mardi 31 décembre 2013

Russie : attentats de Volgograd : Prince Bandar avait prévenu !

Cet été, à la fin du mois de Juillet pour être précis, le Président Vladimir Poutine avait reçu Bandar ben Satan à la suite d’un appel téléphonique du Roi d’Arabie Saoudite lui demandant de recevoir le Prince Bandar.

Au cours de cet entretien, Bandar Ben Satan, après avoir tenté d’acheter les Russes afin qu’il cessent leur soutien au Président Assad,  déclara ce qui suit (l'article ici) :

« As an example, I can give you a guarantee to protect the Winter Olympics in the city of Sochi on the Black Sea next year. The Chechen groups that threaten the security of the games are controlled by us, and they will not move in the Syrian territory’s direction without coordinating with us. These groups do not scare us. We use them in the face of the Syrian regime but they will have no role or influence in Syria’s political future.”

Le Président Poutine répondit :

“We know that you have supported the Chechen terrorist groups for a decade. And that support, which you have frankly talked about just now, is completely incompatible with the common objectives of fighting global terrorism that you mentioned. We are interested in developing friendly relations according to clear and strong principles.”

Le Prince des Terroristes fut donc remis à sa place et repartit les mains vides. Les Russes ont des principes, ainsi que l’a souligné le Président russe. Mais ce sont des termes qui ne font pas partie du vocabulaire saoudiens, ni même de la rhétorique occidentale, comme on peut s’en rendre compte tous les jours entre une attaque de drone où une nouvelle révélation des méfaits de la NSA, entre autre.


Dimanche dernier, un attentat suicide fût commis à la gare de Volgograd.
Bilan : 17 morts et une quarantaine de blessés.

Le lendemain, Lundi dernier, un second attentat suicide fit exploser un trolleybus, toujours à Volgograd.
Bilan : 14 morts et une trentaine de blessés.

Il est quasiment certain que les terroristes viennent du Dagestan voisin où l’idéologie wahhabite se propage grâce aux financement provenant d’Arabie Saoudite et du Koweit notamment. Le recrutement des apprentis terroristes est facilité par :

  • la division ethnique et clanique du Dagestan entre une douzaine de groupes rivaux qui empêche une unification de la région et un développement équilibré ;
  • une pauvreté importante due aux rivalités entre élites locales corrompues pour s’accaparer ce qui peut l’être au détriment d’un développement général de la région ;

Du coup les millions de dollars des saoudiens and co font des ravages.

La question se pose néanmoins de savoir si le Prince des Terroristes ne s’est pas un peu trop vanté lorsqu’il a rencontré le Président russe cet été. En effet, on peut se demander s’il contrôle véritablement si bien ces réseaux de terroristes qu’il finance pourtant à vannes grandes ouvertes ?
Ce n’est pas aussi sûr qu’il le prétend.

Le problème c’est que, désormais, même s’il n’a pas commandité ces attentats, il risque d’en porter la responsabilité, non seulement aux yeux des Russes mais aussi du reste du monde. Car aujourd’hui, enfin !, le rôle des saoudiens et des monarchies du Golfe dans le financement des réseaux terroristes à travers le monde devient de plus en plus public (voir par exemple le rapport du Parlement Européen intitulé : "The involvment of salafism/wahhabism in the support and supply of arms to rebel groups around the world" ICI), y compris leur responsabilité dans les attentats abominables qui se produisent tous les jours en Irak (700 morts ce mois-ci), sans parler de ce qui se passe en Syrie. 

Du coup les inquiétudes des Occidentaux, comme des russes où des iraniens, face à cette montée du terrorisme financé par les saoudiens, finit par isoler de plus en plus ces derniers sur la scène internationale. 

Depuis quelques semaines d’ailleurs, des bruits étranges, et de plus en plus inquiétants pour les Saoudiens, se font entendre aux USA à propos de 9/11. 

- D'une part, un tribunal vient de statuer en faveur des associations des victimes de 9/11 qui veulent attaquer l’Arabie Saoudite en responsabilité pour les attentats de 9/11 alors que cela avait toujours été rejeté depuis plus d’une décennie. 
- De même, la pression monte au Sénat et à la Chambre des Représentants pour rendre public le rapport de 28 pages que les services secrets US avaient rendu au Président Busch avant le rapport officiel expurgé et tronqué commandé par le gouvernement US sur 9/11. Ces fameuses 28 pages avaient été soustraites du rapport et avaient été mises sous scellés pour cause de sécurité nationale. Mais aujourd’hui il est fortement question de les rendre public alors que, parait-il, la culpabilité directe de l’Arabie Saoudite et de Bandar Ben Satan y serait exposée en plein jour.

S'agit-il de fuites délibérées ? 
On ne peut guère avoir de doutes quant à l'intention de faire pression sur les Saoudiens. En revanche dans quel but? Leur faire accepter l'accord avec l'Iran, très probablement, mais peut-être aussi leur faire accepter le règlement de l'affaire syrienne en leur défaveur. Affaire à suivre.

Il semblerait donc que l’étau se resserre de plus en plus contre l’Arabie Saoudite et ses mignons du Golfe. Ils se retrouvent de plus en plus isolés sur la scène internationale et les attentats de Volgograd risquent de ne pas arranger leurs affaires. Et, si d'aventure les jeux Olympiques de Sotchi étaient perturbés, en dépit des avertissements du Kremlin certainement déjà envoyés à qui de droit, gageons que les russes vont s'occuper très sérieusement du cas de Bandar Ben Satan et compagnie...

Au fait, savez-vous, chers lecteurs, quel était le nom de la ville de Volgograd avant 1961 ?
Stalingrad.
Ceux qui l’ont attaqué pour la dernière fois ne s’en sont pas remis.

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 27 décembre 2013

Charles Sannat : la déflation mène toujours à l'insolvabilité.

Comment la déflation mène toujours à l'insolvabilité : explication par Charles Sannat de aucoffre.com.


lundi 23 décembre 2013

Thinker View : Hervé de Carmoy, Olivier Berruyer, Olivier Delamarche, Philippe Béchade.

Emission à voir absolument sur la situation aux USA.


jeudi 19 décembre 2013

Les prévisions de Steen Jakobsen pour 2014 : naissance de l'EURSS !

Steen Jakobsen, chef économiste de Saxo Bank, annonce ses "prédictions" annuelles pour 2014.
Accrochez vos ceintures, ça va secouer !

Selon lui la France sera au coeur de la crise et fera "sauter" l'euro tel qu'il existe actuellement.
Ecoutez-le ci-dessous :




D'autre part, Steen Jakobsen pense que la déflation et le manque de crôassance feront paniquer les eurocrates et nos gouvernements bien-aimés. Pour sauver leur système, ils instaureront une taxe entre 5 et 10 % sur  tous les patrimoines supérieurs à EUR 100.000 afin de créer un fonds de sauvetage des banques et des gouvernements.
C'est ainsi que vingt ans après l'effondrement de l'URSS, nous aurons la naissance d'un autre monstre : l'Union Européenne des Ripoubliques Socialistes Soviétiques, où UERSS.

