mardi 7 août 2012

Syrie : Le New York Times se serait il converti sur le chemin de Damas ?

Il est arrivé un miracle, chers lecteurs, un vrai miracle.
Non, Obama, Killary Clinton, Cameron où Normal 1er ne se sont pas soudain rendu compte que leurs billantes aventures en Syrie et ailleurs ne faisaient que semer le chaos et la mort, ni même qu’elles avaient des résultats allant directement à l’encontre de nos intérêts. Non, tout de même pas. Si cela avait été le cas votre chroniqueur serait déjà dans un lieu de culte en train d’allumer des dizaines de cierges afin de remercier qui de droit pour une telle extravagance.
Non, nous vous parlons d’un simple miracle, un modeste miracle, pas d’un événement inconcevable autant qu’inimaginable.

Le New York Times, dans son édition du 3 Août dernier (ici), a publié un article dans lequel le journaliste écrit que les minorités en Syrie sont les victimes d’un nettoyage ethnique de la part des « rebelles », ceux-ci payés et armés par nos alliés, les très vertueux et très demokratiques Quatar et Arabie Saoudite, ceux là mêmes chez qui tout autre qu’un musulman n’a pas le droit de porter de signes religieux où de pratiquer sa religion de quelque manière que ce soit.

Syria’s pluralistic society, which once rose above sectarian identity in a region often characterized by a homicidal assertion of religious belief, is now faced with civil disintegration and ethnic cleansing.

« Ethnic cleansing », oui vous avez bien lu, chers lecteurs, et ce n’est pas nous qui l’avons ajouté. Et nous vous prions de croire que le journaliste en question n’attribue nullement ces horreurs à l’armée ni à Bachar El Assad ni à une milice alaouite quelconque. Bien au contraire.

As Saudi Arabian arms and money bolster the opposition, the 80,000 Christians who’ve been “cleansed” from their homes in Hamidiya and Bustan al-Diwan in Homs Province in March by the Free Syrian Army have gradually given up the prospect of ever returning home.

The rebels’ conduct has prompted at least some Sunnis who had supported the rebels and once-wavering Syrians to pledge renewed loyalty to Assad. Many who once regarded the regime as a kleptocracy now view it as the best guarantor of Syria’s endangered pluralism.

C’est assez clair n’est ce pas ?

Les milices wahabbis payées par les Saoudiens, les Frères musulmans, payés par les Quataris, ainsi que tous ceux que l’on recouvre sous l’appellation de Al Quaeda, financés également par les Saoudiens et les USA, tout ce joli monde entrainé et encadré sur le territoire turc par des français, anglais et autres CIA, tout ces braves « rebelles », pour reprendre le ton des articles du Figaro et du Monde, entre autres, ont pour objectif de déclencher une guerre civile à caractère ethnique, où sectaire comme vous voudrez, dans un pays où régnait le pluralisme et la paix civile entre les différentes confessions qui vivaient ensemble depuis plus de mille ans.

Car nos alliés wahabbis et Quataris, qui ont une peur paranoïaque de l’Iran et de l’étendue de son influence dans la région, ont décidé de « nettoyer » la région, autant que faire se peut, de toute influence shiite, donc iranienne. D’où l’élimination du régime de Damas avec intention de le remplacer par un régime sunnite, de préférence illuminé par la doctrine wahabbie qui décrétera la sharia, dont le modèle sera l’Arabie Saoudite bien entendu.

Pour les aider dans ce « grand oeuvre », les wahabbis et les USA n’ont pas hésité a ressuscité leur créature, Al Quaeda, en lui fournissant des armes et de l’argent. Cette résurrection a plusieurs conséquences pour la région dans son ensemble :

- La première est l’inondation de la Syrie par les miliciens d’Al Quaeda venant d’Irak, de Libye (les mêmes que nous avions utilisé pour détruire le régime de Ghadaffi), d’Afghanistan, de Turquie etc... semant la terreur dans le pays, alimentant ainsi la haine des syriens pour ces étrangers, pour les USA et les wahabbis.
- La seconde est la déstabilisation de l’Irak par ces mêmes miliciens d’Al Quaeda à travers les multiples attentats qui resurgissent dans le pays.

