dimanche 17 avril 2011

Un programme nous est né, loué soit le PS, nous sommes sauvés !

Comme vous le savez chers lecteurs la nouvelle la plus importante du siècle fût trompetée par tous les médias de désinformation de Cochon sur Terre avec des accents lyriques échevelés. Il faut avouer qu’il y avait de quoi être étonné puisqu’on nous affirmait que le Parti Socialiste avait accouché d’un programme ! Politique par dessus le marché, sans jeu de mot bien sûr... Quelle nouvelle, en effet ! Votre chroniqueur en resta abasourdi pendant une bonne semaine, d’où le retard de ce post, car il nous a fallu du temps pour nous remettre de ce traumatisme.
Mais rassurez-vous, chers lecteurs, nous avons pris le soin de lire les « trente propositions », éminemment consensuelles comme de bien entendu ; nous fûmes donc immédiatement rassurés. Nous aurions dû nous en douter, certes, mais cette petite mascarade nous a fait comprendre que nous étions encore un eu trop optimistes. Comme quoi il est très difficile d’extirper l’optimisme conseillé et obligatoire asséné par nos « dear leaders » nuit et jour.

Nous n’allons pas prendre la peine de vous décrire ce qui est nommé de manière tout à fait abusive « programme du PS » puisque vous pouvez en prendre connaissance par vous-mêmes en allant directement sur le site de la branche PS de notre parti de gouvernement national UMPS (www.parti-socialiste.fr/projet). Pour ne pas faire de jaloux et pour rester consensuel vous pouvez également consulter le site de l’autre branche du parti (l’UMP) à cette adresse : (www.lemouvementpopulaiere.fr). C’est d’ailleurs à cette occasion que nous avons pris connaissance de la signification du sigle UMP : Union pour un Mouvement Populaire. Cela nous a laissé un peu songeur. Mais cela nous a réconforté néanmoins puisque cette dénomination, pour le moins baroque, accrédite le fait que nous n’avons qu’un seul parti politique en France, tout comme chez nos voisins d’ailleurs, sans parler des USA. Il n’y a donc aucune opposition nulle part, ce que la lecture du soit-disant « programme du PS » a confirmé largement.

Nous voilà donc bien rassurés car nous avions cru, un très bref instant, avoir raté un événement aussi sensationnel que l’apparition spontanée d’une véritable opposition politique, dotée d’une vision du monde en bonne et due forme et proposant un programme construit selon celle-ci ; au lieu de çà on est allé à la pêche afin de savoir ce que les électeurs capricieux veulent entendre afin de ratisser le plus large possible pour gagner les prochaines élections. D’où le fameux « consensus » qui n’est rien d’autre que le terme politiquement correct pour désigner le plus bas commun dénominateur.

C’est d’ailleurs ce que le PS a fait. Et on peut dire qu’ils y ont travaillé puisque de leur propre aveu il a fallu deux ans pour accoucher de ces trente propositions que l’on qualifie au parti de « projet le plus ambitieux depuis celui de 1981 ».
Rien n’est plus rassurant pour l’avenir à l’aune du résultat de l’application du dit programme !

