Voilà, c’est officiel, la CVI (Clique des Vertueux Innocents, voir lexique) a décidé que le SNC ne lui convenait plus pour renverser le régime syrien du Président Assad. C’est pourtant du SNC dont on nous avait hululé les louanges en choeur et sur tous les tons depuis plus d’un an et demi sans interruption.
Las, chers lecteurs.
Il ne fait plus l’affaire, puisqu’on vous le dit !
Le Secrétaire d’Etat de la CVI (voir lexique), Tata Killary Clinton, l’a annoncé sans ambages et avec la même "conviction" que lorsqu’elle soutenait le SNC il y a peu :
Secretary of State Hillary Rodham Clinton made official what had been the increasingly obvious U.S. disenchantment with the Syrian National Council, the exile-led organization that the administration has backed for most of the past year as the leading opposition group. Clinton and other U.S. officials are fed up with infighting among the expatriate SNC leaders seeking recognition as a shadow government and convinced that it neither represents all ethnic and religious groups inside Syria, nor has legitimacy among on-the-ground activists.
The SNC, Clinton said, should no longer be considered the “visible leader” of the opposition.
“There has to be a representation of those who are on the front lines, fighting and dying today to obtain their freedom,” she said during an unrelated visit to the Balkan states. “. . . And we also need an opposition that will be on record strongly resisting the efforts by extremists to hijack the Syrian revolution.”
(Sources : Washington Post - 31.10.2012)
Allons, on respire un bon coup et on relit pour être bien sûr d’avoir compris tout ce que « we came, we saw he died » a fanfaronné comme étant l’ultime position de la CVI. Ce qui signifie, bien évidemment, la seule attitude possible pour tout individu civilisé...
«...convinced that it neither represents all ethnic and religious groups inside Syria, nor has legitimacy among on-the-ground activists ».
Humm, comme quoi il y a encore de l’espoir.
Il n’a fallu que 19 mois à nos gouvernants bien-aimés pour se rendre compte que le SNC, constitués des Frères Musulmans en majorité, soutenus par les Turcs et les Qataris, ne représentaient pas tous les groupes ethniques en Syrie. Pas possible, quelle surprise ! C’est une découverte renversante, chers lecteurs, et nous sommes convaincus qu’il y en aura d’autres à venir. Par exemple que la politique menée par les USA et leurs « alliés » au Moyen-Orient, et particulièrement vis à vis de la Syrie et de l’Iran, est probablement vouée à un échec complet. Mais pour que cette conclusion percute leurs cervelas, il faudra encore quelques assassinats d'ambassadeurs US, beaucoup de bombes dans les rues et quelques milliers de morts en plus, voire même la déstabilisation de toute la région et la prise du pouvoir par les jihadistes en Jordanie où/et en Arabie Saoudite par exemple.
La suite du discours de cette brave Tata Killary nous parait légèrement contradictoire, avec une nette tendance à la schizophrénie.
“There has to be a representation of those who are on the front lines, fighting and dying today to obtain their freedom,”
Bon, pourquoi pas, bien qu’on aurait peut-être pu s’en apercevoir avant étant donné que cela fait 19 mois que nous avons déclenché cette guerre en Syrie et que cela fait 19 mois que nous armons et entrainons les mercenaires qui y sont convoyés par avions spéciaux depuis la Libye (entre autre) jusqu’en Turquie d’où ils sont expédiés en Syrie.
“. . . And we also need an opposition that will be on record strongly resisting the efforts by extremists to hijack the Syrian revolution.”
