« Fous le camp, fous le camp ! »
« A bas la loi du Guide Suprème ! »
« Les Frères Musulmans sont des menteurs ! »
« Les Frères Musulmans ont volé la Révolution ! »
« Nous resterons à Tahrir Square jusqu’à ce que Morsi annule sa loi. »
Voilà quelques-uns des slogans et des chants entendus à Tahrir Square.
Aujourd’hui, les manifestations prévues au Caire par les opposants de Morsi sont en cours. Il semblerait que, déjà, le nombre de participants soient très important et que le flot de protestataire ne cesse de s’amplifier, le tout au milieu des nuages de gaz tirés par la police anti-émeute et des affrontements entre cette dernière et les manifestants.
A suivre.
Meanwhile, former presidential candidate Hamdeen Sabahy has launched a movement called the Popular Current and has joined several other opposition leaders to denounce the decree.
He was quoted as saying at a news conference, “Our decision is to continue in the square, and we will not leave before this declaration is brought down.” He also said that Tahrir Square would be a model of an “Egypt that will not accept a new dictator because it brought down the old one.”
(Sources : Russia Today - 27.11.2012)
En revanche, la contre-manifestation prévue par les FM a été annulée, de crainte qu’il n’y ait rencontre entre les deux et que cela ne dégénère en combat de rue.
L’entrevue qui s’est déroulée hier entre les juges et Morsi n’a rien donné. Il semblerait qu’aucun accord n’ait été trouvé, pour le moment, bien que les Juges aient proposé à Morsi qu’ils accepteraient que seules les décisions présidentielles traitant de la « souveraineté » du pays, ne leur soient pas soumises.
After a meeting on Monday with top judges aimed at defusing the dispute, Morsi stuck by his controversial decree.
There is "no change to the constitutional declaration," presidential spokesman Yasser Ali told reporters at the end of the meeting.
But he added that Morsi sought to clarify that any irrevocable decisions apply only to issues related "to his sovereign powers" and stressed the temporary nature of the decree.
In a statement, the head of the Freedom and Justice Party (FJP) -- the political arm of the Muslim Brotherhood-- said the meeting between Morsi and the judges had been "fruitful."
But judges at the meeting said the crisis was not over.
"The meeting failed," Judge Abdel Rahman Bahlul, who attended the talks, told the independent daily Al-Masry Al-Youm.
"We cannot say this is the end of the crisis between the judiciary and the presidency," another judge who attended the talks, Judge Ahmed Abdel Rahman, told the paper.
A judicial source told AFP that even if immunity were limited to sovereign powers, "which appears to be a compromise, there are still concerns that the text itself remains unchanged."
(Sources : Asharq alawsat - 27.11.2012)
Tout cela intervient après des mois d’agitations populaires dont on ne parle pas beaucoup dans nos médias de désinformation.
En effet, depuis deux mois plus de 1000 grèves furent enregistrées, ce qui établit un record depuis la chute de Moubarak, sans compter les 100.000 médecins qui ont menacés de quitter leur fonction tous ensemble.
Depuis le début des mouvements de protestations Jeudi dernier on enregistre déjà plus de 500 blessés et 5 morts, dont un aujourd’hui.
Morsi a tenté de profiter de sa « victoire » à Gaza pour reprendre la main en interne et parvenir ainsi à consolider son pouvoir, fragile il est vrai. Car il ne s’agirait pas d’oublier qu’il fût élu avec la moitié des voix exprimées et qu’il est bien possible qu’il n’ait déjà plus le soutien de l’ensemble de ceux qui l’ont élu. Car la population égyptienne dans son ensemble, et la majorité dite « silencieuse », n’est pas en faveur d’une islamisation de la société, et encore moins de la sharia. Ce qui ne veut pas dire qu’elle est en faveur d’une société « copiée-collée » à l’Occidentale, comme se l’imaginent et le proclament les libéraux. C’est ainsi que le spectre politique en Egypte est très éclaté et que l’opposition libérale et laïque, en dépit de son éclatement qui fait sa faiblesse, est aussi nombreuse que les FM et les Salafistes. Au milieu de tout çà se trouve l’armée, pour le moment en retrait. Mais si les événements venaient à se détériorer, gageons que cette apparente neutralité ne perdurerait pas longtemps.
