mardi 13 novembre 2012

Jacques Sapir : le scénario de la tempête parfaite prend de la crédibilité.



Le scénario de la crise parfaite c'est la conjonction de :
- récession en Europe.
C'est fait.

- récession aux USA.
C'est fait (si,si).
- récession au Japon.
Le PNB japonais vient d'être annualisé et il montre une contractions de 3.5 % ! A quoi est-ce dû ? A la chute spectaculaire des exportations japonaises principalement vers l'Europe et la Chine. En conséquence le déficit commercial pour l'année 2012 jusqu'en Septembre a augmenté de 90 % à USD 40.7 milliards.
Ce déficit commercial pourrait avoir des conséquences beaucoup plus graves pour un pays qui est le plus endetté du monde avec 235% de dette par rapport à son PNB. En effet c'était son excédent commercial qui permettait au Japon d'emprunter sans problèmes jusqu'à aujourd'hui. Si ce déficit commercial devenait structurel, c'est à dire s'il se renouvelait chaque année, les taux pourraient se mettre à monter. S'ils venaient à augmenter ne serait ce que de 2 %, la totalité des taxes sur le revenu japonais serait nécessaires pour payer uniquement les intérêts de la dette.
-récession dans d'autres pays dits "émergents".

- Les BRICS, eux aussi, sont touchés puisque leur croissance économique dépend en très grande partie de l'Europe, des USA et du Japon, principaux pays importateurs de leurs produits, que ce soient les produits manufacturés où les matières premières. C'est ainsi que le PMI de l'Inde a baissé pour la première fois de 0,4 % et que le Brésil enregistre lui aussi une baisse significative de son activité. 

- La Chine, elle, semble destinée à atterrir en douceur, selon certains ; mais pour ce faire, il y a au moins quatre conditions majeures à tenir :

1) la première est que les dirigeants chinois parviennent à éviter l'explosion de la bulle immobilière (64 millions d'appartements seraient vides en Chine) et à négocier sa rétraction (voir vidéo à ce propos ICI) sans que cela ne fasse trop de dégâts "collatéraux".
2) la seconde est que la Chine passe d'une économie orientée à l'export à une économie orientée sur la consommation intérieure.
3) éviter l'écueil des surinvestissements dirigistes et fixes, comme ce qui a été fait après 2008 et qui a mené à la situation actuelle.
4) enfin, éviter que les trois conditions précédentes ne mènent à une explosion sociale et à un désastre politique.

Dans tous les cas de figure, il ne faudra pas compter sur la Chine pour sortir le monde entier du marasme économique à elle toute seule.





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