samedi 30 mars 2013

Fabrice Luchini et la gauche.

Comme nous n'avions pas beaucoup d'inspiration aujourd'hui, nous vous laissons en compagnie de Fabrice Luchini qui se répand sur la gauche et l'idéologie "progressiste".
C'est un bon moment à passer et à ne pas manquer.

 

Syrie : quelles options en vue ?

Toujours plus d’armes, toujours plus puissantes et toujours plus perfectionnées. Ces sont les demandes des rebelles syriens et des terroristes étrangers que ne cessent d’entendre les Occidentaux, tout comme les qataris où les saoudiens depuis des mois. Il n’y en a pas assez ce qui explique pourquoi la « rebellions » n’a pas encore réussi à se débarrasser du gouvernement syrien légitime, selon les « rebelles » en tout cas.

Pourtant, il semblerait que ce ne soit pas vraiment le cas, bien au contraire : on sait très bien que les rebelles n’ont pas cessé de recevoir des flots d’armes depuis au moins le début de l’année dernière, c’est à dire Décembre 2011 - Janvier 2012. Cela dit il est vrai que les livraisons d’armes ont pris une tout autre ampleur depuis Novembre 2012 jusqu'à aujourd'hui.

The airlift, which began on a small scale in early 2012 and continued intermittently through last fall, expanded into a steady and much heavier flow late last year, the data shows. It has grown to include more than 160 military cargo flights by Jordanian, Saudi and Qatari military-style cargo planes landing at Esenboga Airport near Ankara, and, to a lesser degree, at other Turkish and Jordanian airports

160 vols d’avions cargo C130 où C17 appartenant aux armées qatari, saoudienne où jordanienne, bourrées d’armes.
De leur livraison en Turquie, les armes sont distribuées et acheminées en Syrie sous les auspices du gouvernement Turc mais sous étroite supervision de la CIA, afin d’éviter qu’elles ne tombent en de mauvaises mains (!).
Comme déjà dit plus haut, le flot d’armes s’est accru de manière considérable depuis quelques mois, du à la fois à l’autorisation turque d’accélérer les cadences des livraisons sur sol turc, d’une meilleure logistique mais aussi de la frustration grandissante des Qataris, Saoudiens et des Turcs face à l’incapacité de leurs « poulains » à se débarrasser de l’armée syrienne. On parles donc désormais de livraisons atteignant le total incroyable de 3500 tonnes d’armes livrées aux opposants syriens au régime tout comme aux terroristes et autres islamistes étrangers transférés d’Irak, de Libye, de Tchetchenie etc, en Syrie pour « libérer » le pays du régime laïc du Président Al Asssad en y instaurant la sharia wahabbite telle qu’elle est si bien appliquée en Arabie Saoudite.

Depuis peu, cependant, un nouveau « hub » fût crée en Jordanie, destiné à alimenter en armes les « rebelles » syriens dans le Sud du pays ce qui, parait-il, permet ainsi d’éviter que les armes en question ne tombent aux mains d’Al Qaeda où du Jabhat al Nusra Front, ce qui revient au même. Car les armes en provenance de Turquie semblent atterrir malgré toutes les précautions entre les mains des islamistes. Dans le Sud il semblerait que ce ne soit pas le cas. Où en tout cas pas encore.

Car les membres d’Al Qaeda, où Al Nusra, arrivent désormais en grand nombre par la frontière irako-syrienne, beaucoup trop étendue pour être surveillée de manière à empêcher toute infiltration non voulue de la part des deux gouvernements. Il semblerait donc que Al Qaeda, où Al Nusra, comptent désormais plus de 1000 combattants  étrangers, chiffre qui ne cesse d’augmenter au fur et à mesure qu’ils étendent leur contrôle sur la frontière irak-syrienne. Leur force tout comme leur combativité ne cessant de se développer en Syrie au dépend des groupes dits plus « modérés », cela explique les réticences US à armer les « rebelles » d’une part, et surtout à fournir des armes anti-char et surtout les fameuses armes anti-aériennes stinger et autres qui furent autrefois fournies aux Afghans pour lutter contre les hélicoptères et avions russes avec le succès que l’on sait. Aujourd’hui les US ont une peur bleue que ces armes ne se retrouvent un jour utilisées contre eux où leurs alliés.

La rivalité désormais exacerbées entre le Qatar et les Saoudiens se reflète sur le terrain, avec en toile de fond la montée en puissance d’Al Qaeda-Al Nusra.

D’un côté le Qatar et la Turquie, de l’autre l’Arabie-Saoudite, la Jordanie et les UAE. Les premiers soutiennent et veulent les Frères Musulmans au pouvoir en Syrie, les seconds non seulement refusent absolument les FM comme successeurs de Bachar el Assad mais surtout redoutent un rôle accru de la Turquie dans les affaires de la région. D’autre part les Saoudiens et les Jordaniens sont terrorisés à l’idée que la Syrie, après la chute éventuelle du régime actuel, ne se transforme en « état failli » dans lequel les milices islamistes seraient maitresses du terrain et libres de déstabiliser toute la région, y compris la Jordanie et l’Arabie-Saoudite. Sans parler des iraniens et de leur alliés qui ne se feraient pas prier pour participer é ce petit jeu s’ils en éprouvaient le besoin, ce qui est loin d’être certain.