Mais l'opposition au nouveau monstre monte et gronde.
Selon Jakobsen les prochaines élections européennes seront gagnées par les partis anti-européens qui devraient remporter plus de la moitié des sièges au Parlement européen, soit plus de 275.
Cela pourrait entrainer une période de grande instabilité politique et économique pour l'Europe.
D'un autre côté cela pourrait nous sauver de la tyrannie des eurocrates de l'UERSS.

Il n'y a plus qu'à voter aux Européennes.

dimanche 15 décembre 2013

Adresse du Président Poutine à l'Assemblée Fédérale de Russie : "la stabilité contre le chaos".


Lors de son adresse annuelle au Parlement russe (ici) la semaine dernière, le Président Vladimir Poutine a cité deux noms : 

- le premier ministre de Nicolas II, Piotr Stolypine
- le philosophe russe Nicolas Berdiaev

Ce ne sont pas des noms inconnus dans le discours des dirigeants russes, certes, particulièrement celui de Stolypine que nous avons déjà vu cité, notamment, par Dmitri Medvedev lorsqu'il était Président en exercice.
Ces références sont bien entendu très révélatrices de la pensée de ceux qui les citent, particulièrement lorsqu'on se place dans une circonstance comme celle de l'adresse annuelle du Président de la Fédération de Russie au Parlement russe. Cela tend à souligner sous quelles auspices le Président russe veut placer son action au niveau domestique et comment il comprend le rôle de la Russie sur la scène internationale.

L'adresse présidentielle au Parlement russe tourne en grande partie sur la situation interne du pays. Nous ne nous y attarderons pas si ce n'est pour souligner la tenace volonté présidentielle de développer des autorités locales fortes, indépendantes, grâce auxquelles les populations participent activement à la vie politique locale ce qui permet de revigorer le potentiel humain du pays. C'est bien évidemment, comme le Président russe le souligne lui-même, dans la droite ligne des réformes des zemstvos appliquées sous Alexandre II en 1864, d'une part, et bien entendu les réformes agricoles entreprises par Pitor Stolypine à partir de 1906 qui donnèrent naissance à cette catégorie de paysans aisés, que l’on pourrait qualifier de classe moyenne paysanne, que les bolcheviques allaient exterminer 20 ans plus tard : les koulaks. Avec les conséquences catastrophiques que l’on sait : des famines monstrueuses et des dizaines de millions de morts.

Let me repeat: I think the most important task is to clarify the general principles of the local self-government organization, and develop strong, independent, financially sustainable local authorities. And we need to start this work and give it sound legal foundations already next year, 2014, the year of the 150th anniversary of the famous Zemstvo Reform of 1864.
Incidentally, at the time it was precisely the development of zemstvos, of local self-government that enabled Russia to make a breakthrough and find competent people capable of implementing major progressive reforms, including Pyotr Stolypin’s agrarian reform and the restructuring of industry during the First World War.
I am sure that today as well strong local self-government can become a powerful resource for enhancing and renewing our country’s human resource potential. And of course, we are all interested in ensuring that elections bring to power qualified, motivated, professional people who are ready to perform their duties responsibly. For this reason we shall continue to work on developing the political competition, improving political institutions, and creating conditions for them to be more open and efficient.
Humm... Tout cela parait bien éloigné du « dictateur » impitoyable dépeint en boucle par la presstitute occidentale. Mais passons cela, puisque nous savons désormais qu’il n’y a plus rien à tirer de cette dernière, irrémédiablement corrompue (mentalement s’entend à tout le moins).

Vers la fin de son adresse, le Président aborde le thème de la politique étrangère russe et le rôle de la Russie sur la scène internationale tel qu’il l’entend.
Nous avons traduit le passage qui nous apparait le plus significatif :

Cher collègues, le développement à l’échelle de la planète devient de plus en plus dynamique et conflictuel. Cela implique que la Russie doit prendre de plus grande s responsabilités historiques, non seulement en tant que garant de la stabilité générale et régionale, mais aussi, en tant que nation qui défend avec constance ses propres valeurs et ses propres principes, à la fois chez elle et internationalement.

La compétition militaire, politique, économique et médiatique augmente dans le monde entier au lieu de s’apaiser. Pendant ce temps, la Russie devient plus forte sous le regard attentif des autres grandes puissances. 

Nous avons toujours été fiers de notre pays. Mais nous n’avons aucune aspiration à devenir une superpuissance ; nous ne recherchons pas la domination mondiale ni même régionale, nous ne voulons pas intervenir dans les affaires des autres en tentant de devenir leur tuteur, ni ne voulons faire la leçon aux autres. Mais nous aspirons à devenir les fers de lance de la défense du droit international, en faisant en sorte que la souveraineté, l’indépendance et l’identité de chacun soient respectées. Ceci est une approche naturelle pour un pays tel que la Russie, avec sa grande histoire et sa grande culture, sa vaste expérience de la coexistence harmonieuse de diverses communautés au sein du même état. Ce qui est très différent de la soit-disant « tolérance », asexuée et futile.

De nos jours, de nombreux pays revisitent leurs standards moraux, faisant table rase de leurs traditions nationales et des frontières existant entre les diversités ethniques et culturelles. On demande à la société de respecter la liberté de pensée, les pensées politiques et la vie privée de chacun, ce qui constituent de vraies valeurs. Mais désormais on nous demande de traiter de la même manière le bien et le mal, ce qui est étrange, car ils sont en opposition. Non seulement la destruction de ces valeurs traditionnelles a des effets négatifs sur les sociétés, mais c’est aussi anti-démocratique par essence, car ce sont des idées abstraites appliquées à la vie réelle, en opposition à ce que pense la majorité des populations. La plupart des gens refusent de tels changements et demandent leur révision.

Nous savons que de plus en plus de gens dans le monde soutiennent notre approche qui consiste à protéger les valeurs traditionnelles qui furent les fondations morales et spirituelles de notre civilisation comme de chaque nation. Nous protégeons la famille traditionnelle et la vie humaine authentique, y compris la vie religieuse de chacun ; pas uniquement la vie matérielle, mais aussi les valeurs spirituelles de l’humanisme et la diversité du monde.

Bien sûr, cela est une position conservatrice. Mais, ainsi que l’a dit Nicolas Berdyaev,  la signification du conservatisme n’est pas d’empêcher d’aller de l’avant où bien de s’élever, mais bien plutôt d’empêcher de régresser et de retomber dans l’obscurité chaotique de l’état primitif. 

Nous pouvons retenir, nous semble t’il, de ce discours, et particulièrement de la partie ci-dessus qui traite de la politique internationale : le monde est désormais séparé en deux camps dont l’un, celui dont la Russie veut être le fer de lance, est celui qui tente d’éviter un effondrement général des relations internationales régulées par des lois, imparfaites, certes, mais qui ont le mérite d’exister. Pour ce faire, il est impératif de respecter la souveraineté de chaque Etat, ce qui implique une indépendance, tant politique qu’économique, tout comme une identité, c’est à dire une culture propre. 

Ce respect de la souveraineté de chaque Etat est un des fondements de la résistance à la loi de la jungle, qui n’est rien d’autre que la loi du plus fort, quantitativement s’entend bien sûr. Et cette « loi de la jungle » aboutit immanquablement au chaos, à l’instabilité générale et à la destruction des plus faibles, militairement s’entend.