Là, nous voyons un léger problème puisque cette phrase nous semble totalement en contradiction avec la précédente. Car ceux qui se battent sur le terrain sont précisément ceux qui se veulent des combattants islamiques. A part les Frères Musulmans du FSA (islamistes enragés), les mercenaires salafistes (wahabbites hystériques) et les mercenaires d’Al Qaeda envoyés de Libye à nos frais, même si c'est indirectement, et tous ceux qui sont recrutés par nos alliés démokrates saoudiens et quataris en Irak, en Afghanistan, au Pakistan etc, nous ne voyons pas très bien où Killary Clinton va récupérer ces fameux combattants « sur le terrain » qui, en plus, résisteraient à l’influence des extrémistes... En effet, comment résister aux extrémistes lorsque l'on en fait déjà partie ? Quand aux Syriens qui se battent contre le gouvernement Assad, ils sont, pour la plupart d'entre eux, et quoi qu’on en dise dans les médias de désinformation de Cochon sur Terre, des Frères Musulmans, ceux là même qui sont à la tête du SNC... Hors ces Frères Musulmans, soutenus par la Turquie et le Qatar, en admettant qu’ils assassinent moins que leurs confrères étrangers (ce dont nous doutons fortement), n’en n’ont pourtant pas moins la ferme intention de rétablir le Califat comme la sharia, ce qui signifie concrètement : interdire tout autre culte que le leur, détruire l’état laïc bien évidemment, sans parler de la condition des femmes qui s’améliorera vertigineusement au cas où ils prendraient le pouvoir ; à ne pas oublier non plus leur ferme intention de faire la guerre à Israël au nom de leur combat pour la libération de la Palestine.
Les mercenaires libyens d’Al Qaeda où leurs collègues salafistes auraient-ils un autre programme que celui des FM du FSA ? Oui, chers lecteurs, regardez du côté de l’Arabie Saoudite pour voir ce qui s’y passe et vous verrez ce que nos alliés projettent d’établir comme paradis sur terre dans tout territoire suffisamment infortuné pour passer sous leur coupe. Ils veulent instaurer l’Islam tel qu’ils pensent qu’il était prêché à l’époque de Mahomet. A noter que cette interprétation de l’Islam est rejetée par toutes les autres branches de l’Islam, y compris les Sunnites. D’où la persécution de ces « renégats », en Syrie et ailleurs, lorsqu’ils n’adhèrent pas aux folies des Salafistes.
A cete aune, nos « alliés » terroristes semblent avoir décidé qu'il fallait étendre la purification ethnique et religieuse. En vertu de quoi ils se sont récemment créés de nouveaux ennemis : les kurdes du YPG, c’est à dire les Kurdes syriens. En effet, nos nouveaux « alliés », pleins de légitimité et représentants de toutes les factions de la guérilla contre le régime Syrien (ahahah), ces braves gens, donc, ont ceint leurs fronts immaculés du bandeau noir d’Al Qaeda et se sont mis à attaquer les Kurdes au nom de la demokratie, de la liberté et des droitsdelhomme... en clair en notre nom, ce qui est la marque d’une attention très délicate de leur part.
Fierce fighting has erupted between Western-backed insurgents and Kurds in the northern Syrian city of Aleppo amid growing threats of a Turkish military intervention.
The fighting began on Friday after several hundred armed opponents of the Syrian government, dressed in black and wearing black bandanas inscribed with Islamist slogans, moved into the predominantly Kurdish neighborhood of Ashrafiya.
The incursion triggered a demonstration by Kurdish residents of the district, who marched on the positions taken by the so-called Free Syrian Army (FSA), demanding that its fighters leave the neighborhood. According to reports, the FSA fighters fired on the demonstrators, killing five and wounding 10 more.
The fighting that followed claimed at least 30 lives, including those of 22 combatants, before the Kurds reasserted control over the district. According to the reports, five Kurdish fighters died in the clashes, with the rest of the fatalities consisting of the Islamist insurgents and civilians.
In the course of the fighting, the Islamist forces kidnapped at least 120 Kurdish civilians in an attempt to force the area to submit to their occupation.
The statement blamed the bloodshed on the Islamist militias. “They started to shoot at the crowds gathered at the [FSA] checkpoints,” it said. “They were protesting, calling on the armed groups to leave residential neighborhoods.”
(Sources : Bill van Auken - 30.10.2012)
Voilà donc les USA et Killary Clinton soutenant les actions terroristes de leurs « nouveaux » alliés, « nouveau » officiellement en tout cas, contre les Kurdes syriens, ces kurdes syriens pourtant alliés des Kurdes irakiens (soutenus par les USA contre le gouvernement de Baghdad) et des Kurdes turcs (opposés aux gouvernement Turc notre allié dans l’OTAN).
C'est compliqué la vie, n'est-ce pas chers lecteurs !