Car les Saoudiens n’ont pas digéré le rôle du Qatar dans l’organisation et l’approvisionnement indiscriminé en armes et matériel divers des milices islamistes et des frères musulmans en Libye, ce qui aboutit à la situation catastrophique que l’on connait aujourd’hui. C’est désormais l’image même de l’état failli qui n’a plus aucune autorité sur son territoire qui est aux mains de milices islamiques armées jusqu’aux dents se livrant à des trafics en tout genre qui leur permettent d’acheter les armes dont elles ont besoin pour propager la sharia et le jihad dans toute la région. Le Mali en est un exemple.
L’Arabie-Saoudite et la Jordanie rendent le Qatar responsable de l’échec libyens et ne veulent pas recommencer la même plaisanterie en Syrie.

La rivalité qatari - saoudienne explique aussi l’échec de la réunion de la Ligue Arabe à Doha la semaine dernière, malgré la nomination au siège syrien de la Ligue de Mouaz Al Khatib, le Président démissionnaire de l’opposition syrienne, et le rejet de son premier ministre Hitto par de nombreux membres de la coalition, y compris par le chef de sa branche armée, le général Idriss.
Cela explique la confusion qui existe au sein de l’opposition syrienne qui se fragmente de plus en plus et dont les acrimonies en son sein ne cessent de s’exacerber.

La réunion de Doha n’a pu aboutir à rien de concret.

- la nomination illégale de l’ex président de l’opposition syrienne Al Khatib au siège syrien. On a vu son l’inutilité étant donné l’état de fragmentation de l’opposition syrienne.
- la décision par la Ligue d’autoriser la livraison d’armes à l’opposition syrienne (!)...

Étant donné les résultats qu’ont donné ces livraisons d’armes sur le terrain, on peut légitimement se demander à quoi cela va servir. Alex Thompson, le journaliste anglais qui rapporte les faits de terrain en Syrie depuis le début de la crise, écrivait Mardi dernier ce qui suit à propos de nos petits « protégés » et de leurs tactiques guerrières autour de Damas :

It is hard to build any other case than that the rebel tactic here is pure terror and demoralisation. If they think they are going after military targets, then the above list from the past three days can only prove they are lethally incompetent.

C’est tout le véritable problème de cette opposition, soutenue et manipulée par des acteurs extérieurs ayant des objectifs différents :

- politiquement, elle est divisée entre de multiples fractions qui se haïssent entre elles et qui ne parviennent pas à s’unir.
- militairement, elle est totalement incompétente, au mieux ; car elle est également corrompue jusqu’à la moelle, ne pensant souvent  pour une partie d’entre eux qu’à gagner de l’argent plutôt qu’à combattre (ici).

Tout cela explique parfaitement la montée en puissance d’Al Qaéda et Al Nusra sur le terrain et l’inquiétude de plus en plus forte des USA face à la possibilité d’une Syrie éclatée aux mains de milices islamistes ne rêvant que de faire sauter les régimes « alliés » jordaniens, saoudiens, les émirats du Golfe, y compris le petit Qatar qui s’imagine sortir indemne de son pari faustien.

The setbacks over the weekend only underlined the lack of progress the Syrian political opposition has made after two years and millions of dollars in outside aid.
The lack of opposition cohesion raises the specter of a bloody free-for-all should Assad fall, perhaps plunging Syria into anarchy with no credible body poised to take charge.
(Sources : Mc Clatchy - Hannah Allam - 25 Mars 2013)

Après l’échec de la conférence de Doha, la démission de Khatib, la nomination de Hitto aux mains des FM, les divisions plus que jamais exacerbées au sein de l’opposition, sans parler de son incompétence militaire, quelles sont les options restant aux USA ?

Tout en laissant les acheminement d’armes se poursuivre, tout en laissant l’opposition  armée guerroyer sur le terrain en espérant qu’elle parviendra enfin à marquer des points face à l’armée syrienne afin que cela puisse rendre plus compréhensif le Président syrien, les USA ont commencé tranquillement à soutenir le plan de paix russe, celui qui avait été négocié à Genève en son temps, comme l’a annoncé John Kerry il y a quelques jours, bien que la presstitute n’y ait pas fait beaucoup d’allusions. Ce qui signifie des négociations directes avec Bashar El Assad, contrairement à ce que les USA avaient toujours affirmé jusqu’à aujourd’hui : pas de négociations avec Assad, sa démission étant une précondition inébranlable.

Nous n’en sommes plus là. Aujourd’hui il s’agit d’éviter que la Syrie n’implose et ne tombe aux mains des islamistes. La pression islamiste de plus en plus forte pousse les USA à promouvoir une résolution politique du conflit, c’est à dire, au bout du compte, adopter franchement le plan russe élaboré à Genève avant l’été dernier. Cela impliquerait une passe délicate avec le Qatar et la Turquie qui y sont totalement opposés pour les raisons énergétiques  déjà exposées (ici).

Pour l'Occident, le plan russe reste la seule voie de sortie de ce conflit sans que le coût en soit trop élevé et en espérant que la région n’en sortira pas trop déstabilisée.
Sans quoi, si le gouvernement syrien tombait (ce qui n'est pas d'actualité pour le moment), un chaos tel que celui que nous avons crée en Libye se répandrait dans toute la région et nous fera regretter amèrement le régime laïc de Bachar el Assad.

