne soit désormais menacé d’écroulement général puisque la chute de l’un des éléments entraîne systématiquement à sa suite tous les autres, précipitant l’édifice entier à terre. 

Mais le plus drôle de tout cela reste le comportement de nos dirigeants bien-aimés que nous payons (très cher d’ailleurs) pour nous distraire le plus possible. Fidèles à eux-mêmes ils agissent tous avec le plus grand sérieux, lesté de cet aveuglément qui leur sied si bien et qui trahit la très grave sclérose cérébrale doublée de l’absence totale de compréhension de la situation générale qui est leur lot à tous. C’est ainsi qu’ils s’obstinent toujours à prendre le mal pour le bien, qu’ils s’acharnent contre vents et marées à administrer le poison comme si c’était le remède le plus efficace pour remettre sur pied sur qui est déjà mort; en bref ils s’agitent frénétiquement pour ressusciter un cadavre, opération après laquelle, selon eux, tout sera censé redevenir comme « avant ». 

« Avant », c’est-à-dire le bon vieux temps de l’orgasme économique. 

Nous vous avions bien prévenu : ce sont tous des cochons !


Pendant ce temps-là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 5 mai 2010

Faillite de la Grèce: quand la colonne corinthienne cache la ruine du temple.

Il est probable qu’on n’a jamais autant parlé de la Grèce depuis l’Antiquité. Tous les journaux de Cochon sur Terre en font des gorges chaudes chaque jour depuis le début de l'effondrement grec, catastrophe prévue pourtant depuis un certain temps déjà par pas mal de monde mais occultée par les optimistes de service.


D’ailleurs ceux-ci sont les mêmes qui proclament la fin de la crise, le début du printemps, la venue de l’été, une croissance toujours plus soutenue pour produire toujours plus de cochonneries dans un monde que nous affirmons à tue-tête être le meilleur des mondes.


Eh bien, quel manque d’ambition ! Ce monde ridicule serait donc le meilleur possible ; ce monde absurde serait donc ce que nous pouvons faire de mieux ?

Le plus tragique de l’histoire c’est qu’en y réfléchissant trente secondes on aboutit à la conclusion que c’est probablement vrai ; et non seulement cela mais c’est même La seule vérité à crier sur tous les toits ; dessous aussi tant qu’on y est.

Notre monde pathétique de Cochon sur Terre n’est pas foutu de faire mieux que le désastre dans lequel des hordes de cochons en délire pataugent avec tant de délectation.


Non, c’est vrai que le saccage généralisé de la planète dû à son pillage systématique tient lieu d’un vandalisme si extrême que les barbares du même nom en seraient restés s... le c...; barbarie due entre autre à l'érection de l’avidité sans frein en vertu immaculée du système (avec ceinture de chasteté fournie pour notre Sacro Sainte Sécurité) qui alimente désormais sans plus aucune restriction notre tendance congénitale de singes mégalomanes à une hubris désormais déchaînée et incontrôlable.

Décidément non, il est vrai qu’en dépit de tous ces efforts inouïs nous n’avons pas été capables de faire mieux que cette catastrophe invraisemblable dans laquelle nous sommes plongés.

Et à quel coût !


La Grèce ne constitue qu’un petit clapotis au milieu d’une tempête qui n’en finit pas de se gonfler et qui finira peut-être par tout emporter dans sa fureur : notre petit monde de Cochon sur Terre y compris, où plus probablement surtout lui. Derrière la Grèce, parait-il, apparaissent désormais en rangs d’oignons le Portugal, l’Espagne, l’Italie, l’Irlande... Mais on oublie soigneusement de nommer l’Angleterre qui se trouve dans une situation plus grave que la Grèce, et derrière celle-ci les USA, sans parler du Japon et même de la Chine qui se trouve avec une énorme bulle immobilière sur les bras.


Derrière la colonne corinthienne grecque se cache (de plus en plus difficilement) la ruine de tous les pays de l’OCDE, y compris la Chine et le reste, certes, mais au-delà c’est l’échec complet du système lui-même qui se révèle. Ainsi, au milieu des gravas et des déchets que notre époque divine léguera à la postérité, s’il y en a une, se dresse la statue fière et triomphante du nihilisme qui nous possède depuis deux siècles, cause directe de la situation dans laquelle le monde se trouve aujourd’hui.

Un monde arraisonné par une espèce tribale et prédatrice suffisamment ingénieuse pour avoir appris à maîtriser le feu, ce qui lui permit le développement d’outils de plus en plus sophistiqués ; malheureusement une espèce tribale et prédatrice dont l’absence de sagesse est si cruel qu’il lui est impossible d’entrevoir les conséquences de ses actes. Ce qui signifie qu’elle est incapable de voir que ce technologisme hystérique qui la possède depuis deux siècles est sur le point de détruire l’environnement qui permit son développement et que la disparition de ce dernier causera immanquablement la sienne.