mercredi 16 mars 2011

Barhein où la fin du mirage

Voilà chers lecteurs, il semblerait que les événements au Moyen-Orient, où tout au moins dans la Péninsule Arabique, soient entrés dans leur phase finale. Le mirage s'évanouit tandis que les Saoudiens sonnent la fin de la récré.

Nous pouvions nous en douter avec l’échec du «day of rage» programmé Vendredi dernier en Arabie Saoudite. Il faut dire que le régime n’avait pas lésiné sur les moyens (10.000 hommes) pour faire comprendre qu’il n’hésiterait pas à utiliser toutes les mesures nécessaires pour réprimer toute manifestation de quelque sorte que ce soit. Pour le moment cela a remarquablement fonctionné.

Désormais, fort de ce succès, qui sera probablement confirmé par l'échec prévisible du second «day of rage » programmé en Arabie Saoudite dans les prochains jours, le régime saoudien a apparemment décidé que la situation à Barhein avait assez duré comme çà. D’où l’appel à l’aide du roi du Barhein au GCC (Gulf Cooperation Council) afin qu’on lui envoie des troupes pour lutter contre les manifestants. Pour le moment peu d'hommes furent envoyées : 1000 soldats du côté saoudien et 500 pour l’UAE (United Arab Emirates). Mais c’est oublier les 34 chars dont nous avions indiqué l’arrivée à Barhein au début du mois. Et c’est sans compter que des renforts peuvent être sur place en quelques heures.

Il semblerait donc que, désormais, les régimes en place se sentent assez sûrs d’eux-mêmes pour montrer leur détermination à ne pas se laisser emporter comme un bouchon sur un cours d’eau, fut-il celui de l’histoire. Et pour le moment il semblerait que les gouvernants bien aimés locaux n’aient rien lâché du tout : ni premier ministre haï, toujours en place, ni aucune des revendications des protestataires. Et ce ne sont pas les déclarations impuissantes et de pure convenance de l’Iran qui les impressionneront.

N’en doutez pas, chers lecteurs, et les autorités font ce qu’elles peuvent pour que les manifestants n’en doutent pas non plus, désormais nous sommes au point de rupture ; soit il y a négociations dans le cadre des limites infranchissables imposées par les autorités, limites qui ne rencontreront probablement pas les revendications des manifestants, soit ce sera la répression impitoyable.

Il faut admettre que le moment est plutôt bien choisi ; en effet la capacité de concentration extrêmement limitée de Cochon sur Terre ne lui permet pas de se focaliser, et encore moins de se souvenir, de plusieurs « nouvelles » à la fois. Et puis Barhein, en comparaison de la Libye où du Japon, c’est déjà de l’histoire ancienne, c’est ringard quoi ; pensez donc cela dure depuis un mois sans qu’il ne se passe rien ! Tandis que la Libye au moins çà bouge et il y a du suspense ; relatif malgré tout puisqu’il ne fait désormais guère de doute que la rébellion sera écrasé dans un bain de sang sous les regards apeurés de l’Occident, «grand-maître-de-la-libération-des peuples-opprimés», garant de la liberté et du droit des hommes, des femmes, des enfants, des animaux, des frigidaires hors service et des centrales nucléaires en déroute ; en paroles tout au moins. Quant au Japon c’est tout neuf (à peine une semaine) et puis on peut paniquer (à juste titre d’ailleurs) à loisir puisque chaque jour apporte une raison de plus d’admirer la folie suicidaire inimaginable de l’espèce humaine.

Heureusement, cher lecteur, tandis que le printemps arabe s’évanouit sous nos yeux, comme le mirage qu'il fût, tout le monde est toujours content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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