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.



mercredi 27 mars 2013

lundi 25 mars 2013

Manifestation "mariage pour tous".

Nous ne nous étendrons pas sur la manifestation d'hier mais vous pouvez consulter quelques blogs, parmi d'autres, de ceux qui s'y rendirent et qui en ont fait un compte rendu :

- Vu des collines pour les réflexions qu'il nous donne en ce qui concerne la bataille des chiffres.

A ce sujet, il convient de prendre en compte le fait que la manifestation ne s'est pas déroulée uniquement sur l'avenue de la Grande Armée mais aussi sur l'avenue Foch (voir la photo de cette avenue chez Lady Waterloo).
Il semble donc bien que le nombre de manifestants fut très proche du million, voire l'a dépassé, comme le suggère A toi l'honneur.

Tant mieux.

Néanmoins il y a d'autres questions qui auraient mérité des manifestations d'aussi grande ampleur et qui ne rencontrèrent aucun échos. Et ne doutons pas qu'il y en aura d'autres encore dans un avenir proche qui mériteront une mobilisation d'ampleur égale voire plus importante à celle d'hier. 
Espérons que ce sera le cas.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

dimanche 24 mars 2013

Opposition syrienne : rien ne va plus, faites vos jeux.

Quelle farce sinistre que cette opposition syrienne, pathétique marionnette de nos alliés démokrates, nous avons nommé le Qatar et l’Arabie Saoudite ; et de nous-mêmes bien entendu, les Représentants du Bien sur Terre (RBT).

Avant-hier, où peu s’en faut, on nous annonçait que l’opposition syrienne avait un premier ministre tout neuf, tout droit sorti des sables. Oui, des sables, mais pas des sables syriens, non pas, mais des sables texans. Eh oui, M. Ghassam Hitto est un citoyen américain qui a quitté la Syrie il y a plus de trente ans.

Fifty-year-old Hitto was born in Damascus but has lived for decades in the United States, mostly in Texas. He is described as being heavily involved in various Islamic causes. He holds a bachelor’s in mathematics and computer science from Purdue University in Indiana, earning an MBA from the same school in 1994.

The long-time tech executive's resume includes 25 years with technology and telecommunications firms, with 16 of those as an executive manager.
(Sources : RT - 18 M1rs 2013)

En bref, vous avez bien compris, chers lecteurs, à quel point M. Hitto est un syrien pur jus, au fait de la vie et des coutumes syriennes tout comme il doit être un homme de terrain particulièrement chevronné... D’ailleurs il « milite » pour la « cause » depuis si longtemps qu’on ne se souvient plus très bien de la date de son engagement...

Hitto left the corporate world in November 2012 "to join the ranks of the Syrian revolution.
(Sources : RT - 18 M1rs 2013)

Nous voilà rassurés !

Totalement inconnu il y a trois mois M. Hitto fût littéralement propulsé et nommé au forceps « premier ministre » d’une opposition en décomposition, phagocytée par le Qatar et ses minions, les frères musulmans, M. Hitto étant, parait-il, très proche d’eux sans en faire partie... C’est touchant aux larmes, cette proximité si indépendante.

Cela dit cette pseudo élection de M. Hitto provoqua le départ et les protestations de nombreux membres de l’opposition avant « l’éléction », notamment ceux qui ne sont ni des islamiques ni des frères musulmans. A la suite des « élections » 12 membres du Conseil démissionnèrent, bloquant ainsi la formation du pseudo gouvernement transitoire imaginé par le Qatar et les Occidentaux.
Pour ajouter à la pagaille, la Free Syrian Army refusa de reconnaitre l’élection de Hitto.

Several high-profile members of the opposition, including tribal leader Ahmad Jarba and veteran opposition campaigners Walid Bunni and Kamal Labwani, withdrew from the session prior to the vote to protest what they say is a foreign-backed campaign to elect Hitto, Reuters reports.

Syria’s opposition coalition had faced considerable pressure from the United States and its allies to unite under a single leader and establish a clear operational hierarchy as a condition of receiving more aid.

Others have accused him of being selected by the Muslim Brotherhood, expressing concerns Syria could go the route of other Arab Spring countries.

"We don't want what happened in Egypt to happen in Syria. They hijacked the revolution," Labwani told AFP.
(Sources : RT - 18 M1rs 2013)

Eh oui, c’est pourtant bien là que le bas blesse puisque le but ultime du Qatar et des Occidentaux est de mettre au pouvoir les Frères Musulmans, comme en Egypte précisément. On les voit comme des interlocuteurs « sérieux », modérés et surtout ouverts au « modèle économique » occidental... C’est bien entendu le point essentiel puisque le but ultime de cette « guerre » est de permettre au Qatar de faire passer son pipeline à travers la Syrie vers la Turquie pour acheminer le gaz dont nous avons tant besoin, nous autres européens désintéressés, survivant uniquement d’amour et d’eau fraiche. Ne pas oublier que ce projet qatari entre en compétition directe avec le projet de pipeline irano-irako-syrien qui lui aussi a pour but de livrer du gaz à l’Europe. D’où l’agitation guerrière extrême du Qatar qui a provoqué, à travers les FM syriens, la guerre civile qui détruit la Syrie en ce moment même.

