samedi 25 janvier 2014

Ukraine : sponsored revolution all over again ?

 Et voilà, chers lecteurs, çà recommence. C'est à croire que cette manie ne finira jamais en dépit des résultats catastrophiques que cette manie a toujours provoqué.
Cette manie c'est l'interventionnisme, sous quelque prétexte que ce soit, y compris les plus usés de tous, le prétexte "démôkratique" et son cousin "humanitariste".

Nous l'avons vu à l'oeuvre en Serbie d'abord, puis en Irak, en Tunisie, Libye, Egypte, Syrie etc... Nous voilà en Ukraine, pour la seconde fois en dix ans, notez-le bien svp ; nous sommes des gens persévérants. Il est vrai que la première fois cela avait échoué ; la révolution de couleur financée par les NGO occidentale et les Soros et compagnie, la soit-disant "révolution orange" n'avait pas eu les résultats escomptés par nos amoureux de la "démôkratie" et des "drouâtsdelhömme".

C'est bien pourquoi nos dirigeants bien-aimés européens, et américains à travers eux, ont bien l'intention de rétablir la situation à leur avantage cette fois-ci.
Pour être tout à fait juste il faut nuancer ; en effet de très nombreux pays européens sont contre une ouverture de l'Europe à l'Ukraine. Ceux qui font du lobbying pour cela sont la Pologne et la Suède, soutenus timidement par l'Allemagne qui ne veut pas s'aliéner la Russie, mais très fortement encouragés par les USA dont ces deux pays sont très proches.

De très nombreux observateurs indépendants ont souligné abondamment, et à juste titre, les similarités entre les soit-disant révolutions de couleurs qui touchèrent les ex-pays de l'Est et le soit-disant "Printemps arabe". 
Et aujourd'hui l'Ukraine.

La vidéo ci-dessous (qui date de 2011) explique comment sont organisées ces soit-disant "révolutions" à travers l'ONG OTPOR, aujourd'hui renommée CANVAS, basée à Belgrade et financée par les USA depuis 2000, époque à laquelle cette ONG organisa le soulèvement contre Milosevic avec l'aide du US State Department. Cette ONG est devenue depuis lors une "usine" à produire des révolutions partout où "on" en a besoin. 

A few days ago, an interesting documentary appeared on YouTube. "The Revolution Business" documents the recent revolutions throughout the world, and finds the common thread running through nearly all of them: Otpor.

Regardez cette vidéo, c'est instructif.






 Originally a student group devoted to protesting what they saw as dictatorship by the Serbian president Slobodan Milosevic, Otpor ("Resistance") was co-opted by the U.S. intelligence after the NATO attack on Serbia in 1999. Backed by a propaganda apparatus, "suitcases of cash" and a host of organizations from the CIA to the NED, Otpor spearheaded the October 2000 coup in Belgrade, which ousted Milosevic and brought to power a coalition of "democrats" put together by the Empire.

La tactique est toujours la même : 


The tactics and techniques of the revolutionaries have been described in some detail, both in Sharp’s book and by outside observers (such as John Laughland). Suffice to say they are all about exploiting the genuine public sentiment — real discontent where it exists, manufactured where it does not — and using the tricks from their toolbox to nudge it in the desired direction.
They always target the young, known for the excess of zeal and shortage of forethought. Who doesn’t want freedom and democracy (meaning the hedonist lifestyle seen in American movies and TV shows)? And here are all these "consultants," teaching them for "free." Even those who dislike and mistrust the Empire find it hard to argue against such gifts without seeming unduly paranoid.
Between the anvil of internal rebellion and the hammer of the Imperial media and diplomatic assault, the "oppressive regime" usually loses its nerve and folds. The "good democrats" installed in power soon start ruling in the interest of the Empire, and the activists realize the "training and consultation" they received weren’t free after all. The Empire always collects its debts. 

Aujourd'hui, à Kiev, la police a trouvé des éléments qui confirment non seulement que ces événements sont organisés et appuyés de l'extérieur, ce que l'on savait déjà, mais aussi que l'ONG CANVAS (ex-OTPOR) est bien chargée de "l'encadrement" si l'on peut dire.

Ci-dessous vous pouvez voir des tracts utilisés et retrouvés sur la place Tahrir au Caire lors de la soit-disant "révolution" contre Moubarak (à gauche, en arabe), et ceux retrouvés à Kiev ces jours-ci (à droite, en Ukrainien). Ce sont rigoureusement les mêmes à l'exception de la langue.