Cette «loi de la jungle», la loi du système par excellence, activement promue par nos brillants politiciens occidentaux, est la même qui s’est déployée également à l’intérieur des pays occidentaux avec les « succès » humains que l’on peut admirer aujourd’hui aux USA et dans toute l’Europe, notamment en Grèce, Irlande, Espagne, Italie, France etc... où les populations sont réduites à une paupérisation inéluctable et à la disparition des derniers repères psychologiques qu’ils pouvaient encore posséder.
Cette «loi de la jungle» imposée aux populations occidentales, et ce en dépit de leur résistance, est la même que le système, les Occidentaux, veulent imposer partout où ils y voient leurs intérêts, masqués derrière les prétextes humanitaristes que l’on sait.

Le Président russe définit ainsi les deux camps qui s’opposent aujourd’hui dans le monde : les partisans de la stabilité et du développement et les propagateurs du chaos au moyen de la force pure, quels que soient les masquent dont ces derniers peuvent s’affubler pour cacher leurs motifs véritables. Seuls les résultats de leurs actions comptent, et non pas leurs grandes idées abstraites et creuses qui servent de paravents troués à leur concupiscence, à leurs appétits de prédateurs insatiables et à leur psychologie gravement malade, cause première de leurs agissements. L’Irak, la Libye, l’Afghanistan, la Côte d’Ivoire, la Syrie (sans parler de l’état de leurs propres pays)... sont les tristes témoins déstructurés de leurs actes de barbares sans foi ni lois.

Le camp du chaos versus le camp de la stabilité, c’est à dire de la structuration. 
C’est une perspective indispensable, nous semble t’il, pour tenter de démêler le bon grain de l’ivraie, tant dans les affaires politiques nationales qu’internationales. Cela permet aisément de transcender le marécage suffoquant des distinctions «droite - gauche» etc, artificielles et vides de sens de nos jours puisque ne reflétant en rien la réalité d’aujourd’hui. Celle qui existait à la fin du XIX eme à la rigueur. Et nous ne parlerons pas de la propagande humanitariste, droitdelhommisme et nous en passons, qui reste l'unique cache sexe du système pour masquer son agression pathologique tout azimut.

Qui des deux camps l’emportera ?
Nous n’en savons rien.
Le camp de la stabilité sera t’il suffisamment fort pour attendre l’implosion de celui du chaos, succombant sous son propre mal ?
Nous l’ignorons.
Mais nous le souhaitons.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.














jeudi 28 novembre 2013

Accord nucléaire iranien : quelques raisons d'être optimiste.


Il y a une semaine lors de la signature de l’accord intérimaire sur le dossier dit du «nucléaire iranien», de nombreux commentateurs avisés, voire avinés, mettaient en doute la possibilité que cet accord puisse déboucher sur un accord définitif entre le P5+1 et l’Iran.

Ce pessimisme était motivé par deux raisons principales :

  • l’opposition d’Israël
  • l’opposition des saoudiens

Certes, il faut bien admettre que ce sont deux raisons très sérieuses et qu’il ne s’agit en aucun cas de les sous-estimer, notamment la puissance de leurs lobbys respectifs aux USA et au Congrès en particulier.

Néanmoins il semble que les commentateurs dont nous parlions tout à l’heure ait raté une marche passablement importante : le vent a tourné.

Le vent a tourné et cela est en train de diminuer considérablement l’influence des lobbys israéliens et saoudiens aux USA et au Congrès.
Le vent a tourné et l’opinion publique US est à une large majorité pour un accord avec l’Iran.
Le vent a tourné et l’opinion publique US, tout comme de plus en plus de membres de l’oligarchie au pouvoir, se rendent compte que les intérêts des USA ne sont plus les mêmes que ceux d’Israel, sans compter ceux des saoudiens.

Enfin la signature de l’accord avec l’Iran est auto-réalisateur dans le sens où il entraine naturellement de nouvelles perspectives auxquelles personne n’aurait rêvé il y a encore deux semaines : un accord pour établir la paix au MO, en Syrie, en Afghanistan et... en Palestine avec la participation active de l’Iran ; sans compter les perspectives économiques si le marché iranien s’ouvrait tout à coup à la concupiscence des sociétés occidentales ; sans parler de l’exploitation des gisements pétroliers et gaziers du pays sur lesquels nos braves majors nationales bavent de plaisir rien qu’à l’odeur de l’encre qui servira à signer un accord définitif entre l’Iran et le P5+1. Du coup cela entraine l'adhésion d'un nombre de gens de plus en plus important.

Bref, s’il y a des raisons de ne pas être trop optimistes à propos d’un accord définitif signé dans six mois, il y a lieu malgré tout d’être prudemment optimiste pour deux raisons principales :

  1. tout le monde veut un accord : le P5+1 et l’Iran en premier lieu
  2. de ce fait l’influence de ceux qui ne le veulent pas (Israël et l’Arabie Saoudite) se fait de moins en moins forte parmi les cercles dirigeants occidentaux (sauf en France comme on sait).

C’est pourquoi deux faits passés presque inaperçu dans la pressstitute nous ont semblé dignes d’intérêt car ils paraissent renforcer notre thèse.

 - Le premier a trait aux organisations juives US qui n’ont pas manifesté outre mesure leur désapprobation face à la signature de l’accord la semaine dernière et ne paraissent pas non plus , pour le moment, décidées à torpiller un éventuel accord dans six mois mais plutôt à en influencer le contenu autant que faire se peut.

Even as Israel has fiercely attacked the agreement, signed by the United States and five other countries with Iran, the Jewish organizations have carefully sought a middle ground between Israel and America in their dispute over the six-month accord. The groups’ nuanced approach has extended even to their positioning on a final, comprehensive agreement that the parties hope to negotiate with Iran by the end of the interim agreement’s term.
By and large, mainstream pro-Israel organizations have accepted the six-month accord as a fait accompli. Most notably, they have backed down from attempts to get Congress to pass new economic sanctions against Iran during this period, a move the Obama administration warned would derail the interim nuclear deal. That was a development that the Jewish groups apparently decided they did not wish to be held responsible for.
The groups’ main focus is instead now directed at shaping the final accord between Iran and the group of six world powers negotiating with it to ensure Tehran’s civilian nuclear program cannot be used to create nuclear weapons. But here too, Jewish organizations are carrying out a difficult balancing act, trying to push the administration to impose the toughest possible conditions on Iran, but stopping short of posing demands that would be seen as making such an agreement impossible.
(Sources : voir en fin de l'article)

Il semblerait que les orgnaisation juives US aient compris qu’un accord final serait signé et qu’elles risquaient très gros à s’y opposer, et ce d’autant plus que la population US y est favorable dans sa majorité, y compris parmi les juifs américains. Même l’AIPAC semble avoir mis beaucoup d’eau dans son vin et s’être résigné à ce que l’accord final soit signé puisqu’il semblerait que cette organisation, généralement fidèle bras armé du gouvernement israélien aux USA, se soit distancé de ce dernier en ne faisant pas pression sur le Congrès pour appliquer les nouvelles sanctions contre l’Iran avant les six mois prévus par l’accord. Il semblerai même que l’AIPAC ait abondonné les exigences du gouvernement israélien d’interdire aux iraniens d’enrichir de l’uranium en violation du droit international.