Tout allait donc bien dans le meilleur des mondes possibles il y a quelques jours. La Qatar avait un Président et un premier ministre de l'opposition syrienne, sans compter un éventuel gouvernement, à qui il comptait octroyer le siège de la Ligue Arabe dont il avait expulsé le gouvernement légitime en Novembre 2011.

Raté, apparemment.

1) il n’y a plus de président de l'opposition syrienne, ce dernier venant d'annoncer sa démission de ce poste auquel on l'avait mis il y a quatre mois à peine. Voici un extrait de sa déclaration :

But there is a bitter reality [to] tame the Syrian people and besiege their revolution and attempting to control it. 

Everything that happened to the Syrian people, from destruction of infrastructure, arrest of tens of thousands of their children and displacement of tens of thousands and other tragedies is not enough for the world to take an international decision to allow people to defend themselves. 

Those who are willing to obey [outside powers] will be supported, those who disobey will offered nothing but hunger and siege. We will not beg for help from anyone.

Il semblerait que l'ex président n'ait pas apprécié la nomination par le Qatar de ce premier ministre "proche" des FM.

2) L'Irak et l'Algérie ont opposé leur véto à la volonté du Qatar de donner le siège de la Syrie à la Ligue Arabe à l'opposition, c'est à dire aux FM financés et armés par le Qatar, les Saoudiens et nous.

3) Quant au pseudo premier ministre, il ne représente que lui, les FM et le Qatar.

pendant ce temps là Al Qaeda et Al Nosra assassinent à qui mieux mieux et détruisent le pays autant qu'ils le peuvent.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

vendredi 22 mars 2013

France : les idées très nouvelles de l'UMP...

La vie, chers lecteurs, réserve des surprises ... étonnantes. Particulièrement la vie politique, où plutôt le cirque politique.

Il parait que nous sommes en crise et il semblerait même que ce soit grâââve...
Mais c’est nouveau. C’est même tellement nouveau que personne ne le savait avant les élections présidentielles qui ont porté au pouvoir l’actuel président de la république Normal 1er, et espérons-le, « dernier » également.

D’ailleurs il suffit de se souvenir des programmes grandioses de notre parti unique l’UMPS pour se convaincre que nul parmi nos zélites hallucinées ne s’étaient rendu compte de la situation puisque personne ne promettait quoi que ce soit qui aurait pu trahir le plus léger pessimisme que ce soit dans le chef des candidats. Non, chacun promettaient monts et merveilles ; personne n’a promis, comme l’illustre Churchill en 1940, « du sang et des larmes ». C’était pourtant la seule chose à promettre car celle-ci, au moins, aurait été tenue.

A la décharge des candidats, si l’un d’eux l’avait fait, personne n’aurait voté pour lui.
Soyons lucides.

Bref, désormais nous sommes ... eh oui, une fois encore, on ne les compte plus, nous sommes ... sauvés.

Cette fois il semblerait que l’UMP, une des branches de notre parti unique, se soit légèrement réveillée de son coma habituel. Il parait même qu’ils auraient fait des propositions au cas où il retourneraient au pouvoir. Sans blague ! Si, si, et ils ont fait des propositions TRES sérieuses. Nous les connaissons, n’est-ce pas, ce sont des gens en qui nous pouvons avoir la plus totale confiance, au moins autant que leurs collègues actuellement au pouvoir. C’est dire !
Apparemment les cerveaux mal irrigués de l’UMP partent de la constatation tout à fait nouvelle que la part de l’état français dans le PIB est de 57%. Il est vrai que c’est une surprise puisque il semblerait que cela ne date que de la prise de fonction de Normal 1er. Ce qui explique parfaitement pourquoi personne à l’UMP n’avait cru bon de s’en inquiéter lors de leurs dix ans de pouvoir sans interruption. C’est si nouveau ! Mais ils sont vifs, à l’UMP, et ils sont décidé de s’attaquer de front à cette situation très récente (à peine un an).

Ils ont donc décidé de réduire la part de l’état français dans le PIB de 57% à 50%.

Eh bééé, tant que çà !

Pour y parvenir, l’UMP envisage des mesures comme la relance de la révision générale des politiques publiques, l’allongement du temps de travail à 39 heures dans la fonction publique ou le non remplacement de deux fonctionnaires sur trois partant à la retraite « hors secteurs régaliens ».

L’UMP remet également sur le tapis la « TVA anti-délocalisation », abandonnée par François Hollande, avec un taux qui passerait à 23%, ce qui permettrait notamment de compenser en partie la suppression des cotisations sociales des entreprises pour la branche famille.

Figure également au menu une réorientation de l’épargne pour la rendre plus « productive ». Sont prévus pour cela une baisse des plafonds des livrets d’épargne réglementée, à l’exception du LEP, l’allongement (de huit à douze ans) de la durée de détention de l’assurance vie pour bénéficier d’une exonération fiscale et un encouragement aux contrats en « unités de compte ».
(Sources : www.bvoltaire.fr)

Vous pouvez apprécier, chers lecteurs, la novlangue utilisée pour obliger les gens à ne pas épargner et à dépenser leur argent pour continuer à faire tourner le système, car c’est de cela qu’il s’agit. Dans un pays comme le nôtre où nous tentons d’épargner le plus que nous pouvons, et après l’épisode chypriote, il y a fort à parier que les bas de laine et les matelas vont se regarnir aux dépends des banques en faillite.

