jeudi 28 novembre 2013

Accord nucléaire iranien : quelques raisons d'être optimiste.


Il y a une semaine lors de la signature de l’accord intérimaire sur le dossier dit du «nucléaire iranien», de nombreux commentateurs avisés, voire avinés, mettaient en doute la possibilité que cet accord puisse déboucher sur un accord définitif entre le P5+1 et l’Iran.

Ce pessimisme était motivé par deux raisons principales :

  • l’opposition d’Israël
  • l’opposition des saoudiens

Certes, il faut bien admettre que ce sont deux raisons très sérieuses et qu’il ne s’agit en aucun cas de les sous-estimer, notamment la puissance de leurs lobbys respectifs aux USA et au Congrès en particulier.

Néanmoins il semble que les commentateurs dont nous parlions tout à l’heure ait raté une marche passablement importante : le vent a tourné.

Le vent a tourné et cela est en train de diminuer considérablement l’influence des lobbys israéliens et saoudiens aux USA et au Congrès.
Le vent a tourné et l’opinion publique US est à une large majorité pour un accord avec l’Iran.
Le vent a tourné et l’opinion publique US, tout comme de plus en plus de membres de l’oligarchie au pouvoir, se rendent compte que les intérêts des USA ne sont plus les mêmes que ceux d’Israel, sans compter ceux des saoudiens.

Enfin la signature de l’accord avec l’Iran est auto-réalisateur dans le sens où il entraine naturellement de nouvelles perspectives auxquelles personne n’aurait rêvé il y a encore deux semaines : un accord pour établir la paix au MO, en Syrie, en Afghanistan et... en Palestine avec la participation active de l’Iran ; sans compter les perspectives économiques si le marché iranien s’ouvrait tout à coup à la concupiscence des sociétés occidentales ; sans parler de l’exploitation des gisements pétroliers et gaziers du pays sur lesquels nos braves majors nationales bavent de plaisir rien qu’à l’odeur de l’encre qui servira à signer un accord définitif entre l’Iran et le P5+1. Du coup cela entraine l'adhésion d'un nombre de gens de plus en plus important.

Bref, s’il y a des raisons de ne pas être trop optimistes à propos d’un accord définitif signé dans six mois, il y a lieu malgré tout d’être prudemment optimiste pour deux raisons principales :

  1. tout le monde veut un accord : le P5+1 et l’Iran en premier lieu
  2. de ce fait l’influence de ceux qui ne le veulent pas (Israël et l’Arabie Saoudite) se fait de moins en moins forte parmi les cercles dirigeants occidentaux (sauf en France comme on sait).

C’est pourquoi deux faits passés presque inaperçu dans la pressstitute nous ont semblé dignes d’intérêt car ils paraissent renforcer notre thèse.

 - Le premier a trait aux organisations juives US qui n’ont pas manifesté outre mesure leur désapprobation face à la signature de l’accord la semaine dernière et ne paraissent pas non plus , pour le moment, décidées à torpiller un éventuel accord dans six mois mais plutôt à en influencer le contenu autant que faire se peut.

Even as Israel has fiercely attacked the agreement, signed by the United States and five other countries with Iran, the Jewish organizations have carefully sought a middle ground between Israel and America in their dispute over the six-month accord. The groups’ nuanced approach has extended even to their positioning on a final, comprehensive agreement that the parties hope to negotiate with Iran by the end of the interim agreement’s term.
By and large, mainstream pro-Israel organizations have accepted the six-month accord as a fait accompli. Most notably, they have backed down from attempts to get Congress to pass new economic sanctions against Iran during this period, a move the Obama administration warned would derail the interim nuclear deal. That was a development that the Jewish groups apparently decided they did not wish to be held responsible for.
The groups’ main focus is instead now directed at shaping the final accord between Iran and the group of six world powers negotiating with it to ensure Tehran’s civilian nuclear program cannot be used to create nuclear weapons. But here too, Jewish organizations are carrying out a difficult balancing act, trying to push the administration to impose the toughest possible conditions on Iran, but stopping short of posing demands that would be seen as making such an agreement impossible.
(Sources : voir en fin de l'article)