Or, ces derniers (les Kurdes turcs) sont la bête noire de notre allié néo impérialiste ottoman, Recipe Erdogan, comme ils l’ont d’ailleurs été de tous les gouvernements turcs. C’est pourquoi des attaques des islamistes (les Frères musulmans syriens sont soutenus par Erdogan et son parti des Frères Musulmans turcs depuis le départ, y compris le SNC) contre les Kurdes ne sont peut-être pas faites pour lui déplaire, et ce d’autant moins que les kurdes turcs se sont à nouveau activés en Turquie depuis quelques temps. Mais ce serait certainement une erreur stratégique grave si c’était le cas, car il n’est pas impossible de voir une véritable guerre se déclencher entre Kurdes et islamistes. Dans ce cas, ses répercussions pourraient fort bien déborder en Turquie elle-même où l’agitation kurde repart de plus belle, comme déjà dit. Et les Kurdes irakiens ne seraient pas longs à rejoindre leurs cousins dans la bataille. A terme, et si la situation s’envenimait suffisamment, l’intégrité territoriale de la Turquie, telle qu’on la connait aujourd’hui, pourrait être sérieusement compromise.
En attendant, ces attaques ont encore sapé un peu plus le peu de crédit que pouvaient conserver les USA dans cette partie du monde. Car en soutenant désormais officiellement les activité criminelles des terroristes étrangers sur le sol syrien contre les autochtones, y compris les Kurdes, les USA sont en train de compromettre toute possibilité pour eux de remporter la partie en Syrie. Si tant est qu’il y en eut jamais une seule. Mais c’est une autre question.
Independent Kurdish groups like the YPG do not want Kurds to be victims of Washington's reign of Islamist terror. They are fighting the FSA not only because they are supported by the oppressive Turkish and Saudi Arabian governments, but also because of their sectarian, anti-women rights, anti-democracy, and anti-secularism views.
In the battle for Syria, the U.S. government and other Western governments have taken the side of Islamic extremists who champion Bin Laden, honour Saddam Hussein as a martyr, and wish to massacre Syria's minorities such as Alawites, Christians, and Kurds.
The forces of morality, reason, truth, and justice are not on Washington's side. U.S. leaders are making one tragic mistake after another. History will not remember them kindly.
(Sources : The Excavator - Saman Mohamadi - 02.11.2012)
Car une chose est sûre : les exactions répétées de nos alliés terroristes ont déjà soulevé de nombreux segments neutres de la population syrienne contre eux, y compris ceux qui n’étaient pas des soutiens du régime actuel. Aujourd’hui, s’il fallait choisir, ces derniers préfèreraient Assad aux fanatiques islamistes soutenus officiellement désormais par les USA et autres vassaux, car ils savent que sous le régime des salafistes, tous les non salafistes seront assassinés, expulsés où réduits à l’état de citoyens de seconde zone ; ils savent aussi que la loi qu’ils devront subir de la part des combattants du FSA ressemblera à ce dont ils sont déjà les témoins aujourd’hui dans tout territoire tombé entre les mains de nos "alliés" (vidéo récente ci-dessous, une parmi tant d’autres) :
Voilà donc la nouvelle idée lumineuse de la Clique des Vertueux Innocents, c’est à dire le très saint gouvernement des USA : remplacer le SNC par un nouveau "machin" qui n'aura pas plus de légitimité aux yeux de la population syrienne que le SNC, et ce d'autant moins qu'il sera lui aussi une création du parti de l'étranger.
De plus il est prévisible que nous aurons désormais trois représentants de la soit disant rébellion syrienne :
- le SNC d’un côté, qui n’a nulle envie de disparaitre et qui est toujours soutenu par les Turcs, et probablement aussi par les Qataris, bien que nous en soyons moins sûrs désormais ; de l’autre, son bras armé le FSA, désormais tristement célèbre pour ses exactions.
- le nouveau « machin » concocté par les USA et Killary « we came, we saw, he died », « machin » dont nous ne connaitrons la démokratique et « légitime » composition que dans quelques jours, lors de la cérémonie de consécration qui aura lieu à Doha.
- et le NCB (National Coordination Body for Democratic Change).
Qu’est ce que c’est que ce NBC, pourriez-vous nous demander ?