Pour en revenir aux trente propositions du PS, aucune ne contient ne serait-ce que l’embryon d’une idée qui n’ait pas été vu et resucée (en dépit de la proposition de pénaliser les clients des prostituées) depuis deux siècles ; aucune qui ne contienne l’amorce d’une superstition nouvelle divergeant quelque peu de celles qui ont envoûtées le genre humain depuis deux où trois siècles et qui nous ont plongé dans la situation catastrophique dans laquelle l’humanité se trouve aujourd’hui.
En bref ce n’est pas un programme politique puisqu’il n’est soutenu par aucune vision du monde à part celle qui consiste à considérer l’homme comme un animal n’ayant que des besoins matériels à assouvir pour être parfaitement satisfait, besoins matériels qu’il s’agit d’augmenter toujours plus puisque aucuns d’entre eux ne peut suffire à satisfaire quoi que ce soit d’essentiel chez un être humain digne de ce qualificatif. C’est pourtant là tout ce qui tient lieu de programme politique à tous nos partis de gouvernement quels qu’ils soient. Ces « besoins », créés à partir de rien si ce n’est une publicité agressive, sont indispensables au maintien en vie d’un système économique qui ne peut subsister qu’en s’étendant toujours plus, d’abord géographiquement puis, lorsque les marchés sont à maturité selon le jargon consacré, dans tous les domaines de l’existence individuelle et familiale, jusque là préservés. C’est de cette manière que l’on en est arrivée à la marchandisation généralisée de l’existence, à la transformation de tous en consommateurs et que la consommation est devenu l’unique horizon du citoyen de Cochon sur Terre. Tout cela s’est toujours immanquablement accompagné d’un accroissement toujours plus envahissant des prérogatives des Etats aux dépends des individus et de leur liberté par le biais d’une centralisation toujours plus grande et étouffante, créant ainsi une société toujours plus complexe et vulnérable.

Lisez donc les trente propositions des camarades socialo-capitalisto-verdâtres et tutti quanti, chers lecteurs. Vous verrez qu’aucune de ces propositions, qui s’étalent dans tous les sens et dans n’importe quel domaine pour racoler tous les électeurs possibles et inimaginables, y compris les « tout-petits » qu’il faut impérativement placer sous contrôle d’Etat dés l’âge de deux ans pour leur « épanouissement », aucune donc ne peut se réaliser sans un accroissement des prérogatives de l’Etat, ce qui signifie automatiquement un appauvrissement de votre propre liberté. Car, cher lecteur, tout accroissement de l’Etat ne peut se faire qu’à vos dépends puisque cela vous enlève systématiquement une de vos prérogatives ; or ces prérogatives ne sont rien d’autres que des pans de votre liberté que l’on vous supprime puisque votre responsabilité est diminuée en proportion.

Chaque fois que l’Etat prend une de vos responsabilités à sa charge il vous enchaîne un peu plus.

Les socialistes donc, fidèles à leurs dogmes éculés sous-tendus par une compréhension de la nature de l’être humain d’une indigence à faire fuir n’importe quel primate doté d’un cervelas de capacité moyenne, le PS donc propose toujours plus de chaînes, toujours plus de « prise en charge » de toute la population, de la naissance jusqu’à la mort incluse, toujours plus de déresponsabilisation individuelle, toujours plus de nivellement général, toujours plus de collectivisme et toujours moins d’autonomie, toujours moins d’indépendance individuelle, le tout au nom du Bien, du confort et de nos trop fameux droits.

Cela dit ils ne sont pas les seuls, loin de là. Leurs collègues de parti, ceux de la branche UMP, ne font pas autre chose. Eux non plus ne cessent pas d’empiéter sur ce qui reste de liberté et d’autonomie individuelle, eux non plus ne se privent jamais pour accroître toujours plus les prérogatives de l’Etat aux dépends des individus, eux non plus n’ont de cesse d’accroître la collectivisation générale. Mais ils le font d’une autre manière que leurs collègues du PS ; ils le font sous le manteau de la propriété privée, de la sécurité où de la « libre entreprise ». Malheureusement c’est une propriété privée qui a entraîné une concentration de la propriété et de la richesse qui, aux limites extrêmes du processus, ne diffère pas beaucoup du collectivisme d’Etat tel qu’on en a vu les brillants résultats en URSS par exemple. Nous parlons dans la perspective du salarié et non des actionnaires. Quelle différence y a t’il entre le salarié d’une compagnie d’Etat et le salarié d’une multinationale qui emploie des dizaines de milliers de personnes ? Vous pourrez toujours nous dire qu’il y a une variante de salaire (à vérifier), une variante de sécurité de l’emploi (humm) etc... Certes. Mais qu’y a t’il comme différence en termes d’indépendance ? Qu’y a t ‘il comme différence en terme d’autonomie individuelle ? Qu’y a t ‘il comme différence en terme de responsabilité personnelle ? Et sur quelle genre de société cela débouche t’il à part une société de clones que l’irresponsabilité érigée en dogme a transformé en enfants gâtés et capricieux ?