Il semblerait que les orgnaisation juives US aient compris qu’un accord final serait signé et qu’elles risquaient très gros à s’y opposer, et ce d’autant plus que la population US y est favorable dans sa majorité, y compris parmi les juifs américains. Même l’AIPAC semble avoir mis beaucoup d’eau dans son vin et s’être résigné à ce que l’accord final soit signé puisqu’il semblerait que cette organisation, généralement fidèle bras armé du gouvernement israélien aux USA, se soit distancé de ce dernier en ne faisant pas pression sur le Congrès pour appliquer les nouvelles sanctions contre l’Iran avant les six mois prévus par l’accord. Il semblerai même que l’AIPAC ait abondonné les exigences du gouvernement israélien d’interdire aux iraniens d’enrichir de l’uranium en violation du droit international.

Looking forward to the discussion over Iran’s future civilian nuclear program under the expected final agreement, AIPAC is now defining its red line as insisting the United States “deny Tehran a nuclear weapons capability” — a vague term that falls short of Israel’s demand for “zero enrichment” by Iran of uranium for its nuclear production.
(Sources : voir en fin de l'article)

Tout cela est-il le reflet d’une attitude nouvelle et résignée du gouvernement israélien lui-même vis à vis de la signature d’un accord définitif entre le P5+1 et l’Iran dans un futur proche ? 
C’est très probable ce qui n’empêchera pas que Bibi et son gouvernement feront tout en coulisse pour faire dérailler les pourparlers mais sans qu’on puisse leur en imputer la responsabilité.

- Le second point d’intérêt est lié à l’épouvantable chef des services de renseignement saoudiens, Bandar Busch où Bandar Ben Satan, comme il est surnommé en Syrie où au Liban en raison de ses activités criminelles liées au terrorisme islamiste dont il est le principal financier. 
A son propos commencent à courir des rumeurs assez concordantes mais venant de milieux divers, voire opposés, politiquement parlant ce qui pourrait être une marque de relative fiabilité.     

Il semblerait donc que Prince Bandar soit en péril, sur fond de lutte pour le pouvoir au sein de la famille royale saoudienne.
Les menaces contre lui viendraient de deux côtés à la fois : 

1) des Américains qui seraient très « agacés » de son soutien tout azimuts aux islamistes, notamment en Syrie :

According to al-Manar news channel, during his recent visit to Riyadh, US Secretary of State John Kerry has demanded the Saudi officials to dismiss Prince Bandar from heading the spying network which acts against Damascus.
And to show that its demand is serious, the CIA has also stopped its intelligence cooperation with the Saudi spy agency, the TV channel reported.
“The administration of US President Barack Obama is angry at the positions adopted by Prince Bandar on the Syrian case since it thinks that he manages the case through collaboration and collusion with the neoconservative groups in Washington which seek to spoil Obama’s policies on Syria, Iran and even Russia,” al-Manar added.
(Sources : voir en fin de l'article)
2) et de certains membres de la famille royale saoudienne :

An informed source told FNA in September that tens of Saudi princes in a letter to King Abdullah bin Abdulaziz Al Saud protested at Prince Bandar's failure in coaxing the US into a war on Syria to topple President Bashar al-Assad's government.
"The letter was signed by 17 influential Saudi princes and was submitted to King Abdullah's Chief of Staff," a Saudi source close to King Abdullah's monarchy, who asked to remain unnamed due to the sensitivity of his information, told FNA.
The source also revealed that since the Saudi King and his Crown Prince Salman Bin Abdul Aziz are not in good health conditions, the King's Chief of Staff controls the country's affairs and the Saudi princes presented the letter to him to protest at Prince Bandar's weak performance on Syria.
(Sources : voir en fin de l'article)

La source du mécontentement des Américains et des cousins saoudiens leur est commune bien que pour des raisons presque opposées. Les premiers sont furieux de son soutien aux islamistes en Syrie et partout ailleurs dans le monde tandis que les autres sont furieux que le dit soutien aux terroristes ait échoué à remplir l’objectif initial tout en ayant couté une véritable fortune au Royaume (chaque terroriste en Syrie serait payé $ 1.000 par mois par Bandar. S’il y en a 100.000 on peut imaginer ce que cela coute au Royaume, sans compter les armes etc, pour un résultat nul).