Le NBC est le mouvement pacifique d’opposition au régime Assad, basé en Syrie, composé exclusivement de Syriens, ce qui signifie que ce mouvement n’est pas une créature manipulée par les Turcs, comme le SNC, où les USA, comme leur nouveau « machin », quel que soit son nom.
The NCB was formed in June 2011 by 15 opposition groups and several independent figures who were leading anti-government protests. The three fundamental principles they have consistently agreed on are nonviolence, non-sectarianism and opposition to foreign intervention in Syria. Their detailed plan for a political transition in Syria has many common points with Kofi Annan's peace plan, suggesting broad Syrian and international agreement on a way forward that belies Western claims that no political solution exists and that violent regime change is the only viable option. These common points include the release of political prisoners; withdrawal of the army from urban areas; allowing foreign journalists free access throughout the country; and a political transition leading to free and fair elections.
Le NBC est à l’origine des manifestations pacifiques de Mars 2011 qui demandaient des réformes etc... et qui fût kidnappé par les Frères Musulmans, soutenus par les Turcs et les Qataris, puis par les salafistes, soutenus par les Saoudiens, et enfin par Al Qaeda, soutenu par... ?
Ce qui saute aux yeux c’est qu’aucun des trois derniers mouvements n’est pacifique, c’est le moins qu’on puisse dire ; tous sont soutenus par l’étranger et aucun des trois ne possède de soutien parmi la population syrienne.
C’est pourtant ceux là que les USA, la France, les Turcs et nos alliés démokrates du Golfe ont choisi de soutenir depuis le début.
C’est pourtant ceux-là que nous continuerons de soutenir sous un autre nom à l’avenir, à travers le nouveau « machin » créer par les USA et Killary Clinton « we came, we saw, he died ».
C’est pourtant les plus extrémistes de ces bandes que nous continuerons de fournir en armes et munitions pour la simple et bonne raison que seuls les plus « combatifs », pensons-nous, pourraient avoir une chance de renverser le pouvoir syrien.
Voici ce que pensait de cette « stratégie » un représentant du NBC lors d’une interview avec le journal l’Humanité le 23 Juillet 2012 :
Haytham Manna. L’idée selon laquelle il fallait construire quelque chose de l’extérieur a affaibli ce qu’il se passait à l’intérieur du pays. On a cru qu’une structure extérieure au peuple syrien pouvait être la représentante auprès des instances internationales. Mais c’est une structure qui n’est vraiment pas représentative de la société syrienne, des forces politiques de l’intérieur et qui est, en plus, dépendante de la volonté de trois États : la France, la Turquie et le Qatar. Le CNS, malgré le soutien qu’il a obtenu aux niveaux financier, médiatique et diplomatique, n’a pas atteint son objectif. Il y a maintenant recherche d’une autre formule pour unifier l’opposition. Pendant ce temps, les groupes armés ont avancé sur le terrain et se sont radicalisés. Parce que l’argent qui est arrivé au départ provenait de groupes salafistes. Cette « salafisation » d’une partie des groupes militaires nous a plongés dans un conflit interne. Il y a, d’une part, la peur de tout ce qui est extrémiste dans une société modérée où coexistent plus de vingt-six groupes religieux, ethniques, confessionnels. L’intervention étrangère, qu’elle soit officielle ou non, a favorisé une coloration idéologique islamiste au détriment des forces démocratiques et laïques. Elle a favorisé également des actes de vengeance, d’assassinats politiques en fonction de l’appartenance confessionnelle. Ce sont des actes manipulés et influencés par les courants djihadistes non syriens qui commencent à avoir une place dans le pays et qui se coordonnent avec les groupes islamistes armés. C’est un danger en cas de vide du pouvoir, car la résistance civile est mal organisée, voire parfois absente à cause de la présence des groupes armés. La solution politique pour une période de transition n’est pas présente. Il n’y a pas de calendrier établi par les différentes forces de l’opposition. Cette absence de coordination donne l’avantage aux groupes islamistes les plus extrémistes. Les laïques ont été assassinés par le pouvoir dès les premiers mois, ce qui a ouvert la voie aux islamistes. Quand on marginalise la solution politique, on marginalise les forces démocratiques.