Ces deux approches basées sur les même prémisses « philosophiques », si l’on ose dire, la soit-disant socialiste et la libérale, ont fusionné. De nos jours il est quasiment impossible de les distinguer à part quelques nuances érigées en positions irréductibles, fondamentales et j’en passe, tout cela afin de faire croire à une vie politique dynamique, en vérité inexistante. Car les fondements du système sont bel et bien acceptés et défendus par tout le monde et personne ne vient les remettre en cause.
Donc tout va bien et vous aurez toujours plus d'argent, toujours plus de soins, toujours plus de sécurité, toujours plus, toujours plus et encore plus que jamais... Car vous y avez droit... à condition que vous votiez pour nous.

La seule « idée » commune à tous ces soit disant "programmes" c'est que l’on veut nous faire croire qu'il est possible de prolonger l’existence d’un système moribond comme si de rien n’était; comme si on pouvait encore se permettre de dépenser des milliards qui n’existent pas, comme si nos Etats surendettés n’étaient pas déjà au bord de la cessation de paiement, comme si l’activité économique était en train de repartir comme « avant » alors que plus jamais rien ne sera « comme avant »

Autant faire du bouche-à-bouche à un cadavre en voie de décomposition !

En revanche jamais personne ne s’aviserait de demander si le système lui-même ne constituerait pas un danger majeur pour l’avenir de notre espèce à court terme. Personne ne s’aviserait de demander si l’acharnement mis par tous les gouvernements de la planète à remettre en selle les banques n’équivalait pas à nous faire ingurgiter en guise de remède le poison qui a failli nous faire passer de vie à trépas. Personne ne s’avise non plus de demander comment nous ferons dans trente ans lorsqu’il n’y aura plus de pétrole sur la planète, où encore lorsque les principales matières premières qui nous servent actuellement pour la fabrication des gadgets dont nous sommes si friands seront épuisées. Et nous n’aborderons pas les problèmes posés par le changement climatique ni les pollutions multiples qu’entraîne notre économie basée sur la consommation effrénée de tout et n’importe quoi etc etc.

Il est possible que personne ne se pose ce genre de question car nous tenons tous pour un droit intangible et indiscutable l’énergie illimitée et bon marché grâce à laquelle le processus de l’industrialisation a pu avoir lieu et dont le développement exponentiel a abouti au système dans lequel nous survivons péniblement aujourd’hui ; peut-être aussi parce que nous tenons tous pour acquis que si notre civilisation n’est certes pas la seule à être née et à s’être développée elle est en revanche l’unique à être immortelle ; peut être aussi parce que nous croyons tous que la technologie va nous sauver du désastre imminent, cette superstition ultime à laquelle nous nous raccrochons avec l’énergie du désespoir pressentant que c’est la dernière qui nous reste...
Peut être, peut être...

En attendant, ce merveilleux « programme le plus ambitieux depuis 1981 » reflète parfaitement la médiocrité et l’indigence de ceux qui nous gouverne, de quelque bord qu’ils se prétendent être, car celui d’en face ne sera pas moins pathétique. Ces propositions ne contiennent rien, comme les cervelas qui ont eu l’outrecuidance de les faire passer pour un programme politique. Mais, réflexion faîte, ils eurent raison puisque cela fût accepté comme tel par nous tous. Ce qui montre, s’il en était encore besoin, à quel point la chose politique n’a plus grand chose à voir avec la préservation du bien commun ; elle est devenu un simple moyen de satisfaire les très médiocres ambitions des petites marionnettes qui nous gouvernent en flattant outrageusement les « désirs » tout aussi mesquins de ces autres marionnettes qui votent pour elles.

Un jour viendra, prochain en toute probabilité, où tout ce théâtre d'ombres sera balayé par le grand vent de l’histoire.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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