Aujourd’hui, Morsi ne peut plus se permettre de reculer. Mais s’il a sous-estimé la capacité de l’opposition à s’unir dans un but commun pour empêcher les FM de prendre le pouvoir et de le confisquer par la suite, en promulguant une Constitution fabriquée selon leur bon vouloir, alors l’Egypte risque de connaitre des troubles graves. Les manifestation d’aujourd’hui nous donnerons une indication de la direction que prendront les événements. Si l’opposition libérale, laïque et gauchiste fait preuve de détermination et d’unité, alors il est possible que Morsi se retrouve dans l’embarras et soit contraint de reculer, cette fois encore. Mais cela pourrait apporter des voix aux islamistes au détriment des FM, ainsi qu’à la faction radicale de ces derniers, et affaiblir encore un peu plus Morsi et ses partisans plus modérés.
D’autre part, si les événements s’envenimaient et que des affrontements s’ensuivaient , voir qu’une nouvelle « révolution » se déclenche contre Morsi et les FM, avec tout ce qui pourrait s’en suivre, alors les USA se retrouveraient dans une situation très compliquée.
Soutiendront-ils leur nouvel allié dont Tata Killary a chanté les louanges il y a quelques jours à peine, comme ils l’ont fait avec son prédécesseur, Moubarak ?
Où bien l’abandonneront-ils si le vent se tournait soudain contre lui, comme ils l’ont fait avec Moubarak ?
A cette dernière interrogation, nous connaissons déjà la réponse. N’oublions pas que Tata Killary, lors d’une interview télévisée à l’époque où le Raïs était encore fermement aux commandes, n’hésita pas à déclarer que le Président Moubarak faisait « presque partie de ma famille »... C’était touchant de sincérité, les larmes nous sont tombées des yeux, et nous ne doutons pas un instant qu’elle ne soit allé lui rendre visite en prison pour lui exprimer son soutien familial.
Pour être juste, Morsi ne fait pas encore partie de la famille mais avec un effort çà viendra. Enfin, à condition qu’il reste à sa place.
En vérité, Washington est en train de prier avec une ferveur insoupçonnée afin que Morsi reste ferme et garde le contrôle de la situation ; ce n’est qu’à ce prix qu’il restera un allié utile à Washington, et qu’il fera partie du cercle familial de Tata Killary, et qui sait, peut-être même de celui de l’ex sauveur de l’humanité. Car désormais Morsi est devenu l’allié de choix des USA, inespéré il y a encore deux mois, relevant du miracle aujourd’hui, non seulement en Egypte mais dans tout le Moyen-Orient, où les objectifs des deux parties sont désormais en harmonie afin de rétablir la région sous la tutelle US à travers les FM. En tout cas c’est ce qu’espèrent les USA. Morsi et les FM ont-ils d’autres ambitions, cela reste à voir. Mais, parions néanmoins que le pouvoir rend plus « sage », et donc plus proche des « réalités » comme on les apprécie chez nous : pragmatiques et sans valeurs désuètes à défendre.
Le plus drôle de l’histoire, c’est que les alliés « naturels » de Washington, si l’on ose dire, sont ceux qui sont opposés à Morsi et qui manifestent contre lui en ce moment même dans les rues du Caire et ailleurs. Mais quelle valeur peuvent ils bien avoir, tous ces laïcs et ces libéraux, en regard de ces FM qui sont devenus les plus fermes alliés des USA en moins de deux mois, et grâce auxquels on pourra remettre la main sur la région entière, y compris en Syrie, elle-même remplie de laïcs et de Chrétiens sans aucune utilité, bien au contraire ?
Allons, soyons pragmatiques !
Et puis le Caire vaut bien un prière à la mosquée, non ?
Pendant ce temps là, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.
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