Déstabiliser l’Irak est un des objectifs des wahabbis puisqu’ils voient désormais le gouvernement de ce pays comme un ennemi à abattre étant donné que le gouvernement irakien, shiite en majorité, est « proche » des iranien et des syriens. Aux yeux voilés des wahabbis l’Irak fait partie de l’axe du mal : Damas-Baghdad-Teheran qui se prolonge naturellement au Liban. D’où l’utilité d’Al Quaeda que l’on ressort dés qu’il s’agit de déstabiliser un pays qui ne se soumet pas aux diktats de l’allié US où à celui du GCC, contrôlé par l’Arabie Saoudite.

Il est certain que les émeutes qui secouent Bahreïn, dont personne ne parle dans la presstitute occidentale, sans parler de celles qui ont lieu en Arabie Saoudite elle-même, ne sont pas faite pour rassurer nos alliés. D’où l’idée de supprimer le mal à sa racine avant de l’être soi-même. Et provoquer la chute des régimes syrien et irakien ne pourrait pas mieux convenir à nos alliés car cela assurerait, pensent-ils, la survie de leurs propres régimes politiques où la démokratie règne en maître absolu, comme nous le savons tous, y compris les RBT (Représentants du Bien sur Terre), c’est à dire nos gouvernements bien aimés.

Pour en revenir au NYT, le journaliste n’hésite pas à écrire que la seule solution est une solution politique. Tiens ? Curieux c’est ce que ne cessent pas de clamer les Russes et les Chinois... Ce doit être un traitre.
Le journaliste continue en affirmant que les rares syriens de l’opposition qui restent,  et qui sont favorables à une négociation politique, ont été éclipsé par les « étrangers » soutenus par  les wahabbis qui eux ne veulent surtout pas de solution politique et ne font  que réclamer toujours plus d’armes, notamment des missiles sol-air, comme ceux qui furent pris par Al Queda dans les entrepots de Ghadaffi en Libye. Gageons que nos alliés wahabbis trouveront un moyen pour les faire transporter en Syrie et les donner à leurs protégés.

Tout cela pour dire que le NYT est en train de découvrir avec stupeur que les gentils rebelles sont des bandes d’assassins payés par nos alliés wahabbis et les contribuables US, qu’ils tuent tout ce qui n’est pas sunnite radical et que leur objectif n’est pas l’instauration d’une gentille démokratie pluraliste, non fumeuse (çà va être dur çà), paritaire (ouh là là là !) et tout et tout mais plutôt un régime dont la  loi sera la sharia version wahabbie.
Hummm, çà va être sympathique tout çà. On pourra même y envoyer la mère Dufflot y faire un long séjour pour les faire réfléchir à la condition des femmes, à la parité et TOUUUUUUUT çà... Nous pensons que cela distraira beaucoup tous ces braves « rebelles » et puis cela aura l'avantage de resserrer la grande fraternité démokratiques qui nous unit à eux, n'en doutons pas un instant. Et pour montrer notre immense bonne volonté nous pourrons ajouter BHL dans le convoi ce qui permettra à ce dernier de faire un nouveau film en son honneur.

Bref, en attendant, pour nous, chers lecteurs, rien de nouveau sous la burqa puisque nous avons déjà dit tout cela depuis longtemps dans notre Chronique de Cochon sur Terre, mais pour le NYT c’est un choc psychologique d’importance.
Ceci dit le journaliste est indien (d’Inde) ce qui pourrait expliquer sa lucidité. En revanche la parution de son article reste aussi mystérieuse que la disparition du Prince Bandar.

Mais pour le moment tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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