Pamphlets in Ukraine handed out during protests and pamphlets that were handed out in Egypt


Or ces deux tracts sont la copie conforme de ceux utilisés originellement par l'ONG CANVAS (ex OPTOR) en Anglais (ci-dessous) :






Nous avons donc toujours le même scénario qui implique d’utiliser un mécontentement populaire dans un pays dont le gouvernement est trop indépendant  à notre gré ; on s’emploie alors à canaliser ce mécontentement contre le gouvernement, quitte à l’amplifier par de savantes provocations, dans la direction voulue par les agents de l’étranger, c’est à dire généralement les USA. Tout cela est fait en utilisant les groupuscules d’opposition quels qu’ils soient et à s’en débarrasser lorsque leur travail est achevé le renversement du gouvernement et son remplacement par des marionnettes dévouées à nos intérêts. 


Mais la question que l’on doit se poser aujourd’hui est la suivante : qui sont les mécontents, qui sont ceux qui sont sur les barricades à Kiev et surtout qui sont ceux  sur qui l’Europe et les USA s’appuient pour provoquer une révolution « spontanée et populaire » ?


Nos « idiots utiles » sont des groupuscules néo-nazis dont le parti Svoboda est la vitrine la plus présentable et la moins extremiste. Le porte parole de cette opposition, l’ancien boxeur Vitaly Klitschko, reçut le soutien ouvert de la très chère Victoria Nuland, US Assistant Secretary of State, ex ambassadeur à l’ONU et femme du néo-conservateur Robert Kagan ainsi que de celui de John Mac Cain, tous deux venus en Ukraine afin de «soutenir» cette opposition à un gouvernement légitimement élu, le tout avec un parfait respect de la souveraineté d’un état étranger. On connait çà (voir Libye, Egypte, Syrie etc..., on connait la liste qui n’en finit pas de s’allonger).

Les autres groupuscules néo-nazis sont des dissidents du parti Svoboda, considéré comme beaucoup trop mou et conciliant. Ils refusent toute négociation et n’ont d’autre but que de renverser le gouvernement en appelant à la lutte armée afin de construire une Ukraine libre et indépendante, à la fois de l’UE et de la Russie. Ce sont les mouvements UNA-USO, TRIZUB où celui des « Patriotes d’Ukraine ».

De fait les slogans des manifestants à Kiev ont évolué d’un soutien à l’accord avec l’UE au renversement du gouvernement légitimement élu par la lutte armée. Or ces groupuscules ouvertement néo-nazis et anti-sémites sont en train de mener le pays à la guerre civile.


Oleh Tyahnybok, chef du parti Svoboda


Mais le chef de ce parti Svoboda, si "mou" et "conciliant" (qui détient 36 sièges au Parlement), n'en dénonce pas moins régulièrement la "mafia juive de Moscou" tout comme "les Allemands et autres" qui "veulent nous voler notre nation ukrainienne".



La situation est donc beaucoup plus complexe que ce que l'on veut bien nous faire croire et il ne s'agit pas uniquement des pour où contre l'adhésion à l'union douanière avec la Russie où contre l'accord avec l'UE.

Il est d'ailleurs remarquable d'observer l'attitude de la Russie qui se révèle très réservée et silencieuse. Et pour cause. Car les russes n'ont pas forcément très envie de se retrouver avec un état failli à sa frontière, en proie à l'anarchie et à la guerre civile, contrairement à ce que nous radote à longueur de journée la presstitute, 
Il circule d'ailleurs à Moscou dans les cercles dirigeants l'idée selon laquelle il serait préférable de couper l'Ukraine en deux en raison des divergences irréconciliables entre les deux parties du pays. Le leader du parti libéral-démocrate Vladimir Jirinovski a bien résumé cela :

"Il y a deux peuples différents. D'un côté on trouve les Russes et les Ukrainiens russifiés, et de l'autre des occidentophiles qui ont vécu dans les territoires faisant partie de l'Autriche-Hongrie. Il y aura une confrontation éternelle. Seule la partition de l'Ukraine selon un principe civilisé, l'ouest pour des catholiques et l'est pour des orthodoxes, résoudra le problème. Sinon, le carnage se poursuivra".
(Sources : RIA Novosti - 22.01.2014) 

Pendant ce temps les Occidentaux versent de l’huile sur le feu en soutenant de manière inconsidérée ces partis ultra-nationalistes, voir néo-nazis, qui veulent la lutte armée, ce qui risque de déclencher une guerre civile à côté de laquelle celle de l’ex-Yougoslavie ressemblera à une activité de jardin d’enfant. Mais cette fois-ci nous ne pourrons pas intervenir car nous n’en n’avons pas les moyens.
Nous verserons alors de jolies larmes de crocodiles en accusant autrui pour les catastrophes que nous aurons nous-mêmes crées, une fois de plus, au lieu de nous occuper de nos propres affaires intérieures, pourtant en bien piteux état.

Pendant ce temps, tout le monde est content à Cochon sur Terre le meilleur des mondes.

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