The source said that Bandar's failure in persuading the US and its allies to wage war on Syria has created deep differences among the Saudi princes.
Earlier reports said that Prince Bandar Bin Sultan has spent tens of millions of dollars to persuade the US political and security officials to launch a military strike on Syria.
Prince Bandar has spent a sum of $70 million to encourage the American officials to attack Syria, a Saudi security source told FNA in Riyadh late August.
(Sources : voir en fin de l'article)

N’oublions pas que le Roi Abdallah, lorsqu’il nomma Bandar à a tête du Conseil National de Sécurité en Juillet lui donna six mois pour réussir à renverser le Président Assad. Le moins que l’on puisse dire est qu’il a échoué spectaculairement et qu’il n’y a plus aucune chance de renverser la situation désormais.
Ceci est peut-être la cause de cette autre rumeur qui se répand dans certains milieux à propos de la mort prochaine de Prince Bandar et de son frère Salman Bin Sultan. Ce qui se traduirait alors plutôt comme la victoire d’un clan de la famille royale saoudienne sur l’autre. Ce qui permettrait de nous donner quelques indications sur la provenance clanique, à défaut de son identité,  du futur souverain d’Arabie Saoudite.

En conclusion, nous pouvons être raisonnablement optimistes sur la conclusion  d’un accord final entre l’Iran et le P5+1, ce d’autant plus si les principaux opposants, ceux dont on redoutait les tentatives de sabotage, se résignent à cet accord et s’arrangent pour en profiter eux aussi d’une manière où d’une autre, comme un renversement d’alliance face au déclin de l’influence US au MO.

Nous avions déjà évoqué ces possibilité dans cet article (ici) il y a quelques mois.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Liens :
lobbys israéliens et organisations juives aux USA (ici)
Bandar Ben Sultan (ici)

dimanche 24 novembre 2013

Accord sur le nucléaire iranien : un séisme géopolitique en devenir.

Voilà, c’est signé !

En dépit du lobby israélien et de Bibi, du lobby saoudien et de leurs relais au Congrès et chez les néo-cons ; en dépit du président français et de son ministre des affaires étrangères.
Bref l’accord entre les puissances du P5 + 1 et l’Iran est signé pour une durée de six mois : il prévoit l’arrêt de l’enrichissement d’uranium à 20 % de la part des iraniens tout en leur laissant la possibilité de l’enrichir jusqu’à 5 %. Leur stock d’uranium déjà enrichi à 20 % sera dilué de manière à ce qu’il ne puisse plus être utilisé à des fins militaires. Enfin, les inspecteurs de l’AIEA seront sur place et pourront visiter les sites qui leur conviennent pendant les six prochains mois.
Tout cela en échange d’une levée partielle des sanctions US et Européenne.

RDV en Mai 2014.

A cette date il devrait y avoir un accord définitif entre les mêmes (P5+1) et les iraniens. C’est théorique car l’opposition à l’accord fera tout ce qu’elle pourra pour faire échouer les négociations. 
Déjà, Bibi a déclaré que c’était une « erreur historique », ce qui pourrait montrer qu’il ne mettra pas d’eau dans son vin et qu’il pourrait bien pousser jusqu’au bout sa tentative de faire échouer un accord auquel tiennent beaucoup les américains, les russe et leurs partenaires, sans parler des iraniens. 
Les Saoudiens n’ont pour le moment pas encore réagi. Mais la paranoïa qui les caractérisent et les querelles intestines pour le pouvoir qui secouent la famille royale ne devraient pas les aider, a priori, à prendre des décisions très rationnelles ni même très bénéfiques pour leurs propres intérêts à long terme.
Il est donc fort probable que la clique des néo-cons du Congrès et hors Congrès ne fasse tout ce qu’elle pourra pour saboter un accord avec l’Iran.
C’est en tout cas ce que la majorité des commentateurs déclarent aujourd’hui.

