samedi 9 juillet 2011

Bonnes vacance ! Partez tranquilles, le pire est devant nous...

Eh bien on a eu chaud !
Désormais, comme vous le savez bien, chers lecteurs, et contrairement à ce que ces idiots de la Chronique de Cochon sur Terre affirment depuis maintenant deux ans de manière quasiment sénile, nous sommes enfin entrés dans l’ère de la REPRISE, l’ère de l’ABONDANCE, l’ère de la RICHESSE pour tous, bref dans un rêve aussi éveillé et lucide que celui dans lequel nous nous vautrions avant Septembre 2008...
Désormais fini l’inquiétude, terminée l’angoisse à propos du défaut de paiement qui des banques, qui des états Européens, qui de l’état fédéral US, qui des états fédérés US, qui des municipalités US ; au loin l’inflation ; virée la déflation ; anéantie la stagflation ; et puis les camarades-capitalistes chinois vont tellement bien qu’ils sont en train de nous sortir d’affaire à eux tous seuls. Il suffit de voir l’état des commandes à l’industrie allemande pour s’en convaincre...

Bref profitons bien de ce bel été car l’Automne sera grandiose, c’est promis...

D’ailleurs la crise est si bien terminée que la FED, grâce à sa clairvoyance intersidérale bien connue, a décrété la fin du QE2 ( US $ 2,5 milliards par jour y compris les jours fériés et les vacances). Désormais la reprise est tellement ancrée, en tout cas dans les cerveaux des ouistitis qui sont censés nous gouverner, que la FED ne maintiendra pas la perfusion de faux dollars qu’elle injectait dans les marchés depuis Septembre 2008. Officiellement en tout cas.
Si ce n’est pas une preuve que la crise a disparue, nous ne savons pas ce qu’il vous faut, chers lecteurs !

D’ailleurs la crise est si bien terminée que les Européens, grâce à la sagesse surnaturelle qui les caractérise, vont finir par remettre la main à leur portefeuille vide pour sauver la Grèce de la faillite ; encore une fois ; deux fois en une année... Mais qu’on se le dise cette fois c’est la bonne ! Et c’est si sûr que cela évitera à l’Irlande, le Portugal, l’Espagne et l’Italie de faire défaut sur leur dette eux aussi. Sans parler de la Grande-Bretagne en situation de « apocalypse now ».
Par conséquent, chers lecteurs, vous pouvez désormais ronfler sur vos deux oreilles pendant l’été qui s’annonce radieux : tout va bien dans le meilleur des mondes !

Bonnes vacances !

Ah non !
Non, non, non !
Tout va mal au contraire !

Quoi encore ? Ah çà y est, voilà encore la Chronique de Cochon sur Terre qui vient barbouiller de noir ce tableau idyllique, digne du paradis d’avant la chute.
Précisément, oui !
Car la chute est imminente.

Qu’est-ce à dire ?

Rien n’est réglé. Aucune des mesures prises par nos gouvernements bien-aimés autour de la planète pour enrayer la crise n’ont fonctionné. Et non seulement elles n’ont rien réglé du tout, mais elles ont encore aggravé la situation en reculant dans le temps l’échéance fatidique. Car ni le renflouement de la Grèce par les Européens, ni l’arrêt du QE2, ni les injections de 3 à 4 trillons de Yuan dans l’économie chinoise n’ont réglé quoi que ce soit. Désormais nous survivons avec trois épées de Damoclès au-dessus de la tête (pour faire court) :

l’état de surendettement de la Grèce comme des autres états européens.
l’état d’insolvabilité du gouvernement fédéral US, sans compter les états fédérés et les municipalités bien entendu.
enfin l’état très très préoccupant de l’immobilier en Chine dont la bulle semble beaucoup plus importante que prévu.

- Ce n’est pas parce-que les Européens renflouent les Grecs en augmentant le montant déjà astronomique de leur dette qu’ils feront de ces derniers des emprunteurs plus solvables qu’avant. Bien au contraire !
Mais les Européens font semblant d’aider les Grecs afin de protéger leur propre système bancaire (essentiellement allemand et français), sans parler des banques US qui, en cas de défaut des Grecs, devraient rembourser les assurances (CDS) prises par les européens pour se protéger d’un défaut de payement précisément. Inutile de dire que dans ce cas les banques US feraient faillite immédiatement. Mais, parait-il, l’important serait de gagner du temps, alors que cela n’aboutira qu’à se retrouver face aux mêmes problèmes qu’aujourd’hui mais après-demain, encore aggravés par une dette plus importante sur laquelle on fera défaut inévitablement.
Et pas seulement les Grecs où les USA, mais tous en choeur.

