Cette fois çà y est, ils l’ont eu !
Ce fût dur, on put même craindre un instant qu’il parviendrait à se cramponner à son poste jusqu’en septembre et l’on eût quelques sueurs froides lorsqu’il annonça qu’il restait au lieu d’annoncer son départ.
Mais non, il s’était seulement trompé de discours.
Où alors il est gâteux.
Où alors il voulait rester...
Probablement les deux à la fois.
Bref il est parti ; officiellement, pour de vrai, garanti par les militaires pour six mois. Avec çà les égyptiens sont sauvés c’est sûr et certain !
Donc on se réjouit, tout le monde danse, crie, pleure de joie et embrasse le voisin de palier à qui mieux mieux.
Bien tout çà, très bien, mais si on y pense deux secondes à froid, qu’est ce qui a changé au juste ?
Certes le symbole le plus voyant du régime établi par Nasser en 1952 a fini par partir. En réalité ses bons amis l’ont destitué pour éviter de sauter eux-mêmes. Il fallut le menacer car le bougre refusait de se laisser scalper sans rien dire ; quel culot tout de même ! Ses meilleurs alliés, c’est-à-dire les USA et les militaires, ont fini par le menacer pour le faire céder afin que tout change sans que rien ne change ; pour eux en tout cas.
Et pour le moment.
Car si les symboles sont importants, nous ne le nions pas, il n’empêche que Moubarak n’était pas seul, loin s’en faut. Tout le système sur lequel reposait son pouvoir, l’appareil du parti, la police secrète, la multitude de fonctionnaires et tous les cronies bénéficiant des salaires et des privilèges de l’appareil d’état, tous ces féaux sont toujours aux commandes avec la ferme intention d’y rester pour conserver leur part du gâteau.
Avec les militaires nommés par l’ex raïs désormais aux commandes (comme anticipé dans le post du 5 février) bénéficiant de l’appui de l’appareil d’état entretenu et soigné par Moubarak pendant 30 ans il reste encore quelques barrières de taille avant de lever tous les doutes qui nous assaillent quant à l’opportunité des réjouissances.
Car, quoi qu’on dise, le pouvoir est toujours aux mains de ceux qui le possédaient avant hier, Moubarak en moins.
Le régime ne s’est pas effondré, loin s’en faut. Peut-être sortira t’il même temporairement renforcé par cette épreuve si les choses restent en l’état. Dans le cas contraire il ne faudra pas sous-estimer la détermination de l’armée à ne pas céder, quitte à utiliser la force, pour restaurer « l’ordre » avec l’appui, les conseils et les encouragements des Américains et des Israéliens.
Moubarak est parti, certes. Mais si Égypte se trouve déjà à la fin de sa révolte, alors non il n’y a aucunes raisons de se réjouir.
Et ce d’autant moins que la situation de fond du pays reste sans issue (voir post 5 février) et qu’un changement réel de régime n’y changera pas grand chose.
Ce fût dur, on put même craindre un instant qu’il parviendrait à se cramponner à son poste jusqu’en septembre et l’on eût quelques sueurs froides lorsqu’il annonça qu’il restait au lieu d’annoncer son départ.
Mais non, il s’était seulement trompé de discours.
Où alors il est gâteux.
Où alors il voulait rester...
Probablement les deux à la fois.
Bref il est parti ; officiellement, pour de vrai, garanti par les militaires pour six mois. Avec çà les égyptiens sont sauvés c’est sûr et certain !
Donc on se réjouit, tout le monde danse, crie, pleure de joie et embrasse le voisin de palier à qui mieux mieux.
Bien tout çà, très bien, mais si on y pense deux secondes à froid, qu’est ce qui a changé au juste ?
Certes le symbole le plus voyant du régime établi par Nasser en 1952 a fini par partir. En réalité ses bons amis l’ont destitué pour éviter de sauter eux-mêmes. Il fallut le menacer car le bougre refusait de se laisser scalper sans rien dire ; quel culot tout de même ! Ses meilleurs alliés, c’est-à-dire les USA et les militaires, ont fini par le menacer pour le faire céder afin que tout change sans que rien ne change ; pour eux en tout cas.
Et pour le moment.
Car si les symboles sont importants, nous ne le nions pas, il n’empêche que Moubarak n’était pas seul, loin s’en faut. Tout le système sur lequel reposait son pouvoir, l’appareil du parti, la police secrète, la multitude de fonctionnaires et tous les cronies bénéficiant des salaires et des privilèges de l’appareil d’état, tous ces féaux sont toujours aux commandes avec la ferme intention d’y rester pour conserver leur part du gâteau.
Avec les militaires nommés par l’ex raïs désormais aux commandes (comme anticipé dans le post du 5 février) bénéficiant de l’appui de l’appareil d’état entretenu et soigné par Moubarak pendant 30 ans il reste encore quelques barrières de taille avant de lever tous les doutes qui nous assaillent quant à l’opportunité des réjouissances.
Car, quoi qu’on dise, le pouvoir est toujours aux mains de ceux qui le possédaient avant hier, Moubarak en moins.
Le régime ne s’est pas effondré, loin s’en faut. Peut-être sortira t’il même temporairement renforcé par cette épreuve si les choses restent en l’état. Dans le cas contraire il ne faudra pas sous-estimer la détermination de l’armée à ne pas céder, quitte à utiliser la force, pour restaurer « l’ordre » avec l’appui, les conseils et les encouragements des Américains et des Israéliens.
Moubarak est parti, certes. Mais si Égypte se trouve déjà à la fin de sa révolte, alors non il n’y a aucunes raisons de se réjouir.
Et ce d’autant moins que la situation de fond du pays reste sans issue (voir post 5 février) et qu’un changement réel de régime n’y changera pas grand chose.
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