L’UMP veut encore réformer les droits de succession et de donation pour encourager la mobilité du patrimoine en favorisant sa donation de son vivant, simplifier le dispositif fiscal en réduisant d’un tiers le nombre de prélèvements obligatoires ou encore réduire le nombre de niches fiscales.

Elle prône enfin des coopérations renforcées au niveau européen pour harmoniser l’impôt sur les sociétés ou mettre en place une fiscalité écologique et sociale aux frontières de l’Union.
(Sources : bvoltaire.fr)

Quel programme, chers lecteurs !
Rien n’est nouveau, bien entendu, ce qui ne veut pas dire que ce sont de mauvaises idées en soit. Mais étant donné qu’il est difficile d’affirmer que l’actuelle situation catastrophique du pays n’est due qu’à la médiocrité extraordinaire de Normal 1er et de son gouvernement, nous pouvons regretter que l’UMP, qui fût au pouvoir ces dix dernières années, n’ait pas songé plus tôt à faire ce qu’elle prône soudain avec tant d’empressement.

A moins qu’ils ne soient aussi médiocres que leurs siamois du PS.
Ce qui constitue une crainte on ne peut plus justifiée.

Nous pouvons aussi nous poser la question de savoir si ce qu’ils nomment pompeusement des « mesures » seront suffisantes pour redresser quoi que ce soit.
La réponse est « non ».

Ce qui nous amène à constater que, décidément, nos zélites dirigeantes n’ont toujours pas compris dans quelle sorte de crise nous nous trouvons et que nous ne pouvons absolument pas compter sur elles pour nous en sortir.

Pendant ce temps là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

mardi 19 mars 2013

Chypre : le Parlement rejette la loi.

Le Parlement chypriote vient de rejeter la loi imposant aux déposants des banques chypriotes le vol d'une partie de leurs dépôts.
Contrairement aux attentes c'est quasiment à l'unanimité que le Parlement chypriote a rejeté la loi imposée par les kakistocrates de l'UE.

Jugez-en :
- Contre : 36 voix
- Abstention : 19 voix
- Absence : 1 voix
Le compte y est puisque le Parlement ne compte que 56 sièges.
En résumé, pas une voix pour.

Désormais, c'est l'inconnu.

Mais c'est un bon début.

Olivier Delamarche : on nous prend pour des cons et ça marche.


lundi 18 mars 2013

Chypre, où ce qui nous attend...

Voilà, chers lecteurs, rassurez-vous, nous sommes sauvés !
Encore une fois.
Cela va probablement bientôt faire la X eme fois que les kakistocrates corrompus qui nous gouvernent nous sauvent de la catastrophe qu’ils ont crée de toute pièce depuis trente ans (au moins mais c’est une autre très longue histoire).
Donc Chypre est sauvée. Où plutôt les banques sont sauvées, ce qui revient au même en langage kakistocratique à tendance orwellienne, version politburo soviétique, de  notre nomenklatura zeuropéenne.
N’oubliez pas, chers lecteurs, cette phrase mémorable de l’un des membres les plus sinistres de la nomenklatura zeuropéenne, Jean-Claude Juncker :

« Quand on en arrive à parler de sujets sérieux, il faut mentir. »

Si vous gardez cette phrase en mémoire à chaque fois que vous écoutez un des membres de la nomenklatura, au moins vous serez sur vos gardes.
Donc partons du principe de précaution suivant : Chypre est un « sujet » sérieux donc on nous ment.

Démonstration immédiate.

On nous a dit avec des larmes dans la voix qu’il n’y avait aucune autre solution que de ponctionner illégalement les déposants des banques de Chypre de quelques milliards (€ 5.8 milliards) afin de colmater les trous que la troïka ne voulait pas financer. Pas d’autres solutions. Vraiment ? Pas d’autres solutions que de voler purement et simplement l’argent des déposants pour empêcher le système de s’écrouler ?
Hummm...

Apparemment cela ne semble pas vraiment le cas. C’est normal, nous direz-vous puisque le sujet est considéré comme sérieux, donc on nous ment. Pour notre bien, cela va sans dire.

Voyons donc comment il était impossible de faire autrement que de voler les déposants des banques de Chypre.
D’après Jeff Baryshnik, de Baryshnik Capital Management Inc. (Toronto - Canada), voici une solution qui aurait permis de ne pas toucher àl’argent déposé par les clients des banques chypriotes :

By wiping out 100% of the equity, 100% of the bondholders, and 17% of the banks’ liability to central banks, the Cypriots could stabilize their banking system (based on the 5.8Bn EUR figure being discussed) without penalizing local savers. 

Instead of raising 5.8Bn EUR from depositors, it could raise 1.4Bn from combined market cap, 2.0Bn from bondholders and preferred shareholders, and 2.4Bn of the 14.3Bn in combined Central Bank loans (Cypriot and ECB) it has on its books. This assumes zero contribution from the Cypriot subsidiaries of foreign banks so it may be conservative.

Pour résumer, si on avait appliqué ce qui se faisait auparavant, lorsqu’il y avait encore des règles et une déontologie minimale en matière bancaire, entre autre, on aurait dû D’ABORD se servir sur les détenteurs de bonds de l’état chypriote. En cas de faillite de banque, ce sont d’abord les actionnaires puis les créditeurs qui passent à la tondeuse mais en aucun cas les déposants, où bien en des circonstances tout à fait anormale, c’est à dire lorsque les fonds propres sont inférieurs aux dépôts de la banque en faillite. Mais les déposants ne sont lésés qu’en tout dernier ressort.
Hors dans le cas de Chypre ce fût l’inverse : ils furent en première ligne.