Looking forward to the discussion over Iran’s future civilian nuclear program under the expected final agreement, AIPAC is now defining its red line as insisting the United States “deny Tehran a nuclear weapons capability” — a vague term that falls short of Israel’s demand for “zero enrichment” by Iran of uranium for its nuclear production.
(Sources : voir en fin de l'article)

Tout cela est-il le reflet d’une attitude nouvelle et résignée du gouvernement israélien lui-même vis à vis de la signature d’un accord définitif entre le P5+1 et l’Iran dans un futur proche ? 
C’est très probable ce qui n’empêchera pas que Bibi et son gouvernement feront tout en coulisse pour faire dérailler les pourparlers mais sans qu’on puisse leur en imputer la responsabilité.

- Le second point d’intérêt est lié à l’épouvantable chef des services de renseignement saoudiens, Bandar Busch où Bandar Ben Satan, comme il est surnommé en Syrie où au Liban en raison de ses activités criminelles liées au terrorisme islamiste dont il est le principal financier. 
A son propos commencent à courir des rumeurs assez concordantes mais venant de milieux divers, voire opposés, politiquement parlant ce qui pourrait être une marque de relative fiabilité.     

Il semblerait donc que Prince Bandar soit en péril, sur fond de lutte pour le pouvoir au sein de la famille royale saoudienne.
Les menaces contre lui viendraient de deux côtés à la fois : 

1) des Américains qui seraient très « agacés » de son soutien tout azimuts aux islamistes, notamment en Syrie :

According to al-Manar news channel, during his recent visit to Riyadh, US Secretary of State John Kerry has demanded the Saudi officials to dismiss Prince Bandar from heading the spying network which acts against Damascus.
And to show that its demand is serious, the CIA has also stopped its intelligence cooperation with the Saudi spy agency, the TV channel reported.
“The administration of US President Barack Obama is angry at the positions adopted by Prince Bandar on the Syrian case since it thinks that he manages the case through collaboration and collusion with the neoconservative groups in Washington which seek to spoil Obama’s policies on Syria, Iran and even Russia,” al-Manar added.
(Sources : voir en fin de l'article)
2) et de certains membres de la famille royale saoudienne :

An informed source told FNA in September that tens of Saudi princes in a letter to King Abdullah bin Abdulaziz Al Saud protested at Prince Bandar's failure in coaxing the US into a war on Syria to topple President Bashar al-Assad's government.
"The letter was signed by 17 influential Saudi princes and was submitted to King Abdullah's Chief of Staff," a Saudi source close to King Abdullah's monarchy, who asked to remain unnamed due to the sensitivity of his information, told FNA.
The source also revealed that since the Saudi King and his Crown Prince Salman Bin Abdul Aziz are not in good health conditions, the King's Chief of Staff controls the country's affairs and the Saudi princes presented the letter to him to protest at Prince Bandar's weak performance on Syria.
(Sources : voir en fin de l'article)

La source du mécontentement des Américains et des cousins saoudiens leur est commune bien que pour des raisons presque opposées. Les premiers sont furieux de son soutien aux islamistes en Syrie et partout ailleurs dans le monde tandis que les autres sont furieux que le dit soutien aux terroristes ait échoué à remplir l’objectif initial tout en ayant couté une véritable fortune au Royaume (chaque terroriste en Syrie serait payé $ 1.000 par mois par Bandar. S’il y en a 100.000 on peut imaginer ce que cela coute au Royaume, sans compter les armes etc, pour un résultat nul).

The source said that Bandar's failure in persuading the US and its allies to wage war on Syria has created deep differences among the Saudi princes.
Earlier reports said that Prince Bandar Bin Sultan has spent tens of millions of dollars to persuade the US political and security officials to launch a military strike on Syria.
Prince Bandar has spent a sum of $70 million to encourage the American officials to attack Syria, a Saudi security source told FNA in Riyadh late August.
(Sources : voir en fin de l'article)

N’oublions pas que le Roi Abdallah, lorsqu’il nomma Bandar à a tête du Conseil National de Sécurité en Juillet lui donna six mois pour réussir à renverser le Président Assad. Le moins que l’on puisse dire est qu’il a échoué spectaculairement et qu’il n’y a plus aucune chance de renverser la situation désormais.
Ceci est peut-être la cause de cette autre rumeur qui se répand dans certains milieux à propos de la mort prochaine de Prince Bandar et de son frère Salman Bin Sultan. Ce qui se traduirait alors plutôt comme la victoire d’un clan de la famille royale saoudienne sur l’autre. Ce qui permettrait de nous donner quelques indications sur la provenance clanique, à défaut de son identité,  du futur souverain d’Arabie Saoudite.

En conclusion, nous pouvons être raisonnablement optimistes sur la conclusion  d’un accord final entre l’Iran et le P5+1, ce d’autant plus si les principaux opposants, ceux dont on redoutait les tentatives de sabotage, se résignent à cet accord et s’arrangent pour en profiter eux aussi d’une manière où d’une autre, comme un renversement d’alliance face au déclin de l’influence US au MO.

Nous avions déjà évoqué ces possibilité dans cet article (ici) il y a quelques mois.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

Liens :
lobbys israéliens et organisations juives aux USA (ici)
Bandar Ben Sultan (ici)

dimanche 24 novembre 2013

Accord sur le nucléaire iranien : un séisme géopolitique en devenir.

Voilà, c’est signé !

En dépit du lobby israélien et de Bibi, du lobby saoudien et de leurs relais au Congrès et chez les néo-cons ; en dépit du président français et de son ministre des affaires étrangères.
Bref l’accord entre les puissances du P5 + 1 et l’Iran est signé pour une durée de six mois : il prévoit l’arrêt de l’enrichissement d’uranium à 20 % de la part des iraniens tout en leur laissant la possibilité de l’enrichir jusqu’à 5 %. Leur stock d’uranium déjà enrichi à 20 % sera dilué de manière à ce qu’il ne puisse plus être utilisé à des fins militaires. Enfin, les inspecteurs de l’AIEA seront sur place et pourront visiter les sites qui leur conviennent pendant les six prochains mois.
Tout cela en échange d’une levée partielle des sanctions US et Européenne.

RDV en Mai 2014.

A cette date il devrait y avoir un accord définitif entre les mêmes (P5+1) et les iraniens. C’est théorique car l’opposition à l’accord fera tout ce qu’elle pourra pour faire échouer les négociations. 
Déjà, Bibi a déclaré que c’était une « erreur historique », ce qui pourrait montrer qu’il ne mettra pas d’eau dans son vin et qu’il pourrait bien pousser jusqu’au bout sa tentative de faire échouer un accord auquel tiennent beaucoup les américains, les russe et leurs partenaires, sans parler des iraniens. 
Les Saoudiens n’ont pour le moment pas encore réagi. Mais la paranoïa qui les caractérisent et les querelles intestines pour le pouvoir qui secouent la famille royale ne devraient pas les aider, a priori, à prendre des décisions très rationnelles ni même très bénéfiques pour leurs propres intérêts à long terme.
Il est donc fort probable que la clique des néo-cons du Congrès et hors Congrès ne fasse tout ce qu’elle pourra pour saboter un accord avec l’Iran.
C’est en tout cas ce que la majorité des commentateurs déclarent aujourd’hui.