Et ils ont raison, certes.

Mais il y a néanmoins quelques raisons d’être prudemment optimistes.

  1. Les lobbies israéliens et saoudiens au Congrès et aux USA sont en perte d’influence, sans parler de leurs relais néo-cons.
  2. L’opinion publique US est pour un accord à une très large majorité.
  3. Les perspectives de relations normalisées avec l’Iran sont suffisamment alléchantes économiquement pour les lobbies US (pétroliers notamment) que ces derniers pourraient bien aider l’administration Obama à contrebalancer en partie les lobbies saoudiens, israéliens et néo-cons à Washington et au Congrès.
  4. Les gouvernements occidentaux et russe veulent un accord dans leur ensemble avec l’Iran. Les USA particulièrement en raison de leur désengagement du Moyen-Orient au profit de l’Asie, le fameux pivot. Dans cette perspective, un accord général avec l’Iran leur permettrait à la fois de se retirer d’Afghanistan, de pacifier le Moyen-Orient en luttant avec l’aide de l’Iran contre le salafisme et Al Quaéda (financé par les Saoudiens), et ainsi de transférer leur attention sur le Pacifique.
  5. Pour les Européens, un accord avec l’Iran leur permettraient à la fois de diversifier leur approvisionnement énergétique aux dépends de la Russie et au profit de l’Iran et de l’Irak, mais aussi de partager le gâteau économique de la fin des sanctions économiques imposées à l’Iran.

Et oui, nous entendrons certainement Bibi aboyer et éructer encore pendant les six mois  qui viennent et Bandar Ben Satan complotera et organisera des attentats qui seront de plus en plus insupportables aux Occidentaux comme à tous les autres membres de la communauté internationale. Toutes ces manigances n’empêcheront pas qu’Israël se retrouve complètement isolé sur la scène internationale, tout comme le sont les saoudiens. Et s’ils persévèrent dans leur attitude, ils risqueront alors de s’aliéner sérieusement leurs anciens alliés, les USA.
Tout cela n’empêchera pas non plus qu’un accord ne soit signé entre l’Iran et le P5+1, que ce soit en mai 2014 où un peu plus tard : c’est inévitable. Cet accord engendrera la mise à l’ordre du jours international des deux questions qui sont les motifs principaux du vacarme que fait Bibi à propos du nucléaire iranien depuis des années afin de détourner l’attention du monde :

  • du règlement de la question palestinienne.
  • de la question des armes nucléaires israéliennes où, pour le dire autrement, d’un Moyen-Orient dénucléarisé.

Après la signature d’un accord définitif avec l’Iran, ce seront les deux questions qui ne pourront plus être évitées par la communauté internationale, et par les USA en premier lieu, uniques soutien d’Israël sur ces sujets.

A ce moment, Israël sera seul au monde.
Car les Saoudiens ne pourront plus lui être d’aucune utilité, à supposer qu’ils le veuillent bien et qu’ils existent encore.

Mais pour le moment réjouissons-nous de cet accord tout en sachant que ces ennemis ne reculeront devant rien pour faire échouer la signature d’un règlement définitif de la question du nucléaire iranien en Mai 2014. 

S'il est de moins en moins sûrs qu’ils y parviennent, il n’est pas absolument certain non plus qu’ils échouent. Ne le souhaitons pas.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 20 novembre 2013

Attentat au Liban : les terroristes térrorisés.