Pourquoi ?

Pour éviter aux banques créditrices de l’état chypriote (allemandes notamment), c’est à dire celles qui ont des bonds d’état, d’avoir à inscrire des pertes  supplémentaires dans leurs livres de compte déjà bien mal en point. A ce sujet, le Financial Times confirme que c’est un groupe de banques créditrices étrangères menées par l’Allemagne qui a fait pression pour que les déposants des banques chypriotes soient passés à la tondeuse à leur place.

Ainsi fût fait.

Où plutôt ainsi fût espéré. Mais il semblerait que la majorité requise au Parlement pour voter cette loi infâme fasse défaut au gouvernement qui a, de ce fait, remis le vote (56 sièges alors que le gouvernement et ses alliés en détiennent 28. Mais certains de ces derniers ont menacé de voter contre l’accord avec l’UE) tandis qu’il tente de réaménager les conditions de «taxe» sur les déposants en faisant payer moins aux petits déposants et plus à ceux qui ont plus de €100.000 sur leurs comptes : 12.5 % au lieu de 9.9 %. Il est possible que ce report ne fasse capoter toute la magouille (en tout cas nous l'espérons vivement !) et que la population puisse faire suffisamment pression sur le Parlement pour éviter définitivement ce vote.

Le parti communiste a réclamé un référendum sur l’appartenance de l’ile à l’UE.

Quant à l'Archevêque de Chypre, Monseigneur Chrysostomos, il a déclaré  qu’il fallait abandonner purement et simplement le projet de ponction des déposants, quitter l’eurozone et reprendre l’ancienne monnaie nationale.

C’est bien évidemment la solution à appliquer au plus vite ainsi que l’ont fait les Islandais en 2008-2009 pour leur plus grand bien.

Au delà de Chypre, cette histoire de vol pur et simple des fonds déposés dans les banques pour éviter aux banques créditrices étrangères de prendre leurs pertes, comme ce devrait être le cas dans tout système capitaliste normal, cette histoire donc risque de créer un précédent extrêmement fâcheux pour la nomenklatura bruxelloise. Cela risque de faire tomber  encore plus bas la confiance déjà faible des citoyens européens dans leurs banques en faillite. N’oublions pas le « run bank » d’il y a deux ans en France. Malgré son échec cela montrait malgré tout que l’idée était dans l’air. Gageons que cette affaire chypriote ne fera que rendre encore plus crédibles ceux qui proposait le fameux « run bank ».

Aujourd’hui, en Espagne et en Italie, bientôt en France, il va devenir très dangereux de garder de l’argent à sa banque. N’oublions pas non plus la nouvelle interdiction de détenir plus de € 1.000 en liquide, ce qui signifie également l’impossibilité (c’est à dire l’interdiction) de retirer plus de € 1000 de sa banque en une seule fois. Tout est fait pour confisquer votre argent et vous enlever la possibilité d’en disposer à votre guise en dehors du système bancaire. Car les banques ont un besoin cruel de fonds propres et vos dépôts sont leurs fonds propres précisément. Et comme par la maxime bien connue « tout fond déposé dans une banque lui appartient de droit » est en vigueur plus que jamais, vous risquez fort, chers moutons-lecteurs, de ne jamais revoir votre épargne, où à tout le moins ne jamais plus pouvoir en disposer librement au gré de votre fantaisie. L’état maternel est là pour vous empêcher précisément que votre fantaisie ne vous fasse faire des opérations regrettables, comme garder de l’argent sous votre matelas, acheter des pièces d’or où d’argent etc...
Bref disposer comme bon vous semble de ce qui vous appartient.

Eh non, votre argent, contrairement à ce que vous pouviez penser, n’est plus à vous ; où, si vous préférez cette formule, parce que vous êtes sourcilleux sur les formulations, votre argent est peut-être toujours à vous sur le papier mais, pour votre bien, l’état ne vous laisse plus, et vous laissera de moins en moins, le loisir d’en disposer à votre gré. L’état l’utilisera à votre place au mieux de ses intérêts. Mais votre intérêt n’est-il pas désormais confondu avec celui de notre état maternel bien aimé ?

Tout ce qui est à nous n’est-il pas à l’état ?

L’inverse ne s’applique bien évidemment pas, à part pour les débiles profonds et les membres de la nomenklatura globalisante.

Chypre est là pour nous rappeler cette vérité élémentaire. C’est utile et sain de s’en souvenir, car ce qui est en train de se produire à Chypre se reproduira en Espagne, en Italie puis en France et partout où le besoin s’en fera sentir. Vous serez volé, n’en doutez pas une seule seconde, de quelque manière que ce soit.

Sauf si vous réagissez.

Mais le temps presse.

Normal 1er prévoit déjà de gouverner par ordonnance, ce qui permet de passer des lois sans vote du Parlement à la condition qu’elles soient approuvées par le dit Parlement-croupion dans un délai de deux ans. Deux ans ! C'est loin deux ans par les temps qui courent...

Tout se met en place, chers lecteurs, pour vous ruiner. Le moment décisif pourrait bien être plus proche que l’on ne croit.