Et ils ont raison, certes.

Mais il y a néanmoins quelques raisons d’être prudemment optimistes.

  1. Les lobbies israéliens et saoudiens au Congrès et aux USA sont en perte d’influence, sans parler de leurs relais néo-cons.
  2. L’opinion publique US est pour un accord à une très large majorité.
  3. Les perspectives de relations normalisées avec l’Iran sont suffisamment alléchantes économiquement pour les lobbies US (pétroliers notamment) que ces derniers pourraient bien aider l’administration Obama à contrebalancer en partie les lobbies saoudiens, israéliens et néo-cons à Washington et au Congrès.
  4. Les gouvernements occidentaux et russe veulent un accord dans leur ensemble avec l’Iran. Les USA particulièrement en raison de leur désengagement du Moyen-Orient au profit de l’Asie, le fameux pivot. Dans cette perspective, un accord général avec l’Iran leur permettrait à la fois de se retirer d’Afghanistan, de pacifier le Moyen-Orient en luttant avec l’aide de l’Iran contre le salafisme et Al Quaéda (financé par les Saoudiens), et ainsi de transférer leur attention sur le Pacifique.
  5. Pour les Européens, un accord avec l’Iran leur permettraient à la fois de diversifier leur approvisionnement énergétique aux dépends de la Russie et au profit de l’Iran et de l’Irak, mais aussi de partager le gâteau économique de la fin des sanctions économiques imposées à l’Iran.

Et oui, nous entendrons certainement Bibi aboyer et éructer encore pendant les six mois  qui viennent et Bandar Ben Satan complotera et organisera des attentats qui seront de plus en plus insupportables aux Occidentaux comme à tous les autres membres de la communauté internationale. Toutes ces manigances n’empêcheront pas qu’Israël se retrouve complètement isolé sur la scène internationale, tout comme le sont les saoudiens. Et s’ils persévèrent dans leur attitude, ils risqueront alors de s’aliéner sérieusement leurs anciens alliés, les USA.
Tout cela n’empêchera pas non plus qu’un accord ne soit signé entre l’Iran et le P5+1, que ce soit en mai 2014 où un peu plus tard : c’est inévitable. Cet accord engendrera la mise à l’ordre du jours international des deux questions qui sont les motifs principaux du vacarme que fait Bibi à propos du nucléaire iranien depuis des années afin de détourner l’attention du monde :

  • du règlement de la question palestinienne.
  • de la question des armes nucléaires israéliennes où, pour le dire autrement, d’un Moyen-Orient dénucléarisé.

Après la signature d’un accord définitif avec l’Iran, ce seront les deux questions qui ne pourront plus être évitées par la communauté internationale, et par les USA en premier lieu, uniques soutien d’Israël sur ces sujets.

A ce moment, Israël sera seul au monde.
Car les Saoudiens ne pourront plus lui être d’aucune utilité, à supposer qu’ils le veuillent bien et qu’ils existent encore.

Mais pour le moment réjouissons-nous de cet accord tout en sachant que ces ennemis ne reculeront devant rien pour faire échouer la signature d’un règlement définitif de la question du nucléaire iranien en Mai 2014. 

S'il est de moins en moins sûrs qu’ils y parviennent, il n’est pas absolument certain non plus qu’ils échouent. Ne le souhaitons pas.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mercredi 20 novembre 2013

Attentat au Liban : les terroristes térrorisés.

L’attentat perpétré contre l’ambassade d’Iran à Beyrouth a fait 23 morts et plus de 140 blessés.
Il a échoué.
Car la vérité c’est que les deux bombes n’ont pas atteint leur objectif, c’est à dire les bâtiments de l’ambassade elle-même. En effet, la moto qui devait ouvrir la voie à la voiture qui suivait n’a pu pénétrer les défenses extérieures de l’ambassade ce qui fait que les deux bombes ne provoquèrent que la mort des passants qui se trouvaient là par hasard. L’attaque a donc échouée puisque l’ambassade ne fut pas détruite comme elle aurait dû l’être si la voiture suicide avait pénétrée dans le bâtiment lui-même.

L’Iran a blâmé Israël contre toute évidence. Et contre toute logique apparente.

Car c’est bien une branche obscure d’Al Qaéda qui a revendiqué l’attentat, la brigade Abdullah Azzam, soit disant fondée en 2005. Ce qui signifie que les responsables de l’attentat sont bel et bien l’Arabie-Saoudite et son chef du Conseil National de Sécurité, le Prince Bandar ben Sultan, connu au Moyen-Orient sous le nom de Bandar Ben Satan, puisque c’est l’Arabie-Saoudite et ses partenaires en crimes l’UAE et le Koweit qui sont derrière la plupart des organisations terroristes islamiques, y compris Al Qaéda et affiliées comme Jabbat Al Nusra etc...

Pourquoi ne pas blâmer les Saoudiens puisque ce sont eux qui ont commandité l’attentat à travers les salafistes, comme d’ailleurs tous les attentats qui ont lieu en Syrie comme en Irak où au Liban ? Car les Iraniens sont actuellement occupés en priorité à aboutir à la signature d’un accord avec le P5+1 à Genève et qu’ils ne veulent pas tomber dans le piège qui consisterait à riposter contre les Saoudiens qui auraient alors beau jeu de montrer combien ces iraniens sont des barbares et des dangers publics pour la paix et la sécurité de la région. Et bla bla bla... Une foi signés les accords, et si les saoudiens ne baissaient pas la garde, il serait alors temps de s’en occuper. Et il est même possible que le calcul des Iraniens incluent également un ras-le-bol général des USA comme des Russes et autres vis à vis des agissements criminels des Saoudiens comme de leur régime barbare, voire qu’on finisse par les voir comme des dangers pour la stabilité de la région tout entière qu’il faudrait éliminer.

Mais c’est une autre histoire.

Certains commentateurs ont déclaré que cet attentat était un « avertissement ».
Un « avertissement » à quoi et à qui ?
Pourquoi cet attentat là plutôt que tous ceux qui sont effectués toutes les semaines en Syrie, en Irak où encore au Liban ?
Certes il aurait été spectaculaire de détruire l’ambassade d’Iran et de tuer la plupart de ses diplomates, un peu comme les attentats de 1983 contre les Français et les Américains qui aboutirent au retrait des troupes de ces deux pays du Liban.
Et puis quoi ?
Qu’est-ce que cela aurait changé ?
Les Iraniens ont-ils des troupes au Liban ? Non.
En Syrie ? Pas plus.
Un avertissement au Hezbollah ? Ce ne serait pas la première fois et cela n’a jamais rien changé.

