dimanche 28 avril 2013

Syrie : désinformation chimique et militaire en cours...

English version

Il est beaucoup question depuis quelques jours d’attaque à l’arme chimique, de gaz sarin etc... Bien évidemment attribuée aux forces gouvernementales syriennes.
De ce fait, nos bons apôtres humanitaristes et compagnie, les mêmes qui appelaient de leurs prières au renversement de notre ex-allié Khadaffi au nom de l’humanité souffrante, ceux-là mêmes, donc, sont en train de glapir d’indignation (évidemment) à l’idée que le régime du Président Assad ait pu utiliser des armes chimiques contre nos alliés terroristes. Et de réclamer une intervention militaire immédiate de l’Occident.

A propos de ces soit-disant utilisations d’armes chimiques, deux observations sont à faire : une d’ordre technique, si l’on peut dire, et l’autre d’ordre politique.

1) techniquement, les faits sont loin d’être établis et restent extrêmement vagues, basés sur des vidéos très suspectes qui appellent la circonspection et le doute plutôt que tout autre sentiment ; quant aux affirmations de l’opposition elles sont gratuites et non confirmées, encore moins prouvées. On sait que ce ne sera pas la première fois qu’on tentera de pousser les Occidentaux à intervenir sur de faux prétextes montés de toute pièce.

C’est ainsi que la fameuse vidéo (ici) de ce type allongé sur un lit avec de la mousse autour de la bouche fait sourire tous ceux qui connaissent le résultat d’une attaque au gaz sarin qui ne provoque pas ce genre de symptôme. Cette vidéo qui fit le tour d’internet n’est que de la pure désinformation, une fois de plus.

There are clearly some chemicals being used in Syria, but footage of victims raise more questions than they answer. After the 23 December attack on Homs, doctors described symptoms that included pin-point pupils and convulsions – signs of sarin – but also lethal fluid in the lungs, which is not.
US officials declared in January that the incident involved CS gas, a tear gas used as a riot-control agent. The international convention banning chemical weapons prohibits the use of CS in war, but allows it for riot control; the dividing line is not clear.
Jean-Pascal Zanders of the European Institute of Security Studies in Paris maintains that images circulated on the internet of the alleged attacks do not suggest a nerve gas like sarin. "There are no convulsions or dead bodies," he says, "only single patients being treated in crowded emergency rooms. I'd expect clusters of casualties, and deaths." Moreover, no one seems to have been exposed to nerve agents due to handling victims.
Only one in a series of four such videos "shows any real poisoning symptoms", says Richard Guthrie, an independent CW expert, formally at the Stockholm International Peace Research Institute.
These symptoms appear to be fluid in the lungs and foaming at the mouth. While sarin causes drooling, among other symptoms, it does not cause fluid in the lungs or foaming at the mouth. Many industrial chemicals do and are commonly released when industrial areas are bombed.

Vous pouvez lire le très bon article de Alex Thompson sur le manque complet de preuves d’une attaque chimique tout court d’une part, effectuée par l’armée syrienne d’autre part (article ici).

2) Sur un plan politique, quel serait l’intérêt du gouvernement syrien d’utiliser des armes chimiques alors qu’un acte de ce genre constitue la fameuse « red line » d’Obama pour une intervention des USA en Syrie ? Le régime serait-il dans une situation militaire désespérée ?
Ce serait plutôt l’inverse, particulièrement depuis deux semaines. Et ceci parait si vrai que certains analystes estiment même que le gouvernement syrien aurait intérêt à ne pas trop exploiter ses succès pour ne pas provoquer une intervention occidentale (ici), analyse à laquelle nous ne souscrivons pas du tout puisque nous ne croyons pas à une intervention des Occidentaux en Syrie ; tout simplement parce qu’ils n’en n’ont pas les moyens et encore moins la volonté, confirmé par Cameron lui-même il y a deux jours.

«In my view what we need to do – and we're doing some of this already – is shape that opposition, work with them, train them, mentor them, help them so we put the pressure on the regime and so we can bring this to an end."

Asked whether that would mean putting British troops on the ground in Syria, Cameron said: "I don't want to see that and I don't think that is likely to happen.»

A bon entendeur, salut !
Si nos valeureux alliés terroristes sont en train de se faire administrer une sérieuse raclée par l’armée syrienne, comme cela semble être le cas, ils n’auront que leurs jambes pour sauver leur peau.

Towns near Damascus such as Otaibah were seized by government forces this week, blocking the arms supply for the opposition from Jordan. Another front on the Lebanese border, Qusayir, was recaptured by the regime forces. The Syrian army was also successful in breaking the months-long siege in Homs and Idlib, making it easier to resupply arms to its forces stationed in these areas. If this pace of military advances by the regime forces continues, the opposition will be greatly weakened in a matter of weeks. Washington doubled its aid to the Syrian opposition last week, but the situation on the ground will change by the time the aid package is approved in Congress and reaches the fighters on the ground.
(Sources : 27.04.2013 - Sunday Zaman - Mahir Zeynalov)

Il semble donc qu’une fois de plus nous soyons face à une campagne de désinformation ayant pour objet de pousser l’Occident à intervenir en Syrie alors que les terroristes paraissent être en déroute face aux offensives de l'armée syrienne qui a déjà repris certains points stratégiques vitaux, dont la ville d'Otaibah, celle de Qusayr et celles de Homs et Idlib.
Et malgré les larmes et les trépignements de nos humanitaristes préférés, une interventions occidentale n’est certainement pas dans l’air ; et encore moins sur terre.

Mais pour le moment tout le monde est content à cochon sur Terre, le meilleur des mondes.

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