Chypre est là pour nous montrer à quoi nous serons tous réduits.

A moins que l’on ne réagisse comme les Islandais l’ont fait.

Pendant ce temps là tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

dimanche 17 mars 2013

Defense anti-missile : changement de cap ?

Il semblerait que les USA soient en train de faire machine arrière ; où plutôt que l’administration US soit en train de modifier sa politique en ce qui concerne le fameux « bouclier » censé nous protéger d’éventuels missiles en provenance ... oui,  d’Iran et de Corée du Nord ...

Le nouveau Secrétaire à la Défense, Chuck Hagel, a annoncé que les USA renonçait à mettre en place la phase 4 du fameux système de défense anti-missile qui a fait tant parler de lui, notamment en raison de l’opposition de la Russie. Nous n’aurons donc droit qu’à 3 des 4 étapes du système de défense censé intercepter des missiles balistiques en provenance de ... eh oui, heureusement qu’ils sont là pour nous terroriser, l’Iran et ... la Corée du Nord ...

Donc les USA renoncent à la phase 4 du déploiement de leur système anti-missile qui devait être déployé en Pologne et en Roumanie, coupe budgétaire et inefficacité obligent. Cela permettra au Pentagone de récupérer USD 1 milliard afin de le consacrer à la défense anti-missile en ... Alaska afin de parer aux menées agressives de la ... Corée du Nord qui, parait-il, deviennent de plus en plus inquiétantes pour la sécurité nationale US. Il est vrai que ce dernier pays a un budget militaire d’un peu moins de USD 10 milliards, ce qui représente à peine ce que le Pentagone dépense chaque année uniquement pour la défense anti-missile US. Par conséquent, ce milliard permettra d’ajouter 14 intercepteurs aux 26 déjà en placer, renforçant ainsi la défense anti-missile US en Alaska.

Et nous, et nous, et nous ?

Eh bien rassurez-vous, chers lecteurs, citoyens de pays membres de l’illustre organisation de paix et d’amour qui a pour nom OTAN, nous ne sommes pas du tout abandonnés à l’agressivité iranienne et nord-coréenne ; malgré les apparences. Car le nouveau Secrétaire d’Etat à la défense l’a bien souligné en précisant que l’engagement des USA à la défense de l’Europe « remains ironclad ». Nous pouvons donc dormir sur nos trois oreilles le plus béatement du monde.

Quoi qu’il en soit nous parlons d’un système anti-missile totalement inefficace (voir ici) pour des menaces inexistantes à part dans le chef des concepteurs et des industriels qui fabriquent tous ces beaux projets hors de prix.

Of course Iran doesn’t have a single missile that could theoretically come anywhere near US territory, but the current program is nominally focused on protected Europe from Iranian missiles, and they don’t have the range to hit Europe either, so that’s apparently a minor complaint.
(Sources : Jason Ditz - Antiwar - 11.09.2012)

North Korea claimed it was planning to nuke the United States, but does not have missiles that could reach the US in the first place, nor the ability to transition its nuclear test explosions into a workable warhead.
(Sources : Jason Ditz - Antiwar - 07.03.2013)

Que tout cela ne soit que du show, c’est plus que probable. Que tout cela ne soit qu’une excuse pour mettre au rebut un système de défense de l’Europe qui ne fonctionnait de toute manière pas, sous le bon prétexte d’économie et de coupe budgétaire, sans perdre la face, c’est bien possible. Mais cela permet également d’apaiser l’ours russe sans laisser l’impression d’avoir céder quoi que ce soit à la Russie tout en n’éveillant pas la suspicion du Congrès. Où plutôt en la maitrisant.

Ce serait de bonne stratégie et il est possible que nous soyons en train d’assister aux premières phases du renouveau de la stratégie de la politique internationale de la nouvelle administration Obama. Cela irait de pair avec l’apparente nouvelle attitude US vis à vis du dossier syrien, qui semble se rapprocher à grands pas de la position russe, sans parler du désir d’Obama d’entamer de nouvelles négociations avec les russes à propos de la réduction des arsenaux nucléaires. Dans cette dernière optique il est évident que l’abandon de la phase 4 du bouclier anti-missile serait un geste important en direction des russes puisque cela revient à abandonner purement et simplement tout le programme.

Nous verrons.

Pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

jeudi 14 mars 2013

Iran - Pakistan, le pipeline et le dragon.

L’inauguration tant retardée et tant attendue a bel et bien eu lieu. Cette fois çà y est ! 
Cela faisait des années que ce projet de pipeline trainait dans les tiroirs des ministères, cela faisait des décennies que ce projet faisait l’objet de déclarations aussi vite dites qu’oubliées.
Mais cette fois-ci, il semble bien qu’un pas décisif ait été franchi.
Le début de la construction du tronçon pakistanais (781 km) du fameux pipeline a été inaugurée en grande pompe il y a quelques jours par les présidents pakistanais et iraniens au cours d’une cérémonie où il fut bien rappelé l’importance fondamentale pour la sécurité énergétique du Pakistan de l’existence d’un tel pipeline.

Au départ, ce pipeline devait être construit par l’Iran, le Pakistan et l’Inde afin d’approvisionner en gaz à la fois le Pakistan et l’Inde, deux pays ayant de gros besoins énergétiques. La proximité géographique de l’Iran est évidemment un atout indéniable, tout comme le fait de transporter ce gaz par voie de terre au lieu de mer puisque cela baisse les coûts de transport considérablement. Sans parler de la sécurité de l'approvisionnement.