L’attentat perpétré contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth a fait 23 morts et plus de 140 blessés.
Il a échoué.
Car la vérité c’est que les deux bombes n’ont pas atteint leur objectif, c’est à dire les bâtiments de l’ambassade elle-même. En effet, la moto qui devait ouvrir la voie à la voiture qui suivait n’a pu pénétrer les défenses extérieures de l’ambassade ce qui fait que les deux bombes ne provoquèrent que la mort des passants qui se trouvaient là par hasard. L’attaque a donc échouée puisque l’ambassade ne fut pas détruite comme elle aurait dû l’être si la voiture suicide avait pénétrée dans le bâtiment lui-même.

L’Iran a blâmé Israël contre toute évidence. Et contre toute logique apparente.

Car c’est bien une branche obscure d’Al Qaéda qui a revendiqué l’attentat, la brigade Abdullah Azzam, soit disant fondée en 2005. Ce qui signifie que les responsables de l’attentat sont bel et bien l’Arabie-Saoudite et son chef du Conseil National de Sécurité, le Prince Bandar ben Sultan, connu au Moyen-Orient sous le nom de Bandar Ben Satan, puisque c’est l’Arabie-Saoudite et ses partenaires en crimes l’UAE et le Koweit qui sont derrière la plupart des organisations terroristes islamiques, y compris Al Qaéda et affiliées comme Jabbat Al Nusra etc...

Pourquoi ne pas blâmer les Saoudiens puisque ce sont eux qui ont commandité l’attentat à travers les salafistes, comme d’ailleurs tous les attentats qui ont lieu en Syrie comme en Irak où au Liban ? Car les Iraniens sont actuellement occupés en priorité à aboutir à la signature d’un accord avec le P5+1 à Genève et qu’ils ne veulent pas tomber dans le piège qui consisterait à riposter contre les Saoudiens qui auraient alors beau jeu de montrer combien ces iraniens sont des barbares et des dangers publics pour la paix et la sécurité de la région. Et bla bla bla... Une foi signés les accords, et si les saoudiens ne baissaient pas la garde, il serait alors temps de s’en occuper. Et il est même possible que le calcul des Iraniens incluent également un ras-le-bol général des USA comme des Russes et autres vis à vis des agissements criminels des Saoudiens comme de leur régime barbare, voire qu’on finisse par les voir comme des dangers pour la stabilité de la région tout entière qu’il faudrait éliminer.

Mais c’est une autre histoire.

Certains commentateurs ont déclaré que cet attentat était un « avertissement ».
Un « avertissement » à quoi et à qui ?
Pourquoi cet attentat là plutôt que tous ceux qui sont effectués toutes les semaines en Syrie, en Irak où encore au Liban ?
Certes il aurait été spectaculaire de détruire l’ambassade d’Iran et de tuer la plupart de ses diplomates, un peu comme les attentats de 1983 contre les Français et les Américains qui aboutirent au retrait des troupes de ces deux pays du Liban.
Et puis quoi ?
Qu’est-ce que cela aurait changé ?
Les Iraniens ont-ils des troupes au Liban ? Non.
En Syrie ? Pas plus.
Un avertissement au Hezbollah ? Ce ne serait pas la première fois et cela n’a jamais rien changé.

En vérité cet attentat se situerait plutôt dans la lignée de tous les autres qui prennent place au Liban, principalement contre les populations shiites et les proches du Hezbollah. C’est la stratégie de Bandar Ben Satan qui consiste à provoquer une guerre ouverte entre les sunnites et les shiites afin de semer le chaos dans tout le MO, afin de préserver l’Arabie Saoudite d’une remise en cause de son supposé leadership sur l’Umma, voire de son régime. Mais cette stratégie est en train de provoquer l’effet inverse : une division de plus en plus importante du camp sunni et une union de plus en plus forte des shiites entre eux.
Il est néanmoins plus que probable que cet attentat avait une fonction bien définie. Par son ampleur et son côté spectaculaire, il est possible que l’idée était d’obliger le Hezbollah à rapatrier les quelques centaines de guerriers déployés à la frontière syrienne pour protéger les shiites menacés au Liban même.

Pourquoi ?