(Sources : L’Humanité - 23.07.2012)
Il suffit de voir ce que cette « stratégie » a donné en Afghanistan, en Irak où en Libye, pour savoir qu’elle est vouée à l’échec et que l’on ne parviens jamais à garder le contrôle de ces groupes extrémistes. Chacun tente de manipuler l’autre pour l'achèvement de ses propres objectifs, qui ne correspondent pas à ceux de ses alliés, voir y sont opposés. Lorsque l’ennemi commun est renversé commence la bataille entre les ex-alliés de circonstance. C’est toujours les plus radicaux qui finissent par s’emparer du pouvoir et qui se retournent contre les USA, qu’ils n’ont jamais cessé de voir comme leurs ennemis. C’est pourtant toujours la « stratégie » que les USA emploient en dépit des échecs à répétition qu’elle a toujours inéluctablement engendré. Les « alliés » deviennent des ennemis avec une régularité extraordinaire, tout simplement parce qu’ils n’ont jamais été des « alliés ».
Pendant ce temps la population se prend à regretter le régime renversé, comme en Libye (ne criez pas trop fort svp), et va devoir se résigner à voir les différentes factions terroristes saccager leur pays, et peut-être aussi finir par s’entretuer, ce qui serait finalement la meilleure des solutions.
Attendons-nous donc à voir se répéter en Syrie ce qui a si bien fonctionné en Afghanistan et en Libye au cas où le régime du Président Assad tomberait.
Mais peut-être est-ce finalement le but recherché par les USA : l’extension du domaine du chaos pour mieux contrôler la région. Nous pensons plutôt que cela a généralement l’effet inverse, comme cela s’est produit partout où ils ont tenté d’appliquer cette tactique. Ce qui explique en partie pourquoi leur influence est en train de s’effondrer au Moyen Orient. Entre autre. Leur nouveau jouet ne renforcera certainement pas leur crédibilité dans la réigon.
Au nom de la démokratie, de la liberté et des droitsdelhomme, allez voir ailleurs si nous y sommes.
Pendant ce temps, tout le monde est content à Cochon sur Terre, le meilleur des mondes.
2 commentaires:
Question somme toute non innocente mais dénuée de malice: Egypte, Lybie, Syrie, Iraq, Turquie, Arabie.S, Qatar... et au centre géographique de tout ça, un petit pays nommé Israël, que vous ne citez pas. Parce que non concerné et non impliqué dans ce merdier d'après vous?
Non, je ne pense pas qu'Israël soit impliqué directement car ce serait beaucoup trop dangereux. D'ailleurs nous pouvons remarquer que le gouvernement israéliens est extraordinairement peu loquace sur la question syrienne, contrairement aux cris hystériques que l'on entend jour et nuit à propos de l'Iran et d'une menace nucléaire inexistante.
Il y a une raison à cette prudence: si Israël intervenait d'une manière où d'une autre, tout le Moyen-Orient arabe se retournerait comme un seul homme contre Israël (voir la 1ere guerre d'Irak), ce que personne ne veut, y compris les monarchies du Golfe, qui pourraient y laisser leur peau (déjà sérieusement menacée). Il faut toujours garder en mémoire la complicité tacite (limitée à certaines questions certes) qui unit Saoudiens et Israéliens depuis de nombreuses années, les Palestiniens en faisant les frais.
Le silence des Israéliens sur la question trahit également leur grand embarras face à la situation: si le régime syrien tombe, Israël se retrouvera pris en tenaille avec les djihadistes à sa frontière syrienne et bientôt jordanienne, le Hezbollah au Liban et le Hamas à Gaza. Le régime Syrien est leur ennemi mais au moins est-il prédictible et rationnel. Tandis que si ce dernier disparaissait il laisserait place au chaos et aux islamistes qui ne rêvent que d'effacer Israël de la surface de la planète. A noter d'ailleurs que les Frères Musulmans (nos alliés modérés...) ont le même objectif.
Pour résumer, la position israélienne est très inconfortable; beaucoup à Tel-Aviv préfèrent Assad plutôt que les barbus. Mais ils ne peuvent rien faire ni rien dire sous peine d'attirer sur eux les foudres de l'ensemble des arabes.
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