Mais, sous la pression US, l’Inde s’est finalement retirée du projet en 2009 en dépit de son intérêt national. En effet, au lieu d’importer du gaz du pays voisin, l’Iran, elle ira désormais aux USA pour en acheter !
Le Pakistan, lui, tergiversait sous la pression US : oui, non, oui, non, tandis que l’Iran construisait tranquillement la partie du pipeline traversant son territoire, comme si les iraniens savaient que ce ne serait pas en pure perte.
Ils avaient raison.

Car le Pakistan est désormais aux abois énergétiquement parlant et la présence à sa porte des gigantesques champs de gaz et de pétrole iraniens ne pouvait plus être ignorée. Comme nous l’avions déjà évoqué fin Janvier (ici), le Pakistan a finalement jeté sa gourme et a entériné la construction du fameux pipeline. Car ce pipeline relève désormais de l’intérêt national, comme l’a récemment affirmé le ministre des affaires étrangères du Pakistan Hina Rabbani.

Mais le Pakistan a fait plus.
Il a signé un accord avec les iraniens pour la construction d’une raffinerie de pétrole d'une capacité de 400.000 barils dans la ville portuaire de Gwadar, au Balouchistan. Son coût sera de USD 4 milliards payés par les iraniens. La construction de cette raffinerie sera accompagnée par la construction d’un autre pipeline, mais de pétrole cette fois, afin d’alimenter la raffinerie. Ce projet de raffinerie est déjà vieux de plusieurs années mais il devait être réalisé par d’autres acteurs, les UAE ; les chinois eux aussi ont eu un projet de raffinerie mais qui n’aboutit pas non plus.

Gwadar est une ville qui pourrait devenir d’une importance stratégique énorme pour toute l’Asie, y compris celle du Sud-Est, et donc la Chine. Nous pourrions dire surtout la Chine. Car ce dernier pays a déjà pris le contrôle du port afin de le développer et l’agrandir. Couplé à la nouvelle raffinerie iranienne et aux projets pétrochimiques chinois (nécessitant un investissement de plus de USD 12 milliards), Gwadar pourrait donc devenir un centre pétrochimique pour toute la région et au-delà. Ce port, et cette industrie pétrochimique en gestation à Gwadar, pourrait très bien, à terme, devenir le principal terminal pour une grande partie des importations de pétrole en provenance d’Afrique et du Moyen-Orient à destination de la Chine et de l’Asie. Le projet de pipeline sino-pakistanais à travers l'Himalaya est là pour concrétiser ce dessein. De ce fait, le Pakistan non seulement serait en mesure de subvenir à ses besoins énergétiques mais en plus il deviendrait le corridor énergétique de toute la région ; l’importance du Pakistan pour la Chine n’en deviendrait que plus grande encore puisqu’une partie de l’énergie de cette dernière passerait par le Pakistan.

Pour les USA, cette nouvelle est mauvaise pour plusieurs raisons :

1) cette construction du pipeline est un affront qui risque bien d’être suivi d’effets dans le sens où d’autres pays majeurs comme la Chine et même l’Inde vont s’y retrouver impliqués : a terme ils se connecteront à leur tour à ce pipeline. Cela enclenchera un mouvement d’autres pays asiatiques qui voudront profiter eux aussi de cette manne énergétique. Et les USA sont impuissants.
2) Ils sont impuissants car ils ne pourront pas faire grand chose contre le Pakistan étant donné qu’ils ont besoin de lui beaucoup plus que le Pakistan a besoin des USA. Et ce d’autant plus que, désormais, nous pouvons être sûr que la Chine s’emploiera à aider le Pakistan, son allié de toujours, en cas de problème. Financier notamment.
3) Désormais, comment les USA vont-ils s’y prendre pour empêcher l’Inde de se joindre au projet, surtout si le projet de Gwadar prend de l’ampleur avec la raffinerie iranienne et les industries pétrochimique chinoises prévues ? Réponse : ils ne le pourront pas car ils n’ont rien à lui offrir en échange.
4) Tout cela mettra à terre définitivement la politique US d’isolement de l’Iran.

Cette inauguration du pipeline Iran - Pakistan confirme encore que les USA n’ont plus assez de levier, et donc de puissance, sur la région pour empêcher les pays d’Asie d’agir à leur guise en fonction de leurs intérêts nationaux et non en fonction de ceux des USA.
En conséquence les pays de la région s’organisent désormais entre eux sans plus se préoccuper de l’avis des USA où autres Occidentaux. Il sera intéressant de voir la réaction de l’Inde à ces projets sino-irano-pakistanais. Finira t’elle par s’y joindre ?
C’est une nouvelle preuve que les gesticulations occidentales de plus en plus creuses, car de moins en moins suivies d’effets, ne changeront plus rien à ce mouvement du balancier mondial vers l'Asie moins que les Occidentaux, et particulièrement les européens, ne s’y associent au lieu de s’épuiser à s’opposer à un déplacement inéluctable du centre de gravité de l’économie planétaire vers l’Asie.
La stratégie hubristique des USA pour contrôler les sources d'énergie d'Asie centrale est en train d'échouer.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.