De même, l’arrêt du QE2 n’a pas résolu le problème majeur des USA : c’est-à-dire qu’ils sont encore plus en faillite qu’avant, si l’on peut dire (38 états comptablement en état de banqueroute sur 50), de plus en plus incapables de payer leurs dettes qui , elles, gonflent à vue d’oeil. Le seul moyen d’éviter la banqueroute serait de s’attaquer sérieusement au budget fédéral et non seulement à supprimer le déficit mais encore à dégager un surplus. Inutile de dire que cela relève de la science fiction étant donné l’état de déni de réalité dans lequel se trouvent les parlementaires US. Mais même cette cure d’austérité sans précédent pourrait ne pas être suffisante selon un nombre grandissant d’économistes et d’observateurs indépendants car elle mènerait à une récession telle que celle de 1929 ressemblerait à une ballade à Disney Land en comparaison.
L’autre moyen à la petite semaine qui se terminera inévitablement par un désastre général c’est le recours à la planche à billet, méthode de facilité choisie par les USA depuis Septembre 2008 pour relancer l’économie pour un coût jusqu’à aujourd’hui de $ 2.325 milliards ; manque de chance aujourd’hui ni l’immobilier, ni le PIB ni le marché de l’emploi n’ont été relancés ; bien au contraire. En revanche l’état fédéral s’est endetté au-delà de tout espoir de rédemption.
Désormais la seule alternative, suicidaire, c’est de gagner du temps en espérant qu’un miracle se produira. Mais il n’y en aura pas et cela nous sera probablement confirmé dans les six prochains mois.

Car la vérité c’est que les USA sont dans le même état que la Grèce et tout autant qu’eux sur le point de s’effondrer. Et personne ne peut les sauver.

Les USA n’ont pratiquement plus personne pour financer leurs déficits car tout le monde sait désormais qu’ils sont en état de faillite. D’ailleurs le plus grand acheteur des bonds du trésor US n’est plus la Chine, qui réduit son exposition depuis six mois, mais la FED qui a acheté 70% des bonds du Trésor US depuis la mise en place du QE2 en novembre 2010.
L’agence de notation chinoise Dagong Global Credit Rating, tout de même plus fiable que ses trois homologues occidentales (Fitch, Moody et Standard and Poor) qu’elle a accusé justement d’être en partie à l’origine de la crise, cette agence donc, qui a déjà dégradé la note des USA il y a quelques mois (sans parler de celles de l’Angleterre et de la France), vient d’annoncer par la voix de son Président que, selon eux, les USA se trouvaient désormais en état de défaut de payement :

"In our opinion, the United States has already been defaulting," Guan Jianzhong, president of Dagong Global Credit Rating Co. Ltd., the only Chinese agency that gives sovereign ratings, was quoted by the Global Times saying.
Washington had already defaulted on its loans by allowing the dollar to weaken against other currencies -- eroding the wealth of creditors including China, Guan said.» (Sources : Global Times)

- Quant à la situation en Chine les énormes sommes d’argent (3 - 4 trillions de Yuan) distribuées par le gouvernement central aux collectivités locales afin de compenser la chute des exportations après Septembre 2008 par des travaux de construction d’infrastructures et des projets immobiliers d’une ampleur délirante, semble avoir entraîné une situation d’insolvabilité des banques. Cette masse d’argent déversée dans le système a crée une situation double d’inflation des prix, s’ajoutant à l’augmentation des prix des matières premières importées, et de bulle immobilière à côté de laquelle, selon certains, la situation du marché immobilier US serait une aimable plaisanterie...
(A ce propos la Société Générale vient de publier un rapport de 50 pages sur la situation immobilière en Chine dont le titre est évocateur : “Chinese construction bubble – Preparing for a potential burst.”)

Pour résumer nous faisons face à une crise générale d’insolvabilité des Etats et non pas à une crise passagère de liquidités. Nos Etats sont insolvable tout comme le seraient 26 banques européennes si on intégrait dans les fameux stress tests la probabilité d’un défaut des Etats sur leur dette. Et ne parlons pas des banques US où chinoises.

Pour que vous soyez bien certains, chers lecteurs, que tout va pour le mieux, nous allons évoquez une solution que l’état français pourrait adopter afin de régler une fois pour toute le problème de sa dette.

Que feriez-vous si vous aviez € 1.500 milliards de dettes et que vous étiez incapable de la rembourser ?
Que feriez-vous si à côté de vous, sur des comptes en banque bien garnis, dormaient gentiment € 1.500 milliards inemployés (Quel hasard !)...
Nous connaissons la réponse, n’est-ce pas, lorsque l’on a à faire à l’état... Il tenterait de s’en emparer d’une manière où d’une autre. Mais d’où sort tout cet argent me demanderez-vous ? De votre poche cher lecteur, où plutôt de votre assurance vie. Car les Français ont à peu près € 1.500 milliards placés en assurance vie (et nous continuons d’économiser à peu près 15% de nos revenus !)... Vous voyez où nous voulons en venir, non ? Un état en faillite est prêt à tout pour se sauver, y compris voler l’épargne de ces citoyens, que ce soit à travers l’inflation délibérée, des impôts si élevés que cela ressemble à de la spoliation pure et simple etc... Mais nous parlons là de la manière douce.
Il y a également la manière forte que vous pourrez découvrir ci-dessous à travers l’hypothèse tout à fait plausible (car déjà expérimentée) du Professeur Henri Regnault, de l’Université de Pau, dans sa lettre : « la crise n° 16 ; tous argentins, bienvenu au corralito »
http://www.ieim.uqam.ca/spip.php?page=article-ceim&id_article=6742

Après tout, vous pouvez peut-être partir en vacance l’esprit tranquille et serein car si le pire est devant nous, l’état, notre maitresse à tous, sera sauvé !

Et pour le moment tout le monde est toujours content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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