lundi 27 juillet 2009

Joe Biden: «it’s a very difficult thing to deal with loss of empire...»

On prend les même et on recommence !

Cette fois il ne s’agissait pas d’annoncer au monde et aux Israéliens qu’ils avaient le feu vert du gouvernement US pour attaquer l’Iran en toute impunité mais plutôt de démontrer que les Russes étaient à la merci des Américains et qu’ils feraient ce que ces derniers leur commanderaient sans bouger une oreille (Sources: WST - 25.07.09).


Certes cette interview est intéressante en ce qu’elle révèle non seulement le degrés effrayant d’ignorance de la situation du monde d’aujourd’hui de la part du Vice-Président des USA mais aussi, bien entendu, de son aveuglement sur l’état des USA. Cela va de pair. Mais ce serait une erreur de penser qu’il serait le seul à partager cette conception de la situation. Cet état d’esprit, si l’on peut parler d’esprit en l'occurrence, se situe dans la droite ligne de ce que le monde a du subir pendant huit ans lorsque Wolfowitz où Cheney et consorts nous faisaient profiter de la subtilité de leurs compréhensions des relations internationales; ainsi de la fameuse: «vieille Europe versus jeune Europe»., où encore: «tous ceux qui ne sont pas avec nous sont contre nous», sans compter tout le reste dont on pourrait faire une anthologie.

Cela est d’autant plus affligeant que nombreux sont ceux qui croyaient par ignorance être débarrassé de ce genre de bouffons dangereux avec l’accession des démocrates au pouvoir. En réalité il ne s’agit pas de républicain versus démocrates. Il s’agit d’une mentalité répandue dans toute la société américaine, un état d’esprit qui transcende toutes les barrières politiques où sociales, ce qui ne veut pas dire qu’elle soit partagée par tout le monde

C’est un complexe mélange de certitude (avec tout ce que cela comporte de fragilité) de sa propre supériorité sur tout ce qui existe, d’incapacité complète à se remettre en question, le tout basé sur une ignorance crasse de tout ce qui n’est «pas comme nous». En effet pourquoi chercher à connaître ce qui n’est pas comme soi puisque, étant le sel de la terre, non seulement tout le monde doit devenir comme eux mais ce ne peut-être évidemment que le voeu le plus cher du monde entier. Peut-être cela explique-t’il en partie cette absence totale de sentiment de culpabilité et cette impossibilité d’un quelconque «mea culpa» où de reconnaissance d’un échec. Cela remettrait trop en question le fait d’être d’une essence supérieure au reste du monde, le fait que les lois qui s’appliquent au reste du monde ne s’appliquent pas à soi et à ce qu’on représente, c’est à dire les représentants du progrès et de la vérité incarnés sur cette terre, en bref le «peuple élu», «The town upon a hill».

Encore une fois, répétons-le, tout le monde n’est pas affligée de cette mentalité aux USA mais celle-ci est suffisamment répandue pour ne pas être celle d’une minorité, loin de là. En réalité elle est fréquemment répandue de manière plus diluée et plus naïve, c’est à dire un peu «bon enfant» si l’on veut bien, et il arrive souvent que ceux qui la partagent de la sorte soient parfaitement capables et volontaires pour corriger une vision des choses qui leur apparaîtrait tout à coup fausse. Tout le monde n’est pas aussi caricatural que Biden, Cheney et le reste. Malheureusement c’est Biden qui est Vice-Président des USA.


Pour conclure il ne faudrait pas croire que seul Biden est affligé de cette mentalité dans la nouvelle administration, et encore moins au Congrès, quel que soit le parti. Certes non, mais c’est le seul qui a une «grande gueule» et qui l’ouvre dés que personne n’est là pour l’en empêcher. La différence est que les autres se tiennent peut être plus à carreau car ils sentent confusément sous la pression de la crise que la situation très préoccupante de leur pays ne leur permet plus d’agir comme ils le voudraient en leur fort intérieur.

Comme l’a très bien résumé Biden lors de l’interview:


"It's a very difficult thing to deal with, loss of empire. The empire was not justified, but still, you're sitting there and all of a sudden...this country Russia is in a very different circumstance than it has been any time in the last 40 years, or longer."


A l’exception du mot «Russia» auquel le discours ne s’applique plus (entre 1992-1995 cela aurait été une autre question) tout le reste décrit parfaitement la situation actuelle...

... des USA.


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