En vérité cet attentat se situerait plutôt dans la lignée de tous les autres qui prennent place au Liban, principalement contre les populations shiites et les proches du Hezbollah. C’est la stratégie de Bandar Ben Satan qui consiste à provoquer une guerre ouverte entre les sunnites et les shiites afin de semer le chaos dans tout le MO, afin de préserver l’Arabie Saoudite d’une remise en cause de son supposé leadership sur l’Umma, voire de son régime. Mais cette stratégie est en train de provoquer l’effet inverse : une division de plus en plus importante du camp sunni et une union de plus en plus forte des shiites entre eux.
Il est néanmoins plus que probable que cet attentat avait une fonction bien définie. Par son ampleur et son côté spectaculaire, il est possible que l’idée était d’obliger le Hezbollah à rapatrier les quelques centaines de guerriers déployés à la frontière syrienne pour protéger les shiites menacés au Liban même.

Pourquoi ?

Parce-que l’armée syrienne, qui est en train de remporter la guerre contre les terroristes financés par les Saoudiens et Bandar Ben Satan, vient de reprendre la ville stratégique de Qara. Cela fait partie du plan de reconquête de toute la région de Qalamoun, en bordure de la vallée de la Bekaa, qui constitue le dernier point de passage du Liban vers la Syrie (environ 50 km) permettant de faire passer armes, munitions et ravitaillements aux terroristes qui se trouvent encore, bien que dans une situation désespérée, dans la région entre Homs et Damas. Le fermeture de cette partie de la frontière, qui n’est plus qu’une question de jours, avec l’aide du Hezbollah oeuvrant à partir de la Bekaa, permettra à l’armée syrienne de contrôler toute la région du Nord de Damas permettant l’accès à la ville, et surtout l’axe essentiel Damas-Homs constitué autour de l’autoroute M5.

Mais le Hezbollah n’a que quelques centaines de combattants en Syrie et ce ne sont pas les attentas à répétition des Saoudiens et de leurs alliés terroristes qui changeront la détermination des syriens et du Hezbollah à reprendre toute la région de Qalamoun puisque cela signera la fin des terroristes qui seront ainsi sevrés de tout ravitaillement. L’armée syrienne pourra ensuite s’occuper tranquillement et sérieusement d’Alep dont elle est déjà en train d’éradiquer toute présence des djihadistes dans les alentours de la ville.

Cet attentat, certes spectaculaire mais raté, n’aura pas l’effet escompté et ne ralentira pas l’offensive de l’armée syrienne pour sceller la frontière bordant la vallée de la Bekaa. Les terroristes djihadistes seront désormais privés de tout ravitaillement et finiront soir par se rendre soit exécutés. En vue des réunions de Genève où la soit disant opposition devrait rencontrer les représentants du gouvernement syrien, il est certain que ces victoires de l’armée syrienne sur les terroristes ne donneront pas aux saoudiens et à leurs alliés une grande marge de négociation.

Et puis quelles sont les propositions des saoudiens pour régler la crise syrienne ? Aucune.
C’est court lorsqu’on n’a plus personne pour occuper le terrain.

Ces attentats sont plutôt la marque de la panique des saoudiens face à une situation qui leur échappe de plus en plus et de manière très rapide.

- Négociation nucléaires avec l’Iran en passe d’aboutir, et qui cachent d’autres négociations secrètes sur l’avenir général de la région comme de l’avenir de l’Afghanistan, redonnant tout à coup à l’Iran son véritable poids de plus grande puissance régionale et comme seul pôle de stabilité dans la région. Le tout au détriment de l’influence des Saoudiens.
- Situation en Syrie catastrophique pour le camp saoudien qui invalide désormais le plan de Bandar ben Satan qui prévoyait la formation d’une « armée Nationale », constituée en réalité de tous les salafistes et islamistes cannibales disponibles, destinée à renverser le gouvernement syrien.

Il n’y a donc plus que deux solutions pour les terroristes terrorisés que sont les Al Saoud :

- soit ils baissent la garde et arrangent un modus vivendi avec l’Iran tout en limitant leur engagement du côté du terrorisme islamique. Dans ce cas ils pourraient très bien parvenir à maintenir encore leur régime quelques temps bien qu’à notre avis ils soient condamnés à l’exil à plus où moins long terme selon les circonstances.
- soit ils s’obstinent dans leur stratégie aveugle et suicidaire qui consiste à mettre la région à feu et à sang, ce qui ne manquera pas d’unifier contre eux non seulement toutes les autres puissances de la région mais aussi les russes et les occidentaux. C’est ainsi que la contestation interne an Arabie Saoudite trouvera soudain un fort soutien de la presstitute et des gouvernements occidentaux qui s’apercevront tout à coup combien le régime saoudien est peu « démocratique ». Ce sera une grande surprise et nous parions que l’indignation sera à mesure... Il sera alors temps pour nos ex-alliés de faire leurs bagages mais il est probable qu’il ne faudra pas compter sur un accueil de leurs ex-alliés occidentaux chez eux.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

dimanche 20 octobre 2013

USA : le report de la "fin du monde" mènera t'il à l'explosion du parti républicain ?

Comme prévu la semaine dernière par votre chroniqueur, la fin du monde fût reportée « in extremis » par le Congrès US : a priori la nouvelle date de la fin du monde est fixée au 7 Février prochain. Comme l’a déclaré sans rire Obomber, le Prix Nobel de la Paix, cela aurait été vraiment stupide de gâcher la période des achats de Noël qui va commencer avec des histoires de dettes... Franchement, cela ne vaut pas le coup de casser le moral des consommateurs pour ce genre de broutilles ; il n’est déjà pas bien haut ce fameux moral, alors ce n’était pas la peine d’en rajouter encore.

Voilà qui est fait.

Le plafond de la dette pourra être dépassé allègrement jusqu’au 7 Février, date à laquelle il faudra de nouveau voter pour relever le plafond de la dette de l’Etat Fédéral. Quand au gouvernement, il est en fond jusqu’au 15 Janvier.
A ce moment là on reprendra les mêmes et on recommencera tout de zéro.

A moins que...

A moins que l’on ne recommence pas tout, justement, et que tout ne recommence pas de la même manière mais d’une autre, très différente que celle escomptée par les apparatchiks de Washington et leurs minions de la presstitute.

Pourquoi ?

Car si la Chambre des Représentants a bel et bien votée au final, il ne faudrait pas négliger que ce vote n’a pas été obtenu sans qu’il y ait une opposition significative au projet. En effet si 285 voix furent en faveur de la résolution temporaire du plafond de la dette et de la réouverture du gouvernement, il y eut tout de même 144 voix qui votèrent contre. Ce qui signifie que 144 Représentants prirent la responsabilité de provoquer un défaut du gouvernement fédéral sur sa dette, ce qui n’est pas une mince affaire.

La résistance au système grandit, non seulement aux USA mais dans le monde entier. Les commentateurs et les apparatchiks washingtoniens tentent désormais de se rassurer en affirmant à qui veut l’entendre que les discussions sur le budget en Janvier et le relèvement du plafond de la dette en Février se passeront de la même manière que cela s’est produit cette semaine, voire même que cela passera comme une lettre à a poste car les Républicains auront peur de l’impopularité que leur opposition pourrait leur valoir auprès de « l’opinion ». Certains en rajoutent en pariant que cette affaire a augmenté les chance d’un candidat démocrate à la présidence lors des prochaines élections : lisez Tata Hillary (Dieu nous en préserve !).

Mais tout est-il si sûr ?

Certainement pas.