Parce-que l’armée syrienne, qui est en train de remporter la guerre contre les terroristes financés par les Saoudiens et Bandar Ben Satan, vient de reprendre la ville stratégique de Qara. Cela fait partie du plan de reconquête de toute la région de Qalamoun, en bordure de la vallée de la Bekaa, qui constitue le dernier point de passage du Liban vers la Syrie (environ 50 km) permettant de faire passer armes, munitions et ravitaillements aux terroristes qui se trouvent encore, bien que dans une situation désespérée, dans la région entre Homs et Damas. Le fermeture de cette partie de la frontière, qui n’est plus qu’une question de jours, avec l’aide du Hezbollah oeuvrant à partir de la Bekaa, permettra à l’armée syrienne de contrôler toute la région du Nord de Damas permettant l’accès à la ville, et surtout l’axe essentiel Damas-Homs constitué autour de l’autoroute M5.

Mais le Hezbollah n’a que quelques centaines de combattants en Syrie et ce ne sont pas les attentas à répétition des Saoudiens et de leurs alliés terroristes qui changeront la détermination des syriens et du Hezbollah à reprendre toute la région de Qalamoun puisque cela signera la fin des terroristes qui seront ainsi sevrés de tout ravitaillement. L’armée syrienne pourra ensuite s’occuper tranquillement et sérieusement d’Alep dont elle est déjà en train d’éradiquer toute présence des djihadistes dans les alentours de la ville.

Cet attentat, certes spectaculaire mais raté, n’aura pas l’effet escompté et ne ralentira pas l’offensive de l’armée syrienne pour sceller la frontière bordant la vallée de la Bekaa. Les terroristes djihadistes seront désormais privés de tout ravitaillement et finiront soir par se rendre soit exécutés. En vue des réunions de Genève où la soit disant opposition devrait rencontrer les représentants du gouvernement syrien, il est certain que ces victoires de l’armée syrienne sur les terroristes ne donneront pas aux saoudiens et à leurs alliés une grande marge de négociation.

Et puis quelles sont les propositions des saoudiens pour régler la crise syrienne ? Aucune.
C’est court lorsqu’on n’a plus personne pour occuper le terrain.

Ces attentats sont plutôt la marque de la panique des saoudiens face à une situation qui leur échappe de plus en plus et de manière très rapide.

- Négociation nucléaires avec l’Iran en passe d’aboutir, et qui cachent d’autres négociations secrètes sur l’avenir général de la région comme de l’avenir de l’Afghanistan, redonnant tout à coup à l’Iran son véritable poids de plus grande puissance régionale et comme seul pôle de stabilité dans la région. Le tout au détriment de l’influence des Saoudiens.
- Situation en Syrie catastrophique pour le camp saoudien qui invalide désormais le plan de Bandar ben Satan qui prévoyait la formation d’une « armée Nationale », constituée en réalité de tous les salafistes et islamistes cannibales disponibles, destinée à renverser le gouvernement syrien.

Il n’y a donc plus que deux solutions pour les terroristes terrorisés que sont les Al Saoud :

- soit ils baissent la garde et arrangent un modus vivendi avec l’Iran tout en limitant leur engagement du côté du terrorisme islamique. Dans ce cas ils pourraient très bien parvenir à maintenir encore leur régime quelques temps bien qu’à notre avis ils soient condamnés à l’exil à plus où moins long terme selon les circonstances.
- soit ils s’obstinent dans leur stratégie aveugle et suicidaire qui consiste à mettre la région à feu et à sang, ce qui ne manquera pas d’unifier contre eux non seulement toutes les autres puissances de la région mais aussi les russes et les occidentaux. C’est ainsi que la contestation interne an Arabie Saoudite trouvera soudain un fort soutien de la presstitute et des gouvernements occidentaux qui s’apercevront tout à coup combien le régime saoudien est peu « démocratique ». Ce sera une grande surprise et nous parions que l’indignation sera à mesure... Il sera alors temps pour nos ex-alliés de faire leurs bagages mais il est probable qu’il ne faudra pas compter sur un accueil de leurs ex-alliés occidentaux chez eux.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.