Comme on sait la magie çà n’existe pas, surtout en économie.
Quant à la sorcellerie, à voir.
Jugez-en par vous-mêmes.
D’après les résultats publiés vendredi dernier par le BLS (Bureau of Labor Statistics) le chômage US serait passé de 9,4 % à 9 % (13,8 millions) en un mois et de 9,8 % à 9 % depuis deux mois alors que les créations d’emploi ne se sont élevés qu’à 36.000, c’est-à-dire une augmentation quasiment imperceptible...
C’est pas magique çà ?
Et tous les médias de déférence de s’exclamer en choeur sur ces chiffres miraculeux, cette baisse du chômage la plus rapide depuis trente ans, cette preuve absolue que la reprise est bel et bien là, vigoureuse et au sommet de sa forme grâce à l'ineffable hélicoptère Ben (Bernanke pour ceux qui ne sont pas intimes) ; oui, elle est revenue la croissance, elle est là au milieu de nous tous dans son habit de lumière, même si aucun d’entre nous ne l’a encore reconnue...
Et pour cause !
Mais alors comment réconcilier ces deux données, la baisse du chômage et la non-création d’emploi si elles sont toutes les deux justes ?
Eh bien c’est très simple ; tout dépend de la méthode de calcul.
Il se trouve que la manière de calculer le chômage aux USA fût modifiée sous Clinton en 1994. C’est de cette façon que l’administration a pu faire baisser le taux de chômage à une vitesse proprement, oui oui c’est çà, magique de 8% à 4% en deux ans.
Par le plus grand des hasards c’était une année de campagne électorale.
Inutile de souligner non plus que les administrations suivantes se gardèrent bien de revenir à l’ancienne méthode de calcul.
Or selon cette dernière, de loin la plus proche de la réalité, le taux de chômage US serait aujourd’hui de 22,2 % et non de 9 % !
Avouez que cela fait une différence tout de même !
Pourquoi un tel écart ?
Tout simplement parce-que la méthode de calcul actuelle « oublie » de prendre en compte :
1) ceux qui sont au chômage depuis plus d’un an (44 % du total des chômeurs réels)
2) ceux qui ne pointent pas chaque fin de semaine
3) ceux qui ont un petit boulot à temps partiel en attendant de retrouver un vrai job à temps plein.
Vous voyez bien, cher lecteur, ce n’est pas sorcier tout de même, hein !
C’est ainsi que le BLS est parvenu à faire disparaître purement et simplement d’un coup de crayon magique les 600.000 chômeurs environ qui sont passé à la fin de l’année dernière dans la catégorie « chômeurs longue durée », c’est-à-dire au chômage depuis plus d’un an.
Car un chômeur de plus d’un an n’est plus un chômeur, qu’on se le dise !
D’ailleurs çà n’existe pas.
La preuve ? Eh bien on ne les retrouve pas dans les chiffres du chômage US délivré par le BLS Vendredi dernier...
Et ne venez pas pinailler avec votre mauvaise foi de français sceptique et cartésien s’il vous plait !
Car ici nous sommes chez Barack au pays des merveilles, ce meilleur des mondes où l’on déverse des trillions de dollars qui n’existent pas par hélicoptère sans provoquer d’inflation, et où l’on rend invisible 600.000 individus d’un coup de crayon magique.
Alors, magie où sorcellerie ?
1 commentaire:
on devrait faire ça en France, ça nous remonterait le moral!
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