Car ces hypothèses reposent sur l’a priori que le petit jeu washingtonien continue racomme il l’a fait depuis des décennies, que ses acteurs continueront à jouer leur rôle comme toujours et que les populations continueront d’adhérer et d’applaudir la performance.
Il est bien probable que c’est précisément là que le bâts blesse.
Car ces 144 Représentants votant contre la loi n’ont pas joué le jeu habituel. Au contraire ils ont pris le risque de mettre l’Etat fédéral en défaut avec toutes les conséquences que cela entrainerait. Qu’on le veuille où non, ces 144 votes représentent la montée de l’opposition au système, même si tous ne sont pas aussi radicaux que d’autres. Il n’empêche. La contestation prend du poids et peut désormais paralyser le système de l’intérieur, voire même le faire s’effondrer. Et plus elle montrera sa force plus elle en accumulera.

Les commentateurs appointés proclament une victoire d’Obama et du système. Ils nous répètent à l’envie une défaite du Parti Républicain etc...
Rien de surprenant à cet aveuglement. 
La vérité c’est qu’il est possible que cet événement soit un catalyseur pour une scission du parti républicain. Ce n’est pas certain mais c’est une possibilité de plus en plus grande à garder en mémoire. Car les oppositions au sein du Parti Républicain sont devenus quasiment ingérables et irréconciliables. De la même manière qu’elles le furent en leur temps (1854) au sein du parti whig ce qui eut pour résultat son explosion et sa disparition et la naissance du parti Républicain.

Si un nouveau parti naissait à partir de la scission du parti républicain actuel, le système entier serait menacé, et ce d’autant plus que ce parti nouveau se radicaliserait de plus en plus puisque ce serait précisément dans le but de faire entendre leurs revendications essentiellement anti-système que ses membres l’aurait crée. Il serait donc amené à canaliser toutes les forces anti-système du pays, aujourd’hui éparses.

Il n’y a donc pas lieu de célébrer une victoire démocrate où de l’establishment washingtonien. Il y aurait plutôt lieu de paniquer (en tant qu’apparatchik) face à la montée de plus en plus pressante des forces anti-système au coeur du système lui-même, et ce d’autant plus si cela prends la forme d’un parti organisé paraissant jouer le jeu alors que son action le sabotera de l’intérieur, par la paralysie notamment.

Gardons à l’esprit que ces nouveaux contestataires, dont certains n’ont rien à perdre, ne jouent pas selon les mêmes règles établies auxquelles se soumettent les apparatchiks. Bien au contraire, les plus extrémistes d’entre eux veulent les abolir à tout prix, tout comme le système lui-même, pour remplacer le tout. Gageons que ce sont eux qui l’emporteront sur le long terme au sein du parti. Ce jour là on ne donnera pas cher de la peau du régime car toutes les forces anti-système accumulées depuis des années se réveilleront et se déchaineront en même temps. Il vaudra mieux ne pas se trouver en travers de leur chemin.

Pour nous, ces 144 voix contre la loi Obamacare sont le signe avant coureur le plus fort que nous ayons vus jusque là de la puissance nouvelle et en expansion accélérée des forces anti-système aux USA. 
La nomenklatura washingtonienne n'a pas de quoi se réjouir.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

lundi 14 octobre 2013

USA : événement mineur au sein d'un changement historique majeur.

Il est possible que le Congrès, dans sa légendaire sagesse, évite un défaut au gouvernement des USA, puisqu’il semblerait que les négociations aient repris entre les deux branches (démocrates et républicains) de l’oligarchie US.
Il reste à peine cinq jours avant la date fatidique qui fera s’écrouler le ciel sur notre tête à tous, événement à côté duquel le déluge biblique paraitra un vulgaire débordement de lavabo : les journaleux et la presstitute se tordent les mains depuis des semaines, faisant le boulot qui leur est prescrit : alimenter la peur chez les « bien-pensant », c’est à dire les 99%, puisque c’est la technique préférée de nos gouvernements bien-aimés pour nous tenir en laisse. Il faut d’ailleurs bien avouer que cela fonctionne à merveille ; ils auraient donc bien tord de ne pas le faire et ils ne s’en privent pas le moins du monde ; ne reçoivent-ils pas le soutien enthousiaste de leurs populations qui ne rêvent que « sécurité », toujours et encore...

Donc, les populations du monde entier sont supposées se trouver au bord de la crise de nerf, se demandant si le monde de strass et paillette dans lequel elles survivent avec délice va évitera cette catastrophe imminente qui nous menace. Le suspens est au plus haut, chers lecteurs, et nous ne doutons pas que les boites de Prozac se vendent par millions pour atténuer l’angoisse qui étreint nos pauvres cervelas desséchés par le manque d’utilisation.

Défaut où pas défaut, telle est la question.

Pour tout vous dire, chers lecteurs, nous nous en foutons totalement car il ne se passera rien, qu’il y ait défaut où pas. D’abord, il y a plusieurs moyens d’éviter un défaut réel sur la dette au moins sur le court terme. Si le plafond de la dette n’était pas relevé d’ici quatre jours, il y aurait toujours la solution de ne payer les intérêts de la dette qu’aux créditeurs étrangers et de faire attendre les créditeurs domestiques, qui représentent plus de 60% de la dette. Il y aurait encore la possibilité de faire marcher la planche à billets où encore pour Obama de déclarer l’état d’urgence et de relever le plafond de la dette manu militari. Mais cela déclencherait une crise politique sans précédent, et pour cette raison c’est hautement improbable, sauf si l’impasse se révélait trop longue.

Pour notre part nous pensons que tout cela sera résolu et qu’il n’y aura pas de crise   réelle immédiate car les conséquences seraient beaucoup trop graves pour l’oligarchie au pouvoir, même s’il ne faut pas sous-estimer la force montante des « nouveaux venus » opposants au système au sein même du Congrès. Mais il est encore un peu tôt pour eux apparemment  pour faire dérailler toute la machinerie gouvernementale, sans parler du système lui-même.

Cela dit, il est intéressant de savoir un peu de quoi on parle car même si on repousse le plafond de la dette une fois de plus à une date ultérieure, bien que se rapprochant inéluctablement des limites, il arrivera bien un jour où on ne pourra plus ne rien faire. Car la situation réelle est encore bien pire que celle dont on nous rebat les oreilles depuis des semaines.

Tout le monde est censé savoir que la dette des USA est de USD 17 trillions, où encore USD 17.000 milliards. Ce qu’on nous dit moins c’est que cela ne représente que la dette du gouvernement fédéral des USA et n’est pas du tout un reflet exact de la dette générale du pays qui comprend la dette fédérale, certes, mais aussi la dette des états fédérés, des villes, des countys, les dettes des particuliers et des entreprises, les dettes des banques et autres institutions financières, sans parler des obligations des autorités fédérales et locales vis à vis  de la Sécurité Sociale... 

Si on prend en compte tout cela, les chiffres sont très différents... 

Il existe plusieurs estimations de cette dette totale du pays, entre les estimations en provenance d’organismes officiels et celles en provenance de chercheurs, économistes où organismes indépendants. Ces estimations varient entre USD 41 trillions, soit USD 41.000 milliards (organismes officiels) et USD 60-70 trillions , soit USD 60-70.000 milliards (estimations indépendantes).

En date du 23 Septembre 2013, le rapport de la FED (tous les 4 mois) sur l’état de la dette du pays  se divisait comme tel par ordre d’importance (rapport ici) :

  • Dette publique : USD 17.000 milliards
  • Dette du secteur financier : USD 13.910 milliards
  • Dette des entreprises : USD 13.100 milliards
  • Dette des ménages : USD 12.970 milliards
  • Dette des états fédérés et des institutions locales : USD 3.100 milliards

Ce qui signifie donc que la dette totale des USA calculée par la FED est égale à 250% du PIB pour un total de USD 41.000 milliards.

Selon le US Debt Clock, plutôt bien fait, la dette globale s’élève à USD 60.000 milliards, soit 377 % du PIB. Vous pouvez aller sur leur site ici pour y voir les détails de cette dette.

Certains annoncent la dette des USA à USD 70.000 milliards (Département d’économie de l’Université de Californie par Professeur James Hamilton, Août 2013), soit 440 % du PIB.

Mais d’autres encore affirment que toutes ces dettes, aussi énormes soient-elles, ne prennent en compte que les dettes comptabilisées, c’est à dire les dettes officielles. En effet ces dettes ne comptent pas les obligations dues par l’Etat Fédéral et les autorités locales en terme de « social liabilities » où Sécurité Sociale. 

C’est Laurence Kotlikoff (Laurence J. Kotlikoff is a William Fairfield Warren Professor at Boston University, a Professor of Economics at Boston University, a Fellow of the American Academy of Arts and Sciences, a Fellow of the Econometric Society, a Research Associate of the National Bureau of Economic Research, and President of Economic Security Planning, Inc., a company specializing in financial planning software.) qui nous en parle le mieux. 
Selon lui, si on intègre les obligations sociales des autorités fédérales et locales US, la dette globale des USA serait de USD 220.000 milliards.

Quelques extraits ci-dessous de sa récente interview (ici) avec Hugo Scott-Gall :

- The US is arguably in worst fiscal shape than any other developed country. But Greece, the UK, and Japan are close runner ups. As mentioned, our fiscal gap is 10% of the present value of our future GDP. In Germany it’s around 5%, while Canada, Australia and New Zealand are close to zero. Even Italy's long-term fiscal gap is just half of the US’s, yet Italian government bonds sell at a much lower price than US government bonds simply because people don't understand the pension reforms that Italy has rolled out or that Italy has much better control of its healthcare spending.

- Our country is broke. It’s not broke in 50 years or 30 years or 10 years. It’s broke today. Six decades of take as you go has led us to a precipice. 

- I estimate the US fiscal gap at US$200 tn, 17 times the reported US$12 tn in official debt in the hands of the public. And this incorporates this year’s tax increases and spending sequestration. What would it take to come up with US$200 tn in present value? The answer is tax hikes or spending cuts, or a combination of the two, amounting to 10 percent of GDP, starting immediately and continuing indefinitely. To do so via spending cuts, alone, would require an immediate and permanent 36% cut in all non-interest spending. To do so via tax hikes, alone, would need an immediate and permanent 55% increase in all federal taxes. Hence, a description of the fiscal adjustments made over the last year could be “too little too late.” In terms of generational accounting, were we to leave our kids and future descendants to cover the entire fiscal gap, they’d face tax rates over their lifetimes around twice as high as those we face.

A partir de ces chiffres et de ces données, on peut comprendre facilement que le psychodrame qui se joue aujourd’hui à Washington n’a en réalité aucune importance. La vraie question est de comprendre que le système dans le quel nous survivons est mort ; c’est un mort-vivant. En effet, les chiffres de la dette US que nous avons vus ci-dessus, quels que soient ceux que nous prenions, c’est à dire des plus élevés au plus bas, prouvent que les USA sont ruinés et qu’ils ne pourront jamais payer leur dette. Le problème est qu’ils ne sont pas les seuls. Quasiment tous les pays occidentaux sont dans le même état : insolvables. 

Tous ces pays occidentaux fonctionnent chaque année depuis trente ans en empruntant 20 à 30 % de ce qu’ils dépensent. Parler de dépenses en fonction de ce qu’elles représentent par rapport au PIB n’a aucun sens, sans compter que cette notion même de PIB est très sujette à caution. Lorsqu’on parle de déficit, on ne peut le comparer que par rapport aux revenus, tout le reste n’étant qu’enfumage. Et la vérité c’est que tous nos états occidentaux sont en déficit budgétaire de 20 à 30 % par an par rapport à leurs revenus. C’est aussi simple que cela. C’est d’ailleurs aussi pour une des raisons pour esquelle que le système n’est pas viable et que le niveau de vie des Occidentaux (y compris les japonais) va  baisser d’au moins 30 % dans les années qui viennent.

Selon le professeur Kotlikoff, pour remédier à cette situation catastrophique il faudrait, aux USA mais c’est presque la même chose partout ailleurs : 
  • soit couper toutes les dépenses étatiques de 36 % (hors remboursements), 
  • soit une combinaison de dépenses étatiques rognées et de hausse d’impôts pour le même montant, 
  • soit une hausse d’impôts seule de 55 %.
Si on prend en compte l’état de pauvreté déjà catastrophique d’une grande partie de la population US, dont 50 millions dépendent des food stamps pour survivre, sans parler de la majorité qui sont ce que l’on nomment ces « working poors » dont le niveau de vie a baissé inexorablement depuis trois décennies, on ne voit pas très bien comment tout cela peut finir de manière ordonnée où contrôlée. En revanche, on voit très bien que des hausses d’impôts où des baisses des dépenses de l’Etat sont impossible sans provoquer des problèmes sociaux. Pourtant ces baisses des dépenses étatiques arriveront bien un jour, mais elles ne seront ni volontaires ni ne nécessiteront le cirque washingtonien auquel on assiste en ce moment. 

Probablement parce que tout cela aura cessé d’exister. En tout cas dans sa forme actuelle. Car nous sommes en train d’assister à l’implosion de tout le système mis en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale (et bien plus encore mais c’est une autre histoire), ce système qui n'a pu survivre que par l’accumulation de dettes toujours moins remboursables. Aujourd’hui nous nous trouvons dos au mur. Peut-être sera t’il encore possible de repousser une fois encore la sentence inéluctable mais désormais les jours du système sont comptés, quoi qu’on fasse.

Et ce ne sont pas les pantins de Washington, où d’ailleurs, qui pourront y changer quoi que ce soi. Même s’ils le voulaient. Car la situation est désormais complètement hors de contrôle et ils ne peuvent plus que tenter maladroitement de ralentir l’inéluctable effondrement. La peur nous taraude et nous empêche de prendre les décisions nécessaires, non pas pour éviter l’implosion de notre monde, mais bien plutôt pour assurer sa suite et la naissance d’autre chose. Aujourd’hui, c’est à chacun de nous individuellement qu’il revient de s’assurer de son avenir car l’Etat maternel et toutes ses promesses sur lequel on nous avait appris à compter pour tous nos besoins aura disparu d’ici peu. Ce qui se produit en ce moment aux USA n’est qu’un épisode mineur d’un changement historique majeur dont le processus est en cours.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.